Extrait du Bulletin : Les services spéciaux français en Indochine (1)
Category: Archives du site,Guerre d'Indochine (1946-1954),Renseignement
29 octobre 2021
Par le colonel Jean Deuve
ancien chef de groupement franco-lao « Yseult »
Qui mieux que nombre des membres de notre Association pourrait apporter le témoignage d’événements vécus ou le fruit de leurs recherches : cette rubrique leur est ouverte sans exclure évidemment les signatures qui voudront bien nous confier leurs travaux. Nous devons au Colonel Jean Deuve, ancien chef du groupement franco-lao « Yseult » cette remarquable étude sur « le Service Secret d’Action en Indochine », travail historique qui complète les articles de même qualité des Colonels Daugreilh et Ruat publiés naguère.
( NDLR : voir également AASSDN – Extrait du Bulletin : Conflits outre-mer 45-56 (1 à 5 ) En juillet 1943, à Alger, le Général De Gaulle fait décréter que « la libération de l’Indochine et la défense des intérêts français en Extrême-Orient est une opération prioritaire ». Parmi les mesures prises dans cette perspective, figure la création immédiate d’un service secret d’Action, intégré sous le nom de Section Indochine Française (French Indochina Country Section) au sein de la Force 136. Cette force, service secret britannique, dépend, comme son équivalent européen, le Special Operations Executive, du Ministry of Economic Warfare et opère dans le cadre du South East Asia Command.
NAISSANCE ET MISE EN PLACE DU SERVICE «ACTION» EN INDOCHINE
Les premiers membres de ce Service Secret d’Action arrivent aux Indes en octobre 1943, venant de tous les horizons de l’empire français, volontaires, en grande partie réservistes, tous ayant eu une expérience dans la pratique de la guerre irrégulière ou du renseignement.
L’entraînement dans la Force 136, mené en grand secret, est très dure et la sélection sévère. Les agents passeront un temps indéterminé en jungle profonde (certains membres de la F.136 viennent d’y passer trois ans déjà!) d’où il ne sera pas question de revenir : 3.000 kilomètres de territoires occupés par les Japonais séparent le Bengale de l’Indochine.
Il n’est question ni de pick-up ni de ramassage en hélicoptères. Après l’entraînement — type commandos britanniques comme hors-d’œuvre — les membres du service suivent des stages spécialisés fort exigeants mer (navigation, pratique de tous les types d’embarcations, nages, passage de la barre,…), jungle et survie, parachutisme, renseignement et action subversive, action psychologique et agit-prop, connaissance de l’armée japonaise, liaisons et pratique radio, chiffre, sabotages, silent killing…
Les premiers arrivés en octobre 1943 ne partiront pas avant la fin de 1944, soit après un an d’entraînement poussé, dont plusieurs mois passés en jungle dans des conditions aussi proches que possible du réel.
Quelques opérateurs radio sont parachutés dès la fin de 1944 pour maintenir une liaison entre la Force 136 aux Indes et les organisations de résistance qui se structurent en Indochine.
Le premier groupe Fabre-Deuve (5 Européens et 5 autochtones) est parachuté en janvier 1945 au Nord Laos, le second (Tual) en février, également au Nord Laos, ainsi qu’un groupe précurseur du corps Léger d’Intervention (commandos préparés en Algérie) non-membre du service secret.
Les deux groupes parachutés doivent: — se préparer à agir contre les Japonais; — recevoir des parachutages destinés à renforcer l’armée d’Indochine et la résistance; — instruire les cadres de l’armée d’Indochine dans les nouvelles techniques et l’art de la guérilla.
En septembre 1944, devant les avances alliées dans le Pacifique et le Sud-est asiatique, les Japonais ont décidé de constituer un môle de résistance Chine-Indochine. P…
Bibliographie : Ouvrages sélectionnés – Index Aa-Ah
Category: Archives du site,Bibliographie (archives)
29 octobre 2021
Cet outil que nous vous proposons n’est qu’une aide dans votre recherche bibliographique, historique, et pourquoi pas généalogique Nous espérons permettre aux « chercheurs » de trouver ainsi l’accès à d’autres pistes (archives officielles ou privées). Noter le N° de référence et voir la présentation de l’ouvrage sélectionné ci dessous
Da-Dd
D’
voir Claudius-Petit, Eugène.
306
D., Yvette,
402
DABEZIES , Pierre
401
DABOUZA , Luis
101
Dabu
204
DAC, Pierre
306
DACHITCHEV, V.
201
DACHKOV Andreï
203
DACKO , David
401
DACKO , David
102
DADOO, Y.
201
DAGHESTANI
général irakien
102
Dagommier
308
Daguerre, Charles
voir Cordier, Daniel.
306
DAHL , Harry
colonel
102
DAHL , Roald
102
DAHLAB Saad
501
DAHLQUIST, John
gal
306
DAI , Li
101
DAI , Li
102
Daiguy
204
Daille (Marius)
(général)
204
DAILLE
général
303
DAILLE
général,
402
DAIREN
101
Daladier (Édouard)
204
DALADIER , Edouard
101
DALADIER , Édouard
401
Daladier, E
307
DALADIER, E.
201
DALADIER, Édouard
402
DALADIER, Edouard
306
DALADIER, Edouard
303
DALEY , Richard J.
202
DALI
306
d’Aligny (d’) jean
baron (Quarté de Château-Renault)
308
DALLA CHIESA , Carlo Alberto
général
102
DALLAPORTA
lieutenant-colonel
401
DALLAPORTA , Christian
102
Dallas, Pierre
voir Delaye Pierre ( ?).
