Article paru dans le Bulletin N° 3 – octobre 1954
par le Général Louis RIVET,Président d’Honneur, fondateur
Un jour d’après-guerre, le vieux Chef d’un vieux S.R. promenait ses songes dans les débris du passé. Il en fut tiré par des rumeurs étranges où il perçut nettement qu’on mettait en cause ce que le S.R. et le C.E. avaient fait. Il se fâcha, et rédigea d’une traite une réponse vengeresse à l’imposture.
A peine eut-il terminé qu’il en éprouva le regret ; il avait dépassé les bornes où s’arrête ce que l’on peut dire, et où commence ce que l’on doit taire. Il remit son arme au fourreau et rangea son factum, non sans avoir conclu qu’il était loin d’avoir tout dit. Et cette conclusion trahissait le débat intérieur qui arrêtait son élan. La voici dans sa brièveté, sibylline et feutrée, donnant très peu et retenant beaucoup ….
“Périlleuse tentative que de vouloir parler ou écrire aux frontières de nos secrets nationaux.
Et pourtant, il fallait bien le (1) placer sous l’angle du réel. Depuis trop longtemps on en discutait sur le mail, à tort et à travers, au point qu’un certain jour des Barbares, qui en avaient ouï parler, entreprirent de le dénuder, de le disséquer, in anima vili, comme des carabins. C’est qu’ils oubliaient que des mains pures l’avaient, il y a longtemps, tiré de la chair française et construit peu à peu, depuis lors, à la mesure de nos besoins.
Les besoins étaient grands à l’aube de ce siècle, quand les défis perçaient les lointains rougeoyants, au même point cardinal. Qui pouvait nier qu’on se battrait encore plus âprement, jusqu’à épuisement? Mais on ne se battrait plus dans la nuit. Les anciens l’avaient juré, le soir même où s’écroula l’Empire et commença la remontée. Serment sacré, imprescriptible, vieux aujourd’hui de trois générations.
Et vinrent les tragédies. Deux fois le ciel s’embrasa. Deux fois, dès les préliminaires, la France connut son agresseur. Pouvait-on éviter qu’au deuxième coup la France chancelât ? Qu’à l’arrière on s’interroge.
Mais le lecteur est frustré, nous le sentons bien. Car il manque au récit l’acte dissimulé, pétri d’angoisse humaine et de sourdes fiertés, semé d’accidents et parfois d’aventures, par quoi s’accomplit l’exaltante mission. Mais l’artisan viril d’une pure oeuvre d’art livra-t-il jamais aux curiosités de l’homme le secret de son effort ?
Le vrai de l’éternelle guerre du S.R. ne se raconte pas.
Zélateurs ou détracteurs, s’il en est, croyez-nous, ne tentez pas de pénétrer dans l’enceinte; on n’y fait que peiner pour le bien de la France, “sans espoir de duchés ni de dotations”. Les morts ? Ici, chapeau bas. Nous n’en parlerons pas. Avides de silence, ils ont leur ciel à eux, serein et reposant. En un point seulement, ils requièrent le souvenir des hommes : comme Maître MOSER en son codicille, les pères ont exigé des fils qu’ils viennent sur leur tombe pour dire ;”Nous sommes à notre Poste, aux confins de la France, nous veillons”. Et c’est tout.
Serviteurs effacés ? Obscurs chapelains de la gloire ? Si l’on veut, Héros ? non (2). Ils eurent sur le choix des mots des exigences hautaines. C’est piété des vivants que de les respecter,
Suivez-nous donc bien, lecteur, toute déception surmontée où vous plongèrent nos réticences. Comprenez bien qu’à visiter de fond en comble ces ruches enténébrées où chacun tient son rôle, l’exécutant comme l’animateur, où l’on ruse en français mais droitement l’on pense, où…
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A.C.V.L.R.F
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LES LUXEMBOURGEOIS DANS LES
RÉSEAUX ET LES MAQUIS EN FRANCE
Ouvrage de l’Association des Anciens Combattants
Volontaires Luxembourgeois de la Résistance Française. – 1960. Disponible
auprès de cette Association ou via librairies en relation avec les
distributeurs du Grand-Duché de Luxembourg.
