Memorial – biographie de René POINTURIER Alias Raoul PÉRÉS

Né le 14 juin 1901  à  Honfleur (Calvados) de Jean, Joseph, Ernest Pointurier  et de  Marie, Françoise Vernier Epouse:  Alice Victoria… Profession: officier d’active  Décédé le 15 juin 1944  à  Mauthausen

 Réseaux C.D.M. (R4), S.S.M.F./T.R. -Groupe MorhangeAgent P2

 

Après avoir fait la guerre de 39-40 dans l’artillerie,René Pointurier est entré volontairement au C.D.M. le 1er octobre 1941.

Puis il fait partie des premiers élèments d’un groupe créé par Marcel Taillandier dès la fin de 1942. Ce  groupe est destiné à la lutte contre les services de renseignements ennemis et la Gestapo. Au début de 1943 Taillandier se fixe à Toulouse.

Pierre Saint-Laurens raconte que ce dernier prend alors “comme couverture la gérance du bar “Frascati”, un petit café situé au milieu des allées Jean Jaurès. Au centre de la ville, ce bar devient le lieu de réunion et le P.C. du C.D.M. et du groupe de résistants dont Marcel prend la tête, sous le pseudonyme de Ricardo. Ayant l’oreille de la Gendarmerie, et après avoir mis au pas ceux qui ne sont pas trop francs du collier, il entreprend de pénétrer la Police. En même temps, il pose des jalons pour cacher des gens, et leur faire traverser les Pyrénées.”

Mais, à partir de mars 1943, les Allemands, bien renseignés, passent à l’attaque. S’ensuit une série d’arrestations et l’affaire Frascati. Le 24 juin, à l’appel de Taillandier, rapporte  Gilbert Gardiol, celui-ci se rend avec Pointurier et Candau au café Frascati, “pour une réunion de travail. Sur délation, une souricière est tendue par le chef de la Gestapo, le sinistre Muller. Taillandier réussit à s’enfuir par la toiture de l’immeuble, Pointurier, Candau, Gardiol et Lily ( la compagne de Taillandier) sont arrêtés.” Les trois hommes seront déportés, seul Gardiol reviendra. Lily, libérée, ne partira pas en Allemagne.

Au Bureau Résistance, l’arrestation de René Pointurier est datéedu 26 juin 1943, il est déporté le 6 avril 1944  et trouve la mort à Mauthausen le 15 juin 1944.

Déclaré “Mort pour la France”, lieutenant-colonel, il recevra la Croix de Guerre avec palme et la Médaille de la Résistance avec rosette.

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Citation: “Est entré volontairement au C.D.M., faisant sans la moindre hésitation le sacrifice d’un poste avantageux. Technicien remarquable, animé d’une foi patriotique ardente, s’est donné corps et âme à sa mission. N’a cessé de rendre les services les plus précieux et les plus loyaux, tant par sa valeur technique que par ses qualités de caractère et de coeur. Bien que se sachant compromis par de multiples démarches personnelles effectuées à l’occasion de son service dans tous les milieux, est resté à son poste, ne prenant nul souci de sa sécurité. “

 

Références:
Archives du Bureau “Résistance”;  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°3, p.9; “
Conte de faits, de Pierre Saint Laurens.;
“Le 2e Bureau sous l’Occupation” de Philip John Stead (Ed. Fayard, 1966);
mairie de Honfleur (Calvados)