306
DALLIDET, Arthur
306
DALLIN , David J.
101
DALLOZ , Pierre
401
DALLOZ, Pierre
306
Dalluin
204
DALMAS , René
401
Dalsace
voir Kalb, Paul.
306
DALTON , Hugh
401
DALTON , Hugh Reginald
major
101
DALTON , Timothy
102
DALTON,
402
Dalton, E. H. J. N.,
307
DALTON, H.
201
DALTON, Hugh
306
DALTON, Hugh
305
DALUEGE , Kurt
101
DAMAS, Germaine
306
DAMAS, Jeanine
306
DAMAS, Léon
306
DAMBLANC,
402
Damerme…
La source MAD: une Française de l’ombre et un officier de l’armée allemande unis contre le nazisme
Category: 1940-1942,1942-1945,2ème Guerre Mondiale (1939-1945),Europe de l'Ouest,Livres et publications,Renseignement,Services allemands,Services français,Source MAD
29 octobre 2021
Vient de paraitre le livre que l’on attendait : “LA SOURCE MAD”, magnifique livre écrit par Marie Gatard sur l’apport considérable en renseignements de premier ordre que Madeleine Richou “MAD” fournit à notre S.R. dès la fin des années 30 et jusqu’à fin 1943, grâce à sa relation discrète à hauts risques avec un officier supérieur d’origine autrichienne : Erwin von Lahousen, l’un des plus proches collaborateurs de l’Amiral Canaris, chef de l’Abwehr. A partir des souvenirs de “MAD” Marie Gatard fait revivre ces deux “complices de l’ombre” qui formèrent un exceptionnel duo clandestin.
Ci-joint la recension fidèle parue ce jour dans le Figaro Magazine sous la signature de Rémi Kauffer, historien proche de l’AASSDN.
Notre espion chez Hitler : Documentaire sur France 5
Category: 1930-1935,1935-1940,1940-1942,Affaire Enigma,Affaire Hans Thilo Schmidt,Europe de l'Ouest,Extraits de bulletin,Renseignement,Services allemands,Services français,Travaux ruraux,Videos en ligne
29 octobre 2021
Si les historiens et les cinéastes ont souvent associé la guerre du renseignement contre Hitler avec la machine Enigma et Alan Turing, il existe un autre homme de l’ombre sans lequel rien n’eut été possible. Il s’agit de Hans-Thilo Schmidt, un espion recruté par les services français de contre-espionnage, qui a opéré au Bureau du chiffre puis au sein du ministère allemand de l’Air de 1931 à 1943. Ce film raconte son histoire.
Diffusion le Dimanche 27 Mars 2016
FICHE TECHNIQUE
Auteur : Alain FREREJEAN d’après le livre du Colonel Paul PAILLOLE « Notre Espion chez Hitler » paru chez Nouveau Monde Éditions
Réalisateur : Laurent BERGERS
Conseillers historiques : Colonel DEBRUN / Marie GATARD
1940-1944 : Photos exclusives de l’Etat Major du C.E. clandestin / Travaux Ruraux
Category: 1940-1942,1942-1945,2ème Guerre Mondiale (1939-1945),Colonel Paul Paillole,Europe de l'Ouest,Extraits de bulletin,Général Louis Rivet,Services allemands,Services français,Travaux ruraux
29 octobre 2021
1940-1942 : L’ETAT MAJOR DU C.E. CLANDESTIN DES TRAVAUX RURAUX DANS LA VILLA EOLE A MARSEILLE Avec l’appui de M. Préaud, directeur du génie rural au ministère de l’Agriculture, le commandant Paul Paillole crée l’Entreprise des Travaux Ruraux. Sous cette couverture, l’entreprise abrite en réalité l’état-major du Contre-espionnage clandestin sous l’appellation « Cambronne », qui sera installé dans la Ville Eole à Marseille, de 1940 jusqu’en novembre 1942. Cette villa sera détruite par les Allemands en 1943.
Ci-dessus de face en sombre : Verneuil, a sa droite le chef du TR marseille-Nice Guiraud. En bout de table a gauche : Challan Belval. De dos, face a Verneuil : Paillole. A droite en bout de table : Trottin. A sa droite : Gradiner et Corvée. A sa gauche Giboulot.
LE CHATEAU DE BRAX, PC DU RÉSEAU MORHANGE Le château de Brax, belle et vaste demeure située proche de la forêt de Bouconne était le PC du groupe Morhange, dirigé par Marcel Taillandier, qui y recevait les directives de son supérieur Paul Paillole basé à Alger. Depuis Brax il menait les actions clandestines en s’appuyant sur les agents du réseau Morhange.
LE COMMANDANT PAUL PAILLOLE EN 1943 Après que la zone libre soit envahie par les Allemands en novembre 1942, Paul Paillole s’évade par l’Espagne, rejoint Londres, où il rencontre le colonel Passy, chef du BCRA, puis Alger en janvier 1943. Depuis Alger, il dirigera les actions de Marcel Taillandier, chef du réseau Morhange, bras armé du contre-espionnage à Toulouse.
MAI 1944 : LE SALUT DU GÉNÉRAL RIVET A ALGER Ci-dessous, le salut aux couleurs du Géneral Rivet dans la cour de la sécurite militaire à Alger (El Biar)
Ci-dessus de gauche a droite : le colonel Lacoste (chef du SR Terre), le Colonel Paillole et le Colonel Sérot.
Biographie de Michel REYX alias IMPERATOR
Category: Biographies,Biographies memorial,Europe de l'Ouest,Hommages et discours,Renseignement,Services allemands,Source MAD
29 octobre 2021
Pseudonyme : IMPERATOR
Né le 14 Février 1917 à Saint Vérain en Puisaye (Nièvre)
de Jean Reyx et Marie-Thérèse Paley.
