Par le colonel Jean Deuve
ancien chef de groupement franco-lao « Yseult »
Qui mieux que nombre des membres de notre Association pourrait apporter le témoignage d’événements vécus ou le fruit de leurs recherches: cette rubrique leur est ouverte sans exclure évidemment les signatures qui voudront bien nous confier leurs travaux.
LE RÉTABLISSEMENT DE L’AUTORITÉ FRANÇAISE AU LAOS
La situation au 1er août 1945
Au 1er août 1945, vivent dans les profondes forêts du Laos 200 Européens et 300 autochtones, ressortissant de la « Force 136 » britannique des Indes (Service Secret d’Action) et de la représentation locale de la Direction Générale des Etudes et Recherches (Colonel Roos), basée à Calcutta.
Ces groupes sont formés des membres du Service d’Action Secrète (S.A.S.) intégrés dans la ” Force 136 ” britannique, de membres de la D.G.E.R. venant de France récemment, de personnel, européen et autochtone, civil et militaire, d’anciens de l’armée ou de l’administration d’Indochine, échappés aux Japonais, enfin, de volontaires lao.
En dehors du Laos, et à l’exception d’un petit groupe de marins et de coloniaux qui, basés en Chine, se livrent à un harcèlement naval du trafic côtier nippon, il n’y a aucune résistance dans les autres pays d’Indochine.
Ces groupes du Laos ont survécu aux campagnes d’anéantissement japonaises et, malgré les difficultés de la vie en jungle en saison des pluies, d’un ravitaillement souvent aléatoire, de l’incessante pression des troupes nipponnes, grâce aussi à la complicité générale des populations lao, remplissent les missions qui leur ont été confiées: – maintenir une présence française – renseigner le gouvernement français et le South East Asia Command – préparer la reprise de l’action pour octobre, à la fin de la saison des pluies.
Les pays qui constituaient la Fédération Indochinoise (Empire d’Annam et du Tonkin, colonie de Cochinchine, Royaumes du Laos et du Cambodge) ont été déclarés indépendants par les Japonais, mais cette indépendance ne s’est pas concrétisée. Les gouvernements se sont contentés de survivre, de gérer leurs besoins essentiels et de faire, plus ou moins, fonctionner leurs services publics.
Il n’existe aucun mouvement d’indépendance populaire, sauf au nord-Tonkin, où le Parti Communiste indochinois, de ses bases de Chine, a lancé une ” Ligue pour l’Indépendance du Vietnam ” (Vietnam Doc Lap Dong Minh, dit Vietminh). Cette ligue a profité de la naïveté américaine pour obtenir des armes sous le fallacieux prétexte de combattre les Japonais.
L’articulation générale de la résistance au Laos comprend des groupements, des sous-groupements et des groupes:
– Au nord, le groupement Imfeld (S.A.S.), implanté entre Louang-Prabang et la frontière de Chine, comprend trois sous-groupements Mollo (S.A.S.), Rottier (Indochine) et Baudouard (Indochine). En tout, il compte 52 Français et cinq postes radios E.R.
– Plus à l’est, Guilliod, avec ses groupes Petit et Heymonet, tient le massif du Phou Loï, à 100 kilomètres au nord de Xieng-Khouang. Le groupe Mutin (D.G.E.R.) séjourne à côté. En tout: 34 Français et 3 postes radios E.R. Zone d’action: Samneua.
– Au sud-est, Bichelot (D.G.E.R.), tout près de Xieng-Khouang, dispose de deux postes. Il tient la région Méo. Le groupement Fabre (S.A.S.) avec deux sous groupements, le sien et le sous-groupement Deuve (S.A.S.) qui va devenir groupement et qui comporte les groupes Picot (S.A.S.), Lemal (Indochine) et Etchart (D.G.E.R.).
– Fabre est au nord-est de Paksane, en instance de mouvement vers Vientiane, la capitale du Laos. Il commande 26 Français et dispose d’un seul poste. Deuve, avec un poste, tie…
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ACCOCE Pierre et QUET Pierre
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La guerre a été gagnée en Suisse
PERRIN – 1966
Cette histoire d’espionnage ne ressemble à aucune autre. Par ses dimensions, la pression qu’elle exerça durant quatre ans sur la fortune des armes, elle a bouleversé le déroulement de la Seconde Guerre mondiale. De l’Histoire, tout court!
