Extrait du Bulletin : Une page de la Résistance en Alsace

par Jean-Pierre SPENLÉ, président des anciens GMA

Les débats de la résistance des Alsaciens en Alsace annexée et dans le reste de la France

La convention d’armistice signée entre la France et l’Allemagne, en juin 1940, ne comportait aucune disposition particulière sur le sort des trois départements du Rhin et de la Moselle.

 

Ceci n’empêche pas les Allemands d’y introduire leurs lois par ordonnance des Gauleiter Wagner et Burckel, nommés par Hitler, afin de germaniser les citoyens français qui y résidaient. Les Gauleiter Wagner, pour l’Alsace et Burckel pour la Moselle, s’appuyèrent sur la Gestapo, la S.D. et les camps de concentration du Struthof et d’internement de Schirmeck, afin de réaliser leur oeuvre d’annexion et la soumission de la population au régime national-socialiste en vigueur en Allemagne.

Face à cette dictature, la résistance en Alsace commença très tôt. Dès août 1940 un certain nombre d’Alsaciens réfugiés en zone sud, prirent contact entre­eux et décidèrent de rentrer en Alsace afin de ne pas laisser le champ libre aux Allemands et pour leur opposer une résistance organisée. Marcel Kibler, Paul Dungler recrutèrent des patriotes bien décidés à résister à l’occupant. La première réunion se tint à l’usine Du Breuil à Saint-Amarin, le 5 octobre 1940 et il y fut créé la 7ème colonne d’Alsace. Fin 1940, 40.000 Alsaciens et Lorrains, jugés inassimilables au Grand Reich, furent expulsés en zone libre, parmi eux Kibler, qui avait refusé de signer une déclaration de fidélité au Grand Reich. Paul Dungler, menacé d’arrestation par la Gestapo réussit à s’évader et rejoignit également la zone libre. Paul Winter, industriel à Mulhouse, prit le commandement du réseau.

Au même moment en zone sud, des contacts s’établissaient entre des réfugiés alsaciens et des cadres du 51ème régiment de Cuirassiers. Le capitaine d’Ornant, de Bayon, conseilla au lieutenant de réserve Barreis de rentrer en Alsace pour y constituer un réseau de résistance. Il lui promit l’aide de l’armée d’armistice. Strictement compartimentée en cellules de trois membres, la 7ème colonne d’Alsace prend le nom de réseau Martial et fut l’une des rares organisations de résistance à ne jamais être démantelée par l’ennemi, par la suite elle sera intégrée à l’organisation de résistance de l’armée.

 

L’armée d’armistice dont un grand nombre d’officiers n’admettent pas la défaite, prépare en secret la revanche. Des armes, du matériel sont camouflés, certains officiers sont détachés après des réseaux, une lutte secrète est entreprise contre les agents allemands infiltrés en zone sud, dont certains sont exécutés.

 

En Alsace, Barreis crée le réseau Résistance et organise la résistance dans le Bas-Rhin. Il recrute des chefs de secteur et étend son action dans le Haut-Rhin avec Vuillard, Heitz, et Anglo vers la Lorraine. Ce réseau fonctionna jusqu’au 16 juin 1942, date à laquelle il est décapité par une série d’arrestations : Barreis, Wenninger, R. Heitz, Henner, Bosenmeyer sont condamnés à mort ; les autres résistants à des peines de prison. Il faut mentionner l’action courageuse de jeunes étudiants alsaciens qui créèrent le front de la jeunesse d’Alsace, commandé par Adam Pfister et certains autres. Il agit auprès de la jeunesse et organise un attentat contre le Gauleiter Wagner. Celui-ci y échappe, Adam est arrêté et fusillé. Les communistes alsaciens créent un réseau animé par Wodli, eux aussi paient un lourd tribut : Wodli et plusieurs de ses camarades sont arrêtés et fusillés.

 

Les missions de tous ces réseaux sont multiples :

– Recherche de…




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Avant d’être une affaire d’État, le renseignement est en premier lieu une affaire de l’État. La distinction résume implicitement l’ambition d’une histoire politique du secret dans la société et l’État, à l’épreuve des relations internationales.

Aussi cette étude a-t-elle pour objet une histoire générale des services spéciaux militaires, de l’autorité politique et des pouvoirs publics en France dans la mise en oeuvre de la sécurité nationale de 1918 à 1939. Si la chronologie s’étire d’une guerre à l’autre, de l’armistice du 11 novembre 1918 à la déclaration de la guerre en septembre 1939, les regards en amont de la guerre de 1914-1918 et sur l’histoire républicaine antérieure ont paru nécessaires. L’héritage de la Première Guerre mondiale est important pour appréhender ces mutations après 1918.

