|
Par le Colonel ALLEMAND
( Conférence faite le 18 mai 1985 à Compiègne )
LES RESULTATS
I/, Au point de vue S.R.
Dans ce domaine, les résultats sont fonction de 4 opérations :
1 – rechercher le renseignement
2 – le trouver
3 – le transmettre
4- y faire croire (par le commandement), cette dernière opération, essentiellement psychologique, étant parfois la plus difficile.
Il n’est pas étonnant qu’il y ait eu des « loupés », voire des « bavures » provenant du « ratage » d’une de ces opérations.
– Ainsi l’offensive allemande du chemin des Dames de mai 1918, détectée par deux agents. Le premier, la connaissant depuis près d’une semaine, mais n’en appréciant pas toute l’importance, ne se pressa pas pour transmettre l’information. Elle ne fut livrée à l’officier traitant que la veille au soir. Le second, un Alsacien (très « bleu, blanc, rouge » d’après son officier traitant, le Commandant Andlauer) avait été incorporé dans l’armée allemande en 1914. Blessé, il fut versé au service des alcools du G.Q.G., place idéale pour renseigner, notamment, sur les intentions de l’ennemi ; il avait comme agent de liaison sa maîtresse qui apportait les renseignements à un pharmacien de BALE, rue Meyer, boîte aux lettres du poste S.R. de BELFORT. Or, quand notre agent eut connaissance du renseignement relatif au chemin des Dames, sa « Dame » recevait son mari arrivé en permission. Malheureux hasard… grandeurs… et servitudes d’un S.R.
– Notons, à propos de VERDUN, que Ladoux, dès janvier 1916 harcela, littéralement, le commandement au sujet des concentrations allemandes qui avaient été repérées au nord et à l’est de cette place forte ; en vain. Il en avisa le Colonel Driant qui toucha le gouvernement. Ladoux, sans relâche, en parlait au P.C. de Joffre à Chantilly où, régulièrement, il lui était répondu : « Laissez tomber cette histoire ! vos papiers, à ce sujet, sont mis régulièrement au panier. »
– Réaction analogue au sujet d’un renseignement concernant l’attaque allemande devant aboutir au désastre de Caporetto. Ladoux avait eu ce renseignement d’une informatrice italienne épouse d’un banquier allemand : il en informa le G.Q.G. qui croyait qu’il s’agissait de concentrations contre 1′ armée d’Orient. Il en avisa le Ministre Painleve, puis, de guerre lasse, en saisit l’attaché militaire italien à Paris qui parvint à toucher le généralissime italien Cadorna ; celui-ci déclara qu’une telle entreprise était « hors de la logique ». On connaît la suite…
– Rappelons l’histoire du « Vengeur » annonçant le projet d’invasion allemande de la Belgique. En 1914, notre haut commandement ignorait probablement ce renseignement parce que non « passé en consigne », et aussi parce que « manquant de logique »…
Dans l’ensemble, le bilan S.R. fut positif. En 1914, bien qu’on ait accusé le S.R. français d’avoir commis des erreurs sur l’appréciation quantitative globale de l’armée allemande, il avait dénombré les grandes unités allemandes et dressé un ordre de bataille sérieux.
Par la suite, il continua à renseigner, surtout, sur les mouvements des grandes unités et l’évolution du matériel ennemi ; son honneur y était engagé. Quatre ans durant, il tailla des croupières à l’adversaire mettant à son actif des succès importants dont nous donnons ci-après quelques exemples :
– Au moment critique de la Marne, le S.R. apprend le prélèvement de 2 corps d’armée allemands en Alsace décidé par le Haut Commandement adverse en vue de leur transfert sur le front de l’…
Category: Archives du site,Bibliographie (archives),Renseignement 29 octobre 2021 |
|
|
 |
SECRET MESSAGES: CODEBREAKING AND AMERICAN DIPLOMACY, 1930-1945
(Hardcover – New Edition)
Alvarez (politics, Saint Mary’s College of California) traces one chapter in the history of cryptology. Drawing upon military and intelligence archives, interviews with retired and active cryptanalysts, and recently declassified cryptologic documents, he examines the contributions that the U.S. Army’s top-secret Signal Intelligence Service (SIS) made to the war effort before and after World War II. Alvarez traces the development of the SIS and describes the code-breaking process. He also considers the relationship between intelligence and foreign policy. Annotation c. Book News, Inc., Portland, OR (booknews.com)
“Provides an unparalleled glimpse into Army codebreaking in World War II.”–John Prados, author of Combined Fleet Decoded: The Secret History of American Intelligence and the Japanese Navy in World War II
“Imaginatively written, thoroughly documented, and brilliantly comprehensive. Fills a significant gap in intelligence literature.”–Carl Boyd, author of Hitler’s Japanese Confidant: General Oshima Hiroshi and MAGIC Intelligence, 1941-1945
“An important and pioneering work that will be essential reading for any student of cryptology, or of intelligence during the Second World War.”–John Ferris, author of Intelligence and Strategy
|
| Haut de page |
|
|
 |
Philosophie du renseignement : Logique et morale de l’espionnage
Editions de l’Eclat – 2004
Le Renseignement militaire est une institution relativement récente, dont l’objet est de clarifier la réalité grâce à la collecte d’informations et à leur estimation.
