Exposition “Les plans secrets du Débarquement” de 1944

Le délégué Ile-de-France a représenté l’AASSDN  le 22 mai 2024 à l’Hôtel de Lassay, à l’invitation de Madame Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale à l’inauguration de l’exposition « Les plans secrets du Débarquement », à partir des archives du colonel Passy.  

Parmi les personnalités présentes, madame la Secrétaire d’Etat Patricia Mirallès, chargée des Anciens combattants et de la mémoire, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des Armées, monsieur Nicolas Lerner directeur général de la Sécurité extérieure ; Monsieur l’ambassadeur Emié était également présent.

Dans son discours d’ouverture, madame Braun-Pivet a tenu à rendre particulièrement hommage aux combattants de l’ombre qui avaient suivi l’appel de général de Gaulle, André Dewavrin qui prit pour nom de guerre celui de « colonel Passy », Maurice Duclos étant « Saint-Jacques », Alexandre Beresnikoff était « Corvisart ». Elle également salué leurs descendants présents à l’exposition.

La DGSE avait accepté de confier, le temps de cette exposition, l’un de ses trésors patrimoniaux : une machine Enigma, unique en son genre, fabriquée par les Français à partir des plans dérobés aux Allemands. Toujours parmi les objets exposés, la chevalière en or du colonel Passy, qui porte les initiales AD : celles de son vrai nom, André Dewarin, qui étaient également celles de son identité fictive, Antoine Dubocq, antiquaire à Neuilly.

Madame Yaël Braun-Pivet a tenu a rappeler qu’elle était petite-fille d’un réfugié originaire de Pologne qui s’engagea dans la Légion étrangère en 1939 pour défendre la France, puis qui rejoignit la Résistance. 

Discours de Madame Yaël Braun-Pivet
Passeport et identités du Commandant Passy
Note du Général de Gaulle au Commandant Passy
Exemplaire de la Machine Enigma
Pain d’explosif TNT



Histoire des services secrets de la France libre : Le bras armé du général de Gaulle

Dès juin 1940, une poignée de Français choisissent de continuer le combat depuis Londres sous les ordres du général de Gaulle. Mais la poursuite de la guerre est un pari audacieux quand manquent les moyens humains, financiers et matériels. Tout est à inventer, ou presque. C’est dans cet esprit que le colonel Passy organise le Bureau central de renseignements et d’action (BCRA). Son objectif est triple. D’abord, recueillir des renseignements sur ce qui se passe en France. Puis, très vite, soutenir la lutte de ceux qui ont choisi de résister en métropole, exploiter leur potentiel militaire et enfin, bon gré mal gré, leur imposer la tutelle de l’homme du 18 Juin.

Grâce à des archives exceptionnelles (celles du BCRA en France, celles du SOE en Angleterre et celles de l’OSS aux Etats-Unis), cet ouvrage retrace l’aventure de personnages hors du commun qui ont marqué de leur empreinte l’histoire des services secrets de la France libre : le colonel Passy, le colonel Rémy, Jean Moulin, Pierre Brossolette, Roger Wybot (futur patron de la DST), André Manuel, Pierre Fourcaud ou Honoré d’Estienne d’Orves. Il nous entraîne au coeur de ces services et met en lumière leurs relations avec le Général, mais aussi leurs rapports souvent tumultueux avec leurs partenaires britanniques et américains. A travers de multiples informations inédites et des documents jusque-là inaccessibles au public, il démonte la légende noire qui a parfois occulté le formidable apport du BCRA à la victoire alliée et nous fait découvrir toutes les facettes de son rôle dans la lutte pour la Libération de la France.

Commentaire :
Très beau livre écrit en collaboration avec le Ministère de la Défense – DMPA-DGSE sur “ le bras armé du Général de Gaulle ” comportant une
magnifique iconographie et de nombreuses reproductions de documents.




Hommage à Dewavrin, alias Colonel Passy

Je ne l’avais pas revu depuis de longues années. Victime de graves atteintes vasculaires, il évitait les contacts extérieurs. J’ai ressenti péniblement sa mort, le 21 décembre 1998. C’est la dernière pièce maîtresse du BCRA qui s’écroule et avec elle c’est une page de notre histoire secrète qui se tourne, sans qu’il ait pu, ou voulu, en écrire toutes les vérités.

Contrairement à ce que nombre d’historiens ou journalistes ont laissé entendre, les ” rivalités ” de façade entre les services traditionnels et ceux de Londres, n’ont jamais empêché, sur le champ de bataille clandestin, une complémentarité d’efforts et une solidarité de tous les instants.

Je sais les sournoises rumeurs propagées, les accusations gratuites et infâmantes, parfois colportées tendancieusement, pour nuire à nos anciennes maisons, sans pour autant donner du prestige au BCRA.

