Extrait du Bulletin : Hommage mémoire chef d’escadron Kerhervé

L’ A.A.S.S.D.N., la Gendarmerie Nationale et Issoire se souviennent

Ce dimanche 4 juillet 1971 restera gravé dans la mémoire de tous ceux qui ont eu le privilège d’assister à l’émouvante cérémonie organisée conjointement à Issoire par l’A.A.S.S.D.N. et la Gendarmerie Nationale en présence des autorités locales et d’une très nombreuse assistance. Une organisation exemplaire.

 

…/… A 11 h., deux clairons de l’École d’Enseignement Technique font retentir la sonnerie du « garde-à-vous ». L’assistance se fige. Lentement,  le drapeau tricolore qui recouvre la plaque et retiré.

Cette plaque porte la mention :

CASERNE KERHERVE CHEF D’ESCADRON DE GENDARMERIE AGENT P.2. DES FORCES FRANÇAISES COMBATTANTES RÉSEAU SSM/TR ARRETE A ISSOIRE, LE 15-6-1943 POUR FAITS DE RÉSISTANCE MORT POUR LA FRANCE EN DÉPORTATION A GUSSEN, ALLEMAGNE LE 10 JANVIER 1945 …/…

(  extrait de différents discours )

 

Allocution du Président National.

” Plus d’un quart de siècle s’est écoulé sans que nous ayons pu rendre ce public hommage à un Français, digne entre tous de notre reconnaissance, digne aussi d’avoir son nom et sa mémoire confiés à ce corps d’élite qu’il a honoré de toute sa vie de soldat et par son sacrifice : la Gendarmerie. Et pourtant, à la réflexion, cette cérémonie vient à son heure. Elle vient à son heure car le souvenir des événements qui ont meurtri la France de 1940 à 1945 pourrait sombrer dans l’indifférence et dans l’oubli s’il n’était ravivé par le rappel des actes héroïques qu’ils ont suscités. Oui! elle vient à son heure, car, aujourd’hui, il apparaît plus nécessaire que jamais de mettre en évidence l’esprit de DEVOIR et de SACRIFICE qui a toujours animé – et anime toujours notre Gendarmerie Nationale, de rappeler hautement son inépuisable dévouement au service d’une mission sans cesse plus étendue, sans cesse plus éprouvante, d’en souligner la noblesse et la grandeur puisqu’elle s’étend sans limite, ni solution de continuité, de l’homme à la collectivité, et du français à la France. Ce n’est pas le moindre mérite de KERHERVE, de son existence exemplaire et de sa fin glorieuse, que de permettre d’exprimer cela, maintenant ; en même temps que la confiance et le respect dus par la nation à une institution qui sait assumer les charges les plus lourdes, et parfois les plus ingrates, avec une efficace simplicité et sans jamais faillir à son devoir civique. KERHERVE s’est éteint le 10 janvier 1945 dans la misère du camp de GUSSEN, accablé par les souffrances et les sévices endurés depuis son arrestation à Issoire 18 mois auparavant.

Cet homme simple et robuste issu de l’austère lande bretonne, chère à Octave FEUILLET, celle qui entoure ELVEN et domine de loin le golfe gris du MORBIHAN, passait brusquement dans la légende, après avoir vécu la plus noble des aventures.

Il avait 44 ans et servait déjà la Gendarmerie depuis 20 ans ; lorsque commandant la Section d’ISSOIRE il prit la décision de refuser la défaite et d’aider à la lutte contre l’envahisseur.

Ses origines, sa formation, son âge, sa famille tout l’incitait à la sagesse et à la réflexion ; tout aussi le poussait irrésistiblement vers la défense de son foyer, de l’honneur de son Arme, de sa Patrie.

Depuis Juillet 1940, j’avais le privilège de diriger les services clandestins de Contre-espionnage et d’avoir à mes côtés, à Clermont-Ferrand, un homme d’une trempe exceptionnelle le Commandant JOHANES.

Dans l’organisation que nous mettions sur pieds, il fallait des appuis sûrs habitués à …