Memorial – biographie de Marcel DOUPHY Alias CHAUMETTE

Né le 26 décembre 1890  à  Paris VIIe de Armand Douphy  et de Louise Chaumette Epouse:  Paule Prin Profession: architecte Décédé le 15 mars 1944  près de Lille 

Réseaux: S.S.M.F./T.R., Saturne du S.R. Kléber – Source K / Agent P2

Devenu architecte après avoir fait l’École des Arts et Manufactures, Marcel Douphy, qui parlait  l’anglais et l’allemand, était officier téléphoniste lorsqu’il fut mobilisé le 2 août 1914. Il se retrouva en Alsace, en Lorraine, dans la Marne, en Artois, à Lorette, à Verdun, en Champagne, dans la Somme, au Chemin des Dames, puis à la Malmaison, dans le Soissonnais et en occupation en Belgique. Ses campagnes lui valurent la Croix de Guerre, accompagnée de six citations. Il fut enfin libéré le 13 août 1919.

L’année suivante naquit son premier enfant, André. Il eut plus tard deux filles, Geneviève en 1928 et Hélène en 1937.

En août 1936, il reçut la Croix des Services volontaires de 1re classe.
Il avait 48 ans quand, de nouveau il combattit (à partir du 2 septembre 1939), et fut promu lieutenant colonel d’artillerie. Son attitude alors lui valut une Croix de Guerre et les deux citations suivantes:

 “Excellent officier supérieur. Nommé au commandement du Ier groupe le 1er avril 1940, l’a très brillamment conduit au feu, faisant preuve d’une activité inlassable, de calme, de compétence, de courage.

“Engagé parfois sans soutien d’autres armes, à proximité de l’ennemi, a toujours réussi à décrocher en temps opportun, ayant rempli toutes ses missions.

Termine la campagne avec onze canons sur douze et une très belle unité de 105-Mle 36 au moral intact, unité ayant noblement fait tout son devoir et citée à l’ordre du corps d’armée.”

Le général Huntziger signe la citation à l’ordre de l’Armée:

“Chef d’escadron animé du plus ardent patriotisme. Commandant du groupe de 105, Mle 36, auquel il a su communiquer sa flamme. S’est distingué au cours des attaques du 5 au 6 juin 1940, répondant instantanément à tous les tirs demandés pour renforcer l’appui direct des divisions

“Du 8 au 25 janvier 1940 a continué à harceler l’ennemi avec opiniâtreté.

“A su à deux reprises dégager son groupe sur le point d’être encerclé.”

En septembre 1941, il s’engage dans les services de renseignements et de contre- espionnage. Son chef de réseau dira de lui: “Excellent agent de renseignements qui a obtenu de très beaux résultats. A mis sur pied plusieurs sous-réseaux et a pris finalement le commandemant de l’un d’eux. Patriote ardent, galvanisant tout le monde, a su tirer de chacun le maximum”.

En 1943 en effet il devient chef du secteur de Béthune , soit 1 200 hommes, (mouvement O.C.M.) et participe au plan Tortue.

Arrêté l




Memorial – biographie de Paul, Charles, Joseph MOUTON Alias ANDRÉ

Né le 21 avril 1892  à  Attigneville (Vosges) de Victor, Alfred Mouton  et de  Marie, Joséphine,Alise Liauté  Epouse: Régine, Henriette, Julia Aubriot Profession: employé des Chemins de fer Décédé le 2 mars 1945  à  Dachau 

Réseaux: S.S.M.F./T.R. – Uranus du S.R. Kléber, Résistance Fer / Agent P2

 

Paul Mouton, dont le père était maréchal-ferrant, s’était engagé en 1914 et avait fait la guerre  comme brancardier. Il était ensuite entré à la S.N.C.F. et s’était d’abord retrouvé à la gare de Neufchâteau, où il avait épousé l’une des filles du chef de gare, Régine Aubriot. Sa carrière de cheminot les mena alors à Nancy, puis à Troyes, enfin à Châlons-sur-Marne, où il était, en 1939, sous chef de gare de 1re classe.

En mai-juin 1940, la gare est bombardée une dizaine de fois. Sous les bombes, Paul Mouton veille au bon acheminement des transports militaires français. Le 14 juin 1940, à la gare de Bar-sur-Seine, il aide ses collègues à faire partir un dernier train, malgré une blessure à la tête (citation à l’ordre de la S.N.C.F.).