Avant-propos
A l’époque où nous vivons,
caractérisée, hélas, trop souvent par l’ignorance et l’oubli, l’exemple
patriotique et moral donné par la jeunesse luxembourgeoise pendant la guerre
1940-1945, mérite d’être rappelé et respecté. En l’occurrence, la morale du
devoir et le devoir de mémoire s’imposent.
L’opuscule présent est destiné à
rappeler l’esprit et l’action des jeunes luxembourgeois réfractaires à
l’oppression, ayant combattu dans les maquis en France, pour la liberté et
la souveraineté de leur pays. pour la liberté et la souveraineté de leur
pays.
Les anciens maquisards
luxembourgeois en France, qui n’ont pas la prétention d’avoir été des
surhommes, n’ont pas oublié le sens de leur engagement et le souvenir de
leurs camarades disparus. Fidèles à leur passé, ils continueront à oeuvrer
pour la liberté, la convivialité en Europe et dans le monde.
Le récit ci-après n’a aucun
caractère exhaustif; il est basé sur les faits authentiques relatés par les
nombreux témoignages officiels (d’origine française notamment) se trouvant
dans les archives de l’Association des Anciens Combattants Volontaires
Luxembourgeois de la Résistance Française.
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RAMBAUD
Christian, Jean, René
Pseudonyme: Raymond
Né le 17 septembre 1913 à Paris Xe de Marie, Edouard, Jean Rambaud et de Louise Martin Epouse: Simone Konevetzky Profession: officier d’active Décédé le 12 octobre 1944 à Buchenwald (Allemagne)
Réseau: S.S.M.F./T.R. (Action région de Roanne)Agent P2
Officier de carrière, Christian Rambaud, entré dans le Génie en 1934, avait obtenu un brevet de chef de section du Génie comme sapeur télégraphiste. Il était donc devenu spécialiste radio en 1937 et fut admis à L’EMAG à Versailles à la suite du concours de 1939. Cette année-là, il s’est marié avec Simone Konevetzky, ils auront quatre enfants.
Promu sous-lieutenant en décembre 1939, il a fait la guerre au Dépôt de guerre du Génie n°6 à Angers, puis au dépôt de guerre n°8, avant d’être affecté, d’août 1940 à fin 1940, dans des groupes de transmission, à Brive, à Limoges et à Bergerac. Nommé dans l’armée d’active, durant l’année scolaire 1940-1941, il suivit les cours de l’École du Génie; puis, promu lieutenant en août 1941, fut affecté au groupe de transmission d’Avignon. C’est comme lieutenant qu’il y est démobilisé le 29 novembre 1942, mais pour être rappelé le 1er mars 1943 et affecté à la 3e Compagnie de groupement de travailleurs civils pour les P.T.T., et enfin mis dans la position de “non disponibilité” en novembre 1943.
Depuis trois mois déjà, il est officier de transmission, chef d’antenne, dans les T.R. pour lesquels il assure des liaisons avec l’Afrique du Nord .
Les circonstances de son arrestation sont les suivantes ( Bulletin de L’A.A.S.S.D.N.n° 188). Le 30 avril 1944 ( le 29 avril d’après le SHAT et le Bureau Résistance), le commandant Verneuil attend le lieutenant Rambaud à la gare du Puy. Celui-ci arrive par le train de Saint Étienne, devant apporter les directives préparatoires pour le débarquement de juin. Heureusement, il ne les a pas sur lui, car il est arrêté par la Gestapo sous les yeux du commandant Verneuil qui parvient à s’échapper.
Une citation dira que Christian Rambaud a alors “par son calme et son sang-froid empêché l’arrestation de ses camarades de combat.”
