Histoire : “de l’Armistice à la victoire” (Paul Paillole)

Article paru dans le Bulletin N° 1 – avril/mai 1954

par le Colonel Paul PAILLOLE, Président national fondateur

Dès l’ouverture de la séance de la 1ère Assemblée Générale, le Colonel PAILLOLE, après avoir “présenté” les membres du Bureau provisoire, a fait un large historique de ce qui fut NOTRE COMBAT.

Nous sommes certains de répondre à un voeu unanime en ouvrant ce Bulletin par de larges extraits de cette allocution.

Le Général RIVET a bien voulu accepter la Présidence d’Honneur de notre Association. Je lui en exprime toute notre déférente gratitude.

En lui proposant cette charge, votre Bureau Provisoire a pensé que nulle autre personnalité ne pouvait mieux synthétiser l’esprit de l’Amicale et unir ses adhérents.

Le Général RIVET a consacré plus d’un quart de siècle au même combat que nous.

Bien avant la Défaite, il nous a montré le chemin de l’Honneur et de la Résistance.

Il représente beaucoup plus que la saine tradition d’un passé sur lequel on néglige trop souvent de méditer.

Mon Général, si vous êtes aimé et respecté de tous, c’est que nous trouvons en vous ce que, trop souvent, nous cherchons vainement hors de vous : la sérénité et la sûreté du jugement, la générosité du coeur, l’esprit distingué, ouvert à tout ce qui est bien, et par-dessus tout ce sens mesuré du Devoir et du Patriotisme de bon aloi. Entre la modestie, la dignité de votre comportement permanent, et les bruyantes démonstrations des “vocations tardives”, nous avons fait un choix. (vifs applaudissements)

“L’Assemblée ratifie à mains levées la décision de son Bureau Provisoire et confirme la désignation du Général RIVET comme Président d’Honneur de l’Amicale”.

Le Général NAVARRE, Commandant en Chef en INDOCHINE, est notre 2ème Président d’Honneur. Il fut le Chef prestigieux du S.S.M. précurseur en France en 1943 et 1944.
Il nous a fortement encouragé pour la création de cette Amicale. Tout récemment, en me retournant son pouvoir pour 1ère élection du Conseil d’Administration, il m’écrivait  ” Évidemment, je ne pourrai pas venir: mais je serai de coeur avec vous” .

Une fois de plus, dans une situation difficile pour la France, le Général NAVARRE fait face à ses responsabilités avec son impressionnante lucidité et son sens aigu de l’action.
Sa présence en INDOCHINE signifie que rien ne sera négligé pour arriver à une solution militaire intelligente et honorable (vifs applaudissements)

Je reçois, à l’instant, ce télégramme de SAÏGON
“De la part du Colonel MADRE, Chef du Service de Sécurité de la Défense Nationale – Les Anciens du SSM/TR actuellement en Indochine, s’associent avec moi aux camarades réunis ce soir à Paris et regrettant de ne pouvoir se joindre à eux, leur adressent leur très cordial souvenir”. (applaudissements)

Après vous avoir présenté vos deux Présidents d’Honneur, j’ai hésité sur l’opportunité d’aller plus avant et de vous présenter individuellement.
La tentation était forte :
Toute l’histoire du service et quelle Histoire ,..,,

Et puis cela m’eut permis de vous remercier les uns après les autres d’être venus, en dépit de vos occupations et malgré les distances : comme Madame Denise LARROQUE qui détient sans doute le record puisqu’elle nous arrive de RABAT.




Extrait du Bulletin : Le Général présente le Service

 

 

Allocution du Général NAVARRE, Président d’Honneur de l’ A.A.S.S.D.N., à l’occasion du Congrès qui s’est tenu au Sénat, adressée à M. POHER, Président du Sénat.

 

« Le plaisir m’échoit, au bénéfice de l’âge, de vous dire, au nom de notre Association combien nous vous sommes reconnaissants d’avoir bien voulu nous accueillir dans ce Palais du Luxembourg. Nous vous remercions aussi de votre présence parmi nous.

