Archives du site – Abbé Pierre MOLIN

 

L’abbé Pierre MOLIN, Aumonier de notre Amicale nous a quitté.Atteint d’un mal implacable, il a été rappelé à Dieu, le 2 décembre 2009, à l’ Hôpital d’Instruction des Armées du Val de Grâce à Paris où il avait servi pendant des années.
Sa messe d’obsèques a été célébrée le lundi 7 décembre 2009 à 15 heures, en la Chapelle Royale du Val de Grâce rue St-Jacques à Paris.

 

Homélies de l’Abbé MOLIN

Pierre MOLIN 

 

 

” Je rappelle souvent que la grandeur d’un pays se mesure à ses saints et à ses héros.

A cette aune la France est grande. Trois saints qui sont liés au monde militaire : Saint Louis, patron du diocèse aux Armées Françaises, Sainte Jeanne d’Arc, patronne secondaire de la France (comme c’est encore inscrit sur les plaques de la rue Jeanne d’Arc, dans le 13éme arrondissement de Paris), Saint Vincent de Paul que l’on peut considérer comme le premier aumônier militaire…

Quand on parle de héros on imagine tout de suite des actions d’éclats. On peut surtout penser à ceux qui, au risque de leur vie, ont fait leur devoir, accomplit leur mission pour défendre notre pays afin qu’il conserve ou retrouve sa liberté.

Le colonel Paul Paillole était de ces hommes-là. Lorsque nous faisons mémoire de ceux qui ont fait ou défendu la France – ce qui est une mission de l’AASSDN – il s’agit de savoir pour admirer… de ne pas oublier pour imiter.

“Appartient à l’élite, a-t-on écrit, tout homme, de quelque milieu qu’il soit, qui est capable d’admirer ce qui est au-dessus de lui”.

Reste que l’admiration peut revêtir bien des formes ! Admiration médusée devant un amoncellement de valises, neuves ou usagées, qualifié de sculpture… devant une porte vermoulue, ornementée d’un fer à repasser et de trois clous, parsemée de quelques traces de peinture, baptisée tableau… Admiration rêveuse face à certaines expressions, orales ou écrites, de la bêtise…

Un malade, lorsque j’étais aumônier de l’hôpital du Val de Grâce, me confiait un jour, que sa conception de l’Infini reposait sur trois choses : la théorie de l’expansion de l’univers, la bêtise humaine et la miséricorde divine !

Admiration contemplative devant “l’annonce de l’ange à Marie”, “l’apparition du Christ à Marie-Madeleine”, “le couronnement de la Vierge Marie au ciel”, fresques peintes par le bienheureux Fra Angelico sur les murs des cellules du couvent Saint Marc, à Florence.

Admiration qui pousse à l’imitation. Ignace de Loyola (fondateur des Jésuites), né au Pays Basque en 1491, est blessé au siège de Pampelune en 1521. Durant sa convalescence il ne trouve à lire qu’une vie de Jésus et un livre sur la vie des saints. *

Au long de cette lecture “il s’arrête pour réflechir”. De la réflexion naît l’admiration et surgit le désir d’agir : “Que se passerait-il si je faisais ce que fit saint François ou ce que fit saint Dominique?”.

N’est-ce pas là le chemin que nous essayons de prendre lorsque nous pensons à l’oeuvre accomplit par le colonel Paul Paillole et tous nos autres camarades : réflexion, admiration, action ? “

( Archives – 2002 )

 

à g: Abbé Lapouge, à dr. Abbé Molin

Congrès de Lyon- 1998

Chapelle Sainte Anne

Congrès de Ramatuelle- 2009

“Il est une chose agréable à Dieu que d’honorer les morts et un enseignement utile aux hommes que de commémorer leurs sacrifices Ainsi s’exprimait l’Abbé Georges Lapouge – ancien des Services et membre d’honneur de î’AASSDN – lors de l’inauguration, le 3 mai…




Archives du site – Michel THORAVAL

 

Le ” Petit Michel ” nous a quitté. Notre Président d’Honneur, Michel THORAVAL, est décédé et ses obsèques ont eu lieu le vendredi 29 septembre 2006, à 14 heures en l’église de Fouras, en Charente-Maritime.