Il est déporté en Allemagne le 15 août 1944 d’après le SHAT et le Bureau Résistance, en juillet 1944 d’après le témoignage de Richard Chotin, rescapé de déportation. Ce dernier dira en effet que Christian Rambaud faisait partie, avec le capitaine Vellaud*,”d’un groupe de 37 officiers français, anglais, canadiens et belges, arrivé au camp de Buchenwald en juillet 1944. Ce groupe, contrairement à l’usage, ne fut pas placé en quarantaine dans le petit camp, mais interné au Block 17 du grand camp, qui était un block de passage.
Dans la soirée du 16 septembre 1944, 16 d’entre ces officiers, la plupart appartenant à la French Section, furent pendus dans la cave du four crématoire. Parmi eux, Robert Benoit, coureur automobile notoire, et le lieutenant Leccia, d’origine corse, que j’avais connu à Limoges.
Peu de temps après, la Direction du camp décida l’affectation des 21 survivants du groupe dans les blocks du grand camp, mais avec défense expresse d’utiliser ces hommes à des travaux extérieurs au camp.
C’est ainsi que les capitaine…
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Congrès : Membres, exclusivement
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Réunions dans la salle Anatole-France de l’Hôtel de Ville de Tours, puis dans sa superbe salle des fêtes.
En Assemblée, notre très regretté Président national adjoint, le Général Albert Meyer décédé le 6 mai 2006, est élevé à la distinction de Président d’Honneur. Est confirmée la date de la cérémonie de parrainage par notre amicale ( le 10 juin ) du Commando Parachutiste de l’Air N°10 sur la base aérienne d’Orléans. Est rappelé notre patronage du bâtiment Dupuy-de-Lôme, récemment accordé par le Chef d’État-major de la Marine. Sont soulignées les fructueuses relations nouées avec le nouveau Service Historique de la Défense (SHD).
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Cérémonie de dépôt de Gerbe au Monument aux Morts ( Hôtel de Ville de Tours )
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Une émouvante cérémonie présidée par M. le Sous-Préfet de Chinon, représentant M. le Préfet d’Indre-et-Loire, s’est déroulée devant le monument aux morts situé dans le péristyle de l’Hôtel de Ville en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires, ainsi que des présidents, porte-drapeaux et membres des associations patriotiques. M. le Maire a tenu a préciser tout le plaisir qu’il avait à accueillir notre amicale et l’intérêt qu’il prenait à un tel congrès.
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Un congrès de retraités très “spéciaux”, Presse Quotidienne Régionale – La Nouvelle République, 27 mai 2006 : C’est un ancien officier de marine, le genre ancien baroudeur, la barbe taillée de près. Il a dû servir la Nation sur tous les terrains de conflits du globe pendant un quart de siècle. Mais il n’en dira rien. Ni sur les lieux, ni sur ses missions. Trop tôt. Le secret est érigé en dogme, mieux que ça, en ligne de vie chez ces messieurs-là. Ces messieurs aux cheveux gris, retraités de la DST, de la DGSE, de la DPSD, qui tenaient leur congrès à Tours. Des « agents du renseignement » dont la fonction intrigue et suscite tous les fantasmes. Beaucoup ici ont risqué leur peau dans des territoires hostiles. Comme Jean D…, l’aîné, dans le renseignement depuis… son engagement dans la Résistance en 1940, à 15 ans ! Passé dans le contre-espionnage par la suite. « Ah, si nous avions eu des clés USB pendant la guerre 39-45 pour passer des messages, notre boulot d’agent de liaison aurait été moins dangereux… », sourit l’octogénaire. Octopussy ? Dr No ? OSS 117 ? Connaissent pas! « On n’aime pas le terme d’espion. L’espion, c’est l’autre, l’étranger, l’ennemi. Notre mission, c’était la protection des intérêts de la Nation, sur le territoire national et à l’étranger. Point. » La conversation avec trois anciens officiers durera deux heures. Sans confidence. D’ailleurs, le congrès se déroulera à huis clos. Pourquoi? Le président de l’amicale des anciens des services spéciaux de la Défense nationale, créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, s’excusera: « Nous avons tous rempli des missions spéciales. Et tous, nous avons dû cloisonner notre vie. Il y avait le travail et à côté, la famille, les amis. Ce n’est pas une contrainte le secret, c’est la règle du service. Nos agents et nos anciens officiers traitants ne sont pas du genre à raconter ce qu’ils ont fait, vu et entendu. Quand nous voyons certaines copies de documents classés Très Confidentiel Défense dans la presse, à propos d’une certaine affaire qui fait l’actualité, on est tous choqués. Ça ne se serait pas passé comme ça de notre temps… » Pascal LANDRÉ
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Cérémonie au cimetière de Maillé où a été érigée la stèle qui …
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ABEILLE
Valentin
Pseudonymes: MERIDIEN, COLLEONE, FANTASSIN, ARNOULT, ARNOUX.
