Extrait du Bulletin : Retour en Russie, les deux Mères
Par le colonel Michel Garder
Nous portons en nous un rêve d’enfance plus ou moins enseveli sous les scories de notre vie d’homme. Parfois il finit par s’éteindre en nous, accentuant par là le froid de la vieillesse annonciateur de la fin, mais lorsque le Très-Haut vous accorde la grâce de sa perpétuité, il devient d’adjuvant majeur de votre existence, et même s’il ne se réalise pas ici-bas, il facilite grandement le passage dans cet au-delà mystérieux dont il constitue l’avant-goût, la promesse ineffable. Le mien vient de se réaliser ici-bas, sans pour autant déflorer en quoi que ce soit son aspect merveilleux de promesse, à l’instar du « nunc dimittis » du vieillard Siméon dans l’Evangile selon Saint-Luc.
UN TRES LOINTAIN PROLOGUE
20 février 1920. Le long du quai de Novorossisk sont amarrés un certain nombre de bâtiments de guerre et de commerce assaillis par une foule bigarrée de civils et de militaires. Un petit garçon de quatre ans porté par un capitaine de cavalerie moustachu qui, lui, ne part pas, arrive à bord d’un destroyer américain. Son petit frère dans les bras de sa nounou et sa mère sont déjà là. Le capitaine me dépose près des miens, se découvre pour baiser la main de ma mère, embrasse les enfants et la nounou, remet sa casquette, salue à la cantonade et quitte le bâtiment. Il veut continuer un combat désespéré. Je ne connais pas son nom, mais ses moustaches mouillées d’un peu de larmes piquent longtemps mes joues. Nous sommes tous à la coupée. Les grandes personnes agitent leurs mouchoirs. Un très vieux général sanglote « Adieu Russie ». Tout près de moi, pâle, digne, amaigrie par le typhus dont elle vient de réchapper, ma mère, dit simplement « nous reviendrons bientôt, après la victoire . Une maman ne peut pas mentir. J’ignore ce que veut dire en réalité une victoire, mais je sais désormais que nous reviendrons.
PLUS DE SOIXANTE-DOUZE ANS APRES !
Sur les quatre personnes de notre petite famille emportées par le destroyer en direction de la Turquie où un peu plus tard mon père officier de l’Armée Blanche, devait nous rejoindre avant de mourir cinq ans plus tard à la clinique franco-russe du Docteur Cresson à Villejuif, je devais être le seul à réaliser la prédiction de ma mère. Ma femme qui m’accompagnait ne devait entrer que beaucoup plus tard dans ma vie. Entre-temps le rêve s’était concrétisé dans un de mes livres L’Agonie du régime en Russie Soviétique paru en avril 1965. J’avais décidé de ne rentrer en Russie qu’à deux conditions : la fin du communisme et une invitation officielle russe. Ces deux conditions furent remplies le 3 septembre 1992.
LE RETOUR SUR LE SOL NATAL
17 h 55, heure de Moscou. L’avion de l’Aéroflot vient de se poser à Moscou. La gorge serrée je murmure à ma femme : « Inutile de se presser, laissons descendre la foule. » A l’entrée du couloir d’arrivée un jeune homme à l’allure d’un militaire en civil brandit une pancarte. Je passe sans la lire. Le jeune homme me hèle en disant : « Ne seriez-vous pas le Colonel Michel Garder ? » Abasourdi je le confirme. Mon interlocuteur offre un bouquet de fleurs à ma femme. Puis… « Bienvenue sur le sol russe », dit-il. Se tournant vers moi, il rectifie la position : « Lieutenant-Colonel d’Aviation T…, stagiaire à l’Académie d’Etat-major chargé de vous accueillir. A vos ordres, mon Colonel. » Ma vue se trouble. Le rêve devient réalité. Nous voici au salon d’honneur accueillis par une délégation officielle civile et militaire. On boit quelque chose. Nos passeports et nos bagages sont miraculeusement là. C’est ensuite le départ pour Moscou. Destination l’Ancienne Ecole des Cadres Supérieurs du P…
Archives du site – Albert-Charles MEYER
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Notre Président national adjoint nous a quitté Le Général de Brigade aérienne Albert-Charles MEYER est décédé le 6 mai. Ses obsèques ont lieu le vendredi 12 mai 2006 , en la Cathédrale Saint Louis des Invalides. Les Honneurs militaires lui ont été rendus à l’issue de la cérémonie religieuse. Dès juillet 1940, il était officier de renseignements du réseau KLÉBER BRUNO. Il a été le fondateur du BRCS en Indochine et des Commandos Parachutistes de l’Air en Algérie. Le Général MEYER était Grande Croix de la Légion d’Honneur et de l’Ordre National du Mérite; titulaire de la Croix du Guerre 39-45 et des TOE, et de celle de la Valeur Militaire. Il était également titulaire de la Croix de la Vaillance Vietnamienne.