Voici ce qu’écrivait le colonel Paillole dans la présentation de la plaquette “Un parmi d’autres” qui raconte la vie de soldat de Michel Thoraval :

” Parachuté près d’Issoire le 19 janvier 1943, Michel Thoraval va insuffler une vigueur nouvelle à nos réseaux de Renseignements et de Contre-espionnage. Rien ne lui est étranger de la technique radio, du chiffrement et du déchiffrement, du parachutage, des liaisons aériennes nocturnes (pick-up), des problèmes de C.E., de Renseignements et plus généralement de résistance à l’occupant. Rien ne le rebute, rien ne lui fait peur. Sa gentillesse, sa prudence, l’autorité souveraine qui se dégage de son calme, de ses qualités techniques et humaines s’impose à mes camarades. Ainsi se rétablissent, se perfectionnent et s’amplifient nos liaisons et la foi en la Victoire. ”

Ce sont ces qualités qu’il a mises au service de notre Amicale pendant de si longues années.

HOMMAGE DU PRÉSIDENT DE A.A.S.S.D.N.

à g.: Lt. Georges SIMONIN ( Radio ), mort en déportation  

à dr.: Michel THORAVAL

 

Le Docteur Michel Thoraval est décédé le 25 septembre 2006. Il avait 85 ans.

Mu par un patriotisme exemplaire, il était animé des plus belles qualités qu’un service spécial ait pu rechercher pendant la guerre.

Évadé de France par l’Espagne où il avait connu cinq prisons dont celle de Miranda avant de gagner Gibraltar, il avait rejoint l’Angleterre au printemps 1942.

Repéré par l’I.S., il avait suivi un stage de parachutiste à Ringway et avait été formé à toutes les techniques de l’action clandestine en vue d’être envoyé en mission en France.

Ainsi, lorsque fin décembre 1942, le Commandant Paillole, qui avait gagné Londres après s’être lui-même évadé de France par l’Espagne et Gibraltar pour rejoindre Alger, fit part de ses problèmes et de l’urgence de les résoudre à ses amis responsables de l’I.S., ceux-ci lui proposèrent-ils Michel Thoraval.

Séduit, le chef du contre-espionnage français confia au ” petit Michel ” une première mission dans le Massif Central au titre des TR pour laquelle il suivit un stage complémenaire de ” pick-up ” à Tungmere où il rencontra le Group Captain Pickard.

Parachuté en ” blind ” le 19 janvier 1943 non loin d’Issoire par un Halifax, il s’acquitta parfaitement de cette délicate et périlleuse mission au cours de laquelle il rencontra Verneuil et les Généraux Frère et Olleris de l’ORA.

Récupéré par un Lysander le 18 février avec le Capitaine Bonnefous, il rejoint Londres avec d’importants documents destinés à être remis au Commandant Paillole à Alger, ce qui fut fait cinq jours après.

De retour à Londres en avril, il fut de nouveau parachuté près d’Issoire pour d’autres missions à haut risque : apporter des fonds et des postes de radio indispensables, organiser deux ” pick-up ” de personnalités et de membres importants de TR et réaliser l’évasion du Général Georges dont la présence était attendue à Alger par le Général Giraud et… Winston Churchill.

Cette dernière mission fut accomplie le 18 mai.

Un an après, il se prépara à débarquer en Normandie comme officier de liaison. Arrivé à Courseulles en juillet 1944, il prend contact avec les organisations de renseignement, de contre-espionnage et de résistance avant de devenir chef du poste TR de Rennes puis de Perpignan.

Il quittera l’armée à la fin de la guerre et reprendra ses études de chirurgien-dentiste.

Rejoignant l’amicale dès sa naissance, il en sera successivement Délé…




Sommaire du Bulletin : les Récits

AASSDN – Extrait du Bulletin : Le contre-espionnage français à Genève – 1914 – 1918 (1)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Le contre-espionnage français à Genève – 1914 – 1918 (2)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Le contre-espionnage français à Genève – 1914 – 1918 (3)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Le contre-espionnage français à Genève – 1914 – 1918 (4)
 
AASSDN – Extrait du Bulletin : Prêtre et soldat (1)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Prêtre et soldat (2)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Prêtre et soldat (3)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Prêtre et soldat (4)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Prêtre et soldat (5)
 
AASSDN – Extrait du Bulletin : Le début d’une vocation (1)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Le début d’une vocation (2)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Le début d’une vocation (3)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Le début d’une vocation (4)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Le début d’une vocation (5)
 
AASSDN – Extrait du Bulletin : Comment est né le T.R. jeune (1)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Comment est né le T.R. jeune (2)
 
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (1)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (2)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (3)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (4)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (5)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (6)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (7)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (8)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (9)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (10)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (11)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (12)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (13)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mission : Baden-savoie – T.R. jeune (14)
 
AASSDN – Extrait du Bulletin : Ma mission T.R. jeune (1)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Ma mission T.R. jeune (2)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Ma mission T.R. jeune (3)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Ma mission T.R. jeune (4)
AASSDN – Extrait du Bulletin : <a href...




