Congrès nationaux : 2004 Paris
Congrès : Membres, exclusivement
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Notre Assemblée générale s’est tenue dans la prestigieuse salle Colbert de l’Assemblée nationale. Une documentation audiovisuelle conséquente préparée par l’Amicale a été présentée sur grand écran, retraçant les grandes lignes des activités des Services Spéciaux durant la seconde guerre mondiale et de l’Amicale depuis sa création. Chez beaucoup, une nostalgie et une émotion certaines. |
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Pèlerinage au Mont-Valérien
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Sont inscrits, par année d’exécution, les 1.148 noms des fusillés au Mont-Valérien (*) parmi lesquels sept membres de nos Services :
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Marc Desserée Le plus jeune avait 19 ans. Il était pilote et avait été recruté par le SR Air en octobre I940. Chargé de la surveillance d’une vingtaine de terrains d’aviation allemands, il était de ceux qui parcouraient à bicyclette les routes de Normandie. Sous la torture il n’a rien dit. L’aumônier qui l’a suivi a témoigné de sa fin : il est allé à la mort en chantant et a désigné lui-même au peloton d’exécution la place de son cœur. Claude Betsch 20 ans, était un étudiant brillant. Agent des TR et du SR Kléber. Sous l’uniforme de feldwebel qu’il avait dérobé, il collectait des renseignements sur les champs d’aviation de Reims. C’est aussi sous uniforme allemand que, grâce à sa connaissance de la langue, à son habileté et à son courage, il a réussi à se faire passer pour un sous-officier allemand au sein même de l’État-major de la Luftwaffe à Paris où il recueillit de précieux renseignements. Il finit par être arrêté après une banale opération administrative. Dans sa dernière lettre, il écrit à ses parents :” (…) On est venu me dire tout à l’heure que je partirai à quatre heures. (…) Je n’ai pas peur et vous pourrez vous dire que je serai mort sans avoir peur. (…) Dites-vous que je suis tombé pour mon pays d’abord et que c’est une belle mort, une très belle mort “. Et en post-scriptum : ” On me prie d’ajouter au moment de partir que vous pourrez réclamer mon corps au tribunal “. Camille Bouvet était notaire à Dax. Dès l’armistice, il est entré dans la résistance et au SR Kléber en 1941. Il fournissait des renseignements d’intoxication à un lieutenant de la Gestapo dont il avait fait la connaissance ; il a aidé de nombreux résistants à passer en zone libre et transmis des ordres et plans qui s’avérèrent utiles pour la préparation du débarquement. Interné à Fresnes en 1942, un compagnon de cellule l’a souvent vu revenir ensanglanté des interrogatoires. Le 3 novembre 1942, il écrit à sa mère: ” nous allons être exécutés à 14 heures. (…} Je le confie et je confie à Sujette et à mes frères mon dépôt le plus cher, mes deux chers petits (…) Élèves-les dans le culte de Dieu et de la France pour laquelle je meurs “. Maurice Dechy est agent de police. Entré en 1940 dans le réseau Honneur et Police, puis dans les TR, il fournit de nombreux renseignements d’ordre militaire qui sont transmis à Londres, distribue des tracts et des journaux clandestins, accomplit des sabotages. Il a 37 ans quand il est arrêté en avril 1943, lors d’une mission à Vichy. Transféré au fort de Romainville il sera exécuté au Mont-Valérien le 2 octobre 1943. Louis Esparre, Robert Jeanne et Pierre Doucetont travaillé ensemble, ont été juges et tués ensemble. Louis Esparre, 30 ans, est ingénieur des travaux publics, il a pour adjoint Robert Jeanne, 26 ans, dit ” le Pédagogue ” parce qu’il est instituteur. Pierre Doucet, 31 ans, … Extrait du Bulletin : Long prologue catastrophe 10 mai 1940Category: Archives du site
| Par M. Jean VANWELKENHUYZEN Ce mois de mai, si riche en souvenirs, nous incite à piocher toujours davantage dans l’Histoire et plus particulièrement dans celle, si controversée, des événements qui ont précédé le désastre de mai 1940. Cette fois, nous donnons la parole à M.VANWELKENHUYZEN, le distingué directeur du Centre belge de Recherches et d’Études historiques de la Deuxième Guerre Mondiale. Avec son autorisation, nous reproduisons ci-après des extraits de son étude récente sur l’attitude de la Belgique.