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HOMMAGE DU PRÉSIDENT DE A.A.S.S.D.N.
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Albert-Charles MEYER, de l’agent de renseignement… … au Général…
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” Qu’il est difficile de dire ” Adieu ” à un homme d’exception, un officier hors du commun et volontiers hors normes que l’on vénère el à qui l’on voue une affection quasi filiale ! Mon Général, Nous sommes deux aujourd’hui, le Général Lajoux ( NDLR : au nom des anciens Commandos Parachutistes de l’Air ) et moi-même, à vous exprimer, par delà les sentiments que nous éprouvons, la tristesse de vos compagnons, de vos amis si nombreux que vous avez marqués de votre gentillesse, de votre fidélité, de votre générosité, de votre sagacité mais aussi de votre courage, de votre abnégation, de votre sens inné du commandement, de votre autorité naturelle et de votre attachement à la Patrie, au cours de votre vie consacrée, d’une manière exemplaire, au service de la France. Une vie qui se confond avec une carrière d’officier qui débuta avec la guerre pour ne prendre fin qu’aujourd’hui. Une vie d’officier de l’Armée de l’air bien atypique qui, de 1940 à 1962, vous fit parcourir les trois guerres auxquelles la France dut faire face et qui marquèrent notre histoire contemporaine tout autant que la vôtre ; une vie d’officier dont les chapitres majeurs s’intitulent ” Services Spéciaux ” et ” Commandos Parachutistes de l’Air “. Dussions-nous enfreindre votre modestie, acceptez, mon Général, que nous en tracions les traits dominants car vous avez été pour nous un exemple et un guide. Né à Belfort en mars 1921, vous êtes l’aîné de six enfants ; votre père, ancien combattant de 14-18, Président des Combattants Volontaires et officier de réserve, est un grand ami du Commandant André Sérot de l’Armée de l’air, affecté au poste SR de Belfort, fer de lance des Services Spéciaux contre l’Allemagne. Le 3 septembre 1939, la guerre commence. Vous avez 18 ans. Candidat à l’école de l’air, vous vous engagez pour la durée de la guerre comme élève pilote. En mai 1940, vous êtes admis en stage d’aspirant à Agen mais la défaite bouleverse votre destinée et le 20 juin vous cherchez à gagner l’Angleterre avec des pilotes polonais à Saint-Jean-de-Luz. Arrêté, vous êtes interné à Argelès ; vous vous évadez pour retourner à Belfort où vous apprenez que votre père, mobilisé sur sa demande, était mort au combat le 20 juin… Vous gagnez alors la Suisse et vous vous mettez à la disposition du Commandant Pourchot, attaché militaire adjoint près l’ambassade de France à Berne et représentant des Services Spéciaux militaires. Avec vous il créera le réseau de renseignement ” Bruno ” rattaché plus tard au SR Kléber. Vous avez tenté en vain, à huit reprises, de rejoindre l’Angleterre. Mais le Commandant Sérot vous a persuadé de poursuivre la lutte en France dans la clandestinité du Service de Renseignement. Désormais, votre vie bascule et dès juillet 1940, vous vous lancez à corps perdu da… Histoire : Les Services français 1939-1945 (SR Air)Category: 1940-1944 : Résistances en France,Archives du site,Europe de l'Ouest,Général Louis Rivet,Renseignement,Services allemands
| Article paru dans le Bulletin N° 46
Le S.R. AIR Après les études sur les S.R. des Armées de Terre (Bulletins 43 et 44) et de Mer (Bulletin 45) nous terminons par un aperçu sur l’activité du S.R. AIR. Aperçu trop bref, dont nous nous excusons. Il nous a été impossible de recueillir à temps pour paraître dans le présent Bulletin tous les témoignages que nous souhaitions. Mais nous aurons du moins atteint l’un de nos buts en rendant hommage à la mémoire de ce Chef exemplaire, de ce grand soldat, de ce grand Français, que fut le Général RONIN. Passionné par la recherche du renseignement, meurtri par la défaite de 1940, hanté par le désir de chasser l’envahisseur, RONIN fut l’âme du S.R. AIR, dans la Résistance, et aussi l’un des premiers fondateurs de cette Résistance dans l’Armée en juin 1940. Entreprenant, dynamique, volontaire, il rétablit en quelques semaines ses moyens de recherches dispersés par l’invasion. Son exemple, autant que son attrayante personnalité suscitèrent de multiples concours. Ainsi se créèrent les premiers groupes de la vrai Résistance au premier rang desquels figurèrent les HEURTEAUX, les MEDERIC. L’ancien sous-lieutenant de l’Escadron de GIRONDE ne pouvait qu’inspirer les plus nobles vocations. Autour de lui se forgea une équipe S.R. animée par la passion de servir et l’esprit de sacrifice. On ne saurait évoquer RONIN sans rappeler ceux qui avec lui ou à côté de lui furent les héros, hélas disparus aujourd’hui, de son prestigieux service :
– PEPIN, ardent, généreux, tué en 1940 au cours d’une mission aérienne ; Les notes qui suivent n’ont d’autre prétention que de situer le S.R. AIR dans le cadre général des Services Spéciaux pendant l’occupation. LE S.R. AIR
Jusqu’en juin 1940 1e S.R. AIR a été une branche du S.R. GUERRE (E.M.A. 2ème Bureau). En octobre 1939, le Colonel FERRAND fut rappelé à l’activité et le Colonel RONIN alla prendre le commandement d’une unité de Lioré 45.