Memorial – biographies Ha-Hz

HADENGUE

Edmond, Ernest

 

 

Né le 14 octobre 1908  à  Ennemain (Somme) de Emile, Joseph, Eugène Hadengue  et de  Madeleine, Marie, Elisa Forguet Epouse: … Profession: constructeur d’avions Décédé le 4 février 1944  à  Mauthausen (Autriche)

 Réseaux:  S.S.M.F./T.R., S.R. Kléber (Poste P2)Agent P2

 

Edmond Hadengue, constructeur d’avions, père d’un enfant, ayant fait la guerre de 1939-40, s’engage dans les Services spéciaux le 1er janvier 1941. Il est chef d’antenne.

Arrêté par la Gestapo le 22 janvier 1943, chez lui, à Amiens, 😯 rue Lemerchier, il est interné à Fresnes et à Romainville. Déporté le 16 août 1943 à Sarrebrück, il meurt le 4 février 1944 , à Mauthausen.

Il sera éclaré “Mort pour la France”.

 

*

Citation: “Dévouement total et désintéressé allant jusqu’au sacrifice.”

 

Références: Archives du Bureau “Résistance”;  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4


HAMARD

Léon, Louis, Lucien

Pseudonyme: LEO

 

 

Né le 28 novembre 1919  à  Bar Le Duc (Meuse) de Léon, Pascal Hamard  et de  Eléonore Margerie Profession: inspecteur de police Décédé le 16 (?) juillet 1944 à Toulouse 

Réseau:  S.S.M.F./T.R.- Groupe Morhange (Andalousie)Agent P2

 

Né le 28 novembre 1919 à Bar Le Duc (Meuse), Léon Hamard a perdu son père dans sa petite enfance. Inspecteur de police à la Brigade politique des Renseignements généraux, puis à la 8e brigade de police judiciaire, il s’engage dans la Résistance dès le 1er décembre 1940, à 22 ans. Il fait partie des T.R.(homologué comme chef d’antenne)  et du réseau Andalousie, avant d’entrer dans le groupe Morhange, sous le pseudonyme de Léo.

Durant toute la guerre, il mène une action de renseignement et de contre-espionnage extrêmement efficace et participe à de nombreuses opérations clandestines.

Le mardi 11 juillet 1944, lorsque son chef, Marcel Taillandier* (alias Morhange) se rend à Auch, dans la voiture de Georges Marchandeau, pour assister à la réunion des responsables du Gers, en vue de coordonner les groupes armés du département, Léon Hamard fait partie de l’expédition.

En sortant de Toulouse, sur la route nationale d’Auch, la Feldgendarmerie a établi un barrage à la sortie du pont de Saint-Martin-du-Touch. La sentinelle de faction hésite devant les papiers de Morhange et “actionne” son téléphone. Morhange, conscient du danger, ordonne le sauve qui peut. Léon Hamard, avec Georges Marchandeau, fait alors diversion pour permettre à leur chef de prendre la fuite. Celui-ci, poursuivi, sera abattu un moment après.

Léo Hamard et Georges Marchandeau sont aux mains…




Extrait du Bulletin : Un héros du CE raconte – Capitaine Morange (2)

« Vous chercherez à vous évader, j’y veillerai et vous ne vous évaderez pas! »… Ainsi DUNKER-DELAGE du S.I.P.O.-S.D. de MARSEILLE prévenait notre camarade MORANGE, chef du poste T.R.115 (GLAÏEUL) qu’il avait arrêté le 11 décembre 1943, grâce à la trahison d’un important membre du groupe « COMBAT », Jean MULTON alias LUNEL.

Après avoir été blessé et abominablement torturé, MORANGE est finalement incarcéré à la prison des BAUMETTES à MARSEILLE.

Une seule idée le hante : s’évader, rejoindre ses camarades, reprendre le combat.

