Décès de Laurent Preciozi dernier survivant de l’opération Pearl Harbour en Corse

( Laurent Preziosi – Photo d’archives: JCP- AASSDN )

PARIS, 9 nov 2010 (AFP) – Laurent Preziosi, qui était le dernier survivant français de la mission Pearl Harbour en Corse occupée, est décédé vendredi à l’âge de 98 ans, a annoncé mardi sa famille dans le carnet du Figaro.

Né le 22 juin 1912 en Algérie, d’une vieille famille corse, lieutenant de réserve, Laurent Preziosi avait été choisi, en raison de ses nombreuses relations politiques et syndicales sur l’île, pour participer à la mission Pearl Harbour (de décembre 1942 à mars 1943). Cette opération secrète, montée par les services spéciaux d’Alger avec l’appui des services américains, avait pour but de préparer le débarquement pour libérer la Corse occupée par des forces germano-italiennes. Le commando initial, qui fut débarqué en Corse le 14 décembre 1942 par le sous-marin Casabianca, comptait quatre hommes : le chef, Roger de Saule, un Belge de 53 ans, deux cousins, Toussaint Griffi, 32 ans, et Pierre Griffi, 28 ans (fusillé en août 1943), et Laurent Preziosi, 30 ans. L’année précédente, Laurent Preziosi avait déjà établi des contacts en Corse. Après son arrivée, le commando se scinda en deux pour structurer les réseaux déjà établis dans toute l’île. En février 1943, le sous-marin Casabianca livrait des centaines d’armes automatiques et des dizaines de milliers de balles. Repérés par l’Ovra (contre-espionnage italien), Laurent Preziosi et Toussaint Griffi regagnèrent Alger un mois plus tard par le Casabianca. La mission Pearl Harbour permit de coordonner les réseaux de résistance en Corse qui fut le premier département libéré dès septembre 1943 par un débarquement. Laurent Preziosi était officier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite. Il était également détenteur de la Croix de guerre avec palmes et étoiles et de la médaille de la Résistance.

Voir également la fiche descriptive de l’opération Pearl Harbour sur Wikipedia :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mission_secr%C3%A8te_Pearl_Harbour

Voir différents extraits de notre Bulletin interne concernant l’opération et où le nom de Laurent Preziosi est cité :

L’AASSDN ET LE 40 EME ANNIVERSAIRE DE LA LIBÉRATION DE LA CORSE

LA CORSE SE SOUVIENT

PIERRE GRIFFI HEROS DE LA RESISTANCE CORSE

CINQUANTIEME ANNIVERSAIRE DE LA LIBERATION : Parlons encore de la Corse

 

 

 

 

 




Memorial – biographies Bi-Bo

BIERSOHN

Paul, Louis

 

 

Né le  30 juillet 1891  à Wisches (Bas Rhin) de  Louis Biersohn  et de  Stéphanie Schoeffter Epouse:  Léonie Arbogast Profession: mécanicien roulant à la S.N.C.F. Décédé le 3 mai 1942  à  Fribourg (Allemagne) 

Réseaux:  S.S.M.F./T.R., Uranus-Alsace du S.R. Kléber, réseau du capitaine Kleinmann (Mulhouse-Colmar)Agent P2

 

En tant qu’Alsacien, Paul Biersohn  a servi en 1914-18 dans la marine allemande. En 1939-40, sa profession de mécanicien de route à la S.N.C.F. le fait affecter à la S.N.C.F.

Dès  décembre 1940, il s’engage dans la Résistance. Il  fait à la fois partie d’un réseau qui aide les prisonniers et les persécutés évadés ou en fuite et des Services spéciaux, pour lesquels il est agent de liaison, achemine courrier et personnes. Il assure, en particulier, le courrier et l’acheminement des renseignements vers Belfort, chez Schwalm et Victor.

