Memorial – biographie de Fernand DROUIN Alias Fernand LATOUR, LE GRENADIN (ou LE GRENADIER)

Né le 2 novembre 1909  à Rennes (Ille et Vilaine) de Albert Drouin  et de Charlotte Levillain Epouse: Eliane Vauche Profession: agent d’assurances Décédé le 5 septembre 1942  à  Paris

 Réseau:  S.R. Air  ( Villon)

Agent d’assurances, Fernand Drouin a fait la guerre 1939-40 comme 2ème classe dans le Service de santé, puis a été versé dans l’infanterie.

Il devient l’un des premiers agents clandestins du S.R. Air de Limoges. Le Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°169, rapporte aussi qu’il indique à un agent venu de Belgique, Georges Bourguignon, une filière d’évacuation par voie maritime vers l’Angleterre, au départ de La Rochelle, et que c’est par son intermédiaire que ce dernier est présenté au capitaine Boué, un des officiers traitants du poste.

Arrêté début août 1942 à la gare de Laval, il est interné à Angers et à la prison de la Santé à Paris. Condamné à mort par la Cour martiale de Paris le 29 août 1942, “pour espionnage et détention d’armes”, il est fusillé à Paris et inhumé à Ivry-sur-Seine.

Déclaré “Mort pour la France”, Fernand Drouin sera fait chevalier de la Légion d’Honneur et recevra la Croix de Guerre avec palme.

 

Références: Archives du Bureau “Résistance”;  le Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°24, p.47, n°169, p.27

 

 




Memorial – biographie de Marcel DOUPHY Alias CHAUMETTE

Né le 26 décembre 1890  à  Paris VIIe de Armand Douphy  et de Louise Chaumette Epouse:  Paule Prin Profession: architecte Décédé le 15 mars 1944  près de Lille 

Réseaux: S.S.M.F./T.R., Saturne du S.R. Kléber – Source K / Agent P2

Devenu architecte après avoir fait l’École des Arts et Manufactures, Marcel Douphy, qui parlait  l’anglais et l’allemand, était officier téléphoniste lorsqu’il fut mobilisé le 2 août 1914. Il se retrouva en Alsace, en Lorraine, dans la Marne, en Artois, à Lorette, à Verdun, en Champagne, dans la Somme, au Chemin des Dames, puis à la Malmaison, dans le Soissonnais et en occupation en Belgique. Ses campagnes lui valurent la Croix de Guerre, accompagnée de six citations. Il fut enfin libéré le 13 août 1919.

L’année suivante naquit son premier enfant, André. Il eut plus tard deux filles, Geneviève en 1928 et Hélène en 1937.

En août 1936, il reçut la Croix des Services volontaires de 1re classe.
Il avait 48 ans quand, de nouveau il combattit (à partir du 2 septembre 1939), et fut promu lieutenant colonel d’artillerie. Son attitude alors lui valut une Croix de Guerre et les deux citations suivantes:

 “Excellent officier supérieur. Nommé au commandement du Ier groupe le 1er avril 1940, l’a très brillamment conduit au feu, faisant preuve d’une activité inlassable, de calme, de compétence, de courage.

“Engagé parfois sans soutien d’autres armes, à proximité de l’ennemi, a toujours réussi à décrocher en temps opportun, ayant rempli toutes ses missions.

Termine la campagne avec onze canons sur douze et une très belle unité de 105-Mle 36 au moral intact, unité ayant noblement fait tout son devoir et citée à l’ordre du corps d’armée.”

Le général Huntziger signe la citation à l’ordre de l’Armée:

“Chef d’escadron animé du plus ardent patriotisme. Commandant du groupe de 105, Mle 36, auquel il a su communiquer sa flamme. S’est distingué au cours des attaques du 5 au 6 juin 1940, répondant instantanément à tous les tirs demandés pour renforcer l’appui direct des divisions

“Du 8 au 25 janvier 1940 a continué à harceler l’ennemi avec opiniâtreté.

“A su à deux reprises dégager son groupe sur le point d’être encerclé.”