La haute compétence de l’auteur, la documentation unique dont les archives belges sont pourvues donnent à son étude une valeur exceptionnelle.
Nos camarades que les événements de 1939-1940 passionnent, pourront par comparaison avec les indications abondamment fournies sur ce sujet (1) se faire une opinion à la fois sur le comportement de la Belgique et des Pays-Bas, sur ce qu’il faut penser de l’attitude de l’un des chefs de l’Abwehr, le colonel OSTER, et plus généralement de l’opposition à HITLER.
PREMIÈRE ALERTE L’histoire commence à Berlin le lundi 9 octobre 1939, au début de l’après-midi. Le vicomte Jacques DAVIGNON rentre à l’ambassade de Belgique. Devant le bâtiment de la Jägerstrasse l’ambassadeur aperçoit l’attaché militaire néerlandais qui fait nerveusement les cent pas. Le major Gijsbertus SAS a l’air préoccupé. Dès qu’il voit le diplomate belge, il se précipite à sa rencontre. Il lui dit sa contrariété. Il aurait voulu toucher le colonel George GOETHALS. Il a une communication importante à lui faire.
L’ambassadeur introduit l’officier dans son bureau et l’invite à lui confier l’objet de sa visite. SAS va droit au but. Il annonce qu’il tient de source sûre que l’état-major de l’armée allemande prépare une attaque de la Belgique. Il ne peut dévoiler l’identité de son informateur. Mais il a en lui la plus grande confiance. La Belgique court, à son avis, un péril immense.
Dès que GOETHALS arrive à l’ambassade, DAVIGNON lui fait part de ce qu’il vient d’apprendre. L’ambassadeur et l’attaché militaire confrontent leurs impressions. Ils n’ont pas besoin d’épiloguer beaucoup pour tomber d’accord que les autorités militaires belges doivent être averties immédiatement. Le colonel rédige aussitôt un télégramme et le chiffre. Son message parvient à Bruxelles à 18 heures. En voici le passage principal « Attaché hollandais tient d’un ami allemand qu’il considère comme personne digne de foi très bien placée : une marche à travers la Belgique est en ce moment à l’étude au bureau du chef d’état-major général HALDER ; ce plan évite passage par la Hollande».
Qu’un allemand installé dans l’appareil de l’État trahisse à ce point paraît difficile à croire.
Qu’il s’agisse d’« intoxication » ou d’information exacte, ce que l’ami allemand de SAS a dit est de mauvais augure. Sans se prononcer sur le fond, l’ambassadeur de Belgique observe dans sa dépêche du 10 octobre :« Quoi qu’il en soit, un tel renseignement doit évidemment retenir notre sérieuse attention ».
OSTER CONTRE HITLER La perplexité de Davignon et de Goethals augmenterait s’ils savaient d’où Sas tient ses renseignements. En effet, son informateur appartient a l’Abwehr !
Un des insoupçonnables paradoxes du IIIe Reich est d’avoir à la tête de ses services secrets militaires un adversaire du régime.
Il est vrai que l’amiral Wilhelm Canaris ne s’est pas tourné immédiatement contre ses maîtres nazis. Au contraire, il a commencé par les servir avec enthousiasme. Il ne s’est distancé d’… Extrait du Bulletin : Conflits outre-mer 45-56 (4)Category: Archives du site,Guerre d'Indochine (1946-1954)
| LA FRANCE ET LE CONFLIT FRANCO-VIET MINH par le Colonel Clément RUAT Le Colonel DAUGREILH annonçait dans le Bulletin N° 149 son prochain article :LE FILM SOMMAIRE DES OPERATIONS NOS SERVICES EN INDOCHINEEn bas de la même page on pouvait lire :” LE COLONEL DAUGREILH N’EST PLUS “ Comme notre Président m’en a manifesté le désir, et en souvenir de mon ancien et fidèle collaborateur, et vieil ami, le Colonel Henri Daugreilh, je vais essayer d’écrire ce qu’il avait annoncé.