Profession : Officier d’Active, Saint Cyr 1936-38.
Disparu en Mars 1945 du Camp d’ELLRICH, annexe de DORA.
Réseaux : ORA, Samson, S.R. Air, Groupe Jade, Agent P2.
Après le Prytanée Militaire de La Flèche (Sarthe) Michel Reyx est entré à l’Ecole Spéciale de Saint Cyr le 1er Octobre 1936 dans la promotion « Soldat Inconnu ». Il parlait l’allemand.
Avec le 68ème BCP il participe aux combats en 1940 ; il est blessé le 12 Juin sans gravité à Acy en Multien (Oise) et cité à l’ordre du Régiment puis à l’ordre de l’Armée. Après un interim à Saverdun (Ariège), il intègre le 2 Nov 40 le 10ème BCP à Neuville sur Ain qu’il quittera à la démobilisation fin 42.
Venu dès 1941 à la Résistance, il entre en Décembre 1942 dans l’ORA, dans l’Etat Major du Général Verneau, puis à l’arrestation de celui-ci, Revers. Il dirige un groupe de Transmissions et de liaisons par avions « Lysander » dans la région de Reims avant de rejoindre à Paris le Réseau Samson du S.R. Air : « De son pseudonyme Imperator dira Jean Madeline, chef de la section renseignement, il a non seulement l’allure mais le charme, le don d’organisation… Chef des Transmissions du réseau et chargé à ce titre des transmissions à Paris, il se dépense sans compter en faisant des liaisons à travers toute la France, effectuant en particulier de nombreuses missions dans l’Ouest pour la recherche de renseignements militaires (fortifications du mur de l’Atlantique) ».
A plusieurs reprises il échappe à des pièges tendus par les allemands. C’est à la fois « un organisateur et un exécutant de premier ordre » selon Jean Bézy. Peu de temps avant son arrestation, il arrive à se procurer un document très important, le « Gotha » de la Gestapo, la liste des personnes recherchées.
A partir de 1943 il est en liaison avec le Groupe Jade Amicol auquel il procure chaque semaine un courrier qui augmentera sans cesse.
En Mars 1944, il entre au S.R. qui notera : « Chef d’antenne, s’est imposé à ses subordonnés par son courage, son esprit de décision et son ardeur au travail ». Arrêté le 11 Août 1944 par la Gestapo à Paris, « sur le pont Alexandre III » dit Jean Bézy, alors qu’il avait rendez-vous avec un agent non identifié par la suite, il est interné à Fresnes.
Au moment de son embarquement pour la déportation, le 15 Août dans la Gare de Pantin, il laissera tomber sur le quai un billet parvenu à Mme Gardes, indiquant qu’il n’avait pas été interrogé, les gens du réseau pouvaient être tranquilles, alors qu’il était un de ceux qui connaissaient le mieux aussi bien les têtes du réseau que ses opérateurs…
Ce train arrivera à Buchenwald le 20 malgré la destruction du pont de Nanteuil-Saâcy sur la Marne. Avec le Matricule 77712, le 3 Septembre il est à DORA (Nordhausen, Thuringe) et le 6 au camp annexe d’ELLRICH (Juliushütte) avec la plupart de ses compagnons « 77000 ». Très éprouvé par une maladie pulmonaire, il est dispensé de travail le 12 Février 1945 devenant un « ohne Kleidung » ce qui lui vaut le 3 Mars de faire partie du Transport de 1602 malades sur la Boelcke-Kaserne de Nordhausen où ils arrivent le même jour.
Il aurait été vu pour la dernière fois embarquant dans le train de 2252 détenus parti le 6 Mars de la Boelcke-Kaserne pour Bergen-Belsen. « En son absence, disent les documents officiels, et en l’absence pour des raisons identiques des personnes qui le connaissaient le mieux (il n’y eut pas de rescapé de ce train du 6) il est impossible de fournir sur son compte des renseignements plus précis ». Porté disparu à 28 ans, il laisse son épouse et quatre enfants, Philippe 5 ans, Danièle 4 ans, Odile 3 ans et Françoise 18 mois.
Nommé Capitaine à titre posthume, Michel Reyx recevra la Croix de guerre, la Médaille de la Résistance et sera Chevalier de la Légion d’Honneur (J.O. du 7 Juillet 1946).
Citation (Croix de Guerre, 26 Avril 1945) : « Type de l’officier français volontaire pour toutes les missions sous l’occupation allemande, a servi pendant deux ans dans un groupe de renseignement, acceptant tous les risques avec le sourire, joignant aux qualités de courage et de sang-froid, la droiture et la fermeté. Arrêté […] il n’a rien révélé de son organisation. A été déporté en Allemagne ».
