Extrait du Bulletin : La Russie en quête d’équilible

Conférence prononcée par M. Pierre de VILLEMAREST, lors du Congrès national de 1997  

La roue a tourné en Russie depuis que le 9 mai dernier j’ai tenté d’esquisser un état des lieux, en Russie et en Asie Centrale ex-soviétique.

Aussi …. , il m’a semblé devoir reprendre et compléter cet exposé. Pour comprendre l’instabilité par moments très visible, autour du Président Eltsine, il faut avant tout garder à l’esprit dans quelles conditions il a, en 1991, poussé dehors Mikhaïl Gorbatchev.

Ce dernier s’imaginait, ou feignait d’y croire, qu’il suffirait de réformer le Parti de l’intérieur pour déboucher sur une ère nouvelle. Utopie bloquée d’avance tant les apparatchiks se cramponnaient à leurs privilèges tandis que l’économie de l’Empire se trouvait en faillite. De plus, les plus lucides des dirigeants, dont ceux du K.G.B., avaient prévu l’effondrement du système et planifié, selon une circulaire secrète en date du 23 août 1990, la création ” d’une économie invisible ” (sic) non pour le pays mais pour que l’appareil, ayant des fonds et investissements secrets à l’étranger puisse préparer la renaissance d’un communisme mieux adapté aux circonstances.

Un rêve absolument copié sur celui des nazis qui, de 1943 à 1945, ont à l’époque organisé le transfert clandestin à l’étranger de 70 % de la fortune du Reich. Il est regrettable que la plupart des soviétologues n’aient pas tenu compte ou aient sous-estimé les conséquences de cette circulaire. Car en effet, les trois quarts du trésor de l’U.R.S.S. sont passés à l’étranger, et ce dans une alliance entre apparatchiks, officiers du K.G.B. et filières qu’utilisaient pour eux jusqu’alors les ” barons ” des hautes mafias soviétiques.

Celles-ci ne sont pas nées de la chute de l’Empire. Elles ont pris pied dans l’État sous Brejnev, avec des complicités dans son propre entourage, puisque son gendre et sa fille, pour leurs besoins personnels, s’enrichissaient ainsi, et que toute économie en faillite engendre marché noir et combinaisons illégales. Chypre, où les apparatchiks avaient droit d’accès sans visa, est devenu dès 1990 une plaque tournante pour l’argent secret du Parti et des trafiquants, avec environ 250 comptes secrets avant 1991, mais plus de 2.000 à ce jour.

Ce que j’ai précisé sur plusieurs radios-télévisions et quotidiens ou hebdomadaires. A l’étranger bien sûr, sauf en France dans Le Quotidien de Paris, courant 1992. A partir de 1991, et jusqu’en 1994, deux phénomènes ont résulté de ces ” affaires ” :

– D’une part environ 2.370 kgébistes mis à la retraite ou limogés ont réussi à se faire élire soit dans les Parlements régionaux, soit à la Douma, cependant que les privatisations accélérées, conseillées par les Occidentaux, ont permis à trois quarts de ” l’argent secret ” de revenir de l’étranger, en sorte que les apparatchiks initiés puissent acheter les usines, banques, entreprises privatisées.

C’est ainsi qu’à côté de ce qui est resté du Parti, soit un peu plus de 500.000 irréductibles groupés derrière Ziouganov, son actuel n° 1, s’est constituée une caste de ” managers ” dont beaucoup se sont installés dans l’économie en prenant goût à ces nouveaux avantages, et dont une minorité se dit ” socialiste ” ou ” démocrate “, pour plaire aux Occidentaux, mais travaille en coulisse avec Ziouganov.

Une autre minorité affairiste vient purement et simplement de la fortune acquise par les différentes mafias, gérées en ex-U.R.S.S. par quelques 200 ” barons “, et dans le monde (il en sera question plus loin) par un tiers d’entre eux. De là viennent les séries de règlements de comptes et d’assassinats commis chaque année dans les milieux d’affaires, les banques, et dans les allées du pouvoir, la rivalité des uns s’…




Extrait du Bulletin : René Bousquet – Livre par Y.Cazaux

Par le Colonel Paul PAILLOLE

Yves Cazaux, ancien Préfet, ancien Président de la Société des Gens de Lettres de France et de la Société de l’Histoire de France, est un homme courageux et de grand cœur.