« L’intérêt que vous nous manifestez ainsi me fait penser que je puis me permettre de vous dire brièvement ce qu’est l’Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale.

« Elle est composée des anciens membres, des survivants pourrais-je dire, de nos Servies Spéciaux d’avant la Guerre. C’étaient trois Services travaillant en liaison mais distincts, le S. R. Guerre, le S.R. Air et le S.R. Marine.

 

« A cette époque, en effet, seul était recherché systématiquement le renseignement militaire. Il n’existait de S.R. politique, ni diplomatique, ni économique, ni scientifique. Il n’y avait pas non plus de grandes usines à renseignement comme celles dont on entend si souvent parler maintenant. Notre travail était discret et quelque peu artisanal. Mais il n’en était pas moins efficace et les résultats obtenus par les Services Spéciaux avant guerre et pendant ce qu’on a appelé la drôle de guerre » sont là pour le prouver.

 

Nous avons suivi pas à pas, depuis 1918, toutes les étapes du redressement politique et militaire de l’Allemagne et les avons annoncés très largement à temps pour que des contre-mesures puissent être prises si l’on avait voulu en prendre. Je puis citer notamment le rétablissement du Service obligatoire en 1935, la remilitarisation de la rive gauche du Rhin en 1936, puis les agressions sur l’Autriche, la Tchécoslovaquie et enfin la Pologne. Rien ne nous a échappé non plus de l’appareil militaire allemand Nous avons toujours connu le nombre des Divisions allemandes et notamment des Divisions blindées. Nous savions exactement leur effectif, leur armement et leur équipement. Nous n’ignorions rien des, fortifications, de l’aviation et de la marine.

 

« Nous savions aussi parfaitement quelle stratégie et quelle tactique l’ennemi comptait employer.

« Enfin, bien des mois avant le 10 Mai 1940, nous avons prévenu que l’offensive hitlérienne se produirait certainement à travers la Hollande, la Belgique et le Luxembourg. Jamais gouvernement et haut commandement ne furent mieux renseignés.

 

« Quant à cette 5e Colonne » dont on a beaucoup parlé, elle n’a jamais existé grâce aux mesures prises par nos Services de Contre-Espionnage.

 

« Aussi, quand on analyse les causes du désastre de 1940, y en a-t-il une qui doit être, en tous cas, totalement exclue c’est une quelconque carence des Services Spéciaux Français.

 

« Dès l’Armistice, nous avons, sans un seul jour d’interruption, continué notre travail de Renseignement et de Contre-Espionnage sur l’Allemagne et l’Italie.

 

« Bien avant que les premiers réseaux de Résistance aient commencé à se former, nous obtenions, grâce aux moyens de toute nature que nous avions pu conserver, des résultats considérables dont nous faisions bénéficier les Anglais, seuls à même, à cette époque, d’en tirer parti.

 

« Ce travail, les Services Spéciaux l’ont continué envers et contre tout jusqu’en Octobre 1942, malgré que certains des dirigeants de Vichy se soient efforcés de le contrecarrer.

« Ils l’ont poursuivi ensuite dans la France totalement occupée jusqu’à la Libération. Cela au prix de plus de 300 morts.

« Après quoi, les anciens Services…




Extrait du Bulletin : Hommage au général Giraud

 ( au cours de l’Assemblée générale de 1983 )

…. Le Colonel Paillole présente ensuite le Capitaine de Corvette H. Giraud et poursuit en ces termes :

« Dans le programme qui vous a été diffusé figure succinctement ce qui nous a déterminés à inviter le Capitaine de Corvette H. Giraud à nous parler de son Grand-Père.

par le Colonel Paul PAILLOLE

Il arrive un moment où la déformation de la vérité devient insupportable : c’est lorsqu’elle met perfidement en cause la loyauté et l’honneur d’un grand soldat. C’est alors le crédit moral de l’Armée qui est atteint. De telles entorses à l’histoire sont d’autant plus pénibles lorsqu’elles sont le fait de personnalités dont la notoriété et l’audience exigent rigueur dans les connaissances et mesure dans l’expression. Il est grand temps que cesse cette désinformation systématique des Français.

