Vidéo. Analyse géopolitique : Trump, Iran, Israël

200 000 abonnés : à l’écoute des analyses géopolitiques d’Alain Juillet

Nous démarrons cette émission avec un hommage appuyé à Éric Denécé, disparu soudainement il y a quelques semaines.

Date de mise en ligne :  25/07/2025
Durée : 00:39:51
Compte YouTube : Open Box TV

00:00 : Introduction
04:15 : Hommage à Éric Denécé
05:40 : Jusqu’où aller dans la diffusion d’informations ?
07:40 : Retour sur les commentaires reçus sous nos émissions
11:45 : Le nucléaire iranien
15:00 : Où est-ce que Netanyahu envoie l’armée Tsahal ?
17:20 : Bombes Anti-bunker
20:00 : Les protagonistes de la guerre Iran/Israël
26:50 : Conflit Israélo-iranien : la réaction des chinois et des russes
36:45 : L’écologie positive
39:00 : Conclusion




Vidéo : Exclusif – La télévision pénètre pour la première fois au sein de la DGSE

Pour la 1ere fois le patron de la DGSE ouvre les portes de l’institution à une télévision

Date de mise en ligne :  08/07/2025
Média : LCI
Invité :
Nicolas Lerner, directeur général de la DGSE
Durée : 00:51:00
Compte YouTube de LCI




Poutine : la Russie doit s’affirmer comme puissance souveraine

Dans une rare confidence à un journaliste russe, Vladimir Poutine revient sur ses débuts à la présidence et reconnaît s’être trompé sur la nature des relations entre la Russie et l’Occident. Pensant d’abord que les divergences reposaient sur l’idéologie, il admet désormais qu’elles relèvent avant tout d’intérêts géopolitiques. De ses illusions des années 2000 à son discours de rupture à Munich en 2007, le maître du Kremlin expose une constante : la Russie ne sera respectée qu’en s’affirmant comme puissance souveraine. Une analyse qui éclaire sa stratégie actuelle et la persistance de l’incompréhension avec les États-Unis et l’Europe.

Commentaire AASSDN : Depuis Sun Tzu nous savons que la connaissance de l’adversaire est primordiale pour comprendre et anticiper. Le renseignement nous apprend également qu’il ne faut pas le mépriser ou lui dénier toute capacité d’analyse et de vision stratégique. Cette interview est passionnante car elle permet de comprendre la vision du maître du Kremlin et nous fournit les clés pour négocier efficacement une fois admis qu’il n’a pas forcément tous les torts.

« Lorsque je suis devenu président, je n’ai pas tout compris immédiatement » confiait, début juillet, Vladimir Poutine à un journaliste russe, Pavel Zarubin. Extraordinaire confidence à un journaliste qu’il connait (1). Qu’est-ce que le président russe, qui est au pouvoir depuis la démission de Boris Eltsine le 31 décembre 1999, intermède Medvedev (2008-2012) inclus, n’avait pas compris ? Que comprend-il aujourd’hui ? Et pourquoi se livre-t-il à cette réflexion maintenant ?

Le texte de l’interview n’est pas encore en ligne. Mais nous avons des vidéos sous-titrées, dont une, trop courte, en français (2) – ainsi que des comptes rendus et citations éparses sur divers sites russes. « Ces commentaires interviennent alors que le président américain Donald Trump cherche à négocier la fin du conflit ukrainien », nous dit RT (3). On peut penser que la difficulté à trouver une issue malgré le dialogue direct engagé avec le président Trump l’a contraint à réfléchir à ce qu’il pouvait en attendre – et quelles raisons de fond, au-delà de la complexité inévitable du moment, expliquent une incompréhension qui devient évidente.

Vladimir Poutine reconnaît que des différends, des divergences avec les Etats-Unis et les pays européens existaient dès les années 2000. « Pourtant, nous avions des illusions, qui portaient sur les points suivants : moi et beaucoup d’autres à l’époque pensions que les problèmes dans les relations entre l’Union soviétique et ‘l’Occident’ étaient avant tout des divergences idéologiques. D’un côté, un régime communiste que beaucoup considéraient comme une tyrannie et de l’autre le monde démocratique, dirigé par les Etats-Unis ». Et, admettant que lui-même, qui avait appartenu pendant vingt ans aux services de renseignement soviétiques, partageait ce point de vue, Vladimir Poutine ajoute : après la disparition de l’URSS (1991), « il n’y avait plus de régime communiste ». Pourtant, les intérêts stratégiques de la nouvelle Russie n’étaient pas pris en compte. L’Occident « est resté indifférent à ses intérêts et à ses préoccupations ».

