Extrait du Bulletin : Réseaux militaires et BMA
Par le Colonel Paul PAILLOLE
CETTE SACRÉE VÉRITÉ
Soucieux de dissiper bien des malentendus, des confusions et des jugements sommaires, hâtifs et souvent partiaux formulés à propos de l’action clandestine menée par les services spéciaux militaires de juin 1940 à la fin de l’année 1942, le Colonel Paillole nous livre ici le témoignage vivant de cette époque si contrastée, si controversée aussi et fait sortir de la nébuleuse des premières années de la résistance, le rôle joué par ses camarades et le sacrifice de nombre d’entre eux.
C’est encore et toujours la présentation inexacte, incomplète de l’opposition des militaires à l’oppression nazie de 1940 à 1942 qui m’incite à revenir sur un sujet que j’ai maintes fois traité. Je supporte mal l’image confuse qui est donnée de leur résistance et l’exploitation malveillante qui en résulte. Nous avons, moi le premier, notre part de responsabilité dans cet état de fait: trop de timidité, d’humilité, mais aussi et surtout, en face des exigences de l’HISTOIRE, une conception étriquée du devoir de réserve, pas toujours exempte de suffisance. Je serais satisfait si l’exposé qui va suivre limité au travail de nos réseaux clandestins et des Bureaux Menées Antinationales (B.M.A.) permettait une vue plus claire, une compréhension plus complète et juste de leurs rôles et actions respectives.
Les militaires dans la résistance de 1940 à 1942 N’en déplaise aux irréductibles détracteurs de l’armée et à leurs complices médiatiques, il est désormais établi que les premiers actes de résistance à l’occupant, fin 1940, sont pour la plupart d’initiatives militaires.
On peut les classer schématiquement en trois groupes: – L’opposition à l’ennemi mais aussi au pouvoir de Vichy. La plus salutaire pour la FRANCE fut celle du Général de Gaulle. Elle reste dans l’HISTOIRE, le symbole du patriotisme et de l’honneur. Il y en eut d’autres diversement développées, la plus marquante étant celle de mon ancien de Saint-Cyr et ami Henri Frenay.
– Les réseaux clandestins issus du 5e Bureau de l’E.M.A.. Ils vont poursuivre leurs missions de recherche et de contre-espionnage contre l’Axe en marge des autorités vichyssoises.
– La résistance de l’armée de l’armistice orientée par les premiers chefs, Weygand, Frère, Verneau, du Vigier, Baril, etc.. dans un esprit de revanche et la préparation en secret d’une participation aux opérations alliées de libération. Ainsi naquirent dans les zones libres (métropole et A.F.N.) des institutions plus ou moins confidentielles et éphémères : camouflage du matériel (C.D.M.), mobilisation clandestine, section secrète du 2e Bureau de l’E.M.A. et Bureau des Menées Antinationales (B.M.A.). Je n’oublie pas les tribunaux militaires qui surent réprimer de 1940 à 1942 les entreprises des services spéciaux de l’Axe et de leurs auxiliaires.
Naissance et caractéristiques des réseaux militaires clandestins
Le 26 juin 1940 à 18 heures, le Colonel Rivet et les cadres du 5e Bureau de l’E.M.A. dissous, font le serment à Bon Encontre (près d’Agen) de poursuivre en secret leur contrat. Le même jour à Brax (près de Toulouse) le personnel de ce 5e Bureau fait le même serment en présence du Colonel Malraison, adjoint du Colonel Rivet. Le 27 juin 1940, nous tirons les premières conséquences de cette résolution:
1 – La poursuite de la lutte est en opposition aux clauses de l’armistice. Elle exigera une organisation et des actions secrètes, hors des institutions officiel les. Elles seront indépendantes d’elles.
2 – Secret et sécurité imposent un cloisonnement rigoureux entre nos spécialistes: renseignement proprement dit, contre-espionnage, sécurité. C’est l’éclatement de nos services …
Memorial – biographies Ea-Ez
Édouard, Ignace
Pseudonyme: PLANTAGENET
Né le 11 mars 1892 à Bruxelles (Belgique) de Alphonse Engel et de Marie Engel Épouse Jeanne Engel Profession: journaliste Décédé le 25 décembre 1943 à Buchenwald
Réseaux: S.S.M.F./T.R., Bruno du S.R. KléberAgent P2
D’origine belge, Édouard Engel avait fait son service militaire en Belgique durant la guerre 1914-1918.