 

Je ne doute pas, Commandant, pour vous avoir entendu à la radio , que les traits et l’action de votre illustre ancêtre seront mis par vous en évidence et de façon saisissante. Il faut que votre pieuse et courageuse initiative ait de multiples et efficaces échos. Vous pouvez compter sur nous pour qu’il en soit ainsi et je voudrais dire pourquoi :

 

Pour nous, en effet, au delà de la prestigieuse carrière de Giraud, au delà de sa retentissante évasion à laquelle certains des nôtres ont modestement participé, au delà de son rôle capital en A.F.N., de la libération de la Tunisie à celle de la Corse, pour nous, dis-je, il y a sa contribution déterminante à l’oeuvre des Services Spéciaux traditionnels au moment le plus critique et le plus nécessaire de leur existence. Elle nous inspire une reconnaissance et un respect que ni le temps, ni la malveillance ne sauraient entretenir.

 

Novembre 1942…, débarquement allié en A.F.N., occupation par la Wehrmacht de toute la Métropole et de la Tunisie. Nos SR et CE, déjà accablés par l’ennemi et traqués par Vichy, se trouvent désormais muselés, privés de contacts entre eux et avec l’extérieur. Pourtant il faut faire face à des tâches urgentes de recherches et de sécurité. Elles conditionnent dans une large mesure le succès des opérations militaires et la reconnaissance de la souveraineté française.

 

Dans ces pires heures de notre détresse, Giraud sut nous rendre l’espoir, nous donner les moyens de reconstituer et renforcer nos services, de nos liaisons et d’assurer nos missions, y compris les plus audacieuses – ce qui n’était pas pour lui déplaire.

 

Je pourrais m’arrêter là ; ce serait passer sous silence ce qui nous a singulièrement rapprochés du Général et créé ces liens affectifs qui nous attachent à sa mémoire.

 

De Mai 1942 à Avril 1944, nous avons vécu avec lui, j’oserais dire dans son intimité, les événements exaltants mais aussi les plus douloureux :

 

– sa tête mise à prix par Hitler. Dès lors, nous nous sommes efforcés de protéger sa vie. En France, ce fut la mission du Capitaine Vellaud ; en A.F.N., celle de Viret et du Commissaire Blément ;

– sa famille arrêtée, à l’exception de sa plus jeune fille que nous réussirons à lui amener saine et sauve à Alger, au moment où Madame Granger – son autre fille, agonise en Allemagne ;

– dans le même temps, à Alger, c’est l’incessante lutte pour préserver nos services des intrusions politiques et des ambitions partisanes. Lutte impie, décevante, qui ne fut pas sans conséquences sur le sort réservé, le 4 Avril 1944, au Commandant en Chef par le G.P.R.F.

 

Jusqu’à l’extrême limite de son pouvoir, la porte du Général nous fut to…




Bibliographie : Ouvrages présentés – Le Renseignement – Période 1935-1945 (1)

Encyclopédies :

Services et Renseignement

Périodes 1900-34 :

Services et Renseignement

Périodes 1935-45 :

(1) Acteurs, (2)
Services et Renseignement
,
(3) Résistance

Périodes après 1945 :

(1) Services, (2) Renseignement

Thèmes spécifiques :

(1) Services, (2) Autres

Autres thèmes  :
et ouvrages divers
Etudes & Perspectives  :

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Bibliographie : Ouvrages présentés – Commentaires III

NAVARRE H.

PAILLOLE P.

PAILLOLE P.

PAILLOLE P.

