Extrait du Bulletin : Le souvenir de nos disparus
Un admirable portrait de Mg BOYER-MAS
par le chanoine NARBAITZ
Nous publions, extrait du quotidien « Sud-Ouest » du 21 Février 1973, un passage de l’article du poète bayonnais Pierre Expil consacré à l’hommage organisé par l’Union Bayonnaise des Arts à la Mémoire du regretté Mgr BOYER- MAS.
Pour célébrer le souvenir d’un homme exceptionnel, l’Union Bayonnaise des Arts avait fait appel à un orateur lui aussi exceptionnel : M. le Chanoine Narbaitz, Vicaire général honoraire.
Ayant vécu dans l’intimité de Mgr Boyer-Mas en ce merveilleux Port Royal luzien qu’était la seigneurie d’Etchebiague, il s’est montré supérieurement à la hauteur de sa tâche. Le portrait qu’il a brossé de cet homme et de ce destin hors série a été admirable de pénétration, de vie, de pudeur et de tact. Maîtrisant à merveille un sujet qui se prêtait à d’immenses développements, il s’en est tenu aux traits essentiels illustrant les lignes de force d’un caractère et d’une existence.
Fils d’un loueur de chevaux.
Rien au départ ne semblait désigner pour les chemins éclatants qu’il allait parcourir André-Louis-Joseph-.Antoine Boyer-Mas, né à Carcassonne le 1er Août 1904, assez modestement d’un père loueur de chevaux et de voitures. Enfance illuminée par la tendresse d’une mère qui allait être la grande tendresse de sa vie. Etudes brillantes au petit séminaire, puis au grand séminaire de Carcassonne. Années d’université à la Faculté Catholique de Toulouse où il se spécialisa dans la patristique et le droit canon. Il resterait toujours en lui quelque chose d’un juriste et même d’un procédurier à la Balzac, prêt à des folies pour défendre la justice.
Au service des résistants.
Devenu prêtre le 19 Juin 1928, il est nommé vicaire à Limoux où il n’est pas encore oublié. La fondation à Cusinier d’une grande école ménagère pour jeunes filles lui est l’occasion d’entrer en rapport avec les dominicaines de l’Annonciade de Madrid, dont il devient vite le conseiller. Par elles, il connaîtra l’Espagne qui sera sa véritable université et même son univers. La guerre civile espagnole lui permet de montrer son grand coeur et ses capacités d’organisateur pour l’accueil et l’aide des réfugiés de Catalogne. A la fin de la guerre civile, il constate en Espagne la nécessité d’une propagande française.
Au début de la Seconde Guerre Mondiale, l’Abbé Boyer-Mas est mobilisé sur place, à Madrid, et nommé affecté spécial grâce à l’appui de son camarade Jean Mistier.
Aux heures cruciales de la défaite et de l’asservissement, il se fait à Madrid le paladin d’une France qui ne veut pas mourir et ne craint pas, dès 1940, de s’affirmer résistant. Au service de tous les résistants français, il met un flair unique pour repérer les contacts efficaces. Nommé attaché culturel à l’Ambassade de France sous le couvert d’échanges culturels, il vient en aide aux Français incarcérés, noue d’utiles rapports avec les Ambassades des Etats-Unis et de Grande-Bretagne pour la lutte contre le nazisme.
Prêtre avant tout.
A partir de 1942, son action jusque-là semi-clandestine devient publique. Après le débarquement en Afrique du Nord, il quitte avec éclat l’Ambassade de France, et par le biais de la Croix-Rouge espagnole, il organise l’accueil des évadés de France et réussit l’exploit d’acheminer vers Alger 23.000 volontaires à travers une Espagne officiellement liée à l’Allemagne. Parallèlement il vient au secours d’innombrables juifs en détresse, organise des services secrets, établit des contacts avec la Nonciature et la Papauté, ce qui lui vaudra son titre de Monseigneur.
Il lui faudra attendre vingt ans pour que son oeuvre à Madrid soit officiellement reconnue. Le Chanoine Narbaitz insiste sur le trait essentiel d…
Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (11)
Nous reprenons ci-dessous la publication des mémoires de notre camarade Elly ROUS alias SERRA, chef de la mission Baden-Savoie dont le dernier épisode a paru dans le B.L. 106. Parvenu à Pamiers, SERRA trouve chez un de ses H.C. JOUCLA un message du capitaine VELLAUD alias TOTO, chef du T.R. Jeune le félicitant des résultats obtenus et lui enjoignant d’être prudent.
par Elly ROUS
UNE DANGEREUSE MÉPRISE.