Remis de sa blessure, il s’engage dans la Résistance le 1er mars 1941. Il a alors 47 ans et deux enfants: Jacqueline, 17 ans, et Anne-Marie, 5 ans et demi.

Une attestation de l’État-major polonais dit qu’il  fait partie comme volontaire du réseau F2. Membre des  groupes de Résistance Fer de Châlons-sur-Marne, il participe activement  à la désorganisation des transports allemands, distribuant les explosifs nécessaires à la destructions des infrastructures, ce qui ne l’empêche pas de recueillir et de transmettre de précieux renseignements sur les mouvements ennemis. D’après Henri Navarre, Paul Mouton dirige , fin 1943, l’un des quatre sous-réseaux qui travaillent dans le nord de la France sous la direction du poste  P4 du S.R. Kléber.

Le 2 août 1944, à midi,  la Gestapo l’attend chez lui, où il est arrêté sous les yeux de sa femme. Il avale alors les documents qu’il a à transmettre. Il est immédiatement terriblement torturé, mais se tait, ce qui permettra à son réseau de continuer à fonctionner.

Interné à Châlons-sur-Marne, il est déporté. Du véhicule qui le transporte de la prison vers la gare, il peut jeter un morceau de papier qui sera rapporté à sa femme et sur lequel il a écrit:

“Châlons le 18 août.

Chères toutes, je pars demain matin à 6 h pour Paris nous dit-on, ou Compiègne.

Je ne vois plus clair pour écrire dans ma cellule. Mes pensées y vont toutes vers<




Memorial – biographie de Théodore, Jean GERHARDS

Né le 1er février 1900  à  Saverne (Bas-Rhin) de Gérard Gerhards  et de  Elisabeth Leyenberger Epouse:  Claire Kannapel Profession: commerçant Décédé le 29 octobre 1943  à  Halle (Allemagne)

Réseaux: S.S.M.F./T.R., S.R. Kléber (Uranus) Agent P2

 

Premier né d’une famille alsacienne, dont le père est d’origine et de nationalité allemandes, Théodore Gerhards, dit Théo, commence ses études à l’école de Saverne, où il est né, puis, dès 1910, il est à Rémy Signeulx, en Belgique, où se trouve le noviciat des Pères de la Société de Marie (Marianistes). Il y reçoit une éducation où la religion tient une grande place.

Au début de la première guerre mondiale, il rentre à Saverne où il poursuit ses études au lycée jusqu’en seconde supérieure.

En 1916, l’Armée l’appelle au service auxiliaire de guerre pour travailler dans une fabrique de munitions, mais il s’esquive et, pour se soustraire à la police militaire, se cache et travaille chez ses parents. Cependant, il ne peut échapper au service militaire et, le 18 mai 1918, il est enrôlé dans l’armée du Kaiser; il doit se rendre à Berlin en garnison dans la garde de l’empereur. Classé comme francophile par ses supérieurs, il est particilièrement surveillé et ne peut échapper à 14 jours d’arrêts dans une prison militaire pour avoir été pris à parler à des prisonniers français du camp de Döberitz. Peu de temps après, trois nouveaux jours d’emprisonnement lui sont infligés pour avoir laissé s’échapper deux prisonniers. Enfin cinq jours supplémentaires sanctionnent le fait qu’il se soit soustrait au transport de soldats qui partaient vers le front.

En raison de la succession d’échecs militaires à l’Ouest, ce début du mois de novembre est particulièrement agité à Berlin. Théo relate cette période dans une lettre de mars 1919 au père Ernest Sorret, supérieur provincial des Marianistes: “J’ai combattu contre les troupes de l’empereur du 9 au 11 novembre 1918, et le 18 novembre avec les Spartakistes contre les troupes gouvernementales. Puis je ne suis sauvé de Berlin le 19 et suis retourné à Saverne.

Après l’armistice du 11 novembre à Rethondes, Théo fait une demande de réintégration chez les Marianistes, est admis le 5 février 1919 au collège des frères de Marie de Saint-Hippolyte  dans le Haut-Rhin, puis il se rend à Fribourg où il est élève à la Villa Saint Jean, la célèbre école marianiste qui a eu Antoine de Saint-Exupéry comme élève de 1915 à 1917.