C’est mon ami, après avoir été depuis 1939, notre collaborateur au sein du 2° Bureau (S.C.R.), puis un honorable correspondant permanent et efficace dans les postes administratifs de plus en plus importants qu’il occupa pendant l’occupation, notamment à Paris aux côtés de cet autre grand Préfet que fut Guy Perrier de Feral.

Notre camarade du réseau SSM/F/TR, le Commandant Mayeur, en poste à Paris en 1943, n’eut pas de meilleur et de plus sûr auxiliaire qu’Yves Cazaux dans ses missions de préparation de la libération de la capitale et de liaisons avec l’Organisation de Résistance de l’Armée (O.R.A.).

Nous lui devons estime et reconnaissance pour cet engagement total et désintéressé à nos côtés, en toutes circonstances.

Je n’en suis que plus à l’aise pour dire ce que je pense de son livre sur René Bousquet. Certes, c’est l’expression enthousiaste d’une vieille amitié, nourrie aux meilleures sources. Yves Cazaux est de bonne foi dans ses convictions, sincère dans ses sentiments à l’égard d’un homme dont nul ne conteste l’intelligence et le charme.

Oserai-je écrire, tant j’ai grande considération pour la pureté de sa pensée, que son jugement est faussé lorsqu’il s’exprime sur des actes que pour ma part je qualifie de trahison et que ma fonction avait le devoir de dénoncer.

Tolérer, faciliter l’entrée et l’action en zone libre de commandos de l’Abwehr et du S.D. pour neutraliser les réseaux de renseignements au moment où des événements décisifs (débarquements alliés du 8 novembre 1942 en A.F.N.) vont changer le cours de la guerre. C’est trahir.

Dénoncer l’une de nos plus précieuse source de renseignements sur l’ennemi (source K) en décembre 1942  au moment où les alliés et notre armée d’A.F.N. ont les pires difficultés pour contenir la Wehrmacht aux confins algéro-marocains, c’est trahir.

Etre de la sorte responsable de l’arrestation, de la déportation et de la mort de Français patriotes, c’est trahir.

 

Je comprends que, meurtri dans sa confiance et son affection pour Bousquet, Yves Cazaux dans son livre généreux, cherche des excuses, avance des explications, affirme ses certitudes et démontre les bons côtés d’une carrière dont je n’ai jamais nié les difficultés et certains aspects positifs.

Hélas, mon cher Cazaux, il n’y a pas de gestes compensatoires pour la trahison, surtout lorsqu’elle est le fait d’un grand commis de l’Etat dont la fonction est précisément de la réprimer.

Des milliers de “lampistes” ont payé de leur vie ce crime contre la Nation. Je déplore le geste de ce fou qui nous a privés en 1993 de confronter ces accusations avec les arguments de Bousquet et de faire éclater au grand jour la Vérité et la Justice.

Je n’en demeure pas moins plein d’admiration pour le sérieux et la documentation de ce livre. Plein d’admiration aussi pour l’émouvante démonstration de fidélité, d’amitié et de caractère qu’il dégage.

 

 

 




Extrait du Bulletin : Fin glorieuse d’Alfasser et vengeance du groupe Morhange

« Il sera vengé » !!! Tel fut le propos de Marcel TAILLANDIER (1) en apprenant la fin tragique d’Alphonse ALSFASSER, dans la nuit du 26 au 27 novembre 1943, au Cap Camarat – Ramatuelle.

 

Cette nuit-là, on s’en souvient, un « commando » de nos services devait s’embarquer sur le « Casabianca ». Recueillis dans la ferme OTTOU par Achille, sa mère Mme OTTOU et sa soeur Jeanne, nos camarades s’étaient réconfortés dans la chaude ambiance de cette exceptionnelle famille de patriotes.

 

ALSFASSER revenait de Toulouse où, avec le Groupe MORHANGE (TAILLANDIER, André FONTES, COLETTE) il avait mené à bonne fin une mission répressive de la plus haute importance.

Ses compagnons du commando – dont Monique GIRAUD qui rejoignait son père à Alger où il était Commandant en Chef, – allaient dans le maquis vers LA ROCHE ESCUDELIER, guidés par Achille et par Henri OLIVIER.

Soudain une fusillade éclate. Alertée à la suite de circonstances mal définies, une patrouille allemande intercepte l’équipe T.R.