Bien que datant de plus de trente ans, ces événements ont trop marqué leur époque, pour que l’on puisse entrer dans beaucoup de détails, et encore moins, faire beaucoup de commentaires. Si l’on veut des récits détaillés, il y a lieu de se référer à tous les livres qui ont paru, que Daugreilh avait cités dans le Bulletin n° 146, et à tous ceux qui ont pu paraître depuis.
Il est toutefois nécessaire, avant de parler des Services Spéciaux (objet de cette étude) de rappeler certains éléments qui permettront, je pense, de se faire une idée de la situation du pays dans lequel ils étaient appelés à travailler.
I. – Nous commencerons par une double liste, celle des Autorités Françaises et celle des Autorités Viet Minh. II. – Viendra ensuite un relevé rapide des principales activités qui, en Indochine, ont marqué cette époque. III. – Nous traiterons ensuite des organisations Viet Minh, notre objectif. IV. – Viendront ensuite nos Services et leur évolution en fonction d’événements et de notre expérience. V. – Nous essaierons, pour terminer de faire un bilan sommaire.
I. – LES HAUTES AUTORITES CÔTE FRANÇAIS Autorités civiles HAUTS COMMISSAIRES En 1947, M. Bollaert remplace l’Amiral Thierry d’Argenlieu. En 1948, M. Pignon lui succède. En décembre 1950 c’est le Général de Lattre de Tassigny qui prend sa place. En 1952, M. Letourneau est nommé à ce poste. COMMISSAIRES GENERAUX En 1953, M. Dejean arrive à Saigon (le nom de la fonction a changé). En 1954, le Général Ely le remplace. (Il faut citer aussi S.M. Bao Dai, monté sur le trône en 1944 qui fut déclaré déchu en 1955, mais dont l’influence fut des plus restreinte.) HAUT COMMANDEMENT Après le Général Leclerc, c’est en 1946, le Général Valluy qui devient Commandant en Chef. En 1948, le Général Blaizot le remplace. En 1949, le Général Carpentier lui succède. Fin 1950, le Général de Lattre de Tassigny (déjà cité comme Haut-Commissaire) arrive à son tour, et, avec lui, les Généraux Salan et Cogny. Il faut rappeler que quelques temps auparavant, le Général de Lattre avait reçu une lettre de son fils Bernard, qui lui disait : ” Papa, on a besoin de toi ici. ” Le 30 mai 1951, Bernard était tué à Ninh Binh. En 1952, le Général Salan succède au Général de Lattre. En 1953, il est à son tour remplacé par le Général Navarre. En 1954, après Dien Bien Phu, celui-ci part. Il est remplacé par le Général Ely, également Commissaire Général.
