L’industrie de Défense française
AASSDN : Informations / Souveraineté.
Industries de Défense
Source : https://www.usinenouvelle.com
L’industrie de l’armement manque cruellement de bras :
10 000 postes à pourvoir en France
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Selon une étude menée par la DGA auprès de 2 500 entreprises, l’industrie de l’armement manque cruellement de bras et de cerveaux : 10 000 postes sont immédiatement à pouvoir dans tout le pays.
Pour produire plus et plus vite, les entreprises, dont le carnet de commandes est plein, recherchent avant tout des ouvriers et des techniciens. La difficulté à recruter des profils expérimentés pourrait être un frein pour répondre aux défis de l’économie de guerre.
Naval Group envisage de recruter plus des 1 000 personnes en 2025 dans un grand nombre de métiers: soudeurs, électriciens, électroniciens, métiers du digital, ingénieur…
Et si le nerf de la guerre, c’était… les RH ? En pleine économie de guerre, où le ministère des armées demande aux industriels de l’armement de produire plus et plus vite, ceux-ci manquent cruellement de bras. «Il y a 10 000 postes disponibles dans les industries de défense partout en France», estime le délégué général à l’armement Emmanuel Chiva. Le patron de la direction générale à l’armement (DGA) s’exprimait à l’occasion de son audition le 4 décembre devant la commission de la défense et des forces armées sur les enjeux de l’économie de guerre.
Hassan MEDDAH
L’Usine Nouvelle
10 décembre 2024
Dopées par le Rafale et les sous-marins, les exportations d’armes françaises ont atteint 18 milliards d’euros en 2024
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Les exportations d’armement de la France ont atteint 18 milliards d’euros en 2024, soit la deuxième meilleure année enregistrée par le secteur après 2022. S’il se félicite de ces résultats, le gouvernement reste lucide sur le chemin qu’il reste à accomplir pour parvenir à mettre en place une véritable économie de guerre dans l’Hexagone.
Les exportations d’armes françaises sont au beau fixe : elles ont atteint pas moins de 18 milliards d’euros en 2024. Sébastien Lecornu, ministre des Armées, l’a annoncé mardi 7 janvier en précisant que 10 milliards d’euros concernaient des «plateformes phares» comme le chasseur Rafale de Dassault (La Serbie a acheté douze Rafale en 2024) ou les sous-marins d’attaque produits par Naval Group.
Thibaut CHEREAU
L’Usine Nouvelle
07 janvier 2025
Dassault a quasiment doublé ses livraisons de Rafale en 2024
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Dassault Aviation a livré 21 Rafale en 2024, contre 13 en 2023. L’avionneur espère atteindre la cadence de trois appareils par mois en 2025, mais fait face à des tensions au sein de sa chaîne de fournisseurs. Si le succès de son avion de combat se confirme, ses jets d’affaires sont en revanche moins à la fête.
L’an dernier, Dassault Aviation a livré 21 Rafale, contre 13 en 2023. En ligne de mire: passer de 2 à 3 avions produits par mois dans le courant de l’année 2025.
Les livraisons de Rafale relèvent franchement le nez. Dassault Aviation a fait savoir, mardi 7 janvier, qu’il avait livré l’an dernier 21 exemplaires de son avion de combat, contre 13 en 2023. Soit un exemplaire de plus que l’objectif fixé en début d’année. Dans le détail, 14 Rafale étaient destinés à l’armée française et 7 à l’export. Avec un carnet de commandes total de 220 Rafale (dont 164 à l’export), contre 211 l’an dernier, l’industriel cherche à tirer vers le haut ses cadences de production pour réduire les délais de livraisons auprès de ses clients. Et ce malgré les fortes tensions au sein de la chaine de fournisseurs.
Objectif pour Dassault Aviation : passer de 2 à 3 exemplaires produits chaque mois dans le courant de l’année, sur un cycle annuel de 11 mois (le mois d’août n’étant pas pris en compte). Pour rappel, l’outil industriel de Dassault Aviation était calé sur la cadence d’un Rafale par mois jusqu’en 2014. Puis la première vague de contrats exports entre 2015 et 2017 – avec 24 appareils pour l’Egypte, 24 pour le Qatar et 36 pour l’Inde – avait poussé à tirer vers le haut les capacités de production.
Une montée en cadences délicate
Après un ralentissement industriel engagé en 2020 faute de nouveaux contrats, l’avionneur a remis les gaz à la faveur d’une nouvelle salve de commandes à l’export : 80 pour les Émirats Arabes Unis, 31 pour l’Égypte, 12 pour la Grèce, 42 pour l’Indonésie et 12 pour la Serbie. L’an dernier, 30 Rafale ont encore été commandés, contre 60 en 2023 (42 France et 18 à l’export). Il s’agit des 12 destinés à la Serbie ainsi que de 18 exemplaires pour l’Indonésie, ces derniers étant compris dans le contrat de 42 Rafale passé en 2022. Une moisson de contrats qui a contribué aux 18 milliards d’euros de contrats d’exportation d’armement en France l’an dernier.
Dassault Aviation devrait donc parvenir à produire cette année entre 25 et 30 appareils. L’objectif de livraisons pour cette année sera dévoilé le 5 mars prochain, à l’occasion de la présentation des résultats annuels. Pour rappel, Dassault livrant parfois par paquets, il est parvenu certaines années à livrer davantage d’appareils que ne le laissent supposer les cadences : l’avionneur à par exemple livré 25 Rafale en 2021. La montée en cadence de l’avionneur, qui bénéficie aujourd’hui de dix années de production assurée, est tout sauf triviale : il faut 36 mois pour produire un Rafale, un assemblage qui met par ailleurs en branle quelque 400 sous-traitants répartis sur tout le territoire français. Et entre les commandes pour l’armée française et ses clients à l’export, l’industriel va devoir trouver le bon équilibre.
Si le Rafale prend de la hauteur, les Falcon sont en revanche plus à la peine. L’an dernier, Dassault Aviation a livré 31 Falcon : un niveau supérieur à celui de 2023 (26 Falcon) mais inférieur à l’objectif fixé de 35 jets d’affaires. Pour mémoire, pas moins de 95 Falcon avaient été livrés en 2010. Si le marché de l’aviation d’affaires reprend aujourd’hui des couleurs, là encore, l’avionneur fait face comme les autres donneurs d’ordre à des retards de livraisons de pièces au sein d’une chaîne de fournisseurs mise à rude épreuve depuis le Covid. Malgré tout, l’industriel peut se consoler avec un bilan commercial à la hausse : 26 Falcon ont été commandés en 2024, contre 23 en 2023. Le carnet de commandes comprend aujourd’hui 79 Falcon, soit 5 de moins qu’en 2023.
Olivier JAMES
L’Usine Nouvelle
08 janvier 2025