A trente -six ans, il s’était fait naturaliser français (12 décembre 1928). Il parlait le français, l’allemand, le flamand et le russe. Journaliste et directeur de journaux, il présidait le Syndicat professionnel des directeurs et éditeurs de journaux et des publications internationales “La Paix”. Il était également professeur au Collège des sciences sociales et membre du Comité national de la paix.
D’après les déclarations de son épouse, à son arrivée à Paris, il a pris contact avec les Services spéciaux de l’Armée, auxquels il va fournir des renseignements politiques et économiques (homologué agent P2 à partir du 1er juin 1941). Il dirige aussi une section de propagande et mène diverses autres activités.
Recherché par la Gestapo dès juin 1940, il doit entrer dans la clandestinité (son appartement, 4 rue César Franck, Paris XVe, a été plusieurs fois fouillé).
Arrêté le 12 octobre 1942, il est déporté à Buchenwald où il meurt le 25 décembre 1943, comme en témoigneront ses camarades Gaston Weil et Clémenceau de Vitry.
Édouard Engel, qui était chevalier de la Légion d’Honneur, officier d’Académie, chevalier de l’Ordre de Saint Pierre (Serbie), du Dragon d’Annam, de l’ordre polonais “Polonia Restituta”, officier de l’ordre de la Couronne, recevra la Médaille de la Résistance.
Références: Archives du Bureau “Résistance”
Louis, Joseph, Pierre
Pseudonyme: L’INGÉNIEUR
Né le 29 octobre 1913 à Toulouges (Pyrénées-orientales) de Pierre Esparre et de Isabelle Camo Epouse: Jacqueline Doucet Profession: ingénieur des Travaux Publics Décédé le 28 mai 1943 à Suresnes (Mont Valérien)
Réseaux: S.P. Ain 1940, Eleuthère, S.R. Air 40 (Normandie et Limoges)
Fils d’un fonctionnaire des P.T.T., Louis Esparre avait fait ses études dans des institutions tenues par des Jésuites à Toulouse, sa ville natale, et à Marseille. Licencié en droit, ayant fait l’École des Ponts et Chaussées à Paris, il devint ingénieur des Travaux Publics.
Après son service militaire dans le Génie en 1934-1935, revenu à la vie civile, il fut affecté en 1937 dans l’Orne comme ingénieur des Ponts et Chaussées.
Au début de la guerre, il obtint le grade de sous-lieutenant. Remis d’…
Extrait du Bulletin : Défaite allemande sauva la france de démembrement
Par J. WULLUS-RUDIGER
Dans l’hebdomadaire belge ” Le Phare “, notre camarade J. WULLUS-RUDIGER, ancien professeur à l’Ecole de Guerre de Bruxelles, révèle quelques aspects des ambitions de l’Allemagne hitlérienne à l’égard de la France.
M. WULLUS-RUDIGER qui fut, en mai 1940, adjoint au Chef de la Mission Militaire française près le Gouvernement belge, puis membre de notre Réseau F.F.C. ” Kléber ” a été en mesure de prendre connaissance de documents secrets allemands établissant de façon irréfutable les projets nazis relatifs au démembrement de la France.
Voici l’essentiel de ce qu’il écrit :
Peu après la conclusion de l’armistice de Compiègne de 1940, Hitler, sans en référer à son ministère des Affaires étrangères, chargea le Secrétaire d’Etat Stuckart, du ministère de l’Intérieur, de lui soumettre un projet d’annexions au détriment de la France.
Il l’avertit qu’il entendait annexer le Nord de la France jusqu’à l’embouchure de la Somme, c’est-à-dire jusqu’à Abbeville.
Cette vaste région devait constituer une province (Gau) dans laquelle serait englobée la Belgique, à l’exclusion de la province de Luxembourg (celle-ci devant faire partie avec le Grand-Duché de Luxembourg, d’une autre province allemande comprenant l’Alsace-Lorraine, dont l’annexion pure et simple avait déjà été proclamée).
D’après le plan soumis à Hitler, la nouvelle frontière allemande dans le Nord de la France allait approximativement de l’embouchure de la Somme, à la région de Nancy ; d’où elle descendait vers la frontière suisse, à hauteur de Pontarlier.
