Nos services avaient constaté, dès le début de 1938, une recrudescence de l’activité des espions allemands en France, tant par les aveux détaillés des agents ennemis arrêtés que par nos propres agents de pénétration en contact étroit avec le SR allemand du Nord et du Sud. Nous étions ainsi au courant des préoccupations du gouvernement et du haut commandement allemand. L’adversaire voulait savoir quelle serait la réaction du gouvernement français en face des projets successifs d’expansion territoriale allemande (le nouveau « Drang nach Osten ») , l’état de l’aviation militaire, de l’arme blindée française et l’ordre de bataille des troupes derrière la ligne Maginot après le rappel des réservistes (suppression des permissions et mobilisation partielle ou totale).
Fin 1938, après l’affaire des Sudètes et avant l’occupation totale de la Tchécoslovaquie en mars 1939, les questions-mires du SR allemand se firent encore plus pressants dans ces domaines.