Le problème financier resté sans solution immédiate m’ennuyait évidemment, car il n’allait pas manquer d’accroître nos difficultés. Comparativement aux autres problèmes auxquels nous avions à faire face, il ne me semblait pas présenter des obstacles insurmontables et n’était pas spécialement préoccupant étant donné que nous allions continuer à vivre d’emprunts grâce à la compréhension et à la gentillesse des nombreux amis.
« Quelle a été la réaction de JEAN en prenant connaissance de cette lettre » demandai-je à mon ami qui semblait impatient de me faire part de ce qu’il savait.
« JEAN n’est pas très loquace : il a simplement pensé que vous seriez très ennuyé de ne pas voir TOTO (1), mais que malgré cela vous trouveriez des solutions de rechange. Il doit revenir dans une semaine environ ; il a aussi laissé un mot pour vous ».
Je lus rapidement mais très attentivement les quelques lignes de mon adjoint :
« La circulation devient de plus en plus difficile ; j’ai eu des « crevaisons » (entendez des vérifications de papiers, des contrôles), mais j’ai de la chance et j’ai pu réparer ; je vais essayer de prendre le train de la « Cité » (Carcassonne) où j’ai rendez-vous avec « l’ami de la rue de Lyon » jusqu’aux « Arènes » (Nîmes), je ferai le reste en vélo. A bientôt… Cordialement… ».
« Il ne vous dit pas, reprit JOUCLA, qu’il traîne une forte grippe et que j’ai dû lui donner quelques cachets ». « Non, lui dis-je, vous savez, chez nous l’état de santé est nécessaire mais secondaire ; tant qu’on peut tenir le coup on ne s’en préoccupe pas ». A présent, avant de vous écouter, je tiens à vous préciser que j’ai rencontré FAURE sur la route d’Escosse et que je suis venu directement chez vous sans m’arrêter chez aucun de mes amis comme vous me l’avez particulièrement recommandé ; j’avoue que je n’ai pas encore compris… ».
Il ne me laissa pas achever. « Savez-vous, poursuivit-il en souriant que vous êtes un dangereux agent de la Gestapo et que vous avez failli faire prendre tous vos amis de Pamiers ? » Visiblement amusé par mon étonnement, il enchaîna : « vous vous souvenez sans doute de PAULETTE que ma femme vous avait présentée lors de votre dernier passage… »
« Je pense bien, et si mes souvenirs sont exacts, nous devions nous rencontrer ici cette semaine pour mettre au point son travail futur ». « Eh bien, ne comptez plus sur elle, elle est partie vers Carcassonne se cacher chez des parents et ne reviendra pas de sitôt… » « Que s’est-il passé ? »
« Ce qui s’est passé, c’est bien simple… quand PAULETTE a vu votre photo d’identité que lui présentait GISELE, elle a failli se trouver mal… « Malheureuse, s’est-elle écriée ; vous travaillez tous pour BERKANE, nous allons être pris et fusillés… et avant que mon agent de liaison ait pu revenir de sa stupéfaction et la dissuader, PAULETTE avait bouclé sa valise et s’était dirigée vers la gare, non sans être au préalable passée chez ROBERT le charcutier, lui conseillant de quitter la ville sans attendre et de prévenir tous les camarades, dont la famille GUICHARD, afin qu’ils disparaissent au plus vite et qu’ils…
Extrait du Bulletin : IG-Farben et l’espionnage économique mondial : les Zéfis
Par Pierre de VILLEMAREST
Dans les archives américaines, un document inédit, daté du 26 juillet 1946 a permis, grâce à Bernard Towell, alias ” Holland “, de la branche X-2 (contre-espionnage), d’établir, à l’intention du Département d’État, la liste du réseau d’espionnage économique mondial organisé par IG-Farben avant la guerre, réseau qui a fonctionné jusqu’en 1945, et peut-être au-delà (dossier L4-9567).
