Congres de Lyon 1998 -Lettre de Henri Amouroux
Mon Colonel, ( Ndlr : P. Paillole) En vous écoutant ce matin à l’Hôtel de Ville un mot m’est venu à l’esprit, il a vous surprendre peut-être, c’est le mot ” rafraîchissant “. J’ai pensé qu’aujourd’hui, avec vous, nous sortions des miasmes de la politique, de tout ce qui fait le quotidien souvent nauséabond. C’est pourquoi avec vous j’ai l’impression de vivre une cure de rafraîchissement en compagnie des hommes et des femmes qui n’ont jamais cessé d’être ce qu’ils étaient en 1940 et dans les années suivantes, lors d’un désastre dont nous porterons toujours le poids, dont l’Europe portera le poids.
Nous oublions trop, en effet, que 1940 constitue l’une des grandes fractures du siècle ; il y a eu 1917 et la révolution bolcheviste, 1940, drame pour l’Europe entière, 1989 et la fin, sinon du communisme du moins du communisme bolcheviste de Moscou.
1940 aura marqué la fin de la puissance politique de l’Europe car aujourd’hui il n’est pas concevable qu’un problème important, sur les rives de la Méditerranée… ou ailleurs, soit réglé autrement qu’à Washington et que par Washington, ce qui n’aurait pas été le cas avant la Deuxième Guerre Mondiale.
Cette montée en puissance rapide des États-Unis, conséquence de l’affaiblissement considérable de l’Europe, est le résultat du grand désastre de 1940.
Un désastre raconté aujourd’hui comme si le transistor, la télévision, internet, avaient existé en 1940 !
Un désastre dont on parle en oubliant les millions de fuyards sur les routes ; les deux millions de prisonniers, le drame de notre armée battue, cette armée dont les journaux écrivaient, après le défilé du 14 juillet 1939 qu’elle était irrésistible ! Un an après il n’en restait que la petite armée d’armistice : cent mille hommes en zone non occupée. Des hommes cependant allaient répondre les uns à l’appel du Général de Gaulle, les autres à l’appel de leur conscience, de leur coeur ou à celui de leurs traditions familiales ou militaires. Ils étaient minoritaires ?
La résistance à ses débuts ? Une addition de solitudes et une addition de solitaires. Des solitaires qui n’ont aucune ambition politique, qui ne jouent aucun jeu politique et qui ne misent rien ni sur le rouge ni sur le noir.
C’est ce qui fait leur grandeur, leur héroïsme. Ce désintéressement mérite d’être rappelé aux garçons et aux filles d’aujourd’hui qui n’ont, fort heureusement, à l’horizon aucune perspective de guerre, de conflit mondial.
Le monde a ainsi changé : alors que la France a eu des ennemis presque héréditaires (la maison d’Autriche, l’Angleterre, l’Allemagne), la voici en paix avec tous ses voisins.
Votre courage mon Colonel, Mesdames et Messieurs, a été d’aller à contre courant quand tout le monde disait et croyait que la France était battue, que sur les routes fuyaient neuf millions de personnes dont le premier souci, après l’armistice, fut de retrouver la famille dispersée, les enfants perdus.
Dans les journaux de l’époque il y a ainsi des pleines pages d’annonces de recherches de femmes, d’enfants. J’ai même retrouvé une annonce stupéfiante par laquelle un général recherchait sa division perdue.
Cela fait rire aujourd’hui, mais cela n’était nullement risible à l’époque puisque c’était le signe de la rapidité avec laquelle l’État, l’armée, le pouvoir, tout s’était effondré.
Oui, ces premiers mois ont été terribles car il a fallu continuer à espérer et à se battre dans l’absolu de l’ignorance, de l’incertitude, des drames qui se succédaient et atteignaient une France abandonnée, il faut le rappeler, par le monde entier.