Le 14 décembre 1918, un arrêté interministériel officialise la mise en place de quatre sortes de cartes d’identité pour les habitants d’Alsace. Le père de Théo se voit attribuer, en tant qu’étranger, de pays ennemi une carte de type “D”. Par arrêté d’expulsion, la famille doit alors quitter Saverne au cours de l’été 1919. Elle va s’installer à Dalheim-Rödgen, près de Dremmen, où elle retrouve d’autres parents. Elle y séjourne jusque en 1924, le p




Memorial – biographie de Jules, François, Etienne GANTOU

Né le 14 avril 1890  à  Portel (Aude) de Etienne Gantou  et de  Julie Bardou Epouse :  Jeanne … Décédé le 8 décembre 1944  à  Flossenburg 

Réseaux: S.S.M.F./T.R., Vénus du S.R. Kléber Agent P2

Jules Gantou, blessé  en novembre 1914  à Saint Julien, en Belgique, est trop âgé pour être mobilisé en 1939, mais, désireux de voir son pays libéré, il s’engage dans la Résistance.

Arrêté le 7 décembre 1943, il est déporté le 16 janvier 1944  et meurt à Flossenburg, après un an de camp de concentration. Il a un enfant.

Déclaré “Mort pour la France”, Jules Gantou recevra la Médaille militaire et la Médaille de la Résistance.

 

Références: Archives du Bureau “Résistance”;  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4





Memorial – biographie de André, Marcel GARDES

Né le 4 février 1914  à  Paris XVe de Eugène Gardes  et de  Blanche  Le Clerq  (ou Clerg?) Epouse:  Suzy Serrell Décédé le 30 avril 1943  à  Paris XVe

 Réseaux:  S.S.M.F./T.R., S.R.  Kléber  (Poste P2) / Agent P2

 

Très tôt André Gardes eut une vocation d’aviateur et son amour des grands espaces aériens ne devait pas le quitter. A treize ans, ce fut le baptême de l’air, à dix huit le brevet de pilote de tourisme. Lorsqu’il entama son service militaire, il avait déjà cent heures de vol, performance pour un adolescent de famille modeste.

Nommé mitrailleur à la 33e escadre aérienne, 1er groupe, à Essey-les-Nancy, à la suite d’un accrochage en vol, le 3 juillet 1936, il sauta en parachute et son sang-froid lui valut le grade de sergent. Cependant, à la suite d’un contrôle médical, il ne put passer pilote de réserve. En février 1937, il écrivait: “Toute ma personnalité se trouve influencée par ma déception de ne plus voler. (…) Depuis bientôt dix ans je cours après un idéal, et, malgré tant d’échecs, mon rêve demeure tenace.”  En avril 1937 il disait :” Je sens que notre pauvre Patrie a besoin d’hommes forts, courageux, capables de tout donner, même leur vie.”

Le 6 juillet 1939, dans le monde bouleversé, il se maria et, le 26 août rejoignit le G.A.O. ( Groupe Aérien d’Observation) 504 à Reims, comme mitrailleur.

Son premier fils, Michel, naquit le 24 mars 1940, le second, Philippe, quinze mois plus tard.

En mai 1940, le G.A.O. 504 était jeté dans la mêlée, équipé de Potez 63. L’équipage comprenait trois hommes. André Gardes mérita alors la citation suivante (Croix de guerre): “Sous-officier mitrailleur de grande valeur. Par son sang -froid et la précision de son tir, a largement contribué les 15 et 17 mai, au cours de la bataille des Flandres à la réussite des missions de reconnaissance dont il faisait partie, a eu son avion criblé de balles.”.

Les formations aériennes ayant reçu l’ordre de rallier l’Afrique, le sergent-chef Gardes se retrouve à Alger. Là, il rencontre Georges Agoutin* qu’il a connu à Chartres.

Le 6 juillet 1940, il écrit: ” Je veux croire que ma Patrie survivra et poursuivra son destin dans le monde. Je veux essayer de la servir encore de toutes mes forces, par tous les moyens! (…) Je vais rentrer en France servir, servir encore ma Patrie, mais comment, puisque le ciel ne veut plus de moi?”

En septembre 1940, il est à Marseille où il revoit le capitaine Agoutin qui va le recruter pour les Services spéciaux. Gardes travaille alors aux chantiers Lioré-Olivier du Loiret.

