Organisation des Services Spéciaux français en 1939

Au cours du Congrès 1973 à Paris, les Anciens des Services Spéciaux membres de l’Amicale effectuent un ultime pèlerinage au 2 bis. Avenue de Tourville, pour les locaux du P.C. du Service de Renseignement et de Contre-Espionnage de 1932 à 1940, avant que les bâtiments du 2 bis ne disparaissent.

Bref rappel historique à propos du Service de Renseignement et de Contre-Espionnage Français.
C’est en 1932 que ce Service a quitté son ancien P.C. au 175, rue de l’Université pour s’installer au 2 bis de l’Avenue de Tourville

L’ organisation du Service a la veille de la guerre de 1939 :

Au rez-de-chaussée :
Le Chef de Service : Colonel RIVET et son Adjoint : Lieutenant-Colonel MALRAISON.
Administration : Colonel BERGEAT, puis Commandant MARANDEY.

Sections Géographiques du S.R. :
Section Allemagne : Commandant PERRUCHE, puis Commandant NAVARRE, Capitaines GASSER, BURLEREAU, MERCIER.
Section U.R.S.S. : Commandant JOSSE, M. DELIMARSKI.
Section Midi : Commandant CURET, Capitaine LE TROTTER.
Section « NEMO »: Capitaine CAZIN D’HONONCTUN, Lieutenant LOCHARD.
Section M.G./Avia :
Branche M.G. : Commandant BROCHU, Lieutenant POITOU.
Branche Avia : Commandant FERRAND, puis Lieutenant-Colonel RONIN.

Au ler Etage :
Le Contre-Espionnage (S.C.R.) :
Chef : Commandant SCHLESSER. et son Adjoint : Capitaine PAILLOLE.
Section Allemande : Capitaine BONNEFOUS, Lieutenants ABTEY et DARBOU.
Section Italienne : Capitaines OLLE LAPRUNE, et BRUN.
Section « Sécurité » : Capitaine DEVAUX
Points Sensibles : Capitaine POMMIES.
Encres sympathiques : DEVAUX (Daniel). Capitaine ARNAUD.

Section « Menées Révolutionnaires »
Commandant SERRE, Capitaine JACQUOT.
(Cette Section sera détachée au Cabinet du Ministre de la Guerre )

Le Chiffre :
Commandant BERTRAND.

Courriers extérieurs :
Le P.C. du 2 bis actionnait 7 Postes sur le territoire national et de nombreux Postes à l’étranger (Attachés militaires adjoints). Les Postes sur le territoire national étaient :

Le Poste de LILLE ou Bureau d’Etudes du Nord-Est (BENE). Chef : Commandant DARBOU. Adjoint : Capitaine BERNIER. Officier C.E. : Capitaine BERTRAND.
En 1939, ce Poste allait être renforcé par plusieurs Officiers dont le Lieutenant-Colonel Robert DUMAS, auteur de la série des « Capitaine BENOIT » et le Lieutenant RIGAUD.

Le Poste de METZ ou Bureau d’Etudes Régionales Militaires (B.R.E.M.). Chef : Colonel MANGES, puis Colonel KUNMUNCH. Adjoint : Commandant du CREST de VILLENEUVE.
S.R. : Capitaine LAFON. C.E. : Lieutenant DOUDOT, M. KLEIN.

Le Poste de BELFORT ou Service des Communications Militaires ( S.C.M. ).
Chef : Commandant LOMBARD. Adjoint : Capitaine SEROT.
C.E. : Capitaine HUGON, M. JOURDEUIL.

MARSEILLE
Chef : Commandant BARBARO.
C.E. : Capitaine GUIRAUD- (Georges HENRY).
Antenne de Nice : Capitaine GALLIZIA.

TOULOUSE (créé en 1937).
Chef : Commandant LULLE DES JARDINS.
C.E. : Capitaine d’HOFFELIZE (DOBRE).

ALGER
Chef : Commandant DELOR.

TUNIS
Chef : Commandant NIEL.