Au cours d’une émission de Jean-Marie Cavada, on a pu entendre M. Paxton dire : ” Les Français auraient dû être plus courageux en juillet 40 “. Je lui répondis que juillet succède à juin et qu’aux appels désespérés du gouvernement français, de M. Paul Reynaud, Président du Conseil, demandant au Président Roosevelt non pas de déclarer la guerre mais de dire que les États-Unis entreraient un jour en guerre, le Président Roosevelt répondit par la négative car cinq mois plus tard se déroulaient les élections présidentielles américaines, qu’il était candidat et qu’il avait promis aux femmes américaines de ne pas envoyer leurs fils de l’autre côté de l’Atlantique.
Abandonnés par les États-Unis, menacés par le pacte germano-soviétique dont on ne parle pratiquement plus alors que, laissant les mains libres à l’Allemagne à l’Est, il permit à Hitler d’évacuer le souci d’une bataille sur deux fronts ; délaissés par l’Angleterre qui ne nous a pas considérablement aidés à la mesure de sa puissance (elle n’avait que dix divisions sur le sol français en 1940 alors qu’en 1916 elle en avait soixante), nous nous sommes trouvés en mai et juin 1940 dans une solitude totale.
Grand choc de la défaite, choc de l’exode, choc de la capture de 2 millions de prisonniers. Ces hommes avaient des familles, des femmes.
Dois-je rappeler qu’il a fallu attendre octobre 40 pour connaître le sort réservé à la moitié de ces prisonniers.
Cette complexité de la vie quotidienne et de l’histoire faite non par les généraux ou les chefs d’État mais, dans les heures dramatiques, par le peuple, j’ai essayé de la reconstituer non pas avec objectivité, mot journalistique, non pas en prétendant à la ” vérité ” car il y a autant de vérités que d’hommes et de femmes mais avec pudeur et modestie, en essayant de faire comprendre, qu’il y eut une suite d’évolutions et que 1940 ne ressemble pas à 1941 qui ne ressemble pas à 1942 ainsi jusqu’en 1945…
Je ne suis pas partisan du noir et du blanc. Le ciel n’est pas bleu ou noir tous les jours, il y a des nuages et ce sont ces nuages qu’il faut essayer de capter, de refléter par l’écriture. Si j’ai écrit tant de livres, c’est bien pour essayer de faire comprendre les évolutions des Français.
Quant à vous, Mesdames et Messieurs, votre rôle était d’autant plus difficile que vous n’étiez pas de ceux qui pouviez ou qui vouliez revendiquer votre résistance ; vous n’aviez pas le droit de brandir un drapeau et vous ne politisiez pas votre combat.
Or, à partir de 1942/1943, le combat est devenu bien souvent un combat politique, et ceux qui, comme vous, appartenaient aux Services Spéciaux, ont été pris entre deux grandes forces qui fatalement les laissaient de côté.
C’est ainsi que la bataille de Paris, bataille du peuple a également été, entre communistes et gaullistes, une bataille politique ; pour le pouvoir proche. Cette ambition de pouvoir était parfaitement normale mais elle écartait ceux qui, comme vous, avaient participé à des actions efficaces qu’ils ne pouvaient revendiquer alors même que certains se paraient de l’héroïsme et du sacrifice des morts.
Aujourd’hui le problème est un problème de communication. La mémoire collective retient ceux qui se mettent le plus outrageusement en avant dans les medias. Je n’ai pas, on n’a pas, vous n’avez pas assez parlé de votre action qui, au contraire de celle de beaucoup d’autres, a été une action menée dès les premiers jours de la défaite.
Action difficile et dangereuse puisque il s’agissait de percer les secrets de l’adversaire. L’espionnage et le contre-espionnage sont des métiers, cela s’apprend et lorsque l’on en ignore les règles on court à la catastrophe.
Nous sommes à Lyon; on a souvent parlé du drame de Caluire. A son origine d’abord des négligences graves : 12 ou 13 personnes étaient au courant du rendez-vous, cela en fait certainement 10 de trop. En vérité il existait, dans la résistance, une volonté de parler, de faire savoir, de s’afficher.