Le choix d’interrompre l’analyse en septembre 1939 donne son unité chronologique à l’étude. En effet, le temps de guerre projette, à la mobilisation, une organisation des services spéciaux militaires sensiblement différente de celle du temps de paix. En outre, cette chronologie n’est pas le fruit d’un caprice ou d’une inclination, mais de l’exploitation d’une partie notable des 1 300 cartons d’archives qui constituent le premier bloc d’archives internes des services spéciaux militaires entre 1914 et 1942 disponible pour les historiens.

Le pari de cette étude est autant archivistique que méthodologique. L’exploration structurelle des services secrets fut rendue possible aux historiens en France, à partir du milieu des années 1990, par l’ouverture exceptionnelle des archives internes des services spéciaux militaires de 1914 à 1942. Sans égales avant 1914 en dépit de la richesse des fonds nationaux et départementaux des archives françaises, ces sources n’auront sans doute pas d’équivalent pour l’après-1945, en dépit des attentes comblées par les fonds privés conservés par les archives publiques en France.

La réapparition des archives des services spéciaux militaires et de La République secrète la Sûreté générale autorise-t-elle à écrire une histoire raisonnée des services secrets, des pouvoirs publics et de l’État ? Elle est naturellement une condition objective d’un tel essai d’écriture. Elle en est la condition et elle en est le piège tout à la fois, qui ne peut être contourné que par le recours à des archives autres que celles des services secrets.

L’enquête historique doit prémunir d’une schizophrénie sécuritaire, car la surveillance des menées étrangères et la répression de la trahison par les services secrets militaires et policiers renvoient à l’obsession d’établir la sécurité à tout prix.

Ces archives génèrent un habituel effet d’écran avec la réalité. Le croisement avec d’autres fonds d’archives s’est donc révélé nécessaire. La collaboration fructueuse des archivistes et des historiens a rendu possible l’exploitation de ces archives . Les archives revenues de Moscou entre 1993 et 2000 ont fait l’objet d’un premier traitement et d’un inventaire partiel, quoique en quatre volumes . Dans le même temps, l’histoire de la police, notamment de la Sûreté générale, a déjà commencé de bénéficier de l’apport des archives nationales spoliées par l’Allemagne et la Russie, également restituées à la France dans les années 19904.

Ces archives, que certains n’hésiteraient pas à qualifier de « sensationnelles », permettent un regard raisonné et critique sur une administration de l’État qui ouvrait traditionnellement à l’histoire mieux connue du secret du roi, de la diplomatie royale ou de la police secrète, qu’à l’histoire contemporaine de l’État et de la société.

Progressivement, une génération de chercheurs attentifs à l’histoire de l’État et des pouvoirs publics, de ses corps administratifs et de ses agents s’est penchée sur l’histoire du secret. La principale approche consiste en une analyse des pratiques et des logiques du secret dans le fonctionnement de l’État.

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Sommaire du Bulletin : les Services

AASSDN – Extrait du Bulletin : Fiction et réalité
AASSDN – Extrait du Bulletin : Services spéciaux dans appareil défensif du pays (1)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Services spéciaux français (1) – première guerre mondiale
AASSDN – Extrait du Bulletin : Services spéciaux français (2) – première guerre mondiale
AASSDN – Extrait du Bulletin : Services spéciaux français (3) – première guerre mondiale
AASSDN – Extrait du Bulletin : Nos Services avant la seconde guerre
AASSDN – Extrait du Bulletin : Organisation du ” 2 bis ” en 1939
AASSDN – Extrait du Bulletin : Services spéciaux dans appareil défensif du pays (2)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Contre espionnage entre 1936 et 1940
AASSDN – Extrait du Bulletin : Contre espionnage francais et Abwher en pays neutres
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mobilisation Services Spéciaux Militaires
AASSDN – Extrait du Bulletin : Etions-nous renseignés en mai 1940
AASSDN – Extrait du Bulletin : Tout commence à Alger
 