 

par Roger MORANGE

I – TRANSFERT DE MARSEILLE A COMPIÈGNE : VELLÉITÉ D’ÉVASION

Le 30 mai 1944, grand branle-bas dans les couloirs des Baumettes : galopade de bottes ferrées, vociférations de S.S., portes qui claquent. C’est un transfert qui se prépare. Attachés deux par deux à la même menotte, nous sommes poussés sans ménagement dans des camions militaires, qui stationnent, moteur en marche, dans la cour de la prison.

Le jour se lève à peine. La traversée de MARSEILLE jusqu’à la gare Saint-Charles n’attire pas l’attention des civils malgré l’importance du convoi, une vingtaine de camions, plus des voitures d’escorte. L’installation dans les wagons de 3° classe se fait avec ordre, sans hurlements et dans un confort inespéré puisque tout le monde est assis.

Dans chaque compartiment, stationne un Feldgendarme, la mitraillette suspendue en travers de la poitrine; le nôtre a l’air bonasse et somnolent. Je me suis assis près de la portière, à tout hasard. Je sais qu’on peut faire glisser les menottes, si elles ne sont pas trop serrées, en enduisant le poignet de mousse de savon. Une fois détaché, il faudra profiter de l’assoupissement du gardien pour ouvrir brusquement la portière et sauter en marche à l’occasion d’un ralentissement du train.

Le savon, je l’ai dans la poche. Il y a deux difficultés d’une part ma menotte est très serrée, et, d’autre part, mon compagnon d’attache n’est guère tenté par l’aventure. Je demande au gardien l’autorisation d’aller aux toilettes. Il me détache sans objection. Quand je reviens à ma place, je rattache ma menotte sous ses yeux, en prenant bien soin de la laisser peu serrée. A cagnarder sur le côté, je fais mousser le savon avec un peu de salive. Je frotte discrètement mon poignet. Au premier essai, la menotte glisse le long de ma main et me libère de mon compagnon.

Ce dernier me regarde avec inquiétude, mais nous finissons par convenir qu’il jouera l’innocente surprise du dormeur qui ne s’est rendu compte de rien. Il ne reste plus qu’à guetter un ralentissement du train, car le gardien s’est assoupi, comme je l’espérais. Hélas, le convoi prend de la vitesse, 80, 90, 100 km/h : sauter à cette allure me paraît insensé. Puis, il ralentit à nouveau. Je reprends espoir. Le ralentissement devient freinage et le train s’arrête en gare de Valence. Nouveaux hurlements de S.S. : c’est un contrôle.

Tous les prisonniers sont comptés, les menottes vérifiées et uniformément resserrées. De moi-même et au grand soulagement de mon compagnon de chaîne, j’ai dû replacer ma menotte avant d’être vérifié, et soigneusement la resserrer. Inutile de recommencer mon savonnage.

Arrivé vers la fin de l’après-midi à PARIS, gare de Lyon, où, sous les yeux de centaines de voyageurs de banlieue, notre défilé misérable, ne donne lieu à aucune sorte de compassion. Pour des civils méfiants, nourris de propagande nazie, notre mauvaise mine nous assimile à ces terroristes redoutés de tout honnête citoyen.

Pour marquer la couleur, quelques-uns d’entre nous amorcent une « Marseillaise », qui sombre immédiatement sous les coups des gardiens. Embarquement en cami…




Memorial – biographies Sa-Sz

SANDEAU

Gérard, Lucien

 

 

Né le 1er juin 1904  à  Bordeaux (Gironde) de Joseph, Ferdinand Sandeau  et de  Jane Cassezon Epouse: Yvette Gravie Décédé le 2 avril 1945  au camp de Flohä (Saxe) Profession: mécanicien automobile

 Réseaux: F.F.I., A.S., Action C.D.M. (Région IV)Agent P2

 

Gérard Sandeau, qui avait un brevet supérieur de spécialiste automobile, appelé sous les drapeaux en 1924, avait fait l’École d’Artillerie de Poitiers et avait été nommé capitaine en 1930. Sa conduite durant la guerre, du 1er septembre 1939 au 25 juin 1940, lui valut la Croix de Guerre et une citation à l’ordre de la Division.

Dès le début de l’année 1941, il entre dans la Résistance, se mettant à la disposition du Service du Camouflage du Matériel de l’Armée dans la région de Toulouse où il habite (78 rue des Chalets).Il appartient aussi aux F.F.I., A.S.,  dans la secteur de Toulouse, du 1er janvier 1943 au 17 janvier 1944. 