Sources :
Archives familiales
SHAT/SHD, Bureau Résistance
Archives de Caen
Archives du Mémorial de DORA, Livre d’Or AASSDN
Farewell : Conséquences géopolitiques d’une grande opération d’espionnage
Category: 1962-1989,Affaire Farewell,Guerre froide (1945-1989),Livres et publications,Renseignement
29 octobre 2021
En mars 1981 débuta à Moscou l’une des plus grandes opérations d’espionnage du siècle dernier, l’Affaire Farewell : le colonel du KGB Vladimir Vetrov remettait à un Français mandaté par la DST les premiers documents prouvant l’ampleur du pillage scientifique et technologique soviétique à l’Ouest. Les deux blocs sont alors en pleine Guerre froide et François Mitterrand, récemment élu, révèle au président Reagan les dessous de cette affaire avant d’ordonner l’expulsion de 47 « diplomates » soviétiques. Plusieurs acteurs-clés de l’opération révèlent ici ses aspects restés encore secrets, à Moscou, à Paris et à Washington. Entre autres, le lecteur découvrira les témoignages inédits de l’homme qui était au contact de Vetrov à Moscou, et de Richard V. Allen, conseiller à la Sécurité nationale du président Reagan, qui explique comment Reagan et la CIA ont utilisé les renseignements de Farewell pour perturber le complexe militaro-industriel soviétique. Et accélérer la chute de l’URSS. À travers les interventions de Raymond Nart pour la DST, de Daniel Vernet, correspondant du Monde à l’époque, de Françoise Thom, Bertrand Warusfel et Olivier Forcade, mais aussi d’Igor Preline qui apporte le point de vue soviétique du KGB, Farewell éclaire les dernières zones d’ombre d’une des plus singulières affaires d’espionnage des années quatre-vingts.
Table des Matières
Les Auteurs.
Présentation, Olivier Forcade
Introduction, Patrick Ferrant
Résumé de l’Opération Farewell menée par la DST à Moscou
1.Une nouvelle guerre froide à la fin de la guerre froide : le contexte de l’affaire Farewell
Histoire d’ambiance, Daniel Vernet
Le Contexte chronologique
Quelques questions sur la guerre du renseignement
Le Renseignement pendant la guerre froide a-t‑il fait la différence ?
la guerre du renseignement depuis 1960
2. Qui était le colonel Vetrov, alias Farewell ?
Les hommes doubles
Quelle était la possibilité d’un conflit Est-Ouest ?
Ce qu’en dit la CIA
Le ressenti de la guerre côté soviétique
l’espionnage scientifique et technique
Contribution des pays satellites
Le parcours du combattant du défecteur : le cas Farewell
3. L’affaire Farewell vue du côté américain, Richard V. Allen
4. Les personnages de l’affaire Farewell
Le Président Reagan
Reagan et Mitterrand.
L’entrée en scène de Gus Weiss
L’après FAREWELL
5. L’exploitation du dossier Farewell et le renforcement des contrôles sur les échanges technologiques sensibles, Bertrand Warusfeld
6. L’après Farewell à la DST, Raymond Nart, ancien responsable à la DST
7. L’Affaire Farewell en URSS
Le KGB en 1982
Les Vétérans du KGB parlent de Farewell
Le complexe militaro-industriel et sa logique
L’Affaire Vetrov analysée par Igor Preline
8. Les origines de la perestroïka, Françoise Thom
Conclusion, Olivier Forcade
ANNEXES
Annexe 1 : Les organisateurs du colloque du 9 novembre 2012
Annexe 2 : Minutes de la réunion du National Security Council du 6 juillet 1981
Annexe 3 : Réunion du Conseil de Sécurité Nationale, Jeudi 9 juillet 1981
Annexe 4 : Memorandum the White House
Annexe 5 : 1981 07 08 CIA Memorandum sur Pipeline Siberian
Annexe 6 : The Farewell Dossier, Gus Weiss
Annexe 7 : Directive number 75
Annexe 8 : Conclusion de l’étude de Nicholas Dujmovic
Annexe 9 : Le Sommet d’Ottawa, 20‑21 juillet 1981
Annexe 10 : Liste des ouvrages consacrés à l’affaire Farewell
Biographie du Général Louis Rivet
Category: Affaire Enigma,Affaire Hans Thilo Schmidt,Biographies,Biographies memorial,Europe de l'Ouest,Général Guy Schlesser,Général Louis Rivet,Renseignement,Services allemands
29 octobre 2021
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Né en 1883 à Montalieu dans l’Isère, il sort de l’Ecole d’Officiers de Saint-Maixent en 1909.
En 1914, il est blessé et capturé au cours de la bataille des frontières.
En 1919, revenu de captivité, il entre avec le grade de capitaine, dans les services spéciaux militaires. En 1920 il est affecté à l’antenne de Mayence, puis en 1921 il fait partie de la mission militaire envoyée à Varsovie, où l’excellente entente franco-polonaise permet de jeter les bases d’un renseignement polonais qui sera à l’origine du déchiffrement de la célèbre machine à coder allemande : Enigma.
De 1924 à 1926 il est à Berlin où il poursuit son activité d’officier de renseignement sous le couvert d’une « mission de recherche des disparus en Allemagne ».
En 1926-1927 il accomplit en France une période de commandement militaire, puis il est affecté de 1928 à 1931 au poste S.R. de Belfort. Promu au grade de commandant, il dirigera celui de Lille jusqu’en 1935 (le BENE : Bureau d’Etudes du Nord-Est), à l’heure où les Nazis sont arrivés au pouvoir en Allemagne et où le France a évacué les territoires allemands qu’elle occupait depuis 1919.
En 1935 promu lieutenant-colonel, il est à Paris où il prendra la tête des services spéciaux militaires (SR, SCR) en 1936. Là une intense activité de renseignement – où se distingueront Gauché (deuxième bureau), Bertrand (service du chiffre), Schlesser, puis Paillole à la tête du contre-espionnage – fournira à l’état-major de l’armée des renseignements très précis sur le réarmement allemand. Et les hommes du renseignement français inscriront à leur actif la poursuite du déchiffrement du code Enigma grâce à Hans Thilo Schmidt, frère d’un officier allemand haut placé, qui leur a vendu de précieuses informations.