Après l’Armistice le Colonel FERRAND repartit dans ses foyers et le Colonel RONIN décida dès août 1940 de remonter une organisation clandestine pour continuer la lutte contre l’Allemagne. Tout en restant en étroite liaison avec le Colonel RIVET, Chef des Services Spéciaux, le Colonel RONIN mit sur pied une organisation Air autonome, avec l’appui du Général BERGERET, son camarade de promotion. Sans négliger le Renseignement Militaire Général, qui était obtenu et apporté par de nombreux H.C., il s’était spécialisé dans deux tâches essentielles, la localisation des escadres d’aviation allemandes et l’activité des industries aéronautiques allemandes et italiennes. … Memorial – biographies Gm-GzCategory: Archives du site,Biographies,Biographies memorial,Europe de l'Ouest,Renseignement,Services allemands
| Gualtiero, Walter
Né le 8 septembre 1904 à Rome (Italie) de Pietro Godenzi et de Theresa Tuena Nationalité suisse Epouse: Georgette, Palmyre Graux Profession: conducteur de travaux publics Décédé le 13 décembre 1944 à Ellrich (Allemagne) Réseaux: S.S.M.F./T.R., Uranus du S.R. Kléber Agent P2
Gualtiero Godenzi était conducteur de travaux publics. Engagé dans le réseau Uranus de Reims, comme agent P2 depuis le 1er août 1942, il est arrêté par la Gestapo, sur dénonciation, le 1er mars 1943, pour “contact avec un agent ennemi, s’étant engagé à lui fournir des renseignements au sujet des transports ferroviaires allemands.” Déporté le 21 janvier 1944 à Dora-Ellrich, il y meurt le 13 décembre 1944. Gualtiero Godenzi sera déclaré “Mort pour la France” et recevra la Médaille de la Résistance.
Références: Archives du Bureau “Résistance”; Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4 René, Eugène
Né le 19 juillet 1920 à Valentigney (Doubs) de Emile Goetz et de Gabielle Morlot Célibataire Profession: ouvrier Décédé en septembre 1944 à Orianenburg Réseau: Bruno du S.R. KléberAgent P2
René Goetz , ouvrier d’usine dans le Territoire de Belfort, engagé en novembre 1939, a fait la guerre dans l’artillerie. Il a vingt ans quand il entre dans les services de renseignements (réseau Bruno du S.R. Kléber), vingt-et-un ans quand il est arrêté, le 15 juin 1942. Il est déporté le 15 avril 1944 à Saxenausen et meurt à Orianenburg en septembre 1944. Déclaré “Mort pour la France”, il recevra la Croix de Guerre et la Médaille de la Résistance.