Le général de brigade Émile Mollard, chef du réseau C.D.M. de la France Combattante écrit que Gérard Sandeau, “agent permanent du réseau C.D.M., a pris part effectivement au camouflage des armes, munitions et véhicules automobiles; son activité a permis de sauvegarder un important matériel et ainsi de le soustraite des mains de l’ennemi.

Après l’arrestation de ses chefs en 1943, le commandant Sandeau prit la lourde charge de chef départemental du réseau C.D.M. et son activité clandestine amena son arrestation.”

Dans le Bulletin de l’A.A.S.S.D.N., il est dit que Gérard Sandeau fait aussi du renseignement et que, l’hiver 1942-1943, après les premières coupes sombres dans les Services de S.M. et du C.D.M., des forces dispersées se regroupent, avec notamment l’installation d’une équipe du C.D.M. autour du commandant Pointurier*. Gérard Sandeau en fait partie.

D’après son dossier du Bureau Résistance, ‘il est arrêté par la Gestapo, rue de Constantine à Toulouse, le 17 janvier 1944. Prévenu des recherches de la Gestapo, dira Le général Anselme, commandant de la Vme Région, il “a refusé de s’éloigner même temporairement de son poste, poussant l’abnégation volontaire jusqu’au sacrifice intégral.”

Interné à Compiègne, il est déporté en Allemagne le 26 avril 1944. Roger Derrac, habitant également Toulouse, du réseau Françoise (évasion), attestera qu’il a été déporté en même temps que lui et dans les mêmes camps: Auschwitz, Buchenwald, Flossenburg et Flohä (Saxe). C’est là qu’il meurt le 2 avril 1945.

Déclaré “Mort pour la France, commandant à titre posthume, Gérard Sandeau recevra la Médaille de la Résistance.

 

Références: Dossier du Bureau Résistance; Bulletin de liaison de l’A.A.S.S.D.N. n°3, p.9


SCHIBER

Armand, René

 

 

Né le 12 mai 1912 àThannenkirch (Haut-Rhin) de Valentin Schiber  et de  Aline Roth Epouse: Paulette Laurent Profession: interprèt…




Extrait du Bulletin : Prêtre et soldat (2)

Dans notre dernier BULLETIN (n° 28), nous avons commencé la reproduction de la première partie du livre écrit par l’Abbé VORAGE, Aumônier des Services Spéciaux de la Défense Nationale, décédé le 9 août 1959.

Le prêtre, après avoir décrit la naissance de sa vocation sacerdotale et de son entrée au S.R. a exposé ses premières missions secrètes pendant la première grande guerre.

L’Agent ” 37 bis “, alias ” NORBERT “, identifié par les Services de Contre­-espionnage Allemands a été condamné à mort par contumace et sa tête mise à prix.

Il doit se réfugier en France où, jusqu’à la fin du Conflit, il devra se contenter, sur l’ordre exprès des Services Spéciaux, d’exécuter des missions d’importance secondaire qui ne peuvent suffire à son activité.

L’Abbé ” NORBERT ” achève ses études théologiques et se consacre à son Sacerdoce dans la Paroisse qui lui est désignée dans la Vallée de Chevreusee: Beaurières.

La Paix revenue, le démon du ” renseignement ” le poursuit et il exécute périodiquement, sous des identités diverses, les missions que lui confient les Services Spéciaux avec lesquels il demeure en contact permanents.

L’ennemi le recherche toujours et c’est avec de multiples précautions que le SERVICE l’utilise.

La deuxième guerre mondiale éclate.

L’Abbé VORAGE ” NORBERT”, désormais naturalisé Français, veut encore servir.

Le Colonel RIVET, chef du SERVICE, lui confie des missions très précises tout en évitant de le remettre en contact direct avec l’Allemagne.

La défaite accable l’Agent ” 37 bis “, mais il ne renonce pas à la lutte et nous allons voir dans les pages qui suivent quelle fut, à partir de 1940, son existence d’Agent de renseignements et de Résistant.