Allen Dulles, l’ex-patron de la Central Intelligence Agency, pouvait encore écrire en 1964 :
«…Les Soviétiques exploitèrent une source fantastique, située en Suisse. Un nommé Rudolf Roessler. Il avait pour nom de code « Lucy ». Par des moyens qui n’ont pas encore été éclaircis aujourd’hui, Roessler obtenait des renseignements du haut commandement allemand, à Berlin. A cadence ininterrompue. Souvent moins de vingt-quatre heures après qu’eussent été arrêtées les décisions quotidiennes au sujet du front de l’Est… ».
A cette époque pourtant, Allen Dulles connaissait Roessler. Puisqu’il dirigeait les services secrets U.S. à Berne et Zürich. Mais les Suisses protégeaient jalousement « Lucy ». Car cet émigré allemand travaillait aussi pour eux !
Voici donc, maintenant, l’affaire Roessler. Tous ses secrets, ses motivations. Un document explosif. Qui prouve combien les craintes de Hitler étaient fondées.
Des Allemands le trahissaient. Des officiers de l’Oberkommando Wehrmacht. Dix hommes. Qui fuyaient tous les complots visant à renverser le Führer, pour mieux protéger leur minuscule centrale. Les dix compagnons de Rudolf Roessler, « leur conscience intellectuelle » comme ils le disaient. Ils traversèrent toutes les purges, discrets, effacés, efficaces. Ils ne vivaient pas à des kilomètres de Hitler mais dans ses pas, dans son ombre. Pour mieux abattre la Révolution brune, détruire à jamais ce règne qui devait durer mille ans…
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par le colonel SIMONEAU
( Exposé à l’occasion du Congrès de Colmar – 1984 )
Il est admis que la ville de Colmar a été libérée le 2 février 1945 après plus de quatre années d’occupation – ou plus exactement d’annexion par le IIIem Reich.
En réalité, ce n’est pas une seule bataille qui a délivré la ville, mais cette libération résulte d’une série d’actions offensives puissantes tendant à rompre le dispositif ennemi et à ébranler la 19e Armée allemande.
C’est d’abord, le 20 janvier une attaque sur le flanc sud de la poche par le 1er C.A. du Général BETHOUARD.
Puis, le 22 janvier, le 2e C.A. intervient sur le flanc nord de la 19e Armée Allemande, le Général de MONSABERT ayant en outre à protéger Strasbourg.
Le 28 janvier, le XXIe C.A. américain prend place entre nos 1er , et 2e C.A. et, renforcé par notre 5e D.B., déborde Colmar par l’Est, pousse énergiquement verrs Neuf Brisach et fait jonction en deux points avec le 1er C.A.
En outre, la 10e D.I. du Général BILLOTTE, sur la ligne des Vosges, maintenait un contact étroit avec les forces allemandes pour empêcher celles-ci de participer à la bataille proprement dite.
Tout cela se passa d’abord par un froid sibérien complété par de violentes tempêtes de neige ; puis un dégel imprévu créa par le débordement des rivières un problème supplémentaire à résoudre.
Mais le Général de LATTRE, par son omniprésence, obtint de ses subordonnés qu’il dominassent victorieusement toutes les difficultés.
LA SITUATION GENERALE FIN 1944 – DEBUT 1945
Avant d’exposer ce que fut la bataille de Colmar il me paraît utile de faire un rapide tour d’horizon de la situation générale, et singulièrement de celle de l’Armée française qui opérait aux côtés des forces alliées.
En novembre 1944, le Français moyen considérait que la guerre était pratiquement terminée puisque Paris était libéré ainsi que les autres grandes villes. A part quelques « poches », l’ensemble du territoire retrouvait progressivement une vie normale. Bien sûr, quatre années d’occupation n’étaient pas sans avoir laissé des séquelles. Des restrictions affectaient encore la qualité des menus familiaux. Il y avait aussi les prisonniers dont le nombre avait été accru par celui des travailleurs du S.T.O. Quant aux déportés, on en parlait mais sans trop connaître leur nombre ni l’étendue de la souffrance qu’ils enduraient. La presse d’alors ne donnait guère que des informations sommaires sur les activités militaires. A peine parlait-elle d’une armée française venue d’Afrique qui avait cependant mérité ses chevrons en Tunisie et en Italie, et qui, sous les ordres du Général de LATTRE, avait rejeté la 19e Armée allemande au-delà des Vosges.