Quatre départements de l’IG-Farben camouflaient dans leur personnel des ” Zéfis “, appellation donnée à des hommes de confiance postés dans tous les bureaux étrangers de la firme, uniquement chargés d’espionnage économique et commercial.
C’est Hermann Schmitz, homme de confiance du Haut État-major allemand qui, dès 1928, a entrepris cette implantation. Ami intime de Martin Bormann jusqu’en 1945, il chargea son associé à la direction de l’IG-Farben, Max Ilgner, de remplir son rôle de gestionnaire du réseau en 1940, tandis que lui-même s’occupait spécifiquement de le greffer sur l’organisation secrète de Bormann, à partir de 1943.
Max Ilgner avait pour adjoints Walter Bachem, Wilhelm Helmerking et Emil de Haas (spécialement chargé de l’implantation en Chine) qui était secrétaire de la Karl Schurz Association, basée aux États-Unis.
Cette association, en apparence américaine, créa ensuite une filiale en Allemagne. Le parti nazi ne la contrôlait pas, mais l’infiltra à partir de 1936.
Les renseignements des Zéfis étaient transmis par courriers spéciaux à l’organisme de ” Vowi ” (initiales de ” Économie du Peuple “) contrôlé par Hermann Schmitz, qui se chargeait de les répercuter aux bureaux des Ministère des Affaires Étrangères et à l’organisation à l’étranger du parti nazi.
Les notes les plus confidentielles étaient réservées à H. Schacht, le grand financier du Reich jusqu’en hiver 1939 (remplacé ensuite par W. Funk) et à Martin Bormann.
Tout Zéfi itinérant devait rendre compte de ses contacts, conversation et remarques, etc… Les listes en notre possession, valables jusqu’en 1945, couvrent une vingtaine de pays sur tous les continents.
En France, un certain W. P… était un Zéfi. Son frère Mario exerçait en Italie en tant que journaliste. En Suisse, M. F… ; en Inde, K… et Karl K… ; en Norvège, F…, puis F…, etc… Aux États-Unis, c’est le groupe Chemnyko, sous la supervision de Walter Duisberg (dont l’auteur a connu la famille après la guerre en Allemagne) et de Rudold Ilgner, frère de Max, qui manipulait plusieurs Zéfis, ou hommes de confiance. Rudolf avait réussi à se faire naturaliser américain à la veille de la guerre de 1939.
Max Ilgner, arrêté en 1945, a été interrogé par Holland (Towell) et a dénoncé sans trop de pressions, l’industriel B… qui, près de Berlin, avait camouflé chez lui d’importants dossiers, puis un certain H…, directeur de l’Économie nationale, qui cachait chez lui en Haute-Bavière, d’autres documents.
L’enquête a conduit ensuite à des dossiers dissimulés dans la mine ” Theodor “, à Dillingen puis à Mademoiselle F…, à Würzburg-Neue Velt, Leulfresserweg.
Ces documents ont été mis sous le coude parce qu’Ilgner révélait en 1945 que des transactions illégales, menées grâce aux Zéfis, étaient passées par la National City Bank et l’Internationale Acceptance Bank, où Paul Warburg avait son mot à dire.
A la veille de la capitulation de l’Allemagne, Ilgner et Schmitz ont fait déposer sur des comptes secrets de quoi payer trois mois de salaires à tous les Zéfis, qu’ils fussent revenus en Allemagne ou encore en poste à l’étranger. Ce budget, d’une valeur de 600 millions de marks en 1944, était réparti dans seize banques. Cette note est tirée de l’annexe d’un ouvrage à …
Histoire : présentation
Au titre d’une meilleure connaissance de l’Histoire, nous souhaitons permettre au lecteur de prendre connaissance de textes parus dans le Bulletin de notre Amicale ( depuis sa création ). Ils concernent, bien sûr, l’Histoire de nos Services, racontée par ceux qui l’ont vécu.
Avec ces témoignages, nous rendons hommage aux personnes citées, ainsi qu’à leurs familles et proches ou non. Beaucoup ont souffert et certains sont morts dans des conditions atroces pour défendre notre liberté.
Vous penserez également, et bien évidemment, à nos Services Spéciaux actuels, qui, et toujours à ce jour, mènent ce ” Combat de l’Ombre ” et dont certains personnels risquent leur vie, de manière quotidienne…!
Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (13)
Nous continuons ci-dessous la publication des mémoires de notre camarade Elly Rous alias Serra, chef de la mission Baden-Savoie, dont le dernier épisode a paru dans le B.L. 115.
par Elly ROUS
Plus d’une semaine venait de s’écouler depuis le départ de Jean vers l’Ardèche en vue de rencontrer JOJO (1) ou un membre de son équipe et le retour du Percepteur après sa mission à Lannemezan. Mon travail était à présent presque à jour. J’avais eu le temps de mettre mes papiers en ordre, de préparer de nouveaux télégrammes et le courrier de Barcelone et d’Alger. J’avais pris connaissance des documents de la Calle Montaner qui m’avaient été apportés chez Joucla par l’envoyée de Martin, une jeune femme qui était passée en mon absence à la Perception. Très préoccupée et très pressée, elle n’était restée à Pamiers que quelques minutes et n’avait même pas voulu accepter quoi que ce soit à boire ou à manger tellement il lui tardait de reprendre le train de Toulouse. Toujours très discret, mon ami ne lui avait posé aucune question et avait seulement appris que Cid nous donnerait par radio les détails et la date précise du prochain courrier. Je regrettais un peu de ne pas avoir rencontré cet agent de liaison que je ne connaissais pas personnellement, mais je me trouvais au moment de son passage en visite chez Mme Guichard qui devait me procurer par l’intermédiaire de sa soeur, quelques tuyaux sur Bordeaux susceptibles de m’intéresser pour mon prochain voyage.
Quelques chaudes journées d’été se succédaient à présent dans l’Ariège, mais en dépit du calme apparent et trompeur qu’elles apportaient, les rayons de soleil qui en d’autres circonstances n’auraient pas manqué de créer une atmosphère de joyeuses vacances ne parvenaient pas à dissiper une sensation intense de malaise et de peur qui venait s’ajouter à une immense lassitude et qui, un peu à la manière d’une odeur pernicieuse invisible mais tenace, s’infiltrait insensiblement dans les esprits de tous ceux qui n’avaient pas cessé de croire à la Victoire.
LE DILEMME D’UN CHEF DE MISSION
Je savais que pour moi chaque heure qui s’écoulait allait me plonger dans une situation de plus en plus critique qui me poserait des problèmes dont il serait indispensable de concilier les solutions souvent bien contradictoires. Fallait-il, si nous en avions encore la possibilité, intensifier notre activité pour transmettre les informations de plus en plus nombreuses qui nous parvenaient de toutes parts de nos propres agents et de réseaux amis, ou devant l’accroissement considérable des arrestations, la multiplicité des obstacles, le durcissement des services de répression ennemis bien décidés à neutraliser les Français par la terreur, nous contenter, comme nous le conseillait Alger, de survivre et de nous cacher en attendant des jours plus favorables.
Un grand coup avait été porté aux TR Anciens et Jeunes dont les actions, compte tenu des circonstances, s’entremêlaient de plus en plus. Après l’affaire du Montparnasse, les Allemands non seulement connaissaient bien notre existence, mais possédaient des renseignements très précis sur nos activités. Il est évident que « ça sentait partout le roussi », mais tout compte fait et au point où nous en étions, il était sans doute préférable de poursuivre notre mission, étant bien entendu qu’il s’agissait désormais pour nous de « gagner un match contre la montre ».
Plusieurs arguments de poids venaient d’ailleurs renforcer dans mon esprit cette prise de position. J’étais persuadé en effet que mon réseau demeurait toujours bien structuré …
Bibliographie : HISTOIRE SECRETE DES STRATAGEMES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
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Autres commentaires | ||||||||||||
Récit historique des tromperies mises en oeuvre par les deux camps dans quelques-uns des épisodes de la Seconde Guerre mondiale révélant les recettes et la minutie des hommes ayant conçu ces opérations.