Références: Archives du Bureau”Résistance”; Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4 Jules, Fernand, Joseph
Né le 21 février 1908 à Chambon sur Lac (Puy de Dôme) de Antoine Goigoux et de Marguerite Roux Epouse: Marie Antonia Baptifolier Profession: agriculteur Décédé le 9 juillet 1943 à Chambon sur Lac Réseau: S.S.M.F./T.R.Agent P2
Jules Goig… Extrait de publications diverses : Un officier du KGB parleCategory: Archives du site,Renseignement
| Extraits de l’ouvrage ” Un officier du KGB parle “ Voir la présentation de cet ouvrage sur notre site par Alexis MYAGKOV Chapitre 3 L’armée des espions du politburo ….. … Dans un manuel ultra-secret destiné à l’éducation des membres du KGB : le Statut légal des Organes du KGB de l’URSS (le nom de l’auteur est donné comme étant Lounev), il est écrit : «… Le KGB est une organisation politique opérationnelle du PCUS. Le KGB et ses organes locaux effectuent leur travail sur la base de l’accomplissement des directives du Parti et des lois, décrets et instructions du Gouvernement… Toutes les questions importantes relatives à l’activité du KGB sont préalablement décidées par le Comité central du PCUS et sont mises en œuvre par ordre du KGB… » Le KGB constitue donc une composante du Parti communiste soviétique, en fait c’est son aile armée, ou combattante. Cette immense organisation, qui emploie officiellement environ 110.000 personnes, est responsable simultanément de l’espionnage, du contre-espionnage et des fonctions de police politique secrète. Pour ce faire, il est investi d’un grand pouvoir non seulement sur les citoyens soviétiques, mais également, jusqu’à un certain point, sur les citoyens des autres états communistes. Accomplissant la volonté du Politburo et du gouvernement soviétique, le KGB exerce une influence sur de nombreux événements mondiaux importants. Le Statut du Comité de la Sécurité d’État attaché au Conseil des ministres de l’URSS constitue la loi arrêtant les tâches du KGB. Ce document ultra-secret demeure, à ce jour, la base de toute l’organisation. Fonctions des organes du KGB : l. Travail d’espionnage dans les pays capitalistes : – assurer la pénétration d’agents dans les centres gouvernementaux, politiques, scientifiques, techniques et d’espionnages des états impérialistes; – pénétrer dans les quartiers généraux des organisations capitalistes internationales dans le but d’aggraver les contradictions et les difficultés se présentant au cours de leurs activités; – obtenir des renseignements sûrs révélant les plans politiques et la stratégie militaire de l’ennemi ainsi que de ses agences d’espionnage; – fournir renseignements et documents sur les réalisations scientifiques et techniques les plus récentes; implanter des agents dans les organisations d’émigrés à l’étranger et travailler à leur désintégration et à leur destruction idéologique; donner. à l’ennemi de fausses informations dans un but politique et opérationnel. 2. Exécuter un travail de contre-espionnage actif et agressif tout en pénétrant les organes d’espionnage ennemis : – trouver et travailler sur des personnes soupçonnées d’appartenir aux agences d’espionnage impérialistes; arrêter les activités d’espionnage des fonctionnaires étrangers et de leurs agents; – les organes du KGB opèrent parmi la population, dans l’armée et la marine soviétiques, parmi les détachements de troupes à la frontière et à l’intérieur, et à tout autre endroit spécial et particulièrement important; – ils assurent la sécurité de l’État et des secrets militaires, et organisent des mesures de contre-espionnage pour protéger les citoyens soviétiques à l’étranger contre les tentatives des agences d’espionnage étrangères et préviennent toute trahison de la mère patrie; – ils exécutent des activités de renseignement et de contre-espionnage à l’encontre des ambassades des États impérialistes. 3. Ils sont obligés de lutter contre les éléments antisoviétiques et nationalistes : – ils recherchent les criminels … Extrait du Bulletin : Capitaine Léon LheureuxCategory: Archives du site,Europe de l'Ouest,Services allemands
| Il y a quarante-quatre ans, le Capitaine Léon Lheureux expirait au camp disciplinaire de Dora-Ellrich. Dans la nuit du 11 au 12 mars 1944, le Capitaine Léon Lheureux et trois de ses équipiers étaient arrêtés par les Allemands, dans la Somme. La mission « JOIE » du T.R. Jeune était décapitée. Le Capitaine Léon-Joseph Lheureux est né à Sanghin-en-Weppes, le 9 novembre 1913. Entré à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, en 1935 il fait partie de la promotion « Maréchal Lyautey ». A sa sortie en 1937, il est affecté au 8° Zouaves à Mourmelon. A la déclaration de la guerre, il est lieutenant et prend part, le 1°’septembre 1939 à l’offensive de Lorraine comme chef de section, de la 1° Compagnie. Le 14 septembre, il reçoit son baptême du feu. Sa bravoure lui vaut sa première citation à l’ordre de la brigade. Le 5 novembre 1939, il est muté à la 14° compagnie divisionnaire antichar de la 12° DI.; c’est avec elle