PAILLOLE P.
ABTEY / UNTERBERG ARCHEN BEZY J. CAZALS C.
DELARUE J. DEWAVRIN ( Passy ) DEWAVRIN ( Passy ) GARDER M.
GATARD M. GRIFFI / PREZIOSI GUILLAUME G. GUILLAUME G.
Encyclopédies :

Services et Renseignement

Périodes 1900-34 :

Services et Renseignement

Périodes 1935-45 :

(1) Acteurs, (2)
Services et Renseignement
,
(3) Résistance

Périodes après 1945 :

(1) Services, (2) Renseignement

Thèmes spécifiques :

(1) Services, (2) Autres

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ABTEY Jacques et  UNTERBERG-GIBHARDT Fritz

2ème BUREAU CONTRE ABWEHRLa TABLE RONDE – 1967

Le Commandant Jacques Abtey et le Fregattenkapitän Dr Fritz Unterberg-Gibhardt ont servi l’un et l’autre leur pays, avant la guerre et dans la guerre. Leur mission était exactement opposée, comme deux pièces identiques dans un jeu d’échec. Ils faisaient tous les deux partie du service de contre-espionnage.

La mission de l’un consistait à envoyer des ” agents ” en France et la mission de l’autre consistait à découvrir et à neutraliser ces agents.

Réciproquement, le Commandant Abtey avait des correspondants en Allemagne, dont s’occupait le Dr Fritz Unterberg-Gibhardt.

Maintenant ils parlent de leurs combats, de leurs succès ou de leurs échecs, avec une liberté entière. L’action de ce livre se déroule sur une péniche qui descend le Rhin, dans un hôtel d’Anvers, à bord d’un croiseur ancré à Toulon, dans les bureaux de l’Ambassade d’Allemagne, aux abords d’un terrain d’aviation de Metz.

On y trouvera comment et pourquoi un officier de la marine française accepta de livrer le “code” de la marine aux agents de l’Allemagne ; on y découvrira comment un soldat du Train des Équipages pouvait avoir communication de la critique des manoeuvres de l’arme blindée.

Les drames de l’occupation sont évoqués avec force par les deux anciens adversaires. Ce n’est pas sans émotion que le lecteur français revivra la fin du ” réseau interallié ” vue du côté de l’Abwehr et s’interrogera sur la personnalité de la “Chatte”‘. La silhouette mal connue, encore recouverte d’ombres, de l’Amiral Canaris, Chef du contre-espionnage allemand, domine la dernière partie de ce recueil.

Les agents secrets – les vrais – ne sont pas des James Bond. La vérité est souvent beaucoup plus simple que se l’imaginent les romanciers : plus simple et plus incroyable.

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Extrait du Bulletin : Archives saisies à la Libération

La violente réaction du 8 octobre 1986 de notre Conseil d’Administration stigmatisant l’insinuation d’un ancien Directeur du S.D.E.C.E. selon laquelle les archives nazies saisies à la Libération n’auraient pas été exploitées, a suscité le plus vif intérêt aussi bien dans l’opinion et la presse qu’au sein de notre Association.De nombreux camarades nous ont fait part de leur approbation dans des termes qui nous prouvent l’extrême sensibilité de l’amicale au respect de la VÉRITÉ et de l’Honneur de notre Maison. Nous donnons, ci-après, quelques extraits caractéristiques de nombreux messages qui nous ont été adressés  

De Léon HUSSER le solide germanisant et technicien de nos anciens Services, pilier de nos réseaux de renseignements et de contre-espionnage « .. J’attendais le prochain Bulletin pour connaître vos réactions aux propos de M. de MARENCHES. L’ EXPRESS ». Reçu ce samedi 11 octobre comble mon coeur de fierté d’avoir ouvré à vos côtés »…

Du Colonel BERNARD le précieux collaborateur de notre T.R. ancien et de son chef le Colonel VERNEUIL « … J’avais adressé à M. de MARENCHES la lettre dont je vous joins copie. Cette missive était assez courtoise dans sa forme et précise dans son fond pour mériter, au minimum, un accusé de réception. Tel n’a pas été l’avis de ce monsieur que je considère, désormais, comme dénué de la plus élémentaire éducation. « Si vous estimez que mon texte peut servir au rétablissement de la VÉRITÉ j’en serais très heureux. Ce que vous déciderez sera parfait . Décidément cette sacrée vérité sort bien difficilement de son puits »…