En septembre 1941, il s’engage dans les services de renseignements et de contre- espionnage. Son chef de réseau dira de lui: “Excellent agent de renseignements qui a obtenu de très beaux résultats. A mis sur pied plusieurs sous-réseaux et a pris finalement le commandemant de l’un d’eux. Patriote ardent, galvanisant tout le monde, a su tirer de chacun le maximum”.

En 1943 en effet il devient chef du secteur de Béthune , soit 1 200 hommes, (mouvement O.C.M.) et participe au plan Tortue.

Arrêté l




Memorial – biographie de Pierre, Stanislas DOUCET

Né le 6 octobre 1912  à  Sees (Orne) de Raoul Doucet  et  de Albertine Roullé Divorcé Profession: entrepreneur des Travaux Publics Décédé le 28 mai 1943  à  Suresnes (Hauts de Seine) 

Réseau: Villon du S.R.Air (Villon) Agent P2

 

Pierre Doucet était le fils d’un entrepreneur de Caen. Devenu lui-même entrepreneur des Travaux Publics, “il fut conducteur de travaux et dessinateur dans l’entreprise Adam et Doucet, 34 rue Desmoueux”, dit sa mère.

Après une préparation militaire à Caen, il a été appelé en septembre 1939 et a fait la guerre au 182e régiment d’artillerie, puis à la 655e batterie antichars, avec le grade de brigadier. Démobilisé en août 1940, “n’ayant jamais pu accepter l’occupation allemande”, dit sa mère, il s’entend avec son beau-frère, Louis Esparre*. Ce dernier est le chef du secteur Normandie monté par le lieutenant Michel Rupied au début de 1941 et qui dépend du poste de Limoges du S.R. Air. Il a pour adjoint un officier de réserve de l’armée de l’Air, Robert Jeanne*, et près de lui, deux ingénieurs, Maury et Rouaud.

Certaines précisions sont contenues dans le résultat de l’enquête réalisée par les Allemands en vue du procès collectif qui aboutira notamment à la condamnation de Pierre Doucet. Aucun des accusés ne nie les charges retenues, néanmoins il convient de considérer ces données avec un maximum de circonspection, les affirmations proférées lors des interrogatoires ayant eu pour objectif de diminuer l’action menée ou de protéger les autres accusés.

Il en ressort que , lorsque, en février 1941, Delage réclame avec insistance à Esparre de lui fournir des croquis et des photos d’avions en bois (matériel de camouflage) qui sont construits à l’époque à Caen pour l’armée allemande, Esparre s’adresse à son beau-frère, Doucet, pour obtenir les adresses des entreprises qui effectuent ce travail. Celui-ci fournit le nom de Brunet qu’il soupçonne de détenir des reproductions des plans.

Pierre Doucet devient ainsi, avec Brunet, un des deux principaux agents à Caen, dit le général Bézy.

 “Brunet dirigeait, dit-il, un petit atelier de reproduction de plans pour ingénieurs, architectes et entrepreneurs. Réquisitionné par les Allemands, il lui fut demandé, de début 1941 au jour de son arrestation, plus de 4 000 reproductions. Malgré la surveillance dont il était l’objet, il s’organisa pour faire un tirage supplémentaire de tous les documents importants qu’il remettait parfois à des porteurs mais dont il assura surtout le transport jusqu’à Paris, d’où ils étaient acheminés sur Limoges.. Beaucoup portaient sur les travaux de la côte normande, les plans de fortifications en cours de réalisation, le port de Trouville, l’usine de Dives, etc. (Tous




Memorial – biographie de François, Louis, Gustave, Basile DORE

Né le 14 juin 1919  à  Ancey la Plaine (Manche) de François Doré  et de  Marie Wasselin Célibataire Profession: agent du Génie rural Décédé le 13 aôut 1946 à Pontorson (Manche) des suites de la déportation 

Réseau: Marco du S.R. Kléber/ Agent P2

François Doré était agent technique du Génie rural. Titulaire du brevet élémentaire, il avait devancé l’appel en 1937. Incorporé dans l’infanterie, il fit, en 1939-1940, la campagne de Belgique et la campagne de France.