En outre, le Führer envisageait l’annexion de la Bourgogne, sous prétexte que cette région avait été colonisée jadis par la peuplade germanique des Burgondes, qui lui donna son nom.
Cette annexion connut même un début d’exécution. Himmler décida en effet, de coloniser la Bourgogne en y installant des ménages tyroliens. Mais, par la suite, il lui sembla plus urgent d’installer ces Tyroliens en Crimée ! Il déclara alors nonchalamment à Frauenfeld, le 10 juillet 1942 : ” Il nous faudra donc trouver une autre peuplade ou une autre population pour coloniser la Bourgogne “. Et pour confirmer ce qui précède, M. Wullus-Rudiger ajoute :
Le 26 avril 1942, Goebbels notait dans son agenda : ” … En ce qui concerne la France, comme par le passé le Führer estime que jamais nous n’aboutirons à un accord avec elle en nous montrant conciliants.
Les propos évoquant une collaboration sont purement éphémères. Par ailleurs, à présent il veut voir des actes et non point entendre des paroles.
Il déclare : ” Quelle que soit l’issue de la guerre, la France devra la payer cher, car ” elle en fut la cause et l’a déclenchée. Elle sera ramenée à ses frontières ” de 1500 “, cela signifie que la Bourgogne fera retour au Reich. Cela nous rapportera un pays qui, en beauté comme en richesse, peut à peine être comparé à une autre province allemande … “
Quatre jours après, le 30 avril 1942, Goebbels notait : ” Si les Français savaient ce qu’un jour le Führer exigera d’eux, leurs yeux se rempliaient de larmes “.
En janvier 1944 encore, Goebbels écrivait dans ” Das Reich ” : ” Le peuple allemand réclame, comme un droit naturel, le droit de diriger les peuples de l’Europe “.
Nous livrons les témoignages ci-dessus à la méditation de ceux qui, à l’instar de Pierre LAVAL, préconisaient l’entente entre la France et l’Allemagne nazie.
A la vérité, dans l’Europe conçue par Hitler, la France n’aurait plus existé en tant que telle, pas plus que la Belgique d’ailleurs. C’est la coalition anti-hitlérienne qui a sauvé …
Extrait du Bulletin : Aldrich Ames, l’espion au coeur de la C.I.A.
La recherche de « Cette Sacrée Vérité » ne saurait exclure l’actualité et encore moins l’avenir. Ce titre se propose donc d’accueillir et de réunir les contributions traitant de nos préoccupations.
Notre bulletin s’enorgueillit d’ouvrir ses modestes colonnes à la prestigieuse signature de M. Pierre de Villemarest spécialiste incontesté des questions internationales. Ses analyses fines et précises voire percutantes sont régulièrement publiées dans la lettre d’information du Centre Européen d’Information qu’il a créé en 1971 (1)
Auteur d’une quinzaine d’ouvrages sur L’U.R.S.S., comptant des abonnés dans dix-sept pays, il nous a semblé tout particulièrement désigné pour traiter de cette récente affaire d’espionnage révélée aux Etats-Unis.
Par Pierre de VILLEMAREST
Depuis la chute du Mur de Berlin, des livres, des articles, des commentaires n’ont cessé, dans les medias, d’expliquer qu’avec la fin de la guerre froide, l’ère s’ouvrait d’une véritable coopération est-ouest et que seuls les nostalgiques de l’anti-communisme, les malades d’espionnite, ou ceux qui voulaient justifier le maintien des budgets des Services Spéciaux, entretenaient le mythe de la permanence de la subversion et de l’espionnage venant de l’Est. Au moment même où naissaient tardivement des soupçons sur Aldrich H. Ames, en 1993, … Stella Rimington, directeur du M.I.-5 britannique, exposait à Londres, devant un parterre d’initiés, « qu’avec la fin de la guerre froide s’était amorcé le déclin de l’espionnage, auquel se substituaient de nouveaux dangers : la prolifération des armements, la drogue… » Trente-six pages de la sorte, pour expliquer la nécessaire coopération avec Moscou, face à ces maux, comme le demandait Evgueni Primakov, le directeur du S.V.R. (qui a remplacé le Ier Directorat Principal du K.G.B., en janvier 1992, c’est-à-dire l’espionnage russe dans le monde).