La propagande ennemie, de son côté, omettait volontairement de mentionner les succès remportés par nos troupes, comme s’ils eussent été négligeables. Ce fait n’était d’ailleurs par nouveau, car pendant la Grande Guerre – il faut le remarquer, le même genre de propagande ne parlait qu’avec dérision de la « misérable petite armée du Général Pershing ».
Ne soyons donc pas surpris si le Français moyen, reprenant peu à peu ses habitudes, ne prêtait que peu d’attention à notre armée. Celle-ci, mis à part ceux qui l’avaient rejointe volontairement, était pour lui une armée de métier, qui, de plus, devait son armement, ses équipements et ses vivres à la puissance américaine.
Ajoutons que l’armée du Général de LATTRE, en raison des missions qui lui étaient confiées, semblait principalement destinée à couvrir le flanc droit du dispositif …
Category: Affaire Dreyfus,Archives du site 29 octobre 2021
1871-juin-08
Création au Ministère de la Guerre d’un service chargé de « renseigner sur les desseins et les opérations de l’ennemi ».
En 1872
Un service Militaire de Contre-espionnage est créé au Ministère de la Guerre.
1876-juin-08
Création de la Section de “Statistiques et de reconnaissances Militaires”. avec rattachement au deuxième Bureau de l’armée.
1886-avril-18
Loi pénale sur la répression de l’espionnage. (Général Boulanger).
1887-janvier-01
Instruction relative à l’Organisation du SR en temps de Guerre.
1894-octobre
Affaire Dreyfus. Le capitaine Dreyfus, est victime d’une manipulation montée par un officier du 2ème Bureau dirigé par le colonel Sandherr.
1899-mai-05
Alors que cette affaire divise la France sur les plans politique et militaire, le gouvernement décide de confier le contre-espionnage au ministère de l’Intérieur. Le service de renseignements de l’état-major est supprimé et est créé le Service de surveillance du territoire (SST), rattaché à la Sûreté générale (SG), officiellement chargée de la traque des espions étrangers sur le sol national. Le contre-espionnage est à la charge des commissaires spéciaux de la Sûreté. Une petite section de renseignements est maintenue au sein de l’état-major, mais elle n’a aucune activité en matière de contre-espionnage, celui-ci restant du ressort de la Sûreté.
1899-septembre-15
Dissolution de la Section de statistiques, qui devient une section du deuxième Bureau.
En 1906
Georges Clemenceau, devient président du Conseil tout en conservant le portefeuille de l’Intérieur. Le commissaire Célestin Hennion est nommé à la tête des brigades mobiles chargées d’enquêter sur les affaires spéciales de police judiciaire et de contre-espionnage. Ces unités sont baptisées « brigades du Tigre », surnom de Clemenceau.
1907-février-02
Le 2ème Bureau de l’état-major redevient opérationnel et récupère une partie des missions de contre-espionnage dont il avait la charge avant l’affaire Dreyfus. Sous la direction du général Charles-Joseph Dupont, le 2ème Bureau travaille avec l’Intérieur, en particulier avec les brigades mobiles du commissaire Hennion (spécialisées dans le contre-espionnage), au sein desquelles ont été intégrés les commissaires des frontières.
1911-août-31
La répression de l’espionnage est confiée au Contrôle général des services de recherche Judiciaire qui supervisait les brigades mobiles.
En 1913
Reconnaissance officielle d’une mission de contre-espionnage extérieur dévolue aux autorités militaires. La répartition se fait comme suit :
Au Ministre de la Guerre, le contre espionnage extérieur.
Au Ministre de l’intérieur, la surveillance des frontières et la répression .
