Cyclone Chido : un bataillon de reconstruction déployé à Mayotte

À la demande du président Emmanuel Macron, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a annoncé la création d’un bataillon de reconstruction pour venir en aide à Mayotte, durement frappée par le cyclone Chido. Composé de 350 à 400 soldats en renfort des effectifs déjà mobilisés, ce bataillon intégrera des unités de génie, d’infanterie et de logistique afin de rétablir les infrastructures essentielles de l’archipel. Un dispositif inédit permettra aux soldats mahorais volontaires de participer directement à la reconstruction de leur territoire.

À la demande du président de la République Emmanuel Macron, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a annoncé la création d’un bataillon de reconstruction après le passage dévastateur du cyclone Chido.

Entre 350 et 400 soldats rejoindront prochainement Mayotte, en renfort des 1 100 militaires actuellement mobilisés. Ce bataillon sera doté de plusieurs compagnies de génie, d’infanterie, de commandement et de logistique.
Les moyens du génie participeront à rétablir les réseaux d’eau et d’électricité ainsi que les infrastructures routières au service de la population.

Une part de volontariat sera possible au sein de ce bataillon. Le ministre des Armées a déclaré ce dimanche : « De nombreux soldats d’origine mahoraise ont manifesté le souhait d’être utiles pour leur archipel d’origine. Nous allons leur permettre de revenir à Mayotte pour cette mission, ce qui n’est pas usuel dans les armées. »

Ministère des Armées

Source photo : Ministère des Armées / Service du Commissariat des Armées




Communiqué : La Marine nationale renforce ses capacités défense aérienne et de lutte anti-drones

La Marine nationale se dote de nouvelles capacités d’autodéfense avec l’acquisition de systèmes navals SIMBAD RC auprès de MBDA France. Ces systèmes, conçus pour mettre en œuvre des missiles MISTRAL, équiperont les patrouilleurs hauturiers et les bâtiments ravitailleurs. Objectif : garantir leur liberté d’action et leur sécurité face aux menaces aériennes, renforçant ainsi la protection des unités de la flotte française.

Paris, le 28 janvier 2025

La DGA modernise et renforce les capacités des forces en matière de défense aérienne et de lutte anti-drones

  • La Direction générale de l’armement (DGA) a commandé, en décembre 2024, de nouveaux systèmes de Défense sol-air (DSA) et de Lutte anti-drones (LAD) au profit des trois armées.
  • D’un montant global de l’ordre de 600 millions d’euros, ces commandes s’inscrivent dans le cadre de la Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 qui prévoit de renforcer et moderniser les capacités des forces dans ces domaines stratégiques.
  • Pilotés par la DGA, ces programmes et leurs futurs incréments doivent permettre la poursuite de l’amélioration des performances des systèmes d’armes et la montée en puissance de ces nouvelles capacités.

Une première commande, passée auprès de MBDA France, porte sur huit lanceurs VL MICA ainsi que des munitions au profit de l’armée de l’Air et de l’Espace. Elle intervient dans la continuité de la livraison des premiers systèmes VL MICA au premier semestre 2024, qui ont contribué à la sécurisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Une deuxième commande, réalisée auprès de KNDS France, porte sur le développement et la production de deux nouvelles versions du SERVAL (DSA et LAD). Ces versions sont adaptées aux conditions d’engagement dans des conflits de haute intensité. Elles contribuent à la mise en place par l’armée de Terre d’une bulle antiaérienne d’accompagnement, en protection des forces terrestres déployées en opération.

  • La version DSA (défense sol-air), dont la commande initiale porte sur 30 exemplaires, sera équipée de la tourelle ATLAS RC de la société MBDA France. Ces tourelles permettent de mettre en œuvre le missile MISTRAL sous blindage et disposent d’armes d’autodéfense.
  • La version LAD (lutte anti-drone), dont la commande initiale porte sur 24 exemplaires, sera équipée d’un tourelleau téléopéré intégrant un canon de 30 mm et de systèmes autonomes de détection (radar et détecteur radiofréquence).

Une troisième commande, réalisée auprès de MBDA France, porte sur l’acquisition de systèmes navals « SIMBAD RC » permettant la mise en œuvre de missiles MISTRAL. Ces systèmes doivent équiper les patrouilleurs hauturiers et les bâtiments ravitailleurs de la Marine nationale de capacités d’autodéfense renforcées. Ils sont destinés à contribuer et à garantir leur liberté d’action et leur sécurité.

Une quatrième commande porte sur le développement d’une munition anti-aérienne d’artillerie de 40 mm. Adaptée aux systèmes d’artillerie de 40 mm des bâtiments de la Marine nationale et développée par KNDS France et THALES LAS, elle contribuera également au renforcement des capacités d’autodéfense des navires.

Avec ces nouveaux systèmes et le système de défense franco-italien sol-air « haute couche » SAMP-T NG de la société EUROSAM (THALES LAS et MBDA), la France disposera d’une gamme complète, moderne et performante de capacités de défense surface air et de lutte anti-drone à même de faire face, de manière coordonnée, à l’ensemble du spectre des menaces.

Direction générale de l’armement
Service de presse
Centre médias du ministère des Armées




Nomination : Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État de l’Amérique

Confirmé à l’unanimité par le Sénat, Marco Rubio devient secrétaire d’État des États-Unis sous l’administration Trump, marquant une étape clé dans sa carrière politique. Premier hispanique à occuper ce poste, il s’engage à défendre les intérêts fondamentaux de l’Amérique en matière de sécurité, de puissance et de prospérité. Fort de son expérience au Sénat, notamment sur les questions de politique étrangère et de défense des droits humains, il entend renforcer la position des États-Unis face à la Chine, à l’Amérique latine et aux grands enjeux internationaux.

Marco Rubio  attribue à la décision de ses parents de quitter Cuba pour immigrer aux États-Unis en 1956 « le privilège d’être né citoyen de la plus grande nation de l’histoire du monde ». Son père travaillait comme barman dans les banquets, tandis que sa mère alternait entre son rôle de mère au foyer et celui de femme de ménage dans un hôtel.

Le Sénat a confirmé à l’unanimité, par 99 voix pour et 0 contre[1], sa nomination au poste de secrétaire d’État dans les heures qui ont suivi la prestation de serment du président Trump, le 20 janvier. M. Rubio, [53 ans] originaire de Miami, a prêté serment peu après. Il rejoint ainsi une lignée de diplomates de haut niveau qui remonte jusqu’à Thomas Jefferson. Il est le plus haut fonctionnaire hispanique de l’histoire des États-Unis.

Lors de son audition de confirmation le 15 janvier devant la commission des Relations extérieures, M. Rubio a déclaré qu’il restait déterminé à placer les intérêts nationaux fondamentaux des États-Unis au-dessus de tout en tant que secrétaire d’État .

« Sous le président Trump, a-t-il insisté, la priorité absolue du département d’État américain sera les États-Unis. La ligne directrice qu’il a donnée à la conduite de notre politique étrangère est claire. Chaque dollar que nous dépensons, chaque programme que nous finançons, chaque politique que nous menons doit être justifié par la réponse à l’une des trois questions suivantes :

  • Est-ce que cela rend l’Amérique plus sûre ?
  • Est-ce que cela rend l’Amérique plus forte ?
  • Est-ce que cela rend l’Amérique plus prospère ? »

Marco Rubio siégeait au Sénat pour un troisième mandat – il représentait la Floride depuis 2011 – lorsque le président l’a nommé au poste qui est désormais le sien. En tant que membre influent de la Commission des relations extérieures et vice-président de la Commission spéciale sur le renseignement, M. Rubio a joué un rôle déterminant dans la politique étrangère des États-Unis. À titre de sénateur, l’un des deux représentant la Floride, il s’est rendu dans des dizaines de pays et a rencontré un grand nombre de dirigeants étrangers.