En juillet 1942, il entre dans le réseau Marco du S.R. Kléber, d’abord comme agent P1 régional, puis P2 à partir du 1er novembre 1943. D’après une attestation du commandant Lochard, son rôle consiste à fournir des faux papiers et des renseignements militaires.

Il est arrêté, sur dénonciation, le 20 avril 1944, au bureau du Génie rural de Saint Lô, pour le motif officiel suivant: falsification d’identité et fait de n’avoir pas répondu à un ordre de réquisition.

Il est interné successivement à Saint Lô, à Avranches, de nouveau à Saint Lô et à Fresnes. Déporté à Karlsruhe, à Freungesheim et à Wolfenbuttel, il est rapatrié le 11 avril (ou le 6 mai) 1945, mais la dureté des mauvais traitements subis ne lui permettent pas de restaurer son état de santé et il meurt le 13 août 1946 au lieu dit “La Chaussée” à Pontorson.

François Doré a été déclaré “Mort pour la France”.

 

Références: archives du Bureau “Résistance”.




Memorial – biographie de Eugénie DJENDI Alias JENNY, JIMMY, Jacqueline DUBREUIL

Née en 1918  à Bône (Algérie) de Salah ben Chefrai Djendi Fallah  et de  Antoinette Silvani Célibataire Décédée le 18 janvier 1945  à  Ravensbrück

Réseaux:  I.T.G., F.F.C., F.F.L., B.C.R.A.,  S.S.M.F./T.R.Agent P2

Eugénie Djendi s’engage à vingt-quatre ans dans les Transmissions après le débarquement des Anglo-Américains du 8 novembre 1942 au Maroc et en Algérie où elle habite, chez ses parents, à Bône dont elle est originaire. Elle fait alors partie de celles qu’on surnomme les Merlinettes, du nom du chef des Transmissions, le général Merlin. Un centre d’entraînement est installé à Staouëli, près d’Alger.

Paul Paillole, commandant le 2e Bureau d’Alger, dit Mireille Hui (qui fut des Merlinettes), contacte le général Merlin pour recruter des spécialistes radio.

Avec Marie-Louise Cloarec, Suzanne Mertzizen et Pierrette Louin, Eugénie Djendi est volontaire. Recevant les jeunes femmes, Paul Paillole ne leur cache pas l’extrême danger des missions à effectuer, mais elles persistent dans leur engagement.

En janvier 1944, elles sont dirigées vers le Bureau Central de Renseignement et d’Action  d’Alger (B.C.R.A.A.) puis à Londres (B.C.R.A.L.) pour suivre des stages d’instruction d’opératrices radio. Mireille Hui dit que ce stage dure deux mois. Il a lieu en Grande-Bretagne, à Saint Albans et à Ringway, près de Manchester. Le programme: renseignement, topographie, identification des effectifs et matériels ennemis, repérage des objectifs à bombarder, sport de combat, séances de tir, maniement des explosifs, conduite et mécanique auto et moto, parachutisme, transmissions (émettre de France plus de trente minutes sans changer de longueur d’onde ou de lieu est suicidaire).

Eugénie Djendi est incorporée à la mission Berlin, qui doit opérer dans la région parisienne. Elle est parachutée (avec la mission Libellule) dans la région de Sully-sur-Loire le 7 avril 1944. Elle établit alors la liaison avec Alger et Londres.

Arrêtée le 9 avril porteuse de tout son matériel radio, elle est interrogée avenue Foch et enfermée 1bis place des États-Unis.

Georges Pinchenier (alias Lt Lafitte), parachuté et arrêté avec ses deux radios, Jenny Djendi et Marcel Leblond, écrira en octobre 1945 au père de Pierrette Loin: “Transféré avenue Foch à Paris, où je suis resté jusqu’au 27 avril, jour de l’arrestation de Pierrette et de Marie-Louise (Cloarec*), j’ai été ce jour-là interné place des Etats-Unis avec mon radio, mais sans nouvelles de Jenny.

