Le 6 août 1988, Henri Frenay s’est éteint à Porto-Vecchio, où il résidait avec son épouse d’origine Corse. La Presse, la Radio, la T.V. ont, en général, rendu un juste hommage à ce grand Français qui a marqué l’histoire de la Résistance de sa forte et généreuse personnalité.

Hommage insuffisant à mon sens, car qui peut vanter d’avoir sur le sol de France, dès juillet 1940, sacrifié sa carrière de militaire, risqué sa liberté et sa vie, pour se lancer à corps perdu dans la lutte contre l’envahisseur ?

Je fus témoin de son engagement, de sa volonté farouche, de sa foi en la France. Il était mon ami. Depuis ce jour d’octobre 1925 où la tradition saint-cyrienne a fait de lui mon initiateur dans le métier des armes, nous ne nous sommes jamais perdus de vue.

Il fut pour moi un « ancien » attentif et fidèle, toujours prêt à m’aider dans ma vie de soldat. J’ai dit dans « Services Spéciaux 1935-1945 » ce que furent nos destinées après la défaite de 1940. Pour nous deux le combat continuait.

Lui, décidé à quitter l’Armée pour échapper à sa discipline et agir librement contre l’occupant. Moi, décidé à rester dans l’Armée pour en utiliser les ressources et pour suivre notre mission de Défense. Choix crucial.

Il comprit mes motivations et celles de mes camarades. Ce fut, dès lors, entre nous, une collaboration confiante qui ne se démentit jamais des intrigues partisanes et des rivalités de personnes. En France comme en A.F.N., de 1940 à 1945.

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