 

Par le Colonel BERNARD

NOTE Concernant l’exploitation des archives allemandes saisies en 1944 par le Colonel BERNARD. A la Libération, la section des Services Spéciaux chargée de la chasse aux traîtres était confiée par le Colonel PAILLOLE, Directeur de la Sécurité Militaire, au Colonel LAFFONT, alias VERNEUIL.

Né le 7 juin 1897 à SENEUJOLS (Haute-Loire, à une douzaine de kilomètres au S.-S.-O. du PUY), Roger LAFFONT était entré à vingt-quatre ans au S.R. et y avait fait toute sa carrière. Avant 1939, sous le pseudo de « BERNARD », il avait dirigé l’antenne S.R. de FORBACH et s’y était distingué en pénétrant profondément le poste Abwehr de SARREBRUCK commandé par le Capitaine DERNBACH. En 1940, le Capitaine LAFFONT se trouvait en poste à BELGRADE. Rentré en France après l’invasion de la YOUGOSLAVIE, il devint l’adjoint du Commandant PAILLOLE au Commandant du Contre-Espionnage clandestin (T.R.). En janvier 1943, PAILLOLE établit le P.C. de son Service à ALGER et LAFFONT prit la tête du réseau T.R. laissé en France métropolitaine. Ayant servi dans ce réseau pendant toute la période clandestine, il ne m’appartient pas de porter un jugement sur son efficacité : je laisserai ce soin à l’ennemi. Le 17 novembre 1943, l’Einsatzkommando III / I de la Gestapo de STRASBOURG envoyait, en effet, aux postes Gestapo d’Alsace, sous le n° L III – 3000 19/10/43 – G, une synthèse concernant les Services Spéciaux français.

On y lit:

…« Le S.R. avait acquis, en novembre 1942, une force à considérer lorsque le débarquement en A.F.N. créa une situation nouvelle. Après la transformation du S.R. sous la désignation S.S.M. l’appareil démarrait sous des impulsions nouvelles. Il possédait un bon nombre d’officiers instruits, enthousiastes et connaissant les nécessités de leur devoir. Leurs chefs avaient des vues très nettes sur l’utilité de leur mission et étaient décidés à consolider la place qui revenait à leur S.R. telle que doit l’occuper chaque S.R. dans une grande Nation. Par tradition politique le S.R. avait le choix parmi les meill…




Histoire : ” Dire ou ne pas dire ” (Louis Rivet)

Article paru dans le Bulletin N° 3 – octobre 1954

 par le Général Louis RIVET,Président d’Honneur, fondateur

Un jour d’après-guerre, le vieux Chef d’un vieux S.R. promenait ses songes dans les débris du passé. Il en fut tiré par des rumeurs étranges où il perçut nettement qu’on mettait en cause ce que le S.R. et le C.E. avaient fait. Il se fâcha, et rédigea d’une traite une réponse vengeresse à l’imposture.
A peine eut-il terminé qu’il en éprouva le regret ; il avait dépassé les bornes où s’arrête ce que l’on peut dire, et où commence ce que l’on doit taire. Il remit son arme au fourreau et rangea son factum, non sans avoir conclu qu’il était loin d’avoir tout dit. Et cette conclusion trahissait le débat intérieur qui arrêtait son élan. La voici dans sa brièveté, sibylline et feutrée, donnant très peu et retenant beaucoup ….