Arrêté le 20 octobre 1941, à la suite de la trahison de Wilser, en Alsace, en même temps que son chef Wenner-Greber et que Fischer, mis au secret, il est déporté le lendemain à Fribourg (Bade). Le 25 mars 1942, il est hospitalisé à la clinique de Fribourg, où il meurt d’une maladie contractée en prison, le 3 mai 1942. Ses quatre enfants, Joseph , Marie-Louise,  Raymond et Jean-Paul, ont alors 21, 19, 17 et 16 ans..

“Mort pour la France”, Paul Biersohn recevra la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil et la Médaille de la Résistance.

 

*

Citation (à l’ordre du corps d’Armée):  “Cheminot français, a fait partie d’un réseau d’aide aux prisonniers et aux persécutés évadés ou fugitifs et, en même temps, d’un organisme de recherche de renseignements pour le compte d’un important réseau. Agent de transmission courageux et habile, a accompli de nombreuses missionsd’acheminement de personnes et de courrier.”

 

Références: Archives du Bureau “Résistance”; Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4


BIR

Jean, Gabriel

 

 

Né le 23 août 1893  à  Bry-sur-Marne (Seine) de Alphonse, Hyppolyte Bir  et de  Félicie, Cécile Adam Épouse: Lucienne Deshaies Profession: architecte Décédé le 1er février 1944  à  Oranienburg

 Réseaux: S.S.M.F./T.R., S.R.Kléber (Poste P2, Corrèze)Agent P2

 

Ancien combattant, Jean Bir a quarante neuf ans quand il s’engage dans la Résistance en janvier 1942. Veuf (sa première épouse s’appelait Hana Cheindel Schkrob), il s’est remarié et ses deux enfants, Roger et Jeanne Françoise, ont alors dix-huit et treize ans.

En sa qualité d’archite…




Hommage : Lucien LELUAN

Par le Colonel HD – Président national de l’AASSDN – Sainte Mère Eglise, le 6 juin 2009

IIl est émouvant de rendre hommage à une personne que l’on respecte et dont la vie est arrivée à son terme. Cette émotion je l’éprouve toujours lorsqu’il m’est confié le soin d’honorer la mémoire de l’un de nos Anciens.

Aujourd’hui, à Sainte Mère Eglise, un des hauts lieux de l’opération Overlord, je mesure pleinement l’honneur qui m’échoit en ce jour anniversaire du « D.Day », du 6 juin 1944, jour tant espéré et à jamais ancré dans notre histoire, qui vit tomber du ciel dans ses premières heures, ici et dans les terres environnantes, ces valeureux parachutistes de la 82ème Airborne du Général Ridgway, dont je salue les glorieux vétérans ici présents, et ceux de la 101ème Airborne commandée par le Général Taylor, en prélude immédiat du débarquement allié, début de l’implacable bataille de Normandie, début de la bataille de France et de la libération de l’Europe.


Dans cette France occupée depuis 4 ans, des françaises et des français courageux s’étaient levés pour continuer le combat clandestin de la Résistance.


Parmi eux, exemple de courage et de patriotisme, Lucien Leluan, né à Valognes, a 20 ans lorsqu’il s’engage en 1942 dans cette Résistance, au sein du réseau O.C.M.-Centurie.

Il recueille dès lors de précieux renseignements sur les chantiers de l’organisation Todt et, jusqu’à la veille du « Jour J », sur les unités allemandes, sur leurs mouvements, leur armement, leurs réserves de munitions, leurs installations.


Dans ces semaines cruciales, il participe aux diverses actions menées dans le Cotentin par son groupe, notamment au sabotage, le 5 juin à Lieu-Saint, de la voie ferrée Paris-Cherbourg et, entre Valognes et Montebourg, à celui des lignes téléphoniques souterraines Saint-Lô-Cherbourg et Paris-Cherbourg.


Le 12 juin il franchit les positions allemandes et rejoint les unités de la 4ème Division d’Infanterie américaine débarquée à Utah Beach afin de les renseigner et de les guider jusque dans leur combat pour la libération de Cherbourg.