ALSFASSER fait face et couvre le repli de ses compagnons et du courrier destiné à la D.S.M. d’Alger. Hélas ! Il est abattu.

 

« Il sera vengé ! ! »

Le 2 janvier 1944, à 8 heures du matin sur la R.N. 113, à 20 kilomètres à l’est de Toulouse en direction de Carcassonne, des gendarmes français arrêtent un convoi de la Gestapo. La fusillade éclate. Les hommes du Groupe MORHANGE – car les gendarmes ce sont eux, alertés par leur informateur SAINT-LAURENS, abattent le S.S. Messack et ses sbires et s’emparent des Archives ennemies qui seront ensuite transférées à Alger.

Mission remplie !

Hélas ! Quelques mois plus tard, Achille VIADIEU, Léo HAMARD et Marcel TAILLANDIER lui-même devaient payer de leur vie cet exploit sans précédent.

 

(1) Chef du Groupe Morhange, exécuteur des hautes oeuvres du Réseau S.S.M.-T.R.

 

 

 




Memorial – biographies Ga-Gl

GANTOU

Jules, François, Etienne

 

 

Né le 14 avril 1890  à  Portel (Aude) de Etienne Gantou  et de  Julie Bardou Epouse :  Jeanne … Décédé le 8 décembre 1944  à  Flossenburg 

Réseaux: S.S.M.F./T.R., Vénus du S.R. Kléber Agent P2

 

Jules Gantou, blessé  en novembre 1914  à Saint Julien, en Belgique, est trop âgé pour être mobilisé en 1939, mais, désireux de voir son pays libéré, il s’engage dans la Résistance.

Arrêté le 7 décembre 1943, il est déporté le 16 janvier 1944  et meurt à Flossenburg, après un an de camp de concentration. Il a un enfant.

Déclaré “Mort pour la France”, Jules Gantou recevra la Médaille militaire et la Médaille de la Résistance.

 

Références: Archives du Bureau “Résistance”;  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4


GARDES

André, Marcel

 

 

Né le 4 février 1914  à  Paris XVe de Eugène Gardes  et de  Blanche  Le Clerq  (ou Clerg?) Epouse:  Suzy Serrell Décédé le 30 avril 1943  à  Paris XVe

 Réseaux:  S.S.M.F./T.R., S.R.  Kléber  (Poste P2)Agent P2

 

Très tôt André Gardes eut une vocation d’aviateur et son amour des grands espaces aériens ne devait pas le quitter. A treize ans, ce fut le baptême de l’air, à dix huit le brevet de pilote de tourisme. Lorsqu’il entama son service militaire, il avait déjà cent heures de vol, performance pour un adolescent de famille modeste.

Nommé mitrailleur à la 33e escadre aérienne, 1er groupe, à Essey-les-Nancy, à la suite d’un accrochage en vol, le 3 juillet 1936, il sauta en parachute et son sang-froid lui valut le grade de sergent. Cependant, à la suite d’un contrôle médical, il ne put passer pilote de réserve. En février 1937, il écrivait: “Toute ma personnalité se trouve influencée par ma déception de ne plus voler. (…) Depuis bientôt dix ans je cours après un idéal, et, malgré tant d’échecs, mon rêve demeure tenace.”  En avril 1937 il disait :” Je sens que notre pauvre Patrie a besoin d’hommes forts, courageux, capables de tout donner, même leur vie.”

Le 6 juillet 1939, dans le monde bouleversé, il se maria et, le 26 août rejoignit le G.A.O. ( Groupe Aérien d’Observation) 504 à Reims, comme mitrailleur.

Son premier fils, Michel, naquit le 24 mars 1940, le second, Philippe, quinze mois plus tard.

En mai 1940, le G.A.O. 504 était jeté dans la mêlée, équipé de Potez 63. L’équipage comprenait trois hommes. André Gardes mérita alors la citation suivante (Croix de guerre): “Sous-officier mitrailleur de grande valeur. Par son sang -froid et la précision de son tir, a largement contribué les 15 et 17 mai, au cours de la bataille des Flandres à la réussite des missions de reconnaissance dont il faisait partie, a eu son avion criblé de balles.”.