« Il est devenu évident pour moi que l’idéologie avait peut-être une certaine importance, mais que toutes ces contradictions étaient essentiellement fondées sur des intérêts géopolitiques, c’était l’essentiel ».

Pourtant, rapporte RT (3), l’homme passionné par l’histoire de son pays connaît les liens entre la Russie et la naissance, avec la révolte des Treize colonies contre les Anglais (1776) de ce qui deviendra les Etats-Unis. « Nous les avons vraiment aidés, nous leur avons même fourni des armes, nous les avons aidés financièrement, etc. » – ce qui n’est jamais dit, même ici, où nous regardons plutôt l’aide française aux Insurgés, sans laquelle leur révolte aurait été balayée. De plus, ajoute le président russe, évoquant la guerre de Sécession américaine (1861-1865) opposant les Etats fédérés du président Lincoln au nord à la Confédération dirigée par Jefferson Davis au sud, « nous avons soutenu le Nord pendant la guerre entre le Nord et le Sud. Et dans ce sens, nous avons trouvé quelque chose qui nous a unis ».

Le mot est fort.

RT ajoute que, « malgré de grandes périodes de rivalité, l’histoire entre la Russie et les États-Unis est parsemée de moments de partenariat notables. Outre les exemples mentionnés par M. Poutine, les deux pays se sont engagés dans une coopération économique dynamique dans les années 1930, qui a aidé l’Union soviétique à s’industrialiser tout en aidant les entreprises américaines ébranlées par la Grande Dépression ». Et encore que « les deux nations sont ensuite devenues des alliées pendant la Seconde Guerre mondiale, combattant l’Allemagne nazie et coordonnant leur action dans le cadre du programme de prêts-bails, qui a permis à Washington d’effectuer d’importantes livraisons d’armes et de fournitures à Moscou ». Ce qui est vrai. Sans les armes américaines, les Soviétiques n’auraient pas pu tenir contre les troupes allemandes, sans la résistance russe (entre 20 et 25 millions de morts contre 400 000 américains (4) à comparer aux 620 000 morts pendant la guerre de Sécession), l’Allemagne nazie pouvait durer. 

Et puis, ajoute RT, Soviétiques et Américains ont su trouver un accord au pire moment de la Guerre froide, en 1962 à Cuba.

S’il y avait donc entre « l’Occident » et la Russie un chemin à creuser, il y avait aussi – et dès avant les années 2000, de vraies divergences (pensons à la disparition de la Yougoslavie en 1992, pensons à la Serbie, au Kosovo, 1998-1999). Mais d’autres sont « apparues clairement dès le début des années 2000 », confie Vladimir Poutine à Pavel Zarubin, même si lui et d’autres pensaient que la fin du communisme avait changé la donne. Mais il lui a bien fallu admettre que « l’attitude dédaigneuse envers les intérêts stratégiques de la Fédération de Russie n’était pas seulement dédaigneuse, mais elle était liée à la volonté manifeste d’obtenir des avantages géopolitiques ». Alors, « j’ai commencé à dire à mes collègues occidentaux : écoutez, vous dites une chose, et vous en faites une autre. Voici la preuve. Puis j’ai présenté cette preuve. Ils ont hoché la tête et ils ont dit, oui, oui, nous allons régler ça maintenant ».

« Et rien ne s’est passé. C’était tout le contraire ». La déception a dû être immense. En effet donc, l’URSS disparue, la Russie « pensait qu’elle ferait partie du monde civilisé ». Mais non. La Russie de plus n’avait pas la puissance de l’URSS. Elle était donc priée de vivre selon les « règles » inventées par d’autres pour leurs intérêts.

Tout ce que proposait la Russie était rejeté. « Alors il est devenu évident que tant que nous ne nous affirmerions pas comme une puissance souveraine indépendante capable de défendre son avenir, nous ne serions pas respectés ». Était-ce risqué ? demande Pavel Zarubin. « Oui, dans un sens, c’est risqué ». Mais visiblement, Vladimir Poutine a pris sa décision – il va dire clairement les choses. Nous sommes en février 2007, il est dans l’avion qui le conduit à la conférence de sécurité de Munich dont nous rendions compte ici (5). « Pendant le vol, j’ai examiné le brouillon préparé par mes collègues, je l’ai mis de côté et j’ai tout réécrit à partir de zéro. Je n’ai pas fait cela parce que nous voulions nous confronter, nous disputer avec quelqu’un ». Mais « la Russie est un pays qui ne peut pas vivre autrement et j’ai estimé qu’il était opportun d’exprimer nos préoccupations ».

