Présents dans les combats qui ont précédé et permis la libération de la poche de COLMAR (janvier et février 1945) les Services Spéciaux de la Défense Nationale se devaient d’être présents aux cérémonies officielles qui ont marqué de grandiose façon le 40em anniversaire de cette victoire de la I ère Armée française et de la 3em Division U.S.
Notre Président National, entouré de nos camarades du Haut-Rhin sous la conduite de Jean SABATIER activement secondé par VAN de WALLE, a pu accompagner notre Présidente d’Honneur, Madame la Maréchale de LATTRE de TASSIGNY dans les principales manifestations du souvenir organisées à COLMAR et SIGOLSHEIM.
Le 2 février matin ce fut l’hommage au Mémorial du Maréchal de LATTRE, au Monument aux Morts de COLMAR et sur la tombe du général SCHLESSER dont le C.C.4 fut le premier élément libérateur de la Ville. Rencontre émouvante notre Président National après avoir déposé la gerbe de l’AASSDN. put saluer Madame FANZEY , fille de notre ancien Président d’Honneur et le Sous-Lieutenant FANZEY petit-fils du général.
L’après-midi fut consacrée à SIGOLSHEIM.
En présence de détachements militaires français et U.S.A. avec drapeaux et musiques, des gerbes furent déposées à la nécropole par le général GLAVANY, Président national de RHIN et DANUBE, Monsieur LAURAIN, Secrétaire d’État aux Anciens Combattants, Monsieur le Maire de SIGOLSHEIM et par le général américain commandant la 3em Division d’infanterie U.S.A.
Après cette très belle cérémonie suivie religieusement par la foule des anciens combattants de la Ière Armée française et par la population du village, la municipalité de SIGOLSHEIM avait organisé plusieurs manifestations devant le Monument aux Morts de la Commune.
Une chaleureuse réception dans le cadre magnifique de la coopérative vinicole clôturait cette journée dont la haute tenue fait honneur à Monsieur SPAAR, maire de SIGOLSHEIM et à son prédécesseur, notre camarade et ami DIETRICH. Dans les pages qui suivent, nous donnons quelques indications sur ce village martyr que fut SIGOLSHEIM aujourd’hui fleuron de l’activité vinicole du Haut-Rhin.
Le Dimanche 3 février, un admirable office oecuménique eut lieu en présence d’une assistance innombrable, dans la cathédrale de COLMAR , la collégiale Saint-Martin. Madame la Maréchale de LATTRE présidait la cérémonie en compagnie de Monsieur Charles HERNU, ministre de la Défense et de Monsieur GERER, maire de COLMAR.
Après la prise d’armes, place Rapp, ce fut un remarquable défilé d’unités des lère et 5em D.B., de la 3em D.I.U.S.
En achevant ce bref compte-rendu des deux journées du souvenir auxquelles l’AASSDN s’est associée, on ne saurait trop souligner l’immense mérite de Madame la Maréchale de LATTRE qui, en toutes circonstances, quels que soient l’heure, le lieu, le temps et son état physique, se fait un devoir d’honorer par sa présence toutes les manifestations du souvenir où sont évoquées les heures glorieuses et aussi les sacrifices de la 1ère Armée française et de son chef.
SIGOLSHEIM
La commune de SIGOLSHEIM a le privilège d’être la gardienne de la Nécropole Nationale où reposent les soldats de la Première Armée française qui ont donné leur vie pour le salut de la Terre d’Alsace et la libération de la Patrie.
Nulle commune n’était plus digne de cet honneur.
SIGOLSHEIM fut, pendant l’hiver 1944-1945, le lieu d’un drame qui transforma en quelques semaines ce paisible bourg en monceau de ruines, de décombres et de cadavres. Ce drame atroce se déroula en deux phases la première (du 6 au 28 décembre) fut marquée p…
Category: Afrique,Archives du site,Europe de l'Ouest,Général Guy Schlesser,Renseignement,Services allemands 29 octobre 2021
1940 – 1944
.”L’intervention des troupes anglo-américaines, le 8 Novembre (1942), sur le
territoire français d’Afrique, effectuée à la demande des Français, qui, dès
1940, entendaient reprendre la lutte contre l’Allemagne, a été le premier
acte de Libération d’une Nation opprimée, accompli par les troupes des
Nations Unies”,
Signé ROOSEVELT.
