Memorial – biographie de André, Paul POURCHET
Né le 8 juin 1897 à Lille (Nord) de Charles Amédée Pourchet et de Louise Ernestine Gentilhomme Epouse: Marie Thérèse Rekn Profession: pharmacien Décédé le 21 décembre 1944 à Hambourg Altona
Réseaux: S.S.M.F./T.R., Mithridate, F.F.I., F.F.C. Agent PI et P2
Paul Pourchet était un ancien combattant: affecté dans l’artillerie le 8 janvier 1916, il avait terminé la guerre comme maréchal des logis, cité à l’ordre du régiment en ces termes: “Très brave et dévoué, s’est distingué aux attaques de Champagne le 16 avril 1917, de Verdun, de Lorraine, de la Somme en juin 1918, de l’Aisne en juillet 1918 et dans les Flandres.”
C’est avec le grade de sous-lieutenant qu’il fut mobilisé en 1939, en tant que pharmacien auxiliaire, puis démobilisé en novembre 1939, comme père de quatre enfants .
Rentré en zone interdite en juin 1941, il est pharmacien à Nancy où ses affaires sont florissantes et, à partir de cette date, participe à l’organisation de la résistance dans la région, pour divers réseaux. Il est en relation avec M. Chailley-Bert, le Dr Weber et le capitaine Richard (pharmacien) pour la mise sur pied du service médical de la Résistance de la Région C. Il est également chargé de stocker des médicaments.
Entré dans le Service de contre-espionnage le 27 novembre 1942, il participe à la constitution du service de Sécurité militaire clandestin dans la région de Nancy, tout d’abord avec le commandant Pauly* , puis avec le commandant Debrosse. Son officine, 10 rue Raugraff, à Nancy, sert de lieu de rendez-vous et de boîte aux lettres. Il collecte lui-même les renseignements de sécurité militaire et, durant quelques semaines, héberge chez lui le commandant Pauly, arrivé d’Afrique du Nord en sous-marin. Enfin, il participe à l’évasion de prisonniers et les met à l’abri, dans le cadre de l’organisation de la Maison du prisonnier.
Le commandant Flouquet (réseau Mithridate, DS.DOC) témoignera de ces activité en ces termes: “Fin 1943, j’ai été chargé par T.R. clandestin d’installer un poste dans la région de l’Est. A mon arrivée j’ai pris contact avec le commandant Pauly, chef du S.M. clandestin régional, qui avait une chambre chez M. Pourchet. Avant mon arrivée, M. Pourchet avait accepté que sa maison serve de boîte aux lettres et de lieu de rendez-vous pour tous les camarades de la Résistance. Assistaient à ces réunions: Pauly, Flouquet (T.R.), Lutz (alias Perra; chef du B.C.R.A., réseau Mithridate), M. Chailley-Bert (en 1945 commissaire de la République à Nancy).”
Lorsque le commandant Pauly, recherché par la police allemande, doit quitter Nancy et reçoit le commandement du poste S.M. clandestin de Lille, le commandant Debrosse est désigné pour lui succéder. Pauly lui recommande alors de s’adresser à M. Pourchet pour régler les questions omises au cours de leur entretien, ce dernier étant au courant de son activité et connaissant ses correspondants. Pauly spécifie que Paul Pourchet est son adjoint désigné et qu’il envisage sa promotion au grade de capitaine à titre temporaire, dans les conditions prévues dans la clandestinité.
Le lieutenant colonel Verneuil, chef du réseau clandestin de contre-espionnage en France occupée certifiera en décembre 1945, que M. Pourchet, agent P2, chargé de mission de 1ère classe, avait une fonction assimilée au grade de capitaine.
Malgré les dangers qu’il court, Paul Pourchet ne fuit pas et continue à déployer une vive activité.
Après une surveillance de deux mois environ de la part des services allemands, la Gestapo l’arrête le 8 juin 1944. Il est mis en cellule à la prison Charles III de Nancy. Le 18 juillet 1944, il est transféré à Compiègne et déporté à Neuengamme la première quinzaine d’août, dans un train qui transporte des résistants du réseau Mithridate et des otages. Maître Fournier, notaire et maire de Badonviller, son compagnon de cellule à Nancy, rescapé de Buchenwald, dira que Pourchet lui a confié avoir été arrêté pour avoir hébergé la commandant Pauly.
En fait, début 1944, un informateur du commandant, arrêté par la Gestapo, a reconnu avoir eu rendez-vous avec des officiers venant d’Alger (Pierson, pseudonyme de Pauly), chez M. Pourchet. Il est aussi écrit que des révélations auraient été faites par des camarades de la Maison des prisonniers.
Paul Pourchet est affecté à un kommando de Neuengamme qui emploie quelque 2 000 détenus à des travaux de déblaiement et de construction navale. Il meurt le 21 décembre 1944.
Déclaré “Mort pour la France”, il revevra la Croix de Guerre et la Médaille de la Résistance.
*Citation: “Patriote convaincu qui n’a cessé pendant l’occupation allemande de participer par tous les moyens à la lutte contre l’envahisseur. A apporté son concours à de nombreuses organisations. Quoique se sentant menacé d’arrestation, n’a pas voulu fuir pour continuer son oeuvre.
Arrêté le 8 juin 1944, déporté en juillet, n’a fait aucun aveu, sauvant ainsi de nombreux camarades de résistance. Est mort martyr après avoir soutenu admirablement le moral de ses compagnons de déportation.”
Références: Archives du Bureau “Résistance; Société d’entraide des membres de la Légion d’Honneur (section Nord)