Né le 6 octobre 1912 à Sees (Orne) de Raoul Doucet et de Albertine Roullé Divorcé Profession: entrepreneur des Travaux Publics Décédé le 28 mai 1943 à Suresnes (Hauts de Seine)
Réseau: Villon du S.R.Air (Villon) Agent P2
Pierre Doucet était le fils d’un entrepreneur de Caen. Devenu lui-même entrepreneur des Travaux Publics, “il fut conducteur de travaux et dessinateur dans l’entreprise Adam et Doucet, 34 rue Desmoueux”, dit sa mère.
Après une préparation militaire à Caen, il a été appelé en septembre 1939 et a fait la guerre au 182e régiment d’artillerie, puis à la 655e batterie antichars, avec le grade de brigadier. Démobilisé en août 1940, “n’ayant jamais pu accepter l’occupation allemande”, dit sa mère, il s’entend avec son beau-frère, Louis Esparre*. Ce dernier est le chef du secteur Normandie monté par le lieutenant Michel Rupied au début de 1941 et qui dépend du poste de Limoges du S.R. Air. Il a pour adjoint un officier de réserve de l’armée de l’Air, Robert Jeanne*, et près de lui, deux ingénieurs, Maury et Rouaud.
Certaines précisions sont contenues dans le résultat de l’enquête réalisée par les Allemands en vue du procès collectif qui aboutira notamment à la condamnation de Pierre Doucet. Aucun des accusés ne nie les charges retenues, néanmoins il convient de considérer ces données avec un maximum de circonspection, les affirmations proférées lors des interrogatoires ayant eu pour objectif de diminuer l’action menée ou de protéger les autres accusés.
Il en ressort que , lorsque, en février 1941, Delage réclame avec insistance à Esparre de lui fournir des croquis et des photos d’avions en bois (matériel de camouflage) qui sont construits à l’époque à Caen pour l’armée allemande, Esparre s’adresse à son beau-frère, Doucet, pour obtenir les adresses des entreprises qui effectuent ce travail. Celui-ci fournit le nom de Brunet qu’il soupçonne de détenir des reproductions des plans.
Pierre Doucet devient ainsi, avec Brunet, un des deux principaux agents à Caen, dit le général Bézy.
“Brunet dirigeait, dit-il, un petit atelier de reproduction de plans pour ingénieurs, architectes et entrepreneurs. Réquisitionné par les Allemands, il lui fut demandé, de début 1941 au jour de son arrestation, plus de 4 000 reproductions. Malgré la surveillance dont il était l’objet, il s’organisa pour faire un tirage supplémentaire de tous les documents importants qu’il remettait parfois à des porteurs mais dont il assura surtout le transport jusqu’à Paris, d’où ils étaient acheminés sur Limoges.. Beaucoup portaient sur les travaux de la côte normande, les plans de fortifications en cours de réalisation, le port de Trouville, l’usine de Dives, etc. (Tous