Par un résistant authentique

L’un de nos adhérents résistant authentique, nous communique ses réflexions sur un sujet toujours brûlant d’actualité.
Nous le remercions de sa collaboration à notre BULLETIN et nous publions d’autant plus volontiers de larges extraits de son article, que nous entendons, en toutes circonstances, défendre la vraie Résistance, désintéressée et héroïque, aussi bien contre les abus et les divisions que contre les attaques.

Je m’abstiendrai de définir le terme de “Résistance” dont le sens et la portée sont connus pour ne préciser que la signification de “résistantialisme”. Son origine remonte à 1945 pour avoir été imaginée dans l’intention d’établir un parallèle déplaisant entre le genre d’existence d’une certaine faune du quartier Saint-Germain, et l’altération de l’idéal de la Résistance.

Au cours de cet exposé, je m’efforcerai de dégager les motifs essentiels à mon sens qui sont exploités pour desservir sa cause : légèreté dans la délivrance des attestations, nominations abusives, luttes politiques.

Le temps n’a pas effacé de notre mémoire l’élan d’une masse de Français levée au milieu des décombres et du désespoir.
Pendant cinq ans on a voulu faire croire à nos concitoyens découragés que nos vertus s’étaient émoussées, que la Patrie avait perdu son âme. Les soldats de la Résistance ont répondu à cette offense. Les uns sont morts ; c’était le prix de leur héroïsme. Les survivants apprécient l’immense signification de leur sacrifice; mais ils éprouvent une déception au spectacle d’ambitions déchaînées parmi les meilleurs artisans du succès.

Depuis 1940, la Résistance est inscrite dans les pages de notre Histoire. En relevant certains aspects de cette lutte, je voudrais dégager sa physionomie du moment, altérée par l’oeuvre sournoise d’une cinquième colonne qui, cependant libérée des Doriot, Déat ou Bucard, n’en conserve pas moins vivace la rancune de sa défaite. Elle s’épanche dans une presse où la réputation de la Résistance est vouée à la dérision, où les critiques de son esprit, les sacrifices de ses apôtres sont avilis, dégradés, réduits en un “résistantialisme” qui reflète en son sens, l’abâtardissement, la déchéance de son magnifique apostolat.

Ceux que cette décrépitude précoce pourrait outre mesure émouvoir, voudront bien se référer aux contrevérités qui s’accumulent au lendemain des révolutions pour farder les nobles mobiles et les effets salutaires de ces sursauts de foi sacrée. La Résistance subit cette loi d’infortune d’être dénoncée impure dans le cours de ses exploits, par le rappel de quelques épisodes éveillant la passion des partis politiques, tandis que les animosités personnelles aigrissent les querelles.

Mais ce ne sont là que de vaines passions humaines.

Au-dessus de ces médiocres contingences, subsiste dans toute sa pureté, la fraternité de compagnon de la Résistance, malgré la division entre doctrines, et dans le recueillement du coeur quand s’ouvre la tombe d’un camarade de combat.

Ainsi la bataille livrée à la Résistance ne lui mérite que de légères blessures. Rendue vulnérable par sa glorieuse mission, elle en a supporté de cruelles la guerre durant. Celles qu’on lui inflige de surcroît ennoblit la tâche que la Paix lui assigne. Mais cette considération n’est pas de nature à nous soustraire au devoir d’apprécier les griefs dont on l’accable , et dont certains sont fondés, car toutes les révolutions ont connu leurs erreurs et leur excès.

De faux partisans se sont infiltrés dans les rangs de la Résistance sans avoir joué …

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