En 1940 la défaite entraîne le colonel Rivet et les hommes du SR et du CE jusque dans le sud-ouest. En plein désastre ils se déclarent, avec leur chef, déterminés à continuer la lutte en en faisant serment le 25 juin 1940 à Bon Encontre près d’Agen.
Transportés à Vichy et dans la région Auvergne, ses services, liés a l’Etat-major de l’Armée, continuent à fonctionner de manière clandestine en zone libre sous la direction du colonel Rivet, qui, atteint par l’âge de la retraite en 1940, est néanmoins maintenu dans ses fonctions.
L’invasion de la zone libre en novembre 1942 ne permettant plus le fonctionnement d’un service de renseignement en France, le Colonel Rivet ainsi que ses principaux collaborateurs, le colonel Ronin et le commandant Paillole, gagnent Alger. Là il se trouvera d’abord sous les ordres du commandant en chef, le général Giraud. Puis le général de Gaulle, qui quitte Londres pour Alger en 1943, imposera la fusion de son propre service de Londres, le BCRA, avec les services spéciaux militaires.
En avril 1944 le colonel Louis Rivet nommé général est admis a la retraite . Les Américains lui confèrent la Legion of Merit.
Ses hommes l’avaient surnommé familièrement et affectueusement « Petit Louis ».
Le général Rivet est mort à Paris le 12 décembre 1958.
Amiral Pierre LACOSTE : “Osons dire les non-dits” (2013)
Category: Extraits de bulletin,Géopolitique,Guerre d'Indochine (1946-1954),Renseignement
29 octobre 2021
Depuis qu’Internet a étendu sa toile sur toute la planète, on peut dire que jamais dans l’histoire de l’humanité la “ société de l’information ” n’avait joué un si grand rôle dans les politiques et dans les stratégies des institutions étatiques et des entreprises privées de l’économie mondiale. Mais, paradoxalement, alors que les discours édifiants des candidats aux élections dans les démocraties occidentales se targuent d’agir en toute “ transparence ”, ils évitent prudemment d’évoquer les “ zones d’ombres ” qui subsistent dans leurs sociétés respectives. Les “ non-dits ” ne couvrent pas seulement les scandales périodiquement révélés par quelques habiles journalistes d’investigation. Ils n’épargnent aucun parti politique, aucune collectivité humaine. Certes ces francs-tireurs profitent des lois sur la liberté de la presse qui caractérisent les démocraties authentiques. Mais il faut beaucoup de courage à leurs homologues de régimes autoritaires et des “ États faillis ” pour poursuivre et publier leurs investigations, parfois au péril de leurs vies.
Un des sujets les plus sensibles à cet égard est celui de la corruption parce qu’elle prend les formes les plus variées et qu’aucune institution n’est à l’abri des manoeuvres frauduleuses de quelques-uns de ses membres. On la dénonce chez l’adversaire, mais on feint de l’ignorer chez soi !
De Tien an Men aux “ printemps arabes ” la révélation des scandaleux privilèges des pouvoirs en place et des familles de leurs dirigeants, a été à l’origine des révoltes populaires remettant en cause les régimes précédents. En décembre 2012, les déclarations publiques de l’ancien et du nouveau maître de la Chine populaire ont été très significatives : le sacro-saint parti communiste chinois luimême est interpellé après la révélation des comportements frauduleux de Bo xilai, l’ancien premier secrétaire du parti de Chonking et de sa richissime épouse. En Chine la corruption va probablement être traitée comme une affaire d’État. L’Église catholique en a été victime à travers l’IOR, l’Institut pour les oeuvres de Religion. Les déclarations du nouveau président de la “ banque du Vatican ” sont tout à fait claires : en confirmant les non-dits et les insuffisances du contrôle des flux financiers qui ont eu lieu dans le passé, il reconnaît la gravité des manoeuvres frauduleuses des quelques menteurs et escrocs qui ont abusé l’Institution. Il veut rétablir sa réputation en renonçant aux prudences du silence, amplificateurs des rumeurs et responsables de perceptions très négatives de l’Église, dans les opinions publiques et les milieux dirigeants du monde entier.
Tout essai de problématique sur le thème des “ non-dits ” conduit inévitablement à évoquer un vaste ensemble de sujets qui sont du domaine des sciences politiques et sociales et des pratiques gouvernementales, dans les différents contextes du secteur public et des secteurs privés. Le “ non-dit ” relève aussi, évidemment, des responsabilités du Renseignement et des Services Secrets. Certains secrets sont incontestablement légitimes, par exemple pour des États de droit victimes d’agressions militaires ou de menaces terroristes. A l’opposé, les secrets de la corruption et de la criminalité sont évidemment inavouables par leurs auteurs et leurs complices. Entre ces deux extrêmes j’appelle ambigües, les centaines de nuances du secret qu’on peut distinguer en fonction des contextes, des personnes et des circonstances. Elles soulèvent des interrogations fondamentales en termes d’exigences morales et de règles déontologiques. Les bouleversements géopolitiques d’après la fin de la Guerre froide ont dessiné les premiers contours d’un nouveau monde et d’un nouveau siècle. Mais la rapidité et la complexité des évolutions démographiques, politiques, économiques et sociales, contrastent avec les pesanteurs, les rigidités ou les archaïsmes des mentalités et des comportements.
Des secrets légitimes s’observent notamment dans les situations de guerre, chez chacun des adversaires en présence. Dans les grands conflits militaires du XXe siècle, comme dans les nouvelles formes de conflits asymétriques de luttes contre le terrorisme, de guerres révolutionnaires et de guerres de religion, les pratiques du secret s’imposent à l’évidence aux forces de l’ordre professionnelles, militaires et policiers, à la Justice et aux gouvernants.