Au printemps 1941, il habite Paris, 86 avenue Félix Faure. Devenu contrôleur au Ravitaillement, il peut entrer dans les usines travaillant pour les Allemands et transmet ses observation




Memorial – biographie de Paul GASSER

Né le 16 mars 1921  à  Riquewihr (Haut-Rhin- de Ernest Gasser  et de Séphanie Ulrich Célibataire Profession: commerçant Décédé le 29 juillet 1944 à Hessel (Allemagne) 

Réseaux:  S.S.M.F./T.R., Uranus-Alsace du S.R. Kléber  Agent P2

 

Jeune Alsacien, Paul Gasser, qui a19 ans en 1940, n’a pas encore été appelé sous les drapeaux quand il est recruté par les Services spéciaux en février 1941. Il est alors employé aux Mines domaniales des potasse d’Alsace, à Amélie I-Wittelsheim. et parle l’allemand.

Plusieurs mois, il recueille et achemine des renseignements sur l’armée allemande.

Arrêté le 14 juillet 1941 près de Dôle, il est d’abord interné à Besançon, puis à Strasbourg en novembre 1941, avant d’être, en décembre 1941, déporté à Berlin, à Stuttgart (mai 1942), puis à Ulm . Le 1er septembre 1942, il est condamné à 18 mois de prison. Il est alors envoyé à Offenbourg et, en février 1943, de nouveau à Ulm (mars 1943), puis à Karlsruhe (août 1943), de nouveau à Strasbourg (octobre 1943) et à Stuttgart.

Le 3 novembre 1943, il passe devant le Tribunal du Peuple allemand, avec Clément Helfer* et Louis Voegli*. Condamné à mort, il bénéficie d’un sursis, mais pour être affecté  au désamorçage de bombes. Il est alors amené à Rheinbach (le 17 juillet 1944) et à Hessel, où il trouve la mort, le 29 juillet 1944, en pratiquant sa dangereuse besogne à laquelle il a été condamné.

Déclaré “Mort pour la France”, Paul Gasser sera fait chevalier de la Légion d’Honneur et recevra la Croix de Guerre avec étoile de vermeil et la Médaille de la Résistance.

 

* Citation (à l’ordre du corps d’Armée):

“Jeune Alsacien qui a payé de sa vie son attachement à la Patrie. A fait partie, dès février 1941, d’un réseau de recherche de renseignements travaillant au profit d’une importante organisation. A recueilli, durant la première partie de 1941, de précieux renseignements sur l’armée allemande, qu’il a régulièrement, sûrement et rapidement acheminés.

Arrêté,le 14 juillet 1941, condamné à 18 mois de prison, passe en novembre 1943 devant le tribunal du peuple allemand qui le condamné à mort, bénéficie d’un sursis, mais se voit obligé de pratiquer le désamorçage des bombes, a trouvé la mort au cours de cette besogne dangereuse, le 29 juillet 1944.”

 

Références: Archives du Bureau “Résistance”;  Archives Nationales (AJ40/1505); Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4





Memorial – biographie de Jean GATARD Alias GERMAIN, GALMOND

Né le 4 juillet 1908  à  Paris IVe de Gaston, Thomas Gatard  et de  Jeanne, Marie Dubois Lambert Epouse: Denise Jouve Profession: officier d’active (Ecole Polytechnique, promotion 1928) Décédé le 6 août 1943  à  Lyon 

Réseaux: S.S.M.F./T.R., S.R. Kléber (Poste P3 et P10), Marco PoloAgent P2

 

Jean Gatard était l’aîné d’une famille de trois garçons, avec une branche paternelle comptant surtout des militaires; son père, Gaston Gatard était amiral. Après être passé par le lycée Louis le Grand et avoir fait l’Ecole polytechnique (promotion 1928), il choisit l’Armée et fit l’École d’application d’artillerie. Sa curiosité naturelle l’incita à opter pour une carrière outre-mer, dans l’artillerie coloniale.

Lorsqu’il partit en 1933 pour l’Indochine, il parlait l’anglais et l’annamite, il était lieutenant (1932); marié à Denise Jouve (peintre et sculpteur), il avait un enfant, Marie. Il revint en France fin 1936, eut un second enfant, Jeanne, puis partit pour le Maroc avec sa famille en avril 1938. Il était alors capitaine.