AASSDN – Extrait du Bulletin : 20 Juin 1940 : Le C.E. contre « L’Axe » depuis l’A.F.N.
AASSDN – Extrait du Bulletin : L’ invasion allemande 1940 connue du SR français
AASSDN – Extrait du Bulletin : Vues prophétiques du deuxième Bureau
AASSDN – Extrait du Bulletin : 2ème Bureau avait prédit défaite allemagne
AASSDN – Extrait du Bulletin : Services spéciaux france 1940 – 1942
AASSDN – Extrait du Bulletin : Réseaux militaires et BMA
AASSDN – Extrait du Bulletin : C.E. Clandestin (T.R.) d’août 1942 au 11 novembre 1942 et ” Saga Verneuil (1) “
AASSDN – Extrait du Bulletin : Roger Lafont ( Verneuil ) et ” Saga Verneuil (2) “
AASSDN – Extrait du Bulletin : Les fondations du réseau T.R.
AASSDN – Extrait du Bulletin : Pourquoi et comment est née la Sécurité Militaire
AASSDN – Extrait du Bulletin : Conflits outre-mer 45-56 (1)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Conflits outre-mer 45-56 (2)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Conflits outre-mer 45-56 (3)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Conflits outre-mer 45-56 (4)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Conflits outre-mer 45-56 (5)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Les services spéciaux français en Indochine (1)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Les services spéciaux français en Indochine (2)
 
AASSDN – Extrait du Bulletin : L’Afrique du …




Extrait du Bulletin : Pierre Griffi héros de la résistance Corse.

Par Toussaint Griffi

Allocution à Corte, le 11 Septembre 1993 Mon nom est Toussaint Griffi Je vous parle à double titre d’abord en ma qualité d’ancien adjoint du Commandant Roger de Saule, Chef de la mission Pearl-Harbour », et de mes camarades, notamment : – Laurent Preziosi, Président de l’Union Fraternelle de la Résistance. – Georges Lasserre ancien officier du sous-marin « Casabianca ». – Joseph-Louis de Montera, Avocat et ancien Bâtonnier, compagnon de lutte de la première heure, venu spécialement de Bastia pour participer à cette journée du souvenir. Ensuite en tant que membre de la famille et compagnon de lutte de Pierre Griffi. Mais avant tout je tiens à exprimer notre reconnaissance à la municipalité de Corte et à son Maire Jean-Charles Colonna pour l’excellente initiative qu’ils ont prise d’honorer la mémoire de Pierre Griffi en donnant son nom à un square de la ville. Je salue la présence du Colonel Paul Paillole, Président National des Anciens des Services Spéciaux ainsi que celle de Monique Blanc, fille du Général d’Armée Giraud principal artisan de la libération de la Corse en septembre 1943.  

Certains esprits mesquins ou mal informés ont trop souvent tendance à l’oublier. Pierre Griffi, premier radio clandestin débarqué en Corse dans la nuit du 14 au 15 décembre 1942, était né à Alger au mois de mai 1914, de père Corse et de mère Savoyarde.

Pierre avait vingt-neuf ans lorsqu’il vint en Corse pour la première fois. Il n’en repartit plus. Fusillé par les Italiens à Bastia, le 18 août 1943, son corps repose dans le carré miliaire du cimetière de la ville.

Radio dans la clandestinité à Alger, en liaison avec les postes du quartier Général de Tanger, Gibraltar et Londres, il prit une part active à l’insurrection d’Alger dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, facilitant le débarquement des troupes alliées.

Comme tant d’autres enfants de chez nous, Pierre n’a pas fait mentir notre race et notre histoire. Ce descendant de Sanpiero portait dans ses veines le sang chaud de nos ancêtres montagnards, aussi fier de ses origines insulaires que de celles non moins farouches de l’antique Savoya.

Les qualités dominantes de Pierre Griffi étaient la bravoure digne des preux chevaliers, un courage à toute épreuve, joint à une honnêteté scrupuleuse. Il avait une haine farouche de l’occupant fasciste, un mépris provoquant pour son armée sans panache qui avait annexé, en mercenaire des nazis, ses deux petites patries : la Corse et la Savoie.

Mieux que quiconque, Pierre Griffi, a ressenti l’éventualité du déshonneur et de la honte si le drapeau tricolore ne flottait plus sur ces deux plus belles régions de France, les deux berceaux de sa famille. A son idéal, il sacrifia sa vie. Professionnel averti, il se conduisit également en soldat, acceptant tous les risques, ne poursuivant qu’un but : l’accomplissement de la mission qu’il avait voulue.

Nous qui avons eu l’honneur de vivre avec lui cette épopée de plusieurs mois, allant de la montagne à la plaine, de vallées en calanques, de grottes en bergeries, savons avec quelle ténacité, quel admirable sang-froid et quelle maîtrise étonnante il réussit, aux prix de risques et d’efforts quotidiens, la liaison radio-télégraphique entre la Corse et le Haut Commandement Allié en Afrique du nord. (plus de 100 messages passés par lui.).

