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Dossier de Presse de la série " Histoire des Services secrets français " ( France 5 )
Site Internet France 5
4 épisodes diffusés : les dimanches 6,13, 20 et 27 février à 21H30
Rediffusés : les 13,20,27 février et 6 mars à 15H45
AVERTISSEMENT
L'un des objectifs de notre amicale est, on le sait, de participer à faire connaître l'Histoire du renseignement, et du renseignement français en particulier. Qui dit Histoire, dit travail de professionnels, d'historiens . Et nous signalons les travaux de valeur que nous apprécions pour leur recherche de la "Vérité", autant que cette vérité soit accessible. Mais le thème du "renseignement" est aussi un thème porteur et commercial, et nous pensons devoir également présenter ces travaux. C'est dans ce cadre que nous parlerons de la série sur l'Histoire des Services secrets français qui est passée sur la 5.
Nous avons invité nos visiteurs - téléspectateurs à faire également connaître leur point de vue à l'adresse du Webmestre et publions en synthèse ce qui suit :
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NOS COMMENTAIRES
Stupéfaits !!
Dès le premier épisode
Le titre était prometteur : « L’Histoire des Services secrets français. Episode 1 – l’heure des combats 1940-1960 »
Mais certains signaux avaient semé le doute dans notre attente :
La pub : Une bande annonce avec la photo de l’acteur Ecossais Sean Connery habillé en James Bond
Et les annonces passées dans la presse débutant par : « Tout a commencé avec le BCRA .... »
Nous avions compris et n’avons donc pas été déçus en regardant ce premier épisode.
Nous savons bien aussi que pour vendre à une chaine TV un tel sujet, il convient de respecter le « politiquement correct », d’éviter le trop pédagogiquement ennuyeux pour le grand public.
Et nous reconnaissons le droit aux auteurs et réalisateurs de donner à leur travail le contenu qu’ils ont choisi.
Et c’est là qu’il y a le reproche essentiel : ce qui a été montré et raconté dans ce premier épisode ne peut s’appeler « L’Histoire des Services secrets français ». Et cela pour essentiellement deux raisons :
L’Histoire ne s’est pas passée comme racontée dans le film : dire que tout commence en 1940 avec le BCRA et écarter d’une phrase les services secrets français qui continuaient la lutte sur le territoire national n’est pas juste: dès juin 1940 les services de renseignement français décident de continuer le combat, entrent dans la clandestinité et luttent sans discontinuer contre l’envahisseur, en France et en AFN . Dès 40, les contacts avec la source « Ashe » continuent ; elle transmet les codes d’Enigma nécessaires au Centre d’écoute français et aux Anglais. Lorsque le BCRA enverra Rémy en France, ce seront les réseaux des services français qui lui donneront ses premiers contacts, ce sera le CE des TR qui assurera la sécurité des premiers mouvements de Résistance, bien avant que ceux-ci ne prennent contact avec Londres, tant il semblait évident à beaucoup que la lutte contre l’occupant devait se mener à partir du sol national occupé. Et que dire de la participation très active de ce service dans les plans d’intoxication mis en œuvre avec les Alliés pour préparer les débarquements. Des travaux récents d’ historiens, ont montré que la réalité de cette période a été très complexe. Nous n’en citerons que quelques uns, signalés bien sûr sur notre site : il y a eu le livre sur l’Histoire du BCRA, de M. Albertelli, les Carnets du Général Rivet, de MM Forcade et S.Laurent , le livre sur l’Histoire des réseaux du SOE en France, et bien d’autres.
Pour la guerre d’Indochine, la période 1945-1950 a été oubliée, pourtant fertile en opérations délicates qui ont préparé le recrutement de combattants locaux dans des ethnies en majorité hostiles au Viêt-Minh … Ramener le combat de ces officiers et sous-officiers du GCMA encadrant les tribus montagnardes en lutte contre les communistes, à un trafic de drogue est un raccourci saisissant.
Le choix des sujets traités reflète aussi assez mal la réalité des services secrets français de cette époque .
Les services secrets français,, ceux de Londres comme ceux d’Alger, à partir de 1943, comprenaient un SR qui constituait le cœur de ces services, un CE (contre-espionnage luttant contre les services adverses ) et un service action. Ce premier épisode donne l’impression qu’un seul de ces aspects , sans doute le plus représentatif de la résistance pour le grand public, ait été pris en compte.
Signalons également une erreur due à une méconnaissance de l’histoire : on ne peut parler des résultats du seul BCRA en 1944 : dès octobre 1943, il y avait eu l’amalgame de tous les services français, devenus DGSS .
Nous saluons notre camarade Raymond Muelle qui raconte avec lucidité son combat pour la France.
Il faut se rendre à l’évidence : pour le moment, c’est la série de reportages présentée par TF1 en 1993 avec le SIRPA/ECPA, film d'Igor Barrère - Fabrizio Calvi et Pascal Krop
" les secrets de la guerre secrète 1939-1945 " qui reste la référence de ce qui a été fait de mieux sur le sujet ; un des documents était : « Etions nous prévenus » - l'autre, «Vichy ,Alger, Londres ». Et voir Le témoignage vidéo du Colonel Paul Paillole (615 Mo - 33mn ) publié sur notre site qui est également très instructif.
Nous attendons les prochains épisodes de la série sur France 5 …
Nous attendons surtout qu’une équipe française, d’historiens et de réalisateurs, prenant en compte les résultats de la recherche historique actuelle, trouvent les moyens de nous montrer enfin la véritable Histoire des services secrets français.
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Les 4 épisodes de la série annoncés ont été diffusés.
Chacun a le droit de dire, d’écrire et montrer ce qu’il veut selon les sources dont il dispose ou selon sa sensibilité.
Au vu des trois autres épisodes de la série, le sentiment premier se confirme : il ne s’agit pas, en fait, de l’”Histoire” des services secrets français, qui reste encore à écrire mais plutôt d’”histoires” des services secrets français plus ou moins bien connues, comprises ou expliquées.
L’essentiel est cependant bien dit dans les dernières phrases du premier épisode : “on ne parle que des échecs, l’essentiel reste secret” et c’est fort bien ainsi.
Nous saluons les prestations des divers « anciens » qui ont parlé avec professionnalisme et sobriété. En revanche, nous déplorons à nouveau les déclarations intempestives d’un ancien DG (décédé – Paix à son âme) qui portèrent préjudice aux intérêts de la France et profitons de l’occasion pour manifester notre étonnement de voir l’un de ses successeurs fustiger de manière partisane, dans les médias, le travail de son ancien service.
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