Esprit constamment en éveil, il a appris entre temps l’espagnol et l’allemand, comme il est devenu acuponcteur à la suite d’une formation auprès de Soulier de Morand, l’introducteur de la médecine chinoise en France, et compétent en matière de philosophie comparative Orient-Occident.

En 1941, il est à l’État-major de Casablanca. Appréciation de ses chefs cette année là : “Valeur technique: excellente, très solidement basée sur une forte culture scientifique. Beaucoup d’énergie et de dynamisme. Activité débordante, impatience qu’il faut diriger, canaliser au besoin, ne freiner en aucun cas. Sait ce qu’il veut, insiste pour l’obtenir… Loyal, entreprenant. Très vif. Beaucoup de sensibilité… Très bonne éducation, avec beaucoup de spontanéité et de franc-parler dans le service… Niveau intellectuel général élevé… Culture très complète qu’il ne cesse d’accroître, d’affiner et d’élever… Dans l’ensemble, officier de valeur, homme d’action remarquablement doué.”

C’est à Casablanca qu’il est recruté par les Services spéciaux en 1941. Rentré en France pour les servir, il suit d’abord un stage de formation (juin-septembre 1942) à Clermont-Ferrand, sous la coupe du capitaine Johannès.

Démobilisé en 1942, il est intégré au S.R. Guerre clandestin le 1er juin (Archives d’Alger); il est à Limoges (T.R.112) sous la direction du Dr. Jean Rigaud. Lors du rattachement du T.R. 112 au T.R. 113, par suite d’une vague d’arrestations à Limoges, il reste avec Richard Chotin, seuls du poste 112 à Limoges

Pour ses activités de renseignements, il travaille alors notamment avec un autre polytechnicien (camaraderie d’École). Ce dernier, M. Dumas Primbault, est  directeu




Memorial – biographie de Robert GATELET

Né le 6 septembre 1924  à  Thionville (Moselle) de Daniel Gatelet  et de  Marie, Elisabeth Yone Célibataire Etudiant Décédé le 11 décembre 1944  à  Rockenberg (Allemagne) 

Réseaux: S.S.M.F./T.R.,Uranus-Lorraine des Etudiants du S.R. Kléber, “L’Espoir Français”,  S.R. Guerre (poste P4) Agent P2

 

Quand Robert Gatelet est né, son père était rédacteur à la sous-préfecture deThionville.

A vingt ans, le 18 juin 1940, dès l’occupation de Metz, il fonde, avec Robert Granthil et Albert Dehlinger, le réseau L’Espoir Français. C’est le premier mouvement de résistance de Moselle; il fait partie de la branche des étudiants de Lorraine du réseau Uranus du S.R. Kléber. L’article 3 des statuts de L’Espoir Français dit: “Le général De Gaulle nous inspire nos buts”.

L’Espoir Français aide d’abord les prisonniers de guerre français qui veulent s’évader, il effectue de petits sabotages, des actes de propagande (tracts, affichettes), du stockage d’armes, et finit par couvrir huit districts. Fin août 1940, il cherche une liaison avec la France Libre. Son activité décuple: renseignements sur les mouvements de troupes, la défense aérienne, les usines de sidérurgie.

En mai 1941, l’arrestation d’un courrier porteur de documents entraîne l’arrestation de vingt de ses membres dont Robert Gatelet, Alfred Dehlinger, Émile Parisot*et  Marcel Ney*.

Robert Gatelet est arrêté le 4 juillet 1941. Il est interné à Sarrebruck et jugé dans le cadre du procès de “L’Espoir Français” devant le 4e Sénat du Wolksgerichthof de Berlin, qui se déroule du 30 septembre au 2 octobre 1942 à Zweibrücken, et compte vingt et un inculpés, dont Alfred Dehlinger et Emile Parisot* (les accusés de 1 à 19 n’ont pas de défenseur, ce qui est le cas de Gatelet).

Voici des extraits de l’acte d’accusation  qui fait 32 pages (selon la traduction qui figure dans le dossier “S.R. Kléber – Historique” du Bureau Résistance). Il est à considérer pour ce qu’il est: un document allemand, contenant donc les informations que possédaient les Allemands, pour certaines justes, pour d’autres sujettes à caution. Il est daté du 7 juillet 1942:

” J’accuse: de juillet 1940 à juillet 1941 (certains accusés seulement durant une partie  de ce temps) à Metz et environs.