Né le 8 août 19O7 à Alençon (Orne) de Pierre Abeille et de Louise Verpillat. Épouse: Nicole Chautemps .Profession: fonctionnaire de l’administration préfectorale. Décédé le 2 juin 1944 à Paris XIIIe
Réseaux: S.S.M.F./T.R., B.C.R.A., Action M ( D.M.R. Région M ), Combat, Libération, Franc-tireur, délégué du MUR (Jura et Lyon), promoteur du NAPAgent P1 (1er mai 1945), P2 (1er septembre 1943)
Valentin Abeille, qui avait un frère jumeau, Jean-Pierre, était pupille de la Nation, son père étant mort à la guerre en 1914. Après des études irrégulières, ballotté par une vie familiale brisée, il fit son droit et, entré dans la carrière préfectorale en 1938, fut, comme son père, le plus jeune sous-préfet de 1ère classe.
Ancien élève de l’école de Saumur, il avait fait son service militaire dans la cavalerie. Normalement dégagé des obligations militaires par ses fonctions, il s’est pourtant engagé dès la mobilisation en septembre 1939, au 29e Dragons à Provins. Les campagnes de Belgique et de France lui valurent trois citations, la Croix de Guerre avec palme et 2 étoiles.
Démobilisé, homme très brillant, il est nommé au poste de préfet et rejoint alors Provins. Mais il est révoqué quelques semaines plus tard pour son attitude anti-allemande.
Dès janvier 1941, en zone sud, il entre dans la Résistance. Il est d’abord à Marseille sous couvert d’un poste officiel, mais est à nouveau révoqué dans la région de Lyon.
Après avoir fait partie du service de contre-espionnage (T.R. 115), il passe au B.C.R.A.
Très actif, début 1942, sous le nom de Colléone, il est responsable départemental des mouvements Combat, Libération franc-tireur, continue à s’occuper du NAP et organise l’A.S. dans son secteur. De plus, en décembre 1942, il devient chef régional des services économiques et politiques du MUR.
Dénoncé, traqué par la Gestapo, il prend le maquis fin janvier 1943. Nombre de ses camarades sont arrêtés, ainsi que des membres de sa famille: son oncle maternel meurt en prison à Vichy des suites de mauvais traitements. Marié une première fois (avec Andrée Biette), divorcé, Valentin Abeille est remarié avec Nicole Chautemps: l’oncle de cette dernière, Pierre Chautemps, meurt à Bergen Belsen, ses frères passent en Espagne et rejoignent les F.F.L.