Début juillet, le Cotentin libéré, il s’engage avec 3 camarades, dont Emile Chausse, dans une unité relevant du BCRA de Londres et de la Direction Générale des Services Spéciaux ; détaché à l’O.S.S. auprès du 6ème groupe d’armée U.S. avec le grade de sous-lieutenant et sous le nom de Delagarde, il participe ainsi aux autres combats de Normandie et à l’avance alliée.


Au cours de missions périlleuses, il réussit à s’infiltrer dans les lignes allemandes et rapporte des renseignements importants, en particulier le 3 septembre à Verdun. Il sera cité à 2 reprises.


Affecté ensuite au commando du 80ème régiment d’infanterie de la 1ére armée française du Général de Lattre de Tassigny, il participe à la campagne des Vosges ainsi qu’au franchissement du Rhin où il est blessé et à l’attaque de Fribourg.


La guerre terminée il est démobilisé et revient en juillet 1945 dans sa Normandie natale.


Unanimement respecté, chef d’une importante entreprise à Valognes qu’il eut le courage de créer et de développer, Lucien Leluan était titulaire de la Médaille Militaire, de la Croix de Guerre 39-45 avec 3 citations dont 1 à l’ordre de l’armée, de la Croix du Combattant Volontaire de la Résistance, de la Croix du Combattant Volontaire, de la Médaille des Vétérans du front de Normandie, de l’Interallied Distinguished Service Cross américaine et de plusieurs autres décorations.





Bibliographie : Ouvrages présentés – Commentaires I

Encyclopédies :

Services et Renseignement

Périodes 1900-34 :

Services et Renseignement

Périodes 1935-45 :

(1) Acteurs, (2)
Services et Renseignement
,
(3) Résistance

Périodes après 1945 :

(1) Services, (2) Renseignement

Thèmes spécifiques :

(1) Services, (2) Autres

Autres thèmes  :
et ouvrages divers
Etudes & Perspectives  :

voir rubrique spécifique

 

AUMALE (d’) Geoffroy et FAURE Jean-Pierre

GUIDE DE L’ESPIONNAGE ET DU CONTRE-ESPIONNAGE

Histoire et techniques CHERCHE MIDI éditeur – Collection Documents – 1998

 

Principalement militaire et politique hier, souvent scientifique et industriel aujourd’hui, le renseignement a de tout temps joué un rôle de premier plan dans les conflits ouverts ou feutrés entre États. Espionnage et contre-espionnage ont suscité une littérature abondante où, le plus souvent, l’imagination prime sur l’information ou la véracité des faits.

Ce guide, qui est aussi un répertoire historique et technique, traite essentiellement de ce que l’on appelle « le renseignement extérieur de l’État », autrement dit les informations que tout gouvernement s’efforce de recueillir sur les pays étrangers, leurs intentions politiques et stratégiques, leurs potentiels militaires et économiques, leurs agents et les entreprises hostiles qu’ils pourraient conduire contre lui. Ce dernier aspect définit le contre-espionnage.

Cet ouvrage, s’il ne prétend pas être exhaustif, est unique en son genre. Jamais n’avait été réunie en un seul volume une telle somme d’articles ( plus de 1000 entrées ) sur des personnes, organisations, faits qui, parfois, ont influé sur le cours de l’Histoire.

 

Geoffroy d’Aumale, ancien élève de l’École polytechnique, MS de l’Université de Stanford, est ingénieur de l’Armement. Sa carrière s’est déroulée tant en France qu`a l’étranger, au service de l’État et d’entreprises du secteur privé. Il est l’auteur de La programmation des décisions  (Puf, 1968).

Jean-Pierre Faure, ancien élève de l’École Spéciale militaire de Saint-Cyr, général de brigade (C.R.). Il a quitté le service actif en 1992 et a contribué depuis à divers ouvrages sur des thèmes historiques liés aux domaines de la Défense, dont L’Atlas de l’Europe centrale (Complexe, 1995) et L’Atlas des États-Unis, les paradoxes de la Puissance (Atlande et Complexe, 1997).

