Afin de mieux mesurer l’ampleur de l’engagement de la CIA en Ukraine, il convient d’en rappeler les origines historiques et d’en analyser les opérations à partir des sources disponibles afin d’essayer de déterminer si l’agence essaie de limiter les dérapages du conflit ou s’attache seulement à le faire croire.

Commentaire AASSDN : Le dossier de recherche du Centre français de recherche sur le renseignement (Cf2R) qui vous est proposé et auquel on peut accéder en suivant le lien placé en fin du bref résumé ci-dessous est particulièrement intéressant car il met une fois de plus en perspective les évènements récents dont on ne comprend l’origine, le sens et la finalité qu’en les inscrivant dans le temps long.
Il est maintenant parfaitement documenté que les actions menées notamment par les Services américains, russes, allemands, anglais et ukrainiens ne commencent pas en 2022 ni même en 2014 mais immédiatement après la Deuxième Guerre mondiale dans le cadre de la Guerre froide.
Les opérations secrètes qui se développent aujourd’hui ne sont que le prolongement de la guerre secrète qui est engagée entre les Russes et les Anglo-saxons depuis près de 80 ans pour maintenir ou restaurer leur leadership. L’Ukraine n’est que leur terrain d’affrontement.

L’un des buts que se fixe l’AASSDN est de sensibiliser nos concitoyens aux dangers de la désinformation liée à la diffusion massive d’informations provenant souvent d’une seule source étrangère. Les anciens des Services spéciaux souhaitent contribuer à renforcer l’esprit critique des Français afin de les inciter et les aider à prendre le temps d’analyser et de décrypter les faits ou au minimum de faire preuve de prudence dans leur appréciation des situations. A cet égard, la quasi simultanéité entre la présentation des faits et des commentaires assénés par des experts auto-proclamés sur les plateaux de TV réduit à néant notre capacité d’analyse personnelle.

Celui qui ne prend plus le temps de réfléchir par lui-même et de chercher à comprendre devient alors manipulable. Si le peuple est manipulé, il est vite asservi et perd inévitablement sa liberté de décider et d’agir ; il perd sa souveraineté car il est conduit par celui qui le désinforme. Le conflit en cours en Europe orientale est un véritable cas d’école. Il mérite d’être analysé à partir de sources distinctes et fiables, avec prudence et bon sens. Gardons-nous des jugements hâtifs.

Savoir jusqu’où ne pas aller trop loin… Vraiment ?

Courant 2023 et début 2024, plusieurs journaux américains ont révélé l’ampleur de l’aide apportée par la CIA aux services spéciaux ukrainiens. Des opérations qui vont de l’infiltration en territoire ennemi au sabotage, en passant par les assassinats ciblés.

Ces médias attestent ainsi que depuis 2014, l’Agence a dépensé des dizaines de millions de dollars pour réorganiser les services ukrainiens, former de nouvelles unités d’action clandestine, fournir des systèmes de surveillance avancés et construire de nouvelles infrastructures afin d’espionner la Russie. Elle a également livré à son allié – mais aussi reçu de lui – une quantité impressionnante de renseignements.

Parallèlement à cet engagement massif et sans ambigüité aux côtés de Kiev, les médias américains insistent néanmoins sur l’autre préoccupation qui animerait la CIA: limiter les actions trop offensives de Kiev contre la Russie afin d’éviter que le conflit ne s’étende au-delà des frontières de l’Ukraine, ou ne provoquent une escalade pouvant conduire à un affrontement nucléaire. Le défi est donc de savoir jusqu’où ne pas aller trop loin…

Le rapport peut être consulté sur le site

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