Bien que l’espionnage compte parmi les métiers les plus anciens du monde, les premiers organismes institutionnels du Renseignement ne sont apparus qu…
Category: Archives du site,Europe de l'Ouest,Services allemands,Videos historiques 29 octobre 2021 |
1) télécharger le fichier format .pdf ( 183.37 MB ) – lecture Acrobat reader 9 ou ultérieur 2)attendre téléchargement complet – connexion ADSL 5.796 K = 6 minutes approx. ( env. 3 heures avec petit ADSL 512 K ) 3)Clic pour visionnage en continu ( 45 minutes environ) + Clic droit et sélection pour affichage multimedia plein écran
|
De 1940 à 1942
au 23, Promenade de la plage à Marseille
se trouve la villa Eole.
Cette villa sera détruite par les Allemands en 1943

Avec l’appui de M. Préaud, directeur du génie rural au ministère de l’Agriculture, le commandant Paul Paillole sous une fausse identité et comme pseudo Perrier Philippe, né le 8, novembre 1904 à Blida (Algérie), crée l’Entreprise des Travaux Ruraux.
Cette entreprise abrite en réalité l’état-major du Contre-espionnage clandestin sous l’appellation « Cambronne ». elle va s’installer jusqu’en novembre 1942 dans la villa Eole à Marseille.
|

Au PC Cambrone 1942 – Marseille : montage Photo, ci- dessus, on peut y voir : Verneuil, Guiraud, Challan-Bellval, Paul Paillole, Trottin, Garnier, Roger Corvée, Giboulot. Ne les oublions pas.
|
|
Category: Archives du site,Europe de l'Ouest,Services allemands 29 octobre 2021 |
par Pierre de Villemarest
L’une des plus remarquables opérations de désinformation de la dernière guerre explique pourquoi et comment Londres aussi bien que Washington ont été dupés au point de préférer Tito au Général Mihaïlovic, et donc de livrer la Yougoslavie au communisme.
Au début de l’année 1943, tandis que Tito vient de passer cinq mois à s’entendre avec le Commandement allemand en Yougoslavie occupée, et alors que les 141.000 Tchetniks du Général Mihaïlovic passé dès mars 1941 dans le maquis avec 25.000 hommes font dérailler des trains, sauter des dépôts de munitions et ont sauvé plus de 400 aviateurs alliés, d’étranges mutations bouleversent les missions anglo-américaines dans les Balkans.
Tous les rapports envoyés à Bari, Alger, Londres, Washington attribuent désormais ces hauts faits aux forces du futur Maréchal Tito. Mihaïlovic avait jusqu’alors reçu 5.000 t d’armement. Les titistes, qui comptent à peine 60.000 hommes en reçoivent en 20 mois 76.000 t. Les occidentaux entendent dire que Mihaïlovic a passé des arrangements avec la Wehrmacht. Bill Donovan lui-même s’étonne de ce revirement. Il ne sait pas que les officiers envoyés par lui pour enquêter sur place, Mansfield et Seitz, ne peuvent s’entretenir avec Mihaïlovic qu’en présence de l’officier britannique William Hudson, pro-titiste avoué, et qu’Hudson est seul habilité à transmettre (ou non) leurs rapports au GQG interallié…
Donovan ne sait pas et ne l’apprendra que des années après que le major américain Louis Huot est acquis à Tito, dont il assure ” qu’il ne prépare absolument pas une révolution communiste ” ni qu’avant 1941 Louis Huot écrivait dans le ” Chicago Tribune ” que le combat anti-fasciste exigeait de privilégier les communistes “. Alors que Moscou n’avait pas encore été agressé par Berlin ! Donovan ne saura qu’avec trois mois de retard que depuis Bari, sans rendre compte à ses supérieurs et en complicité avec deux britanniques, William Hudson et Fitzroy Maclean, Huot a organisé une navette de 14 bateaux de pêche qui, jour et nuit, ravitaille en armements les titistes, dont 400 ont été délégués sur la côte de l’Adriatique pour réceptionner cette aide.
