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par Pierre de Villemarest
L’une des plus remarquables opérations de désinformation de la dernière guerre explique pourquoi et comment Londres aussi bien que Washington ont été dupés au point de préférer Tito au Général Mihaïlovic, et donc de livrer la Yougoslavie au communisme.
Au début de l’année 1943, tandis que Tito vient de passer cinq mois à s’entendre avec le Commandement allemand en Yougoslavie occupée, et alors que les 141.000 Tchetniks du Général Mihaïlovic passé dès mars 1941 dans le maquis avec 25.000 hommes font dérailler des trains, sauter des dépôts de munitions et ont sauvé plus de 400 aviateurs alliés, d’étranges mutations bouleversent les missions anglo-américaines dans les Balkans.
Tous les rapports envoyés à Bari, Alger, Londres, Washington attribuent désormais ces hauts faits aux forces du futur Maréchal Tito. Mihaïlovic avait jusqu’alors reçu 5.000 t d’armement. Les titistes, qui comptent à peine 60.000 hommes en reçoivent en 20 mois 76.000 t. Les occidentaux entendent dire que Mihaïlovic a passé des arrangements avec la Wehrmacht. Bill Donovan lui-même s’étonne de ce revirement. Il ne sait pas que les officiers envoyés par lui pour enquêter sur place, Mansfield et Seitz, ne peuvent s’entretenir avec Mihaïlovic qu’en présence de l’officier britannique William Hudson, pro-titiste avoué, et qu’Hudson est seul habilité à transmettre (ou non) leurs rapports au GQG interallié…
Donovan ne sait pas et ne l’apprendra que des années après que le major américain Louis Huot est acquis à Tito, dont il assure ” qu’il ne prépare absolument pas une révolution communiste ” ni qu’avant 1941 Louis Huot écrivait dans le ” Chicago Tribune ” que le combat anti-fasciste exigeait de privilégier les communistes “. Alors que Moscou n’avait pas encore été agressé par Berlin ! Donovan ne saura qu’avec trois mois de retard que depuis Bari, sans rendre compte à ses supérieurs et en complicité avec deux britanniques, William Hudson et Fitzroy Maclean, Huot a organisé une navette de 14 bateaux de pêche qui, jour et nuit, ravitaille en armements les titistes, dont 400 ont été délégués sur la côte de l’Adriatique pour réceptionner cette aide.
Tito est si content qu’il fera don un peu plus tard à Fitzroy Maclean d’une luxueuse villa dans l’Ile de Korcula. Le journaliste britannique Atherton, qu’écoutait volontiers Donovan depuis 1941, car il parlait le serbe et le croate a été assassiné en avril 1942, par des agents communs de Tito et de Staline… Comment tout cela est-il possible ?
Les taupes aux leviers de commande
C’est tout simplement que Moscou a activé des taupes infiltrées de longue date au Département d’État américain, au Foreign Office, dans l’OSS, dans le commandement du S.O.E. britannique, dans l’Office of War Information, à la B.B.C. Et souvent très haut dans la hiérarchie.
– On n’a récemment découvert que John Cairncross (décédé le 8/10/1995) était le 5e homme du réseau Philby. Où est-il en 1943 ? Il supervise la section balkans des ” Services ” britanniques ! Qui a-t-il pris pour second : James Klugman, originaire comme lui du réseau soviétique né à Cambridge. Leur traitant s’appelle ” Vadim “. C’est-à-dire Anatoli Gorsky, etc… Notre liste s’étend à une dizaine de noms de gens basés à Bari ou sur place, près de Tito. L’un des rares anglais non affilié s’appelle Michael Lees. Il a publié nombre de révélations sur cette affaire en 1997 (The rape of Serbia, Harcourt, Brace, Jovanovic, Londres). Son livre a de suite disparu de la vente…
– L’opération n’aurait pas si bien réussi s’il n’en avait ét…
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Articles parus dans les Bulletin N° 43 et 44
Le S.R. TERRE
Au moment où un peu partout sont célébrées les grandes dates de là récente Histoire de France, il nous a paru nécessaire de rappeler à nos adhérents l’oeuvre accomplie par les Services Spéciaux de la Défense Nationale et, particulièrement, par les S.R. « Terre », « Air », « Marine »,
De nombreux Bulletins précédents ont consacré au C.E. et à la S.M. de longues pages et nous ne reviendrons pas, du moins pour l’instant, sur l’action (les Services de Sécurité Militaire et des T.R. au cours de la dernière Guerre Mondiale.
