Services secrets : Du nouveau au MI6

Il y a quelque chose de profondément symbolique dans cette nomination… En plus d’un parfum de cinéma. Blaise Metreweli devient en effet la première femme à diriger les services secrets les plus mythiques au monde.
Et, ironie de l’histoire : avant d’être “C”, elle était “Q”. Celle qui, dans l’univers de James Bond, conçoit les gadgets, maîtrise la technologie, pense l’innovation.
Sauf que là, il ne s’agit pas d’un scénario.
Diplômée d’anthropologie à Cambridge, ancienne rameuse de haut niveau, Blaise Metreweli a commencé sur le terrain, au Moyen-Orient.
Elle a servi sur plusieurs théâtres d’opération, puis dirigé des missions de cybersécurité et d’intelligence artificielle.
Une trajectoire complète, qui réconcilie l’opérationnel, le technologique et le stratégique.
Elle a travaillé au MI5 (renseignement intérieur) puis au MI6 (renseignement extérieur). Elle parle arabe, comprend les réseaux humains et numériques.
Surtout, elle défend une vision du renseignement profondément moderne : celle d’un service qui valorise la neurodiversité, ces profils dits “atypiques” qu’elle considère comme des forces et non pas des anomalies. Elle a compris que les intuitions singulières peuvent devenir un atout national à l’heure où il est essentiel de savoir regarder là où personne ne pense à le faire.
Ceux qui ont croisé Blaise Metreweli parlent d’une intelligence calme et d’une exigence silencieuse, avec un style de commandement qui tranche : sans ego, sans posture, mais avec une compréhension aiguë des enjeux contemporains que sont la technologie, la diversité et la géopolitique.
Comme le veut la tradition, elle signera désormais ses ordres à l’encre verte, héritage du tout premier directeur du MI6, Sir Mansfield Smith-Cumming.
En France, comme ailleurs, le renseignement reste un univers où les femmes sont encore rares à des postes de direction.
On y parle souvent de “vocation”, rarement de “carrière”. Et pourtant, elles sont nombreuses à servir, sur le terrain, dans les analyses, dans les liaisons internationales, avec la même exigence, loyauté et endurance que les hommes.
Je sais ce que cela représente, cette nomination, pour celles qui servent ou ont servi dans l’ombre. En devenant “C”, le nom de code du chef du MI6, Blaise Metreweli prend place dans une lignée prestigieuse.
Elle démontre qu’une femme à la tête du MI6, ne doit rien au hasard ou à la démagogie. C’est le reflet d’une époque où la force tranquille et la pensée complexe deviennent les meilleures armes d’un pays.
Je ne crois pas aux coïncidences, dans ce milieu-là. Seulement aux signaux : et celui-ci est fort !
Maï-Linh CAMUS
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16 octobre 2025