Les Renseignements collectés par le « 2 bis » étaient transmis pour exportation au 2em Bureau de l’E.M.A. dont le Chef était le Colonel GAUCHE, avec comme Adjoint le Commandant BARIL et comme Chef de la Section Allemande le Capitaine CAROLET.

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Au cours de la Guerre de 1939- 40, un certain nombre de changements devaient intervenir et notamment le repli du Poste de METZ sur Paris et la création d’un P.C. avancé dit P.C. Victor à GRETZ (Seine-et-Marne) afin de se rapprocher du Q.G. du T.O. Nord-Est du Général GEORGES.

Le Président National rappelle ensuite les grandes lignes de l’évolution de nos Services après la débâcle de Juin 1940 :
– La décision du Colonel RIVET de poursuivre la lutte après l’Armistice ;
– La mise en place dès le 1er Juillet 1940 des postes clandestins S. R. et T.R. ;
– La création en Octobre des B.M.A. avec leur aspect officiel et leur rôle de couverture, de protection et de fournisseur des postes clandestins. A ce propos, le Colonel PAILLOLE s’élève une fois de plus contre toutes les idées fausses ou malveillantes qui ont encore cours de nos jours sur le rôle joué par les B.M.A., y compris même dans une récente interview de M. Henri FRENAY dont le remarquable livre « La Nuit finira » rend pourtant très objectivement hommage à l’action de nos Services.

Le 24 Août 1942, le Service M.A, est dissous et remplacé par un « Service de Sécurité Militaire » dont le Commandant PAILLOLE prend la direction, cependant que le Commandant LAFON alias VERNEUIL lui succède à la tête du T.R.
Ce sigle S.S.M. est maintenu lorsque le Colonel RIVET recrée à ALGER, après les événements de Novembre 1942, le P.C. du Service sous la nouvelle appellation de D.S.R.-S.M., le S.R. étant coiffé par le Colonel du CREST de VILLENEUVE et le S.S.M, par le Colonel CHRETIEN, en attendant que le Commandant PAILLOLE rejoigne l’Afrique du Nord au début de Janvier 1943:

Puis s’ouvre malheureusement, en marge du conflit GIRAUD – de GAULLE, une guerre des Services entre le D.S.R.-S.M. et le B.C.R.A. Le Général GIRAUD confie au Général RONIN la Direction des Services Spéciaux, D.S.S., puis en Septembre 1943, un compromis intervient avec la nomination à la tête d’une nouvelle Direction coiffant la D.S.R.-S.M. et le B.C.R.A., du Général de Division Aérienne COCHET. Ce dernier démissionne le 20 Novembre 1943.

Enfin, le 27 Novembre 1943, c’est la création d’une Direction Générale des Services Spéciaux D.G.S.S. avec à sa tête M. Jacques SOUSTELLE, candidat du B.C.R.A.

A partir de ce moment débute l’absorption de l’ancien S.R. par le B.C.R.A. avec comme conséquences le départ du Colonel RIVET, promu Général le 13 Avril 1944, du Colonel du CREST de VILLENEUVE et d’autres officiers.

Le S.S.M. subsiste néanmoins, participe comme tel à la Libération, grâce en particulier au S.S.M. Précurseur monté en France par le Colonel NAVARRE, et ne sera touchée qu’en Novembre 1944.

A ce moment intervient une nouvelle réorganisation d’inspiration politique. Le Service de Sécurité Militaire est scindé en deux, cependant que le Colonel PAILLOLE démissionne :

– La S.M. proprement dite confiée au Colonel LABADIE se trouve rattachée au Ministère de la Guerre ;
– Une Direction des Services de Documentation, avec à sa tête le Colonel CHRETIEN, est maintenue au sein de la D.G.E.R. (organisme qui a succédé à la D.G.S.S.).

La nouvelle S.M. s’installe d’abord Boulevard Haussmann, dans un immeuble réquisitionné ; elle ira plus tard réoccuper les locaux du 2 bis Avenue de Tourville et aura à sa tête le Colonel SEROT, avant que celui-ci ne parte pour le Moyen-Orient où, le 18 Septembre 1948, il tombera aux côtés du Comte Bernadotte sous les balles des tueurs du Groupe Stern.