Nous commençons donc aujourd’hui par la publication d’un travail effectué par le Colonel SIMONEAU et qui porte sur le Service de Renseignements de l’Armée de Terre et son Réseau clandestin « Kléber ».
LE S.R. DE L’ARMEE DE TERRE
Le souci du renseignement a toujours hanté les Chefs d’Etat. Sous l’Ancien Régime, les Rois de France ou leurs Premiers Ministres ont toujours eu un cabinet noir, et ont employé à des missions spéciales précises, des personnages dont la petite histoire surtout a conté les aventures plus ou moins romancées.
Ce n’est que sous le Premier Empire et pour des fins aussi bien opérationnelles que politiques, que le besoin d’une organisation se fit sentir.
Le Baron VIGNON reçut en effet mission de créer et de mettre en oeuvre un Service secret chargé de la recherche et de la centralisation du renseignement, l’Empereur se réservant personnellement l’interprétation et l’exploitation.
De 1814 à 1870 on reprit les errements antérieurs, mais en présence, du danger que constituait le Reich allemand, et dans un but préventif on créa en 1873 au 2ème Bureau de l’E.M.A., une section de recherche qui, avec des fortunes diverses répondit à ce que le haut commandement de l’Armée française en espérait, et qui par la suite fut appelée couramment le « S.R. ».
Lors de l’entrée en guerre de 1914 le S.R. comptait, face à l’Allemagne trois postes installés respectivement à Mézières, Nancy et Belfort, mais ce dernier mieux placé à l’aile du dispositif des Armées, absorba les moyens des deux autres, et renseigna constamment le commandement sur le potentiel de guerre du Reich, et sur les activités de ses grandes unités au-delà des fronts de contact.
La victoire de 1918, la création de la S.D.N., les conférences de désarmement, la limitation des forces allemandes à une Reichwher de cent mille hommes, l’activité des commissions de contrôle, tout cela diminua considérablement l’audience que le S.R. avait su acquérir pendant les hostilités.
Il fallut l’avènement d’HITLER à la tête du Troisième Reich, et la création de l’Axe pour qu’en face du nouveau danger, on se décidât à donner au S.R. des moyens mieux adaptés à la situation.
1939- 1940
L’Anschluss de l’Autriche, l’affaire des Sudètes, l’occupation totale de la Tchécoslovaquie, les préparatifs face à la Pologne, la construction de la ligne Siefried, qui s’inscrivaient dans le temps avec le triplement du nombre des grandes unités, la création d’une force offensive de Trois Corps d’Armée (XlVe, XVe, XVIe) groupant les divisions motorisées, mécanisées et blindées, accrue par la mise sur pied de deux C.A. en Autriche et un en Tchécoslovaquie furent suivis de près et signalés, dès les premiers indices, dans les délais les plus courts par le S.R. qui au 1er septembre…
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| Général Guy SCHLESSER |
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En 1914, Guy Schlesser entre à Saint-Cyr, Promotion « La Grande Revanche », mais connaîtra de suite la guerre qu’il va faire dans l’infanterie ; blessé, il se porte volontaire pour servir dans l’aviation.
En 1918, à l’âge de 22 ans, il est capitaine et chevalier de la Légion d’honneur. Il devra néanmoins suivre à l’école spéciale Militaire de Saint-Cyr, le stage qu’il n’a pu effectuer en 1914. A l’issue de celui-ci, il choisira la Cavalerie, avec laquelle il fera campagne en Syrie dans un régiment de spahis.
En 1934, il servira au 11ème Cuirassiers, puis sera instructeur dans des écoles d’élèves officiers.