Les formations aériennes ayant reçu l’ordre de rallier l’Afrique, le sergent-chef…




Extrait du Bulletin : Retour en Russie, les deux Mères

Par le colonel Michel Garder

Nous portons en nous un rêve d’enfance plus ou moins enseveli sous les scories de notre vie d’homme. Parfois il finit par s’éteindre en nous, accentuant par là le froid de la vieillesse annonciateur de la fin, mais lorsque le Très-Haut vous accorde la grâce de sa perpétuité, il devient d’adjuvant majeur de votre existence, et même s’il ne se réalise pas ici-bas, il facilite grandement le passage dans cet au-delà mystérieux dont il constitue l’avant-goût, la promesse ineffable. Le mien vient de se réaliser ici-bas, sans pour autant déflorer en quoi que ce soit son aspect merveilleux de promesse, à l’instar du « nunc dimittis » du vieillard Siméon dans l’Evangile selon Saint-Luc.  

 

UN TRES LOINTAIN PROLOGUE

20 février 1920. Le long du quai de Novorossisk sont amarrés un certain nombre de bâtiments de guerre et de commerce assaillis par une foule bigarrée de civils et de militaires. Un petit garçon de quatre ans porté par un capitaine de cavalerie moustachu qui, lui, ne part pas, arrive à bord d’un destroyer américain. Son petit frère dans les bras de sa nounou et sa mère sont déjà là. Le capitaine me dépose près des miens, se découvre pour baiser la main de ma mère, embrasse les enfants et la nounou, remet sa casquette, salue à la cantonade et quitte le bâtiment. Il veut continuer un combat désespéré. Je ne connais pas son nom, mais ses moustaches mouillées d’un peu de larmes piquent longtemps mes joues. Nous sommes tous à la coupée. Les grandes personnes agitent leurs mouchoirs. Un très vieux général sanglote « Adieu Russie ». Tout près de moi, pâle, digne, amaigrie par le typhus dont elle vient de réchapper, ma mère, dit simplement « nous reviendrons bientôt, après la victoire . Une maman ne peut pas mentir. J’ignore ce que veut dire en réalité une victoire, mais je sais désormais que nous reviendrons.  

 

PLUS DE SOIXANTE-DOUZE ANS APRES !

Sur les quatre personnes de notre petite famille emportées par le destroyer en direction de la Turquie où un peu plus tard mon père officier de l’Armée Blanche, devait nous rejoindre avant de mourir cinq ans plus tard à la clinique franco-russe du Docteur Cresson à Villejuif, je devais être le seul à réaliser la prédiction de ma mère. Ma femme qui m’accompagnait ne devait entrer que beaucoup plus tard dans ma vie. Entre-temps le rêve s’était concrétisé dans un de mes livres L’Agonie du régime en Russie Soviétique paru en avril 1965. J’avais décidé de ne rentrer en Russie qu’à deux conditions : la fin du communisme et une invitation officielle russe. Ces deux conditions furent remplies le 3 septembre 1992.

 

LE RETOUR SUR LE SOL NATAL

17 h 55, heure de Moscou. L’avion de l’Aéroflot vient de se poser à Moscou. La gorge serrée je murmure à ma femme : « Inutile de se presser, laissons descendre la foule. » A l’entrée du couloir d’arrivée un jeune homme à l’allure d’un militaire en civil brandit une pancarte. Je passe sans la lire. Le jeune homme me hèle en disant : « Ne seriez-vous pas le Colonel Michel Garder ? » Abasourdi je le confirme. Mon interlocuteur offre un bouquet de fleurs à ma femme. Puis… « Bienvenue sur le sol russe », dit-il. Se tournant vers moi, il rectifie la position : « Lieutenant-Colonel d’Aviation T…, stagiaire à l’Académie d’Etat-major chargé de vous accueillir. A vos ordres, mon Colonel. » Ma vue se trouble. Le rêve devient réalité. Nous voici au salon d’honneur accueillis par une délégation officielle civile et militaire. On boit quelque chose. Nos passeports et nos bagages sont miraculeusement là. C’est ensuite le départ pour Moscou. Destination l’Ancienne Ecole des Cadres Supérieurs du P…




Archives du site – Albert-Charles MEYER

 

Notre Président national adjoint nous a quitté Le Général de Brigade aérienne Albert-Charles MEYER est décédé le 6 mai. Ses obsèques ont lieu le vendredi 12 mai 2006 , en la Cathédrale Saint Louis des Invalides. Les Honneurs militaires lui ont été rendus à l’issue de la cérémonie religieuse.   Dès juillet 1940, il était officier de renseignements du réseau KLÉBER BRUNO. Il a été le fondateur du BRCS en Indochine et des Commandos Parachutistes de l’Air en Algérie.   Le Général MEYER était Grande Croix de la Légion d’Honneur et de l’Ordre National du Mérite; titulaire de la Croix du Guerre 39-45 et des TOE, et de celle de la Valeur Militaire. Il était également titulaire de la Croix de la Vaillance Vietnamienne.
HOMMAGE DU PRÉSIDENT DE A.A.S.S.D.N.