qu’il fera la campagne des Flandres, de Bovesse en Belgique à Dunkerque, où il est fait prisonnier le 4 juin à 5 heures, après avoir été cité une seconde fois. A 7 heures il s’évade. Il tente de gagner l’Angleterre dans un bateau de pêche. Repris vers 3 heures du matin le 5 juin, il est conduit au camp de Rexpoede où il reste les 5 et 6 juin. En route vers Lille le 7, il s’échappe à Lomme le 8 vers 14 heures. Le 9 muni de vêtements civils, il gagne son village natal et y retrouve son père, maire de la commune. Il décide alors de gagner la zone libre. Il parvient à Bourges le juillet et est affecté au 273° R.I. à Saint-Armand puis au 1° R.I. en poste à Blet. Muté au Maroc fin décembre 1940, il est affecté au 40° R.T.M. où il reste comme instructeur jusqu’à fin 1942. En mars 1943, volontaire pour effectuer des missions de résistance en France, il est recruté par le Commandant Paillole et affecté au réseau T.R. Jeune que dirige cet autre héros qu’est le Capitaine Vellaud. Une mission prioritaire s’impose rétablir dans le Nord notre organisation de C.E. — Esprit ouvert, méthodique, Lheureux connaît bien la Région et accepte cette mission avec enthousiasme. Après un stage à Alger, puis en Angleterre, un avion le dépose en France avec un aspirant, un radio, deux postes et de faux papiers. C’est le 24 mai 1943. Son commando a reçu le nom de « JOIE »; son champ d’action s’étend pratiquement de Paris à la citadelle d’Anvers. Chaque jour il frôle la mort. Les liaisons avec Alger étant difficiles, il sollicite avec insistance l’envoi d’un matériel nouveau plus puissant. Après des jours d’attente, le parachutage est prévu début mars 1944, trois jours après le message radio « Le nénuphar est une plante aquatique ». Jusqu’au 8 mars, il attend vainement. Le 9 mars au soir, passent deux messages déconcertants « la grenouille est sur le nénuphar » et « le carnaval enverra deux amis à Joie » ; les mots ” nénuphar “cet ” joie ” prêtant à confusion, il en conclut que l’opération est fixée dans la nuit du 11 au 12 mars. Arrivé vers 3 heures du matin au point prévu le calvaire de Maurepas, dans la Somme, ses trois équipiers et lui-même sont immédiatement cernés par les Allemands. En réalité le message passa le dimanche 12 pour parachutage la nuit du 15 au 16. Victime d’une méprise, le Capitaine Lheureux a été trahi. Emprisonné à la citadelle d’Amiens, il n’y reste que quelques jours. Il est dirigé sur la prison de Fresnes et mis au secret. Il ne parlera jamais. Quelques jours avant la libération de Paris, il part pour Buchenwald avec le sinistre convoi de 1.500 déportés politiques, sur lesquels les Allemands s’acharneront. Pas un seul ne reverra son pays. Buchenwald avait un camp disciplinaire : Dora et Dora avait aussi un camp disciplinaire qui était Ellrich. C’est là que Léon Lheure… Memorial – biographies Dul-DzCategory: Archives du site,Biographies,Biographies memorial,Europe de l'Ouest,Renseignement,Services allemands
| André
Né le 7 janvier 1908 à Marchaux (Doubs) de Albert, Emile Dulauroy et de Célina, Elisa Page Epouse: Odette, Marcelle Bayeux Profession: employé dans une Cie d’assurance Décédé le 29 avril 1945 à Saales (Bas-Rhin) au cours de son rapatriement Réseaux: S.S.M.F./T.R., Marco du S.R. Kléber
D’une intelligence remarquable, André Dulauroy aurait pu se présenter, après préparation, à l’École Polytechnique ou à Normal Sup, selon l’avis de ses maîtres qui le considéraient comme l’un de leurs meilleurs élèves à la Faculté de Besançon, rapporte un ami de sa famille, Louis Girardot. Malheureusement sa situation fut pour lui un frein: il était orphelin; son père était mort à la guerre 1914-18 des suites d’un bombardement. Après avoir fait “mathélem”, il fut licencié es-Lettres et licencié d’Allemand. Ajourné en 1924 pour myopie, il fit cependant son service militaire en 1929 dans l’artillerie. Il aurait commencé à travailler pour la Résistance en 1942, d’après Mme Dulauroy. Leur fils Bernard a alors dix ans. André Dulauroy est volontaire pour assurer la permanence d’une “boîte à lettres” réservée au secteur de Dijon et utilisée par les agents du groupe Messner (qui devait fusionner avec le groupe Marco). André Dulauroy l’assure avec Simon Istria. Arrêté par la Gestapo le 16 mai 1944, à son bureau de la Cie d’assurance l’Abeille àParis, le même jour que M. Istria*, qui y travaille aussi, tous deux sont déportés. Dulauroy est envoyé le 2 juillet 1944 à Dachau, puis au camp de Neckar. Une lettre du capitaine de Saint-Hilaire à Mme Dulauroy, datée du 24 avril 1945 dit: “Je viens d’apprendre que vous aviez reçu de récentes nouvelles de votre mari, libéré par les Armées alliées, et dont le retour n’est plus qu’une question de jours…” André Dulauroy a en effet été libéré le 4 avril 1945, mais il mourra à la fin du mois des suites de sa déportation, au sanatorium de Saales, avant même son retour en France. Déclaré “Mort pour la France”, il recevra la Croix de Guerre et la Médaille commémorative française de la guerre 39-45 avec barrette “Libération”.