Tito est si content qu’il fera don un peu plus tard à Fitzroy Maclean d’une luxueuse villa dans l’Ile de Korcula. Le journaliste britannique Atherton, qu’écoutait volontiers Donovan depuis 1941, car il parlait le serbe et le croate a été assassiné en avril 1942, par des agents communs de Tito et de Staline… Comment tout cela est-il possible ?
Les taupes aux leviers de commande
C’est tout simplement que Moscou a activé des taupes infiltrées de longue date au Département d’État américain, au Foreign Office, dans l’OSS, dans le commandement du S.O.E. britannique, dans l’Office of War Information, à la B.B.C. Et souvent très haut dans la hiérarchie.
– On n’a récemment découvert que John Cairncross (décédé le 8/10/1995) était le 5e homme du réseau Philby. Où est-il en 1943 ? Il supervise la section balkans des ” Services ” britanniques ! Qui a-t-il pris pour second : James Klugman, originaire comme lui du réseau soviétique né à Cambridge. Leur traitant s’appelle ” Vadim “. C’est-à-dire Anatoli Gorsky, etc… Notre liste s’étend à une dizaine de noms de gens basés à Bari ou sur place, près de Tito. L’un des rares anglais non affilié s’appelle Michael Lees. Il a publié nombre de révélations sur cette affaire en 1997 (The rape of Serbia, Harcourt, Brace, Jovanovic, Londres). Son livre a de suite disparu de la vente…
– L’opération n’aurait pas si bien réussi s’il n’en avait ét…
Category: Archives du site,Europe de l'Ouest,Renseignement,Services allemands 29 octobre 2021 |
Articles parus dans les Bulletin N° 43 et 44
Le S.R. TERRE
Au moment où un peu partout sont célébrées les grandes dates de là récente Histoire de France, il nous a paru nécessaire de rappeler à nos adhérents l’oeuvre accomplie par les Services Spéciaux de la Défense Nationale et, particulièrement, par les S.R. « Terre », « Air », « Marine »,
De nombreux Bulletins précédents ont consacré au C.E. et à la S.M. de longues pages et nous ne reviendrons pas, du moins pour l’instant, sur l’action (les Services de Sécurité Militaire et des T.R. au cours de la dernière Guerre Mondiale.
Nous commençons donc aujourd’hui par la publication d’un travail effectué par le Colonel SIMONEAU et qui porte sur le Service de Renseignements de l’Armée de Terre et son Réseau clandestin « Kléber ».
LE S.R. DE L’ARMEE DE TERRE
Le souci du renseignement a toujours hanté les Chefs d’Etat. Sous l’Ancien Régime, les Rois de France ou leurs Premiers Ministres ont toujours eu un cabinet noir, et ont employé à des missions spéciales précises, des personnages dont la petite histoire surtout a conté les aventures plus ou moins romancées.
Ce n’est que sous le Premier Empire et pour des fins aussi bien opérationnelles que politiques, que le besoin d’une organisation se fit sentir.
Le Baron VIGNON reçut en effet mission de créer et de mettre en oeuvre un Service secret chargé de la recherche et de la centralisation du renseignement, l’Empereur se réservant personnellement l’interprétation et l’exploitation.
De 1814 à 1870 on reprit les errements antérieurs, mais en présence, du danger que constituait le Reich allemand, et dans un but préventif on créa en 1873 au 2ème Bureau de l’E.M.A., une section de recherche qui, avec des fortunes diverses répondit à ce que le haut commandement de l’Armée française en espérait, et qui par la suite fut appelée couramment le « S.R. ».
Lors de l’entrée en guerre de 1914 le S.R. comptait, face à l’Allemagne trois postes installés respectivement à Mézières, Nancy et Belfort, mais ce dernier mieux placé à l’aile du dispositif des Armées, absorba les moyens des deux autres, et renseigna constamment le commandement sur le potentiel de guerre du Reich, et sur les activités de ses grandes unités au-delà des fronts de contact.