Il est notamment l’auteur de textes de loi bipartite clé relatif à la Chine et il s’est battu pour mettre le gouvernement chinois face à ses responsabilités en matière de violation des droits de l’homme à l’encontre des Ouïghours et à Hong Kong. Il a également joué un rôle important dans l’élaboration de la politique étrangère des États-Unis à l’égard de l’Amérique latine, ayant d’ailleurs parrainé une loi exigeant l’imposition de sanctions contre les auteurs de violations des droits humains au Venezuela et une autre imposant des sanctions à des membres du régime cubain.

Pendant des années, M. Rubio s’est fait le champion de la loi bipartite portant prorogation de la Commission des États-Unis sur la liberté de religion dans le monde.

Avant d’entrer au Sénat, Rubio a été commissaire municipal à West Miami, en Floride, et président de la Chambre des représentants de Floride.

M. Rubio est titulaire d’une licence de l’université de Floride et diplômé de la faculté de droit de l’université de Miami.

Son épouse, Jeanette, et lui ont quatre enfants.

Site internet de l’Ambassade de France aux USA 
Charles HOSKINSON 
Samedi 25 janvier 2025

[1] A noter qu’il avait fallu la voix additionnelle du Vice-président Vance pour confirmer la nomination du secrétaire à la défense qui était à 50-50 au Sénat puisque tous les démocrates et trois sénateurs républicains avaient voté contre.

Source photo : US Department of State




Finances : La pépite française Mistral AI s’apprête à conquérir la Bourse

Mistral envisage une introduction en Bourse afin de conserver son indépendance. Pour autant, la pépite française de l’intelligence artificielle générative n’a pas communiqué de calendrier. Arthur Mensch, l’un de cofondateurs, a assuré que la société n’était pas à vendre.

Mistral, la pépite française de l’intelligence artificielle générative, envisage une introduction en Bourse pour conserver son indépendance, a annoncé mardi son cofondateur Arthur Mensch à Bloomberg TV, lors du forum économique mondial à Davos. Interrogé sur la possibilité d’une introduction en Bourse, le dirigeant a répondu que «bien entendu, c’est le plan», sans donner de calendrier, ajoutant que sa société n’était «pas à vendre». «L’indépendance dont nous jouissons est une chose à laquelle nous tenons beaucoup», a insisté cet ingénieur polytechnicien et normalien. «Nous avons quitté les géants américains de la tech pour créer une entreprise en Europe pour montrer que l’Europe a quelque chose à dire», a indiqué Arthur Mensch, 32 ans, passé par le laboratoire d’intelligence artificielle de Google, DeepMind, avant de lancer Mistral.

Fondée en avril 2023 avec deux anciens chercheurs de Meta, Mistral a connu, à l’image de son patron, une ascension fulgurante, bouclant en juin dernier un tour de table de 600 millions d’euros avec une valorisation estimée à près de 6 milliards d’euros. En tout, la start-up, qui a présenté dès ses débuts des modèles d’intelligence artificielle générative capables de concurrencer ceux de Meta, Google ou encore OpenAI, créateur de ChatGPT, a levé plus d’un milliard d’euros en moins d’un an.

Pas besoin de nouveaux financements dans l’immédiat

Si l’entreprise n’a pas besoin de nouveaux financements dans l’immédiat, «nous allons évidemment continuer à nous développer, ce qui nécessiterait de lever de nouveaux fonds» à terme, a précisé Arthur Mensch à Bloomberg TV. «Nous avons beaucoup de puissance de calcul mais moins que nos concurrents», a-t-il reconnu, ajoutant: «Nous avons tout de même réussi à produire d’excellents modèles dans différents secteurs», a-t-il ajouté. Développer des modèles d’intelligence artificielle demande en effet des capitaux très importants.

À titre d’exemple, l’entreprise d’intelligence artificielle d’Elon Musk, xAI, a conclu récemment un nouveau tour de table de 6 milliards de dollars, tandis qu’OpenAI, soutenu notamment par Microsoft, a lui levé 6,6 milliards de dollars. Mistral et l’Agence France-Presse (AFP) ont signé mi-janvier un accord qui permet au robot conversationnel de la start-up d’utiliser les dépêches d’actualité de l’agence pour répondre aux requêtes de ses utilisateurs.

Capital avec AFP
Mercredi 22 janvier 2025




Intervention. L’engagement clandestin de la CIA en Ukraine : entre soutien stratégique et guerre secrète

Depuis le début de l’Opération militaire spéciale russe en février 2022, les États-Unis ont intensifié leur engagement aux côtés de l’Ukraine, combinant assistance militaire, renseignement et opérations clandestines. Une enquête du Washington Post révèle l’ampleur du soutien de la CIA, actif depuis 2014, visant à restructurer les services ukrainiens, former des unités spéciales et mener des actions de sabotage en territoire ennemi. Toutefois, Washington cherche à éviter une escalade incontrôlée du conflit, tentant de trouver un équilibre entre soutien offensif et gestion du risque d’affrontement direct avec la Russie.

Ci-dessous l’introduction du rapport qui est disponible sur le site du Cf2r

Depuis le début de « l’Opération militaire spéciale russe » de février 2022, les États-Unis ont fait le choix d’un engagement majeur aux côtés de l’Ukraine : formation, assistance, livraison d’armes, aide financière, mais aussi fourniture de renseignements et conduite d’opérations clandestines.

Dans une longue enquête publiée lundi 23 octobre 2023, The Washington Post a révélé l’ampleur de l’aide apportée par l’agence de renseignement américaine aux services spéciaux ukrainiens. Des opérations qui vont de l’infiltration en territoire ennemi au sabotage, en passant par les assassinats ciblés.

Le média a ainsi porté à la connaissance du public que depuis 2014, année du coup d’État de Maïdan et du début de la guerre dans le Donbass, la CIA a dépensé des dizaines de millions de dollars pour réorganiser les services ukrainiens, former de nouvelles unités d’action clandestine, fournir des systèmes de surveillance avancés et construire de nouvelles infrastructures afin d’espionner la Russie. L’Agence a également livré à son allié – mais aussi reçu de lui – une quantité impressionnante de renseignements.

Parallèlement à cet engagement massif et sans ambiguïté aux côtés de Kiev pour repousser l’invasion russe, The Washington Post, comme l’hebdomadaire Newsweek avant lui en mai 2023, insistent néanmoins sur l’autre préoccupation qui animerait la CIA : limiter les actions trop offensives de Kiev contre la Russie et faire en sorte que « la défaite de Moscou ne soit pas trop marquée » afin d’éviter que le conflit ne s’étende au-delà des frontières de l’Ukraine ou ne provoque une escalade pouvant conduire à un affrontement nucléaire. Le défi est donc de savoir jusqu’où ne pas aller trop loin…

Afin de mieux mesurer l’ampleur de l’engagement de la CIA en Ukraine, il est utile d’en rappeler les origines historiques et les étapes depuis la Guerre froide, puis à l’occasion de la Révolution orange (2004), jusqu’au coup d’État de Maïdan (2014).
Il convient ensuite d’analyser ces opérations à partir des sources disponibles – nécessairement partielles –, évaluation qui permettra de déterminer si l’agence essaie paradoxalement de limiter les dérapages du conflit… ou s’attache à le faire croire. Car c’est bien à une très intense guerre secrète contre la Russie à laquelle elle se livre.