En 1936, à l’issue de son temps de commandement, il sera affecté aux Services Spéciaux de l’Armée, 2 bis avenue de Tourville. Après un rapide passage à la Section Allemande du SR, il devient le chef du Service de Centralisation du renseignement (SCR) c’est à dire la branche ” Contre-espionnage ” ( avec comme adjoint, le capitaine Paul Paillole).
De 1939 à 1942, il commande le 31ème Régiment de Dragons avec lequel il combat pendant la campagne de France. Blessé, fait prisonnier, il s’évade en juin 1940 et est nommé commandant du 2ème Régiment de Dragons à Auch. Régiment qui sera une pépinière de cadres pour la Résistance.
Peu de jours après l’invasion de la « Zone Libre » il décide de passer avec un grand nombres de ses officiers, en Afrique du Nord. Passant par l’Espagne où il sera comme beaucoup, détenu un temps au camp de Miranda del Ebro.
( L’étendard du régiment sera sauvé et acheminé jusqu’à Alger par le capitaine de Neucheze, grâce à une mission TR et au sous-marin Casabianca ).
En 1944, Reformant le 2ème Dragon en Algérie, il combattra ensuite avec la première Armée du Général de Lattre de Tassigny et se distinguera à Autun, puis avec le CC4 ( Combat Command ) de la 5ème DB qu’il commande, dans la prise de Belfort et le 2 février 1945, dans celle de Colmar.
Après la victoire, il commande successivement : l’École Spéciale Militaire Interarmes, installée à Coëtquidan, puis la Division territoriale d’Alger, la 5ème Division Blindée en Allemagne, et après avoir été Chef du Cabinet du Ministre de la Défense Nationale, le corps d’Armée de Fribourg.
En 1955, il siège au Conseil Supérieur de la Guerre.
Le Général de Corps d’Armée Guy Schlesser
est décédé le 14 février 1970, il est inhumé au cimetière de Ladhof à Colmar.
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BERGOT Erwan
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LE DOSSIER ROUGE
Services secrets contre FLN – GRASSET – 1976
L’Algérie brûle. Pendant que paras et légionnaires se battent dans les djebels, les services spéciaux français reçoivent l’ordre d’attaquer le F.L.N. à l’étranger.
Des bateaux chargés de munitions explosent dans les ports de Hambourg et de Tanger, ou sont arraisonnés en haute mer. En Suisse, en Allemagne, en Espagne des chefs F.L.N. sont abattus par des tireurs d’élite. Des trafiquants d’armes sautent à bord de voitures piégées. Des commandos sillonnent les pistes de Tunisie et du Maroc, harcèlent les camps d’entraînement des fellaghas.
Ce dossier rouge des opérations militaires clandestines de la guerre d’Algérie est enfin ouvert par Erwan Bergot, ancien commando du 11ème Choc et du Service Action.
Abondant en révélations, relatant des épisodes d’une violence souvent terrifiante, ce livre est un exceptionnel roman d’espionnage vécu.
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BERGOT Erwan
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LES HÉROS OUBLIES
Services secrets contre Viêt-Minh – GRASSET
“Le 9 mars 1945, par un coup de force fulgurant, les Japonais massacrent les garnisons françaises d’Indochine. Une poignée de parachutistes des services secrets de la France Libre survivent au carnage. Retranchés dans les vertigineuses montagnes du Nord-Laos, ces quelques hommes affamés et en loques, oubliés de tous, décident de poursuivre seuls le combat.
Fresque saisissante de combats d’une violence à nulle autre pareille, éclairage fascinant de la face cachée de la tragédie indochinoise, l’ouvrage d’Erwan Bergot est d’autant plus attachant qu’il rompt avec le: clichés des habituels récits de guerre.”
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Conférence prononcée par M. Pierre de VILLEMAREST, lors du Congrès national de 1997
La roue a tourné en Russie depuis que le 9 mai dernier j’ai tenté d’esquisser un état des lieux, en Russie et en Asie Centrale ex-soviétique.