L’Agent ” 37 bis ”  est mis ” au vert “

…Ce 14 juillet 1940, disait l’Abbé ” NORBERT ” en veine de confidences, est le plus beau que j’aie vécu. J’ai vu celui de 1919. C’était celui de la Victoire. Défilé, fanfares… Mais celui de 1940, quand tout était perdu, quand nous n’avions plus rien, ce fut une vraie fête ! RIVET nous avait réunis dans une maison du boulevard des Italiens à Clermont-Ferrand. Nous, je veux dire tous ses collaborateurs dispersés par la défaite. Il nous expliquait le nouveau dispositif qu’il avait dressé, nous distribuait les consignes, nous exposait comment la présence de l’ennemi, écrasante en zone nord, occulte en zone sud, nous contraignait à un camouflage plus rigoureux, à des ruses plus subtiles. Par surcroît, il faudrait se méfier aussi du gouvernement, ligoté par la convention d’armistice.

Nous allions devoir travailler en ” artistes “. Comme disait PAILLOLE : ” du travail sans filet “…

Autour du chef très aimé du SERVICE se tenaient alors tous les fidèles : d’ALES, PAILLOLE, RONIN, LAFFONT, MANGES père et fils, PERRUCHE, de VILLENEUVE. SIMONEAU, PELLISSIER, MULLER, et tant d’autres, tous bien résolus à retrouver la victoire en niant la défaite. Faisant mine d’acquiescer au slogan officiel du ” Retour à la Terre “, ils camouflèrent leurs activités sous des raisons sociales diverses. L’abbé ” NORBERT “, lui, pouvait continuer de servir sans autre camouflage que la transformation de son nom en ” DESGOUTTES “.

La paroisse que lui avait confié l’évêque de Clermont-Ferrand était un petit village juché dans la montagne, à 1.150 mètres : Borderolles. Il s’y installe au lendemain de ce 14 juillet. Privés de prêtre depuis longtemps, les montagnards lui firent fête. A la messe du premier dimanche qui suivit son arrivée, l’église regorgeait de fidèles. Se souvenant de l’auditoire qui l’avait accueilli le jour de son installation à B…




Extrait du Bulletin : A propos du débarquement allié en Normandie

Certains de nos camarades se sont étonnés que la totalité des forces allemandes n’ait pas été alertée dès le 5 juin 1944 en raison de l’imminence de l’attaque alliée sur les plages de Normandie.

Le commandement de la Wehrmacht avait été informé par l’Abwehr de l’ordre diffusé par la B.B.C. aux Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.) de procéder sans délai au sabotage systématique des voies de communication, ce qui impliquait l’annonce de l’imminence du débarquement.

Nous résumons ci-après l’état de nos connaissances sur cet aspect important de la phase essentielle de notre Libération.

 

1) RAPPEL DE DEUX DONNEES CAPITALES

a) Depuis le début de 1944, les Services Spéciaux alliés (y compris nos services) appliquent le plan général d’intoxication Bodyguard qui doit aboutir, notamment par la mise en œuvre du plan annexe Fortitude, à persuader l’ennemi que le débarquement de Normandie est une vaste entreprise de dissuasion; la « menace principale » pour la Wehrmacht doit être l’attaque au nord de la Seine par le Pas-de-Calais.

Une menace secondaire est soutenue en Méditerranée. On sait (notamment par le décryptement des messages Enigma) que ce plan d’intoxication est une réussite totale jusqu’au début de juillet 1944 et qu’il incita le haut commandement allemand à maintenir ses forces dispersées.

b) Depuis la fin de 1943, l’Abwehr est au courant des conditions dans lesquelles les F.F.I. et les F.F.C. seront informées des projets de débarque ment alliés par la B.B.C. Le 24 octobre 1943 l’O.K.W. a répercuté sur le front de l’Ouest ces indications recueillies par l’Abwehr grâce à sa pénétration dans les organisations de Résistance en France, ses écoutes radios et ses décryptements.

Ainsi l’ennemi sait que l’information des résistants doit se faire en deux temps avec la diffusion des vers de Verlaine

— 1er temps : « Les sanglots longs des violons de l’automne »

— 2e temps : « Bercent mon cœur d’une langueur monotone ».

La diffusion du 1er temps signalera l’approche du débarquement, sans en donner ni lieux ni date. La diffusion du 2e temps précédera de très peu le déclenchement des opérations et donnera l’ordre de sabotage dans toute la France.

Depuis le mois de mai 1944 la B.B.C. a diffusé plusieurs fois le premier vers de Verlaine. Les Allemands l’ont capté. Ils savent à quoi s’en tenir. Le Commandement allemand en France (P.C. à Saint-Germain) a alerté par précaution ses armées au Nord et au Sud de la Seine. Rien ne s’étant produit fin mai, Von Rundstedt lève l’alerte et précise qu’elle ne sera éventuellement renouvelée que sur son ordre.