Toutefois, écrire sur les activités d’un service spécial est un exercice audacieux et risqué, car les informations relatives à ses opérations sont toutes secrètes, hors quelques rares fuites dans la presse ou révélations opportunes. L’auteur est donc conscient des limites de cet exercice.
Le présent rapport n’est fondé que sur des sources secondaires qui doivent par principe être considérées comme sujettes à caution, soit qu’elles attaquent la CIA, soit au contraire qu’elles aient été communiquées par elle à des journalistes pour la protéger, faire diversion ou entraîner délibérément les services adverses sur de fausses pistes.

Il convient de toujours garder à l’esprit que la CIA s’est fait une spécialité de mentir, de tromper et de dissimuler. Le cas du sabotage des gazoducs Nord Stream est à ce titre particulièrement édifiant. Il n’y a cependant rien d’anormal à cela, car c’est là l’un des aspects de sa vocation, quoi que ces mensonges aient à plusieurs reprises largement dépassé, ces dernières années le cadre de la mission de l’Agence.

Il n’en demeure pas moins que les articles publiés depuis deux ans outre-Atlantique concernant l’action de la CIA en Ukraine méritent d’être pris en considération, car ils rendent compte d’événements ayant pu – en partie le plus souvent – être vérifiés par ailleurs.

Aussi, il nous faut apprendre à naviguer dans ses arcanes obscurs où la réalité est rarement ce qu’elle parait être et nous risquer à dresser un tableau de la situation aussi cohérent et plausible que possible.

Éric DENÉCÉ
Directeur du CF2R
Mai 2024

Pour télécharger le rapport en version PDF cliquez ICI




JISR : La pierre angulaire du renseignement et de la défense de l’OTAN

Le système de renseignement, surveillance et reconnaissance interarmées (JISR) constitue un élément clé de la posture de défense et de dissuasion de l’OTAN. En combinant l’analyse des informations issues de multiples sources – terrestres, maritimes, aériennes, spatiales et cyber – le JISR permet une prise de décision rapide et efficace en temps de crise. Grâce à l’initiative « capacité alliée de surveillance permanente depuis l’espace » (APSS), l’OTAN renforce encore ses capacités en exploitant un réseau de satellites nationaux et commerciaux, garantissant ainsi une supériorité informationnelle essentielle dans un contexte géopolitique de plus en plus instable.

Le JISR est essentiel à toutes les opérations militaires. Il vient à l’appui de la prise de décision et de la conduite de l’action militaire en fournissant une meilleure connaissance de la situation au sol, dans les airs, en mer, dans l’espace et dans le cyberespace. Il permet aux Alliés de procéder, ensemble et avec une efficacité maximale, au recueil, à l’analyse et au partage des informations, ce qui en fait un excellent exemple de coopération et de partage des charges au sein de l’Alliance.

  • L’OTAN a mis en place un système JISR permanent grâce auquel les décideurs obtiennent des informations et des renseignements leur permettant de prendre en temps voulu des décisions éclairées et judicieuses.
  • Le JISR est un élément clé des opérations et missions de l’OTAN, et une pierre angulaire de la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance.
  • Le recueil de données et d’informations JISR repose sur la capacité alliée de surveillance terrestre (AGS) et sur les avions de surveillance du système aéroporté de détection et de contrôle (AWACS) de l’OTAN, ainsi que sur un vaste éventail de moyens JISR nationaux opérant dans le milieu spatial, aérien, terrestre ou maritime.
  • La surveillance comme la reconnaissance s’appuient sur l’observation visuelle (soldats sur le terrain) et sur l’observation électronique (par exemple satellites, drones, capteurs au sol et unités maritimes), l’analyse permettant ensuite de transformer en renseignement l’information ainsi obtenue.
  • En février 2023, un groupe d’Alliés, rejoints par la Finlande et la Suède, alors pays invités (à présent pays membres), ont annoncé leur intention de lancer une nouvelle initiative, dénommée « capacité alliée de surveillance permanente depuis l’espace » (APSS), qui fera évoluer la manière dont l’OTAN recueille et utilise les données provenant de l’espace, qui améliorera de manière significative ses moyens de renseignement et de surveillance et qui fournira un soutien essentiel aux missions et opérations militaires de l’Alliance.

Composantes 

L’ISR (renseignement, surveillance et reconnaissance) constitue la pierre angulaire de toute opération militaire. Dans ses principes, il est utilisé en temps de guerre depuis des siècles. Il se compose des éléments suivants :

  • le renseignement : le produit final de la surveillance et de la reconnaissance, fusionné avec d’autres informations ;
  • la surveillance : le suivi constant d’une cible ;
  • la reconnaissance : le recueil d’informations dans le but de répondre à une question militaire spécifique.

Tant la surveillance que la reconnaissance peuvent inclure l’observation visuelle (p.ex. soldats observant discrètement une cible sur le terrain, drones équipés de dispositifs de prise de vues) et l’observation électronique.

Les activités de surveillance et de reconnaissance se différencient par leur durée et leur spécificité : la surveillance est une activité minutieuse qui s’inscrit dans la durée, alors que les missions de reconnaissance sont généralement brèves et ciblées sur le recueil d’informations spécifiques.

Une fois les données de surveillance et de reconnaissance obtenues, les spécialistes du renseignement peuvent les analyser, les fusionner avec des informations provenant d’autres sources de données et en tirer du renseignement, qui est ensuite utilisé pour informer les décideurs militaires et civils, notamment aux fins de planification et de conduite d’opérations.

Les pays ont tous leurs propres sources et méthodes pour la production de renseignement, et il ne leur est pas toujours facile de partager ce dernier avec d’autres Alliés, que ce soit pour des raisons de sécurité, d’exigences procédurales internes ou de contraintes technologiques. 

Au travers du JISR, l’OTAN cherche à défendre le principe du « besoin de partager » face à celui du « besoin d’en connaître ».  Cela ne signifie pas que tous les Alliés vont automatiquement tout partager, mais plutôt que l’OTAN peut aider à mettre au point des procédures et des technologies visant à faciliter l’échange d’informations tout en protégeant – c’est ce qu’on appelle l’assurance de l’information – les données et les réseaux.  Les Alliés peuvent ainsi obtenir une image globale d’une crise, quelle qu’elle soit, et les décideurs de l’OTAN peuvent prendre, en toute connaissance de cause et en temps voulu, des décisions judicieuses.

Mécanisme

Grâce à l’expérience acquise par l’Alliance au cours des opérations en Afghanistan et en Libye, les moyens de recueil de données (par exemple les avions de surveillance) ont été rendus bien plus accessibles au personnel militaire, y compris aux niveaux tactiques les plus bas. Des moyens qui, il y a quelques années, n’auraient été utilisés qu’à des fins stratégiques et à la discrétion d’officiers généraux, sont maintenant largement disponibles, et leur utilisation est décentralisée. Ce changement s’est produit parce que les pays de l’OTAN ont acquis de nombreux moyens maritimes, terrestres, aériens, cyber et spatiaux de recueil d’informations, ceci pour aider à la localisation d’adversaires opérant souvent dans des environnements complexes et au sein de la population civile.

