Le 15 octobre 2002 s’éteignait à Paris le colonel Paul Paillole, figure majeure du renseignement français du XXᵉ siècle. Officier du contre-espionnage avant la Seconde Guerre mondiale, il poursuivit ses activités sous Vichy tout en préparant le ralliement aux Alliés. En novembre 1942, les Allemands envahissent la zone libre. Paillole, recherché par les Allemands, s’évade par l’Espagne, rejoint Londres, où il rencontre le colonel Passy, chef du BCRA (Bureau central de renseignement et d’action). En 1943, il rejoignit Alger et participa à la réorganisation du BCRA de la France libre.
Paul Paillole a été le premier officier français associé, sous le sceau du secret, à la préparation du débarquement de Normandie en 1944. Les accords avec les services anglais ont contribué à éviter que la France ne devienne un territoire administré par l’AMGOT, le gouvernement militaire allié.
À travers ses ouvrages (Services spéciaux 1935-1945, Notre espion chez Hitler, L’homme des services secrets) et par la création de l’AASSDN, Paul Paillole a contribué à expliquer l’action historique des services spéciaux entre 1935 et 1945, à entretenir la mémoire de ses agents morts pour la France et à rendre hommage à leur action.
Vingt-trois ans après sa mort, son parcours reste un témoignage essentiel sur les dilemmes moraux et stratégiques du renseignement en temps de guerre. Il laisse un héritage toujours vivant dans le renseignement français.
Revoir l’entretien de Paul Paillole chez Bernard Pivot en 1995, où il apportait un éclairage peu connu sur le rôle des services spéciaux français durant la deuxième guerre mondiale.
Voir des documents biographiques de l’AASSDN sur son parcours :
une vie au contre-espionnage par JC Petermann