La victoire de 1918, la création de la S.D.N., les conférences de désarmement, la limitation des forces allemandes à une Reichwher de cent mille hommes, l’activité des commissions de contrôle, tout cela diminua considérablement l’audience que le S.R. avait su acquérir pendant les hostilités.
Il fallut l’avènement d’HITLER à la tête du Troisième Reich, et la création de l’Axe pour qu’en face du nouveau danger, on se décidât à donner au S.R. des moyens mieux adaptés à la situation.
1939- 1940
L’Anschluss de l’Autriche, l’affaire des Sudètes, l’occupation totale de la Tchécoslovaquie, les préparatifs face à la Pologne, la construction de la ligne Siefried, qui s’inscrivaient dans le temps avec le triplement du nombre des grandes unités, la création d’une force offensive de Trois Corps d’Armée (XlVe, XVe, XVIe) groupant les divisions motorisées, mécanisées et blindées, accrue par la mise sur pied de deux C.A. en Autriche et un en Tchécoslovaquie furent suivis de près et signalés, dès les premiers indices, dans les délais les plus courts par le S.R. qui au 1er septembre…
Category: Archives du site,Biographies,Biographies memorial,Europe de l'Ouest,Général Guy Schlesser,Renseignement,Services allemands 29 octobre 2021
| Général Guy SCHLESSER |
 |
En 1914, Guy Schlesser entre à Saint-Cyr, Promotion « La Grande Revanche », mais connaîtra de suite la guerre qu’il va faire dans l’infanterie ; blessé, il se porte volontaire pour servir dans l’aviation.
En 1918, à l’âge de 22 ans, il est capitaine et chevalier de la Légion d’honneur. Il devra néanmoins suivre à l’école spéciale Militaire de Saint-Cyr, le stage qu’il n’a pu effectuer en 1914. A l’issue de celui-ci, il choisira la Cavalerie, avec laquelle il fera campagne en Syrie dans un régiment de spahis.
En 1934, il servira au 11ème Cuirassiers, puis sera instructeur dans des écoles d’élèves officiers.
En 1936, à l’issue de son temps de commandement, il sera affecté aux Services Spéciaux de l’Armée, 2 bis avenue de Tourville. Après un rapide passage à la Section Allemande du SR, il devient le chef du Service de Centralisation du renseignement (SCR) c’est à dire la branche ” Contre-espionnage ” ( avec comme adjoint, le capitaine Paul Paillole).
De 1939 à 1942, il commande le 31ème Régiment de Dragons avec lequel il combat pendant la campagne de France. Blessé, fait prisonnier, il s’évade en juin 1940 et est nommé commandant du 2ème Régiment de Dragons à Auch. Régiment qui sera une pépinière de cadres pour la Résistance.
Peu de jours après l’invasion de la « Zone Libre » il décide de passer avec un grand nombres de ses officiers, en Afrique du Nord. Passant par l’Espagne où il sera comme beaucoup, détenu un temps au camp de Miranda del Ebro.
( L’étendard du régiment sera sauvé et acheminé jusqu’à Alger par le capitaine de Neucheze, grâce à une mission TR et au sous-marin Casabianca ).
En 1944, Reformant le 2ème Dragon en Algérie, il combattra ensuite avec la première Armée du Général de Lattre de Tassigny et se distinguera à Autun, puis avec le CC4 ( Combat Command ) de la 5ème DB qu’il commande, dans la prise de Belfort et le 2 février 1945, dans celle de Colmar.
Après la victoire, il commande successivement : l’École Spéciale Militaire Interarmes, installée à Coëtquidan, puis la Division territoriale d’Alger, la 5ème Division Blindée en Allemagne, et après avoir été Chef du Cabinet du Ministre de la Défense Nationale, le corps d’Armée de Fribourg.
En 1955, il siège au Conseil Supérieur de la Guerre.
Le Général de Corps d’Armée Guy Schlesser
est décédé le 14 février 1970, il est inhumé au cimetière de Ladhof à Colmar.
|
| |
|
“
|
Category: Archives du site,Bibliographie (archives),Guerre d'Indochine (1946-1954),Renseignement 29 octobre 2021 |
|
BERGOT Erwan
|
 |
LE DOSSIER ROUGE
Services secrets contre FLN – GRASSET – 1976
L’Algérie brûle. Pendant que paras et légionnaires se battent dans les djebels, les services spéciaux français reçoivent l’ordre d’attaquer le F.L.N. à l’étranger.