Des arbres pour cacher la forêt! Une ambiance savamment entretenue dans nos pays contre « la stratégie du soupçon » dont parlait dans son dernier ouvrage David Wise, avec en sous-titre : « Enquête sur la paranoïa de la C.I.A. ». La traduction en a paru en France au moment même où Aldrich H. Ames, de décembre 1983 à 1990, chef du contre-espionnage de cette Agence pour les pays de l’ex-Empire soviéto-satellite, était arrêté.
Un coup de tonnerre dans le ciel d’un printemps dit du Nouvel Ordre International. On a crié au scandale : comment ? Existait-il encore un clan d’attardés à Moscou, — de suite comparé aux attardés de l’ouest — qui dans l’ombre du pouvoir voulait, pour justifier sa présence, relancer « la guerre froide »?
Désinformation totale : le S.V.R. avait pris la suite du K.G.B., et son agent Ames, au cœur de la C.I.A., était passé banalement de l’un à l’autre. A peine était-il arrêté qu’un éditorialiste du New York Times demandait, en titre : « La C.I.A. est-elle encore nécessaire? » (12-3-1994). Au même moment aussi, quatre officiers du S.V.R. et deux autres, du G.R.U., étaient expulsés d’Australie, où ils téléguidaient en commun le « travail » d’un traducteur spécialisé dans les documents secrets, au cœur du contre-espionnage de Canberra. Pas un mot là-dessus dans la « grande presse » européenne, où certains ont « surfé » sur la vague « Ames », pendant deux ou trois jours, en limitant d’ailleurs leurs comptes-rendus au spectaculaire, au détriment du fond de cette mer toujours recommencée qu’est l’espionnage, et particulièrement des détails qui déjà éclairaient cette affaire. Elle n’a d’équivalent que celle du groupe Burgess-MacLean-Philby-Blunt, du moins dans ses conséquences.
UN BILAN DEJA DRAMATIQUE
C’est Richard Haver, au siège de la C…
Histoire : Les Services français 1914-1918
Article paru dans le Bulletin N° 59
Le SR
Hommage rendu par le Colonel Paul Paillole lors de l’Assemblée Générale de l’AASSDN du 16 novembre 1968
« …. II est pourtant une catégorie de soldats que l’Histoire ignore et qu’il nous appartient de sortir de l’ombre où leur modestie, leur discrétion et l’ingratitude nationale les a laissés depuis la fin de la dernière guerre.
Combien en ce 50e anniversaire ont eu une pensée pour les combattants et victimes de la 1 ère Guerre Secrète Mondiale?
Combien, dans l’euphorie de la Victoire ou dans l’évocation de ses anniversaires, se sont souvenus de ce qu’ils devaient au « S.R. ou au C.E. de papa » ?
Avec beaucoup de mal, je vais tenter d’en donner un aperçu.
Certes les récits abondent des exploits d’H.21 (MATA-HARI, fusillée le 15 octobre 1917), de Mlle DOCTEUR (Anne-Marie LESER, qui a fini ses jours dans un asile d’aliénés), du Commandant LADOUX aussi, dont on dit qu’il fut sa dernière victime.
Ainsi fleurissent après toutes les guerres les littératures romancées et les souvenirs hagiographiques.
La vérité n’y trouve pas toujours son compte si les auteurs y trouvent quelques profits.
A ma connaissance, rien de sérieux n’a retracé après 1918 ce que fut l’existence du S.R. et des Services de C.E. Il eût fallu des témoignages comme celui d’ANDLAUER. Hélas, la 2e Guerre Mondiale a suscité et libéré un même torrent de littérature et conté les exploits de réseaux que je qualifierai parallèles sans mettre dans cette expression le moindre soupçon péjoratif.
Les chefs, sans qu’on le leur demande, se sont abondamment expliqués, justifiés, leur modestie n’en a jamais souffert. Et dans ce déferlement nos Services eussent sans nul doute, comme ceux de 1914-1918, été totalement méconnus sinon méprisés, sans la réaction de notre Association et les oeuvres courageuses de quelques auteurs consciencieux et objectifs, au premier rang desquels je place notre ami Michel GARDER.
Mais revenons à la 1re Guerre Mondiale.
L’affaire DREYFUS avait contraint le Ministre de la Guerre GALLIFET à limiter à la recherche du Renseignement les attributions du Bureau Spécial rattaché au 2e Bureau de l’E.M.A.
La Sûreté Générale avait hérité de la totalité du C.E. et du recrutement des informateurs destinés à la recherche.