DU CÔTE VIET MINH QUE SE PASSE-T-IL ? Dans le Bulletin no 146, Daugreilh nous a dressé une notice biographique de : – Ho Chi Minh ; – Pham Von Dong ; – Vo Nguyen Giap. Le premier est Président de la République Démocratique du Viet Nam, le deuxième en est le Vice-Président, quant à Giap,il est le Ministre de la Défense Nationale et assure le Commandement suprême de… Extrait du Bulletin : sur WeygandCategory: Archives du site
| Témoignages par le Général de C.A. Henri NAVARRE Mon premier contact personnel avec le Général WEYGAND remonte aux premiers
J’étais alors Chef de la Section allemande du S.R. , et j’avais comme Or celui-ci m’avait prévenu la veille de ce que La porte de son Ce geste d’extrême courtoisie m’avait Puis, ce furent les huit mois de la « drôle de guerre », les revers, la Pendant toute cette période si je n’ai pas eu de contacts Je savais qu’il n’avait pas accepté la défaite et ne vivait que pour Aussi fut-ce avec joie que j’acceptai quand le Général WEYGAND me proposa de Dès le premier contact avec lui, à Alger, notre équipe savait dans quel La répartition des tâches était également fixée sans Je dirigerais, à son échelon, le Renseignement, le C.E., la J’aurais à couvrir tous les camouflages qui Je devrais contrôler Il me faudrait un volume pour écrire l’histoire de cette « partie secrète » Je me bornerai donc ici à retracer quelques épisodes qui me semblent Le premier de ces épisodes se situe dans le cadre de la guerre du Pendant que nous étions à Alger, la guerre opposait en La victoire ou la défaite de ces dernières dépendaient du rendement de leur Extrait du Bulletin : 50e anniversaire de la mort du Général d’Armée Henri GiraudCategory: Archives du site
| SECTARISME ET DÉSINFORMATION C’est à cet ” exploit ” que j’ai eu la tristesse d’assister le samedi 13 mars 1999 de 19 h à 19 h 45, sur la chaîne de télévision ARTE. Deux compères y faisaient assaut d’hypocrisie : le pseudo historien Max F… et son invité, Jean-Louis C-B, connu de l’A.A.S.S.D.N. pour son culte professionnel du gaullisme exclusif. Oeil complice et sourire en coin, les duettistes commentaient à leur façon les images souvent émouvantes de l’existence du Général Giraud dont c’était le cinquantième anniversaire de la mort. Affirmations erronées, insinuations désobligeantes, allusions tendancieuses, tout l’arsenal de la désinformation tendait à justifier le titre fielleux de l’émission : ” Le Général Giraud ou l’ambiguïté de Vichy “… ” Résistant ” à Londres et responsable du Comité de propagande de la France Libre, Jean-Louis C-B n’arrive pas à admettre que propagande et Vérité historique ne peuvent pas faire bon ménage. Il lui est interdit de dire que l’évadé de Koenigstein, la tête mise à prix par Hitler, la fille aînée mourante en déportation, la famille prisonnière des nazis, a libéré l’A.F.N. de l’emprise de Vichy et remis l’Armée Française unanime, dans le chemin de l’Honneur. Mais où les limites du sectarisme confinent à l’odieux, c’est lorsqu’en réponse à la question faussement naïve de F…, l’éminent auteur de la ” France Libre ” ose insinuer que l’ampleur de l’hommage rendu au Général Giraud le jour de ses obsèques nationales, n’était qu’un montage politique destiné à détourner l’attention de la nation des initiatives du Général de Gaulle qui, hors des affaires publiques depuis 1947 s’efforçait de jeter les bases du R.P.F. (Rassemblement du Peuple Français). Pauvres et rares habitués des émissions de ARTE sur ” l’Histoire parallèle “, après avoir vu Giraud remettre à Eisenhower la Grande Croix de la Légion d’Honneur, après l’avoir vu entrer aux côtés de Patton dans Metz libéré, après l’avoir vu fièrement assis sur son lit de mort et honoré par tout un peuple le jour de ses obsèques, que pouvez-vous penser de ce matraquage impie de l’Histoire (non parallèle) de notre France ? ( Paul PAILLOLE )
