BERGèRE Marie-Claire

CAPITALISMES ET CAPITALISTES EN CHINE DES ORIGINES A NOS JOURS

PERRIN / Asie – 2007

L’émergence de la Chine dans le monde capitaliste et libéral. Le vrai, le vraisemblable et le faux.

Le succès économique chinois depuis les années 1980 fascine les observateurs du monde entier. Comment un pays au régime totalitaire peut-il enregistrer une croissance annuelle de sa richesse de 10% sans que les structures et les circuits craquent? cette modernisation marque-t-elle une rupture avec la tradition chinoise et la vulgate communiste ou au contraire une transformation créative au contact d’influences venues de l’Occident et décuplées par la mondialisation?

Marie-Claire Bergère, spécialiste consacrée de la Chine, retrace la longue histoire de cet essor, analyse le rôle décisif de l’Etat et brosse le portrait des grands – et rares – capitalistes chinois. Sa fresque, à la fois historique et contemporaine, est appelée à devenir un classique dans la lignée des Bourgeois conquérants de Charles Marazée. elle offre, au surplus, la meilleure synthèse sur la Chine économique du XXIe siècle.

 
Avis journalistique

«Les transformations de la Chine bouleversent les données géopolitiques et obligent le reste du monde à s’adapter à cette situation nouvelle», conclut la grande spécialiste de la Chine Marie-Claire Bergère, dans son ouvrage majeur et des plus éclairants sur le « capitalisme » et les « capitalistes » chinois.

Mais le grand mérite de son travail est de dévoiler aux lecteurs, dans une approche historique unique jusqu’à présent, comment la Chine n’a pas subitement découvert « le » capitalisme, au sens où nous l’entendons aujourd’hui, à la mort de Mao en 1976.

Bien au contraire, l’idéologie communiste en 1949 a brutalement étouffé la fibre commerçante chinoise et plongé le pays tout entier dans une léthargie destructrice.

L’historienne sinologue nous montre que les réformes économiques lancées par Deng Xiaoping en 1978 s’intègrent dans un nouveau cycle historique de la Chine. «D’un siècle à l’autre, écrit-elle, l’évolution de la Chine est marquée par l’alternance de périodes fastes et de crises profondes, une alternance liée à la succession des périodes de paix et de guerre, aux changements de dynasties, aux variations climatiques, à la découverte et la diffusion de nouvelles technologies. »

La Chine ne stagne donc jamais, en dépit des apparences, elle mute. Loin de notre modèle classique qui voudrait que le capitalisme mène automatiquement à la démocratie. La Chine autoritaire accepte les réformes économiques qui permettent au régime de tenir en place, et Marie-Claire Bergère de souligner que le régime démocratique n’est pas pour demain. DORIAN MALOVIC La Croix du mardi 15 janvier 2008

 

 

 

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