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Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ( France ) - www.aassdn.org -  
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PAGES D'HISTOIRE & " Sacrée vérité " - (sommaire)
Le T.R. AFRICAIN PARTICIPE A LA VICTOIRE DE TUNISIE
 

Un bel exemple d'intoxication


Tous les anciens du poste TR 119 qui le connaissaient l'appelaient "le Chinois" ; on a souvent parlé de lui à la D.S.M. à ALGER. Il avait été baptisé ainsi dans l'Abwehr à BERLIN-RANGSDORF.

Les camarades de service britannique à ALGER appréciaient beaucoup le travail du "Chineese".

Grâce au « Chinois » le Poste TR d'ALGER peut revendiquer sa part dans la victoire de la guerre de Tunisie. Installé dans une maison à DRACIA pendant des heures il chiffrait et déchiffrait des télégrammes. Pendant ses loisirs, il était jardinier, chauffeur ou coiffeur. Sa principale occupation consistait à renseigner de nuit à heures fixes le Q.G. allemand sur les opérations militaires des Alliés en AFN.


CHOUALI BEN LARBI, excellent Sous-Officier de tirailleurs, avait été fait prisonnier par les Allemands en Tunisie. Notre Justice Militaire avait décrété qu'il avait déserté son unité, et la DSM eut toutes les peines du monde à le faire acquitter beaucoup plus tard.

CHOUALI était intelligent et astucieux. Les Allemands s’en étaient vite aperçus et lui avaient donné une instruction spéciale sommaire dans une école d'espionnage du sud tunisien, puis dans un cours supérieur à côté de NAPLES; il échoua enfin à BERLIN-RANGSDORF dans la centrale d'espionnage des agents radios destinés à l'AFN. Son chef allemand le surnommait "le Chinois" à cause de son teint jaune et de ses yeux légèrement bridés.


Au début de 1943, CHOUALI tomba du ciel par une belle nuit près de MEDEA, en parachute, chargé d'un poste de TSF qu'il enfouit sous terre, et d'une certaine quantité de pièces d'or, qu'il emporta à la Brigade de Gendarmerie française comme preuve de son compte-rendu de mission.

Accroupi contre le mur de la Gendarmerie, il dut attendre longtemps avant de pouvoir raconter ses aventures. Il ne rencontra qu'incrédulité et récolta..., du tabac.

Finalement, devant son insistance, les gendarmes l'accompagnèrent dans la nature et rapportèrent le poste de TSF; le compte-rendu parvint à ALGER et c'est ainsi que le "Chinois » devint un collaborateur fidèle du SSM/TR.


Après quelques difficultés de début, la liaison radio fut établie avec RANGSDORF. Les questionnaires allemands se multiplièrent. Les messages du Lieutenant allemand étaient rédigés en langage petit nègre et commençaient souvent par "beaucoup saluts :

" L'Abwehr " voulait connaître les noms ou inscriptions de tous les bateaux du port d'ALGER. Les réponses étaient faites, en accord avec les alliés, dans le cadre général du plan d'intoxication.

Un jour, il fut répondu à la curiosité de l’ennemi qu'un gros cuirassé qui venait d'arriver à ALGER portait en grandes lettres l'inscription : "HONNEUR et PATRIE".

Le "Chinois" n'a pas eu de félicitations de l'Abwehr pour la précision de son renseignement.


L’E.M. allemand avait cependant confiance dans le "Chinois" dont les informations avaient toujours été "correctes" et "régulières".

Au début de Mai 1943,en pleine bataille de Tunisie, les troupes alliées ne pouvaient percer le front allemand protégé par deux divisions blindées qui barraient le passage dans le Nord et le Centre Ouest.

Dans la nuit du 3 Mai 1943, le "Chinois" transmit aux Allemands un message hautement intéressant et "fignolé" pendant des heures ; "une division britannique allait se déplacer vers le Sud pour forcer le passage du front allemand par le Sud".

Ce message capital comportait comme d'ordinaire l'indication sur le mode de recueil de ce renseignement.

La même fausse information fut communiquée sous d'autres formes à différents services d'espionnage allemands.

Au petit jour, la reconnaissance aérienne allemande en Tunisie confirma le mouvement des troupes d'infanterie britanniques vers le Sud, mouvement amorcé seulement dans le but d'intoxiquer l'ennemi.


Le Haut Commandement allemand retira rapidement une division blindée du Centre et la dirigea vers le Sud. Deux jours plus tard, les troupes françaises et alliées étaient à BIZERTE et au Cap BON.


"Le Chinois" qui avait une large part dans cette victoire aurait mérité autre chose que le pénible acquittement qu’il obtint du chef d'inculpation pour désertion.

Il signe encore maintenant ses rares lettres à son ancien chef par ces mots : "Votre CHINOIS".
Ex. TR. 119.

 

 

 
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Article paru dans le Bulletin N° 6

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