Le Colonel PAILLOLE rappelle brièvement les fondements de base du fonctionnement des Services Spéciaux avant et pendant la Guerre de 1939-1945.

Avant la guerre, le Décret Ministériel de Février 1938 fixait les attributions respectives en matière de sécurité du Ministère de la Guerre et du Ministère de l’Intérieur.
– Le Ministère de la Guerre avait à sa charge la recherche du Renseignement et le Contre- Espionnage hors des frontières du territoire national.
– Le Ministère de l’Intérieur avait les mêmes attributions sur le territoire national, d’où la création d’un Service spécialisé dit de « Surveillance du Territoire » avec à sa tête le Contrôleur Général CASTAING ….

En temps de guerre, les attributions respectives de l’autorité militaire et de l’autorité civile étaient régies par la Loi de 1889 sur l’Etat de Siège. L’Autorité Militaire étant investie des devoirs de police, un certain nombre de bureaux spécialisés (B.C.R.) devaient être créés sur le territoire utilisant le concours de la Police par voie de réquisition.

Au cours de la Guerre 1939-1940, le Territoire fut divisé en 2 zones : la zone des Armées et la zone de l’Intérieur, avec des juridictions différentes.

 

…, Après avoir évoqué la situation spéciale de la zone non occupée de l’Armistice de 1940 à Novembre 1942, le Colonel PAILLOLE s’arrête plus longuement sur le cas de l’A.F.N. au lendemain du débarquement allié.

Dans cette partie du territoire national ayant pleinement recouvré sa souveraineté et érigée en « Zone des Armées », l’Autorité Militaire avait les devoirs de police qu’il incombait à la D.S.M. de mettre en application.
Le terrain avait déjà été préparé dès 1940 sous le « proconsulat » du Général WEYGAND grâce au Colonel CHRETIEN et au Colonel NAVARRE, Chef du 2e Bureau. Toutefois, il y avait encore de nombreuses lacunes dues en particulier à l’absence des Services Centraux.

Implantée à Alger, la D.S.M. est devenue rapidement un Service très important, à la fois en Afrique du Nord et en Métropole occupée, grâce au S.S.M. Précurseur du Colonel NAVARRE. C’est ce qui a permis d’obtenir des Alliés que la sécurité sur le territoire national incombe à la Libération à l’Autorité Française.




Les services avant guerre 1921-1925- n 81- 1973

NOS SERVICES AVANT GUERRE : LA MAISON 1921-1925
par le Général MERSON

Commentaire de l’AASSDN : De notre Grand Ancien, notre Vénéré Doyen, nous avons reçu un remarquable exposé sur ce que furent nos Services avant-guerre. L’organisation qu’expose avec clarté le Général MERSON ne fut guère modifiée par la suite, au moins jusqu’en 1934, date du transfert des Services du 75 de la Rue de l’Université au 2 bis, Avenue de Tourville. Nous remercions vivement le Général MERSON de cette contribution à l’HISTOIRE. Notre Doyen donne ainsi 1’exemple de ce que devraient faire tous ceux d’entre nous dont les souvenirs peuvent contribuer à enrichir le patrimoine des Services Spéciaux de la Défense Nationale.

LES MOYENS

Personnel :
– Un chef.
– 17 officiers dont chacun a le rendement de trois types ordinaires.
– 2 sous-officiers
– 2 civils (un juriste, un technicien).
– 2 plantons.
– 4 dactylos du cadre officiel.
– Notre concierge qui filtrait les visiteurs avec une remarquable astuce.
– Ma secrétaire qui me rendit les services d’un excellent officier d’état-major,

Matériel :
Une voiture.
– Un appareil de reproduction appelé Photo-Stat. Débit : un exemplaire toutes les minutes et demie.
– Un récepteur radio très volumineux.
– Trois semblables pour les trois grands postes sur l’Allemagne.
– Quelques E.R. 17 confiés à certains agents et certaines antennes.

Budget :
Dix millions par an qu’il fallait mendier au rapporteur général du Budget, M. CALARY DE LAMAZIERE, un fort aimable homme.
En outre, un gros reliquat d’argent de la guerre 14-18, que LAINEY avait placé, donnait un revenu appréciable.