Aussi …. , il m’a semblé devoir reprendre et compléter cet exposé. Pour comprendre l’instabilité par moments très visible, autour du Président Eltsine, il faut avant tout garder à l’esprit dans quelles conditions il a, en 1991, poussé dehors Mikhaïl Gorbatchev.
Ce dernier s’imaginait, ou feignait d’y croire, qu’il suffirait de réformer le Parti de l’intérieur pour déboucher sur une ère nouvelle. Utopie bloquée d’avance tant les apparatchiks se cramponnaient à leurs privilèges tandis que l’économie de l’Empire se trouvait en faillite. De plus, les plus lucides des dirigeants, dont ceux du K.G.B., avaient prévu l’effondrement du système et planifié, selon une circulaire secrète en date du 23 août 1990, la création ” d’une économie invisible ” (sic) non pour le pays mais pour que l’appareil, ayant des fonds et investissements secrets à l’étranger puisse préparer la renaissance d’un communisme mieux adapté aux circonstances.
Un rêve absolument copié sur celui des nazis qui, de 1943 à 1945, ont à l’époque organisé le transfert clandestin à l’étranger de 70 % de la fortune du Reich. Il est regrettable que la plupart des soviétologues n’aient pas tenu compte ou aient sous-estimé les conséquences de cette circulaire. Car en effet, les trois quarts du trésor de l’U.R.S.S. sont passés à l’étranger, et ce dans une alliance entre apparatchiks, officiers du K.G.B. et filières qu’utilisaient pour eux jusqu’alors les ” barons ” des hautes mafias soviétiques.
Celles-ci ne sont pas nées de la chute de l’Empire. Elles ont pris pied dans l’État sous Brejnev, avec des complicités dans son propre entourage, puisque son gendre et sa fille, pour leurs besoins personnels, s’enrichissaient ainsi, et que toute économie en faillite engendre marché noir et combinaisons illégales. Chypre, où les apparatchiks avaient droit d’accès sans visa, est devenu dès 1990 une plaque tournante pour l’argent secret du Parti et des trafiquants, avec environ 250 comptes secrets avant 1991, mais plus de 2.000 à ce jour.
Ce que j’ai précisé sur plusieurs radios-télévisions et quotidiens ou hebdomadaires. A l’étranger bien sûr, sauf en France dans Le Quotidien de Paris, courant 1992. A partir de 1991, et jusqu’en 1994, deux phénomènes ont résulté de ces ” affaires ” :
– D’une part environ 2.370 kgébistes mis à la retraite ou limogés ont réussi à se faire élire soit dans les Parlements régionaux, soit à la Douma, cependant que les privatisations accélérées, conseillées par les Occidentaux, ont permis à trois quarts de ” l’argent secret ” de revenir de l’étranger, en sorte que les apparatchiks initiés puissent acheter les usines, banques, entreprises privatisées.
C’est ainsi qu’à côté de ce qui est resté du Parti, soit un peu plus de 500.000 irréductibles groupés derrière Ziouganov, son actuel n° 1, s’est constituée une caste de ” managers ” dont beaucoup se sont installés dans l’économie en prenant goût à ces nouveaux avantages, et dont une minorité se dit ” socialiste ” ou ” démocrate “, pour plaire aux Occidentaux, mais travaille en coulisse avec Ziouganov.
Une autre minorité affairiste vient purement et simplement de la fortune acquise par les différentes mafias, gérées en ex-U.R.S.S. par quelques 200 ” barons “, et dans le monde (il en sera question plus loin) par un tiers d’entre eux. De là viennent les séries de règlements de comptes et d’assassinats commis chaque année dans les milieux d’affaires, les banques, et dans les allées du pouvoir, la rivalité des uns s’…
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Par le Colonel Paul PAILLOLE
Yves Cazaux, ancien Préfet, ancien Président de la Société des Gens de Lettres de France et de la Société de l’Histoire de France, est un homme courageux et de grand cœur.
C’est mon ami, après avoir été depuis 1939, notre collaborateur au sein du 2° Bureau (S.C.R.), puis un honorable correspondant permanent et efficace dans les postes administratifs de plus en plus importants qu’il occupa pendant l’occupation, notamment à Paris aux côtés de cet autre grand Préfet que fut Guy Perrier de Feral.