(Protocole d’ANFA, le 24 Janvier 1943)
L’anniversaire du 8 Novembre 1942, a, une fois de plus, tourné nos pensées
vers l’AFN.
A notre tour, nous voulons situer son rôle dans nos combats, sans nous
immiscer dans des considérations et des faits autres que ceux qui ont agi
directement sur notre activité.
C’est donc une Tranche de l’Histoire de nos Services que nos lecteurs
trouveront dans le BULLETIN, et non l’Histoire de l’AFN, de 1940 à 1944.
Mais cette tranche est imposante, encore qu’elle ne soit que résumée ;
Nous lui consacrerons deux numéros du BULLETIN.
Le premier (BULLETIN N° 4) sera réservé à la période qui va de l’Armistice à
la Libération de l’AFN (8 Novembre 1942).
Le deuxième (BULLETIN N° 5) traitera de la période allant du 8 Novembre 1942
à la Libération de la France.
Plus tard, nous développerons, au fur et à mesure que les circonstances s’y
prêteront, les points qui ne sont qu’évoqués ou effleurés dans ces 2 études.
Nous avions demandé à plusieurs de nos camarades de contribuer à la
rédaction de ce travail.
Tous n’ont pas répondu à notre appel. Nous le regrettons sans autre
commentaire.
Pour le Bulletin N° 5, il demeure entendu que nous accueillerons volontiers
les suggestions ou travaux de nos camarades, sous réserve qu’ils se
rapportent au sus traité et qu’ils soient dépouillés de toutes considérations
subjectives.
Quant à ceux qui nous ont aidés, qu’ils reçoivent ici les vifs remerciements
de la Commission du Bulletin. Une fois encore ils ont servi, bénévolement,
et l’AMICALE leur en est Profondément reconnaissante.
I ère PARTIE
Juin 1940 -Novembre 42
Dans cette première partie, nos lecteurs trouveront l’exposé de la situation
de nos services de Contre – Espionnage en AFN en Juin 1940.
Ils verront ensuite leur évolution au cours des années 1941 et 1942, et leur
rôle dans la Libération de l’A.F.N.
Enfin nous illustrerons le récit de ce que fut cette période par la publication
des « souvenirs » que certains de nos camarades nous ont fait parvenir.
Au cours de cet exposé, comme d’ailleurs de celui qui paraîtra dans le
Bulletin N’ 5, l’Afrique du Nord sera considérée en elle-même, et aussi, et
surtout, en fonction de la part qu’elle a prise dans Notre DELIVRANCE.
I / Situaton du C.E. de l’A.F.N. en juin 1940
Depuis 1937, l’Etat-Major de l’Armée (Service de Centralisation des
Renseignements – SCR) (1) s’était efforcé d’ implanter en AFN, comme dans la
Métropole, une organisation de Contre – Espionnage à la mesure de l’effort de
recherche allemand et italien.
(1)Le
Contre – Espionnage de la DEFENSE NATIONALE, dirigé par le Colonel SCHLESSER
(adjoint : Cne PAILLOLE) constituait l’une des branches du …
Category: Archives du site,Général Guy Schlesser,Général Louis Rivet,Serment de Bon-Encontre 29 octobre 2021
…. Le 25 juin 1940, autour du monument aux morts de Bon-Encontre, les personnels du 2 bis se recueillent longuement. De sa voix sourde le colonel Rivet, le patron, parle. Il trace le devoir de chacun : lutter contre l’envahisseur. Tous en font le serment.
Voici ce qu’en a écrit le colonel Paillole (1)
« …. Rivet nous rejoint le 21 juin vers 20 heures à Bazas. Abattu, il décrit l’atmosphère déprimante de Bordeaux où se sont repliés le Président de la République et le gouvernement
….- N’attendez pas plus de quarante-huit heures ici. Les conditions d’armistice seront très dures. Je crains que vous soyez dans la zone que va occuper la Wehrmacht. – S’il n’y a aucune possibilité de nous embarquer à Bordeaux pour gagner l’Afrique, nous essaierons Port-Vendres, Marseille ou Toulon. Sinon nous n’aurons pas d’autre solution que de poursuivre clandestinement notre combat.