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Table des matières | ||||||||||||
Avant-propos –Les yeux et les oreilles des services alliés: Les services britanniques (M16, MIS, SOE, GCCS, NID, AI) – Les services français (SR, SCR, SR AIR, SRI, SR MARINE, BCRA, – Les services américains (OSS) – Les services allemands: Les radars – Le Forschungsamt – Le Reichssichereisthauptamt – La Gestapo L’Abwehr – Désinformation allemande contre la France (1939-1940) –La RAF trompe les bombardiers allemands (1939-1945) –L’opération allemande voyage d’automne contre la Grande-Bretagne (1940) –Les agents doubles ou retournés: Les agents de pénétration des services français – Le M15 : Security Service – Le Comité XX : les agents retournés – La London Controlling Section –Déception au Moyen-Orient (1940-1941): L’offensive italienne de 1940 – L’Afrika Korps – L’opération Battleaxe – La disparition port d’Alexandrie – L’opération Crusader (1941) – Les faux sous-marins – Déception à Malte –L’invasion de l’URSS par les Allemands (1941) – Déception dans les déserts de Lybie (1942): Victoire d’Alam Halfa – Victoire d’El-Alamein Déception en Birmanie (1942) – La couverture de l’opération Torch (1942): La déception Overthrow – Les opération Solo I et Solo II – L’opération Quickfire – L’opération Sweater – La déception en Afrique du Nord – L’opération Kennecott – Les opérations Pender I et Pender II – La traversée de l’Atlantique Certitudes et incertitudes allemandes –L’intoxication dans la bataille de Tunisie: la part des services français –Barclay,couverture de l’invasion de la Sicile: La virtuelle XIIe armée britannique – La déception diplomatique La Force A et les agents français – Le réseau Gilbert – L’opération Mincemeat – Remue-ménage en Grèce et dans les Balkans – Les résultats de l’intoxication – La traversée du détroit de Messine –La déception Cockade (1943): Opération « Tindall » – Opé…
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| Rose, Marie
Née le 13 octobre 1911 à Tarnos (Landes) de Jean Laffitte et de Marthe Desclaux Divorcée de Albert Petit Décéde le 1er avril 1945 à Neurolho (Allemagne) Réseau: S.S.M.F./T.R., groupe MorhangeAgent P2
Rose Laffitte, barmaid, dans le groupe Morhange depuis le 1er juin 1943, est arrêtée par la Gestapo le 26 janvier 1944 pour avoir hébergé des résistants. Interrogée à plusieurs reprises, elle est libérée le 1er mai 1944, mais elle est filée et de nouveau arrêtée le 16 mai. Elle est alors transférée au Fort de Romainville, puis déportée le 17 juin 1944 à Ravensbruck. Elle meurt d’épuisement et de sévices, après avoir reçu une piqûre antityphique, dans un wagon entre Ravensbruck et Nene Brandebourg, d’après le témoignage d’une compagne, Madeleine Bompart, qui a eu la cadavre de Rose Laffitte quatre jours à côté d’elle. Déclarée “Morte pour la France”, Rose Laffitte recevra la Médaille de la Résistance.
Références: Archives du Bureau “Résistance”; liste Fontès du 27 novembre 1997; Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°1, p.29 Pierre, Jean Pseudonyme: PHILIPPE
Né le 8 mai 1915 à Bergerac (Côte d’Or) de Jules Lafforgue et de Alice Forgeot Célibataire Profession: officier d’active (saint-cyrien) Décédé le 12 août 1944 (corps retrouvé en forêt de Signes , Marseille) Réseau: S.S.M.F./T.R.Agent P2
Jeune saint-cyrien, fils d’un général de brigade, le lieutenant de Tirailleurs Marocains Pierre Lafforgue a été blessé en 1939 et a alors fait l’objet de deux citations. Puis, sur le front de Tunisie, il fut fait prisonnier fin 1942, bénéficia d’une mesure générale qui le fit rapatrier en France, début 1943, et fut alors démobilisé. Une note sans signature de son dossier du Bureau Résistance raconte la suite de son histoire. Par l’intermédiaire de son ancien instructeur à Saint-Cyr, il entre dans “l’un des réseaux clandestins que les Services Spéciaux de l’État-major d’Alger entretiennent en France. Il camoufle son activité d’officier de renseignement sous les fonctions