Le 24 septembre 1986, à l’occasion de la commémoration des combats de Sidi-Brahim, le 1° Groupe de Chasseurs de Reims a tenu à honorer la mémoire du Capitaine Paul VELLAUD en donnant son nom à un char AMX 30.

La cérémonie, présidée par le Général GOSSOT, commandant la 10° D.B., s’est déroulée en présence des autorités civiles et militaires, de Mme Paul VELLAUD, du Général LASSALLE qui fut le chef de VELLAUD au 1° B.C.P. et du B.M.A. de Lyon, et du Colonel SARI qui fut un des collaborateurs de notre camarade.

Notre Président National, présent, à tenu à remercier les initiateurs de cette émouvante manifestation : Le Colonel SARI et Pierre SUDRAUT, Président de la Saint-Biaise.

C’est à partir de 21 heures, dans le Quartier Jeanne d’Arc, boulevard Pommery à Reims, que les Chasseurs du 1°Groupe, sous les ordres du Colonel JUDEAUX, sont apparus sous les projecteurs dans un ordre impeccable.

Le char portant le nom de Paul VELLAUD, isolé dans l’immense cour du Quartier, fut dévoilé par Mme Paul VELLAUD dans un silence impressionnant.

Après la reconstitution de la bataille de Sidi-Brahim, un vin d’honneur réunit plusieurs centaines de personnes et des allocutions prononcées par le Chef de Corps, le Général LASSALLE et le Colonel PAILLOLE rendirent un vibrant hommage au Capitaine Paul VELLAUD, Officier de Troupe d’une valeur exceptionnelle, résistant de la première heure, Chef du T.R. Jeune de 1943 à 1944, fusillé à BUCHENWALD, le 5 octobre 1944.

En ce quarante-deuxième anniversaire de sa mort héroïque nous donnons ci-après un aperçu de sa prestigieuse carrière, telle que l’on reconstituée le Colonel SARI et notre Président National. « Paul VELLAUD, né dans les Vosges le 29 décembre 1907, fut affecté en 1935 au 1er B.C.P. à Strasbourg. Il venait des officiers de réserve.

Promu Capitaine à la déclaration de guerre, il prend le commandement de la 1° Compagnie que lui confie le Capitaine LASSALLE.

Dès le début des hostilités, il se signale dans la région de Bitche par l’audace de ses incursions dans les lignes ennemies.

En mai 1940, dans les combats de Charleroi, de Maubeuge puis de la Bassée, il fait face avec sa compagnie aux furieux assauts de la Wehrmacht; le 27 mai son effectif est réduit à 35 gradés et chasseurs.

Après Dunkerque, revenus d’Angleterre, les restes du 1° B.C.P. se regroupent autour de Domfront et combattent encore.

Fait prisonnier, VELLAUD s’évade en sautant du train qui le conduisait en Allemagne.

En novembre 1940, il est à Lyon où le Capitaine LASSALLE, Chef du B.M.A. de la XIV° Division, lui confie l’action clandestine contre l’envahisseur. Cette action le passionne. Il la conduira en plein accord avec le poste de C.E. clandestin T.R. 114 que dirige le Capitaine HUGON.

Il participe de la sorte à l’élimination de 129 agents de l’ennemi, dont le traître D... qui sévissait dans le Groupe « COMBAT » d’Henri FRESNAY.

En juillet 1942, la protection personnelle du Général GIRAUD lui est confiée par le Colonel PAILLOLE — Hitler ayant donné l’ordre d’abattre l’évadé de K Il remplit cette mission avec bonheur et se retrouve à Alger en novembre 1942.

En janvier 1943, le Colonel PAILLOLE lui donne la charge écrasante de constituer un nouveau réseau de C.E. pour compléter l’oeuvre du T.R. ancien dirigée en métropole occupée par VERNEUIL et d’assurer les liaisons entre la France et Alger. C’est le T.R. Jeune dont l’audace et le dynamisme vont donner à nos services de C.E. clandestins une efficacité exceptionnelle.

Parachuté, en fin 1943, dans la région parisienne, VELLAUD galvanise ses postes et donne à l’Organisation de Résistance de l’Armée (O.R.A.) l’appui de nos réseaux.

En septembre 1943, il assure le transfert en A.F.N. de l’étendard du 20 Régiment de Dragons, réclamé par son chef le futur Général SCHLESSER.

D’octobre 1943 à mars 1944, il constitue à Alger de nouvelles équipes de T.R. qu’il dirige sur la France, où l’ennemi, conscient du danger que représente pour lui cette organisation, s’efforce de la pénétrer.

VELLAUD pressent le danger. Le 7 avril 1944, il est de nouveau en France pour veiller sur ses postes, préciser leurs missions, leur donner les moyens matériels et financiers pour l’exécution de leurs missions.

La Gestapo a réussi à infiltrer un traître dans le réseau marseillais dont le code de transmission est dévoilé.

Le 26 avril 1944, VELLAUD est arrêté dans le Quartier Montparnasse. Plusieurs de ses camarades, dont l’héroïque AVALLARD chef du Poste T.R. Jeune de Marseille, sont arrêtés avec lui.

Le 5 octobre 1944, tous seront fusillés sans jugement par les nazis du camp de Buchenwald. Quelques instants avant sa mort, VELLAUD a tracé d’une main ferme sur un papier d’emballage un mot d’adieu à son épouse. Un sourire de défi à l’adresse de ses tueurs est la dernière image de ce héros rapportée par un témoin.  

" Telle est la fulgurante carrière dans les Services Spéciaux de cet officier de légende que je considère comme le plus pur et le plus efficace des combattants de la Résistance ! "