Le lendemain 22 juin 1940, à 18 heures, l’armistice est signé avec les Allemands. Il sera effectif après la conclusion de l’armistice en cours de discussion avec les Italiens. La clause dissolvant nos services est confirmée. Un silence de mort règne dans notre cantonnement.
Dans un bureau voisin soudain s’élève une voix : … « L’honneur, le bon sens, l’intérêt de la Patrie commandent à tous les Français libres de continuer le combat, là où ils seront et comme ils pourront … » C’est de Gaulle qui de Londres exprime et endurcit notre résolution prise la veille à Bazas : continuer là où nous serons et comme nous pourrons.
– Rejoignez-moi demain au petit séminaire de Bon-Encontre, à la sortie d’Agen vers Moissac, nous enjoint Rivet. …. Nous arrivons au petit séminaire le 23 juin vers 13 heures. …. Le 25 juin 1940, l’armistice est signé avec l’Italie. Pétain parle aux Français : le drame est consommé.
Autour du monument aux morts de Bon-Encontre, nous nous recueillons longuement. De sa voix sourde Rivet nous parle. Il trace le devoir de chacun : lutter contre l’envahisseur. Nous en faisons le serment. … Il faut faire vite. Dans le réfectoire du séminaire de Bon-Encontre, nos visages encore bouleversés par la cérémonie au monument aux morts, traduisent l’humiliation et la révolte.
Rivet reprend la parole. – Notre destin ne s’arrête pas là. Tirée de l’anesthésie par la brutalité du drame, la France perçoit dans sa chute le début d’un règlement de comptes. C’est l’heure du redressement. Un calcul trop savant, l’obsession du schéma (2) ou une étourderie inespérée ont laissé au vaincu du moment une portion de territoire, avec l’Afrique française et un noyau d’armée.
A qui fera-t-on croire que cette armée d’armistice se résignera plus docilement à la honte que la Reichswehr en 1918 ? Nous écoutons en silence ces mots qui traduisent ce que nous ressentons.
Rivet poursuit : – Soyez sûrs que cette armée offrira à la dissidence de nos Services de renseignements et de contre-espionnage la couverture et l’appui qu’en d’autres temps la Reichswehr a donnés au Nachrichtendienst. Ceux qui comme nous peuvent se battre ne doivent pas attendre. Notre action doit se poursuivre, invisible et secrète. Aucune autre attitude n’est concevable.
Quelques semaines plus tard
…. « … Rivet nous rassure : – La position de Weygand est claire : la guerre continue. L’armistice n’est qu’une suspension d’armes. Il m’a dit textuellement :« Quoi qu’il puisse advenir, la ligne de conduite de vos services, comme celle de l’Armée, implique que l’Allemagne doit être traitée en ennemie et l’Angleterre en alliée. »
…. Il (le colonel Schlesser) m’écoute décrire notre retraite et les méthodes offensives de l’Abwehr.
– C’est nous qui devions faire cela ! Nous avons déclaré la guerre sans savoir ni vouloir la faire. Pour aller au secours de la Pologne, nous sommes restés sur place !
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Au cours du Congrès 1973 à Paris, les Anciens des Services Spéciaux membres de l’Amicale effectuent un ultime pèlerinage au 2 bis. Avenue de Tourville, pour les locaux du P.C. du Service de Renseignement et de Contre-Espionnage de 1932 à 1940, avant que les bâtiments du 2 bis ne disparaissent.
Bref rappel historique à propos du Service de Renseignement et de Contre-Espionnage Français.
C’est en 1932 que ce Service a quitté son ancien P.C. au 175, rue de l’Université pour s’installer au 2 bis de l’Avenue de Tourville
L’ organisation du Service a la veille de la guerre de 1939 :
Au rez-de-chaussée : Le Chef de Service : Colonel RIVET et son Adjoint : Lieutenant-Colonel MALRAISON. Administration : Colonel BERGEAT, puis Commandant MARANDEY.
Sections Géographiques du S.R. :
Section Allemagne : Commandant PERRUCHE, puis Commandant NAVARRE, Capitaines GASSER, BURLEREAU, MERCIER.
Section U.R.S.S. : Commandant JOSSE, M. DELIMARSKI.