Albert-Charles MEYER, de l’agent de renseignement…

… au Général…

Qu’il est difficile de dire ” Adieu ” à un homme d’exception, un officier hors du commun et volontiers hors normes que l’on vénère el à qui l’on voue une affection quasi filiale !

Mon Général, Nous sommes deux aujourd’hui, le Général Lajoux ( NDLR : au nom des anciens Commandos Parachutistes de l’Air ) et moi-même, à vous exprimer, par delà les sentiments que nous éprouvons, la tristesse de vos compagnons, de vos amis si nombreux que vous avez marqués de votre gentillesse, de votre fidélité, de votre générosité, de votre sagacité mais aussi de votre courage, de votre abnégation, de votre sens inné du commandement, de votre autorité naturelle et de votre attachement à la Patrie, au cours de votre vie consacrée, d’une manière exemplaire, au service de la France.

Une vie qui se confond avec une carrière d’officier qui débuta avec la guerre pour ne prendre fin qu’aujourd’hui. Une vie d’officier de l’Armée de l’air bien atypique qui, de 1940 à 1962, vous fit parcourir les trois guerres auxquelles la France dut faire face et qui marquèrent notre histoire contemporaine tout autant que la vôtre ; une vie d’officier dont les chapitres majeurs s’intitulent ” Services Spéciaux ” et ” Commandos Parachutistes de l’Air “.

Dussions-nous enfreindre votre modestie, acceptez, mon Général, que nous en tracions les traits dominants car vous avez été pour nous un exemple et un guide.

Né à Belfort en mars 1921, vous êtes l’aîné de six enfants ; votre père, ancien combattant de 14-18, Président des Combattants Volontaires et officier de réserve, est un grand ami du Commandant André Sérot de l’Armée de l’air, affecté au poste SR de Belfort, fer de lance des Services Spéciaux contre l’Allemagne.

Le 3 septembre 1939, la guerre commence. Vous avez 18 ans. Candidat à l’école de l’air, vous vous engagez pour la durée de la guerre comme élève pilote.

En mai 1940, vous êtes admis en stage d’aspirant à Agen mais la défaite bouleverse votre destinée et le 20 juin vous cherchez à gagner l’Angleterre avec des pilotes polonais à Saint-Jean-de-Luz. Arrêté, vous êtes interné à Argelès ; vous vous évadez pour retourner à Belfort où vous apprenez que votre père, mobilisé sur sa demande, était mort au combat le 20 juin… Vous gagnez alors la Suisse et vous vous mettez à la disposition du Commandant Pourchot, attaché militaire adjoint près l’ambassade de France à Berne et représentant des Services Spéciaux militaires. Avec vous il créera le réseau de renseignement ” Bruno ” rattaché plus tard au SR Kléber. Vous avez tenté en vain, à huit reprises, de rejoindre l’Angleterre. Mais le Commandant Sérot vous a persuadé de poursuivre la lutte en France dans la clandestinité du Service de Renseignement.

Désormais, votre vie bascule et dès juillet 1940, vous vous lancez à corps perdu da…




Histoire : Les Services français 1939-1945 (SR Air)

Article paru dans le Bulletin N° 46

 

Le S.R. AIR

Après les études sur les S.R. des Armées de Terre (Bulletins 43 et 44) et de Mer (Bulletin 45) nous terminons par un aperçu sur l’activité du S.R. AIR.

Aperçu trop bref, dont nous nous excusons. Il nous a été impossible de recueillir à temps pour paraître dans le présent Bulletin tous les témoignages que nous souhaitions. Mais nous aurons du moins atteint l’un de nos buts en rendant hommage à la mémoire de ce Chef exemplaire, de ce grand soldat, de ce grand Français, que fut le Général RONIN.

