Dans cette nouvelle émission, Alain Juillet et Claude Médori reviennent sur les événements en Syrie, notamment le départ de Bachar el-Assad et l’arrivée des islamistes à Damas. Alain Juillet nous éclaire sur les raisons de la chute de la maison Assad et ses incidences régionales et internationales sur l’échiquier géopolitique mondial.

Titre : “L’implosion Syrienne : les analyses d’Alain Juillet
Durée : 00:42:08
Date de mise en ligne : 20 décembre 2024
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Source photo : Commons Wikimedia

Résumé de la vidéo

La Syrie, prospère avant 2011, a été confrontée à une migration massive des populations rurales pauvres vers les villes, créant des tensions sociales. Ce phénomène a alimenté les mouvements insurrectionnels dès les premières révoltes, soutenus par des puissances étrangères. La guerre civile a opposé le régime d’Assad, appuyé par les minorités (chrétiens, Kurdes, alaouites), à des factions sunnites influencées par des courants islamistes.

Les acteurs majeurs et la guerre civile

  1. Occidentaux et opposition syrienne
    • Les États-Unis et l’Europe ont soutenu des factions comme l’Armée syrienne libre. Cependant, ces groupes ont rapidement été surpassés par des mouvements extrémistes comme Al-Qaïda et le Front Al-Nosra.
    • Des armes ont été fournies aux islamistes, entraînant des conséquences imprévues, dont l’installation de groupes djihadistes dans la région.
  2. Assad et ses alliés
    • Le régime syrien a résisté grâce à l’appui des Russes, des Iraniens (via les Gardiens de la Révolution) et du Hezbollah.
    • Les Russes ont assuré une supériorité aérienne et maintenu leur influence avec des bases stratégiques (Tartous et Lattaquié).
  3. Les Kurdes et la Turquie
    • Les Kurdes ont tenté de consolider un territoire autonome (Rojava), mais se sont heurtés à la Turquie et aux djihadistes.
    • La Turquie a joué un rôle ambigu en soutenant des groupes islamistes tout en contrôlant la zone frontalière d’Idlib.

Conséquences de la guerre en Ukraine

  • La Russie, accaparée par le conflit en Ukraine, a réduit son soutien en Syrie, affaiblissant le régime d’Assad.
  • L’absence de soutien militaire aérien a permis à des groupes islamistes, réorganisés sous la bannière de Hayat Tahrir al-Cham, de progresser.

Réactions internationales et redistribution des forces

  • Israël a intensifié ses frappes sur les infrastructures militaires syriennes et a annexé des zones stratégiques, anticipant une montée en puissance des groupes djihadistes en Syrie.
  • Les États-Unis, présents pour exploiter les ressources pétrolières syriennes, se désintéressent du conflit global.
  • Les pays du Golfe ont renoué avec le régime syrien pour contrer l’influence iranienne.

Futur incertain

  • La Syrie est en voie de morcellement entre différentes zones d’influence (Kurdes, alaouites, djihadistes).
  • Les minorités, notamment chrétiennes, risquent de fuir en raison de l’application accrue de la charia dans les territoires islamistes.
  • La chute d’Assad pourrait engendrer un vide politique, ouvrant la voie à un régime islamiste théocratique, rappelant les expériences libyenne et afghane.

Enjeux globaux

  • La complexité du conflit illustre les limites des interventions étrangères et les conséquences imprévues de la déstabilisation des régimes autoritaires.
  • La région demeure un terrain de confrontation pour des puissances comme la Turquie, l’Iran, la Russie, et les États-Unis, tandis qu’Israël prépare sa défense face à une menace djihadiste croissante.

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