* Citation (Croix de Guerre): “Volontaire pour assurer la permanence d’une boîte à lettres particulièrement active, contribua pendant plusieurs mois au bon fonctionnement des liaisons d’un service de renseignements.”
Références: Archives du Bureau “Résistance”; le Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4; “Le réseau Marco du S.R. Kléber” de E. Robert, mémoire de maîtrise d’histoire, Université Paris I, oct. 1996 Jean, Jules, Marie, César
Né le 20 novembre 1890 à Laval (Mayenne) de Jules Duplessis de Grénédan et de Nelly Desvallettes Epouse: Marie-Thérèse Du Boÿs Profession: ?<... Extrait du Bulletin : 40 em anniversaire libération poche ColmarCategory: Archives du site,Général Guy Schlesser
| Présents dans les combats qui ont précédé et permis la libération de la poche de COLMAR (janvier et février 1945) les Services Spéciaux de la Défense Nationale se devaient d’être présents aux cérémonies officielles qui ont marqué de grandiose façon le 40em anniversaire de cette victoire de la I ère Armée française et de la 3em Division U.S. Notre Président National, entouré de nos camarades du Haut-Rhin sous la conduite de Jean SABATIER activement secondé par VAN de WALLE, a pu accompagner notre Présidente d’Honneur, Madame la Maréchale de LATTRE de TASSIGNY dans les principales manifestations du souvenir organisées à COLMAR et SIGOLSHEIM. Le 2 février matin ce fut l’hommage au Mémorial du Maréchal de LATTRE, au Monument aux Morts de COLMAR et sur la tombe du général SCHLESSER dont le C.C.4 fut le premier élément libérateur de la Ville. Rencontre émouvante notre Président National après avoir déposé la gerbe de l’AASSDN. put saluer Madame FANZEY , fille de notre ancien Président d’Honneur et le Sous-Lieutenant FANZEY petit-fils du général. L’après-midi fut consacrée à SIGOLSHEIM. En présence de détachements militaires français et U.S.A. avec drapeaux et musiques, des gerbes furent déposées à la nécropole par le général GLAVANY, Président national de RHIN et DANUBE, Monsieur LAURAIN, Secrétaire d’État aux Anciens Combattants, Monsieur le Maire de SIGOLSHEIM et par le général américain commandant la 3em Division d’infanterie U.S.A. Après cette très belle cérémonie suivie religieusement par la foule des anciens combattants de la Ière Armée française et par la population du village, la municipalité de SIGOLSHEIM avait organisé plusieurs manifestations devant le Monument aux Morts de la Commune. Une chaleureuse réception dans le cadre magnifique de la coopérative vinicole clôturait cette journée dont la haute tenue fait honneur à Monsieur SPAAR, maire de SIGOLSHEIM et à son prédécesseur, notre camarade et ami DIETRICH. Dans les pages qui suivent, nous donnons quelques indications sur ce village martyr que fut SIGOLSHEIM aujourd’hui fleuron de l’activité vinicole du Haut-Rhin. Le Dimanche 3 février, un admirable office oecuménique eut lieu en présence d’une assistance innombrable, dans la cathédrale de COLMAR , la collégiale Saint-Martin. Madame la Maréchale de LATTRE présidait la cérémonie en compagnie de Monsieur Charles HERNU, ministre de la Défense et de Monsieur GERER, maire de COLMAR. Après la prise d’armes, place Rapp, ce fut un remarquable défilé d’unités des lère et 5em D.B., de la 3em D.I.U.S. En achevant ce bref compte-rendu des deux journées du souvenir auxquelles l’AASSDN s’est associée, on ne saurait trop souligner l’immense mérite de Madame la Maréchale de LATTRE qui, en toutes circonstances, quels que soient l’heure, le lieu, le temps et son état physique, se fait un devoir d’honorer par sa présence toutes les manifestations du souvenir où sont évoquées les heures glorieuses et aussi les sacrifices de la 1ère Armée française et de son chef.