Peu de jours après, car les choses se savent vite en prison, j’acquis la certitude que Marie-Louise et son amie Suzy Mertzisen se trouvaient au dessus de moi, mais je ne pus leur faire connaître ma présence faute d’arriver à entrer directement en communication.

Enfin, le 15 mai, mes deux voisines de cellule disparurent et furent remplacées par Pierrette et Jenny. Pierrette était ce jour-là d’un moral remarquabl




Memorial – biographie de Louis PROTON Alias LE LAGOUAROUX

Né le 25 janvier 1908  à  Tassin-la-Demi-Lune (69) de Claude, Antoine Proton  et de  Blanche, Henriette, Marie Berliet Epouse:  Denise, Marie, Jeanne Lambert Profession: officier d’active puis ingénieur Décédé le 23 novembre 1944  à Kehl

 Réseaux:  S.S.M.F./T.R., Alliance Agent P2

 

Louis Proton, dont le père était doreur, avait obtenu le Certificat d’études supérieures de physique industrielle de la Faculté des Sciences de Lyon et parlait couramment l’anglais et l’espagnol.

Incorporé dans l’armée en novembre 1928, il fit l’École militaire d’artillerie de Poitiers en 1929.  Libéré en mars 1930, sous-lieutenant de réserve, il accomplira par la suite deux périodes militaires (en 1931 et 1934), promu lieutenant entre temps. En 1938, il fit un stage à l’École d’application d’artillerie de Fontainebleau et fut admis en 1939 dans l’armée active. Il reçut cette année là des félicitations du général Doumenc, commandant supérieur des Forces terrestres et aériennes, “pour l’appareil qu’il a réalisé permettant à des unités d’artillerie non spécialisées d’effectuer des déterminations précises et rapides de routes d’avions par l’utilisation des données d’un appareil de conduite de tir voisin”.

En août 1940, il fut affecté au régiment d’artillerie de la 16e Région, à Castres, et au Service du matériel en décembre 1940.

Mis en congé d’armistice en mars 1942, avec le grade de capitaine, il est ingénieur à la Centrale Lyonnaise, quand il entre, en juillet, dans la Résistance. Il est au B.M.A. 17 de Toulouse et, à partir de septembre 1942, dirige le T.R. 117 de Toulouse, jusqu’en février 1943.

Dans le Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°106, Paul Paillole écrit: “Il était droit, dévoué et travailleur. Ses idées étaient nettes et saines. Un regard très bon derrière de grosses lunettes.

Un matin de fin novembre 1942, il m’avait donné la mesure de son sang-froid. Tandis que nous bavardions près de la fenêtre de son bureau et que le pauvre Michel Reynard s’affairait autour d’un poste radio émetteur récepteur compliqué, une Citroën noire de la Gestapo s’était installée avec des appareils radiognoniométriques devant notre porte. Calme, Proton faisait partir Reynard et sa femme, mettait dans sa poche les documents et les objets les plus compromettants, et filait…à l’anglaise.

A quelques jours de là je le revis toujours maître de lui, appliqué et sérieux. J’orientai sa mission principale vers l’Espagne et les liaisons avec l’A.F.N. Il prenait les contacts qu’il fallait avec tact et prudence, s’assurait facilement les concours nécessaires, car il donnait l’exemple du courage et du désintéressement. Malgré la présence de l’ennemi aux Pyrénées, il organisait ses filières, aidait les passages




Memorial – biographie de André, Paul POURCHET

Né le 8 juin 1897  à  Lille (Nord) de Charles Amédée Pourchet  et de  Louise Ernestine Gentilhomme Epouse: Marie Thérèse Rekn Profession: pharmacien Décédé le 21 décembre 1944  à  Hambourg Altona

 Réseaux: S.S.M.F./T.R., Mithridate, F.F.I., F.F.C. Agent PI et P2

 

Paul Pourchet était un ancien combattant:  affecté dans l’artillerie le 8 janvier 1916,  il avait terminé la guerre comme maréchal des logis, cité à l’ordre du régiment en ces termes: “Très brave et dévoué, s’est distingué aux attaques de Champagne le 16 avril 1917, de Verdun, de Lorraine, de la Somme en juin 1918, de l’Aisne en juillet 1918 et dans les Flandres.”