Repéré, traqué, puis arrêté en mai 1943 par les services de l’O.V.R.A., cette gestapo, il fut soumis à d’odieuses tortures. Il tomba sous les balles italiennes pour la libération de la Corse en août 1943.

Extrayons ce passage du texte de la citation à l’ordre de l’Armée qui lui fut décernée à…




Extrait du Bulletin : Organisation du Service à la veille de la guerre de 39

Au cours du Congrès 1973 à Paris, les Anciens des Services Spéciaux membres de l’Amicale effectuent un ultime pèlerinage  au 2 bis. Avenue de Tourville, pour les locaux du P.C. du Service de Renseignement et de Contre-Espionnage de 1932 à 1940, avant que les bâtiments du 2 bis ne disparaissent.

Bref rappel historique à propos du Service de Renseignement et de Contre-Espionnage Français.
C’est en 1932 que ce Service a quitté son ancien P.C. au 175, rue de l’Université pour s’installer au 2 bis de l’Avenue de Tourville

L’ organisation du Service a la veille de la guerre de 1939 :

Au rez-de-chaussée :
Le Chef de Service : Colonel RIVET et son Adjoint : Lieutenant-Colonel MALRAISON.
Administration : Colonel BERGEAT, puis Commandant MARANDEY.

Sections Géographiques du S.R. :
Section Allemagne : Commandant PERRUCHE, puis Commandant NAVARRE, Capitaines GASSER, BURLEREAU, MERCIER.
Section U.R.S.S. : Commandant JOSSE, M. DELIMARSKI.
Section Midi : Commandant CURET, Capitaine LE TROTTER.
Section « NEMO »: Capitaine CAZIN D’HONONCTUN, Lieutenant LOCHARD.
Section M.G./Avia :
Branche M.G. : Commandant BROCHU, Lieutenant POITOU.
Branche Avia : Commandant FERRAND, puis Lieutenant-Colonel RONIN.

Au ler Etage :
Le Contre-Espionnage (S.C.R.) :
Chef : Commandant SCHLESSER. et son Adjoint : Capitaine PAILLOLE.
Section Allemande : Capitaine BONNEFOUS, Lieutenants ABTEY et DARBOU.
Section Italienne : Capitaines OLLE LAPRUNE, et BRUN.
Section « Sécurité » : Capitaine DEVAUX
Points Sensibles : Capitaine POMMIES.
Encres sympathiques : DEVAUX (Daniel). Capitaine ARNAUD.

Section « Menées Révolutionnaires »
Commandant SERRE, Capitaine JACQUOT.
(Cette Section sera détachée au Cabinet du Ministre de la Guerre )

Le Chiffre :
Commandant BERTRAND.

Courriers extérieurs :
Le P.C. du 2 bis actionnait 7 Postes sur le territoire national et de nombreux Postes à l’étranger (Attachés militaires adjoints). Les Postes sur le territoire national étaient :

Le Poste de LILLE ou Bureau d’Etudes du Nord-Est (BENE). Chef : Commandant DARBOU. Adjoint : Capitaine BERNIER. Officier C.E. : Capitaine BERTRAND.
En 1939, ce Poste allait être renforcé par plusieurs Officiers dont le Lieutenant-Colonel Robert DUMAS, auteur de la série des « Capitaine BENOIT » et le Lieutenant RIGAUD.

Le Poste de METZ ou Bureau d’Etudes Régionales Militaires (B.R.E.M.). Chef : Colonel MANGES, puis Colonel KUNMUNCH. Adjoint : Commandant du CREST de VILLENEUVE.
S.R. : Capitaine LAFON. C.E. : Lieutenant DOUDOT, M. KLEIN.

Le Poste de BELFORT ou Service des Communications Militaires ( S.C.M. ).
Chef : Commandant LOMBARD. Adjoint : Capitaine SEROT.
C.E. : Capitaine HUGON, M. JOURDEUIL.

MARSEILLE
Chef : Commandant BARBARO.
C.E. : Capitaine GUIRAUD- (Georges HENRY).
Antenne de Nice : Capitaine GALLIZIA.

TOULOUSE (créé en 1937).
Chef : Commandant LULLE DES JARDINS.
C.E. : Capitaine d’HOFFELIZE (DOBRE).

ALGER
Chef : Commandant DELOR.

TUNIS
Chef : Commandant NIEL.