50e ANNIVERSAIRE DE LA MORT DU GÉNÉRAL D’ARMÉE HENRI GIRAUD Le 11 mars 1949, le Général Henri Giraud s’éteignait à l’Hôpital militaire de Dijon. Il avait reçu la veille la médaille militaire, la plus haute distinction pour un officier général. Ainsi disparaissait à 70 ans ce grand soldat qui, par sa bravoure, son audace, son courage indomptable et son patriotisme, incarnait les plus nobles vertus militaires, celui qui s’interdisait et interdisait aux siens de se résigner à la défaite, celui que la France reconnut comme l’une des gloires les plus pures de son armée et à qui elle fit, il y a 50 ans, des obsèques nationales. Depuis, il repose, avec les autres grands capitaines de notre Histoire, dans la crypte de la Chapelle Saint-Louis des Invalides. Nous avons déjà relaté dans notre bulletin les grandes lignes de la carrière d’exception du Général Giraud et notamment son action pendant la guerre retracée dans sa dernière citation, la treizième, octroyée par le gouvernement de la République lorsque lui fut décernée la médaille militaire et dont voici le texte : ” Chef prestigieux aux états de service splendides, s’est évadé en avril 1942 de la citadelle de Kônigstein, exploit tenant de la légende, avec la volonté ardente de reprendre le combat. Présent à Alger à l’heure décisive, a pris une part déterminante à la rentrée de l’Afrique du Nord dans la guerre. A réussi, dans les moindres détails, à jeter les troupes françaises face à l’armée allemande en couverture des débarquements alliés, préparant par le succès… Extrait du Bulletin : Guy Jousselin de Saint-HilaireCategory: Archives du site
| Deux semaines après son épouse, décédée le 11 décembre dernier, notre ami Guy de Saint-Hilaire nous a quittés, discrètement, le jour de Noël. Administrateur en chef de la France d’Outre-Mer, il avait créé en 1943 et dirigé le réseau Marco du S.R. Kléber. Il était Membre d’Honneur de l’A.A.S.S.D.N. après en avoir été le Commissaire aux Comptes et l’un de ses administrateurs. A la messe concélébrée en la Chapelle de l’École Militaire par l’Abbé Lapouge, assistaient parmi ses nombreux amis, des représentants : – De l’O.R.A., dont le Général Roidot, Vice-Président délégué. – De la F.A.R.R.E.F.C., avec son Président M. Duval et Mme Letty-Mouroux, Secrétaire générale. – Des médaillés de la Résistance et leur Vice-Président, le Colonel de Lalande. – De l’A.A.S.S.D.N. dont la délégation était conduite par Michel Thoraval – Et les porte-drapeaux de l’O.R.A., des médaillés de la Résistance et de l’A.A.S.S.D.N. A la fin de l’office religieux, son glorieux passé dans la clandestinité a été retracé par M. Jean Huteau du réseau Marco, au nom du Colonel Lochard, dit ” Lucien “, dernier chef du S.R. Kléber, et des compagnons de celui qu’ils appelaient alors Joyeux : Marco. Éloge de ” Marco “ ” Le jour de Noël, quelques jours après son épouse, Guy de Saint-Hilaire est décédé. A leurs familles, si cruellement éprouvées, je renouvelle mes condoléances et toute ma sympathie. …Guy de Saint-Hilaire avait dès l’Armistice de 1940, milité contre la puissance occupante. Sous le couvert de Secrétaire général pour la lutte contre le chômage dans la zone dite libre, il avait participé au service de camouflage du matériel du Commandant Mollard. Finalement brûlé à Vichy, il était, fin septembre 1943, parti via l’Espagne pour Alger où il s’était mis immédiatement à la disposition du S.R. Il accepta de revenir en mission en France occupée où un sous-marin le déposa sur la Côte de Provence le 24 octobre 1943. Après avoir pris contact avec la direction du S.R. Kléber (Commandant Bertrand et Capitaine Lochard), il gagna Paris où il devait prendre contact avec deux officiers survivants du poste de Paris. Malheureusement, entre temps, ceux-ci avaient été à leur tour arrêtés et Guy de Saint-Hilaire se retrouva seul à Paris à la fin de décembre 1943. Avec un courage et une ténacité qui étaient des composantes de son caractère, grâce à son intelligence et à son charisme, grâce aussi à l’aide de ses relations et en particulier du Général Revers, chef de l’O.R.A., il créa de toutes pièces le réseau Marco. Il était composé d’éléments de valeur, d’hommes et de femmes sûrs, qui étaient entièrement dévoués et profondément attachés à leur chef. Le réseau Marco rendit dans la période cruciale de 1944 qui précéda le débarquement des services éminents à la cause de la Libération. Ceux qui ont connu Guy de Saint-Hilaire garderont le souvenir d’un homme de qualité supérieure, d’un homme hors du commun. Adieu Marco “.
