Réseau: S.R. Air

Robert Geneix était radio dans l’aviation coloniale. Il fut parachuté en France, venant de Londres, le 13 novembre 1943, comme radio du groupe du S.R. Air de la région de Laon, sous la direction de Paul Berthe.

Il sera ainsi décrit par un de ses camarades du S.R. Air, le radio Robert Lemoine:

“Camarade idéal, d’humeur toujours égale, boute-en-train infatigable, il nous amusa souvent pendant nos soirées d’inactivité. Radio de grande classe, il aimait son petit matériel et le couvait comme son enfant dans les déplacements.”

Début 1944,  avec Roger Camous, un jeune Français d’Algérie chargé de remplacer Oscar (André Duthilleul*), il est appelé par Robert Masson (alias Samson) qui commande deux réseaux (S.R. Air et Samson) et veut établir une section Opérations aériennes. C’est ainsi que le 7 mars 1944, Camous et Geneix effectuent une première double opération (départ de René Gervais, chef du S.R. Air) sur le terrain d’Estrées-Saint-Denis, et que l’équipe réalise les mois suivants d’autres opérations aériennes planifiées par Philouze.

En août 1944, tandis que les Alliés avancent, un poste est établi par le S.R. Air dans la région de Nancy, installation difficile du fait d’une surveillance très serrée des Allemands de plus en plus sur leurs gardes. Robert Geneix en fait partie comme radio (équipe de  Roger Camous).

“Geneix et Burgard, qui avaient fait la route à bicyclette en passant par de petits chemins, arrivèrent le 24 août, précise Jean Bézy.

Les renseignements sur l’avance des Alliés permettaient déjà de penser qu’il ne serait pas question d’organiser un vaste secteur géographique mais que les informations sur les défenses rapprochées de Nancy et Vittel, où Lemoine avait déjà des contacts, pouvaient être transmises rapidement et utilement.

Le 25 août des contacts radio furent pris avec Londres de la maison Perrier (Paillole) mais, du 26 au 28 août, aucun contact ne fut possible; le poste fut alors installé chez un cousin de Lemoine d’où la liaison s’avéra meilleure, après cependant de difficiles mises au point.(…)

Mais le 1er septembre, alors que la liaison radio était enfin établie et que de nombreuses informations pouvaient être envoyées, Geneix fut arrêté par les Allemands en pleine émission.” Il fut torturé, rapportera Lemoine. Puis, emmené très vite au camp de Schirmeck et fusillé quelques jours plus tard.

 Jean Bézy dit que “ses amis crurent d’abord à une délation; mais il fut prouvé que le poste avait été détecté par la gonio allemande au cours des difficiles essais des jours précédents et aussi du fait de la proximité d’un autre émetteur clandestin.”

 

Référence: “Le S.R. Air” de Jean Bézy, Ed. France-Empire, 1979.

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