 

2) DEROULEMENT DES EVENEMENTS

a) Le 5 juin 1944 à partir de 21 heures, la B.B.C. diffuse à plusieurs reprises le 2e temps (2e vers de Verlaine) soit l’ordre de sabotage. Il est intercepté par les écoutes de la station de l’Abwehr de la région de Nord ainsi que par les services spécialisés de la 15e Armée allemande stationnée au Nord de la Seine jusqu’au Pays-Bas. Ces services répercutent leurs interceptions sur le P.C. de Saint-germain qui donne l’ordre d’alerte maximum à cette 15e armée. Il est 22 h 30. A 23 h 15, toutes les défenses côtières de la 15e armée sont en place.

b) C’est la 15e Armée allemande qui défend les côtes de Normandie et de Bretagne. Son chef, Rommel, est en Allemagne depuis le 4 mai 1944. Les principaux chefs de ses grandes unités sont le 5 juin 1944 depuis 9 heures, à Rennes, pour participer à un Kriegspiel. Le Général Speidel, Chef d’E.M. de Rommel est au P.C. de cette 7e Armée à la Roche-Guyon (sur la Seine à l’ouest de Mantes). A 23 heures il reçoit une communication téléphonique de la 7e Armée signalant qu’à la suit…




Memorial – biographies Pej-Pez

PELISSIER

Louis

Pseudonymes:  CARTON, MARTIN

 

 

Né le 21 décembre 1901  à  Toulouse (Haute-Garonne) de père inconnu  et de Marie, Valérie Pélissier Epouse:  Alice, Angèle, Désirée Duranton Profession: officier d’active Décédé le 8 (?) juin 1944  à  Saint Céré (Lot)

 Réseau:  S.S.M.F./T.R. , groupe MorhangeAgent P2

 

Un de ses compagnons de Résistance, le Lieutenant colonel Guisset, écrit dans une courte biographie:

“Louis Pélissier est un enfant de Toulouse où il naquit au début de ce siècle. Jeune appelé de la classe 1921, il devient sous-lieutenant de réserve. Trouvant dans le métier militaire sa véritable vocation, il contracte un réengagement comme sous-officier; admis dans un excellent rang à l’École militaire d’infanterie de Saint Maixent, il en sort à 24 ans avec le grade de sous-lieutenant d’active. Affecté au 95e régiment d’infanterie à Bourges, son chef de corps voit déjà en lui un officier d’avenir. Il servira ensuite en Algérie, puis au 149e régiment d’infanterie de Forteresse, corps auquel il appartient lorsque la guerre de 1939 éclate.

Ses différents chefs l’ont apprécié et on relève dans ses notes les termes suivants pris au hasard: “Officier d’élite”, “Excellent commandant de compagnie”, “Remarquable instructeur”, “Beau soldat très calme, très maître de soi, plein d’allant et d’initiative”, “Officier très complet, militaire dans l’âme”, “Chef au tempérament ardent, appelé à être en campagne un chef de tout premier ordre”.

Au début de la guerre, le capitaine Pélissier commande dans le secteur de Longuyon, une compagnie d’ouvrage. Bientôt le commandement du bataillon lui est remis et, lorsque le 10 mai 1940 la vague allemande vient battre la ligne Longuyon-Longwy, il repousse de violentes attaques et par son exemple maintient toutes ses unités à leur poste de combat.”

Dans la citation accompagnant sa Croix de Guerre, les faits sont précisés: “Une attaque ennemie ayant échoué le 15 mai 1940 à proximité de nos réseaux barbelés, a spontanément traversé ceux-ci pour capturer des fantassins ennemis blessés qui auraient pu regagner leurs lignes. A été grièvement blessé lui-même, montrant ainsi à ses soldats un magnifique courage et un mépris absolu du danger.” (Louis Pélissier a été atteint d’une balle dans le dos.)

“A l’issue de sa convalescence, poursuit le lieutenant colonel Guisset, il est affecté au 23e régiment d’infanterie qui, après avoir été le régiment de Coblence, d’Haguenau et du Bas-Rhin, vient d’être reconstitué à Toulouse. En novembre 1942, la zone libre est envahie par les Allemands et l’armée de l’armistice est dissoute. Placé en congé d’armistice,officiellement reconverti dans les assurances, Pélissier entre dans la Résistance et devient un des principaux chefs de l’Armée Secrète ou A.S.