Les Renseignements collectés par le « 2 bis » étaient trans…




Bibliographie : ATLAS GEOPOLITIQUE DES ESPACES MARITIMES

 

ORTOLLAND Didier, PIRAT Jean-Pierre

ATLAS GEOPOLITIQUE DES ESPACES MARITIMES

Frontières, énergie, pêche et environnement,

Éditions TECHNIP – 2008

Illustré d’une cartographie remarquable, cet ouvrage aborde toutes les questions politiques et juridiques relatives à la délimitation des espaces maritimes : mer territoriale, zones sous juridiction (zone économique exclusive, zone de pêche, zone de protection écologique, plateau continental).

Il évoque la genèse du droit de la mer, la position des Etats côtiers ainsi que les méthodes de délimitation et fait une revue exhaustive de toutes les mers et de tous les océans, en insistant particulièrement sur les zones de conflit (Méditerranée, mer de Chine Méridionale, différends entre la Chine et le Japon, etc. .).

Les enjeux économiques (gestion de la pêche, pétrole, gaz, nodules et sulfures polymétalliques) et la dimension géopolitique du trafic maritime des hydrocarbures font l’objet de développements particuliers.

Les aspects environnementaux : protection du milieu marin, régime des fonds marins, hydrothermalisme sous-marin, régime de l’Antarctique et des mers australes sont également traités, de même que les développements récents de l’extension du plateau continental au-delà de deux cents milles nautiques.

L’ouvrage comprend une centaine de cartes originales en couleur représentant les différents espaces maritimes avec leur bathymétrie, les problèmes de délimitation et les contentieux. Les aspects techniques des délimitations font l’objet d’une description illustrée de cartes et graphiques.

Ce travail inédit constitue une base essentielle de réflexion pour les questions géopolitiques liées à la mer et s’adresse aux étudiants, universitaires, spécialistes de relations internationales et aux professionnels de la mer (énergie, pêche, transports).

 
Autres commentaires

Extrait du Compte rendu de Bruno Modica, Chargé de cours en relations internationales à l’IEP de Lille, (Prépa. ENA), chargé de formation au CNED de Lille.sur le site http://www.clionautes.org

……Une préoccupation ancienne

La géopolitique de la mer, sans doute trop peu traitée par les géographes universitaires est bien l’objet d’étude fondamental du XXIe siècle. En réalité, cette géopolitique des mers suscite l’attention et la sévérité des remarques ci-dessous mérite d’être nuancée.

Plus que les géographes se sont peut-être les opinions et aussi les décideurs qui ne prennent pas suffisamment la mesure des enjeux maritimes à venir ou en tout cas qui n’en font que trop peu état.

Dès le 28 septembre 1945, la seconde guerre mondiale est à peine terminée, le Président Truman considère que le plateau continental est une extension de la masse terrestre de la nation riveraine et lui appartient naturellement.

Très rapidement, certains pays, pour des raisons énergétiques et aussi piscicoles se sont réservé les zones contigües à leur territoire continental.

Le premier chapitre revient sur les fondamentaux des délimitations de ces espaces examinant les différentes étapes qui ont conduit à la convention de Montego Bay. Une carte montre bien les différents zones concernées, entre celles qui relèvent de la ZEE et celles de l’autorité internationale des fonds marins. Les questions de pêche et d’environnement ont également généré leurs zones. ZPP et ZPE et tous les États intéressés se sont emparés des possibilités qui leur étaient offertes de défendre leurs prérogatives en la matière.

Le chapitre deux revient sur les questions de délimitation avec les différents modes de calculs. Les liti…




Bibliographie : L’INDE A L’ASSAUT DU MONDE

 

CHARRIN Eve

L’INDE A L’ASSAUT DU MONDE

GRASSET & FASQUELLE – 2007

Une grande puissance peut en cacher une autre. Les Français qui ont découvert l’Inde à travers le visage de Lakshmi Mittal n’ont pas encore pris la mesure du bouleversement lié à l’émergence de ce pays sur la scène mondiale. Plus encore que la Chine, c’est l’Inde qui va changer la donne économique mondiale.

Et pour cause : elle mise d’emblée sur l’exportation de services à haute valeur ajoutée, qui étaient jusqu’alors l’exclusivité des pays développés.

Devenue le royaume des délocalisations high tech, l’Inde empiète sur ce qui était encore, il n’y a pas si longtemps, notre domaine réservé. Ce livre dévoile le secret du décollage indien : l’élitisme, profondément ancré dans la culture indienne et la religion hindouiste.

C’est cet élitisme multimillénaire qui permet à l’Inde de « produire » une petite minorité urbaine anglophone, global Indians aux compétences internationales, branchée sur la mondialisation et qui s’en saisit avec enthousiasme.