Valentin Abeille part pour l’Angleterre le 19-20 mai 1943 (opération Hudson dirigée par Larot à Lons le Saulnier), et est affecté au B.C.R.A. le 1er juillet 1943. Mais, déçu par l’atmosphère de Londres et après avoir subi une intervention chirurgicale, il se porte volontaire pour une mission spéciale en territoire occupé (ce sera la mission “Fantassin). Après avoir suivi des stages d’instruction et d’entraînement de parachutisme, la nuit du 12 au 13 septembre 1943 (opération Gide-Bretagne), il gagne son poste de délégué militaire de la Région M (Normandie-Bretagne- Vendée), sous le nom de Arnoux, en qualité de chargé de mission de 2e classe, assimilé au grade de commandant (ayant été promu au grade de capitaine de cavalerie de réserve par décision du général De Gaulle le 12 février 1944, sous le pseudonyme de Arnoult Victor). Il …
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PAIN
André, Pierre
Pseudonyme: LA BISCOTTE
Né le 10 février 1913 à Neuvy Granchamps (Saône et Loire) de Eugène Pain et de Anne Des Brosses Célibataire Profession: bourrelier Disparu le 10 mars 1944 à Weimar ou à Dora (Allemagne)
Réseaux: S.S.M.F./T.R., Saturne du S.R. Guerre
Ouvrier bourrelier demeurant à Charolles (Saône et Loire), André Pain est entré dans la Résistance en février 1941.
Son chef de réseau le décrira comme un “excellent agent de renseignement, très calme et très courageux. D’un dévouement sans bornes et d’un patriotisme très pur, qui l’ont poussé jusqu’au sacrifice suprême”.
Arrêté en mai 1943, il est déporté et considéré comme disparu en Allemagne officiellement le 10 mars 1944 (début 1945 d’après le dossier “Saturne” du Bureau Résistance), à Weimar d’après son acte de décès , à Dora d’après son frère.
Déclaré “Mort pour la France”, il sera proposé pour la Médaille de la Résistance.
Références: Archives du Bureau “Résistance”; Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4
PARENTY
Paul, Édouard
Né le 11 avril 1898 à Nesles (Pas de Calais) de Ernest Parenty et de Eugénie Vinot Epouse: Marie Barbier Profession: enseignent Décédé en novembre 1944 ou le 5 décembre 1944 à Hambourg (Allemagne)
Réseau: S.S.M.F./T.R. (Secteur de Lille)Agent P2
Paul Parenty avait été appelé sous les drapeaux d’avril 1917 à décembre 1919.
Pendant la guerre de 39-40, il fut détaché à la mission franco-britannique, du 3 septembre 1939 au 25 juin 1940, comme officier de liaison auprès de l’armée britannique (il avait une licence d’anglais, un diplôme d’étude supérieure et un certificat secondaire d’anglais, ainsi qu’un brevet militaire de langues vivantes).
“Rentré en zone interdite le 9 octobre 1940, professeur d’anglais au lycée de Lille (lycée Faidherbe), lit-on dans une note de son dossier du Bureau Résistance, il fait fonction de commissaire principal des Éclaireurs de France (mouvement interdit par l’occupant).”
Quand il s’engage dans les Services spéciaux, le 1er janvier 1944, il est donc professeur d’anglais et a le grade de capitaine. Il est père de deux enfants, habite à Lille, 50 rue Kant.
Honorable correspondant pour le contre espionnage, il devient chef d’antenne d’un des secteurs de Lille, sous les ordres de J.P. Klotz.
Arrêté le 18 août 1944 à Lille, place de Strasbourg, il est interné à la prison de Loos-Nord et déporté en Allemagne le 1er septembre 1944. Il décéde à Hambourg à une date incertaine: novembre 1944 ou le 5 décembre 1944.