“Périlleuse tentative que de vouloir parler ou écrire aux frontières de nos secrets nationaux.
Et pourtant, il fallait bien le (1) placer sous l’angle du réel. Depuis trop longtemps on en discutait sur le mail, à tort et à travers, au point qu’un certain jour des Barbares, qui en avaient ouï parler, entreprirent de le dénuder, de le disséquer, in anima vili, comme des carabins. C’est qu’ils oubliaient que des mains pures l’avaient, il y a longtemps, tiré de la chair française et construit peu à peu, depuis lors, à la mesure de nos besoins.
Les besoins étaient grands à l’aube de ce siècle, quand les défis perçaient les lointains rougeoyants, au même point cardinal. Qui pouvait nier qu’on se battrait encore plus âprement, jusqu’à épuisement? Mais on ne se battrait plus dans la nuit. Les anciens l’avaient juré, le soir même où s’écroula l’Empire et commença la remontée. Serment sacré, imprescriptible, vieux aujourd’hui de trois générations.

Et vinrent les tragédies. Deux fois le ciel s’embrasa. Deux fois, dès les préliminaires, la France connut son agresseur. Pouvait-on éviter qu’au deuxième coup la France chancelât ? Qu’à l’arrière on s’interroge.
Mais le lecteur est frustré, nous le sentons bien. Car il manque au récit l’acte dissimulé, pétri d’angoisse humaine et de sourdes fiertés, semé d’accidents et parfois d’aventures, par quoi s’accomplit l’exaltante mission. Mais l’artisan viril d’une pure oeuvre d’art livra-t-il jamais aux curiosités de l’homme le secret de son effort ?

Le vrai de l’éternelle guerre du S.R. ne se raconte pas.

Zélateurs ou détracteurs, s’il en est, croyez-nous, ne tentez pas de pénétrer dans l’enceinte; on n’y fait que peiner pour le bien de la France, “sans espoir de duchés ni de dotations”. Les morts ? Ici, chapeau bas. Nous n’en parlerons pas. Avides de silence, ils ont leur ciel à eux, serein et reposant. En un point seulement, ils requièrent le souvenir des hommes : comme Maître MOSER en son codicille, les pères ont exigé des fils qu’ils viennent sur leur tombe pour dire ;”Nous sommes à notre Poste, aux confins de la France, nous veillons”. Et c’est tout.

Serviteurs effacés ? Obscurs chapelains de la gloire ? Si l’on veut, Héros ? non (2). Ils eurent sur le choix des mots des exigences hautaines. C’est piété des vivants que de les respecter,
Suivez-nous donc bien, lecteur, toute déception surmontée où vous plongèrent nos réticences. Comprenez bien qu’à visiter de fond en comble ces ruches enténébrées où chacun tient son rôle, l’exécutant comme l’animateur, où l’on ruse en français mais droitement l’on pense, où…




Bibliographie : Ouvrages présentés – Commentaires V

Encyclopédies :

Services et Renseignement

Périodes 1900-34 :

Services et Renseignement

Périodes 1935-45 :

(1) Acteurs, (2)
Services et Renseignement
,
(3) Résistance

Périodes après 1945 :

(1) Services, (2) Renseignement

Thèmes spécifiques :

(1) Services, (2) Autres

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A.C.V.L.R.F

LES LUXEMBOURGEOIS DANS LES
RÉSEAUX ET LES MAQUIS EN FRANCE

Ouvrage de l’Association des Anciens Combattants
Volontaires Luxembourgeois de la Résistance Française. – 1960. Disponible
auprès de cette Association ou via librairies en relation avec les
distributeurs du Grand-Duché de Luxembourg.

 

Avant-propos

 

 A l’époque où nous vivons,
caractérisée, hélas, trop souvent par l’ignorance et l’oubli, l’exemple
patriotique et moral donné par la jeunesse luxembourgeoise pendant la guerre
1940-1945, mérite d’être rappelé et respecté. En l’occurrence, la morale du
devoir et le devoir de mémoire s’imposent.

 

L’opuscule présent est destiné à
rappeler l’esprit et l’action des jeunes luxembourgeois réfractaires à
l’oppression, ayant combattu dans les maquis en France, pour la liberté et
la souveraineté de leur pays. pour la liberté et la souveraineté de leur
pays.
 