S’agissant du recueil et de l’analyse des informations, et de la production du renseignement aux fins de la prise de décision, les éléments et acteurs principaux sont recensés ci-dessous.

  • Moyens de recueil des données de surveillance et de reconnaissance
    Leur rôle consiste à recueillir des informations. Il s’agit par exemple de la capacité alliée de surveillance terrestre (AGS) et des avions de surveillance du système aéroporté de détection et de contrôle (AWACS), équipés de radars, ainsi que des satellites d’observation, des moyens électroniques et des troupes spéciales de reconnaissance au sol.
     
  • Analystes du renseignement
    Leur rôle consiste à exploiter et analyser les informations provenant de sources multiples. Il s’agit par exemple des analystes militaires et civils nationaux travaillant au niveau stratégique dans les organismes chargés du renseignement. Il s’agit aussi des analystes d’images à tous les niveaux, et des experts en chiffrement.
     
  • Décideurs
    Leur rôle consiste à exploiter le renseignement dont ils disposent pour prendre des décisions éclairées. Il s’agit, par exemple, des dirigeants politiques et des commandants militaires.

Enfin, l’Alliance teste régulièrement ses capacités JISR. Ainsi, l’OTAN a organisé en juin 2020 un essai, Unified Vision, auquel ont participé plus de 250 représentants de 12 pays de l’Alliance. Cet événement, dans le cadre duquel ont été mis en œuvre de nombreux systèmes de renseignement opérant dans le milieu spatial, aérien, terrestre ou maritime, a permis d’échanger et d’analyser de grandes quantités de données de renseignement dans un environnement opérationnel. Le prochain essai de la série Unified Vision est prévu pour 2023.

Rôle de l’espace dans le JISR

Les moyens spatiaux tels que les satellites jouent un rôle essentiel dans la fourniture de capacités de renseignement, de surveillance et de reconnaissance aux pays de l’OTAN et à leurs partenaires.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie montre que l’Alliance doit avoir une idée claire de tout ce qui se passe au sol, dans les airs et en mer. Les moyens spatiaux offrent à l’OTAN un avantage sur le plan du renseignement et permettent aux Alliés de recueillir des informations tout en réduisant leurs vulnérabilités (parce qu’ils remplacent des moyens sur le terrain).

On constate également, depuis plusieurs années, une croissance significative du secteur du renseignement spatial commercial, ce qui est à la fois un risque et une opportunité : si la prolifération des acteurs privés accroît le risque de voir des adversaires potentiels mener depuis l’espace des activités ISR contre les populations, les territoires et les forces de l’Alliance, ces acteurs commerciaux peuvent également répondre à des besoins de l’OTAN en offrant à moindre coût des solutions déployables à grande échelle qui sont complémentaires aux moyens possédés en propre par les États, et qui permettent dès lors à ces derniers d’être moins tributaires d’une ressource disponible en quantité limitée.

À la réunion des ministres de la Défense de février 2023, un groupe d’Alliés, rejoints par la Finlande et la Suède, alors pays invités (à présent pays membres), ont annoncé leur intention de lancer une initiative dénommée « capacité alliée de surveillance permanente depuis l’espace » (APSS), qui apportera des capacités ISR accrues basées sur les données collectées par une vaste constellation virtuelle de satellites de surveillance nationaux et commerciaux dénommée « Aquila ». Ce nouveau mécanisme permettra à l’Alliance de disposer plus rapidement de données de renseignement de meilleure qualité, il injectera encore plus de données spatiales dans l’écosystème « renseignement » de l’OTAN, et il s’appuiera sur les avancées technologiques du secteur commercial. Les bases de cette initiative porteuse ont été jetées par le Luxembourg, qui a apporté l’investissement initial de 16,5 millions d’euros ; les pays participants pourront contribuer à Aquila avec leurs propres moyens, données et/ou fonds. Les 19 Alliés qui participent à cette initiative sont la Belgique, la Bulgarie, le Canada, la Finlande, la France, l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne, la Roumanie, l’Espagne, la Suède, la Türkiye, le Royaume-Uni et les États-Unis.

L’initiative APSS, axée sur des moyens pointés vers la Terre, s’inscrira en complément du système de connaissance stratégique de la situation spatiale (3SAS), qui est en cours de développement au siège de l’OTAN et qui est pointé vers l’espace. La capacité 3SAS permettra à l’Alliance de mieux appréhender l’environnement spatial et les événements spatiaux, ainsi que leurs effets dans tous les milieux d’opérations. Il bénéficie lui aussi d’un financement de 6,7 millions d’euros du Luxembourg. Ce projet concourra aux activités du Centre spatial OTAN, établi à Ramstein (Allemagne) en 2020.

Évolution

Sur la base de l’expérience que ses pays membres ont acquise au cours des récentes opérations, l’Alliance cherche à mettre en place un système ISR permanent et efficace. L’OTAN vise à fournir aux Alliés un mécanisme qui permette de regrouper les données et informations recueillies par des capacités multinationales, telles que l’AGS ou les AWACS, ainsi que par une large gamme de capacités ISR nationales : troupes au sol, moyens maritimes et aériens, plateformes spatiales (satellites, par exemple) et forces d’opérations spéciales.

Pour concrétiser son ambition dans le domaine JISR, l’Alliance a développé une capacité destinée à fournir les éléments ci-après.

  • Entraînement et formation
    Il s’agira de donner au personnel ayant des responsabilités liées à la capacité JISR de l’OTAN les compétences nécessaires pour garantir l’efficacité de « l’entreprise JISR ». Ce volet du projet consiste à examiner comment faire en sorte que le personnel de l’OTAN bénéficie des meilleurs entraînements et formations ISR.
     
  • Doctrine et procédures
    Dans un souci d’amélioration de l’interopérabilité, de l’efficience, de la cohérence et de l’efficacité, un travail constant de développement et de révision de la doctrine et des procédures JISR sera effectué, depuis la réflexion stratégique jusqu’aux procédures tactiques.
     
  • Environnement réseau
    Les systèmes d’information et de communication de l’OTAN garantiront l’efficacité de la collaboration et du partage de données, produits et applications ISR entre les Alliés. Ils constituent l’élément central des activités de l’OTAN dans le domaine JISR.

Au sommet de Chicago, en 2012, les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Alliance ont manifesté l’ambition de doter l’OTAN d’une capacité JISR durable et disponible en permanence, qui donnerait à l’Alliance les « yeux » et les « oreilles » dont elle a besoin pour prendre l’avantage en matière de décision stratégique. Au sommet du pays de Galles, en 2014, les Alliés ont réaffirmé que le JISR restait une question hautement prioritaire pour l’OTAN.

À leur réunion du 10 février 2016, les ministres de la Défense des pays de l’OTAN ont déclaré la capacité opérationnelle initiale (IOC) du JISR, résultat important qui rend possible une plus grande connectivité entre les capacités de l’OTAN et celles des Alliés, et qui permet à l’ensemble de la Force de réaction de l’OTAN (NRF) de disposer d’une meilleure connaissance de la situation.