très anodines d’officier des Eaux et Forêts. C’est à Nice qu’il débute. Les fréquents déplacements qu’exige son service forestier lui permettent de poursuivre son activité de S.R. En décembre 1943, il prend en titre le poste de Nice (poste “Bleuet”, d’après un document sur le charniers de Signes; Henri Navarre, lui, dit qu’il est responsable du poste du S.S.M. précurseur de Clermont-Ferrand,”Clothilde “) D’après la note du Bureau Résistance,”peu après le 4 janvier 1944, la police allemande, qui surveille le milieu des Eaux et Forêts depuis quelque temps, se présente à son bureau p… Bibliographie : CAPITALISMES ET CAPITALISTES EN CHINE…Category: Archives du site
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Extrait du Bulletin : Deux héros honorés à ToulouseCategory: Archives du site
| L’A.A.S.S.D.N. et le Groupe Morhange ont tenu à associer à l’hommage rendu le 31 mai 1986 par la Ville de TOULOUSE à l’action résistante de deux de nos camarades les noms de Léon HAMARD et d’Alexandre ABADIE. Ainsi ont été unis dans un même élan de gratitude le soldat de l’ombre issu de la police nationale et l’officier de gendarmerie, engagés tous les deux sans retour, dans la lutte contre l’occupant. Deux figures de héros qui symbolisent une même conception du devoir et dont l’esprit de sacrifice honore deux grands corps de l’État. RUE LEO-HAMARD ET SQUARE LIEUTENANT-COLONEL ABADIE C’est en présence de M. Dominique BAUDIS, maire de TOULOUSE et Président du Conseil Régional, de M. DIEBOLT, déporté et Maire adjoint, du Général EYRAUD commandant d’Armes, du Colonel AMET commandant la gendarmerie régionale, de M. CARRERE représentant le Préfet de Région et de nombreuses personnalités civiles et militaires que le Colonel PAILLOLE et André FONTèS ont tour à tour évoqué la mémoire de nos deux camarades disparus. Après avoir dévoilé, à 10 h 30, la plaque qui marque la rue Léo HAMARD, avec l’aide des pièces du héros-martyr, le Président du Groupe MORHANGE André FONTèS s’est exprimé en ces termes
Par André FONTèS … « Léon, Louis Lucien HAMARD, né le 28 novembre 1919 à Bar-le-Duc. En 1940, Léon HAMARD “ alias Léo “ quitte sa Lorraine natale pour TOULOUSE. En 1941, il est affecté comme jeune inspecteur de police à la 8° Brigade Mobile, rue du Rempart à SAINT-ÉTIENNE. Garçon intelligent, plein de fougue, un avenir brillant s’offrait à lui. Fin 1942, Léo entre dans les rangs de la Résistance et dès la création du Groupe Morhange il est l’un des premiers à joindre cette formation. Animé du plus pur esprit patriotique, toujours volontaire pour les missions les plus dangereuses, l’une d’elles, devait lui être fatale. Le 11 juillet 1944, accompagné de notre chef, le Commandant TAILLANDIER-Morhange, il tombe dans un piège, tendu par la gestapo. Le Commandant Morhange tente de s’échapper, il est abattu sur place. Léo HAMARD est capturé et conduit au siège de la gestapo. Il est torturé. Ses bourreaux tentent de lui arracher les secrets du groupe. En vain. Après une longue et atroce agonie, dont ma belle-mère, Mme SIMAN DIRAKIS enfermée dans une cellule voisine, témoignera de l’horreur. Léo HAMARD est enterré vivant. La mort l’arrache enfin à ses terribles souffrances. A ses nièces présentes à mes côtés, nous disons ” soyez fières, votre oncle était un héros “. _____ A 11 h 30, c’est le square Lieutenant-colonel ABADIE qui est inauguré avec le même cérémonial. Les honneurs militaires sont rendus par un détachement de motocyclistes de la gendarmerie nationale et un détachement du 14° Régiment de Parachutistes. Mme Alexandre ABADIE est présente ainsi que deux de ses fils. C’est elle qui, très émue, avec l’aide du Colonel PAILLOLE dévoilera la plaque du square « Lieutenant-colonel ABADIE » tandis que M. Dominique BAUDIS en coupant le ruban tricolore ouvre l’accès au très beau jardin qui portera désormais le nom de notre camarade. Notre Président National avait évoqué le souvenir d’Alexandre ABADIE devant une assistance nombreuse et émue.