SIGOLSHEIM La commune de SIGOLSHEIM a le privilège d’être la gardienne de la Nécropole Nationale où reposent les soldats de la Première Armée française qui ont donné leur vie pour le salut de la Terre d’Alsace et la libération de la Patrie. Nulle commune n’était plus digne de cet honneur.
SIGOLSHEIM fut, pendant l’hiver 1944-1945, le lieu d’un drame qui transforma en quelques semaines ce paisible bourg en monceau de ruines, de décombres et de cadavres. Ce drame atroce se déroula en deux phases la première (du 6 au 28 décembre) fut marquée p… Extrait du Bulletin : La stratégie défensive de l’allemagne à l’ouest – Seconde guerre (1)Category: Archives du site,Europe de l'Ouest,Services allemands
| LA LIBÉRATION DE LA FRANCE ET LA DÉFAITE ALLEMANDE DE 1944 Nous publions ci-après des extraits d’une étude réalisée par des historiens allemands en collaboration avec des officiers supérieurs de la Wehrmacht et en utilisant les ressources inédites des archives allemandes. Ce document dresse un tableau sévère et objectif des conditions dans lesquelles l’Allemagne dut affronter les débarquements à l’Ouest et les problèmes posés par la Résistance française. Le lecteur sera surpris de constater le prix qu’attachait le ” visionnaire ” Hitler, dès 1942, au maintien de l’occupation allemande en France. Aux considérations militaires, le Führer ajoutait la contribution primordiale de l’Ouest à l’économie allemande. Notre pays constituait pour le IIIe Reich, de 1941 à 1944 la plus importante source de matières premières, de machines, de produits finis ou semi-finis, d’argent et de main-d’oeuvre. Les prestations financières réclamées à la France, représentaient 10 % du financement de la guerre allemande… Tels étaient les méfaits de la politique de collaboration. Dès lors, on reste confondu devant les aveux de faiblesses de la Wehrmacht à la veille d’événements parfaitement perçus et prévus par les autorités allemandes. L’étude ci-après, non encore publiée en France, du moins à notre connaissance, constitue certes un réquisitoire sans appel contre les insuffisances d’un régime de ” bluff “, mais aussi un document historique dont la principale valeur vient de ses rédacteurs allemands. Paul PAILLOLE : Les historiens allemands se penchent sur leur passé.
LA STRATÉGIE DÉFENSIVE DE L’ALLEMAGNE A L’OUEST Ses faiblesses – La Résistance française ” Si l’ennemi parvenait à débarquer sur les côtes de l’Europe occidentale occupée, et à créer ainsi un second front, la guerre serait perdue “: telle était la conviction de Hitler. Depuis 1942, les Allemands se préparaient à faire face à ce débarquement, qui leur semblait inévitable ; ils s’y préparaient dans toute la mesure permise par les fluctuations de leurs forces, en personnels et en matériels, et par les déficiences qui caractérisaient le régime national-socialiste en matière de délimitation des responsabilités. Le résultat de tous les efforts de défense fut et resta finalement insuffisant ; même du côté allemand, on ne se faisait guère d’illusion à ce sujet.