Les Polonais, dans la mesure où ils avaient été occupés à trois reprises et où ils l’étaient pour la quatrième fois, avaient tendance à considérer les Français comme manquant de discrétion, comme s’exposant à des risques excessifs en faisant étalage de leurs sentiments. Mais vous, Mesdames et Messieurs, vous avez mené votre action avec passion et efficacité. Il y a une phrase très belle, très juste que cite le Général de Gaulle : ” Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu “.
Vous pourriez la mettre en exergue car vous avez été des passionnés en sachant rester des raisonnables. Si vous n’aviez pas été des raisonnables votre travail aurait été détruit rapidement par vos adversaires que vous n’avez jamais ni sous-estimés, ni méprisés. Or l’une des grandes erreurs des Français, en 1870, en 1914, en 1940, a été de sous-estimer l’adversaire au lieu de le connaître après l’avoir étudié. Et votre travail à tous a été de connaître l’adversaire.
Il est stupéfiant que les renseignements que vous avez apportés n’aient pas été sérieusement pris en compte et d’abord avant la guerre. Le gouvernement ne pouvait pas dire qu’il ne savait pas, en 1939 il savait et lorsqu’il a déclaré la guerre, vous le savez mieux que moi, mon Colonel, il déclarait une guerre perdue d’avance.
Voici un exemple tristement représentatif de la situation de l’époque : Dans le rapport d’une séance de travail présidée, le 31 mars 1940, par M. Dautry, Ministre de l’Armement, on apprend que le ministre est allé incognito dans une usine d’armement, que nul ne l’a arrêté à l’entrée de l’usine, qu’il est entré librement dans un bureau, a pris des dossiers, est reparti pour Paris et a téléphoné au directeur de cette usine pour lui dire de venir rechercher ces documents. Comment ne pas être atterré ?
Vous, vous connaissiez la force de l’armée allemande, son plan de bataille et personne n’a pris en compte tous les renseignements que vous apportiez, notamment après octobre 1939, sans doute en vertu de ce raisonnement stupide :” les Français ne sont pas des Polonais “. En revanche l’armée allemande de mai 1940 avait tiré les leçons de sa campagne contre la Pologne et, notamment en ce qui concerne les chars, la coopération char-avion, elle était beaucoup plus forte en mai 40 qu’en septembre 1939.
Vous avez été de ceux qui auraient dû permettre au gouvernement de préparer la guerre, de ne pas politiser les problèmes de défense nationale. Quand on pense qu’en 1937-1938 il était interdit de travailler plus de 40 heures par semaine dans les usines de la défense nationale, comment voulez-vous ne pas perdre la guerre alors qu’il y a en face de 41 millions de Français, 80 millions d’Allemands qui eux travaillent 60 à 70 heures dans les usines d’armement ! Comment voulez-vous que le déséquilibre ne soit pas flagrant ?
Le système D cher au coeur des Français ne répare pas des fautes aussi flagrantes que celles-là. Ce qui était sans doute vrai quand les armées marchaient au même pas, à la même vitesse, comme en 1914, ne l’était plus en 1940. Et encore, en 1914 la France aurait été vaincue plus vite qu’en 1940 si les offensives russes qui devaient mal finir, n’avaient pas obligé le haut commandement allemand à retirer des troupes de l’Ouest.
En 1940, l’association des chars et des avions ayant fracassé les lignes de défense nationale, Paul Reynaud d’abord, puis l’assemblée nationale font appel à un vieux Maréchal dont on oublie de rappeler qu’il avait appris les rudiments de latin avec un prêtre qui avait fait la guerre d’Italie avec Bonaparte en 1797… On oublie que le Maréchal était né en 1856, un an après la fin de la guerre de Crimée et qu’il est un homme du XIXe siècle.
Il est important de comprendre que la France du XIXe siècle, celle de Pétain ne ressemblait en rien à la nôtre. Le transistor, internet, la télévision étaient à venir. Les rapports entre supérieurs et subordonnés, entre parents et enfants étaient très différents de ceux d’aujourd’hui.
En 1940 la France, nation paysanne, est toujours cruellement blessée par la guerre de 14-18. Aujourd’hui, avec les autoroutes, plus personne n’emprunte les petites routes et ne s’arrête dans les villages. S’y arrête-t-on et va-t-on au centre du village, là où se trouve le Monument aux Morts, alors on s’aperçoit qu’il y a souvent plus de noms inscrits sur le monument que de vivants dans le village.