La suite est intéressante pour comprendre ce que la Russie fait et veut aujourd’hui – ses alliances, les BRICS, etc. « D’ailleurs, vous pouvez me faire confiance : j’ai constaté que les mêmes préoccupations se manifestaient chez de nombreux autres acteurs des relations internationales. Mais compte tenu de la puissance mondiale des Etats-Unis, ils se sont tu et ont gardé le silence ». Ainsi, une évidence s’est imposée au président russe : « La Russie sera indépendante et souveraine ou n’existera pas du tout. Je voulais faire passer cela à nos partenaires dans l’espoir qu’ils entendraient et adapteraient d’une manière ou d’une autre leur attitude envers la Russie ». Puis, prenant un exemple : « Depuis les années 1990, ils nous ont promis de ne pas étendre l’OTAN à l’est ». Mais ? « Ils nous ont menti à chaque étape (…) en prétendant que rien de tel ne s’était produit. Il en a été de même sur de nombreuses autres questions ».

Bien sûr, Vladimir Poutine sait que son discours à Munich en 2007 (« On s’en souvient souvent ») a posé un jalon. « Mais malheureusement, cela n’a pas été entendu » – au sens accepté, certainement. Pourtant, son avertissement d’alors résonne très fort aujourd’hui : « Un monde où il n’y a qu’un seul maître, qu’une seule souveraineté (…) est en fin de compte pernicieux non seulement pour ceux qui sont dans le système, mais aussi pour le souverain lui-même, parce qu’il se détruit de l’intérieur ». Voilà un« discours délétère pour les auditeurs américains ”, répondait l’International Herald Tribune (5). Délétère et sans effet. Nous savons bien ici que les Russes ont essayé encore de proposer des collaborations entre partenaires égaux, sous la présidence de Dimitri Medvedev (2008-2012) par exemple (6), sans aucun succès. Vladimir Poutine encore en été 2021 en rencontrant Joe Biden à Genève (7). Même échec avec la suite que l’on connaît.

A ce point, pouvons-nous nous demander ce à quoi Vladimir Poutine réfléchit pour la suite ? Regrette-t-il comme du temps perdu d’avoir pensé que la Russie faisait partie de ce côté ouest du « monde civilisé » ? Désire-t-il encore reprendre le fils d’une histoire à laquelle il a cru ? Ou encore, à quoi est due cette incompréhension persistante (8) entre les deux parties qui s’affrontent maintenant par les armes en Ukraine ? N’y a-t-il pas, outre les intérêts géopolitiques, la forte prégnance, à l’ouest, aux Etats-Unis comme en Europe, de l’idéologie néoconservatrice ? Ou faut-il remonter plus loin ?

Il est urgent de réfléchir.

Hélène NOUAILLE
La lettre de Léosthène
19 juillet 2025
n° 1927/2025

Notes :

(1) Kremlin.ru, Answers to questions from journalist Pavel Zarubin
http://en.kremlin.ru/search?query=pavel+zarubin

(2) You Tube, mis en ligne le 14 juillet 2025, extrait de l’interview de Poutine par Pavel Zarubin (8 minutes, en français)
https://www.youtube.com/watch?v=-3Idb1VGR6k

En anglais et en longueur :
https://www.youtube.com/watch?v=A9vDsaBZypU

(3) RT, le 6 juillet 2025, Putin touts historic ‘very friendly’ Russia-US ties
https://www.rt.com/russia/621069-putin-touts-historic-friendly-us-ties/

(4) Statista, États-Unis : nombre de décès de militaires par guerre 1775-2023
https://fr.statista.com/statistiques/1420397/etats-unis-nombre-morts-militaires-par-guerre/