<sp...




Le mot du Président

” Périlleuse tentative que de vouloir parler ou écrire aux frontières de nos secrets nationaux ” écrivait le général Rivet, en 1954, dans l’un des premiers Bulletins de notre Amicale (*). Aujourd’hui, Internet permet de mieux relier les hommes, de mieux faire connaître la part communicable de nos secrets d’hier qui sont l’histoire d’aujourd’hui, de participer à l’effort entrepris dans notre Pays pour développer ” la culture du renseignement “, tout en restant très vigilant quant au respect des règles du secret et du devoir de réserve, inhérents au Renseignement. Au nom de l’Amicale et de chacun de ses membres, que vous soyez ” en Service “, ” Anciens “, ou ” Internautes curieux du renseignement “, je vous remercie de l’attention que vous porterez à ces quelques pages diffusées sur notre site. Je tiens à préciser que l’Amicale s’interdit toute activité politique ou confessionnelle et reste liée à la communauté nationale du Renseignement et à celle des Anciens Combattants.

En vous souhaitant bonne lecture, je vous invite à ne pas hésiter à prendre contact avec nous.

Le Colonel (er) HD

(*) Dire ou ne pas dire – Entre l’écorce et l’arbre




Bibliographie : Ouvrages présentés – Le Renseignement -Thèmes (1)

Encyclopédies :

Services et Renseignement

Périodes 1900-34 :

Services et Renseignement

Périodes 1935-45 :

(1) Acteurs, (2)
Services et Renseignement
,
(3) Résistance

Périodes après 1945 :

(1) Services, (2) Renseignement

Thèmes spécifiques :

(1) Services, (2) Autres

Autres thèmes  :
et ouvrages divers
Etudes & Perspectives  :

voir rubrique spécifique

 

ALVAREZ D. ANDREW C. BARRON J. BETZER M.
BUCHHEIT G. CROZIER/ et… DERATHE L. FALIGOT R.
FALIGOT R. FALIGOT / KAUFFER FALIGOT / KAUFFER FALIGOT / KROP
FALIGOT / KROP FAURE C. FERGUSON T.G.<a href="xm...




Congrès nationaux : 2010 Metz

Présentation du Congrès : Mots du Président de l’AASSDN et du Général D.P. commandant la Brigade de Renseignement

( format .pdf 388 Ko – lecture Acrobat reader 9 et ultérieur )

Voir également le site de l’Amicale de la Guerre Electronique de l’Armée de Terre : http://ageat.asso.fr/

 
 
Metz – 28 mai
Assemblée générale ordinaire AASSDN  
Conférence sur le renseignement d’opérations  
   
Visite touristique au Centre Pompidou-Metz pour les conjoints et accompagnants
 
Metz – 28 mai

Cérémonie de ” Promesse solennelle d’amitié ” AASSDN – Brigade de renseignement ( en présence des autorités )

   
 
Metz – 28 mai
Concert du Choeur de l’Armée française à l’opéra de Metz
Metz – 29 mai
Messe en l’Eglise Saint Martin
 
Cérémonie au Monument aux morts de Metz, en présence des autorités civiles et militaires et des Anciens Combattants
 
Réception à l’Hotel de Ville
   
 
 
« Le Figaro » a été invité au congrès annuel des anciens du renseignement et du contre­
espionnage tricolores. » – PAR CHRISTOPHE CORNEVIN ENVOYE SPÉCIAL A METZ
 