Sous les pseudonymes de Carton, de Martin, qui sont les plus connus, il organise les formations militaires de l’A.S. et travaille en relation étroite avec François Verdier, alias Forain. Il crée des unités, assure leur encadrement, veille à leur entraînement, à leur ravitaillement, etc. Il s’occupe de constituer des dépôts d’armes et de munitions. Ainsi, le garage Pêcheur (un réfugié alsacien), avenue Lespinet, à T…




Extrait du Bulletin : Enlisement soviétique en afghanistan

Paru dans le n° 483 d’ÉSOPE de janvier 1984

par le Colonel Michel GARDER

Le 27 décembre 1979, profitant de la « trêve des confiseurs », le Bureau Politique présidé par le Maréchal BREJNEV faisait envahir l’Afghanistan par un corps expéditionnaire comprenant une division aéroportée et six divisions de fusiliers mécanisés, le direction de l’opération étant confiée au Général-Lieutenant des Troupes de Sécurité, PAPOUTINE.

 

Une fois de plus, surpris et humiliés, les Américains et leurs alliés en étaient réduits à exprimer leur réprobation sans même pouvoir s’entendre sur un plan cohérent de sanctions collectives à l’encontre des agresseurs soviétiques.

 

A l’embargo sur la vente des céréales décidé par le Président CARTER allaient répondre de honteuses livraisons de blé à l’U.R.S.S. en provenance du Canada, d’Argentine et même de France.

Le boycott des Jeux Olympiques de Moscou en 1980 ne devait pas être plus respecté par tous les alliés des États-unis.

 

Ceci dit, au manque de fermeté des responsables politiques occidentaux devait correspondre un extraordinaire étalage d’inepties émanant des milieux dits « autorisés » en matière de soviétologie.

 

Selon la plupart de ces augures il s’agissait d’une poussée en direction des mers chaudes – les Soviétiques ne faisant que se conformer à la volonté posthume de Pierre le Grand. Ignorant la géographie et raisonnant sur des cartes du Petit Lamasse Illustré, certains stratèges en chambre voyaient déjà les pointes blindées soviétiques déboulant à travers le territoire iranien pour venir contrôler de Détroit d’Ormuz. De toutes façons l’ensemble des spécialistes s’accordait pour prédire une guerre courte sous prétexte que l’Armée Soviétique – que d’aucuns s’obstinaient à qualifier de Rouge (1) était beaucoup plus à même de mater des partisans que ses homologues occidentales.

 

L’auteur de ces lignes avait commis l’imprudence d’insinuer que les Soviétiques s’étaient embarqués dans une aventure sinon périlleuse, du moins comportant d’énormes risques d’enlisement, avait vu son prestige fâcheusement compris.

 

Plus de quatre années se sont écoulées depuis. La guerre en Afghanistan dépasse déjà de plus de deux mois la durée totale de l’affrontement germano-soviétique (22 juin 1941-8 mai 1945).

L’enlisement du corps expéditionnaire est tellement évident que même le Secrétaire américain à la Défense, Caspar WEINBERGER – que sa fonction prédispose à surestimer les forces armées soviétiques, a cru bon de déclarer que l’U.R.S.S. « accumule les erreurs et les échecs militaires en Afghanistan » (2).

 

Aussi, en ce début de cinquième année « d’erreurs et d’échecs militaires » soviétiques, il nous paraît intéressant de rappeler la genèse, les phases préparatoires, les modalités de l’intervention et le déroulement de cette guerre coloniale que la meilleure armée du monde ne parvient pas à gagner.

 

L’ANCIEN « ALLIÉ OBJECTIF » DE LENINE

Au début des années vingt, LENINE aimait invoquer le rôle d’ « allié objectif » du Komintern joué par l’émir afghan dans la mesure où ce « féodal » – donc « subjectivement » un ennemi de la révolution, combattait les Anglais. Tout au long de la guerre « des Basmatchis » – autrement dit de l’insurrection des « indigènes » de Turkestan russe que le pouvoir bolcheviste s’efforçait de réorganiser en trois républiques : le Turkménistan, l’Ouzbekistan et le Tadjikistan, Moscou avait entretenu une représentation diplomatique impor­tante à Kaboul et obtenu une certaine neutr…