La fin de l’URSS-une seule alternative la Fin ou le chaos (1988)
Par le Colonel Michel Garder :
L’accélération fantastique des événements, en Europe de l’Est, fin 1989 début 1990, ne permet plus une analyse paisible de l’évolution de la situation au sein d’un Empire Soviétique en voie de décomposition.
Les anciennes ” colonies ” européennes, autrement dit les ” satellites “, ou asiatiques : Afghanistan, Mongolie, se détachent irréversiblement de l’U.R.S.S. Celle-ci ne contrôle plus ses ” protectorats “: Corée du Nord, Vietnam, Sud-Yemen, Éthiopie, Mozambique, Angola, Cuba et le Nicaragua, mais c’est en Union Soviétique elle-même que se joue la survie du système.
Déjà les républiques baltes rejettent officiellement la férule de Moscou, le Caucase est en ébullition, cependant que dans les autres composantes de l’Union : Russie, Biélorussie, Ukraine et les républiques islamiques d’Asie règne une effervescence annonciatrice de tempêtes.
Les trois piliers du Système : l’appareil du Parti, les Forces armées et le K.G.B. se trouvent définitivement ébranlés.
Apprenti sorcier ou, selon nous, instrument de la Providence, Mikhaïl Gorbatchev ne fait plus illusion qu’en Occident où dirigeants et dirigés sont friands de stars médiatisées.
Sa triade explosive : Perestroïka ( reconstruction ), Glasnost ( parler vrai ), Novoïe Mychlenie ( nouveau mode de pensée ) a fait exploser les structures vermoulues d’un système déjà miné par l’incompétence, la corruption et le chancre de la Maffia.
Ce dernier phénomène si souvent oublié ou minimisé par les soviétologues occidentaux. Nous en sommes à une situation analogue à celle de la Russie de 1917, après l’abdication du Tsar, avec Gorbatchev dans le rôle de Kérensky… et Lénine réduit à l’état de momie.
Le salut ne peut venir que des forces saines, et en premier lieu des croyants ( chrétiens ou juifs ) de Russie, d’Ukraine et de Bielorussie dont l’unité aurait pour objectif de débarrasser la partie slave de l’ancienne union des vestiges du pouvoir communiste et de jeter les bases d’un État fédératif nouveau.
Faute de cette révolution indispensable, la seule, répétons-nous que l’on puisse souhaiter, nous allons irrémédiablement à un chaos généralisé d’autant plus angoissant qu’il s’agit en l’occurrence d’une ancienne super-puissance dotée d’un extraordinaire arsenal thermonucléaire.