II y a un an s’éteignait l’Abbé VORAGE, Officier de la Légion d’Honneur, Aumônier des SERVICES SPECIAUX de la DÉFENSE NATIONALE.

Peu de temps avant sa mort l’Abbé VORAGE se proposait de faire publier un ouvrage qui retraçait quelques épisodes de sa vie de soldat et de son existence sacerdotale.

Nous devons à sa famille – que nous remercions -, la communication du manuscrit qu’a préfacé notre Président National,

P. PAILLOLE.

 

Nous croyons nécessaire, aussi bien pour honorer la mémoire de notre aumônier prématurément disparu, que pour servir l’Histoire des SERVICES SPÉCIAUX, de reproduire quelques extraits de cet ouvrage, en formulant le souhait qu’il puisse paraître un jour in extenso en Librairie.

L’Abbé VORAGE (” NORBERT ” dans le livre), d’origine hollandaise, apprit à aimer la France en écoutant parler ses aïeux. Dès son plus jeune âge il tourne les yeux vers elle et en fait sa Patrie.

1914 : la France entre en guerre. Séminariste près de MAASTRICHT, à Kerkrade, il ne peut résister au désir de se battre pour elle. Il se présente au Consulat de France, à Rotterdam, pour s’engager dans l’armée française.

Ceux qui l’interrogent prendront la mesure de sa volonté et de son enthousiasme. Ils comprennent le parti qui peut être tiré de ses connaissances, de ses facultés d’observation, de son intelligence.

Sa destinée, dès lors, va être tracée.

Il servira la France, mieux sans doute qu’il ne l’eût fait sous l’uniforme. Plus complètement, en tout cas ; car jusqu’à sa mort il fut pour les SERVICES SPÉCIAUX un collaborateur permanent, dévoué, fidèle, ajoutant à ses exploits techniques une action bénéfique sur les âmes.

C’est la naissance et l’épanouissement de ses vocations sacerdotales et ” technique ” que relate son livre.

Les extraits qu’on en trouvera dans ce numéro évoquent le ” recrutement ” de ” 37 Bis ” et les premiers résultats – remarquables – du ” travail SR ” qu’il accomplit.

Nous poursuivrons dans les prochains BULLETINS cet impressionnant récit pour la période 14-18 et publierons enfin les passages les plus caractéristiques de l’oeuvre de l’Abbé Vorage (alias Norbert) après la première guerre mondiale.

VINGT ANS  PLUS TARD

Cent personnalités amies pouvaient préfacer cet ouvrage et lui accorder avec fierté le prestige de leur signature.

C’est sans doute à l’humilité de l’abbé VORAGE que je dois cet honneur.

Peut-être aussi convenait-il de donner à ce livre l’empreinte spéciale des SERVICES de RENSEIGNEMENTS qui permirent au prêtre de donner sa mesure de soldat valeureux.

Dans ce cas, en me demandant cette préface, l’auteur a délibérément choisi celui que la Destinée mit à la tête du Contre-Espionnage français de 1940 à 1944, observatoire incomparable pour juger des services rendus au Pays.

C’est dans les premiers jours de décembre 1935 que je fis la connaissance de l’abbé VORAGE.

Une grande et massive silhouette se profilait dans une pièce sombre du rez-de-chaussée du 2 bis (1) Le visiteur – en soutane – bavardait avec un camarade en attendant sans doute l’audience du ” Patron “. Je jugeai son salut un peu hautain et son ton trop protecteur pour rester en tiers dans une conversation que j’avais à peine interrompue.

Pour l’heure, je ” faisais mes classes ” ; cela se sentait, et le curé, de toute évidence, n’était nullement disposé à tolérer un éparpillement de l’intérêt au détriment de son sujet.

– Qui est-ce ? demandai-je au Commandant GROSJEAN, mon chef et mon mentor.

– L’abbé VORAGE, curé des Molières. V…

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