L’observation des États-Unis montre comment les principaux traits de la culture nationale sont déterminants dans les “ représentations ” des réalités dans l’opinion publique et dans leurs perceptions par les cercles dirigeants. Dans leur grande majorité, les citoyens américains avaient adhéré aux visions primaires diabolisant le communisme : l’URSS était perçue comme “ l’Empire du mal ”. Avant le 11 septembre 2001, ce singulier aveuglement avait conduit les “ faucons ” du Parti Républicain à ne pas prendre au sérieux les menaces les plus précises du terrorisme. Un même tropisme simplificateur, les mêmes confusions sur la nature exacte de leurs ennemis islamistes, les ont enfermés dans une nouvelle sorte de “ croisade ” diabolisant, cette fois-ci, “ l’Islam en général ”. Cette funeste erreur de jugement sur des situations bien plus complexes que les visions binaires “ ami-ennemi ” a eu des conséquences dramatiques.
Les fabuleuses capacités de leur immense arsenal militaire font l’orgueil de la majorité des citoyens américains. C’est seulement de nos jours, après les défaites des années 70 au Vietnam, puis les déboires successifs en Irak et en Afghanistan, qu’ils commencent à douter des affirmations, des jugements et des décisions des maîtres du “ complexe militaro-industriel ” qui n’a jamais cessé d’exercer une influence dominante sur la politique des États-Unis. Déjà, à la fin de ses deux mandats présidentiels des années cinquante, le Président Dwight Eisenhower avait mis en garde ses concitoyens sur les dangers de ce très puissant lobby. Soixante-dix ans plus tard, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour fustiger les mensonges de G.W. Bush en 2003 à la tribune des Nations Unies et pour condamner ses stratégies “ d’apprenti sorcier ” dans les années suivantes.
Des secrets inavouables visent à camoufler les activités illégales ou criminelles de certains membres des partis politiques et de leurs clientèles électorales, pour abuser les citoyens désinformés. Les non-dits sur les organisations de type “ mafieux ” sont caractéristiques à cet égard. En dépit d’une documentation précise, complète, incontestable et aisément accessible sur le sujet, comme ce n’est pas un enjeu politique visible, on évite d’en parler dans les campagnes électorales.
Au début des années 90, j’ai publié un essai, sous le titre “ les mafias contre la démocratie ” pour analyser leurs stratégies et leurs méthodes. Elles ne sévissent pas seulement en Italie ; on en trouve dans plusieurs autres sociétés européennes, américaines et asiatiques. “ Corruption et Omerta ” sont les deux mots-clés qui résument le mieux les raisons de leur exceptionnelle résistance à toutes les attaques, y compris dans des États de droit. Des familles de la “ Cosa Nostra américaine ” sont encore présentes dans toutes les grandes métropoles des États- Unis. La “ criminalité en col blanc ” sévit dans les milieux financiers de Wall Street sous la forme de délits d’initiés et de subtiles et monumentales escroqueries. Elles sont, sans aucun doute, au coeur de la déroute des “ subprimes ” de 2008 sur le marché immobilier américain. Elles figurent, incontestablement, parmi les principales causes de la crise financière, budgétaire et économique qui sévit depuis cinq ans dans le monde.
Quelques révélations tardives permettent de rompre peu à peu la loi du silence. Cependant les réseaux légaux et illégaux sont si étroitement imbriqués que les plus habiles des escrocs trouvent toujours le moyen d’échapper aux contre-mesures. Le cas des paradis fiscaux est particulièrement significatif. Je me rappelle, il y a plus de trente ans, la tentative de régulation internationale, au “ sommet de l’Arche ”, à l’initiative du Président Mitterrand. Trois décennies plus tard, le sujet est toujours d’actualité dans les médias, mais ils ne lui accordent qu’un intérêt marginal comparé à la place qu’ils ont réservé pendant des mois au “ mariage pour tous ”…
Car la grande criminalité est un “ sujet qui fâche ”. Les idéologues qui l’ont délibérément éliminé de leurs discours prétendent que les criminels ne sont pas personnellement responsables, dès lors que ce sont les sociétés libérales qui les ont conduits à exercer leurs méfaits ! Cette manière de travestir les vérités sous les sophismes et les non-dits est une autre justification de la formule “ secrets ambigus ”. Leur dévoilement est une des obligations les plus nécessaires pour l’avenir de la société française. Le devoir de vérité s’impose si l’on veut rétablir des relations de confiance et réaliser des dialogues constructifs entre personnes de bonne volonté. Au-delà des clivages et des haines politiciennes il faut oser dire franchement certains non-dits les plus dommageables. D’autant plus que beaucoup de secrets ambigus expliquent la chute de popularité du Président élu en 2012 à la tête de l’État.
Pour l’observateur en retraite que je suis, les méthodes d’analyses prospectives et stratégiques offrent plusieurs pistes d’explications. Par exemple celle de l’opposition fondamentale entre les “ stratégies d’appareil ” et les “ stratégies de gouvernement ”. Les premières consistent à élaborer en permanence des compromis et des arrangements variables entre des courants idéologiques opposés et des personnes en conflits. Les secondes dépassent et subordonnent les préoccupations clientélistes de la République parlementaire pour privilégier l’intérêt national et l’imposer sur la scène intérieure comme sur la scène internationale. Car les logiques de contrôle de partis politiques perpétuellement secoués par des divergences de “ courants ” et de personnes, sont fondamentalement différentes des logiques d’hommes d’État confrontés aux problèmes cruciaux de l’avenir de la Nation. Les responsabilités opérationnelles du pouvoir exécutif s’opposent alors aux positions des doctrinaires, des sectaires et des “ apparatchiks ”.