Section Midi : Commandant CURET, Capitaine LE TROTTER.
Section « NEMO »: Capitaine CAZIN D’HONONCTUN, Lieutenant LOCHARD.
Section M.G./Avia :
– Branche M.G. : Commandant BROCHU, Lieutenant POITOU.
– Branche Avia : Commandant FERRAND, puis Lieutenant-Colonel RONIN.
Au ler Etage : Le Contre-Espionnage (S.C.R.) : Chef : Commandant SCHLESSER. et son Adjoint : Capitaine PAILLOLE.
Section Allemande : Capitaine BONNEFOUS, Lieutenants ABTEY et DARBOU.
Section Italienne : Capitaines OLLE LAPRUNE, et BRUN.
Section « Sécurité » : Capitaine DEVAUX
Points Sensibles : Capitaine POMMIES.
Encres sympathiques : DEVAUX (Daniel). Capitaine ARNAUD.
Section « Menées Révolutionnaires »
Commandant SERRE, Capitaine JACQUOT.
(Cette Section sera détachée au Cabinet du Ministre de la Guerre )
Le Chiffre :
Commandant BERTRAND.
Courriers extérieurs :
Le P.C. du 2 bis actionnait 7 Postes sur le territoire national et de nombreux Postes à l’étranger (Attachés militaires adjoints). Les Postes sur le territoire national étaient :
1° Le Poste de LILLE ou Bureau d’Etudes du Nord-Est (BENE). Chef : Commandant DARBOU. Adjoint : Capitaine BERNIER. Officier C.E. : Capitaine BERTRAND.
En 1939, ce Poste allait être renforcé par plusieurs Officiers dont le Lieutenant-Colonel Robert DUMAS, auteur de la série des « Capitaine BENOIT » et le Lieutenant RIGAUD.
2° Le Poste de METZ ou Bureau d’Etudes Régionales Militaires (B.R.E.M.). Chef : Colonel MANGES, puis Colonel KUNMUNCH. Adjoint : Commandant du CREST de VILLENEUVE.
S.R. : Capitaine LAFON. C.E. : Lieutenant DOUDOT, M. KLEIN.
3° Le Poste de BELFORT ou Service des Communications Militaires ( S.C.M. ).
Chef : Commandant LOMBARD. Adjoint : Capitaine SEROT.
C.E. : Capitaine HUGON, M. JOURDEUIL.
4° MARSEILLE
Chef : Commandant BARBARO.
C.E. : Capitaine GUIRAUD- (Georges HENRY).
Antenne de Nice : Capitaine GALLIZIA.
5° TOULOUSE (créé en 1937).
Chef : Commandant LULLE DES JARDINS.
C.E. : Capitaine d’HOFFELIZE (DOBRE).
6° ALGER
Chef : Commandant DELOR.
7° TUNIS
Chef : Commandant NIEL.
Les Renseignements collectés par le « 2 bis » étaient trans…
Category: Documents PDF,Général Guy Schlesser,Général Louis Rivet 29 octobre 2021 Document PDF : plusieurs jours avant la mobilisation de 1939 dans le PC de Guerre du cinquieme Bureau (nouvelle appellation du deuxieme Bureau SR-SCR Chateau Pereire pres de la Ferté-sous-Jouarre. Sont restées a Paris, 2 bis avenue de Tourville, les quelques archives indispensables aux chefs de nos services (Rivet- Schlesser et …
Category: 1940-1942,2ème Guerre Mondiale (1939-1945),Extraits de bulletin,Général Guy Schlesser,Général Louis Rivet,Serment de Bon-Encontre,Services français 29 octobre 2021 Après le choc de la défaite française, les services spéciaux se recueillent longuement le 25 Juin 1940 autour du monument aux morts de Bon-Encontre. Le colonel Rivet trace le devoir de chacun : poursuivre le combat dans la clandestinité. Tous en font le serment.
Voici ce qu’en a écrit le colonel Paillole (1)
«Rivet nous rejoint le 21 juin vers 20 heures à Bazas. Abattu, il décrit l’atmosphère déprimante de Bordeaux où se sont repliés le Président de la République et le gouvernement
– N’attendez pas plus de quarante-huit heures ici. Les conditions d’armistice seront très dures. Je crains que vous soyez dans la zone que va occuper la Wehrmacht. – S’il n’y a aucune possibilité de nous embarquer à Bordeaux pour gagner l’Afrique, nous essaierons Port-Vendres, Marseille ou Toulon. Sinon nous n’aurons pas d’autre solution que de poursuivre clandestinement notre combat.