Des bateaux chargés de munitions explosent dans les ports de Hambourg et de Tanger, ou sont arraisonnés en haute mer. En Suisse, en Allemagne, en Espagne des chefs F.L.N. sont abattus par des tireurs d’élite. Des trafiquants d’armes sautent à bord de voitures piégées. Des commandos sillonnent les pistes de Tunisie et du Maroc, harcèlent les camps d’entraînement des fellaghas.
Ce dossier rouge des opérations militaires clandestines de la guerre d’Algérie est enfin ouvert par Erwan Bergot, ancien commando du 11ème Choc et du Service Action.
Abondant en révélations, relatant des épisodes d’une violence souvent terrifiante, ce livre est un exceptionnel roman d’espionnage vécu.
|
| Haut de page
|
|
BERGOT Erwan
|
 |
LES HÉROS OUBLIES
Services secrets contre Viêt-Minh – GRASSET
“Le 9 mars 1945, par un coup de force fulgurant, les Japonais massacrent les garnisons françaises d’Indochine. Une poignée de parachutistes des services secrets de la France Libre survivent au carnage. Retranchés dans les vertigineuses montagnes du Nord-Laos, ces quelques hommes affamés et en loques, oubliés de tous, décident de poursuivre seuls le combat.
Fresque saisissante de combats d’une violence à nulle autre pareille, éclairage fascinant de la face cachée de la tragédie indochinoise, l’ouvrage d’Erwan Bergot est d’autant plus attachant qu’il rompt avec le: clichés des habituels récits de guerre.”
|
…
Category: Archives du site 29 octobre 2021
Category: Archives du site 29 octobre 2021 |
Conférence prononcée par M. Pierre de VILLEMAREST, lors du Congrès national de 1997
La roue a tourné en Russie depuis que le 9 mai dernier j’ai tenté d’esquisser un état des lieux, en Russie et en Asie Centrale ex-soviétique.
Aussi …. , il m’a semblé devoir reprendre et compléter cet exposé. Pour comprendre l’instabilité par moments très visible, autour du Président Eltsine, il faut avant tout garder à l’esprit dans quelles conditions il a, en 1991, poussé dehors Mikhaïl Gorbatchev.
Ce dernier s’imaginait, ou feignait d’y croire, qu’il suffirait de réformer le Parti de l’intérieur pour déboucher sur une ère nouvelle. Utopie bloquée d’avance tant les apparatchiks se cramponnaient à leurs privilèges tandis que l’économie de l’Empire se trouvait en faillite. De plus, les plus lucides des dirigeants, dont ceux du K.G.B., avaient prévu l’effondrement du système et planifié, selon une circulaire secrète en date du 23 août 1990, la création ” d’une économie invisible ” (sic) non pour le pays mais pour que l’appareil, ayant des fonds et investissements secrets à l’étranger puisse préparer la renaissance d’un communisme mieux adapté aux circonstances.
Un rêve absolument copié sur celui des nazis qui, de 1943 à 1945, ont à l’époque organisé le transfert clandestin à l’étranger de 70 % de la fortune du Reich. Il est regrettable que la plupart des soviétologues n’aient pas tenu compte ou aient sous-estimé les conséquences de cette circulaire. Car en effet, les trois quarts du trésor de l’U.R.S.S. sont passés à l’étranger, et ce dans une alliance entre apparatchiks, officiers du K.G.B. et filières qu’utilisaient pour eux jusqu’alors les ” barons ” des hautes mafias soviétiques.
Celles-ci ne sont pas nées de la chute de l’Empire. Elles ont pris pied dans l’État sous Brejnev, avec des complicités dans son propre entourage, puisque son gendre et sa fille, pour leurs besoins personnels, s’enrichissaient ainsi, et que toute économie en faillite engendre marché noir et combinaisons illégales. Chypre, où les apparatchiks avaient droit d’accès sans visa, est devenu dès 1990 une plaque tournante pour l’argent secret du Parti et des trafiquants, avec environ 250 comptes secrets avant 1991, mais plus de 2.000 à ce jour.
Ce que j’ai précisé sur plusieurs radios-télévisions et quotidiens ou hebdomadaires. A l’étranger bien sûr, sauf en France dans Le Quotidien de Paris, courant 1992. A partir de 1991, et jusqu’en 1994, deux phénomènes ont résulté de ces ” affaires ” :
– D’une part environ 2.370 kgébistes mis à la retraite ou limogés ont réussi à se faire élire soit dans les Parlements régionaux, soit à la Douma, cependant que les privatisations accélérées, conseillées par les Occidentaux, ont permis à trois quarts de ” l’argent secret ” de revenir de l’étranger, en sorte que les apparatchiks initiés puissent acheter les usines, banques, entreprises privatisées.
