Hommage aux Freres Recordier – Mai 1995
Il était temps de rendre hommage à deux camarades dont la simplicité et la modestie étaient à la mesure de leur patriotisme et de leur dévouement.
Engagés à nos côtés dès juillet 1940, les frères Recordier, Marcel l’aîné et Maurice, originaires de la commune provençale d’Eyguières (près de Salon) ont été honorés par leurs compatriotes et par L’AASSDN le 20 mai 1995. La cérémonie organisée par nos délégués, en plein accord avec la municipalité, les anciens combattants du village et le Souvenir Français a débuté 11 h. 30 dans le parc d’Eyguières.
C’est la fille de Marcel Recordier, Madame de Saboulin qui avec M. Savournin, maire de la commune, a dévoilé la plaque qui porte le nom des frères Recordier, ” Combattants de la Résistance de 1940 à 1944 “.
Après que le Maire eut rappelé éloquemment les origines des frères Recordier et souligné l’honneur qui rejaillissait sur sa commune de leurs actions patriotiques et humaines (tous deux étaient des médecins réputés) en même temps que le devoir de mémoire de ses compatriotes, il appartenait au Colonel Paillole, ami d’enfance des Recordier, de mettre en évidence leur rôle patriotique essentiel à Marseille et dans les environs.
L’aîné, Marcel, premier agent de ” Mouvement de Libération Nationale ” recruté par Frenay devient avec son épouse et sa jeune fille, la ” plaque tournante ” du recrutement, du financement et de l’activité de ce ” mouvement ” qui allait devenir le ” groupe Combat “.
C’est chez Marcel Recordier qu’en août 1941 eut lieu la première rencontre, décisive, entre Frenay et Jean Moulin.
A son retour d’Angleterre, c’est toujours par Marcel Recordier que Jean Moulin put reprendre contact avec Frenay en janvier 1942 et jeter les bases de l’organisation unifiée de la résistance.
Le cadet, Maurice, futur professeur de rhumatologie de notoriété internationale, fut à partir d’août 1940 l’indispensable appui de notre réseau clandestin aussi bien pour l’installation de notre P.C. que pour la protection de nos camarades recherchés, les liaisons entre nos postes et nos agents, les soins discrets pour ceux des nôtres en difficulté.
A la veille de l’occupation de Marseille par la Wehrmacht (nov. 1942) il assura dans une de ses caches d’Eyguières le camouflage de nos archives les plus secrètes.
Le Colonel Paillole se plût à souligner les engagements simultanés des deux frères dans des réseaux parallèles sous l’impulsion de deux officiers du même âge, issus ensemble de Saint-Cyr, liés par une profonde estime et une grande affection.
Pour conclure, il montra que l’engagement spontané des frères Recordier dans l’action patriotique, trouvait ses origines profondes dans leur éducation familiale faite de civisme, de respect des valeurs morales et de l’amour de la France. ……