C’est avec le grade de sous-lieutenant qu’il fut mobilisé en 1939, en tant que pharmacien auxiliaire, puis démobilisé en novembre 1939, comme père de quatre enfants .

Rentré en zone interdite en juin 1941, il est pharmacien à Nancy où ses affaires sont florissantes et, à partir de cette date,  participe à l’organisation de la résistance dans la région, pour divers réseaux. Il est en relation avec M. Chailley-Bert, le Dr Weber et le capitaine Richard (pharmacien) pour la mise sur pied du service médical de la Résistance de la Région C. Il est également chargé de stocker des médicaments.

Entré dans le Service de contre-espionnage le 27 novembre 1942, il participe à la constitution du service de Sécurité militaire clandestin dans la région de Nancy, tout d’abord avec le commandant Pauly* , puis avec le commandant Debrosse. Son officine, 10 rue Raugraff, à Nancy, sert de lieu de rendez-vous et de boîte aux lettres. Il collecte lui-même les renseignements de sécurité militaire et, durant quelques semaines, héberge chez lui le commandant Pauly, arrivé d’Afrique du Nord en sous-marin. Enfin, il participe à l’évasion de prisonniers et les met à l’abri, dans le cadre de l’organisation de la Maison du prisonnier.

Le commandant Flouquet (réseau Mithridate, DS.DOC) témoignera de ces activité en ces termes: “Fin 1943, j’ai été chargé par T.R. clandestin d’installer un poste dans la région de l’Est. A mon arrivée j’ai pris contact avec le commandant Pauly, chef du S.M. clandestin régional, qui avait une chambre chez M. Pourchet. Avant mon arrivée, M. Pourchet avait accepté que sa maison serve de boîte aux lettres et de lieu de rendez-vous pour tous les camarades de la Résistance. Assistaient à ces réunions: Pauly, Flouquet (T.R.), Lutz (alias Perra; chef du B.C.R.A., réseau Mithridate), M. Chailley-Bert (en 1945 commissaire de la République à Nancy).”

Lorsque le commandant Pauly, recherché par la police allemande, doit quitter Nancy et reçoit le commandement du poste S.M. clandestin de Lille, le commandant Debrosse est désigné pour lui succéder. Pauly lui recommande alors de s’adresser à M. Pourchet pour régler les questions omises au cours de leur entretien, ce dernier étant au courant de son activité et connaissant ses correspondants. Pauly spécifie que Paul Pourchet est son adjoint désigné et qu’il envisage sa promotion au grade de capitaine à titre temporaire, dans les conditions prévues dans la clandestinité.

Le  lieutenant colonel Verneuil, chef du réseau clandestin de contre-espionnage en  France occupée certifiera en décembre 1945, que M. Pourchet, agent P2, chargé de mission de 1ère classe, avait une fonction assimilée au grade de capitaine.

Malgré les dangers qu’il court, Paul Pourchet ne fuit pas et continue à déployer une vive activité.

Après une surveillance de deux mois environ de la part des services allemands, la Gestapo l’arrête le 8 juin 1944. Il est mis en cellule à la prison Charles III de Nancy. Le 18 juillet 1944, il est transféré à Compiègne et déporté à Neuengamme la première quinzaine d’août, dans un train qui transporte des résistants du réseau Mithridate et des otages. Maître Fournier, notaire et maire de Badonviller, son compagnon de cellule à Nancy, rescapé de Buchenwald, dira que Pourchet lui a confié avoir été arrêté pour avoir hébergé la commandant Pauly.

En fait, début 1944, un informateur du commandant, arrêté par la Gestapo, a reconnu avoir eu rendez-vous avec des officiers venant d’Alger (Pierson, pseudonyme de Pauly), chez M. Pourchet. Il est aussi écrit que des révélations auraient été faites par des camarades de la Maison des prisonniers.

Paul Pourchet est affecté à un kommando de Neuengamme qui emploie quelque 2 000 détenus à des travaux de déblaiement et de construction navale. Il meurt le 21 décembre 1944.