C’est ainsi qu’à côté de ce qui est resté du Parti, soit un peu plus de 500.000 irréductibles groupés derrière Ziouganov, son actuel n° 1, s’est constituée une caste de ” managers ” dont beaucoup se sont installés dans l’économie en prenant goût à ces nouveaux avantages, et dont une minorité se dit ” socialiste ” ou ” démocrate “, pour plaire aux Occidentaux, mais travaille en coulisse avec Ziouganov.
Une autre minorité affairiste vient purement et simplement de la fortune acquise par les différentes mafias, gérées en ex-U.R.S.S. par quelques 200 ” barons “, et dans le monde (il en sera question plus loin) par un tiers d’entre eux. De là viennent les séries de règlements de comptes et d’assassinats commis chaque année dans les milieux d’affaires, les banques, et dans les allées du pouvoir, la rivalité des uns s’…
Category: Archives du site,Renseignement 29 octobre 2021 |
Par le Colonel Paul PAILLOLE
Yves Cazaux, ancien Préfet, ancien Président de la Société des Gens de Lettres de France et de la Société de l’Histoire de France, est un homme courageux et de grand cœur.
C’est mon ami, après avoir été depuis 1939, notre collaborateur au sein du 2° Bureau (S.C.R.), puis un honorable correspondant permanent et efficace dans les postes administratifs de plus en plus importants qu’il occupa pendant l’occupation, notamment à Paris aux côtés de cet autre grand Préfet que fut Guy Perrier de Feral.
Notre camarade du réseau SSM/F/TR, le Commandant Mayeur, en poste à Paris en 1943, n’eut pas de meilleur et de plus sûr auxiliaire qu’Yves Cazaux dans ses missions de préparation de la libération de la capitale et de liaisons avec l’Organisation de Résistance de l’Armée (O.R.A.).
Nous lui devons estime et reconnaissance pour cet engagement total et désintéressé à nos côtés, en toutes circonstances.
Je n’en suis que plus à l’aise pour dire ce que je pense de son livre sur René Bousquet. Certes, c’est l’expression enthousiaste d’une vieille amitié, nourrie aux meilleures sources. Yves Cazaux est de bonne foi dans ses convictions, sincère dans ses sentiments à l’égard d’un homme dont nul ne conteste l’intelligence et le charme.
Oserai-je écrire, tant j’ai grande considération pour la pureté de sa pensée, que son jugement est faussé lorsqu’il s’exprime sur des actes que pour ma part je qualifie de trahison et que ma fonction avait le devoir de dénoncer.
Tolérer, faciliter l’entrée et l’action en zone libre de commandos de l’Abwehr et du S.D. pour neutraliser les réseaux de renseignements au moment où des événements décisifs (débarquements alliés du 8 novembre 1942 en A.F.N.) vont changer le cours de la guerre. C’est trahir.
Dénoncer l’une de nos plus précieuse source de renseignements sur l’ennemi (source K) en décembre 1942 au moment où les alliés et notre armée d’A.F.N. ont les pires difficultés pour contenir la Wehrmacht aux confins algéro-marocains, c’est trahir.
Etre de la sorte responsable de l’arrestation, de la déportation et de la mort de Français patriotes, c’est trahir.
Je comprends que, meurtri dans sa confiance et son affection pour Bousquet, Yves Cazaux dans son livre généreux, cherche des excuses, avance des explications, affirme ses certitudes et démontre les bons côtés d’une carrière dont je n’ai jamais nié les difficultés et certains aspects positifs.
Hélas, mon cher Cazaux, il n’y a pas de gestes compensatoires pour la trahison, surtout lorsqu’elle est le fait d’un grand commis de l’Etat dont la fonction est précisément de la réprimer.
Des milliers de “lampistes” ont payé de leur vie ce crime contre la Nation. Je déplore le geste de ce fou qui nous a privés en 1993 de confronter ces accusations avec les arguments de Bousquet et de faire éclater au grand jour la Vérité et la Justice.
Je n’en demeure pas moins plein d’admiration pour le sérieux et la documentation de ce livre. Plein d’admiration aussi pour l’émouvante démonstration de fidélité, d’amitié et de caractère qu’il dégage.
|
| | | | | | | | | |