C’est ce même élitisme ancestral qui rend acceptables les nouvelles inégalités issues de l’enrichissement de ces nouveaux privilégiés. Alors que l’Inde décolle, la France stagne.

Et pour cause : les deux pays se situent aux deux pôles de la mondialisation. A la France, pays riche et égalitaire, s’oppose l’Inde, pays émergent et élitiste.

De la middle class indienne ultra-dynamique à nos classes moyennes déboussolées, l’auteur construit un va-et-vient très éclairant. Il en découle que les classes moyennes des pays développés ne sortiront pas forcément gagnantes de cette nouvelle concurrence.

Outre-Atlantique, on n’hésite pas à poser la question : sommes-nous toujours les gagnants du libre-échange ? En France, en revanche, ce débat reste tabou. C’est cet étrange silence que le livre entend briser. Oui, l’émergence de l’Inde change la donne. Oui, nos classes moyennes risquent de perdre au change…

 
Avis journalistique

Paru dans la Croix le: lundi 31/12/2007 – Sous-estime-t-on les conséquences du foudroyant essor de l’Inde ? Les pays occidentaux ne jouent-ils pas gros en y exportant leurs bureaux et laboratoires ?

Si l’outsourcing (externalisation d’activités) permet de diminuer le prix des produits et d’augmenter les profits à court terme, quels emplois restera-t-il, dans deux décennies, aux États-Unis ou en Europe ?

Ces questions nous assaillent après avoir refermé la fascinante (et effrayante) enquête d’Ève Charrin, journaliste spécialisée dans l’économie, qui a vécu deux ans à New Delhi.

Son ouvrage n’a pourtant rien d’un pamphlet antimondialisation. À mille lieues de l’Inde idéalisée des touristes, elle nous guide dans un pays en plein bouleversement et plus que jamais coupé en deux. Une petite élite, occidentalisée en apparence, profite à plein des emplois que les multinationales délocalisent en Inde.

Le système de castes, ancré dans les mentalités, légitime les inégalités et leur permet de s’offrir une armada de domestiques pour quelques roupies. Mais, pour 90 % de la population, rien n’a changé. Cocasse scène que celle des étudiants de Bombay, en jean et basket de marque, invités par des militants des droits de l’homme dalits (intouchables) à aller suivre la tournée des éboueurs dans un quartier populaire. Inconcevable pour eux de parler une autre langue que l’anglais, leur signe d’appartenance aux « îles » de prospérité du pays.

Cet ouvrage, fouillé et agréable à lire, laisse, il faut bien le dire, un goût amer à propos de ce pays. Mais il pose les questions, que se pose tout Occident…




Histoire : Les Services français 1939-1945 (SR Marine)

Article paru dans le Bulletin N° 45

 


Dans notre précédent Bulletin, nous avons achevé la publication de l’étude relative à l’activité du S.R. de l’Armée de Terre. Nous donnons ci-après un aperçu de ce que fut le S.R. Marine pendant la Deuxième Guerre Mondiale.

LE S.R. MARINE

Le S.R. Marine, né de la Première Guerre Mondiale, prit son essor à partir de 1920. Généralement, après un stage dans les postes de leurs camarades expérimentés du S.R. Guerre, les marins créèrent des postes autonomes (Nice, Saint-Jean-de-Luz, Dunkerque) ou s’intégrèrent dans les bureaux de l’Armée (Metz, Strasbourg). A l’étranger et dans les possessions outre-mer ils apparurent sous des formes diverses (attachés navals, adjoints, officiers de transit, etc.).


Toutes ces antennes relevaient de la section « R » du Deuxième Bureau de l’Etat-Major Général de la Marine chargée de les orienter et de les financer (maigrement).

AVANT LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE

Très vite la montée des menaces allemandes et italiennes, la violation des traités, firent de l’Axe Berlin – Rome l’objectif prioritaire. Les postes d’observation se multiplièrent, se renforcèrent. Les moyens financiers suivaient le mouvement.


Le réarmement naval de l’adversaire était suivi avec attention. Malgré de sévères mesures de protection les forces navales et leurs mouvements n’échappèrent pas aux investigations du S.R. Marine.


Renseigné par les thèmes des Kriegspiel sur les intentions allemandes, les sous-marins français exécutèrent, bien avant l’ouverture des hostilités, des patrouilles régulières le long des côtes menacées.


L’effort considérable fait par l’Allemagne en vue de la guerre sous-marine était suivi au jour le jour.


En Italie, après une mise en sommeil des Services de Renseignements français ( ), l’activité reprit en hâte. Mais une faute pareille se paie. Le S.R. ne souffre pas l’improvisation.