A la déclaration de guerre notre activité de recherche était réduite à sa plus simple expression. Elle portait essentiellement sur les ouvrages fortifiés de l’ennemi et les garnisons allemandes de l’Ouest.
Son efficacité était essentiellement fonction du zèle des Commissaires Spéciaux chargés du recrutement et, je leur rends hommage, ce zèle était absolument remarquable. L’activité des postes militaires de recherche de Belfort, Verdun, Nancy, était prolongée par des antennes à l’étranger (Belgique, Hollande, la plus importante était en Suisse dirigée par le Lieutenant Colonel PARCHET.
Les Officiers de renseignement, peu nombreux, étaient fort dynamiques, et on se souvient de l’aventure qui advint au Capitaine LUX en 1909 qui en allant photographier le zeppelin à Friedrischaffen fut arrêté, interné à GRATZ d’où il s’évada. II est décédé il y a, je crois, deux ans.
Présentation – Thème : ” Les forces sous-marines : les SNA ( Sous-marins nucléaires d’attaque )” par le Capitaine de Frégate Commandant l’équipage rouge du ” Casabianca “ Voir le Site du Ministère de la Défense: S 603 CASABIANCA ainsi que notre rubrique: ” Parrainages / Patronnages AASSDN “ Ramatuelle célèbre le renseignement Qao Liang, Wang Xiangsui LA GUERRE HORS LIMITES RIVAGES – 2006 L’art de la guerre asymétrique entre terrorisme et globalisation La Guerre hors limites est un document exceptionnel sur la réflexion stratégique chinoise actuelle. Les auteurs, deux colonels de l’armée de l’air chinoise, nous éclairent sur la perception chinoise des nouveaux conflits et tensions dans le monde. Ils puisent l’essentiel de leurs déductions des opérations menées pendant la guerre du Golfe (1991), comme celles de Sunzi s’inspirèrent des guerres de l’époque des Printemps et des Automnes (VIIIe-Ve siècle avant J.-C.). Mais ils englobent aussi dans leur analyse les actes hostiles menés depuis la fin de la guerre froide sous toutes les formes, dans tous les domaines, économique, financier, religieux, écologique, etc. Une telle combinaison de plus en plus complexe d’actes de guerre dépasse les limites habituelles des conflits menés jusqu’à une période récente uniquement par les militaires. Le changement de guerre et le changement du mode de guerre, leurs causes, leurs conséquences, sont le sujet du livre. Mais son contenu nous mène également au cour d’une réflexion plus large sur les ambitions chinoises. Michel JAN … Face à l’énormité des appareils d’État, les terroristes et leurs organisations sont peut-être d’une taille insignifiante en termes d’effectifs et de moyens, cependant, aucun État n’ose les prendre à la légère du fait de leurs actes déments. La raison en est qu’ils agissent en dépit de toute règle. Une organisation terroriste disposant de l’arme nucléaire est beaucoup plus dangereuse qu’un État disposant de la même arme. Le credo de Ben Laden, « si je meurs, personne d’autre ne doit vivre », permet de comprendre qu’il n’a pas le moindre scrupule à plonger dans un bain de sang des dizaines de milliers d’innocents pour tuer une dizaine d’Américains. Avec pour logique « si je peux te cambrioler, c’est que ta porte n’est pas fermée à clé », George Soros ne se sent pas responsable de la destruction de l’économie ni du bouleversement de l’ordre politique d’autres pays. Aux yeux d’un Ben Laden, caché dans les montagnes de l’intégrisme islamique, d’un George Soros dissimulé dans la forêt de l’économie libérale, ainsi que d’un pirate informatique camouflé derrière le voile d’azur des réseaux, il n’existe aucune frontière, et aucune limite territoriale n’a de valeur. Il faut donc s’attendre qu’ils détruisent à leur gré dans les domaines balisés par des règles et qu’ils agissent brutalement et sans la moindre retenue dans les domaines privés de règles. Face à ces forces terroristes d’un type nouveau qui font naître certains doutes à l’égard de la rationalité de l’ordre établi, l’ordre mondial actuel se trouve devant un grave défi inédit. Ceux qui maîtrisent la destruction des règles et ceux qui les amendent sont peut-être aussi nécessaires les