Pour autant, l’IOC n’est que la première étape de l’initiative JISR : des travaux supplémentaires ont été réalisés pour pérenniser les résultats obtenus et les étendre au-delà du cadre de la NRF. L’environnement de sécurité étant actuellement en évolution rapide, le JISR doit s’adapter afin que l’Alliance puisse disposer des informations et des renseignements nécessaires à la prise de décisions judicieuses en temps voulu. C’est pourquoi, en octobre 2020, les Alliés ont entériné une nouvelle stratégie, qui, avec ses éléments de mise en œuvre, guide un développement et une mise en service plus agiles de capacités de renseignement interopérables, et permet notamment d’exploiter le potentiel de technologies de pointe telles que le big data, l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes.

OTAN
Mise à jour : 07 mars 2024

Légende photo : Dans la salle de contrôle de l’essai Unified Vision, principal événement JISR organisé par l’OTAN, des officiers analysent les données recueillies sur le terrain.




Hommage à Valérie André, pionnière du secours héliporté et première femme générale de l’armée française

Médecin, parachutiste, pilote d’hélicoptère et première femme à accéder au grade de général en France, Valérie André incarne un destin hors norme. Engagée en Indochine puis en Algérie, elle révolutionne l’évacuation médicale héliportée, sauvant des centaines de vies sous le feu ennemi. Son courage et son engagement lui valent de devenir la femme la plus décorée au monde, marquant à jamais l’histoire des forces armées françaises.

Valérie André, née le 21 avril 1922 à Strasbourg, est morte le 21 janvier 2025, à l’âge de 103 ans. Médecin, parachutiste, pionnière de l’évacuation médicale héliportée, pilote et 1re femme, en France, à accéder au grade de général. Brevetée parachutiste en 1948, elle s’engage au titre du corps militaire de liaison administrative en Extrême-Orient. Elle rejoint l’Indochine en 1949, médecin capitaine, affectée à l’hôpital de My Tho puis de Saïgon. Son brevet parachutiste pousse la hiérarchie à lui proposer d’assurer des missions de soutien spécialisé de postes isolées, accessibles uniquement aux personnels parachutés. Elle accepte.

Assistant à une démonstration des premiers hélicoptères livrés sur le théâtre indochinois, elle comprend les avantages sur le largage qu’ils présentent pour la récupération de blessés graves dans des zones d’accès limité.

Tenace, elle obtient d’être envoyée en formation en France et revient en Indochine titulaire de la licence de pilote d’hélicoptère de l’Aéro-club de France. Elle partage son temps hospitalier avec l’équipe pionnière de l’hélitransport du capitaine Santini pour y recevoir pendant de longs mois la formation d’adaptation aux vols opérationnels dans les conditions météorologiques du Sud-Est asiatique.

Elle effectue sa 1ere évacuation sanitaire en solo le 16 mars 1952, incarnant l’espoir de survie pour nombre de blessés graves. « Mais c’est une femme », ces mots l’accueilleront souvent dans les rizières ou sur les pitons, les piste ou les clairières, là où attendent les blessés alors que claquent les obus de mortier et sifflent les balles Viet-minh. A Tai Binh, le 30 mars 1952, son appareil est touché mais elle achève sa mission. Ainsi, jusqu’à son retour en France à Bretigny en 1953, au cours de 129 vols opérationnels, Valérie André aura évacué 165 soldats grièvement atteints.

De 1959 à 1962, en Algérie, elle est affectée à Boufarik puis à Réghaïa. Elle y réalise 350 évacuations sanitaires en Alouette 2 et en Sikorsky. A la fin de la guerre, elle est médecin-chef de la base de Villacoublay, puis conseiller du Commandement du Transport Aérien militaire.

Le 21 avril 1976 ,elle est la première femme générale de l’Armée française, directrice du Service de santé de la 4ème RA ; en 1981, elle prend rang de Médecin général inspecteur et achève sa carrière comme directrice du Service de santé de la 2ème RA.

En 2e section des officiers généraux, elle est nommée à la tête de la commission d’étude prospective de la femme militaire.

Pour son courage et son dévouement au service des blessés, Valérie André est la femme la plus décorée au monde, Grand-Croix de l’ordre national du Mérite (1987) et de la Légion d’honneur (1999). Elle sera honorée en 2010 par la remise du brevet n°001, en or, de pilote d’hélicoptère.

Les honneurs funèbres militaires ont été rendus au médecin général inspecteur Valérie André, le lundi 27 janvier 2025, dans la Cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides.

Source photo : Site de la mairie d’Issy

Tire : ” Le médecin capitaine Valérie ANDRE”
Date de mise en ligne : 11 décembre 2020
Durée : 00:04:55
Série : “Héroïque”
Production : ASAF
Réalisation : Geoffroy
Petit Texte : Bernard Edinger
Voix : Damien Guicheteau
Crédits image : ECPAD & INA
Crédits musique : ArtList.io
Avec le soutien DMPA et des Ailes Brisées
Publié sur le compte YouTube de l’Association de Soutien aux Armées Françaises




Culture géostratégique : Le Groenland fait-il partie de l’Union européenne ?


Située entre l’Atlantique nord et l’Arctique, la plus grande île du monde fait l’objet de convoitises. Autonome mais constitutive du royaume du Danemark, elle n’est pas à proprement parler un territoire de l’UE. En revanche, les Groenlandais sont bien des citoyens européens.
C’est un territoire grand comme quatre fois celui de la France métropolitaine, mais peuplé de seulement 55 000 âmes et recouvert à 85 % de glace. C’est le territoire le moins densément peuplé de la planète, avec 0,03 habitant par km2.  
A première vue, le Groenland ne semble pas particulièrement attrayant. Pourtant, la plus grande île du monde fait aujourd’hui l’objet de nombreuses convoitises, notamment de la part du futur président des Etats-Unis.

Début janvier 2025, lors d’une conférence de presse, Donald Trump a refusé d’exclure une annexion militaire du territoire. Le milliardaire américain, qui retrouvera la Maison-Blanche le 20 janvier 2025, voit dans “la propriété et le contrôle du Groenland” par les États-Unis une “nécessité absolue”. En 2019 déjà, il avait évoqué l’idée d’acheter ce territoire, suscitant une fin de non-recevoir de la part des autorités danoises, dont le Groenland est un pays constitutif. Quelques-uns de ses prédécesseurs avaient essuyé le même refus, en 1867, en 1910 ou encore en 1947. 

Quel est le statut du Groenland ?

Le Groenland a connu de nombreux changements de statut depuis la seconde moitié du XXe siècle. L’ancienne colonie danoise a accédé au statut de communauté autonome constitutive du royaume du Danemark en 1979. Elle a alors acquis des compétences en matière de fiscalité, d’économie ou d’éducation, puis de police ou encore de justice à partir de 2009.

Le territoire reste néanmoins soumis à la Constitution et à la Cour suprême du Danemark, le pays scandinave conservant des prérogatives importantes, notamment dans les domaines des relations internationales, de la défense et de la sécurité. Par ailleurs, Copenhague verse aujourd’hui l’équivalent de 500 millions d’euros d’aides à l’île chaque année.

Comme le Danemark, le Groenland a rejoint la Communauté économique européenne (CEE, désormais Union européenne) en 1973. Mais le territoire autonome a décidé de la quitter douze ans plus tard, à la suite d’un référendum. Il n’est donc plus un territoire européen depuis le 1er février 1985.