Les faiblesses du Commandement allemand Un premier point faible consistait dans la structure même du commandement. Il n’existait pas de commandement supérieur unifié, ayant autorité sur les trois armes constituant la Wehrmacht. Le Commandant en Chef ” Ouest “, le Maréchal von Rundstedt, avait sous ses ordres le groupe d’armées B (Maréchal Rommel), dont les 7e et 15e armées étaient stationnées en France dans la zone nord, tandis que le Commandant militaire aux Pays-Bas avait sous ses ordres le groupe d’armées G (Général Blaskowitz), dont les 1ere et 19e armées se trouvaient dans l’ouest et le sud de la France. Il faut ajouter à cela le groupe blindé ” Ouest ” (Général Geyr von Schweppenburg) dont les forces mobiles, en tant que réserves de l’OKW, échappaient dans une large mesure à l’autorité de Rundstedt. C’est aussi sous certaines conditions seulement que l’autorité du Commandant en Chef s’exerçait sur les unités de Waffen-SS, sur les troupes de sécurité des Commandants militaires territoriaux (France et Belgique-France du Nord), sur les divisions du Commandant de l’Armée de réserve, et enfin sur les unités de la Luftwaffe destinées au combat terrestre (divisions de campagne de la Luftwaffe et divisions parachutistes). … Extrait du Bulletin : 50 e Anniversaire de la Libération de la Bretagne – Pierre Le BouteillerCategory: Archives du site,Europe de l'Ouest,Renseignement,Services allemands
| ….« Ce 5 août 1944, ce que nous honorons c‘est à la fois l’homme, le soldat qui, surmontant les épreuves, sut créer en Bretagne un réseau fiable de renseignements et l’organisation de sécurité exemplaire qui entraîna la confiance des alliés dans la souveraineté française retrouvée »… Tel était le sens de l’allocution prononcée par le Colonel P. Paillole à Fleurigné (près de Fougères) après le dépôt par notre Président National d’une gerbe sur la tombe du Colonel Pierre Le Bouteiller ancien Chef du Bureau de Sécurité Militaire clandestin de Rennes, premier B.S.M. territorial mis en œuvre dès le 1er août 1944 quelques jours avant la libération de la capitale bretonne par la 3e Armée U.S. ….. Il évoqua ensuite la libération de la Bretagne et l’action du B.S.M. clandestin de Le Bouteiller. Nous donnons ci-après l’essentiel des propos du Colonel Paillole
« Ce qui frappe dans la libération de la Bretagne après la percée d’Avranches par la 3e Armée U.S. de Patton le 1er août 1944, c’est à la fois sa rapidité (à l’exception des ports) et l’action déterminante de la résistance bretonne. — Depuis le 5 juin 1944 à l’appel de la B.B.C. aux F.F.L, les sabotages, notamment ferroviaires, se multiplient en Bretagne au point de paralyser la Wehrmacht. Les rapports du 25e Corps d’Armée allemand sont, à cet égard, édifiants. — Ainsi, sans grande opposition, l’armée américaine investit Rennes le 4 août et pousse jusqu’à Vannes le 5 août. — C’est ainsi que Patton décide de laisser la suite des opérations de la Bretagne à deux divisions U.S. et quelques 10.000 F.F.I. pour se tourner vers l’est en direction du Mans. — Il est sûr de la sécurité sur ses arrières. Son G2 (2e Bureau) l’a pleinement rassuré après avoir pris contact avec le B.S.M. précurseur de Rennes par l’intermédiaire de la délégation française de sécurité militaire incorporée dans la 3° Armée U.S. et dirigée par le Colonel Jean Haye, avec Rigaud, Thoraval, Du Couedic et les policiers de la Sûreté aux Armées.
L’action sécurisante de ce B.S.M. précurseur s’est pleinement révélée depuis le 1er août 1944. Sous l’impulsion déterminante d’un chef connaissant à fond son métier et la Bretagne, une équipe en fonction depuis le 2e trimestre de 1943 a fait le point de l’occupation allemande. Elle a identifié ses Services Spéciaux (Abwer – S.D. – Gestapo) et leurs auxiliaires et pris avec les organisations de résistance les contacts indispensables pour coordonner l’action en matière de répression et de sécurité.
Les futurs Colonels Moinet, Rohan-Chabot, Lahuec, le Professeur Morice sont les organes moteurs de ce B.S.M clandestin. Les jours qui précèdent l’arrivée des alliés, les archives de la Kommandantur sont saisies, son chef arrêté, une trentaine de patriotes en partance pour les camps nazis sont libérés, des agents de l’ennemi sont mis hors d’état de nuire, les personnalités patriotes appelées à se substituer aux fonctionnaires défaillants ou collaborationnistes sont intronisées. — En bref, le Service de Sécurité Militaire Français en Bretagne fait face avec autorité et compétence à sa mission. Il répond aux attentes exprimées conjointement à Londres par l’Etat-major du Commandant en Chef Eisenhower et le représentant du Général de Gaulle, le Colonel Paillole, en mai 1944.
Le Colonel P. Bouteiller des Haries Né le 28 novembre 1904 à Laval, Pierre Le Bouteiller est sorti de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr en 1927 : promotion « Maroc et Syrie », la même que celle des Colonels Paillole, Simonneau et Lacheroy, du Général Bézy et de quelques autres officiers résistants, tels les Colonels Robelin et Cano victimes de la barbarie nazie. Après avoir participé… |