Les anciens maquisards
luxembourgeois en France, qui n’ont pas la prétention d’avoir été des
surhommes, n’ont pas oublié le sens de leur engagement et le souvenir de
leurs camarades disparus. Fidèles à leur passé, ils continueront à oeuvrer
pour la liberté, la convivialité en Europe et dans le monde.

 

Le récit ci-après n’a aucun
caractère exhaustif; il est basé sur les faits authentiques relatés par les
nombreux témoignages officiels (d’origine française notamment) se trouvant
dans les archives de l’Association des Anciens Combattants Volontaires
Luxembourgeois de la Résistance Française.

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Memorial – biographies Qa-Rz

RAMBAUD

Christian, Jean, René

Pseudonyme: Raymond

 

 

Né le 17 septembre 1913  à  Paris Xe de Marie, Edouard, Jean Rambaud  et de  Louise Martin Epouse: Simone Konevetzky Profession: officier d’active Décédé le 12 octobre 1944  à  Buchenwald (Allemagne)

 Réseau: S.S.M.F./T.R. (Action région de Roanne)Agent P2

 

Officier de carrière, Christian Rambaud, entré dans le Génie en 1934, avait obtenu un brevet de chef de section du Génie comme sapeur télégraphiste. Il était donc devenu spécialiste radio en 1937 et fut admis à L’EMAG à Versailles à la suite du concours de 1939. Cette année-là, il s’est marié avec Simone Konevetzky, ils auront quatre enfants.

Promu sous-lieutenant en décembre 1939, il a fait la guerre au Dépôt de guerre du Génie n°6 à Angers, puis au dépôt de guerre n°8, avant d’être affecté, d’août 1940 à fin 1940, dans des groupes de transmission, à Brive, à Limoges et à Bergerac. Nommé dans l’armée d’active, durant l’année scolaire 1940-1941, il suivit les cours de l’École du Génie; puis, promu lieutenant en août 1941, fut affecté au groupe de transmission d’Avignon. C’est comme lieutenant qu’il y est démobilisé le 29 novembre 1942, mais pour être rappelé le 1er mars 1943 et affecté à la 3e Compagnie de groupement de travailleurs civils pour les P.T.T., et enfin mis dans la position de “non disponibilité” en novembre 1943.

Depuis trois mois déjà, il est officier de transmission, chef d’antenne,  dans les T.R. pour lesquels il assure des liaisons avec l’Afrique du Nord .

Les circonstances de son arrestation sont les suivantes ( Bulletin de L’A.A.S.S.D.N.n° 188). Le 30 avril 1944 ( le 29 avril d’après le SHAT et le Bureau Résistance), le commandant Verneuil attend le lieutenant Rambaud à la gare du Puy. Celui-ci arrive par le train de Saint Étienne, devant apporter les directives préparatoires pour le débarquement de juin. Heureusement, il ne les a pas sur lui, car il est arrêté par la Gestapo sous les yeux du commandant Verneuil qui parvient à s’échapper.

Une citation dira que Christian Rambaud a alors “par son calme et son sang-froid empêché l’arrestation de ses camarades de combat.”

Il est déporté en Allemagne le 15 août 1944 d’après le SHAT et le Bureau Résistance, en juillet 1944 d’après le témoignage de Richard Chotin, rescapé de déportation. Ce dernier dira en effet que Christian Rambaud faisait partie, avec le capitaine Vellaud*,”d’un groupe de 37 officiers français, anglais, canadiens et belges, arrivé au camp de Buchenwald en juillet 1944. Ce groupe, contrairement à l’usage, ne fut pas placé en quarantaine dans le petit camp, mais interné au Block 17 du grand camp, qui était un block de passage.

Dans la soirée du 16 septembre 1944, 16 d’entre ces officiers, la plupart appartenant à la French Section, furent pendus dans la cave du four crématoire. Parmi eux, Robert Benoit, coureur automobile notoire, et le lieutenant Leccia, d’origine corse, que j’avais connu à Limoges.