Le lendemain 22 juin 1940, à 18 heures, l’armistice est signé avec les Allemands. Il sera effectif après la conclusion de l’armistice en cours de discussion avec les Italiens. La clause dissolvant nos services est confirmée. Un silence de mort règne dans notre cantonnement.
Dans un bureau voisin soudain s’élève une voix : « L’honneur, le bon sens, l’intérêt de la Patrie commandent à tous les Français libres de continuer le combat, là où ils seront et comme ils pourront » C’est de Gaulle qui de Londres exprime et endurcit notre résolution prise la veille à Bazas : continuer là où nous serons et comme nous pourrons.
– Rejoignez-moi demain au petit séminaire de Bon-Encontre, à la sortie d’Agen vers Moissac, nous enjoint Rivet. Nous arrivons au petit séminaire le 23 juin vers 13 heures. Le 25 juin 1940, l’armistice est signé avec l’Italie. Pétain parle aux Français : le drame est consommé.
Autour du monument aux morts de Bon-Encontre, nous nous recueillons longuement. De sa voix sourde Rivet nous parle. Il trace le devoir de chacun : lutter contre l’envahisseur. Nous en faisons le serment. … Il faut faire vite. Dans le réfectoire du séminaire de Bon-Encontre, nos visages encore bouleversés par la cérémonie au monument aux morts, traduisent l’humiliation et la révolte.
Rivet reprend la parole. – Notre destin ne s’arrête pas là. Tirée de l’anesthésie par la brutalité du drame, la France perçoit dans sa chute le début d’un règlement de comptes. C’est l’heure du redressement. Un calcul trop savant, l’obsession du schéma (2) ou une étourderie inespérée ont laissé au vaincu du moment une portion de territoire, avec l’Afrique française et un noyau d’armée.
A qui fera-t-on croire que cette armée d’armistice se résignera plus docilement à la honte que la Reichswehr en 1918 ? Nous écoutons en silence ces mots qui traduisent ce que nous ressentons.
Rivet poursuit : – Soyez sûrs que cette armée offrira à la dissidence de nos Services de renseignements et de contre-espionnage la couverture et l’appui qu’en d’autres temps la Reichswehr a donnés au Nachrichtendienst. Ceux qui comme nous peuvent se battre ne doivent pas attendre. Notre action doit se poursuivre, invisible et secrète. Aucune autre attitude n’est concevable.
Quelques semaines plus tard Rivet rassure : “La position de Weygand est claire : la guerre continue. L’armistice n’est qu’une suspension d’armes. Il m’a dit textuellement :« Quoi qu’il puisse advenir, la ligne de conduite de vos services, comme celle de l’Armée, implique que l’Allemagne doit être traitée en ennemie et l’Angleterre en alliée. “
Le colonel Schlesser écoute Paillole décrire la retraite française et les méthodes offensives de l’Abwehr.
– C’est nous qui devions faire cela ! Nous avons déclaré la guerre sans savoir ni vouloir la faire. Pour aller au secours de la Pologne, nous sommes restés sur place !
Gravement il ajoute : – Il n’y a plus d’autre solution que de rassembler ce qui nous reste de forces pour les jeter dans la bataille lorsque les Anglais et les Américains seront en état de la déclencher en France. C’est l’idée de Weygand. C’est sans doute celle du Maréchal. Il faut les aider à la mettre en oeuvre….
(1) SERVICES SPÉCIAUX 1935-1945
(2) Une carte circulait en Allemagne en 1939 donnant les limites des débordements hitlériens en Europe.On y voyait figurer la « ligne de démarcation » en France !
Category: 1800-1900,1992-2000,Affaire Amiral Darlan,Affaire Dreyfus,DCRI / DST,Extraits de bulletin,Général Guy Schlesser,Général Louis Rivet,Services français 29 octobre 2021 1871-juin-08 Création au Ministère de la Guerre d’un service chargé de « renseigner sur les desseins et les opérations de l’ennemi ».