La situation du gouvernement et de la société française en 2013 est profondément inquiétante. La publication d’innombrables études, rapports et témoignages, français et étrangers, démontre qu’il ne s’agit pas ici de “ non-dits ”, mais de la révélation d’un vaste ensemble de “ dénis de vérité ” ; des préjugés, des partis-pris, des amalgames ; des contre-vérités et des dérives idéologiques. Le militantisme intellectuel et politicien, l’esprit de revanche, la diabolisation de l’opposition, qui dégénèrent en règlements de comptes. Ce n’est pas l’apanage des majorités “ de gauche ” contre celles “ de droite ”, mais les effets d’un travers national, “ les querelles gauloises ”, qui remonte aux plus anciens temps de notre histoire. Une autre de nos spécificités combine le centralisme administratif avec la complexité des textes législatifs et réglementaires et avec un nombre abusif de fonctionnaires. Elle explique notamment le refus des réformes les plus nécessaires pour éviter à la société française de sombrer dans la faillite. Et pourtant, il y a de nombreux exemples d’institutions, d’entreprises et de communautés, qui ont accepté de se réformer à l’appel des gouvernements successifs, au profit du bien général et au détriment de certains de leurs intérêts égoïstement corporatistes. Deux illustrations, l’Éducation Nationale et les Armées, rappellent des évidences conformes aux exigences de la mondialisation ainsi qu’aux principes essentiels de l’Intelligence Économique et d’une saine gouvernance.
Le budget de l’Éducation Nationale, devenu le premier de l’État, est presque entièrement consacré à des dépenses de personnel. L’histoire des échecs, cent fois répétés, de presque tous les Ministres de l’Éducation Nationale démontre à l’évidence les rigidités d’une immense administration allergique aux réformes. La publication d’innombrables études, rapports et témoignages sur ce Ministère est bien la preuve d’un insupportable “ déni de vérités ”. Le recours systématique aux pressions de la rue, aux actions para-révolutionnaires de quelques groupes activistes puissamment organisés, idéologisés et politisés s’inspire des pratiques “ totalitaires ”. Elles sont toujours parvenues à annuler les décisions des gouvernements successifs… sauf quand ils ont accepté de se soumettre à leurs propres exigences. Le livre publié en 2000 par Claude Allègre sous le titre “ Toute vérité est bonne à dire ” est, à cet égard, le plus édifiant des témoignages. Venant d’un militant de gauche, intime des membres les plus notables du Parti socialiste, ses propos ne sont guère contestables. Désavoué par Lionel Jospin, son meilleur ami alors premier ministre, Claude Allègre a subi les redoutables représailles de l’appareil semi-clandestin qui n’a jamais cessé de régner à l’Éducation Nationale. Les engagements du Président de la République élu en 2012 au profit du recrutement supplémentaire de fonctionnaires de ce ministère démontrent que cet appareil demeure encore assez puissant pour abuser nos compatriotes et pour leur imposer ses propres lois.
A l’opposé des fonctionnaires civils syndicalisés et politisés, qui défendent des privilèges indus et des activistes impénitents qui refusent d’obéir à leurs gouvernants, les communautés militaires ont fait preuve, dans les cinquante décennies précédentes, d’un civisme exemplaire (1). Confrontées à des changements radicaux dans les politiques de Défense ; engagées par la Quatrième République dans les conflits de décolonisation, notamment en Indochine et en Algérie, elles l’étaient simultanément dans l’OTAN, face à la menace soviétique. Dans les années 60, pour la création et la mise en oeuvre des Forces nucléaires stratégiques, les Armées ont réussi à relever des redoutables défis techniques et opérationnels. Enfin après la fin de la Guerre froide la suppression du Service Militaire a de nouveau bouleversé les structures et imposé des réductions drastiques des capacités. Cependant qu’au plan opérationnel elles n’ont cessé de tirer les leçons des nouvelles formes de conflits militaires. Dans la plus grande discrétion, les Armées françaises ont toujours loyalement exécuté les réformes décidées par le pouvoir politique. Dans l’esprit et dans la lettre du Livre Blanc de 2008 sur la Défense et la Sécurité, elles se sont remarquablement adaptées aux exigences d’un monde en mutation. Mais de nouvelles épreuves les attendent après la publication du nouveau Livre Blanc de 2013.
Conclusion : “ Pourquoi faire simple quand on sait faire compliqué ! ” Longtemps passées sous silence, les dérives administratives de nos services publics ne peuvent plus être ignorées. Tous les organismes français et européens compétents, les meilleurs experts et les personnalités les plus qualifiées qui observent et commentent les raisons et les remèdes de la crise économique et sociale actuelle, font les mêmes constats. Ils dénoncent en France le poids excessif des effectifs superflus, la complexité de nos structures administratives qui plombent inexorablement les dépenses publiques au mépris des plus élémentaires règles de bon sens.
Le “ déni de vérité ” est une des plaies de la société. Il s’explique par des raisons historiques et culturelles : le centralisme de l’État remontant à l’ancien Régime, aux jacobins de 1793 et au Premier Empire ; les privilèges de l’École Nationale d’Administration qui illustrent jusqu’à la caricature les dangers d’une superstructure étatique qui semble mépriser les activités du “ privé ”, alors que beaucoup de ses anciens élèves bénéficient sans vergogne de leurs avantages pécuniaires ! Cependant que d’autres, parmi ceux qui ont choisi de faire carrière dans la politique, sont tributaires des logiques politiciennes, de leurs règles et de leurs “ non-dits ”.