Plongée dans la mémoire des Services Spéciaux
Le Figaro du mercredi 2 juin 2010

Des héros plus que discrets. Auteurs de hauts faits d’armes ayant incarné les pages les plus glorieuses, et parfois les plus sombres, de l’Histoire de France, ces hommes et ces femmes de l’ombre ont érigé la culture du secret et le sens de la patrie au niveau d’un art de vivre. Membres du cercle très fermé de l’Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale (AASSDN) fondée un jour de Noël 1953, ils sont aujourd’hui environ 1500 issus du monde du renseignement et du contre-espionnage. Soucieux d’entretenir la mémoire et de promouvoir les valeurs d’une communauté méconnue du public et souvent décriée, ils viennent de tenir leur congrès national à Metz, au coeur de la Lorraine. Une ville symbole, écartelée pendant soixante-quinze ans entre l’annexion par l’Allemagne et son attachement à la France. Là, trois jours durant, quelque 150 « grognards » issus des services spéciaux de la guerre, de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), de la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense (DPSD),  de la Direction du Renseignement Militaire (DRM), mais aussi de l’ex-Direction de la Surveillance du Territoire (DST) dépendant du ministère de l’Intérieur ou encore de la Direction Nationale des Re…




Extrait de publications diverses : La police secrète prussienne

Extraits de l’ouvrage ” La police secrète prussienne ” – 1884

Voir la présentation de cet ouvrage sur notre site 

par Victor TISSOT

Quand le chef-espion Stiebner, dont un Moltke lui-même savait honorer les mérites, a créé en France son réseau étendu d’espionnage, personne, avant l’invasion prussienne, n’a soupçonné l’extraordinaire puissance de son organisation. Et les intéressés ne purent que hocher la tête, stupéfaits, quand ils apprirent que cette grande figure historique avait recruté plus de quatre mille agents actifs dont il connaissait la plupart et dont un grand nombre avait sillonné le pays comme colporteurs d’images saintes ou de photos obscènes.

Notre livre est une oeuvre d’histoire contemporaine et non un roman inventé à plaisir. De tous les faits que nous citons, il n’en est pas un seul qui n’ait ses pièces à l’appui.

« Soubise a cent cuisiniers et un espion ; moi j’ai un cuisinier et cent espions » ( Frédéric II )

 

… IX M. de Bismarck et l’art d’accommoder l’opinion publique. – Pourquoi fut fondé le « bureau de la presse ». – L’allocation de 305.000 francs destinée aux journaux étrangers. – Relations des agents diplomatiques prussiens avec les journalistes. – Le bureau de la presse divisé en deux sections. – Comment fut préparée la guerre de 1866. – Stieber à la tête du bureau de la presse. – Ses voyages à Paris. – Surveillance de l’émigration hanovrienne. – Stieber réussit à inventer un complot. – Ses relations avec la haute bohème internationale des journalistes. – L’espionnage prussien établi à Lyon, Bordeaux et Marseille.

Pendant la période qui précéda la guerre de 1870, le gouvernement de Berlin s’appliqua tout particulièrement à propager ses vues et ses plans à l’intérieur et à l’étranger. L’action sur les journaux fut une des principales préoccupations de M. de Bismarck.

La Révolution de 1848 avait arraché le bâillon qui tenait la presse muette. Il n’y avait plus de censure, les feuilles de l’opposition avaient toute latitude de dire des choses qui déplaisaient au gouvernement. Si les journaux officieux avaient joui de quelque crédit, le gouvernement s’en serait consolé. Mais quelque mielleuse que fût la prose des journalistes à la solde du ministère, elle n’attirait pas la plus petite mouche. Le public ne mordait qu’aux fruits défendus de l’opposition. Il importait donc de réagir au plus tôt.

Ce n’était pas tout de tromper la diplomatie et les cours étrangères, il fallait encore tromper le peuple allemand lui-même. Ce fut alors que fut fondé ce fameux « bureau de la presse » destiné à faire pénétrer d’une manière tout à fait occulte les idées ministérielles dans les journaux de l’opposition.

Stieber ne fut pas étranger à cette organisation dont les trames invisibles ne devaient pas tarder à envelopper presque toute la presse allemande. On enrôla une bande de plumitifs nécessiteux qui, à raison de 100 à 150 francs par mois, faisaient passer en contrebande, dans leurs correspondances aux journaux de province, des notes reçues directement du « bureau de la presse ».