En 1872 Un service Militaire de Contre-espionnage est créé au Ministère de la Guerre.
1876-juin-08 Création de la Section de “Statistiques et de reconnaissances Militaires”. avec rattachement au deuxième Bureau de l’armée.
1886-avril-18 Loi pénale sur la répression de l’espionnage. (Général Boulanger).
1887-janvier-01 Instruction relative à l’Organisation du SR en temps de Guerre.
1894-octobre Affaire Dreyfus. Le capitaine Dreyfus, est victime d’une manipulation montée par un officier du 2ème Bureau dirigé par le colonel Sandherr.
1899-mai-05 Alors que cette affaire divise la France sur les plans politique et militaire, le gouvernement décide de confier le contre-espionnage au ministère de l’Intérieur. Le service de renseignements de l’état-major est supprimé et est créé le Service de surveillance du territoire (SST), rattaché à la Sûreté générale (SG), officiellement chargée de la traque des espions étrangers sur le sol national. Le contre-espionnage est à la charge des commissaires spéciaux de la Sûreté. Une petite section de renseignements est maintenue au sein de l’état-major, mais elle n’a aucune activité en matière de contre-espionnage, celui-ci restant du ressort de la Sûreté.
1899-septembre-15 Dissolution de la Section de statistiques, qui devient une section du deuxième Bureau. En 1906 Georges Clemenceau, devient président du Conseil tout en conservant le portefeuille de l’Intérieur. Le commissaire Célestin Hennion est nommé à la tête des brigades mobiles chargées d’enquêter sur les affaires spéciales de police judiciaire et de contre-espionnage. Ces unités sont baptisées « brigades du Tigre », surnom de Clemenceau.
1907-février-02 Le 2ème Bureau de l’état-major redevient opérationnel et récupère une partie des missions de contre-espionnage dont il avait la charge avant l’affaire Dreyfus. Sous la direction du général Charles-Joseph Dupont, le 2ème Bureau travaille avec l’Intérieur, en particulier avec les brigades mobiles du commissaire Hennion (spécialisées dans le contre-espionnage), au sein desquelles ont été intégrés les commissaires des frontières.
1911-août-31 La répression de l’espionnage est confiée au Contrôle général des services de recherche Judiciaire qui supervisait les brigades mobiles.
En 1913 Reconnaissance officielle d’une mission de contre-espionnage extérieur dévolue aux autorités militaires. La répartition se fait comme suit : Au Ministre de la Guerre, le contre espionnage extérieur. Au Ministre de l’intérieur, la surveillance des frontières et la répression .
1915-mai-28 Création d’une Section de Centralisation du Renseignement (SCR), sous l’autorité du Commandant Ladoux. Rattachée au 2ème Bureau de l’état Major, qui centralise les actions des bureaux centraux de renseignement (BCR). L’ensemble sous l’autorité d’un 5ème Bureau.
1917-avril Passage de la SCR sous l’autorité de la Section de renseignements (SR). 1918-février-12 Un commissariat à la sûreté nationale placé sous l’autorité du président du conseil est chargé de la police criminelle, des renseignements généraux et du contre-espionnage. On y trouve : – le SR chargé de la recherche des informations et le SCR chargé de la centralisation du renseignement et du contre-espionnage (deuxième Bureau SR-SCR). Le personnel est formé d’une équipe réduite d’officiers de contre-espionnage spécialisés dépendant du ministère de la guerre, et de policiers chargés de l’arrestation des suspects et des enquêtes judiciaires. – Une section archives et fichier – Une section consacrée à la propagande révolutionnaire (PR). En 1924 Création de la police de l’Air.
En 1927 Réglementation de la police de la colombophilie.
1934-janvier-26 Vote de la Loi sur la répression de l’espionnage.
1934-avril-28 Transformation de la Direction Générale de la Sûreté Générale, en Direction Générale de la Sûreté nationale, avec un poste de contrôleur général chargé du contre-espionnage. (ST)
1935-mars-01 Rattachement de la ST à la nouvelle direction de la police du territoire et des étrangers avec des missions de police de l’Air, de TSF et de colombophilie.