Déclaré “Mort pour la France”, il revevra la Croix de Guerre et la Médaille de la Résistance.

 

*Citation: “Patriote convaincu qui n’a cessé pendant l’occupation allemande de participer par tous les moyens à la lutte contre l’envahisseur. A apporté son concours à de nombreuses organisations. Quoique se sentant menacé d’arrestation, n’a pas voulu fuir pour continuer son oeuvre.

Arrêté le 8 juin 1944, déporté en juillet, n’a fait aucun aveu, sauvant ainsi de nombreux camarades de résistance. Est mort martyr après avoir soutenu admirablement le moral de ses compagnons de déportation.”

 

Références: Archives du Bureau “Résistance; Société d’entraide des membres de la Légion d’Honneur (section Nord)




Memorial – biographie de Wladimir POUKHLIAKOFF

Né le 11 novembre 1911  à  Novotcherkassk (Russie) de Constantin Poukhliakoff  et de  Vera Melnikoff Epouse:  Ludmilla… Profession: sous-officier d’active Décédé le 9 février 1945  à  Wolfen Buttle (Allemagne)

 Réseaux:  S.S.M.F./T.R. , Hector, AllianceAgent P1 et P2

 

Un camarade d’escadron et de lutte clandestine évoque ainsi Wladimir Poukhliakoff (Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°38):

“Issu d’une vieille famille militaire russe, fils d’un officier des Cosaques du Don, Wladimir Poukhliakoff, arrivé tout jeune en France à la suite de la révolution bolcheviste, avait décidé, comme tant d’autres émigrés russes, de servir sa patrie d’adoption: la France. Engagé par tradition familiale dans la Cavalerie, il avait débuté dans le 8e Chasseurs à Orléans, puis s’était fait muter au 11e Cuirassiers, à Paris. Sportif accompli, cavalier hors pair, il était considéré comme un sous-officier plein d’allant.” Son capitaine commandant de 1935 à 1938 précise: “Doué pour les arts comme pour les sports, Wladimir Poukhliakoff était un cavalier intrépide et un tireur d’élite; rompu aussi aux exercices de voltige où il déployait de véritables qualités d’acrobate, que de compétitions régimentaires ne fit-il remporter à son escadron! Escadron dont d’ailleurs il avait décoré le casernement de fresques militaires d’une inspiration magnifiquement guerrière.

Svelte, sec, ardent, connaissant et aimant son métier, il incarnait dès le temps de paix, le tempérament du combattant qu’il fut jusqu’au sacrifice suprême.”

Son camarade poursuit: “Maréchal des logis de carrière en 1939, il devait, en raison de ses dons pour le dessin, se voir affecter au P.C. du Colonel commandant le régiment en qualité de chef de l’équipe des observateurs et, à ce titre, participer à la campagne de 1939-40. Cité pour sa belle conduite au feu en mai 1940, il devait, en juin, avec les débris du régiment encerclé à Saint-Valéry-en-Caux, connaître l’amertume de la captivité. Celle-ci ne devait pas durer longtemps car, pour un soldat de la trempe de Poukhliakoff, le premier devoir était de chercher à s’évader pour reprendre le combat. A Paris, où il devait retrouver des camarades de régiment, lesquels venaient de constituer une antenne du S.S.M./T.R., Poukhliakoff acceptait avec enthousiasme de travailler avec eux.

Affecté à la liaison avec les réseaux du Colonel Heurteaux, il se consacra à fond à sa tâche jusqu’au jour où, en 1942, ces réseaux furent démantelés par la Gestapo. Ayant échappé de peu à l’arrestation, Poukhliakoff, mis en sommeil pendant quelque temps, reçut d’autres missions. En 1943, en dehors de son activité de renseignement, il exerçait les fonctions d’archiviste de l’antenne, constituant un remarquable fichier des




Memorial – biographie de Léon, Henri POTTIER

Né le 24 juillet 1907  au Mans (Sarthe) de Léon Pottier  et de  Léonie Tiercelin Epouse:  Marcelle, Renée Touchet Profession: journaliste Décédé le Ier septembre 1944  au  Struthof

 Réseaux: S.S.M.F./T.R., Alliance Agent P2

 

Journaliste à “La Sarthe”, Léon Pottier a été mobilisé le 2 septembre 1939 dans l’infanterie. Fait prisonnier le 7 juillet 1940, il rentra de captivité le 20 janvier 1943 et reprit son activité professionnelle. Le 5 juillet de la même année, il entre dans la Résistance, comme agent P2 dans les T.R., et travaille pour le réseau Alliance.

