- Pseudonyme : IMPERATOR
- Né le 14 Février 1917 à Saint Vérain en Puisaye (Nièvre)
- de Jean Reyx et Marie-Thérèse Paley.
- Profession : Officier d’Active, Saint Cyr 1936-38.
- Disparu en Mars 1945 du Camp d’ELLRICH, annexe de DORA.
- Réseaux : ORA, Samson, S.R. Air, Groupe Jade, Agent P2.
Après le Prytanée Militaire de La Flèche (Sarthe) Michel Reyx est entré à l’Ecole Spéciale de Saint Cyr le 1er Octobre 1936 dans la promotion « Soldat Inconnu ». Il parlait l’allemand.
Avec le 68ème BCP il participe aux combats en 1940 ; il est blessé le 12 Juin sans gravité à Acy en Multien (Oise) et cité à l’ordre du Régiment puis à l’ordre de l’Armée. Après un interim à Saverdun (Ariège), il intègre le 2 Nov 40 le 10ème BCP à Neuville sur Ain qu’il quittera à la démobilisation fin 42.
Venu dès 1941 à la Résistance, il entre en Décembre 1942 dans l’ORA, dans l’Etat Major du Général Verneau, puis à l’arrestation de celui-ci, Revers. Il dirige un groupe de Transmissions et de liaisons par avions « Lysander » dans la région de Reims avant de rejoindre à Paris le Réseau Samson du S.R. Air : « De son pseudonyme Imperator dira Jean Madeline, chef de la section renseignement, il a non seulement l’allure mais le charme, le don d’organisation… Chef des Transmissions du réseau et chargé à ce titre des transmissions à Paris, il se dépense sans compter en faisant des liaisons à travers toute la France, effectuant en particulier de nombreuses missions dans l’Ouest pour la recherche de renseignements militaires (fortifications du mur de l’Atlantique) ».
A plusieurs reprises il échappe à des pièges tendus par les allemands. C’est à la fois « un organisateur et un exécutant de premier ordre » selon Jean Bézy. Peu de temps avant son arrestation, il arrive à se procurer un document très important, le « Gotha » de la Gestapo, la liste des personnes recherchées.
A partir de 1943 il est en liaison avec le Groupe Jade Amicol auquel il procure chaque semaine un courrier qui augmentera sans cesse.
En Mars 1944, il entre au S.R. qui notera : « Chef d’antenne, s’est imposé à ses subordonnés par son courage, son esprit de décision et son ardeur au travail ». Arrêté le 11 Août 1944 par la Gestapo à Paris, « sur le pont Alexandre III » dit Jean Bézy, alors qu’il avait rendez-vous avec un agent non identifié par la suite, il est interné à Fresnes.
Au moment de son embarquement pour la déportation, le 15 Août dans la Gare de Pantin, il laissera tomber sur le quai un billet parvenu à Mme Gardes, indiquant qu’il n’avait pas été interrogé, les gens du réseau pouvaient être tranquilles, alors qu’il était un de ceux qui connaissaient le mieux aussi bien les têtes du réseau que ses opérateurs…
Ce train arrivera à Buchenwald le 20 malgré la destruction du pont de Nanteuil-Saâcy sur la Marne. Avec le Matricule 77712, le 3 Septembre il est à DORA (Nordhausen, Thuringe) et le 6 au camp annexe d’ELLRICH (Juliushütte) avec la plupart de ses compagnons « 77000 ». Très éprouvé par une maladie pulmonaire, il est dispensé de travail le 12 Février 1945 devenant un « ohne Kleidung » ce qui lui vaut le 3 Mars de faire partie du Transport de 1602 malades sur la Boelcke-Kaserne de Nordhausen où ils arrivent le même jour.
Il aurait été vu pour la dernière fois embarquant dans le train de 2252 détenus parti le 6 Mars de la Boelcke-Kaserne pour Bergen-Belsen. « En son absence, disent les documents officiels, et en l’absence pour des raisons identiques des personnes qui le connaissaient le mieux (il n’y eut pas de rescapé de ce train du 6) il est impossible de fournir sur son compte des renseignements plus précis ».
Porté disparu à 28 ans, il laisse son épouse et quatre enfants, Philippe 5 ans, Danièle 4 ans, Odile 3 ans et Françoise 18 mois.
Nommé Capitaine à titre posthume, Michel Reyx recevra la Croix de guerre, la Médaille de la Résistance et sera Chevalier de la Légion d’Honneur (J.O. du 7 Juillet 1946).
Citation (Croix de Guerre, 26 Avril 1945) : « Type de l’officier français volontaire pour toutes les missions sous l’occupation allemande, a servi pendant deux ans dans un groupe de renseignement, acceptant tous les risques avec le sourire, joignant aux qualités de courage et de sang-froid, la droiture et la fermeté. Arrêté […] il n’a rien révélé de son organisation. A été déporté en Allemagne ».
Sources :
- Archives familiales
- SHAT/SHD, Bureau Résistance
- Archives de Caen
- Archives du Mémorial de DORA, Livre d’Or AASSDN