En 1940, cette guerre de 14-18 était tellement proche que beaucoup de Français vivaient dans son ombre, et que les Anciens Combattants, qui n’étaient pas, comme on le croit, de grands vieillards, ils avaient 42, 45, 50 ans, avaient une influence considérable.
Les mots qui reviennent dans les journaux de mai-juin 1940, sont des mots qui font allusion au miracle de la Marne à Verdun et à Pétain, homme de Verdun, mais la guerre a changé de rythme, de style, elle n’est plus celle de 1916, ni même celle de 1918.
Plus rien ne ressemble à rien. Dans cet abandon, dans ce noir absolu, notre courage aura été de croire à cette petite lumière au bout du tunnel : l’Angleterre qui continuait la guerre. Mais qui pouvait être certain de l’avenir alors que les Américains croyaient bien peu à la victoire anglaise puisqu’ils avaient demandé à Churchill d’envoyer la flotte anglaise aux États-Unis !
Pour vous, votre devoir et votre mission étaient de continuer à vous renseigner sur l’adversaire vainqueur et de le faire depuis la France non occupée comme depuis la France occupée. Cette mission vous l’avez remplie et on ne le sait pas assez.
Les historiens vous négligent beaucoup trop parce que vous n’appartenez pas à un clan, à un parti. Vous appartenez au clan des honnêtes gens qui, aujourd’hui, passent pour des naïfs dans un monde où la naïveté est durement sanctionnée.
Vous ne revendiquez rien si ce n’est d’avoir fait votre devoir et je suis toujours ému. Je l’étais ce matin par les porte-drapeaux parce qu’ils sont un symbole, parce que, pour eux, ce jour était un grand jour. Mais dans cinq ans, dans dix ans est-ce que les drapeaux auront encore un sens dans des nations au passé oublié ?
Or, je ne crois pas à la paix éternelle, à un monde sans problèmes ; je crois que l’on aura toujours besoin de racines. Pourquoi avez-vous pris la décision de continuer la lutte, de poursuivre votre mission, non pas quand vous saviez que c’était gagné mais à l’instant où la majorité disait que ” c’était perdu ” ? Parce que vous vous accrochiez à l’essentiel, à votre éducation militaire et familiale, à votre sens du devoir et de la Patrie.
Mais quand tout cela sera dilué dans l’incertain, dans la vague, dans la confusion historique, que restera-t-il ? Que représentera ce passé pour nos enfants ? C’est la véritable interrogation.
L’exemple vivant devrait se transmettre à travers les livres et par les medias. Mais les medias ne sont pas favorables, il ne faut pas se leurrer, à certains exemples dans la mesure où ces exemples se rattachent à des valeurs qui sont bafouées quotidiennement… et collectivement.
Alors je veux vous dire ma très grande affection, ma très grande sympathie pour vous, pour ce que vous avez fait.
Ce sont ces moments que vous avez vécus qu’il faut essayer de faire revivre. Un peuple n’est pas toujours admirable mais je crois que c’est un tort politique, un tort patriotique que d’accuser toujours un peuple, que de le mettre au ban de l’histoire. Il ne se révèle pas tous les jours. Il lui faut des grandes et rudes occasions. Il lui faut des entraîneurs. Dans ces grandes, dramatiques et rudes occasions, mon Colonel, vous avez été un entraîneur.
Réponse du Colonel Paul Paillole
Mon cher Maître,
Vous avez élevé le débat et parlé de notre engagement avec infiniment de nuances et beaucoup de vérité. Vous me permettrez de revenir sur quelques points de vos propos. D’abord cette impression de fraîcheur que vous avez ressentie. Cette fraîcheur est incompatible avec tout esprit de combinaison, toute ambition personnelle. Elle est effectivement empreinte d’une certaine naïveté.