Puis notre Président national délégué lut L’hommage du Colonel Paillole ” Des deux phases de l’action patriotique de Guy de Saint-Hilaire de 1940 à 1944, je ne sais la plus méritoire. La première, la plus longue, la moins brillante mais non la moins exemplaire, est celle de juillet 1940 à août 1943 où le fonctionnaire rebelle met à profit les institutions d’État pour multiplier les actes de résistance à l’occupant et aux lois scélérates. Recherché, il s’évade par l’Espagne et rejoint Alger fin septembre 1943. Le besoin d’action le dévore. La lutte clandestine l’appelle. Négligeant les dangers d’un retour en France, il accepte d’aller au secours de notre réseau de renseignement Kléber, décimé dans la région parisienne. C’est la 2e phase de son action en métropole. Elle sera… Page de recherche sur siteCategory: Archives du site
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Extrait du Bulletin : Réseaux militaires et BMACategory: Archives du site,Général Louis Rivet
| Par le Colonel Paul PAILLOLE CETTE SACRÉE VÉRITÉ Soucieux de dissiper bien des malentendus, des confusions et des jugements sommaires, hâtifs et souvent partiaux formulés à propos de l’action clandestine menée par les services spéciaux militaires de juin 1940 à la fin de l’année 1942, le Colonel Paillole nous livre ici le témoignage vivant de cette époque si contrastée, si controversée aussi et fait sortir de la nébuleuse des premières années de la résistance, le rôle joué par ses camarades et le sacrifice de nombre d’entre eux. C’est encore et toujours la présentation inexacte, incomplète de l’opposition des militaires à l’oppression nazie de 1940 à 1942 qui m’incite à revenir sur un sujet que j’ai maintes fois traité. Je supporte mal l’image confuse qui est donnée de leur résistance et l’exploitation malveillante qui en résulte. Nous avons, moi le premier, notre part de responsabilité dans cet état de fait: trop de timidité, d’humilité, mais aussi et surtout, en face des exigences de l’HISTOIRE, une conception étriquée du devoir de réserve, pas toujours exempte de suffisance. Je serais satisfait si l’exposé qui va suivre limité au travail de nos réseaux clandestins et des Bureaux Menées Antinationales (B.M.A.) permettait une vue plus claire, une compréhension plus complète et juste de leurs rôles et actions respectives. Les militaires dans la résistance de 1940 à 1942 N’en déplaise aux irréductibles détracteurs de l’armée et à leurs complices médiatiques, il est désormais établi que les premiers actes de résistance à l’occupant, fin 1940, sont pour la plupart d’initiatives militaires. On peut les classer schématiquement en trois groupes: – L’opposition à l’ennemi mais aussi au pouvoir de Vichy. La plus salutaire pour la FRANCE fut celle du Général de Gaulle. Elle reste dans l’HISTOIRE, le symbole du patriotisme et de l’honneur. Il y en eut d’autres diversement développées, la plus marquante étant celle de mon ancien de Saint-Cyr et ami Henri Frenay. – Les réseaux clandestins issus du 5e Bureau de l’E.M.A.. Ils vont poursuivre leurs missions de recherche et de contre-espionnage contre l’Axe en marge des autorités vichyssoises. – La résistance de l’armée de l’armistice