1) Tous les accusés: d’avoir préparé l’entreprise de haute trahison d’empêcher – par la violence ou par menace de violence – le Führer et chancelier du Reich, ainsi que les membres du gouvernement d’exercer, dans un certain sens, leurs compétences constitutionnelles

A cette fin, l’action des accusés était dirigée vers l’établissement et le maintien d’une consistance organisée,




Memorial – biographie de Fernand GAUCHET Alias GABEL

Né le 22 juillet 1908  à  Chevremont ( Territoire de Belfort) de François Gauchet  et de  Anne, Cécile Perquin Décédé le 28 novembre 1941  à Besançon 

Réseaux:  S.S.M.F./T.R., S.R. Kléber (Uranus-Lorraine des Etudiants)

 

Fernand Gauchet, père de deux enfants, est arrêté le 1er juin 1941 et fusillé le 28 novembre de la même année à Besançon.

Il sera déclaré “Mort pour la France” et recevra la Médaille de la Résistance.

 

Références: Archives du Bureau “Résistance”;  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4




Memorial – biographie de Jean GEMIN Alias PIERROT

Né le 9 juin 1921  à  Caudrot (Gironde) de Jean, Robert  Gemin  et de  Jeanne Dubourg Célibataire Décédé le 13 juillet 1942  à Martignas-sur-Jalles (Gironde) 

Réseaux: S.S.M.F./T.R., S.R. Air 4O,  Villon du S.R. Air, S.R. Kléber (Vénus- Chabor)Agent P2

 

Pierre Gemin , 19 ans,  s’engage dès décembre 1940 dans la Résistance; il travaille avec Albert Baudrillart*.

Ses parents,  qui tiennent le café restaurant du Drôt à Caudrot, y ont reçu Baudrillart. Le père de Jean Gemin, en témoignera ainsi:  “J’ai connu M. Baudrillart fin 1941 chez moi, car il était en liaison avec mon fils pour le service du 2e Bureau, sous la direction du lieutenant Morand (alias Mangès), qui habitait à l’hôtel de Paris à Marmande. M. Baudrillart est venu cinq ou six fois pour trouver mon fils qui lui faisait passer la ligne de démarcation”.

Pierre Gemin est arrêté le 9 août 1941 sous l’inculpation “d’avoir cherché à porter atteinte à la sécurité des troupes d’occupation”.

La demande de recours en grâce, qui tente d’atténuer sa responsabilité, dit: “L’intéressé était encore élève au lycée de Bordeaux lorsqu’il fut arrêté. Agé de vingt ans il préparait divers concours. Jamais il ne s’était livré à la moindre activité politique.(…) Etant donné l’âge de Pierre Gemin lorsqu’il a commis les faits qui lui sont reprochés, il y a tout lieu de croire qu’il était incapable de mesurer la portée et les conséquences des actes qui ont motivé sa condamnation. Ayant quitté ses parents qui habitaient la zone non occupée, pour continuer ses études à Bordeaux où il vivait seul, livré à lui-même dans une grande ville, et dans des circonstances exeptionnelles, cet enfant de vingt ans a dû se laisser facilement entraîner par des gens dont sa jeunesse et son inexpérience de la vie ne lui ont pas permis de déceler le caractère et qui l’ont aisément circonvenu.(…)”

Pierre Gemin est interné au fort de Hâ, à Bordeaux, le premier mois au secret, puis avec d’autres, avant d’être remis au secret en mai 1942.

M. F. Bosque,  interné en même temps que lui, témoigne, dans une lettre à M. Parilleaud, de la forte impression qu’il a gardé de cette rencontre:

“Je puis dire que sa conduite fit l’admiration de tous les détenus par son courage, son attitude et sa foi dans la victoire  alliée.

Gemin a tenté de s’évader pendant le parcours du fort de Hâ à la rue Cursol. Il fut ramené en cellule avec tous les égards qui lui étaient dus: revolver dans le dos, sur les côtes, et fers aux pieds et aux mains. Par la suite, chaque interrogatoire était un déplacement de forces armées.

Je puis dire que pendant son passage au fort de Hâ, Gemin était le seul détenu qui eût les fers aux mains et aux pieds jour et nuit.

… Je ne l’ai jama