uns que les autres. Toute abolition des règles suscite nécessairement une réflexion rigoureuse. Lorsqu’un ordre ancien est sur le point de disparaître, des opportunistes sont toujours prêts à suivre les tendances destructrices de cet ordre. Sur ce terrain, les nouveaux terroristes représentent à l’évidence une avant-garde dans la société internationale. Face à un ennemi qui méprise les règles, il n’y a certainement pas de meilleure tactique pour s’en défendre que de les transgresser aussi. Récemment, pour affronter des ennemis qui vont et viennent sur le terrain de la guerre non militaire, les Américains ont utilisé des missiles de croisière ; le gouvernement de Hong Kong a eu recours aux réserves de devises et aux mesures administratives ; e… ( Par le Colonel Paul Paillole ) Vosgien, fils d’un maréchal des logis-chef de gendarmerie, il tirait de ses origines simplicité, droiture et cet amour de son pays, qui allait conduire sa destinée. En 1915, dès le début de la première guerre mondiale, à dix-huit ans, il s’engage dans l’infanterie. En 1916, il est élève officier à Saint-Cyr. Un an plus tard, il passe dans l’aviation. Nul ne l’entendra jamais évoquer ses faits d’armes… La paix revenue, la vision lucide d’une inéluctable explication francoallemande, autant que son besoin d’action, le poussent vers le Service de Renseignements. C’est faire vœu de désintéressement, de sacrifice et de pauvreté. En 1923, il est affecté au poste de Strasbourg, où déjà son goût pour le contre-espionnage se manifeste. Précurseur de l’intoxication, il s’infiltre dans l’Abwehr. Dans le, même temps, il pousse d’audacieuses recherches au plus profond de l’industrie aéronautique allemande. Du poste de Belfort, où il a été affecté en 1933 il transmet des rapports d’un intérêt capital sur les études et la production du troisième Reich, révélant l’état des recherches nazies jusque dans les domaines les plus secrets de l’aviation à réaction. Tant d’activités audacieuses ne pouvaient que laisser des traces. En Allemagne, Sérot identifié devient l’homme à abattre. En Suisse, c’est l’indésirable et insaisissable agent du Deuxième Bureau, trouble fête de la sacro-sainte neutralité suisse, générateur permanent de complications diplomatiques. Imperturbable, maître de lui autant que de son métier, il poursuit sa mission. Le désastre militaire de juin 1940 l’oblige à une action totalement clandestine. Recherché par l’ennemi, il change son fusil d’épaule et se lance résolument dans la chasse à la trahison. Avec cet autre aviateur qu’est Mayeur, tout aussi résolu que lui dans sa volonté de lutte, il jette les bases des services de sécurité de l’armée de l’Air. En novembre 1942, ” Lors de l’occupation totale de la France, une élémentaire prudence nous contraint à forcer Sérot à se mettre hors de portée de la Gestapo. Il rejoint Alger, où il aura, en janvier 1943, la généreuse pensée de joindre ses efforts aux miens pour diriger les services de contre-espionnage et structurer définitivement la sécurité militaire. Jamais, je n’ai eu collaborateur plus dévoué, plus efficace, plus loyal, plus discret et plus humain. Hélas, son épouse est demeurée en France. Impuissant à saisir l’homme, l’ennemi se venge sur la femme. Betty Sérot est déportée à Ravensbrück. Pendant vingt-quatre mois de “ nuits et brouillards ”, elle va être le pitoyable otage dont l’épreuve douloureuse suscite chez son époux une angoisse mortelle que l’impression de sa responsabilité rend plus cruelle encore. Couple meurtri et résigné, André et Betty gravissent alors le faîte du surhumain. La délivrance intervient. Marquée pour la vie, chancelante, Betty va affronter de nouveaux tourments. Sérot, après avoir dirigé l’ensemble des se… Marcel Né le 3 janvier 1923 à Montigny- les-Metz (Moselle) de Emile Ney et de Marie Legrand Célibataire Profession: employé des P.T.T. Décédé le 23 juin 1942 à Mannheim Réseaux: S.S.M.F./T.R., S.R. Kléber (Lorraine), L’Espoir FrançaisAgent P2 Marcel Ney, employé des P.T.T., a18 ans quand il s’engage dans la Résistance où il est chef du secteur