Passionné par la recherche du renseignement, meurtri par la défaite de 1940, hanté par le désir de chasser l’envahisseur, RONIN fut l’âme du S.R. AIR, dans la Résistance, et aussi l’un des premiers fondateurs de cette Résistance dans l’Armée en juin 1940.

Entreprenant, dynamique, volontaire, il rétablit en quelques semaines ses moyens de recherches dispersés par l’invasion. Son exemple, autant que son attrayante personnalité suscitèrent de multiples concours. Ainsi se créèrent les premiers groupes de la vrai Résistance au premier rang desquels figurèrent les HEURTEAUX, les MEDERIC.

L’ancien sous-lieutenant de l’Escadron de GIRONDE ne pouvait qu’inspirer les plus nobles vocations. Autour de lui se forgea une équipe S.R. animée par la passion de servir et l’esprit de sacrifice.

On ne saurait évoquer RONIN sans rappeler ceux qui avec lui ou à côté de lui furent les héros, hélas disparus aujourd’hui, de son prestigieux service :

– PEPIN, ardent, généreux, tué en 1940 au cours d’une mission aérienne ;
– LACAT, l’organisateur du S.R. AIR en Tunisie ;
– STEFF, plein de foi et de dynamisme, animateur incomparable des Services de Sécurité AIR ;
– SEROT, enfin, qui créa le Service de Sécurité AIR, après avoir été pendant vingt ans le véritable ancêtre du S.R. AIR.

Les notes qui suivent n’ont d’autre prétention que de situer le S.R. AIR dans le cadre général des Services Spéciaux pendant l’occupation.
Nous espérons donner plus tard des détails plus précis sur l’oeuvre admirable de ce service.

LE S.R. AIR

Jusqu’en juin 1940 1e S.R. AIR a été une branche du S.R. GUERRE (E.M.A. 2ème Bureau).
Le Colonel FERRAND l’avait longtemps dirigé, et avait été remplacé, lors de sa mise en congé, par le Colonel RONIN dont l’Adjoint fut le Capitaine PÉPIN.

En octobre 1939, le Colonel FERRAND fut rappelé à l’activité et le Colonel RONIN alla prendre le commandement d’une unité de Lioré 45.

Après l’Armistice le Colonel FERRAND repartit dans ses foyers et le Colonel RONIN décida dès août 1940 de remonter une organisation clandestine pour continuer la lutte contre l’Allemagne.
Il reprit sa place dans les Services Spéciaux et s’installa près de Vichy.

Tout en restant en étroite liaison avec le Colonel RIVET, Chef des Services Spéciaux, le Colonel RONIN mit sur pied une organisation Air autonome, avec l’appui du Général BERGERET, son camarade de promotion.

Sans négliger le Renseignement Militaire Général, qui était obtenu et apporté par de nombreux H.C., il s’était spécialisé dans deux tâches essentielles, la localisation des escadres d’aviation allemandes et l’activité des industries aéronautiques allemandes et italiennes.




Memorial – biographies Gm-Gz

GODENZI

Gualtiero, Walter

 

 

Né le 8 septembre 1904  à  Rome (Italie) de Pietro Godenzi  et de  Theresa Tuena Nationalité  suisse Epouse: Georgette, Palmyre Graux Profession: conducteur de travaux publics Décédé le 13 décembre 1944  à  Ellrich (Allemagne) 

Réseaux:  S.S.M.F./T.R., Uranus du S.R. Kléber Agent P2

 

Gualtiero Godenzi était conducteur de travaux publics. Engagé dans le réseau Uranus de Reims, comme agent P2 depuis le 1er août 1942, il est arrêté par la Gestapo, sur dénonciation, le 1er mars 1943, pour “contact avec un agent ennemi, s’étant engagé à lui fournir des renseignements au sujet des transports ferroviaires allemands.”

Déporté le 21 janvier 1944 à Dora-Ellrich, il y meurt le 13 décembre 1944.

Gualtiero Godenzi sera déclaré “Mort pour la France” et recevra la Médaille de la Résistance.

 

Références: Archives du Bureau “Résistance”;  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4


GOETZ

René, Eugène

 

 

Né le 19 juillet 1920  à  Valentigney (Doubs) de Emile Goetz  et de  Gabielle Morlot Célibataire Profession: ouvrier Décédé en septembre 1944  à  Orianenburg 

Réseau:  Bruno du S.R. KléberAgent P2

 

René Goetz , ouvrier d’usine dans le Territoire de Belfort, engagé en novembre 1939, a  fait la guerre dans l’artillerie. Il a vingt ans quand il entre dans les services de renseignements (réseau Bruno du S.R. Kléber), vingt-et-un ans quand il est arrêté, le 15 juin 1942. Il est déporté le 15 avril 1944  à Saxenausen et meurt à Orianenburg en septembre 1944.