Outre son appartenance au Danemark, le territoire conserve toutefois des liens importants avec l’Union européenne. Le Groenland figure ainsi parmi les 13 pays et territoires d’outre-mer (PTOM), un ensemble de dépendances et de territoires ultramarins qui entretiennent des liens constitutionnels avec un Etat membre de l’Union européenne, sans faire partie intégrante de l’UE.

Ces 13 pays et territoires relèvent aujourd’hui de trois Etats : 6 sont reliés à la France (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon, les Terres australes et antarctiques françaises, Wallis-et-Futuna et Saint-Barthélemy), 6 autres aux Pays-Bas (Sint Maarten, Saba, Sint Eustatius, Aruba, Curaçao et Bonaire) et enfin le Groenland qui est un pays constitutif du royaume du Danemark. Le droit européen ne s’applique pas dans ces territoires, qui ne sont pas membres de l’espace Schengen par ailleurs.

Les PTOM sont en revanche associés à certaines politiques de l’UE pour faciliter leur développement économique, social et commercial. L’instrument européen pour le voisinage, le développement et la coopération internationale regroupe les différents programmes de financements à destination de ces zones. Par ailleurs, les produits importés dans l’UE depuis les PTOM ne sont pas soumis aux droits de douane ou aux restrictions quantitatives. Enfin, leurs ressortissants disposent de la citoyenneté européenne et donc d’un passeport de l’UE.

Pour les PTOM, un statut différent de celui des régions ultrapériphériques (RUP)

Le statut des PTOM (pays et territoires d’outre-mer) est à distinguer de celui des régions ultrapériphériques (RUP). Ce dernier concerne 9 régions insulaires et/ou géographiquement éloignées du continent européen. Contrairement aux PTOM, elles font partie intégrante du territoire de l’Union et sont, à ce titre, soumises au droit européen.

La France compte six régions ultrapériphériques (Saint-Martin, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Mayotte et La Réunion), contre deux pour le Portugal (Madère et les Açores) et une pour l’Espagne (les Canaries).

Pourquoi le Groenland est-il convoité ?

Pour justifier ses volontés d’annexion du Groenland, Donald Trump avance des raisons de sécurité nationale. Présents depuis la Seconde Guerre mondiale sur l’île, les Etats-Unis y ont notamment construit une base aérienne au nord-ouest, à Qaanaaq (ou Thulé) en 1953. Le Groenland suscite également les convoitises de la Chine, qui y a développé des activités économiques et scientifiques ces dernières années, ou celles de la Russie, qui espère régner sur l’Arctique dans les années à venir.

Ces multiples intérêts s’expliquent par la situation géographique de l’île, dont les planisphères donnent une mauvaise représentation. En regardant une carte centrée sur le Groenland (voir l’encadré ci-dessous), on constate la position stratégique du territoire. Constitué en grande partie de glace, il se réchauffe deux fois plus vite que le reste du globe, entraînant la fonte des glaces. Celle-ci pourrait ouvrir de nouvelles routes commerciales maritimes jusqu’ici inaccessibles. Une aubaine pour les trois puissances mondiales.

Enfin, le sol du Groenland est particulièrement riche en ressources : 13 % du pétrole et 30 % du gaz naturel non découverts à ce jour se trouveraient en Arctique, dont la majeure partie au Groenland, selon certaines estimations. Il regorgerait enfin de terres rares, comme le nickel ou le cobalt, nécessaires à la fabrication des batteries pour les téléphones portables, par exemple. Là aussi, la fonte des glaces pourrait s’avérer déterminante.

Le Groenland : carte d’identité 

Crédits : Toute l’Europe, avec Flourish

Capitale : Nuuk (17 000 habitants)
Population : 55 000 habitants (449 millions pour l’Union européenne)
Superficie : 2,16 millions de km2 (deux fois moins que l’Union européenne, 4,23 millions de km2)
Monnaie : couronne danoise (comme au Danemark)
Chef du gouvernement : Múte B. Egede, membre du parti Inuit Ataqatigiit (social-démocrate)

Le Groenland fait-il partie de l’Otan ?

Si elle peut paraître farfelue, l’option militaire n’a pas été écartée par Donald Trump pour s’emparer du Groenland. Compte tenu de la présence américaine sur l’île, une hypothétique invasion s’avérerait relativement simple à mettre en œuvre. Evidemment, une telle intervention créerait un choc sans précédent, notamment parce que les Etats-Unis et le Danemark sont alliés au sein de l’Otan.

S’ils envahissent le Groenland, ils envahissent l’Otan. C’est là que ça s’arrête. L’article 5 de l’Otan [qui implique qu’une attaque contre l’un ou plusieurs de ses membres est considérée comme une attaque dirigée contre tous, NDLR] devrait être déclenché. Et si un pays de l’Otan envahit l’Otan, il n’y a plus d’Otan”, explique par exemple Elisabet Svane, correspondante politique en chef du journal danois Politiken, citée par la BBC.

Enfin, les Etats membres de l’UE, dont le Danemark, pourraient également évoquer l’article 42.7 du Traité sur l’Union européenne, également appelé “clause de défense mutuelle”. “Au cas où un État membre serait l’objet d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir”, précise ce dernier. Une clause dont bénéficie également le Groenland, a confirmé un porte-parole de la Commission européenne.

Le Groenland pourrait-il demander son indépendance ?

Depuis 2009, le Groenland peut, s’il le souhaite, déclarer son indépendance du Danemark. Un processus qui passerait notamment par l’organisation d’un référendum et des négociations avec le Danemark sur leurs futures relations. La perspective refait souvent surface dans le débat public. Le Premier ministre groenlandais, Múte Egede, a d’ailleurs exprimé son souhait d’organiser un référendum sur le sujet s’il remporte les prochaines élections, en avril 2025. Et lors de son discours du Nouvel An, il y a de nouveau fait allusion.

Reste que le Groenland est extrêmement dépendant de Copenhague. Les fonds versés par le Danemark représentent actuellement 60 % du budget de l’île et près du quart de son PIB.

Touteleurope.eu
16/01/2025

Source photo-bandeau : Google Maps




Géopolitique : En Nouvelle-Calédonie, réfléchir et travailler sur le long terme

Commentaire AASSDN : Les évènements qui se déroulent en Nouvelle-Calédonie et plus généralement la situation fragile de nos DROM-COM (1) révèlent que les 2,5 millions de compatriotes ultra-marins qui habitent sur les 120 000 km2 de terre et les 10 millions de km2 de ZEE qui leur sont rattachés –  sur les 11 millions que possède au total notre pays – ne sont pas véritablement intégrés dans une stratégie générale, c’est-à-dire une politique nationale à vocation mondiale.
C’est donc une France de 670 000 km2, dont le territoire occupe des positions hautement stratégiques, en Europe certes, mais aussi en Amérique, en Afrique et en Asie/Pacifique, c’est-à-dire sur la totalité du globe et disposant de ressources naturelles à la fois immenses mais souvent sous-exploitées, qui doit nous conduire à définir une stratégie nationale ambitieuse d’investissement, de développement et d’influence et de partenariats.
La France est un pays souverain dont le seul horizon ne se limite pas à la seule UE ni aux pays du Sahel. Elle dispose d’un potentiel à la hauteur de sa vocation. Il appartient aux responsables politiques d’en prendre conscience et d’organiser la remontée en puissance de notre pays sur ces réalités géographiques.