1915-mai-28
Création d’une Section de Centralisation du Renseignement (SCR), sous l’autorité du Commandant Ladoux. Rattachée au 2ème Bureau de l’état Major, qui centralise les actions des bureaux centraux de renseignement (BCR). L’ensemble sou…
Category: Archives du site 29 octobre 2021
Fruit du considérable travail de recherche de notre camarade et ami Claude Faure, cette rubrique sera mise à jour et complétée. Claude FAURE a travaillé pendant trente années dans les services de renseignement français. Auteur de plusieurs ouvrages, tels – un dictionnaire pour une meilleure approche sur le conflit israélo-palestinien, ” Shalom, Salam ” (Fayard, 2002) et, ” Aux Services de la République ” (Fayard, 2004).
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Cryptographie, cryptologie, chiffre, écriture secrète, décryptage ( 280 ouvrages – par date )
( parutions dans les années 1400 )
– De re militari. (R. Valturio, Giovanni di Nicolo, Verona, 1472).
– Trattati in cifra. (G. di Lavinde, 1480).
( parutions dans les années 1500 )
– De re militari. (A. Cornazzano, Melchiorre Serra, Vinegia, 1526).
– De subtilitate. (G. Cardano, Sebastianum Henri Petri, Basileae, 1547).
– Additae sunt etiam aliquot locorum explicationes. (A. Glauburg, 1550).
– Novi e singolari modi di cifrare. (G.B. Bellaso, Britannico, Brescia, 1555).
– Polygraphie et universelle escriture cabalistique. (G. de Collange, Kerver, Paris, 1561).
– Il vero modo di scrivere in cifra con facilita prestezza. (G.B. Bellaso, Britannico, Brescia, 1564).
– Traité des chiffres, ou secrètes manières d’écrire. (B. de Vigenere, L’Angelier, Paris, 1586).
– Scotographia, overo la scienza di scrivere oscuro. (A. Colorni, G.Sciamam, Praga, 1593).
( parutions dans les années 1600 )
– Cryptomenytices et criptographiae libri. (Duc A. de Brunswick-Luneburg, Gebrüder Stern, Lüneburg, 1624).
– Steganographiae nec non claviculae Salomonis germani. (J. Caramuel, Koln, 1635).
– Mercury the Secret and Swift Messenger. (J. Wilkins, London, 1641).
– La cryptographie contenant une très subtile manière d’escrire secrètement. (J.-R. du Carlet, Boude et Aurelle, Toulouse, 1644).
– Polygraphiamessai de pasigraphie. (Kircher, Roma, 1663).
– Schola Steganographica. (G. Schott, Nuremberg, 1665).
– Essay on the Art of Decypher. (J. Wallis, London, vers 1673).
– Misterium artis stenographicae. (L.H. Hiller, Kühnen, Ulmae, 1682).
– Cryptomensysis patefacta. (J. Falconer, 1685).
( parutions dans les années 1700 )
– New Book of Cyphers, more Compleat and Regular than Any Yet Extant. (Colonel Parsons, 1704).
– Biblioteca scriptorum mediolanesium. (F. Argelatti, Milano, 1745).
– A Treatise on the Art of Decyphering and of Writing in Cypher. (P. Thicknesse, 1772).
– Secreti. (A. Piemontese, Locatelli, Venezia, 1783).
( parutions dans les années 1800 )
– Kryptographik. (J.L. Klüber, Tubingue, 1809).