L’art de manier et de confectionner l’opinion publique s’appliqua bientôt autre part qu’en Allemagne : en 1855, quand le gouvernement prussien demanda une allocation de 80,000 thalers (305,000 fr.) pour la police secrète, le ministère fit, le 19 mars, en pleine Chambre des députés, la déclaration suivante :

« On ne saurait exiger que la Prusse reste exposée sans défense aux attaques de la presse étrangère ; plus du tiers de la somme réclamée sera…




Memorial – biographies Ia-Jz

INDEKEU

Jean, Marie, Jacques

 

 

Né le 4 juillet 1914  à  Liège (Belgique) de Pierre, Jean Indekeu  et de  Clothilde, Joséphine Schuttens Nationalité belge Epouse:   Marie, Thérèse, Françoise Blanche Profession: ingénieur agronome Décédé le 2 juillet 1943  à  Brandebsburg

 Réseaux:  2e Bureau  ( Q.G. Lille puis Charente), S.S.M.F./T.R.Agent P2

 

Jean Indekeu  était ingénieur agronome à Louvain.

Il entre dans les Services Spéciaux dès juillet 1940, devient  interprète et agent de renseignements à La Rochelle où il habite  avec sa famille. Il a trois enfants.

Arrêté le 11 août 1942 dans cette ville, il y est interné jusqu’au 30 août à la prison Lafond. Déporté à Munster en septembre 1942, puis à Berlin en décembre, il est condamné à mort le 25 mars 1943 par le Tribunal suprême militaire du Reich à Brandebsburg et fusillé le 2 juillet 1943,  comme espion.

Philippe de Joncquières écrit à Mme Indekeu le 22 juillet:

“Jan avait choisi la vie dangereuse dont il avait accepté tous les risques. Jan est mort pour la France; n’a-t-il pas travaillé pour la France, sachant ce qu’il risquait. Il l’a généreusement servie et c’est pour cela qu’il est mort. Vous pouvez être fière de lui. Jan a été à un moment de ma vie un frère pour moi.”

Déclaré “Mort pour la France”, Jean Indekeu, chevalier de l’Ordre  Léopold avec palme, recevra la Croix de Guerre avec palme et la Médaille de la Résistance.

 

Références: Archives du Bureau “Résistance”;  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°1, p.28-28


ISTRIA

 Simon

 

 

Né le 6 juillet 1893  à  Sollacaro (Corse) de Antoine, Pascal Istria  et de  Marie, Françoise Pangrani Profession: agent d’assurance Décédé le 28 janvier 1945  à  Dachau 

Réseaux:  S.S.M.F./T.R., Marco du S.R. Kléber

 

Simon Istria était d’origine corse, son père était boucher; il était employé à la compagnie d’assurance”l’Abeille”, comme  André Dulauroy*.

Il avait fait la guerre de 1914-1918 et y avait été par deux fois blessé: touché à la jambe en 1914-15, il avait reçu des éclats d’obus le 26 juin 1916. Il fut alors deux fois cité à l’ordre de l’Armée et reçut la Médaille militaire .

Quand il commence à travailler pour la Résistance, il a cinquante ans, habite Paris et ses quatre enfants sont majeurs: un fils, parti en Corse, s’est engagé dans l’Armée; un fils, ancien réfractaire, se bat dans l’Est; un fils arrêté par les Allemands aux environs de  Cherbourg et détenu plusieurs mois a réussi à s’évader; sa fille, divorcée, vit avec sa mère.