(1) DROM COM :
Sont dénommés « départements et régions d’outre-mer » (DROM), les territoires des collectivités relevant de l’article 73 de la Constitution, à savoir la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, La Réunion et Mayotte.
Sont dénommés « collectivités d’outre-mer » (COM), les autres territoires des collectivités relevant de l’article 72-3 de la Constitution, à savoir la Polynésie française, les îles Wallis-et-Futuna, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, la Nouvelle-Calédonie, ainsi que les Terres australes et antarctiques françaises et l’île de la Passion-Clipperton.

Source : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c2316

Les gouvernements se succèdent en métropole et en Nouvelle-Calédonie. Déjà huit ministres des outre-mer depuis 2017, ce qui empêche de mener une politique sur le temps long. Or c’est bien de vision à long terme que la Nouvelle-Calédonie a besoin.

Depuis notre dernière tribune, il n’y a pourtant pas un mois de cela, les deux gouvernements qui président aux destinées de la Nouvelle-Calédonie sont tombés : celui de Paris, le 4 décembre, puis celui de Nouméa, le 24. En quelques semaines, nous aurons donc changé de Premier ministre, de ministre de l’Outre-mer – le huitième depuis 2017 – et de président du gouvernement de la collectivité de Nouvelle-Calédonie. Vu la situation politique en métropole, il n’est pas impossible que le gouvernement de M. Bayrou soit lui aussi tombé lorsque sera publié le prochain texte dans cette série ; quant à l’exécutif calédonien, sa durée de vie moyenne est inférieure à 18 mois (17 en 25 ans).

Les indépendantistes travaillent plus que les loyalistes

Pourquoi rappeler ces choses ? Parce que bien trop peu de gens, notamment parmi les partisans de la France, semblent en mesurer l’importance et surtout en tirer les conséquences. Il y a deux erreurs majeures, d’ailleurs liées, qu’ont faites les loyalistes depuis 40 ans : se reposer sur l’État, et se montrer incapables de réfléchir et travailler sur le long terme, le regard fixé non sur la dernière actualité à Nouméa ou Paris, mais sur leur ambition véritable : une Calédonie qui soit française – et qui prospère sous le drapeau français – dans 50, 100, 200 ans. Cela est d’autant plus tragique que les indépendantistes ont, eux, effectué ce travail. Ils ont créé des réseaux, avec la France métropolitaine, avec ses autres outre-mer, avec l’étranger (proche et lointain). Ils ont produit des thèses et des travaux universitaires ; ils ont fait de l’entrisme dans les organisations internationales ; ils ont mobilisé les énergies, les intelligences et les financements. Se focaliser, pour les dénoncer, sur des réalités comme le Groupe d’initiative de Bakou, masque ce qui importe réellement : car s’il est vrai que, parfois, l’activisme peut devenir illégitime, voire illégal, pour l’essentiel, le mouvement indépendantiste en Nouvelle-Calédonie a simplement fait son travail – le travail de ses idées, conjointement avec la mouvance « décolonialiste » mondiale.

Les loyalistes n’ont fait aucun travail sur les idées

Le drame, c’est que personne en face ne lui ait répondu, ou presque. C’est ce qui nous a stupéfait et, d’ailleurs, encouragé à nous engager lorsque, au moment des campagnes référendaires ayant débuté en 2018, nous nous sommes rendu compte que, en dehors de l’archipel, personne ou presque ne travaillait à la défense de la Nouvelle-Calédonie française : ni d’un point de vue universitaire, ni dans le débat public. Face à ceux qui militaient pour l’indépendance, tout juste trouvait-on quelques voix qui auraient défendu une forme d’association, c’est-à-dire… l’indépendance sous une autre forme. On ne peut pas espérer remédier à une situation sans d’abord y apporter de diagnostic : or, ce diagnostic, même si cela est douloureux à entendre, est que l’échec intellectuel des loyalistes est sans appel.

Sans doute y a-t-il des causes diverses à cela. Mais la principale nous apparaît clairement qu’ils se sont appuyés sur l’État et ont trop longtemps cru que c’était son rôle à lui de préparer l’avenir de la « Calédonie française ». Et, certes, on aurait pu croire que ce l’était. Dans un pays autre que la France, la haute administration, travaillant avec les meilleurs universitaires, et après avoir largement consulté les parties prenantes et tenté d’apprendre des expériences étrangères, aurait préparé en amont un projet de statut pérenne de la Nouvelle-Calédonie dans la France. Ce projet aurait été proposé et, dans les faits, imposé dès le 13 décembre 2021, lendemain du troisième référendum d’autodétermination ; et peut-être n’y aurait-il plus, aujourd’hui, ou qu’à peine, de « dossier calédonien ». Mais l’État, il importe que ceux qui ne l’ont pas encore compris s’en persuadent, ne voit pas sa mission comme de préserver la souveraineté de la France sur toutes ses provinces, y compris la Nouvelle-Calédonie, ni d’aider celle-ci à prospérer à l’ombre du drapeau tricolore. Ses intérêts sont autres.

L’État n’a pas de vision

La vérité oblige à dire que la logique du processus politique entamé il y a 40 ans l’y encourage d’ailleurs, puisqu’il a consisté à déléguer la décision politique – et donc inévitablement tout ce qui se trouve derrière – aux parties calédoniennes, indépendantiste et non-indépendantiste. Pour notre part, nous avons toujours douté de la sagesse de pareille logique, dans la mesure où ces parties ne sont d’accord sur rien et ne peuvent donc s’« accorder » qu’au prix de formulations ambiguës permettant à chacun d’y lire ce qu’il souhaite (jusqu’au jour où il faut sortir de ces ambiguïtés et où, alors, elles explosent), et nous pensons d’ailleurs que son fondement juridique a aujourd’hui disparu. Mais le fait demeure qu’elle s’est imposée ; or, les loyalistes n’ont pas compris son implication inévitable, qui de l’extérieur, apparaît pourtant évidente : dans leur défense de la Calédonie française, ils sont seuls.

Ce projet de statut pérenne, c’est eux qui auraient dû le préparer et le proposer. Les réflexions sur les inévitables réformes de l’économie de l’île, son aménagement, son intégration régionale, la manière de faire cohabiter sur une même terre des groupes ethnoculturels profondément différents (autrement que par la revanche du colonisé, devenu figure de l’Opprimé, que proposent les indépendantistes), c’est eux qui auraient dû la mener ou du moins la susciter. Or, comme ils n’ont absolument pas la masse humaine critique pour cela, il leur aurait fallu créer des réseaux, monter des initiatives, aller parler à tous ceux qui, en France ou à l’étranger, étaient en mesure de les aider. Quand on pense à l’impact qu’ont pu avoir certains universitaires ou journalistes qui, depuis des décennies, pilonnent le terrain pour le compte de la cause indépendantiste, on ne peut que rêver à ce qui aurait été possible si, en face, les loyalistes avaient fait de même (avec, certes, davantage de bonne foi et de rigueur intellectuelle, ce qui peut être handicapant à court terme, mais se révèle toujours payant à plus long terme). On ne peut pas dire, bien sûr, que rien n’ait été fait. Mais peu, si peu…

Se lamenter, certes, ne sert à rien. S’il convient de faire un examen de conscience lucide, c’est avant tout pour agir. Les partisans de la Calédonie française ont des décennies de retard à rattraper et semblent – et encore, pas tous – n’avoir commencé à le comprendre qu’au sortir des référendums de 2018-2021. Tout, ou presque, de ce travail de réflexion, d’influence, d’action, reste à construire.