(5) Voir Léosthène n° 279, le 14 février 2007, Conférence de Munich sur la sécurité : la clarté du verbe
Emoi autour du discours de Vladimir Poutine lors de la 43e  conférence de Munich : le début d’une nouvelle guerre froide, s’interrogent les observateurs ? Le discours de Vladimir Poutine – quelles que soient les réserves que l’on puisse y apporter – oblige le reste du monde à se poser des questions habituellement occultées, pour chacun et pour son leader aujourd’hui, les Etats-Unis : “ (…) Un monde où il n’y a qu’un seul maître, qu’une seule souveraineté (…) est en fin de compte pernicieux non seulement pour ceux qui sont dans le système, mais aussi pour le souverain lui-même, parce qu’il se détruit de l’intérieur ” avertit le président russe. Le texte intégral de son intervention est donné sur le site en anglais (texte officiel) et en français, dans la traduction que nous proposons. Il est fondamental pour la nouvelle tournure des relations USA Russie – et par ricochet, pour l’Europe. Analyse.
Le texte en français de l’allocution de Vladimir Poutine :
https://www.voltairenet.org/article145320.html

(6) Voir Léosthène n° 524/2009 du 24 octobre 2009, Medvedev à Belgrade : retour sur la sécurité européenne

(7) Voir Léosthène n° 1571 du 16 juin 2021, Biden et Poutine à Genève : terrains communs, dits et non-dits

(8) Blog Emmanuel Todd, le 17 mars 2025, Emmanuel Todd, La Russie est notre Rorschachhttps://substack.com/home/post/p-168540312

Source photo : Pixabay




Délégation de l’Aveyron : Cérémonie et hommages au camps du Struthof

Le 3 juin 2025, dans le cadre d’un voyage mémoriel, la classe de 4èmeA du collège annexe de La Fouillade, sous le patronage de l’AASSDN, a visité le camp de concentration du Natzweiler Struthof.

Le groupe était constitué de 14 élèves âgés de 12 à 14 ans, encadrés par leurs professeures de français et d’histoire ainsi que la délégation Aveyron de l’AASSDN et celle du comité de Villefranche de Rouergue de l’ANACR.

Accueillis par Christian POUPART, délégué local de l’AASSDN, les élèves ont honoré la mémoire des compagnons de la libération passés ou morts dans ce camp ainsi que les 106 membres du réseau Alliance les 35 du GMA Vosges et les 4 femmes, françaises et britanniques du SOE (special operation executive),  parachutées en France exécutés au camp dans la même nuit.

Chaque élève a lu une biographie des victimes des nazis et ont clôturé la cérémonie  par un émouvant chant des partisans. Ils ont été profondément marqués par cette visite, “n’ayant pas trouvé les mots” pour exprimer leur ressenti suite à cette visite Ils ont promis de témoigner et de transmettre la mémoire des morts. Le 27 mai une délégation de cette classe a participé à la cérémonie organisée à la statue de la Résistance de Villefranche de Rouergue avec Christophe BURBAUD Sous-préfet de Villefranche.Une exposition concernant cette expérience sera présentée en novembre sous la présidence de Madame Claire CHAUFFOUR-ROUILLARD Préfète de l’Aveyron qui a aidé à la réalisation de ce voyage.

Marc HUBENTZ
Délégué pour l’Aveyron de l’AASSDN
20 juillet 2025




Vidéo :  Le nucléaire au cœur des conflits modernes

Commentaire AASSDN : Interview sur la chaine Open Box TV de Hugues Pernet, Premier ambassadeur de France à Kiev. Une mise en perspective historique absolument indispensable pour mieux comprendre le conflit russo-ukrainien.

Dans cette nouvelle émission, Alain Juillet et Claude Medori reçoivent Hugues Pernet, premier ambassadeur de France à Kiev pour analyser la doctrine nucléaire dans les conflits à venir. Cette émission passionnante nous permet une lecture éclairée sur les accords diplomatiques et tactiques autour de la dissuasion nucléaire. En ce sens, la visite du président Macron en Angleterre constitue une évolution stratégique importante. Les rapports entre les États-Unis et la Russie aujourd’hui sont à la base de la sécurité en Europe. Peut-on encore croire à une issue pacifique quand les alliances militaires, les intérêts économiques et les récits nationaux s’entremêlent ? La paix n’est pas seulement l’absence de guerre, mais un équilibre fragile entre puissance, mémoire et volonté.