de Montigny-les-Metz pour le S.R. Kléber. Il vit alors dans cette ville, chez ses parents, 6 rue de Marly. Il travaille pour “L’Espoir Français”, fondé à Metz par Robert Gatelet*, Robert Granthil et Albert Dehlinger. C’est le premier mouvement de résistance de Moselle (il fait partie de la branche des étudiants de Lorraine du réseau Uranus du S.R. Kléber). L’article 3 de ses statuts dit: “Le général De Gaulle nous inspire nos buts”. “L’Espoir Français” aide d’abord les prisonniers de guerre français qui veulent s’évader, il effectue de petits sabotages, des actes de propagande (tracts, affichettes), du stockage d’armes, et finit par couvrir huit districts. Fin août 1940, il cherche une liaison avec la France Libre. Son activité décuple: renseignements sur les mouvements de troupes, la défense aérienne, les usines de sidérurgie. En mai 1941, l’arrestation d’un courrier porteur de documents entraîne l’arrestation de vingt de ses membres dont Marcel Ney, Robert Gatelet, Alfred Dehlinger et Émile Parisot*. Marcel Ney est arrêté le 7 juillet 1941. Il est jugé dans le cadre du procès de “L’Espoir Français” devant le 4e Sénat du Wolksgerichshof de Berlin, qui se déroule du 30 septembre au 2 octobre 1942 à Zweibrücken, et compte vingt et un inculpés. Voici des extraits de l’acte d’accusation qui fait 32 pages (selon la traduction qui figure dans le dossier “S.R. Kléber – Historique” du Bureau Résistance). Il est daté du 7 juillet 1942: ” J’accuse: de juillet 1940 à juillet 1941 (certains accusés seulement durant une partie de ce temps) à Metz et environs. 1) Tous les accusés: d’avoir préparé l’entreprise de haute trahison d’empêcher – par la violence ou par menace de violence – le Führer et chancelier du Reich, ainsi que les membres du gouvernement d’exercer, dans un certain sens, leurs compétences constitutionnelles. A cette fin, l’action des accusés était dirigée vers l’établissement et le maintien d’une consistance organisée, et l’action des accusés Dehlinger et Gatelet aussi vers l’influence des masses par la propagation d’écrits. 2) Les accusés Dehlinger, Gatelet (…), Parisot (…) d’avoir, outre cela et par la même action, rassemblé ou essayé de rassembler, secrètement, en territoire de guerre de la Wehrmacht, des renseignements dans l’intention de les communiquer à l’ennemi. Les accusés (dont Gatelet…) tant qu’ils n’étaient pas encore âgés de 18 ans au moment du crime, étaient cependant en mesure d’après leur développement intellectuel et moral de discerner l’illégal des méfaits et de subordonner leur volonté conformément à ce jugement. (…) Les accusés ont tous appartenu à une organisation, “Espoir Français”, créé à Metz en juillet 1940. Sa tâche consistait en premier lieu à rassembler pour le service de renseignements français des informati… II y a un an s’éteignait l’Abbé VORAGE, Officier de la Légion d’Honneur, Aumônier des SERVICES SPECIAUX de la DÉFENSE NATIONALE. Peu de temps avant sa mort l’Abbé VORAGE se proposait de faire publier un ouvrage qui retraçait quelques épisodes de sa vie de soldat et de son existence sacerdotale. Nous devons à sa famille – que nous remercions -, la communication du manuscrit qu’a préfacé notre Président National, P. PAILLOLE. Nous croyons nécessaire, aussi bien pour honorer la mémoire de notre aumônier prématurément disparu, que pour servir l’Histoire des SERVICES SPÉCIAUX, de reproduire quelques extraits de cet ouvrage, en formulant le souhait qu’il puisse paraître un jour in extenso en Librairie. L’Abbé VORAGE (” NORBERT ” dans le livre), d’origine hollandaise, apprit à aimer la France en écoutant parler ses aïeux. Dès son plus jeune âge il tourne les yeux vers elle et en fait sa Patrie. 