Les loyalistes ont des décennies de retard

Il ne s’agit évidemment pas, en quelques lignes, d’expliquer ou encore moins de dicter ce qu’il convient de faire : en tant que juriste universitaire, que non-calédonien, notre perspective est elle aussi très partielle. Mais il convient urgemment de lancer cette réflexion et surtout d’agir, à tous les niveaux.

Trois axes principaux se dessinent à cet égard.

D’une part, un travail en direction de la France métropolitaine. Il est difficile, hélas, de surestimer l’ignorance dans laquelle la Nouvelle-Calédonie y est tenue, y compris chez les gens qui – du gouvernement et de la haute administration aux juridictions suprêmes que sont le Conseil d’État et la Cour de cassation – déterminent en large mesure son avenir (chez les universitaires, les parlementaires, les acteurs économiques et sociaux aussi). Or, pour ne prendre qu’un exemple qui nous soit proche, si des thèses universitaires devaient être écrites sur la Nouvelle-Calédonie dans une perspective non-indépendantiste, elles le seraient plus vraisemblablement à Paris qu’à Nouméa : mais comment le seraient-elles, si ni les étudiants ni leurs potentiels directeurs de thèse ne connaissent ou ne s’intéressent à ces problématiques ?

Deuxième axe : les autres outre-mer français. Nous sommes stupéfaits de l’absence de coordination, ou simplement d’échanges, entre eux. Certes, ils sont éloignés les uns des autres ; certes aussi ils peuvent être très différents. Mais les problématiques communes sont évidemment nombreuses : tous ceux qui, de Point-à-Pitre à Papeete, et de Fort-de-France à « Port-de-France »[1], sont attachés à la France devraient donc s’unir, sans oublier d’expliquer aux ultramarins qui se croient protégés des visées du Groupe de Bakou qu’eux aussi sont menacés à plus long terme, et que donc ils sont concernés maintenant. Les outre-mer français ont partie liée, et nous sommes convaincus que leur avenir s’écrit de manière commune (ce qui n’empêche en rien, bien au contraire, le respect de la diversité de chacun, ce qui est plus facile à expliquer et mettre en œuvre ensemble).

Enfin, l’environnement régional. Vu d’Australie, la France est souvent perçue comme la dernière des puissances coloniales, et les images de 2024 n’auront rien fait pour démentir cette impression. Bien sûr, il y a derrière cette présentation beaucoup de propagande (souvent inconsciente, d’ailleurs), mais il y a aussi une réalité : celle de la « Franconésie ». Il importe donc de travailler à la fois sur cette réalité, en comprenant que la Nouvelle-Calédonie pourrait être à la fois davantage française et davantage océanienne, pourvu qu’elle comprenne enfin comment articuler ces deux dimensions ; mais aussi sur sa perception, en présentant une alternative au « narratif » décolonialiste (qui est d’ailleurs aujourd’hui très daté et ne comprend pas que le monde de 2025 n’est plus celui de la conférence de Bandung en 1955).

Alors, certes, les gouvernements comptent aussi : il ne s’agit pas de dire qu’il convient de n’accorder aucune importance aux soubresauts de la vie politique, locale ou nationale. En revanche, il importe de se convaincre que celle-ci n’est pas l’essentiel. Des gouvernements calédoniens, des Premiers ministres, des ministres de l’Outre-mer, il y en a eu et il y en aura encore beaucoup. L’essentiel ne se joue pas là ; c’est à beaucoup plus long terme qu’il nous faut réfléchir et travailler, si nous voulons espérer que la Nouvelle-Calédonie reste française et puisse prospérer en tant que telle.

Eric DESCHEEMAEKER
Revue Conflits
03/01/2025

Source photo : Google Maps

[1] Port-de-France est l’ancien nom de Nouméa.




Equipement : La DGA livre deux hélicoptères Caracal à l’armée de l’Air

Fin 2024, la Direction générale de l’armement (DGA) a livré à l’armée de l’Air et de l’Espace les deux premiers hélicoptères Caracal d’une commande de huit appareils passée en 2021. Ces hélicoptères de nouvelle génération, optimisés pour les missions de recherche et sauvetage au combat, transport tactiquae et évacuation sanitaire, bénéficient d’équipements modernisés : optronique avancée, cockpit numérique, GPS de précision et nouveaux systèmes de défense.

  • Le 20 décembre 2024, la Direction générale de l’armement (DGA) a livré à l’armée de l’Air et de l’Espace deux hélicoptères.
  • Ces livraisons sont les deux premières d’une commande de huit appareils , effectuée en avril 2021 au titre du plan de soutien aéronautique à Airbus Helicopters.
  • Ces appareils portent la dotation des forces à 21 hélicoptères, dont treize à l’armée de l’Air et de l’Espace et huit à l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT).

Les deux hélicoptères livrés bénéficient d’améliorations par rapport aux versions précédentes : une détection accrue avec la caméra optronique de dernière génération l’EUROFLIRTM 410, un cockpit modernisé et équipé de quatre écrans MFD 10×8 pouces, une navigation plus précise avec le GPS CMA5024, de nouvelles radios et treuils électriques, ainsi que deux phares orientables supplémentaires (blanc et infrarouge) pour les opérations de nuit.

Cette commande bénéficie très majoritairement à l’industrie française, dont Airbus Helicopters et ses principaux sous-traitants Safran Helicopter Engines, Safran Electronics & Defense et Thales. Dernier né de la famille des hélicoptères Puma / Super Puma / Cougar, le Caracal a été mis en service au sein des forces en 2006. Il est optimisé pour effectuer des missions de recherche et de sauvetage au combat, de transport tactique ou d’évacuation sanitaire de jour comme de nuit.

Grâce à sa perche de ravitaillement en vol, le Caracal dispose d’une allonge et d’une autonomie parmi les meilleures de sa catégorie, lui permettant d’assurer ses missions en France et sur les théâtres d’opérations.

Ces hélicoptères sont destinés à remplacer les Puma de l’armée de l’Air et de l’Espace actuellement basés en outre-mer et à l’étranger (Guyane, Nouvelle-Calédonie et Djibouti).

Caractéristiques techniques : envergure 16,2 mètres, longueur 19,50 mètres, hauteur 4,6 mètres, masse à vide 7,2 tonnes, masse maximale au décollage 11 tonnes, bimoteur Makila, équipage de deux pilotes + deux mécaniciens navigants et un sauveteur plongeur selon les missions, transport de troupe 28 hommes, évacuation sanitaire de 10 civières et cinq personnels médical, transport sous élingue de 4,7 tonnes, vitesse 267 km/h en mode croisière ou 324 km/h en vitesse maximale, distance franchissable 650 à 1 300 km en fonction des configurations et du ravitaillement en vol, plafond maximum 6 000 mètres. Equipements (selon mission) : deux mitrailleuses MAG 58 7,62 mm montées en sabord et canon de 20 mm SH20, systèmes électro-optique (FLIR) – caméra IR, télémètre laser, pointeur laser, système PLS (Personnal Locating System) de localisation des personnels tombés en zone hostile, détecteur de départ de missile, d’alerte laser, d’alerte radar, lance-leurres et blindage.

Délégation à l’information et à la communication de la défense DICoD

Légende et source photo : Caracal – © Airbus Helicopters