– Cyclopedia. (A. …
Category: Archives du site,Colonel André Serot 29 octobre 2021
AASSDN – Extrait du Bulletin : Commandant Marandet |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Souvenir de Mg Boyer-Mas |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Souvenir de Maryse Bastié |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Hommage mémoire chef d’escadron Kerhervé |
AASSDN – Extrait du Bulletin : A la mémoire d’André Sérot |
AASSDN – Extrait du Bulletin : En souvenir amis américains : Cassady, Sabalot et Bob Schow |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Derniers jours d’André Aufranc |
AASSDN – Extrait du Bulletin : En souvenir grand resistant André Aufranc et héroique épouse |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Allocution de Hector Ramonatxo |
AASSDN – Extrait du Bulletin : de Tudesq à Alfasser : héros des Services spéciaux |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Fin glorieuse d’Alfasser et vengeance du groupe Morhange |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Inauguration square Robert Huguet – Chamalières |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Hommage à Polacci et Rosa par camarades prisons italiennes |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Hommage au général Giraud |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Le colonel Gasser |
AASSDN – Extrait du Bulletin : A la gloire des Sous-Mariniers |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mort de Marie Bell – une grande française ( souvenir ) |
AASSDN – Extrait du Bulletin : In memoriam |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Un héros – capitaine Paul Vellaud |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Gendarmerie de Saillagousse à l’honneur |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Deux héros honorés à Toulouse |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Maurice Recordier |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Les frères Recordier |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Décès du Général Chrétien |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Georges Pradines |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Henri Frenay |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Hommages des Alliés |
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AASSDN – Extrait du Bulletin : Pierre Griffi héros de la résistance Corse. |
AASSDN – Extrait du Bulletin : Résistance héroïque du Capitaine André Mercier ( 1) et (2) |
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AASSDN – Extrait du Bulletin : Mort de De…
Category: Affaire Mata-Hari,Archives du site,Europe de l'Ouest,Services allemands 29 octobre 2021
Extraits de l’ouvrage ” La Grande Maison ” – 1976
Voir la présentation de cet ouvrage sur notre site
Par Charles CHENEVIER
On a coutume de dire en parlant de « maîtres-espions »: les héros de l’Ombre. Ce sont des combattants évitant les « flashes » de l’actualité et refusant les feux de la rampe. C’est un impératif de leur emploi. Ils jouent un rôle ingrat, écrit par un scénariste impitoyable pratiquant rarement le « happy end », affichant même une prédilection certaine à proposer une conclusion brutale. Quel que soit son talent l’espion se fait toujours coiffer au poteau… d’exécution. Quand ce n’est pas pire. L’espion « survivant » ne joue jamais les vedettes. Il rentre ,de lui-même dans l’anonymat. Ce n’est ni un monstre ni un monstre sacré. Le masque des ténèbres lui va comme un gant sans empreintes. Pour ses exploits il demande la récompense d’un certain silence. D’une manière générale, c’est bien la seule que l’on daigne lui octroyer.
De ces hommes, de ces femmes, j’en ai rencontrés. Presque tous, presque toutes manquent à l’appel. Je le dis en connaissance de cause, également en qualité de président national des Amicales des Réseaux de Renseignement et d’Evasion de la France Combattante aux effectifs bien maigres. Les survivants sont rares. Voilà pourquoi je m’élève tranquillement contre l’odieuse escroquerie d’une femme qui voulut s’égaler à Mata-Hari. L’espionne allemande tomba sous les balles françaises. Elle avait joué, elle avait perdu. Elle mérite notre respect. L’autre a triché, a menti, a usurpé gloire et notoriété. Elle mérite notre mépris.
Je cite ici à comparaître Marthe Richard, espionne au service de la France. Et puisque, à un récent « Dossier de l’Ecran » (1), on ne m’a pas laissé la parole, tant est grand le souci de cultiver les « mythes » pour éblouir, rassurer le grand public, je vais la reprendre ici, à voix haute.
Ces « Dossiers de l’Ecran » se déroulaient sur le thème « Une femme et sa légende ». Peu m’importe la femme, mais je vais détruire la légende, une légende qu’elle a bâtie de ses mensonges, sans vergogne, au mépris de la plus élémentaire décence. Pire, elle a vécu, et bien vécu, de son histoire, tandis que d’autres femmes faisaient le sacrifice total et payaient de leur vie le devoir d’écrire la nôtre.
Il faut effacer du tableau noir le nom de Marthe Richard. Dans nos écoles nous avons mieux à proposer à nos enfants en matière d’authentiques héroïnes. Parmi les « anonymes », il n’y a, hélas ! que l’embarras du choix. Pour avoir « fait du renseignement » au cours de cette dernière guerre, quarante-sept Françaises ont été fusillées ou décapitées à la hache dans les prisons allemandes. L’une d’elles a connu la plus affreuse des morts. Refusant de parler, ses bourreaux l’ont brûlée vive au lance-flammes. Non ! Marthe Richard, vous n’êtes pas Jeanne d’Arc.
Faut-il vous parler aussi, des milliers de femmes résistantes mortes dans les camps de déportation? Le martyrologe des Françaises est impressionnant. Vos mensonges les salissent. Voilà pourquoi je vais les dénoncer, pourquoi, après ces « Dossiers de l’Ecran » au cours desquels vous n’aviez pas le beau rôle, sans avouer pour autant votre forfaiture, j’ai entrepris ma dernière enquête.