De nombreux agents payèrent de leur vie ou de leur liberté l’erreur gouvernementale car les Italiens étaient des maîtres en matière de contre-espionnage. L’efficacité de la recherche s’en ressentit.


Le Proche-Orient et l’Extrême-Orient étaient des objectifs à suivre. Sous différentes formes la Marine y disposait d’observateurs.


La mobilisation de 1939 vit la section « R » prendre son autonomie sous la forme du 5ème Bureau de l’Etat-Major Général Marine qui travailla en liaisons étroites avec le 5ème Bureau (Guerre).

LA « DROLE DE GUERRE », ET L’ARMISTICE – DE 1940 A 1942

La drôle de guerre ne ralentit en rien l’activité des postes marine, bien au contraire. Poussés en avant sur les ailes, entrés en contact avec les alliés, appuyés par des missions aériennes, leur efficacité se maintint jusqu’à l’effondrement général de mai 1940.


I1 y eut alors une période de liquidation et de transfert. Des agents repliés de Belgique ou de Hollande, le réseau polonais, partirent pour l’Angleterre. Certains éléments menacés furent transférés en Afrique du Nord, des fonds et des archives mis à l’abri.


Le 5ème Bureau et avec lui le S.R. Marine sont officiellement supprimés tout comme le 5ème Bureau et le S.R. Guerre. Des éléments en subsistent. Ils sont …




Extrait du Bulletin : Comment naissent les légendes

Notre Camarade P.-E. CATON nous adresse cette petite contribution à l’histoire de la guerre 1939-1940.

AVONS -NOUS , AU MOINS, UTILISE TOUS NOS CHARS

Suivant une légende tenace. aujourd’hui  encore largement répandue, des centaines de chars modernes seraient restés inutilisés dans les dépôts alors qu’ils manquaient tant aux Armées en Mai et Juin 1940.

Paul Raynaud, devenu Président du Conseil le 21 Mars et Ministre de la Guerre le 5 Juin 1940, en écrit ce qui suit :
« Utilisons-nous, au moins, tous nos chars ? » demandais-je en arrivant au Ministère de la Guerre, après la catastrophe.
« On me répondit que l’on jetait dans la bataille des chars sortant de l’usine, dont les moteurs n’étaient même pas rôdés. »
« Et pourtant, depuis le procès de RIOM, un bruit a couru  et s’est amplifié : nos chefs militaires auraient commis la faute incroyable de ne pas utiliser tous les chars mis à leur disposition. »
« C’est la déclaration faite par Daladier au procès de RIOM qui est à l’origine de cette rumeur. » Maître Ribet (avocat de Daladier), la com­mente ainsi : « Et l’on apprend avec stupeur que des centaines de chars en bon état ont été laissés dans les dépôts : ce qui représente plusieurs divisions cuirassées. »
(Paul Reynaud, « Au coeur de la mêlée », p. 471-72).
BRUITS… RUMEURS… AURAIENT été… ONT été…

M. Paul Reynaud nous montre comment en quelques lignes naissent certaines légendes. La plus typique est celle des « chars disponibles, mais inemployés ».

Bataillon de Chars de Combat de la 4e  Division Cuirassée (de GAULLE).

Suivons un exemple caractéristique : celui du 44e  B.C.C. formé le 16 Novembre 1939 dans la Drôme, devant être apte à partir aux Armées le 15 Mars 1940, et que l’auteur entendit tirer ses premiers coups de feu aux abords de la Somme le 27 Mai 1940, alors que l’évacuation par DUNKERQUE était commencée.

A sa formation, le 44e  B.C.C, reçoit pour son instruction :
– 3 chars R 35 ;
– 33 chars FT 1918 (dont 8 chars-canons sans armement, servant d’auto-école et 25 chars-mitrailleuses).