Date de mise en ligne :  18/07/2025
Durée : 00:46:00
Compte YouTube : Open Box TV

00:00 : Introduction
02:00 : Réactions internationales : deux poids, deux mesures
03:20 : Par quoi est marquée l’indépendance de l’Ukraine ?
09:20 : le mémorandum de Budapest
11:50 : Qu’est ce que le “Mutual Assured Destruction” ?
15:00 : La réunification de l’Allemagne
19:00 : Une provocation de la part de Zelensky ?
22:50 : La coercition pour mettre en œuvre l’accord de 1968
28:00 : Non utilisation d’armes tactiques
35:00 : Les vertus de l’OTAN
41:40 : Discussion libre




Vidéo exclusive : Hommage au Colonel André Sérot, héro de l’ombre, assassiné à Jérusalem en 1948

L’AASSDN a réalisé un court-métrage sur le colonel André Sérot, officier de renseignement dans l’entre deux guerres et pendant la Seconde Guerre mondiale. Co-fondateur de l’AASSDN, il est mort pour la France à Jérusalem en septembre 1948 alors qu’il accompagnait le comte Bernadotte envoyé spécial de l’ONU qui tentait de trouver une solution au conflit opposant (déjà) Arabes et Juifs établis en Palestine.
Ce film peut être visionné gratuitement en cliquant ici ou ci-dessous :




A voir également : des vidéos exclusives ASAF / AASSDN

Jacques Voyer (BCRA)



Paulette Duhalde (SR)






Nouvelle-Calédonie : L’accord de Bougival est-il une menace pour l’unité de la France et la démocratie ?

Présenté comme une avancée, l’accord signé à Bougival acterait en réalité une rupture grave avec les principes républicains et la volonté démocratique des Calédoniens. Véritable capitulation, il ouvrirait la voie au démantèlement progressif de la France et à la contagion séparatiste.

S’il était appliqué, l’accord subversif de Bougival porterait un coup fatal simultanément à la France et à la Démocratie : Les prétendus représentants des Loyalistes calédoniens viennent de signer un nouveau Munich du Pacifique, trahissant leurs électeurs et piétinant les trois référendums qu’ils avaient pourtant encensés. Les Calédoniens avaient rejeté librement par trois fois la sortie de la République. Or on vient d’acter à Bougival la création d’un « état calédonien » dans notre République, dont un article gravé dans le marbre de la Constitution garantit pourtant qu” elle est une et indivisible”. Sidérant!!!

Le problème à résoudre, certes ardu, consistait à rechercher un statut particulier de large autonomie pour le territoire, équilibré pour concilier ses particularités et antagonismes. Mais il y avait un impératif démocratique à rester dans le cadre de la volonté majoritaire des Calédoniens librement exprimée

En accouchant d’un monstre juridique, un gouvernement d’irresponsables minoritaires a perdu la raison. Il ouvre la porte à un démantèlement de la France. Cette capitulation gouvernementale en rase campagne recèle en effet inéluctablement un effet de contagion non seulement pour l’ensemble de l’Outre-Mer mais également en Métropole. Les Séparatistes corses n’applaudissent-ils pas déjà des deux mains?

En fait, s’il était appliqué, l’accord de Bougival enclencherait un retour aux provinces du Moyen-Age. Y faire barrage à tout prix est par conséquent un devoir impérieux.

Michel FRANCESCHI




SCAF : Face aux blocages, la DGA veut redonner le leadership au groupe Dassault

Le programme de Système de Combat Aérien du Futur (SCAF) traverse une phase de tension stratégique. Si les avancées techniques sont réelles, les blocages politiques et industriels persistent. Pour sortir de l’impasse, la France a proposé à ses partenaires allemands et espagnols de revoir en profondeur l’organisation du travail. Objectif : garantir l’entrée en service du futur chasseur européen à l’horizon 2040.

Face aux retards, la DGA plaide pour une réorganisation des responsabilités

La Direction générale de l’armement (DGA) l’a confirmé à DefenseNews. « La France, en tant que nation leader du programme, propose à ses partenaires de tirer les leçons des premières années de coopération », indique-t-elle. Celle-ci souhaite « repenser la coopération autour d’un renforcement du leadership industriel » afin de préserver l’échéance fixée.

Car le calendrier commence à sérieusement déraper. La phase 2 du programme, qui doit lancer la fabrication d’un démonstrateur du New Generation Fighter (NGF), n’est toujours pas validée. La DGA espère un démarrage début 2026. Mais à ce rythme, le scénario d’un avion opérationnel en 2045 gagne du terrain. Dassault Aviation, maître d’œuvre désigné du NGF, tire la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois.

Le cœur du problème est bien connu. Le partage industriel du programme repose aujourd’hui sur une logique d’équilibre entre États, et non sur les compétences réelles. Résultat : une gouvernance à trois têtes entre Dassault, Airbus Allemagne et Airbus Espagne, qui freine les arbitrages, multiplie les compromis et étire les délais.