Déclaré “Mort pour la France”, il recevra la Croix de Guerre et la Médaille de la Résistance.

 

Références: Archives du Bureau”Résistance”;  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4


GOIGOUX

Jules, Fernand, Joseph

 

 

Né le 21 février 1908  à  Chambon sur Lac (Puy de Dôme) de Antoine Goigoux  et de  Marguerite Roux Epouse:  Marie Antonia Baptifolier Profession: agriculteur Décédé le 9 juillet 1943 à Chambon sur Lac 

Réseau:  S.S.M.F./T.R.Agent P2

 

Jules Goig…




Extrait de publications diverses : Un officier du KGB parle

Extraits de l’ouvrage ” Un officier du KGB parle “

Voir la présentation de cet ouvrage sur notre site 

 par Alexis MYAGKOV

Chapitre 3 L’armée des espions du politburo ….. … Dans un manuel ultra-secret destiné à l’éducation des membres du KGB : le Statut légal des Organes du KGB de l’URSS (le nom de l’auteur est donné comme étant Lounev), il est écrit : «… Le KGB est une organisation politique opérationnelle du PCUS. Le KGB et ses organes locaux effectuent leur travail sur la base de l’accomplissement des directives du Parti et des lois, décrets et instructions du Gouvernement… Toutes les questions importantes relatives à l’activité du KGB sont préalablement décidées par le Comité central du PCUS et sont mises en œuvre par ordre du KGB… »

Le KGB constitue donc une composante du Parti communiste soviétique, en fait c’est son aile armée, ou combattante. Cette immense organisation, qui emploie officiellement environ 110.000 personnes, est responsable simultanément de l’espionnage, du contre-espionnage et des fonctions de police politique secrète. Pour ce faire, il est investi d’un grand pouvoir non seulement sur les citoyens soviétiques, mais également, jusqu’à un certain point, sur les citoyens des autres états communistes.

Accomplissant la volonté du Politburo et du gouvernement soviétique, le KGB exerce une influence sur de nombreux événements mondiaux importants. Le Statut du Comité de la Sécurité d’État attaché au Conseil des ministres de l’URSS constitue la loi arrêtant les tâches du KGB. Ce document ultra-secret demeure, à ce jour, la base de toute l’organisation.

Fonctions des organes du KGB :

l. Travail d’espionnage dans les pays capitalistes :

– assurer la pénétration d’agents dans les centres gouvernementaux, politiques, scientifiques, techniques et d’espionnages des états impérialistes; – pénétrer dans les quartiers généraux des organisations capitalistes internationales dans le but d’aggraver les contradictions et les difficultés se présentant au cours de leurs activités; – obtenir des renseignements sûrs révélant les plans politiques et la stratégie militaire de l’ennemi ainsi que de ses agences d’espionnage; – fournir renseignements et documents sur les réalisations scientifiques et techniques les plus récentes; implanter des agents dans les organisations d’émigrés à l’étranger et travailler à leur désintégration et à leur destruction idéologique; donner. à l’ennemi de fausses informations dans un but politique et opérationnel. 2. Exécuter un travail de contre-espionnage actif et agressif tout en pénétrant les organes d’espionnage ennemis :

– trouver et travailler sur des personnes soupçonnées d’appartenir aux agences d’espionnage impérialistes; arrêter les activités d’espionnage des fonctionnaires étrangers et de leurs agents; – les organes du KGB opèrent parmi la population, dans l’armée et la marine soviétiques, parmi les détachements de troupes à la frontière et à l’intérieur, et à tout autre endroit spécial et particulièrement important; – ils assurent la sécurité de l’État et des secrets militaires, et organisent des mesures de contre-espionnage pour protéger les citoyens soviétiques à l’étranger contre les tentatives des agences d’espionnage étrangères et préviennent toute trahison de la mère patrie; – ils exécutent des activités de renseignement et de contre-espionnage à l’encontre des ambassades des États impérialistes. 3. Ils sont obligés de lutter contre les éléments antisoviétiques et nationalistes :

– ils recherchent les criminels …




Extrait du Bulletin : Capitaine Léon Lheureux

Il y a quarante-quatre ans, le Capitaine Léon Lheureux expirait au camp disciplinaire de Dora-Ellrich.