orientée par les premiers chefs, Weygand, Frère, Verneau, du Vigier, Baril, etc.. dans un esprit de revanche et la préparation en secret d’une participation aux opérations alliées de libération. Ainsi naquirent dans les zones libres (métropole et A.F.N.) des institutions plus ou moins confidentielles et éphémères : camouflage du matériel (C.D.M.), mobilisation clandestine, section secrète du 2e Bureau de l’E.M.A. et Bureau des Menées Antinationales (B.M.A.). Je n’oublie pas les tribunaux militaires qui surent réprimer de 1940 à 1942 les entreprises des services spéciaux de l’Axe et de leurs auxiliaires. Naissance et caractéristiques des réseaux militaires clandestins Le 26 juin 1940 à 18 heures, le Colonel Rivet et les cadres du 5e Bureau de l’E.M.A. dissous, font le serment à Bon Encontre (près d’Agen) de poursuivre en secret leur contrat. Le même jour à Brax (près de Toulouse) le personnel de ce 5e Bureau fait le même serment en présence du Colonel Malraison, adjoint du Colonel Rivet. Le 27 juin 1940, nous tirons les premières conséquences de cette résolution: 1 – La poursuite de la lutte est en opposition aux clauses de l’armistice. Elle exigera une organisation et des actions secrètes, hors des institutions officiel les. Elles seront indépendantes d’elles. 2 – Secret et sécurité imposent un cloisonnement rigoureux entre nos spécialistes: renseignement proprement dit, contre-espionnage, sécurité. C’est l’éclatement de nos services … Memorial – biographies Ea-EzCategory: Archives du site,Biographies,Biographies memorial
| Édouard, Ignace Pseudonyme: PLANTAGENET
Né le 11 mars 1892 à Bruxelles (Belgique) de Alphonse Engel et de Marie Engel Épouse Jeanne Engel Profession: journaliste Décédé le 25 décembre 1943 à Buchenwald Réseaux: S.S.M.F./T.R., Bruno du S.R. KléberAgent P2
D’origine belge, Édouard Engel avait fait son service militaire en Belgique durant la guerre 1914-1918. A trente -six ans, il s’était fait naturaliser français (12 décembre 1928). Il parlait le français, l’allemand, le flamand et le russe. Journaliste et directeur de journaux, il présidait le Syndicat professionnel des directeurs et éditeurs de journaux et des publications internationales “La Paix”. Il était également professeur au Collège des sciences sociales et membre du Comité national de la paix. D’après les déclarations de son épouse, à son arrivée à Paris, il a pris contact avec les Services spéciaux de l’Armée, auxquels il va fournir des renseignements politiques et économiques (homologué agent P2 à partir du 1er juin 1941). Il dirige aussi une section de propagande et mène diverses autres activités. Recherché par la Gestapo dès juin 1940, il doit entrer dans la clandestinité (son appartement, 4 rue César Franck, Paris XVe, a été plusieurs fois fouillé). Arrêté le 12 octobre 1942, il est déporté à Buchenwald où il meurt le 25 décembre 1943, comme en témoigneront ses camarades Gaston Weil et Clémenceau de Vitry. Édouard Engel, qui était chevalier de la Légion d’Honneur, officier d’Académie, chevalier de l’Ordre de Saint Pierre (Serbie), du Dragon d’Annam, de l’ordre polonais “Polonia Restituta”, officier de l’ordre de la Couronne, recevra la Médaille de la Résistance.