Le film servant de prétexte aux « Dossiers » est l’œuvre de Raymond Bernard d’après le récit du commandant Ladoux, l’homme qui inventa « Marthe Richard », authentique officier de renseignements. Ce film, l’intéressée n’a pas fait que le tolérer, elle l’a adopté, en a approuvé le scénario, cautionné l’authenticité. L…
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Category: Archives du site,Guerre d'Indochine (1946-1954) 29 octobre 2021
INDOCHINE (1940-1945) LES RETOMBEES DE LA GUERRE DU PACIFIQUE
par le Colonel DAUGREILH
LA MONTÉE DES ORAGES
Pression japonaise. Affaire de Langson. Conflit avec le Siam
En 1939, la Fédération Indochinoise regroupe trois pays sous Protectorat et une colonie comme nous l’avons vu précédemment (cf. Bulletin n° 142).
En fait, depuis la suppression du Vice-Roi qui représentait l’Empereur d’Annam au Tonkin, elle comporte quatre territoires sous Protectorat : Royaume du Cambodge, Royaume du Laos, Annam, Tonkin et toujours une colonie, la Cochinchine.
Cette possession est placée sous l’autorité d’un Gouverneur Général assisté d’un Résident Supérieur dans chaque protectorat et d’un Gouverneur pour la Colonie Cochinchinoise. Le siège du Gouvernement Général est établi au Tonkin, plus précisément à Hanoi, mais en raison des distances et de la relative lenteur des communications, les Gouverneurs Généraux utilisent encore, suivant les besoins, l’ancienne résidence des Amiraux à Saïgon (Palais Norodom). En outre, au Tonkin, la frontière de Chine est bordée par cinq Territoires Militaires où tous les pouvoirs civils et militaires sont assurés par un Officier Supérieur assisté d’un Administrateur Civil qui lui est adjoint.
Depuis la fermeture des ports chinois, les Japonais désireux de couper toutes les voies terrestres de ravitaillement restant ouvertes à la Chine de Tchoug King, font pression sur les Gouvernements intéressés pour arrêter le trafic important écoulé par :
– le Chemin de Fer français du Yunnan de Haiphong à Kun Ming,
– la Route de Birmanie, route des crêtes, reliant Rangoon à Kung Ming par Mandalay et Lashio.
Devant la menace qui se précise, le Général Catroux, alors Gouverneur Général, suspend le transit de matériels ou produits stratégiques le 16 juin 1940 par notre voie ferrée. Dans le même temps, la Grande-Bretagne accepte de fermer pour un mois la route de Birmanie.
Le Japon envahira par la suite la Birmanie fin février 1942. Les Forces Alliées évacueront le centre de ce Pays en juin 1942 et feront retraite jusqu’aux accès de l’Inde. Ils exploiteront en 1944 un autre tracé de la route qui, partant de Ledo à la frontière de l’Assam (province Nord des Indes) rejoindra Lashio, puis par Pao Shan et Tali Fou, continuera d’assurer le ravitaillement des armées de Tchang Kai Chek.
Cependant en 1940, profitant de nos difficultés en Europe, Tokyo par un véritable ultimatum exige la mise en place dès le 20 juin d’un contrôle japonais pour surveiller la réalité de la fermeture de la frontière sino-tonkinoise.
Mis ainsi au pied du mur et compte tenu de la conjoncture, le Général Catroux (1) donne son accord, puis rend compte au Ministre des Colonies qui blâme son initiative. Le 25 juin, le Gouvernement de Bordeaux décide son rappel et son remplacement par l’Amiral Decoux.
La mission de contrôle nippone arrive en Indochine le 29 juin et engage dès le 30 les premières conversations avec les autorités françaises.
Le 2 juillet, les contrôleurs japonais sont en place à Moncay, Langson, Cao Bang, Hagiang, Laokay et Haiphong, mais le Chef de la Mission émet aussitôt de nouvelles prétentions allant dans le sens d’une coopération militaire beaucoup plus poussée.
L’Amiral prend ses nouvelles fonctions le 20 juillet 1940.
Le 2 août, le Gouvernement japonais exige le libre passage de ses troupes par le Tonkin, la disposition de nos aérodromes et un rattachement presque complet de l…
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