Notre camarade du réseau SSM/F/TR, le Commandant Mayeur, en poste à Paris en 1943, n’eut pas de meilleur et de plus sûr auxiliaire qu’Yves Cazaux dans ses missions de préparation de la libération de la capitale et de liaisons avec l’Organisation de Résistance de l’Armée (O.R.A.).
Nous lui devons estime et reconnaissance pour cet engagement total et désintéressé à nos côtés, en toutes circonstances.
Je n’en suis que plus à l’aise pour dire ce que je pense de son livre sur René Bousquet. Certes, c’est l’expression enthousiaste d’une vieille amitié, nourrie aux meilleures sources. Yves Cazaux est de bonne foi dans ses convictions, sincère dans ses sentiments à l’égard d’un homme dont nul ne conteste l’intelligence et le charme.
Oserai-je écrire, tant j’ai grande considération pour la pureté de sa pensée, que son jugement est faussé lorsqu’il s’exprime sur des actes que pour ma part je qualifie de trahison et que ma fonction avait le devoir de dénoncer.
Tolérer, faciliter l’entrée et l’action en zone libre de commandos de l’Abwehr et du S.D. pour neutraliser les réseaux de renseignements au moment où des événements décisifs (débarquements alliés du 8 novembre 1942 en A.F.N.) vont changer le cours de la guerre. C’est trahir.
Dénoncer l’une de nos plus précieuse source de renseignements sur l’ennemi (source K) en décembre 1942 au moment où les alliés et notre armée d’A.F.N. ont les pires difficultés pour contenir la Wehrmacht aux confins algéro-marocains, c’est trahir.
Etre de la sorte responsable de l’arrestation, de la déportation et de la mort de Français patriotes, c’est trahir.
Je comprends que, meurtri dans sa confiance et son affection pour Bousquet, Yves Cazaux dans son livre généreux, cherche des excuses, avance des explications, affirme ses certitudes et démontre les bons côtés d’une carrière dont je n’ai jamais nié les difficultés et certains aspects positifs.
Hélas, mon cher Cazaux, il n’y a pas de gestes compensatoires pour la trahison, surtout lorsqu’elle est le fait d’un grand commis de l’Etat dont la fonction est précisément de la réprimer.
Des milliers de “lampistes” ont payé de leur vie ce crime contre la Nation. Je déplore le geste de ce fou qui nous a privés en 1993 de confronter ces accusations avec les arguments de Bousquet et de faire éclater au grand jour la Vérité et la Justice.
Je n’en demeure pas moins plein d’admiration pour le sérieux et la documentation de ce livre. Plein d’admiration aussi pour l’émouvante démonstration de fidélité, d’amitié et de caractère qu’il dégage.
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Category: Archives du site,Europe de l'Ouest,Services allemands 29 octobre 2021 |
« Il sera vengé » !!! Tel fut le propos de Marcel TAILLANDIER (1) en apprenant la fin tragique d’Alphonse ALSFASSER, dans la nuit du 26 au 27 novembre 1943, au Cap Camarat – Ramatuelle.
Cette nuit-là, on s’en souvient, un « commando » de nos services devait s’embarquer sur le « Casabianca ». Recueillis dans la ferme OTTOU par Achille, sa mère Mme OTTOU et sa soeur Jeanne, nos camarades s’étaient réconfortés dans la chaude ambiance de cette exceptionnelle famille de patriotes.
ALSFASSER revenait de Toulouse où, avec le Groupe MORHANGE (TAILLANDIER, André FONTES, COLETTE) il avait mené à bonne fin une mission répressive de la plus haute importance.
Ses compagnons du commando – dont Monique GIRAUD qui rejoignait son père à Alger où il était Commandant en Chef, – allaient dans le maquis vers LA ROCHE ESCUDELIER, guidés par Achille et par Henri OLIVIER.
Soudain une fusillade éclate. Alertée à la suite de circonstances mal définies, une patrouille allemande intercepte l’équipe T.R.