Peu de temps après, la Direction du camp décida l’affectation des 21 survivants du groupe dans les blocks du grand camp, mais avec défense expresse d’utiliser ces hommes à des travaux extérieurs au camp.

C’est ainsi que les capitaine…




Congrès nationaux : 2006 Tours

 

Congrès : Membres, exclusivement

Réunions dans la salle Anatole-France de l’Hôtel de Ville de Tours, puis dans sa superbe salle des fêtes.

En Assemblée, notre très regretté Président national adjoint, le Général Albert Meyer décédé le 6 mai 2006, est élevé à la distinction de Président d’Honneur. Est confirmée la date de la cérémonie de parrainage par notre amicale ( le 10 juin ) du Commando Parachutiste de l’Air N°10 sur la base aérienne d’Orléans. Est rappelé notre patronage du bâtiment Dupuy-de-Lôme, récemment accordé par le Chef d’État-major de la Marine. Sont soulignées les fructueuses relations nouées avec le nouveau Service Historique de la Défense (SHD).

Cérémonie de dépôt de Gerbe au Monument aux Morts ( Hôtel de Ville de Tours )
Une émouvante cérémonie présidée par M. le Sous-Préfet de Chinon, représentant M. le Préfet d’Indre-et-Loire, s’est déroulée devant le monument aux morts situé dans le péristyle de l’Hôtel de Ville en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires, ainsi que des présidents, porte-drapeaux et membres des associations patriotiques. M. le Maire a tenu a préciser tout le plaisir qu’il avait à accueillir notre amicale et l’intérêt qu’il prenait à un tel congrès.
 
Un congrès de retraités très “spéciaux”, Presse Quotidienne Régionale – La Nouvelle République, 27 mai 2006 : C’est un ancien officier de marine, le genre ancien baroudeur, la barbe taillée de près. Il a dû servir la Nation sur tous les terrains de conflits du globe pendant un quart de siècle. Mais il n’en dira rien. Ni sur les lieux, ni sur ses missions. Trop tôt. Le secret est érigé en dogme, mieux que ça, en ligne de vie chez ces messieurs-là. Ces messieurs aux cheveux gris, retraités de la DST, de la DGSE, de la DPSD, qui tenaient leur congrès à Tours. Des « agents du renseignement » dont la fonction intrigue et suscite tous les fantasmes. Beaucoup ici ont risqué leur peau dans des territoires hostiles. Comme Jean D…, l’aîné, dans le renseignement depuis… son engagement dans la Résistance en 1940, à 15 ans ! Passé dans le contre-espionnage par la suite. « Ah, si nous avions eu des clés USB pendant la guerre 39-45 pour passer des messages, notre boulot d’agent de liaison aurait été moins dangereux… », sourit l’octogénaire. Octopussy ? Dr No ? OSS 117 ? Connaissent pas! « On n’aime pas le terme d’espion. L’espion, c’est l’autre, l’étranger, l’ennemi. Notre mission, c’était la protection des intérêts de la Nation, sur le territoire national et à l’étranger. Point. » La conversation avec trois anciens officiers durera deux heures. Sans confidence. D’ailleurs, le congrès se déroulera à huis clos. Pourquoi? Le président de l’amicale des anciens des services spéciaux de la Défense nationale, créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, s’excusera: « Nous avons tous rempli des missions spéciales. Et tous, nous avons dû cloisonner notre vie. Il y avait le travail et à côté, la famille, les amis. Ce n’est pas une contrainte le secret, c’est la règle du service. Nos agents et nos anciens officiers traitants ne sont pas du genre à raconter ce qu’ils ont fait, vu et entendu. Quand nous voyons certaines copies de documents classés Très Confidentiel Défense dans la presse, à propos d’une certaine affaire qui fait l’actualité, on est tous choqués. Ça ne se serait pas passé comme ça de notre temps… » Pascal LANDRÉ
 
Cérémonie au cimetière de Maillé où a été érigée la stèle qui …