Dans la nuit du 11 au 12 mars 1944, le Capitaine Léon Lheureux et trois de ses équipiers étaient arrêtés par les Allemands, dans la Somme. La mission « JOIE » du T.R. Jeune était décapitée.

Le Capitaine Léon-Joseph Lheureux est né à Sanghin-en-Weppes, le 9 novembre 1913. Entré à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, en 1935 il fait partie de la promotion « Maréchal Lyautey ». A sa sortie en 1937, il est affecté au 8° Zouaves à Mourmelon.

A la déclaration de la guerre, il est lieutenant et prend part, le 1°’septembre 1939 à l’offensive de Lorraine comme chef de section, de la 1° Compagnie.

Le 14 septembre, il reçoit son baptême du feu. Sa bravoure lui vaut sa première citation à l’ordre de la brigade.

Le 5 novembre 1939, il est muté à la 14° compagnie divisionnaire antichar de la 12° DI.; c’est avec elle qu’il fera la campagne des Flandres, de Bovesse en Belgique à Dunkerque, où il est fait prisonnier le 4 juin à 5 heures, après avoir été cité une seconde fois.

A 7 heures il s’évade. Il tente de gagner l’Angleterre dans un bateau de pêche. Repris vers 3 heures du matin le 5 juin, il est conduit au camp de Rexpoede où il reste les 5 et 6 juin.

En route vers Lille le 7, il s’échappe à Lomme le 8 vers 14 heures. Le 9 muni de vêtements civils, il gagne son village natal et y retrouve son père, maire de la commune. Il décide alors de gagner la zone libre.

Il parvient à Bourges le juillet et est affecté au 273° R.I. à Saint-Armand puis au 1° R.I. en poste à Blet.

Muté au Maroc fin décembre 1940, il est affecté au 40° R.T.M. où il reste comme instructeur jusqu’à fin 1942. En mars 1943, volontaire pour effectuer des missions de résistance en France, il est recruté par le Commandant Paillole et affecté au réseau T.R. Jeune que dirige cet autre héros qu’est le Capitaine Vellaud. Une mission prioritaire s’impose rétablir dans le Nord notre organisation de C.E. — Esprit ouvert, méthodique, Lheureux connaît bien la Région et accepte cette mission avec enthousiasme. Après un stage à Alger, puis en Angleterre, un avion le dépose en France avec un aspirant, un radio, deux postes et de faux papiers. C’est le 24 mai 1943.

Son commando a reçu le nom de « JOIE »; son champ d’action s’étend pratiquement de Paris à la citadelle d’Anvers. Chaque jour il frôle la mort. Les liaisons avec Alger étant difficiles, il sollicite avec insistance l’envoi d’un matériel nouveau plus puissant. Après des jours d’attente, le parachutage est prévu début mars 1944, trois jours après le message radio « Le nénuphar est une plante aquatique ».

Jusqu’au 8 mars, il attend vainement. Le 9 mars au soir, passent deux messages déconcertants « la grenouille est sur le nénuphar » et « le carnaval enverra deux amis à Joie » ; les mots  ” nénuphar “cet  ” joie ”  prêtant à confusion, il en conclut que l’opération est fixée dans la nuit du 11 au 12 mars.

Arrivé vers 3 heures du matin au point prévu le calvaire de Maurepas, dans la Somme, ses trois équipiers et lui-même sont immédiatement cernés par les Allemands.

En réalité le message passa le dimanche 12 pour parachutage la nuit du 15 au 16. Victime d’une méprise, le Capitaine Lheureux a été trahi. Emprisonné à la citadelle d’Amiens, il n’y reste que quelques jours. Il est dirigé sur la prison de Fresnes et mis au secret. Il ne parlera jamais.

Quelques jours avant la libération de Paris, il part pour Buchenwald avec le sinistre convoi de 1.500 déportés politiques, sur lesquels les Allemands s’acharneront. Pas un seul ne reverra son pays.

Buchenwald avait un camp disciplinaire : Dora et Dora avait aussi un camp disciplinaire qui était Ellrich. C’est là que Léon Lheure…