Le refus des réformes et l’impossibilité de les imposer à l’opinion résulte donc d’un ensemble complexe de causes. Leur étude, dans le cadre des sciences sociales, est plus nécessaire que jamais à une époque de mises en cause fondamentales entre deux mondes et entre deux siècles.
(1) A l’exception du putsch des généraux contre le Général de Gaulle dans les tragiques circonstances de la Guerre d’Algérie. Ce plaidoyer pour plus de transparence ne m’empêche pas de recommander d’agir avec circonspection. La prudence s’impose d’autant plus, dans ce domaine, que la plupart des sujets que j’ai évoqués suscitent des réactions passionnelles. C’est la passion contre la raison. “ Osons dire les non-dits ” oui, mais dans le respect des opinions et des personnes de bonne foi, sans oublier de rappeler les exemples de dirigeants qui n’ont jamais besoin de recourir à des moyens illicites pour assumer leurs responsabilités et pour réussir dans leurs entreprises.
Article publié dans la lettre N° 10, juin 2013, “ Offensif et Stratégie ”, de Ludovic EMANUELY
2014 : année de grands anniversaires pour l’AASSDN
Category: 1944 : Débarquements en France,Extraits de bulletin,Général Louis Rivet,Guerre d'Indochine (1946-1954),Hommages et discours,Renseignement
29 octobre 2021
Editorial du Colonel Henri Debrun, Président de l’AASSDN
1) Anniversaire de l’Amicale : l’AASSDN a soixante ans ! Elle est officiellement née le 25 décembre 1953, Date du Journal officiel qui publia sa déclaration en préfecture de police de Paris. Le jour de Noël !… Cela ne saurait s’inventer. Conçue par nos Anciens du Contre-espionnage, Paillole, Rivet, Navarre, d’Alès, Gérar-Dubot et bien d’autres afin d’entretenir un lien de solidarité et d’entraide entre ceux qui avaient lutté au sein de ce service et auprès des familles de leurs camarades disparus mais aussi de faire reconnaître l’importance du rôle qu’ils avaient joué dans la clandestinité au service de la France et de faire respecter les actions qu’ils avaient menées pendant la guerre.
Elle s’appelait alors : “ Amicale des Anciens des SSM/TR ” et prit corps le 27 février 1954 lors de son assemblée générale constituante. Le Colonel Paul Paillole en fut élu Président national et le resta jusqu’en 2001. Deux ans après, elle ouvrait ses rangs tout naturellement à ceux qui avaient oeuvré au sein des SR Guerre, Air, Marine et s’appela en 1956 : “ Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale ” L’histoire de l’ASSDN commençait. 60 ans après, elle se poursuit. Grâce à son souci d’adaptation au fil du temps, elle a désormais l’honneur d’être reconnue comme l’expression associative de la Communauté du Renseignement et des Opérations spéciales telles qu’elles sont à présent définies, dans l’esprit légué par ses fondateurs et dans le respect des valeurs qui lui sont chères et de l’histoire des Services Spéciaux dont elle est “ la gardienne du temple ”.
Pour célébrer cet anniversaire, nul autre lieu que Ramatuelle, si liée à l’ASSDN par cette histoire dont notre Mémorial à caractère national est “ la Pierre de Mémoire ”, ne convenait et quoi de mieux que d’y tenir Congrès, du 7 au 10 mai prochain ?
D’autant que 2014 est l’année d’autres anniversaires au retentissement historique à l’évidence bien plus grand que l’ASSDN, membre du Monde Combattant, se doit de célébrer également à sa mesure :
2) Le 60e anniversaire de la chute de Diên Biên Phu le 7 mai 1954 après deux mois de combats acharnés, prélude dramatique, mais dans l’honneur de nos forces armées, de la fin de la guerre d’Indochine à laquelle nos services apportèrent un concours encore trop méconnu. Nous le commémorerons au Mémorial de Fréjus, sans oublier que cette fin de guerre lointaine pour la métropole entraîna “ la Toussaint rouge ” en Algérie, début d’une autre guerre.
3) Le 70e anniversaire du débarquement de Provence. Nous commémorerons avec trois mois d’avance cette opération Dragoon en rappelant l’action déterminante de nos services et de certains de nos réseaux, dont celui de l’Abbé Lapouge récemment décédé, pour sa préparation, et, dans son exécution, avec des détachements TR et SA auprès des grandes unités alliées et le SRO de l’armée B commandée par le Général de Lattre de Tassigny. Nous saluerons nos derniers Anciens de cette grande époque de la Libération et ceux qui nous ont quittés. Nous leur rendrons hommage.
4) Le 70e anniversaire du débarquement de Normandie, l’opération Overlord à laquelle nos services SR et CE participèrent, dans sa phase de préparation, par un intense travail de recueil et de transmission de renseignements et une contribution précieuse au fabuleux stratagème “ Fortitude ”, comme dans son déroulement, grâce à l’accord conclu par le Commandant Paillole et le Colonel Sheen, chef du G2 de l’État-major du Général Eisenhower, avec des détachements TR et SA auprès des grandes unités alliées et les BSM préinstallés.
L’ASSDN sera présente, avec sa délégation de Normandie animée par Pierre Desjardins, Délégué régional et Jean-Claude Hamel, Délégué de la Manche, aux commémorations en juin prochain.
5) Enfin le centenaire de la déclaration de la Première Guerre Mondiale. Nous participerons bien sûr à sa célébration et découvrirons avec intérêt certaines actions d’acquisition du renseignement.
En somme, une année riche de souvenirs, d’hommages et de découvertes aussi…