Par le Colonel Paul PAILLOLE « C’est à un soldat exemplaire que nous rendons ici hommage, grâce à la Ville de TOULOUSE, grâce à vous Monsieur le Maire. Nous vous en sommes profondément reconnaissants. Ce qu’il y a d’exceptionnel dans l’existence du Lieutenant-colonel Alexandre ABADIE c’est la spontanéité et le désintéressem… Extrait du Bulletin : Le colonel GasserCategory: Archives du site
| in Memoriam par le Colonel REMY – Quel superbe cuirassier il eût fait ! m’écriai-je devant mon ami Marcel Wiriath qui venait de me présenter au Colonel Roger Gasser auquel le liait une profonde affection. – « Il le fut », me répondit-il.
Je me sentis sur-le-champ attiré par l’impression d’absolue droiture qui se dégageait de cet homme dont la taille me parut approcher de celle du Général de Gaulle. Informé de ma réflexion, il vint vers moi et sourit en disant :« J’ajouterai que les circonstances ont fait que nous sommes devenus quelque peu collègues. Venez me voir ; on échangera des souvenirs… ». Je notai son adresse : …, Square de La Tour Maubourg.
– C’est une impasse qui donne sur le 143 de la rue de Grenelle », m’expliquat-il. « S’il vous advient de m’écrire, ne faites pas comme ces ignares qui écrivent « La Tour » en un mot et l’affublent d’un trait d’union pour accoupler Maubourg à ce nom illustre ; sinon votre pli vous sera retourné. Le 8 est tout au fond, sur la droite. J’habite au rez-de-chaussée, au-dessous de l’étage où résidait avec son épouse le Maréchal Pétain, en deux appartements séparés. La Maréchale est toujours dans le sien, servie avec un dévouement admirable par une vieille Rivesaltaise plus âgée qu’elle et toute percluse de rhumatismes, ce qui n’empêche pas les deux femmes de se chamailler. « Hé ! répète la Rivesaltaise, vous me cassez les pieds avec votre maréchal ! Il n’y a qu’un vrai Maréchal de France, et c’est le Maréchal Joffre !».
« Vacant pour les raisons que vous connaissez, l’appartement du Maréchal Pétain n’est pas demeuré longtemps inoccupé : accourant d’Alger pour se voir confier le ministère de l’Éducation Nationale au mois de septembre 1944, M. René Capitant vint s’y installer dans des meubles qui n’étaient pas les siens ! ».
En écoutant Roger Gasser, je me disais qu’il n’avait pas seulement la taille pour trait commun avec le Général de Gaulle. Ce dernier n’eût pas désavoué la série de flèches qui venaient d’être décochées à bout portant. Mais je gardai cette opinion pour moi : trois ans à peine s’étaient écoulés depuis que, faisant l’objet de poursuites intentées par la Haute Cour de Justice pour « atteinte à la sûreté de l’État », le Général Weygand en avait été relevé pour « faits de résistance ».
Tandis que j’écris, j’ai sous les yeux une photographie qui représente celui dont Foch disait : « Si la France est en danger, appelez Weygand ! »… conseil qui fut retenu au mois de mai 1940 par M. Paul Reynaud, président d’un gouvernement aux abois. « Rappelé au service » l’année précédente par M. Daladier, le Commandant en chef du Théâtre d’opérations en Méditerranée orientale effectue à Beyrouth sa promenade matinale sur la route de la Corniche aux côtés de son chef de Cabinet, le Colonel Gasser qui le domine de toute la largeur de ses épaules. Leurs relations datent de loin.
C’est en 1917 que Roger Gasser fit son entrée à Saint-Cyr, dans la promotion « Sainte-Odile – La Fayette ». Deux ans plus tôt, son père — dont le jeune Maxime Weygand fut l’élève à Saumur – avait été tué au front.
A Saint-Cyr, il aura pour camarades de promotion Henri de Bournazel (le légendaire héros du Maroc) et le futur Général Salan.
Nommé aspirant au bout de quatre mois d’instruction, il partit en première ligne et sa conduite au feu lui valut une citation à l’ordre de l’Armée. « C’est là que je me liai d’amitié avec le futur Général Navarre, saint-cyrien lui aussi de la promotion précédant la mienne,… |