On relève dans ses archives :
27 Janvier 1940 : La Direction de l’Infanterie (Section chars) demande que soit complété en matériel le 44e  B.C.C, qui, formé depuis le 16 No­vembre 1939, ne possède encore que trois chars modernes.
5 Février 1940 : La Direction de l’Infanterie (Section chars) demande que le 44e  B.C.C. devant partir aux Armées au début de Mars, son matériel soit mis en place pour le 15 Février, en raison de son station­nement éloigné et du rodage à effectuer.
5 Mars 1940 : L’Etat-Major de la 14e  Région Militaire (LYON) sur le territoire de laquelle stationne le 44e  B.C.C., signale qu’il pourrait partir aux Armées le 15 Mars 1940, s’il recevait ses chars avant cette date.
4 Mars 1940 : Le 44e  B.C.C. a exécuté :
– 5 tirs à la mitrailleuse (sur chars FT 1918) ;
– 2 tirs seulement au canon (du fait qu’il ne possède que 2 chars R 35 armés de canons, le troisième étant indisponible).
21 Mars 1940 : La Direction de l’Infanterie (Chars) fait savoir :
« Les chars R 35 ne pourront être fournis au 44e  B.C.C. du fait du manque de disponibilités en tourelles. D’après les renseignements obtenus auprès du Ministère de l’Armement, les tourelles nécessaires aux 42 chars de ce Bataillon (3 chars sont en place) ne pourraient être livrées avant le mois de Mai 1940.
15 Mai 1940 : Le 44e  B.C.C, est toujours à l’instruction dans !a Drôme dans l’attente de son matériel. (Le 15 Mai au soir, des chars allemands ayant débouché de MONTHERME arrivent à MONTCORNET. )




Extrait du Bulletin : Fonction publique – action clandestine – état francais (2)

par Guy de SAINT-HILAIRE

Chef du Réseau des F.F.C. ” Kléber-Marco ”

Pour une meilleure compréhension de cette deuxième partie – à moins que l’on ait sous les yeux la fin de la première partie, page 36 du Bulletin précédent n° 152 – il convient de rappeler que le sauvetage des enfants de Vénissieux, ainsi que l’intervention du S.S.E. (Service Social des Étrangers) dans les rafles d’août 1942 en Zone libre, avaient provoqué une ” déception ” quant au nombre des Juifs que les Allemands avaient pu arrêter et déporter.

Les agissements suspects de Gilbert Lesage ne pouvaient rester sans conséquences.    

 

ENQUETES DE POLICE ET LEURS RÉSULTATS  

Le Ministre de l’Intérieur désigna, pour enquêter, le Commissaire Principal Mortier. Ayant eu la chance de retrouver le rapport Mortier dans son intégralité, et ayant pu d’autre part recueillir les commentaires de Lesage, il m’apparaît que l’auteur de ce rapport ne pouvait être qu’un ” résistant “, confronté à la double obligation de faire une sérieuse enquête policière, mais aussi de conclure par l’innocence du vrai coupable.

Il s’agit donc, à mes yeux, d’un véritable chef-d’oeuvre de cette époque quand le système du double jeu s’imposait à tout fonctionnaire en place, astreint à l’obligation hiérarchique, mais également astreint, en conscience, à sauver ce qui pouvait l’être (1).

Pour significatif qu’il soit, le cas du Commissaire Mortier est loin d’être exceptionnel. Combien ” d’inévitables ” arrestations ont été évitées grâce au gendarme, au policier, ou même au Commissaire, qui ont ” fait semblant ” d’instrumenter quand la simple routine aurait pu déceler un Résistant.

Mais pour élever le débat au niveau des plus hautes responsabilités, pourquoi ne pas se fier à l’opinion de François-Georges Dreyfus, le dernier en date des historiens ayant traité le problème. Je le cite (p. 785) ” Ainsi au-delà du déshonneur qu’est la collaboration dans laquelle Laval engage la France de Vichy le 18 avril 1942, il faut objectivement admettre qu’elle contribua à limiter considérablement les pertes humaines comme les connurent les voisins de la France. La crainte de la polonisation avait, au prix de l’infamie collaborationniste, sauvé nombre de Français.

  France Belgique Pays-Bas

% de pertes civiles

0.4 0.88 1.75

% de juifs déportés non revenus

21.4 45 81.5

% des pertes humaines totales dues à la guerre

1.5 1 2.3

Pour être plus concrets et s’en tenir à certains événements trop justement célèbres, telles que les rafles de Juifs étrangers en juillet 42, je cite encore F.G. Dreyfus (p. 635) : ” Mais grâce à la Résistance, parfois à la Police elle-même, il n’y a eu que 12.884 arrestations alors que l’on en espérait 28.000 ! “.  

Si la Police française n’avait pas été chargée de cette pénible et odieuse opération, en contrepartie du renoncement, par les Allemands, à se faire livrer des Juifs français, croit-on vraiment que les policiers allemands auraient fait du porte à porte (ce que firent de nombreux policiers français) pour prévenir, la veille, les victimes recensées qu’ils viendraient, le lendemain, les arrêter ?

Il reste cependant l’erreur de base, fondamentale et impardonnable, du Gouvernement de Vichy d’avoir devancé les exigences allemandes pa…