Exposé du Colonel Michel GARDER

( extraits de conférence )

Nous venons d’assister en U.R.S.S., du 19 au 22 août 1991, à un miracle. Il a suffi de trois jours pour que s’effondre totalement l’ensemble du système totalitaire lénino-marxiste, et cela au prix de six victimes humaines : d’une part trois jeunes héros de l’anticommunisme et, d’autre part, trois hauts dignitaires du régime condamné qui se sont donné la mort.

Désormais nous sommes dans l’après-miracle, c’est-à-dire dans une phase historique pleine d’incertitudes.

 

LES GRANDES PHASES DE L’AGONIE

Le miracle était à la fois prévisible et imprévisible. Prévisible il l’était dans le principe. C’est ainsi que dans son ouvrage : – L’Agonie du régime en Russie – paru en mars 1965, le conférencier se basant sur le postulat de Pascal ” l’Homme est un animal religieux doué d’imagination “, avait diagnostiqué l’inévitabilité à bref terme de l’effondrement du communisme en U.R.S.S.

La ” théocratie matérialiste intégrale ” ne pouvait survivre longtemps à la mort de son faux dieu Staline, désacralisé à titre posthume par Krouchtchev en octobre 1964.

Le seul défaut de ce diagnostic résidait dans l’appréciation de la durée de l’agonie. En fait Michel Garder avait sous-estimé la force mobilisatrice de la troisième ” vertu idéologale ” de la pseudo-religion lénino-marxiste, ” la Haine “. Cette haine des ennemis extérieurs et intérieurs du régime devait prolonger la survie du système jusqu’en 1987, année où l’équipe de Gorbatchev allait, sans le savoir, lui porter un coup mortel. Ce coup mortel le conférencier le décèle dans l’article publié dans le Kommounist du 15 janvier 1987 par Vadim Medvédev sous le titre : ” La situation mondiale vue dans i’optique du nouveau mode de pensée “.

En remettant en cause la vision léninienne d’une lutte inexpiable entre deux camps : le socialiste et le capitaliste et en réduisant ce conflit à un simple processus de concurrence entre deux systèmes : celui des socialismes et celui des capitalismes – avec interdépendance des deux systèmes, Vadim Medvédev a détruit la notion même d’Ennemi. Comme de plus dans la nouvelle vision les deux systèmes avaient en commun ” les valeurs universelles ” et la responsabilité de l’avenir de notre planète, il ne restait plus rien du fondement religieux du lénino-marxisme.

La Foi dans la victoire inéluctable du ” Prolétariat “, l’Espérance dans le communisme mondial et la Haine du capitalisme et de ses suppôts s’évanouissaient d’un seul coup. L’U.R.S.S. n’était plus qu’un énorme pays, ruiné par soixante-dix ans d’une lutte qui n’en était pas une. Le Parti qui animait et dirigeait cette ” lutte ” n’avait plus de raison d’être ; l’Armée qui devait repousser une inévitable agression de l’Ennemi coûtait beaucoup trop cher sans utilité réelle ; le K.G.B. – ce glaive et bouclier du Parti ne servait pour ainsi dire à rien.

C’est ainsi que l’article de Medvédev allait dynamiter en moins de cinq ans l’édifice vermoulu du système totalitaire et préparer le ” miracle d’août 1991 “.

D’autres événements importants devaient, tant antérieurement à 1987 que postérieurement, accentuer les effets de cette ” bombe nucléaire intellectuelle “.

– Antérieurement il faut noter, en 1978 : le rapprochement sino-nippon, l’élection d’un Pape polonais et le début de la révolution islamique iranienne ; puis en 1985 : l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev et en 1985, après l’échec dudit Gorbatchev au 27ème Congrès du Parti, la catastrophe de Tchernobyl et à la fin de la même année les émeutes antirusses au Kazakh…

Categories:

Recevoir les actualités par email