Déclaré “Mort…
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…” Ouvrir notre Association aux Anciens des Services Spéciaux actuels, “… ( Par le Colonel Paul PAILLOLE – 1988 – extrait de notre Bulletin N° 136 )
…” L’association ne se contente pas d’honorer la mémoire des anciens des Services Spéciaux victimes du devoir. Elle oeuvre aussi pour que nos compatriotes reconnaissent enfin l’importance des activités du renseignement, au sens large du mot, “… ( Par l’Amiral Pierre LACOSTE – 1998 – extrait de notre Bulletin N° 183 )
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Voir pages disponibles, ( non exhaustif )
SGDSN
DCRI ( le regroupement ex – DST / ex – DCRG )
DGSE
DPSD
DRM
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Madame Chantal LACHEROY, née de Bardies, notre Vice-présidente , est décédée le dimanche 18 octobre 2009, alors qu’elle se trouvait à Paris pour assister au conseil d’administration de l’Amicale.
La levée de corps a eu lieu au Funérarium des Batignoles le mercredi 21 octobre matin, et les obsèques ont eu lieu à Montjoie en Couserans, en Ariège, le jeudi 22 octobre.
Délégations AASSDN étaient naturellement présentes et nous avons reçu de nombreux témoignages de condoléances, qui ont été transmis aux familles.
Née d’un père officier Saint-Cyrien, Chantal de Bardies ne pouvait qu’être marquée par la communauté militaire et les tribulations historiques que notre pays connut au cours du XXe siècle.
Elle a 20 ans lors de l’Armistice en 1940 et à 20 ans, un jeune, pétri comme elle de patriotisme, ne peut rester indifférent devant le désastre qui submerge la France.
En décembre 1942, à Alger où son père a commandé le 5ème Régiment de Chasseurs d’Afrique, Chantal de Bardies souscrit un engagement dans l’armée et devient secrétaire auprès du Général d’aviation Bergeret, puis est affectée à la Direction de la Sécurité Militaire comme secrétaire du Commandant Paillole et du Lieutenant-Colonel Sérot qu’elle accompagnera à Paris dès la libération de la capitale.
Après que le Commandant Paillole eut quitté le Service en novembre 1944, elle est affectée à la Sécurité Air avec le Colonel Sérot qu’elle faillit suivre à Jérusalem lorsque celui-ci fut envoyé en Palestine comme chef des observateurs français de l’ONU et où il fut assassiné avec le Comte Folke-Bernadotte, médiateur des Nations Unies, le 17 septembre 1948.
Ayant résilié son contrat d’engagement en décembre 1949, elle devait retrouver les anciens des Services Spéciaux au sein de l’Association dont elle est une des fondatrices.
Déléguée générale puis secrétaire générale et enfin vice-présidente, elle en a connu toutes les activités pendant plus d’un demi-siècle.
Sur le plan personnel, l’épilogue de la guerre d’Algérie bouleversa sa vie et, dans ces circonstances douloureuses, elle rencontra le Colonel Lacheroy, qu’elle épousera en 1970.
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HOMMAGE DU PRÉSIDENT DE L’A.A.S.S.D.N. ( Editorial du Bulletin N° 216 )
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Au revoir Chantal !
Je voulais consacrer un éditorial à ces événements majeurs qui ont marqué l’histoire de notre temps: – Le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale, en septembre 1939, il y a certes 70 ans, mais, après cinq années de cataclysme, la face du monde en a été changée. – La chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, fait historique déclencheur, il y a 20 ans, de la désintégration du bloc soviétique qui mit fin à la guerre froide et modifia totalement la géopolitique du monde. Personne ne peut oublier ces événements. Je voulais aussi parler d’autres sujets plus actuels de notre action.
Hélas, un événement bien plus personnel et douloureux pour l’Amicale s’est produit le dimanche 18 octobre dernier m’amenant tout naturellement à reprendre cette rédaction.
Ce jour-là, une grande Dame s’en est allée, brutalement, discrètement aussi, sans signes apparents d’inquiétude préalable, hormis son âge et chacun sait que les risques fatals croissent inexorablement avec les années:
Chantal LACHEROY née de BARDIES-MONTEA venait de nous quitter dans une chambre du Cercle national des Armées de Paris.
Vice-présidente de l’AASSDN, elle était la plus ancienne de l’Amicale dont elle portait la carte de membre n° 12 et avait 89 ans.