Une attestation du réseau Kléber dit:

“Monsieur Istria, ardent patriote, commença à nous rendre directement service en janvier 1944, mais antérieur…




Extrait du Bulletin : Opérations clandestines sur la côte varoise – 1943

(Article paru dans le n° 1796 du 31 mars 1984 de la revue ” Cols Bleus “)

Par le Contre-Amiral (2s) Jean SABBAGH

L’A.A.S.S.D.N. remercie la rédaction de ” Cols Bleus ” pour son aimable autorisation et pour l’hommage rendu ainsi aux courageux sous-mariniers et aux agents de nos Services Spéciaux pour ces opérations dans la région de Ramatuelle où nous allons commémorer le 8 mai prochain le 40e anniversaire de notre Mémorial.

” Les agents secrets sont des hommes intelligents, doués, prudents et capables de se frayer un chemin dans le camp ennemi “, dit Sun Tzu, auteur chinois de l’un des plus anciens traités de stratégie. Encore faut-il que ces agents secrets aient la faculté de franchir les seuils du territoire de l’ennemi.  

Parmi les idées les plus ingénieuses appliquées au cours de la Seconde Guerre Mondiale pour forcer les accès, figure la mise en pratique des qualités de discrétion et d’audace des sous-mariniers. Dans toute la gamme des variantes de cette guerre de l’ombre, la méthode française conduite sur la côte varoise en 1943, simple et efficace, est remarquable par la détermination et le savoir-faire.  

En novembre 1942, le Général Giraud s’évade de France et rallie Alger à bord d’un sous-marin britannique. Attentif à tirer tout l’avantage possible de cette expérience, le Commandant Paillole, chef du contre-espionnage des Services Spéciaux de la Défense Nationale, offre au Capitaine de Corvette L’Herminier, Commandant du sous-marin Casabianca, d’assurer une véritable navette entre la France et l’Algérie.

L’Herminier, combattant audacieux qui vient de s’échapper de Toulon avec son bâtiment, accepte sans hésiter ; peut-être se souvient-il à cet instant de la boutade lancée en 1921 devant les élèves de sa promotion de l’École navale par le Maréchal Foch :” Vous serez les serruriers de la mer ! “. Il sera donc le serrurier dont Paillole a besoin et il fera le nécessaire pour adapter son unité aux ” coups de main ” décrits par les instructions sur l’emploi de ces navires de guerre.

Ainsi s’amorce une organisation complexe qui, dans la région de Ramatuelle – Cap Camarat, va de février à octobre 1943 forcer à huit reprises la porte des frontières maritimes au profit d’évadés, et, en sens inverse, amener d’Alger des agents pour le combat clandestin sur le territoire national.

 

Élaboré par le commandement français avec l’appui des alliés, ce réseau de transit dispose en zone occupée d’un service d’exécution, dit des travaux ruraux, ou ” TR “, et des agents – dont Michel Hacq, de la Sûreté de Toulon, et une quinzaine de ses collaborateurs – les chefs de maquis Delabre, Despar, Mesplet et Ollivier, le passeur Jean Charlot et, dernier jalon près de la mer, Achille Ottou de la ferme des Tournels à Ramatuelle.

 

Quatre sous-marins sont engagés : deux de 1.500 tonnes – le Casabianca (C.C. L’Herminier), le Marsouin (C.C. Mine) – et deux de 600 tonnes – la Perle (L.V. Paumier) et l’Aréthuse (L.V. Gouttier). Tous relèvent du Vice-Amiral Moreau, Préfet maritime de la Quatrième Région, à Oran. Ils sont inclus dans le dispositif des sous-marins alliés en Méditerranée aux ordres du ” captain S “- S comme Submarine – embarqué sur le HMS Maidstone.

 

Lors de l’appareillage d’Algérie – comme lors de leur retour – ces unités ont l’appui d’une escorte. Quand elles sont isolées, une aire neutre large de dix milles et longue de quarante est délimitée autour d’elles – afin que les avions alliés ne les attaquent pas.  

Une quinzaine de personnes s’évadent de France grâce aux sous-marins : des agents des Services Spéciaux rentrant de mission comme l’Américain Brown – des officiers, les colonels Chouteau et Zeller, qui seront chacun gouverneur de Paris …