1914 : la France entre en guerre. Séminariste près de MAASTRICHT, à Kerkrade, il ne peut résister au désir de se battre pour elle. Il se présente au Consulat de France, à Rotterdam, pour s’engager dans l’armée française. Ceux qui l’interrogent prendront la mesure de sa volonté et de son enthousiasme. Ils comprennent le parti qui peut être tiré de ses connaissances, de ses facultés d’observation, de son intelligence. Sa destinée, dès lors, va être tracée. Il servira la France, mieux sans doute qu’il ne l’eût fait sous l’uniforme. Plus complètement, en tout cas ; car jusqu’à sa mort il fut pour les SERVICES SPÉCIAUX un collaborateur permanent, dévoué, fidèle, ajoutant à ses exploits techniques une action bénéfique sur les âmes. C’est la naissance et l’épanouissement de ses vocations sacerdotales et ” technique ” que relate son livre. Les extraits qu’on en trouvera dans ce numéro évoquent le ” recrutement ” de ” 37 Bis ” et les premiers résultats – remarquables – du ” travail SR ” qu’il accomplit. Nous poursuivrons dans les prochains BULLETINS cet impressionnant récit pour la période 14-18 et publierons enfin les passages les plus caractéristiques de l’oeuvre de l’Abbé Vorage (alias Norbert) après la première guerre mondiale. VINGT ANS PLUS TARD Cent personnalités amies pouvaient préfacer cet ouvrage et lui accorder avec fierté le prestige de leur signature. C’est sans doute à l’humilité de l’abbé VORAGE que je dois cet honneur. Peut-être aussi convenait-il de donner à ce livre l’empreinte spéciale des SERVICES de RENSEIGNEMENTS qui permirent au prêtre de donner sa mesure de soldat valeureux. Dans ce cas, en me demandant cette préface, l’auteur a délibérément choisi celui que la Destinée mit à la tête du Contre-Espionnage français de 1940 à 1944, observatoire incomparable pour juger des services rendus au Pays. C’est dans les premiers jours de décembre 1935 que je fis la connaissance de l’abbé VORAGE. Une grande et massive silhouette se profilait dans une pièce sombre du rez-de-chaussée du 2 bis (1) Le visiteur – en soutane – bavardait avec un camarade en attendant sans doute l’audience du ” Patron “. Je jugeai son salut un peu hautain et son ton trop protecteur pour rester en tiers dans une conversation que j’avais à peine interrompue. Pour l’heure, je ” faisais mes classes ” ; cela se sentait, et le curé, de toute évidence, n’était nullement disposé à tolérer un éparpillement de l’intérêt au détriment de son sujet. – Qui est-ce ? demandai-je au Commandant GROSJEAN, mon chef et mon mentor. – L’abbé VORAGE, curé des Molières. V…
Congrès nationaux : 2009 Ramatuelle
Ramatuelle – 2 mai – matin
Assemblées Générales Ordinaire et Extraordinaire
Ramatuelle – 2 mai – après-midi
Ramatuelle – 2 mai – après-midi
Dépôt d’un bouquet à la roche Escudelier
Ramatuelle – 3 mai – matin – Office religieux en la chapelle Sainte Annne – Messe en plein air
Office religieux célébré par l’Aumônier de notre Amicale
Ramatuelle – 3 mai – matin – Cérémonie au Mémorial AASSDN
Lettre d’informations stratégiques et de défense
«Le renseignement est comme l’air qu’on respire, on s’aperçoit qu’il est indispensable lorsqu’on en manque», aimait à répéter Paul Paillole, ancien chef des services de contre-espionnage français de 1940 à 1945. L’une des priorités de Paillole fut de refuser l’oubli de ceux qui ont sacrifié leur vie dans l’ombre des opérations clandestines, alors que d’autres, «plus intrigants», recevaient des décorations. D’où la création de l’Amicale des anciens des services spéciaux (AASSDN) en 1953, qui inaugure un nouveau site Internet (www.aassdn.org). Présidée par HD, successeur de Paillole, l’AASSDN représente la communauté du renseignement et lutte contre les corporatismes et veut être un pont entre la mémoire et l’avenir. Son Congrès national vient d’avoir lieu du 1er au 3 mai, à Ramatuelle, fêtant le cinquantième anniversaire de l’inauguration du Mémorial à caractère national des membres des services spéciaux de la défense nationale, morts pour la France de 1940 à 1944, en présence de Roland Bruno, maire de Ramatuelle. 200 personnes étaient invitées (élus, représentants de la communauté militaire…). Au cours du vin d’honneur, le colonel HD et son épouse ont remis aux commandants des équipages bleu et rouge du SNA …
Bibliographie : LA GUERRE HORS LIMITES
Extraits
Biographie : Colonel André SEROT
Colonel André SéROT
Memorial – biographies Na-Oz
Extrait du Bulletin : Prêtre et soldat (1)