1936-juin Le colonel Louis Rivet remplace le colonel Roux à la tête du Service des renseignements et du Service de centralisation des renseignements (CE) commandé par le commandant Guy Schlesser – Le service est installé au 2 bis avenue de Tourville ( Paris ).
1937-mars-09 La surveillance du territoire devient un service de police autonome, disposant de moyens propres.
1937-mars-12 Décision n°1800. Définition et constitution de Bureau central de Renseignements (BCR). Création au sein de la SCR d’une section consacrée à la défense préventive .
1939-juillet-29 A l’initiative du Service de renseignement de l’Armée, une charte du contre-espionnage est établie et un décret-loi refond, en un texte unique incorporé dans le Code Pénal (article 75 et suivants), toutes les dispositions antérieures, répressives de 1810, 1886 et 1934.
Puis se produisent la débâcle, l’effondrement de toutes les structures, ce qui conduira les parlementaires à faire appel au Maréchal Pétain, qui demandera l’Armistice.
1940-juin-24 Près d’Agen, dans la cour du Séminaire de Bon-Encontre, le colonel Rivet, le capitaine Paillole et les cadres du contre-espionnage font serment de poursuivre dans la clandestinité la lutte contre les services spéciaux ennemis. Ils bénéficieront de l’appui du général Weygand, pour réaliser les structures adaptées à cette lutte. Seront ainsi créés: – « L’entreprise des Travaux Ruraux (T.R.) », avec l’appui du Génie rural, qui sera la couverture du contre-espionnage clandestin offensif et dont la direction est confiée au capitaine Paillole. – Les Bureaux des Menées Antinationales, organisme officiel dont la justification est admise par les autorités allemandes dans la convention d’armistice afin d’assurer la protection de l’Armée d’Armistice. Ce service est en fait la couverture du CE clandestin (T.R.) et lui servira de soutien; ce service sera confié au Lieutenant-colonel d’Alés. – Parallèlement les cadres du SR prêtent serment le même jour, et le SR Guerre, dirigé par le Lieutenant-colonel Perruche, s’installe à Royat. – Le SR Air entre aussi en clandestinité sous les ordres du colonel Ronin.
Ainsi, le Service de renseignement « traditionnel » , sous l’impulsion particulière du général Weygand et de son chef , le colonel Rivet, va continuer le combat en changeant de structures, de noms, et de chefs, selon les circonstances; seule sa mission de lutte contre l’occupant ne changera pas.
1940-juillet-01 A Londres, le général De Gaulle nomme le capitaine Dewavrin dit « Passy » , chef de son 2ème Bureau, à Duke Street. Cette entité deviendra le Bureau Central de Renseignement et d’Action Militaire en 1942 (BCRAM), puis le Bureau Central de Renseignement et d’Action, le célèbre BCRA, en juillet 1942.
1941-juin-01 La surveillance du territoire est dirigée par le contrôleur général Castaing. Mais la haute direction est confiée par l’Amiral Darlan au capitaine de vaisseau Rollin.
1941-août-18 Création par l’Amiral Darlan du Centre d’Information Gouvernemental (CIG) pour coiffer les activités des trois SR.
1941-septembre-14 L’amiral Darlan et son ministre de l’intérieur Pierre Pucheu redonnent les pouvoirs de police du contre-espionnage aux autorités civiles, affranchissant ainsi la ST de la tutelle des BMA. Le Gouvernement de Vichy va tout faire pour contrôler, limiter et si possible neutraliser l’activité contre-espionnage menée par les « Travaux Ruraux », qui compliquent ses relations avec la puissance occupante. Le capitaine de vaisseau Rollin emploiera ses commissaires de police « spéciaux » pour contrôler les activités anti-allemandes menées par les T.R. en Zone Libre.
1941-décembre-16 A Londres – Dewavrin (Passy) crée une section de CE, confiée au lieutenant Warin (Wybot) ancien du BMA de Marseille.
1942-janvier-17 A Londres, création du Bureau Central de Renseignement et d’Action Militaire (BCRAM). Il comprend : – la section action/militaire (R.Lagier, D.Cordier, F.Scamaroni) – la section renseignement (A.Manue) – la section documentation et diffusion (DD) – la section d’études et de coordination (SEC), (créée en mars 1942 M.Duclos).