Maintes fois j’ai regretté que Passy, lui-même, prête une oreille à ces mensonges et n’ait pas vérifié la valeur de ses sources d’information ni cherché à mieux connaître nos rigoureuses attributions.

Je l’ai rencontré pour la première fois à Londres entre la Noël 1942 et le premier de l’an 1943. Il était venu me saluer dans le bureau que l’I.S. m’avait octroyé lors de mon évasion de France.

Après s’être informé de mes intentions et offert d’adhérer à la France Libre avec un grade supérieur, il m’avait affirmé son désir de collaboration. Il comprenait d’autant mieux ma volonté de développer officiellement et clandestinement nos services et réseaux de sécurité et de contre-espionnage, que le BCRA n’avait rien d’équivalent à m’opposer.

Nous nous étions quittés, résolus l’un et l’autre à concrétiser nos engagements d’union. C’était sans compter avec les rivalités croissantes des Généraux Giraud et de Gaulle…

Pendant plus d’un an, nos contacts se sont éloignés. Alimentés par les rumeurs imbéciles et partisanes, ils ont pris des allures parfois conflictuelles à Alger.

Ambitieux, à l’égal de son chef, le BCRA entendait affirmer une suprématie qui ne justifiait ni sa compétence en matière de Renseignement, ni le savoir-faire de ses composants.

Il fallut la diplomatie de Frenay et la souplesse de Soustelle pour mettre un frein au déchaînement des passions et aboutir à une sorte de fusion qui ruina la santé de notre patron, le Général Rivet.

Après la libération de notre Patrie, nous nous sommes ouverts de tout cela, Passy et moi. Certes mon camarade ne niait plus la valeur du professionnalisme de nos cadres. La preuve en est qu’éphémère patron du S.D.E.C.E., il fit appel à mes compagnons pour tenir les commandes de cette nouvelle organisation.

Pas davantage, il ne niait la qualité du travail de recherche et de sécurité de nos anciennes maisons, avant et pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Il nous ” reprochait ” notre trop grande bienveillance à l’égard de nos alliés britanniques et nous soupçonnait d’avoir intrigué pour diminuer l’influence du BCRA à leurs yeux.

Pensées médiocres, surprenantes chez cet homme intelligent, cultivé, méthodique dont l’action courageuse et obstinée a aidé à surmonter les désordres de la Résistance pour contribuer aux succès des opérations de libération de notre territoire.

A la fin des années quarante, il dut quitter les Services Spéciaux dans le fracas de scandales moraux et financiers. Trop vite sans doute, car, visionnaire avisé, il avait compris la nécessaire évolution des Services Secrets en fonction d’une conjoncture nouvelle et leur indispensable adaptation aux méandres variés de notre Défense.




Les services secrets du général de Gaulle : Le BCRA, 1940-1944

Quelles furent les véritables relations du général de Gaulle avec le Bureau Central de Renseignement et d’Action? Quels furent le rôle exact et l’influence de ce service pendant la Seconde Guerre mondiale? Le B.C.R.A mérite-t-il la légende noire qui l’accompagne?

Pour une poignée de Français, la guerre ne s’arrête pas avec l’armistice de 1940. Mais la continuer est un pari audacieux quand manquent les moyens humains, financiers et matériels. Tout ou presque est à inventer. C’est dans cet esprit qu’à Londres le colonel Passy organise le Bureau central de renseignement et d’action (BCRA). Son objectif est triple: recueillir des renseignements sur ce qui se passe en France, soutenir les résistants de l’intérieur dans leur combat, puis imposer à ceux-ci une tutelle souvent fort mal acceptée.

Grâce à des fonds d’archives exceptionnelles – 600 cartons du BCRA, celles du SOE britannique et de l’OSS américaine –, Sébastien Albertelli retrace l’aventure de ces personnages hors du commun : le colonel Passy, le colonel Rémy, Jean Moulin, Pierre Brossolette, Roger Wybot (futur patron de la DST), André Manuel, Pierre Fourcaud ou Honoré d’Estienne d’Orves. Il détaille les relations compliquées et fluctuantes entre le général de Gaulle et les services secrets, étudie les rapports tumultueux du BCRA avec les Anglais ou les Américains et démonte la légende noire qui s’est tissée autour du BCRA.

Son travail minutieux, qui fourmille d’informations inédites, permet de comprendre comment la toile d’araignée des services spéciaux français a mené la lutte contre les Allemands et Vichy.

La thèse dont ce livre est issu a reçu le Prix Philippe Viannay – Défense de la France, décerné par la Fondation de la Résistance. Sébastien Albertelli, agrégé et docteur en histoire, a participé au Dictionnaire de la Résistance et au Dictionnaire De Gaulle.