Références: Archives du Bureau “Résistance” Louis, Joseph, Pierre Pseudonyme: L’INGÉNIEUR
Né le 29 octobre 1913 à Toulouges (Pyrénées-orientales) de Pierre Esparre et de Isabelle Camo Epouse: Jacqueline Doucet Profession: ingénieur des Travaux Publics Décédé le 28 mai 1943 à Suresnes (Mont Valérien) Réseaux: S.P. Ain 1940, Eleuthère, S.R. Air 40 (Normandie et Limoges)
Fils d’un fonctionnaire des P.T.T., Louis Esparre avait fait ses études dans des institutions tenues par des Jésuites à Toulouse, sa ville natale, et à Marseille. Licencié en droit, ayant fait l’École des Ponts et Chaussées à Paris, il devint ingénieur des Travaux Publics. Après son service militaire dans le Génie en 1934-1935, revenu à la vie civile, il fut affecté en 1937 dans l’Orne comme ingénieur des Ponts et Chaussées. Au début de la guerre, il obtint le grade de sous-lieutenant. Remis d’… Extrait du Bulletin : Défaite allemande sauva la france de démembrementCategory: Archives du site,Europe de l'Ouest,Services allemands
| Par J. WULLUS-RUDIGER Dans l’hebdomadaire belge ” Le Phare “, notre camarade J. WULLUS-RUDIGER, ancien professeur à l’Ecole de Guerre de Bruxelles, révèle quelques aspects des ambitions de l’Allemagne hitlérienne à l’égard de la France. M. WULLUS-RUDIGER qui fut, en mai 1940, adjoint au Chef de la Mission Militaire française près le Gouvernement belge, puis membre de notre Réseau F.F.C. ” Kléber ” a été en mesure de prendre connaissance de documents secrets allemands établissant de façon irréfutable les projets nazis relatifs au démembrement de la France. Voici l’essentiel de ce qu’il écrit : Peu après la conclusion de l’armistice de Compiègne de 1940, Hitler, sans en référer à son ministère des Affaires étrangères, chargea le Secrétaire d’Etat Stuckart, du ministère de l’Intérieur, de lui soumettre un projet d’annexions au détriment de la France. Il l’avertit qu’il entendait annexer le Nord de la France jusqu’à l’embouchure de la Somme, c’est-à-dire jusqu’à Abbeville. Cette vaste région devait constituer une province (Gau) dans laquelle serait englobée la Belgique, à l’exclusion de la province de Luxembourg (celle-ci devant faire partie avec le Grand-Duché de Luxembourg, d’une autre province allemande comprenant l’Alsace-Lorraine, dont l’annexion pure et simple avait déjà été proclamée). D’après le plan soumis à Hitler, la nouvelle frontière allemande dans le Nord de la France allait approximativement de l’embouchure de la Somme, à la région de Nancy ; d’où elle descendait vers la frontière suisse, à hauteur de Pontarlier. En outre, le Führer envisageait l’annexion de la Bourgogne, sous prétexte que cette région avait été colonisée jadis par la peuplade germanique des Burgondes, qui lui donna son nom. Cette annexion connut même un début d’exécution. Himmler décida en effet, de coloniser la Bourgogne en y installant des ménages tyroliens. Mais, par la suite, il lui sembla plus urgent d’installer ces Tyroliens en Crimée ! Il déclara alors nonchalamment à Frauenfeld, le 10 juillet 1942 : ” Il nous faudra donc trouver une autre peuplade ou une autre population pour coloniser la Bourgogne “. Et pour confirmer ce qui précède, M. Wullus-Rudiger ajoute : Le 26 avril 1942, Goebbels notait dans son agenda : ” … En ce qui concerne la France, comme par le passé le Führer estime que jamais nous n’aboutirons à un accord avec elle en nous montrant conciliants. Les propos évoquant une collaboration sont purement éphémères. Par ailleurs, à présent il veut voir des actes et non point entendre des paroles. Il déclare : ” Quelle que soit l’issue de la guerre, la France devra la payer cher, car ” elle en fut la cause et l’a déclenchée. Elle sera ramenée à ses frontières ” de 1500 “, cela signifie que la Bourgogne fera retour au Reich. Cela nous rapportera un pays qui, en beauté comme en richesse, peut à peine être comparé à une autre province allemande … “ Quatre jours après, le 30 avril 1942, Goebbels notait : ” Si les Français savaient ce qu’un jour le Führer exigera d’eux, leurs yeux se rempliaient de larmes “. En janvier 1944 encore, Goebbels écrivait dans ” Das Reich ” : ” Le peuple allemand réclame, comme un droit naturel, le droit de diriger les peuples de l’Europe “. Nous livrons les témoignages ci-dessus à la méditation de ceux qui, à l’instar de Pierre LAVAL, préconisaient l’entente entre la France et l’Allemagne nazie.
A la vérité, dans l’Europe conçue par Hitler, la France n’aurait plus existé en tant que telle, pas plus que la Belgique d’ailleurs. C’est la coalition anti-hitlérienne qui a sauvé … |