Locaux : Une maison située au 75 de la rue de l’Université, attenante au Ministère de la Guerre. Les bureaux étaient misérables, presque sordides.

L’ORGANISATION

Solide et souple ; vaste aussi malgré l’indigence des moyens.
C’était l’oeuvre du Colonel LAINEY, à qui nous devons cet hommage. Cet homme avisé, dynamique, astucieux, n’était jamais si content que lorsqu’en présence d’un obstacle, il pouvait dire :« On va lutter ». Il eut aussi le mérite d’établir des relations cordiales et utiles avec les services anglais, belges, voire suisses et espagnols. Enfin, c’est lui qui inventa RIVET.

Deux sections :
Section de renseignements et S. C. R. (Section de Centralisation des Renseignements, qui n’était autre que le contre-espionnage).
LAINEY coiffait les deux sections; j’étais chef de la S.R. LAINEY qui fut atteint dès 1922 de la grave maladie qui devait l’emporter bientôt et je dirigeai le Service pendant 3 ans.

Section des renseignements :
– Section administrative (personnel, matériel et caisse) ;
– Section allemande ;
– Section russe ;
– Section italienne couvrant la Méditerranée, le Proche et Moyen – Orient ;
– Section anglaise couvrant l’Empire britannique et le reste ;
– Section M. G. (matériel de guerre) explorant les armements dans le monde.

Contre espionnage. :
3 officiers travaillaient en liaison avec la Sûreté dont le Directeur, M. MARLIER, avait constitué une brigade spécialisée : le Commissaire principal DUCLOUX, avec 10 inspecteurs triés sur le volet. L’entente était parfaite.
Un téléphone direct, soi-disant à l’abri des écoutes, reliait mon bureau à celui de M. MARLIER.

A l’extérieur :
– Sur l’Allemagne : trois postes bien outillés à Aix-La-Chapelle (MANGES), Mayence (SCHULTZ), Stasbourg (KOLTZ puis ROUX) splendidement dirigés.
– Sur l’U.R.S.S. : un poste à Varsovie avec RIVET, des antennes à Bucarest et Istambul.
– Sur l’Italie : deux postes à Nice et Chambéry.

Des antennes disséminées sur la planète.

Au total, une quarantaine d’officiers sous différentes couvertures.
Le Quai d’Orsay nous abritait, non sans appréhension, dans une dizaine de consulats.

Ayant constaté un vide sur la mappemonde, je créai un Service d’Extrême-Orient, avec la complicité des Messageries Maritimes. Le chef était installé à Singapour et travaillait surtout sur le Japon, mais essaimait sur tout le Pacifique.

Nous avions partout dans le monde un grand nombre d’honorables correspondants.

FONCTIONNEMENT

Officiellement, les deux sections S. R. et S. C. R. dépendaient du 2e Bureau de l’Etat-Major de l’Armée. Pratiquement, nous ne dépendions de personne. Nous ne recevions ni ordres, ni instructions de quiconque.

Le chef des sections avait accès auprès du sous-chef d’Etat-Major et du chef d’Etat-Major de l’Armée, également auprès du Ministre. J’accédais au bureau de M. MAGINOT par un dédale de couloirs et un escalier dérobé.
Les papiers que LAINEY ou moi ne croyons pas pouvoir signer étaient généralement soumis à la signature du sous-chef d’Etat-Major, Général MAURIN, puis Général HERGAULT, qui nous soutenaient toujours très efficacement.

II n’existait pas de plan de recherche. Nous avions établi nous-mêmes un ordre d’urgence.
Faute d’ordres, nous recevions de nombreuses demandes de toute origine. M. POINCARE nous chargea d’une enquête du genre contre-espionnage. M. BARTHOU, Ministre des Affaires Etrangères, me demanda une petite équipe pour l’accompagner dans une Conférence internationale qui se tenait à Gênes.
L’Air, qui n’avait pas de S.R., s’adressait à nous. Le S.R. Marine était si pauvre qu’il nous appelait à l’aide ; il s’intéressait surtout à la Royal Navy.
La section du chiffre nous demandait des codes étrangers; le Génie des renseignements sur les équipages de ponts allemands; le Service des Poudres des informations d’ordre chimique, etc…

Nous donnions nous-mêmes peu d’ordres.
Nous choisissions pour diriger les postes et les antennes des officiers capables d’initiatives raisonnables. Ils recevaient parfois une « note d’orientation ».