La pression monte également dans les cercles politiques. Le chancelier Friedrich Merz a reconnu cette semaine des « désaccords » avec Paris sur la composition du consortium, tout en réaffirmant son attachement au programme. Une réunion entre les ministres de la Défense français et allemand est prévue le 24 juillet, suivie d’un échange entre Merz et Emmanuel Macron. Chez Airbus, la défiance est palpable. Lors d’un déplacement à l’usine de Manching, le président du comité d’entreprise Thomas Pretzl a dénoncé un partenariat déséquilibré et a évoqué « d’autres partenaires plus fiables en Europe ».

Dassault réclame un leadership clair pour piloter le NGF

Pour sortir de ce schéma inefficace, Dassault propose de reprendre la main. L’industriel français réclame désormais 80 % des tâches industrielles liées au NGF, contre un tiers aujourd’hui. Son PDG, Éric Trappier, a de nouveau défendu une approche pragmatique lors de sa dernière audition sénatoriale : « Ce programme est très ambitieux, et c’est normal. Nous travaillons pour nos forces armées dans le futur. Mais une telle ambition demande un leadership clair, ce que nous appelons un architecte. »

Dassault rappelle son expertise unique dans la conception et la production de chasseurs de combat. Le Rafale en est la démonstration : avion multirôle, 100 % souverain, conçu, produit et exporté par un industriel européen. Selon Trappier, confier la majorité des tâches à Dassault permettrait d’assurer la cohérence technique du programme, de réduire les délais, et de maximiser les retombées industrielles pour la filière française.

La DGA ne cache pas son soutien à cette logique. Elle affirme que « la part de travail de chaque industriel n’est pas figée » et que « les discussions en cours doivent permettre une nouvelle répartition ». Elle précise cependant que « les objectifs du programme et son équilibre global ne sont pas remis en question ».

Pour Dassault, l’exemple du drone furtif nEUROn montre la voie. Ce projet européen, piloté par la France, a permis de livrer un démonstrateur dans les temps et sans explosion des coûts. La clé du succès ? Une répartition des tâches fondée sur les compétences, et non sur des quotas nationaux. « Cette coopération s’est avérée être une réussite sur ce démonstrateur. Elle n’est malheureusement pas en place sur le NGF et j’en suis désolé », insistait encore récemment le patron de Dassault Aviation.

Face aux blocages, l’option d’un SCAF national gagne en crédibilité

Du côté d’Airbus, la communication reste prudente. Officiellement, l’objectif 2040 reste d’actualité. Mais Michael Schoellhorn, patron de la branche défense, a récemment déclaré que « le programme n’aura aucune chance de réussir sans décision politique forte d’ici la fin de l’année ». Le message est clair : tout le monde s’inquiète, mais personne ne tranche.

En coulisses, l’option d’un plan B commence à circuler. Si les partenaires ne parviennent pas à se mettre d’accord, Dassault pourrait développer seul un nouvel avion de combat, avec Thales et Safran. « La France reste fermement engagée dans le programme », assure de son côté la DGA. Mais l’implication française n’est pas inconditionnelle.

Le SCAF incarne un enjeu de souveraineté majeur pour l’Europe. Il doit garantir la supériorité aérienne dans un environnement contesté, mais aussi porter la composante nucléaire française à partir de 2040. Si la coopération européenne échoue, le projet pourrait bien changer de forme ou d’ambition.

Pierre SAUVETON
10 juillet 2025




Géopolitique : Au-delà des postures, une volonté d’apaisement sino-américaine

Le 25 juin, à l’issue du sommet de l’OTAN à La Haye, D. Trump fort de la puissance des frappes américaines contre les installations nucléaires de la République Islamique d’Iran insultait avec une rare vulgarité le New-York Times qui osait douter de l’efficacité des bombardements massifs par les B-2.

Au passage, tout aussi trivial, il menaçait le premier ministre espagnol Pedro Sánchez de lui faire « payer » son rejet des injonctions de la Maison Blanche de porter son budget défense à 5% du PIB, 26 juin.

Au même moment, Pékin accueillait à Qingdao, le ministre de la Défense iranien Aziz Nasirzadeh. Dans le contexte général de la rivalité stratégique sino-américaine, l’invitation tombait à point nommé pour désavouer en paroles et en actes la stratégie de Washington au Moyen-Orient.