Elle personnifiait notre histoire depuis 1943 à Alger. puis à Paris, comme secrétafre du Commandant Paillole et du LIeutenant-Colonel Sérot qu’elle faillit suivre en P…
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Ce texte est une synthèse des pages 147 à 185 de l’ouvrage du Colonel Claude CAZALS, paru en juin 1997:
… En dehors du refus courageux ou de l’abandon militant au régime de Vichy qui furent l’un et l’autre le fait d’une minorité, il y eut dans une vision plus détaillée, dans le quotidien, toute une palette d’accommodements qu’il importe de préciser et de définir au plus près. (François Bloch-Lainé et Claude Gruson).
Certains auteurs considèrent que ” le retournement contre l’ennemi au moment opportun et dans les meilleures conditions de réussite ” aurait pu être conçu au niveau du commandement supérieur de la gendarmerie, pour ne citer que ce corps constitué de l’appareil policier.
Cas unique parmi les corps des forces de l’ordre, dès 1943, le chef d’escadron Robelin, sous-directeur technique de la Garde, prépare son ralliement à la Résistance.
Sur proposition du Général Verneau, le chef d’escadron Robelin accepte son idée d’entraîner la Garde dans la Résistance.
Dans la garde, le Maréchal Pétain ne fait pas l’unanimité : les avis sont partagés parmi les officiers. Quant au Général Perré, il attend de la Garde de l’efficacité et du loyalisme à l’égard du régime en place. Le chef d’escadron Robelin (Duphin) a choisi de prendre ses distances à son égard, et de jouer double jeu, avec tous les risques que cela comporte.
Dans le cadre de ses fonctions, il agit de trois manières : – il poursuit son aide aux Services Spéciaux, renseignant le contre-espionnage clandestin à la tête duquel se trouve le Lieutenant-Colonel Lafont (Verneuil) ;
– de mai 1943 à juillet 1944, il prend les dispositions nécessaires pour faire preuve d’obstruction systématique aux ordres d’opérations émanant du secrétaire général au maintien de l’ordre ;
– il prépare le passage de la Garde au maquis. Le chef d’escadron Robelin repère un ” correspondant ” de confiance dans chaque régiment. Des contacts sont entretenus avec l’ORA, l’AS, le réseau Action R6, mais aussi avec le Front national créé par le Parti communiste en mai 1941 et avec les FTPF.
A la fin de l’hiver 1943-1944, une réunion secrète à laquelle participe le chef d’escadron Robelin aboutit au principe d’une action commune de la Garde et des FTP contre la Milice et la Gestapo de Vichy.
Une douzaine d’escadrons sont prévus au départ pour ces opérations. Par la suite, tous les escadrons recevront l’ordre de passer au maquis,
– projet dont n’avaient connaissance que de rares officiers dépendant du chef d’escadron Robelin (en fonction à la sous-direction technique de la Garde depuis avril 1943). Promu Lieutenant-colonel au début de 1944, son projet reste inchangé, malgré les difficultés rencontrées.
A Londres en effet, le BCRA juge son action trop voyante, au risque de faire du tort à la Résistance. Robelin poursuit sur sa lancée, jouant toujours double jeu. Cette attitude déplaît au BCRA, qui souhaite alors qu’il démissionne (25 février 1944).
De France pourtant, le réseau Action R6 et l’ORA soutiennent pleinement Robelin auprès du BCRA, grâce à quoi, il peut continuer la tâche entreprise. Cependant, les autorités le soupçonnent de manque de loyalisme, et jugent la Garde peu fiable.
A l’époque, Robelin pressent le danger, il sait en effet que lui, comme la Garde sont surveillés par la Gestapo et l’Abwehr.
En avril 1944, un rapport du milicien V… à l’encontre de la sous-direction technique et de son chef fait grief à la Garde d’être trop inactive vis-à-vis du maquis ; c’en est au point que Darnand songe un moment à la dissoudre, et d’interner certains de ses officiers.