La répartition des fonds était faite très soigneusement d’après les urgences et modifiée selon les circonstances internationales.

La Centrale manipulait elle-même un petit nombre d’agents. Parmi eux, un as ! M. GALTIER- BOISSIERE, dans son journal Le Crapouillot, a donné des précisions fantaisistes sur ce personnage. J’en dirai quelques mots.

Rodolph DAHLMANN, officier allemand chassé de son armée pour divers méfaits, avait conservé pour son pays et son armée une véritable haine. Il s’était mis à notre service pour assouvir sa rancoeur et aussi pour gagner de l’argent. Il nous a servis loyalement pendant quarante ans sous le nom de VON KOENIG, puis sous le nom de LEMOINE. Il était encore en service en 1939. Rivet l’employait alors à la fabrication de faux papiers et à diverses missions de contact. REX, comme nous l’appelions, était homme de grandes ressources.

Il acceptait n’importe quelle mission et je ne l’ai jamais vu échouer. Il n’avait pas son pareil pour acheter les consciences. II aurait fait disparaître Ben Barka sans le moindre bruit. MENZIES ne cessait de nous mettre en garde contre lui. Je crois qu’il en avait très peur.

Un autre agent m’a laissé un souvenir personnel. C’était un Arménien qui travaillait sur les Balkans. Ses informations étaient intéressantes, mais exigeaient un contrôle sérieux confié à un ami, M. Elie BOIS, expert en la matière. Ce gaillard m’annonça un jour que l’O.R.I.M. (Organisation Révolutionnaire pour l’Indépendance de la Macédoine) m’avait condamné à mort pour m’être mêlé de ses affaires. Je n’en crus rien. Le fait est que je me suis promené en Macédoine en 1939 et qu’il ne m’est rien arrivé.

Quant au contre-espionnage, les officiers de la S. C. R. travaillaient en liaison avec M. DUCLOUX et sa brigade. Ils traitaient eux-mêmes un petit nombre d’affaires auxquelles nous ne voulions pas mêler la police. Entre autres, l’enquête demandée par M. POINCARE, qui était longue, difficile, coûteuse et m’agaçait. Je tenais M. MAGINOT au courant de ses progrès. Mes chefs militaires ignorèrent tout de cette affaire ainsi que de l’intervention de M. MUSSOLINI que j’ai racontée dans un Bulletin.

LES RESULTATS

Je crois pouvoir dire que le travail était bien fait. Certes c’était un jeu d’enfants en comparaison des exploits de 1939-45, mais il y avait quand même des difficultés et des catastrophes à réparer presque quotidiennement.

Sur l’Allemagne, nous suivions exactement le travail de VON SEECKT, malgré l’Abwehr que la défaite n’avait nullement abattue et qui nous portait parfois des coups sévères. Lorsque je quittai le Service en 1925, la Reichwehr en était au détriplement de ses divisions.

L’U.R.S.S., à l’époque, se défendait très mal ; nous étions en possession de toutes les circulaires de FROUNZE, le VON SEECKT russe, à qui l’Armée rouge doit beaucoup.

Quant à l’Italie, c’était un plaisir. Nous reçûmes un jour une note secrète adressée par le Ministère de la Guerre aux commandants de Corps d’armée, et nous la reçûmes avant le Corps d’armée de Bari. Le reste du monde était exploré suffisamment.

Les résultats du contre-espionnage étaient satisfaisants. Là aussi il y eut deux très beaux coups.
L’un concernait le Colonel BECK ; je l’ai relaté dans un précédent Bulletin. L’autre, il vaut mieux l’oublier.
Quant à l’enquête pour M’. POINCARE, elle donna des résultats contraires à ceux que souhaitait le Président du Conseil.