La présence d’un haut dignitaire de la défense iranien à Qingdao, base navale emblématique, siège du Commandement de la Flotte du Nord, où la marine chinoise moderne avait, en 2019, organisé les vastes cérémonies de son 70e anniversaire (lire : 70e anniversaire de la marine à Qingdao. L’Inde et le Japon en vedette. L’US Navy absente. Incident avec une frégate française), s’inscrivait dans le cadre de la réunion des ministres de la défense de l’Organisation de Coopération de Shanghai.

Avec le Chinois Dong Jun, hôte de l’événement, l’Iranien était entouré, entre autres, du Kazakh Dauren Kossanov, du Khirgiz Ruslan Mukambetov, du Pakistanais, Khawaja Muhammd Asif, de l’Indien Rajnath Singh, du biélorusse Viktor Khrenin et du Russe Andreï Belooussov.

Le 26 juin, le discours du ministre chinois a donné le ton, étroitement aligné sur le nouveau narratif de l’appareil et de Moscou depuis que Donald Trump bouscule le monde par ses brutalités douanières et ses contrepieds stratégiques.

Mais chacun a pu noter que la force de la rivalité stratégique sino-américaine avait effacé l’éléphant dans la pièce des transgressions nucléaires militaires de Téhéran dont le régime est animé de la mystique de destruction d’Israël.

La Chine et ses alliés russe et iranien dans le rôle vertueux de garants de la stabilité planétaire.

Avec le Chinois Dong Jun, hôte de l’événement, l’Iranien était entouré, entre autres, du Kazakh Dauren Kossanov, du Khirgiz Ruslan Mukambetov, du Pakistanais, Khawaja Muhammd Asif, de l’Indien Rajnath Singh, du biélorusse le Viktor Khrenin et du Russe Andreï Belooussov.

Les pays réunis à Qingdao, sous l’égide de Pékin, devaient se voir ensemble, dit Dong Jun, comme un contrepoids à un monde devenu chaotique 混乱 et instable 不稳定, où se développent, allant jusqu’à menacer l’ordre du monde, l’unilatéralisme 单边主义, le protectionnisme 保护主义, la tentation hégémonique 霸权, et un style brutal de relations internationales par l’intimidation 恐吓行为.

Selon Xinhua le ministre iranien Nasirzadeh a exprimé « sa gratitude à la Chine pour sa compréhension et son soutien à la position légitime de l’Iran » et espéré que la Chine « continuera à défendre la justice et à jouer un rôle encore plus important dans le maintien du cessez-le-feu actuel et l’apaisement des tensions régionales ».

Sans surprise Pékin et l’OCS ont condamné l’attaque menée le 13 juin par Israël contre l’Iran, dont l’un des effets fut l’élimination de plusieurs hauts responsables militaires iraniens, prélude aux bombardements américains.

Enfin, après avoir soutenu le cessez-le-feu, le groupe a vertement critiqué l’intervention de Washington qu’il a, de manière insolite et sans élaborer, peut-être par allusion au statut d’État du seuil d’Israël, qualifié de « coup dur porté au régime international de non-prolifération nucléaire ».

Alors que les discours des ministres de la défense glosaient sur l’affaiblissement des élans de mondialisation, en marge de la réunion, le russe Andreï Belooussov et le Chinois Dong Jun se sont félicités de la richesse de leurs relations bilatérales « dans tous les domaines ».

Les deux n’ont pas directement fait allusion à la « guerre des douze jours » entre l’Iran, Israël et les États-Unis mais, oubliant leur propre stratégie unilatérale d’expression de la force, Pékin en mer de Chine du sud et contre Taiwan, Moscou en Ukraine que la Russie détruit systématiquement à coups de missiles, ils se sont présentés comme une alternative de sécurité globale.

En même temps, tous les participants ont, selon Xinhua, exprimé « une forte volonté de consolider et de développer la collaboration militaire ».

Les contradictions du rapprochement avec Téhéran et les exigences pragmatiques de la quête d’énergie.

Le 27 juin, trois jours apprès le cessez-le-feu imposé par D. Trump, Wang Wentao, ministre chinois du Commerce, membre du Comité Central, exprimait de la manière la plus claire la volonté de Pékin d’apaiser les relations sino-américaines. Il a pris la parole au milieu des risques déflagrants de la situation au Moyen Orient dont une escalade menacerait directement les intérêts énergétiques chinois. La déclaration suivait la promesse de l’appareil de livrer des Terres aux Etats-Unis.