1942-août-24 Dissolution des BMA et création d’un Service de la Sécurité Militaire (SSM) confié au commandant Paul Paillole. La direction du T.R. est alors assurée par le capitaine Lafont , alias Verneuil.
1942-novembre-10 A Alger, création de la Direction des Services de Renseignement et de Sécurité Militaire. (DSR-SM).
1943-janvier-04 A Alger, cette création (DSR-SM) devient opérationnelle, sous l’autorité de P. Paillole.
1943-avril Intégration de la DSR-SM, dans une Direction des services spéciaux du Général Ronin (DGSS) avec le BCRA-A.
1943-mai La SM devient Direction de la Sécurité militaire, (DSM) chargée du contre-espionnage et ayant autorité sur les réseaux TR et SM Précurseurs de France occupée. (la ST lui est aussi rattachée).
1943-septembre-04 A l’initiative du commandant Paul Paillole, création de la Sûreté aux Armées.
1943-novembre-27 Rapprochement politique entre le général de Gaulle et le général Giraud – Décret du comité français de Libération nationale créant une Direction Générale des Services Spéciaux (DGSS). Dirigée par Jacques Soustelle. C’est la Fusion du BCRA / SR / CE, qui se fera dans la douleur, et amènera la démission du colonel Rivet.
1944-avril-24 Décision n° 8000 du général de Gaulle, consacrant la compétence exclusive du CE à la DSM au sein de la DGSS. Le contre-espionnage ne relève plus de l’autorité militaire, mais via la DGSS, de celle du chef du GPRF. Le commandant Paillole est confirmé dans ses fonctions et ses responsabilités par le général de Gaulle. Le rôle de la sécurité militaire lors de la libération fut entériné par un protocole d’accord établi entre le commandant Paillole , directeur de la Sécurité Militaire et le 2ème Bureau du haut commandement allié ( SHAEF). « Dans les régions libérées, la responsabilité des activités de contre espionnage sera exercée par l’autorité militaire française (SSM) qui reconstitue ses Bureaux de Sécurité Militaire (BSM). Les noyaux de ces bureaux existent déjà dans le service de Sécurité Militaire Précurseur qui a été établi en France (SSMP). Cet accord avec le Haut commandement allié négocié par Paul Paillole à Londres à la fin d’avril 1944, fut considéré par le Général de Gaulle comme un élément très important pour le rétablissement de la souveraineté française dans les territoires libérés et par conséquent, le renoncement des Américains à l’A.M.G.O.T..
1944-octobre-23 Suppression de la DGSS.
1944-novembre-06 La Direction Générale des Services Spéciaux (DGSS) , dirigée par Jacques Soustelle devient Direction Générale des Etudes et des Recherches.(DGER).
1944-novembre-16 Création de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) – Roger Wybot.
1944-novembre-17 L’ex DSM est divisée en deux structures différentes. – La DGER incorpore l’organisation T.R., pour former le noyau de son service de contre-espionnage extérieur (Le colonel Chrétien, puis le lieutenant-colonel Lafont deviendront successivement chefs du service de contre-espionnage de la DGER, puis du SDECE ), – Un nouveau service de sécurité militaire constitué au sein du ministère des Armées regroupant les branches Guerre, Marine et Air, va constituer la sécurité des Forces Armées, le colonel Labadie devenant le patron de ce nouveau service.
En désaccord avec ce démembrement, (séparation du contre-espionnage offensif du contre-espionnage préventif) estimant qu’il ” rompt l’unité du contre-espionnage telle qu’il l’a toujours conçue ” le commandant Paul Paillole démissionna de ses fonctions.
1944-novembre-22 Un arrêté D.8017/SN/ST, non publié, définit les attributions de la DST.
1945-avril-19 le colonel Passy reprend le contrôle de la DGER. Début 1946, Passy réorganise le Service qui devient Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage (SDECE) , appellation qui restera jusqu’en 1982, avec plusieurs Directeurs.
1982-avril-04 le SDECE est remplacé par la nouvelle Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), par décret paru au JO. La direction en est d’abord confiée à Pierre Marion, puis à l’Amiral Lacoste… et ensuite à d’autres Directeurs.
2008-juillet-01 Création de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur ( DCRI ). Décret n° 2008-609. Cette nouvelle Direction regroupe Ex-DST et Ex-DCRG.
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