ALSFASSER fait face et couvre le repli de ses compagnons et du courrier destiné à la D.S.M. d’Alger. Hélas ! Il est abattu.
« Il sera vengé ! ! »
Le 2 janvier 1944, à 8 heures du matin sur la R.N. 113, à 20 kilomètres à l’est de Toulouse en direction de Carcassonne, des gendarmes français arrêtent un convoi de la Gestapo. La fusillade éclate. Les hommes du Groupe MORHANGE – car les gendarmes ce sont eux, alertés par leur informateur SAINT-LAURENS, abattent le S.S. Messack et ses sbires et s’emparent des Archives ennemies qui seront ensuite transférées à Alger.
Mission remplie !
Hélas ! Quelques mois plus tard, Achille VIADIEU, Léo HAMARD et Marcel TAILLANDIER lui-même devaient payer de leur vie cet exploit sans précédent.
(1) Chef du Groupe Morhange, exécuteur des hautes oeuvres du Réseau S.S.M.-T.R.
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GANTOU
Jules, François, Etienne
Né le 14 avril 1890 à Portel (Aude) de Etienne Gantou et de Julie Bardou Epouse : Jeanne … Décédé le 8 décembre 1944 à Flossenburg
Réseaux: S.S.M.F./T.R., Vénus du S.R. Kléber Agent P2
Jules Gantou, blessé en novembre 1914 à Saint Julien, en Belgique, est trop âgé pour être mobilisé en 1939, mais, désireux de voir son pays libéré, il s’engage dans la Résistance.
Arrêté le 7 décembre 1943, il est déporté le 16 janvier 1944 et meurt à Flossenburg, après un an de camp de concentration. Il a un enfant.
Déclaré “Mort pour la France”, Jules Gantou recevra la Médaille militaire et la Médaille de la Résistance.
Références: Archives du Bureau “Résistance”; Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4
GARDES
André, Marcel
Né le 4 février 1914 à Paris XVe de Eugène Gardes et de Blanche Le Clerq (ou Clerg?) Epouse: Suzy Serrell Décédé le 30 avril 1943 à Paris XVe
Réseaux: S.S.M.F./T.R., S.R. Kléber (Poste P2)Agent P2
Très tôt André Gardes eut une vocation d’aviateur et son amour des grands espaces aériens ne devait pas le quitter. A treize ans, ce fut le baptême de l’air, à dix huit le brevet de pilote de tourisme. Lorsqu’il entama son service militaire, il avait déjà cent heures de vol, performance pour un adolescent de famille modeste.
Nommé mitrailleur à la 33e escadre aérienne, 1er groupe, à Essey-les-Nancy, à la suite d’un accrochage en vol, le 3 juillet 1936, il sauta en parachute et son sang-froid lui valut le grade de sergent. Cependant, à la suite d’un contrôle médical, il ne put passer pilote de réserve. En février 1937, il écrivait: “Toute ma personnalité se trouve influencée par ma déception de ne plus voler. (…) Depuis bientôt dix ans je cours après un idéal, et, malgré tant d’échecs, mon rêve demeure tenace.” En avril 1937 il disait :” Je sens que notre pauvre Patrie a besoin d’hommes forts, courageux, capables de tout donner, même leur vie.”
Le 6 juillet 1939, dans le monde bouleversé, il se maria et, le 26 août rejoignit le G.A.O. ( Groupe Aérien d’Observation) 504 à Reims, comme mitrailleur.
Son premier fils, Michel, naquit le 24 mars 1940, le second, Philippe, quinze mois plus tard.
En mai 1940, le G.A.O. 504 était jeté dans la mêlée, équipé de Potez 63. L’équipage comprenait trois hommes. André Gardes mérita alors la citation suivante (Croix de guerre): “Sous-officier mitrailleur de grande valeur. Par son sang -froid et la précision de son tir, a largement contribué les 15 et 17 mai, au cours de la bataille des Flandres à la réussite des missions de reconnaissance dont il faisait partie, a eu son avion criblé de balles.”.
Les formations aériennes ayant reçu l’ordre de rallier l’Afrique, le sergent-chef…
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