Dans une ambiance générale où souffle le vent dominant de la puissance des rapports de force, on ne peut pas exclure que le retour au pragmatisme dont il est prudent de considérer qu’il pourrait n’être que temporaire, a directement été influencé par la violence des attaques conjointes de Tel Aviv et Washington contre Téhéran.

C’est un fait que ces dernières années, Pékin, exprimant depuis longtemps son opposition aux sanctions américaines contre l’Iran et critiquant le retrait américain de l’accord nucléaire iranien de 2015, est, au point d’organiser des exercices navals conjoints, devenu le soutien diplomatique et économique majeur de l’Iran.

(Lire nos articles de novembre 2014 Les arrières pensées de la relation entre la Chine et l’Iran et de juillet 2020 : La Chine peut-elle contourner l’Amérique par l’Iran ?).

Par ailleurs, malgré les sanctions, la Chine (elle-même a cependant pris soin de diversifier ses sources – seulement 13,7% de ses achats de pétrole viennent d’Iran -), reste, à hauteur de 90% du total des exportations de Téhéran, de très loin et par des voies détournées, le plus gros acheteur d’énergie de l’Iran.

[NDLR : Globalement le pétrole importé par la Chine vient à 19% de la Russie (1er fournisseur depuis 2022), d’Arabie Saoudite (16%), du Sultanat d’Oman, (13%), d’Irak, de Malaisie, d’Angola, du Koweit, des États-Unis, d’Iran et du Venezuela].

Enfin, l’image montrant que plus de 40% des importations chinoises viennent du Moyen-Orient dessine une vulnérabilité stratégique de Pékin directement liée au conflit en cours et à la vulnérabilité du transit par le détroit d’Ormuz que l’Iran a menacé à plusieurs reprises de fermer en réponse aux frappes militaires israéliennes.

Autrement dit la Direction politique chinoise qui, par opposition stratégique à l’Amérique, affiche son soutien sans faille à Téhéran, a tout intérêt à une désescalade rapide.

Les premiers signes concrets d’un apaisement sino-américain conjointement souhaité par Pékin et Washington, se sont manifestés, le 27 juin. La Direction politique a en effet fait savoir qu’elle approuverait l’exportation de minéraux de terres rares vers les États-Unis.

La déclaration eut lieu quelques heures à peine après une mise au point de la Maison Blanche affirmant que les deux parties étaient parvenues à un accord. S’il était confirmé l’accord constituerait une avancée majeure après des semaines de négociations sur l’accès des États-Unis à ces matériaux clés.

En tous cas, l’intention d’apaisement transparaissait clairement le 27 juin dans la déclaration du ministre du commerce Wang Wentao 王文涛, 61 ans.

En poste depuis 2020, cet ancien nº1 du Pari à Jinan et gouverneur du Heilongjiang, proche de Xi Jinping et membre du Comité Central depuis 2022 « espérait que les deux parties pourraient continuellement améliorer le consensus, réduire les malentendus, renforcer la coopération et promouvoir conjointement le développement sain, stable et durable des relations économiques et commerciales sino-américaines ». On ne saurait mieux dire.

Editorial de François DANJOU
30 juin 2025
https://www.questionchine.net/




Désinformation : Quel lien entre Histoire et Renseignement ?

Y a-t-il deux disciplines intellectuelles plus proches que le Renseignement et l’Histoire ? Dans les deux cas, il s’agit de parvenir à une connaissance objective des faits à partir de sources fiables et soumises à une critique constante, en fonction d’une interrogation raisonnée et systématique, que celle-ci se déroule dans la cadre de la rédaction d’une thèse ou d’une recherche historique, ou qu’elle corresponde à un
« plan de recherche ».

Dans les deux cas les faits et les renseignements qui les font connaitre ne sont pas par eux-mêmes totalement significatifs s’ils ne sont pas reliés les uns aux autres, hiérarchisés, synthétisés « exploités », diront les gens du Renseignement. Cette exploitation elle-même conduisant à de nouvelles interrogations et à de nouvelles recherches, dans un processus dialectique sans fin mais qui doit permettre, non pas de parvenir à une vérité qui n’est jamais totalement accessible mais du moins de s’en rapprocher

Le raisonnement par induction

D’autre part le Renseignement et l’Histoire partagent le fait d’être tous deux des sciences inductives, passant de la connaissance de faits particuliers à des conclusions générales, et non pas des
sciences déductives ; on part en effet des faits pour établir progressivement et prudemment un tableau d’ensemble, décrivant les corrélations entre les différents facteurs et leurs évolutions.

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