Le 6 juin 1944, la France apprend le débarquement allié en Normandie. …
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Congrès : Membres, exclusivement
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Notre Assemblée générale s’est tenue dans la prestigieuse salle Colbert de l’Assemblée nationale.
Une documentation audiovisuelle conséquente préparée par l’Amicale a été présentée sur grand écran, retraçant les grandes lignes des activités des Services Spéciaux durant la seconde guerre mondiale et de l’Amicale depuis sa création.
Chez beaucoup, une nostalgie et une émotion certaines.
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Pèlerinage au Mont-Valérien
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Sont inscrits, par année d’exécution, les 1.148 noms des fusillés au Mont-Valérien (*) parmi lesquels sept membres de nos Services :
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Marc Desserée Le plus jeune avait 19 ans. Il était pilote et avait été recruté par le SR Air en octobre I940. Chargé de la surveillance d’une vingtaine de terrains d’aviation allemands, il était de ceux qui parcouraient à bicyclette les routes de Normandie. Sous la torture il n’a rien dit. L’aumônier qui l’a suivi a témoigné de sa fin : il est allé à la mort en chantant et a désigné lui-même au peloton d’exécution la place de son cœur.
Claude Betsch 20 ans, était un étudiant brillant. Agent des TR et du SR Kléber. Sous l’uniforme de feldwebel qu’il avait dérobé, il collectait des renseignements sur les champs d’aviation de Reims. C’est aussi sous uniforme allemand que, grâce à sa connaissance de la langue, à son habileté et à son courage, il a réussi à se faire passer pour un sous-officier allemand au sein même de l’État-major de la Luftwaffe à Paris où il recueillit de précieux renseignements. Il finit par être arrêté après une banale opération administrative. Dans sa dernière lettre, il écrit à ses parents :” (…) On est venu me dire tout à l’heure que je partirai à quatre heures. (…) Je n’ai pas peur et vous pourrez vous dire que je serai mort sans avoir peur. (…) Dites-vous que je suis tombé pour mon pays d’abord et que c’est une belle mort, une très belle mort “. Et en post-scriptum : ” On me prie d’ajouter au moment de partir que vous pourrez réclamer mon corps au tribunal “.
Camille Bouvet était notaire à Dax. Dès l’armistice, il est entré dans la résistance et au SR Kléber en 1941. Il fournissait des renseignements d’intoxication à un lieutenant de la Gestapo dont il avait fait la connaissance ; il a aidé de nombreux résistants à passer en zone libre et transmis des ordres et plans qui s’avérèrent utiles pour la préparation du débarquement. Interné à Fresnes en 1942, un compagnon de cellule l’a souvent vu revenir ensanglanté des interrogatoires. Le 3 novembre 1942, il écrit à sa mère: ” nous allons être exécutés à 14 heures. (…} Je le confie et je confie à Sujette et à mes frères mon dépôt le plus cher, mes deux chers petits (…) Élèves-les dans le culte de Dieu et de la France pour laquelle je meurs “.
Maurice Dechy est agent de police. Entré en 1940 dans le réseau Honneur et Police, puis dans les TR, il fournit de nombreux renseignements d’ordre militaire qui sont transmis à Londres, distribue des tracts et des journaux clandestins, accomplit des sabotages. Il a 37 ans quand il est arrêté en avril 1943, lors d’une mission à Vichy. Transféré au fort de Romainville il sera exécuté au Mont-Valérien le 2 octobre 1943.
Louis Esparre, Robert Jeanne et Pierre Doucetont travaillé ensemble, ont été juges et tués ensemble. Louis Esparre, 30 ans, est ingénieur des travaux publics, il a pour adjoint Robert Jeanne, 26 ans, dit ” le Pédagogue ” parce qu’il est instituteur. Pierre Doucet, 31 ans, …
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