Ainsi fut-il présenté, par la BBC, en 2004, à l’occasion de son anoblissement par Elizabeth II pour services rendus à la littérature et aux relations entre le Royaume Uni et la Grèce, honneur qu’il avait refusé quelques années auparavant. Parfois identifié comme un des modèles de Ian Flemming – qui le cite dans le chapitre 2 de son livre Vivre et laisser mourir – Patrick Leigh Fermor (1915-2011) est une légende de l’autre côté de la Manche.
Il n’est besoin que de peu de distance pour que les imaginaires européens diffèrent. Il demeure peu connu sur le continent, exception faite de la Grèce qui fut le théâtre de ses faits d’armes pendant la seconde guerre mondiale. Mais il restera comme l’un des deux ou trois maîtres de la prose anglaise de
son siècle, tant il a sublimé ce genre qu’il est convenu d’appeler la littérature de voyage.
Paddy – de son petit nom – de lignée anglo-irlandaise voit le jour en pleine guerre. Son père, Lewis Leigh Fermor, géologue et chimiste réputé, esprit scientifique et rigide avec lequel il ne s’entend pas, dirige le Geological Survey of India. Sa mère, littéraire, pianiste, edwardienne est plus artiste dans l’âme. Le jeune garçon, fantaisiste, se fait renvoyer de plusieurs écoles et échoue à l’examen d’entrée au collège militaire royal de Sandhurst. Il décide en décembre 1933 de traverser l’Europe à pied, à la façon des clercs médiévaux, des Pays-Bas à Constantinople. De ce périple initiatique naîtront, au fil des décennies, trois de ses livres les plus passionnants : Le temps des offrandes, son chef d’œuvre de 1977, Entre fleuve et forêt, 1992 et La route interrompue, posthume, 2013.
[…]Pour lire la suite de l’article dans son intégralité, téléchargez le en cliquant ICI