Arrêté le 9 mars 1944, il est déporté le 16 juillet.

Léon Pottier, déclaré “Mort pour la France”, recevra la Croix de Guerre à l’ordre de l’Armée et la Médaille de la Résistance.

*

Citation:“Patriote d’un grand courage . Arrêté et massacré au Struthof en même temps que son groupe.”

 

Références: Archives du Bureau “Résistance;  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°1, p27




Memorial – biographie de Pierre PONTAL Alias PETRUS ou PORTES

Né le 25 mai 1918  à  Cholet (Maine et Loire) de  Marie, Joseph, Ernest Pontal  et de  Marie, Jeanne, Léonie, Marguerite Catalan Célibataire Profession: officier d’active (Saint Cyr, promotion 1937-1939) Décédé le 26 avril 1945  à Sandbostel, kommando du camp de Neuengamme

 Réseaux:  B.C.R.A.,  S.R. Air (Villon),   ORA (collaboration avec l’OMA de l’Hérault)Agent P2

 

Pierre Pontal, dont le père était directeur honoraire de la Banque de France, était le troisième enfant d’une famille de quatre et se destinait à une carrière militaire.

Jeune saint-cyrien (promotion 1937-1939), il a suivi le cours de formation islamique des officiers des corps de troupe indigènes.

Il fut affecté comme sous-lieutenant,  au 141e RIA le 2 septembre 1939 et se trouva à la disposition du général commandant la 19e Région le 27 octobre 1940.

Ses notes de cette année-là, signées du colonel Granier, disent qu’il s’est alors “magnifiquement comporté à la tête de sa section au cours des combats de mai et juin (…) D’un sang-froid superbe, d’une grande bravoure personnelle, le sous-lieutenant Pontal a su acquérir sur sa section un ascendant considérable.

Jeune officier qui possède dès maintenant ce qui fait un chef: le tempérament.”

Il reçut alors la Croix de Guerre avec étoile d’argent et la citation qui l’accompagnait disait qu’il “s’est fait remarquer par son sang-froid et sa fermeté au combat que sa compagnie a eu à soutenir à Crépy en Valois, dans la nuit du 10 au 11 juin 1940, contre un ennemi qui lui coupait la retraite. A gardé sa section en main, lui a fait ouvrir le feu en réponse aux sommations de se rendre et est parvenu à la ramener toute entière dans nos lignes.”

En décembre 1940, il embarqua pour l’Algérie, affecté d’abord à Tebessa, puis ,  en 1941(nommé lieutenant en août) et 1942, il assura les fonctions de commandant d’armes de la place d’El Oued, territoire de Touggourt.

Venu en permission en France le 6 octobre 1942, il ne peut repartir du fait de l’interruption du trafic avec l’Algérie, et est démobilisé le 28 novembre 1942.

 Il se trouve alors à Montpellier où, après avoir participé à la tentative de résistance sur place du général de Lattre de Tassigny, il recherche un moyen de rejoindre son unité en s’évadant à travers l’Espagne. Pourtant, il entre en février 1943 au B.C.R.A. et le 1er avril au S.R.Air, recruté par Henri Pascal*.

Jean Bézy écrit, dans “Le S.R. Air”, qu’il accepta alors  “de faire de la recherche de renseignements et d’organiser à partir de Montpellier un réseau axé d’abord sur le secteur de Montpellier-Nîmes.

En juin, Gervais pu recruter pour lui deux jeunes sous-officiers radios de l’armée de l’air, François Cecca