Extrait de publications diverses : Les réseaux ” Pax “
Extraits de l’ouvrage ” L’espionnage soviétique en France ” – 1964
Voir la présentation de cet ouvrage sur notre site
par Pierre de Villemarest
Le 3 novembre 1964 un jeune parisien d’une vingtaine d’années, Robert F…, quitte sa petite chambre de la rue Raymond-Losserand, à Paris, pour gagner à une heure fixée d’avance la place de la Porte -Saint Cloud. Il y a rendez-vous avec un ami pour lui remettre une documentation sans doute précieuse, tant il a insisté pour le voir au plus vite. Robert F… milite dans un groupe de jeunes catholiques troublés par l’évolution de leur Église en direction d’un modernisme qui remet en clause non seulement les rites mais aussi certains des fondements d’un Dogme millénaire, notamment au nom d’un « dialogue avec le monde communiste dont on leur assure qu’il se « libéralise ». F… et ses amis ne croient pas au nouvel « humanisme » de l’Est européen.
Le voici bientôt sur le quai de la station de métro Duroc. Il y a peu de monde. Un grondement signale l’approche du train. Il s’aligne en surplomb de la voie, comme tous les voyageurs. Le métro entre en gare. A ce moment quelqu’un hâtivement derrière lui, le bouscule, puis s’éloigne sans se retourner vers la sortie. F… est tombé sur les rails, happé au passage par la locomotrice. C’est la mort instantanée.
Cris, attroupements, discussions. Deux témoins appellent le chef de gare ; ils ont vu un inconnu pousser délibérément leur voisin de quai alors qu’il n’y avait aucune affluence particulière, et que l’intéressé, au lieu de rester, s’enfuyait vers la sortie. Survient dans le groupe un digne ecclésiastique, qui conteste avec véhémence la version des témoins. C’est de l’affabulation. L’homme qui gît entre les rails s’est jeté volontairement sous le métro. Et qui oserait contester la parole d’un prêtre ? Embarrassé, le chef de station remet l’affaire entre les mains du Commissariat local. Entre temps le prêtre s’est éclipsé.
Le dossier aboutit sur le bureau du Commissaire B…, à la Police Judiciaire. Or le Commissaire a bien autre chose à faire qu’à s’occuper d’un accident de la circulation, Homicide ? On verra. Pour le moment ses inspecteurs harcèlent en priorité les derniers rescapés encore en fuite des milieux qui combattaient pour « l’Algérie Française ». C’est seulement trois jours après « l’accident » que débute l’enquête,
Au cours d’une perquisition rue Raymond Losserand on découvre un livre ouvert, paraît-il, dont plusieurs passages ont été soulignés. Cet ouvrage traite du suicide. Affaire simple. Cela prouve que Robert F… mystique bien connu, avait l’intention de se tuer.
L’enquête est close, Le Commissaire B… va pouvoir consacrer tout son temps à la chasse aux activistes,
Qui était donc Robert F…? Fils d’un colonel en retraite, il était entré au séminaire. Quelque temps plus tard, de vives discussions l’ont opposé à ses supérieurs à propos du communisme dont il refusait de croire à la sincérité comme « compagnon de route ». F… a quitté cette communauté, après plusieurs éclats, Il est alors entré dans un groupe de jeunes catholiques, attachés à leur dogme et aidant au mieux de leurs possibilités et de leurs convictions les réfugiés catholiques, orthodoxes, protestants ou non croyants de l’Est européen.
Dans ce milieu F… a rencontré des spécialistes des problèmes communistes qui enquêtaient sur une certaine organisation « PAX », originaire de Pologne et qui depuis quelques années développait ses relations à l’intérieur de la hiérarchie et des fidèles catholiques de France.
C’est avec l’un de ces spécialistes que F… avait rendez-vous, le 3 novembre. Il v…