Et cette naïveté qui fut la nôtre au début de notre combat était de croire encore à la France et nous y croyons toujours. Vous avez aussi, au cours de votre intervention, mis en évidence deux problèmes : Celui de la résistance qui, dans des conditions difficiles, s’est constituée avec des hommes sans liens. Je voudrais toutefois attirer l’attention de mes camarades sur le fait que, au départ, la résistance fut l’oeuvre de militaires, probablement parce que les militaires sont hostiles à tout esprit de combinaison et n’ont qu’une passion, servir leur pays.
C’est tellement vrai que le premier des résistants c’est le Général de Gaulle, et que le second c’est Henri Frenay, un de mes camarades de promotion; les autres sont ceux de l’armée française. Je voudrais que mes camarades comprennent bien que notre ambition était que l’histoire sur ce point ne soit pas tronquée.
Je vous remercie de bien vouloir la diffuser avec l’autorité que confèrent votre nom et votre compétence. A l’appui de ce que je viens d’exprimer, je peux vous dire que j’ai reçu récemment la visite de Daniel Cordier, auteur d’un ouvrage sur Jean Moulin, qui avait souhaité me rencontrer. Il me dit :” Mon Colonel, je désirais vous voir car je ne peux plus rencontrer Henri Frenay, il est mort. Je suis maintenant convaincu, je vous l’avoue et je l’écris dans le livre que je vous dédie, que vous êtes les premiers à avoir fait acte de résistance. Je voudrais que nous en soyons fiers et convaincus les uns et les autres que si pareille situation se représentait nous ferions de même.
Vous avez soulevé un autre problème plus grave et auquel j’aimerais que mes camarades, surtout ” les jeunes “, réfléchissent : l’exploitation du renseignement.
Vous avez mis en lumière le fait que ” nous savions ” mais que le gouvernement et le commandement ne voulaient pas ” savoir “. Je vous livre à ce sujet, deux témoignages : l’un de Daladier qui écrivit dans son livre: ” Je dois reconnaître que les services du Colonel Rivet, qui ont été les premiers résistants, étaient bien renseignés mais je dois reconnaître aussi que le commandement n’en a pas tenu compte “.
D’un autre côté Weygand m’écrit: ” Je reconnais que vos services nous ont parfaitement renseignés mais que le gouvernement n’a pas voulu en tenir compte ” Alors qui est responsable ?
C’est tout le problème de l’exploitation du renseignement, et aujourd’hui c’est une question cruciale.
L’exploitation du renseignement est en effet entre les mains de ceux qui l’organisent mais elle est tributaire du gouvernement pour le renseignement élevé et de l’État-major. Seulement il y a bien souvent une politique que l’on ne veut malheureusement pas voir infirmée par les renseignements transmis,… alors on laisse ceux-ci de côté.
Le problème qui se pose donc et que je pose aux “jeunes “, et c’est pour cela notamment que je les invite à venir dans notre association afin d’y réfléchir, est le suivant:
Comment faire pour que, désormais, les événements que nous avons vécus ne se reproduisent plus, pour que les renseignements recueillis, qui sont fondamentaux pour la conduite de notre pays, ne soient pas dénaturés ou ignorés et par conséquent mal exploités par souci politique ou esprit de discipline mal compris ?
J’ai lu récemment que certains parlementaires se penchaient sur ce problème. Pourquoi pas ? Dans la mesure où on n’interférera pas dans le fonctionnement même des Services Spéciaux.
Je me demande en effet si la représentation populaire n’a pas le droit de dire à ceux qui nous gouvernent: ” Qu’avez-vous fait du renseignement que tel service vous a transmis ?
” Le problème est donc bien celui de l’exploitation et l’utilisation du renseignement. Mon cher Maître, vous l’avez soulevé et je vous en suis reconnaissant. Vous m’avez aussi permis d’exposer à mes camarades l’orientation que je veux donner à notre association. C’est précisément dans cet esprit que je voudrais qu’ils réfléchissent et qu’ils s’engagent plus que je ne peux le faire à présent.
Je voudrais tant que l’on évite des drames comme ceux que nous avons vécus et que vous avez si bien définis. Je vous en remercie.