Le printemps arabe

Extrait du bulletin 229 une conference de Alain Chouet ancien chef su service de renseignement de securite de la DGSE expert du monde arabo-musulman, tres eclairante sue les mouvements du pritemps arabe .




Extrait du congres de Dijon

Un apercu du congres de Dijon avec la cloture de l’Assemble generale.




Extrait du Bulletin : Roger Lafont ( Verneuil ) et ” Saga Verneuil (2) “

Introduction du Colonel Paul PAILLOLE

” La Saga VERNEUIL ” (2) , par le Colonel Paul BERNARD

Qui mieux que nombre des membres de notre Association pourrait apporter le témoignage d’événements vécus ou le fruit de leurs recherches, cette rubrique leur est ouverte sans exclure évidemment les signatures qui voudront bien nous confier leurs travaux. 

Dans le Bulletin N° 155 du 3° trimestre 1992, nous avons publié les souvenirs du Colonel Bernard qui fut l’un des plus intimes collaborateurs du Colonel Roger Lafont, le prestigieux Verneuil, chef de notre réseau de Contre-espionnage clandestin (T.R.) d’août 1942 à 1945, puis patron incontesté et respecté du Service 23 du S.D.E.C.E.

Sous le titre « La Saga Verneuil », le Colonel Bernard expose les conditions difficiles dans lesquelles Lafont prit la tête de notre réseau de C.E. et l’œuvre accomplie avec une maîtrise exceptionnelle.

Cette maîtrise était, certes, inspirée par une nature pondérée, prudente, douée d’un instinct infaillible et d’une force de caractère peu commune, mais aussi par une expérience de la recherche et de l’espionnage, acquise bien avant la 2e guerre mondiale. Sa technique du Contre-espionnage rodée face à l’Abwehr dans les années trente, valurent à Lafont une  réputation « flatteuse » Outre-rhin mais aussi un dossier épais de la police allemande concluant au danger qu’il représentait et à la nécessité de le neutraliser. 

C’est cette antériorité dans le métier, que le Colonel Bernard évoque pour nous, avec toute l’admiration et le respect qu’il porte à son ancien patron.

Cette évocation vient à son heure pour tirer de l’oubli non seulement une grande figure de Soldat, mais aussi les enseignements de l’Histoire en matière de Sécurité et de Renseignement.

 

« LA SAGA VERNEUIL » ( suite et fin )

par le Colonel Paul BERNARD

 

LES ORIGINES DE MA VOCATION POUR LE C.E.

J’ai fait la connaissance du Colonel Lafont alors que, sous le pseudonyme de « Capitaine Bernard », il commandait, à Forbach, une antenne de notre Poste S.R. de Metz.

C’était au début de 1932.

A cette époque les Allemands essayaient de voler, à Saint-Avold où je tenais garnison, des fusils-mitrailleurs du modèle récemment adopté par l’armée française (F.M. 27-29).

C’était la première fois qu’il m’était donné de voir opérer les Services Spéciaux français et leur maestria m’avait beaucoup frappé. C’est parce que j ‘avais eu en cette occasion la preuve de leur efficacité que j’ai sollicité l’honneur de les rejoindre lorsque je me suis rendu compte, en novembre 1940, qu’une poursuite efficace de la lutte contre les Allemands ne pouvait se concevoir que dans le cadre d’un organisme clandestin solidement structuré. Or, à l’époque, de tels organismes n’étaient pas nombreux il n’y avait encore ni maquis, ni O.R.A. et les réseaux de renseignement d’obédience gaulliste démarraient à peine. Je devais choisir entre les 3 seuls organismes déjà lancés dans la Résistance que je pouvais facilement toucher:

— Services Spéciaux Militaires (réseaux clandestins S.R. et C.E.)

— Services de Camouflage du Matériel (C.D.M.)

— Réseau britannique du Commandant Maurice Buckmaster (réseau auquel s’était inscrit un de mes anciens camarades de la I° demi-brigade de Chasseurs).

 

Mon choix des Services Spéciaux français était d’autant plus normal que j’avais eu la chance, fin août 1940, d’aider un des officiers de T.R. 112, le Capitaine Rigaud à recruter d’excellents agents.

J’avoue que ce choix était également inspiré par le souvenir précis que j’avais gardé de mon premie…




Bibliographie : BONJOUR FAREWELL




Extrait du Bulletin : Résistance héroïque du Capitaine André Mercier ( 1) et (2)

 

VAILLANT DE VILLEMAREST Pierre , Danièle de Villemarest, William D. Wolf

Faits et chroniques interdits au public T1 , T1 2003

Les mass media connaissent parfaitement, mais feignent d’ignorer les appartenances occultes de George Bush, Tony Blair, Paul Wolfowitz et autres « faucons » ou hommes de l’ombre comme Henry Kissinger. Depuis plus d’un siècle, la doctrine de la Société fabienne de Londres aura inspiré les complicités et financements soviéto-nazis, les guerres, les intrigues internationales, les mensonges, les compromissions, l’espionnage, les contradictions, à travers le Council on Foreign Relations, le Groupe de Bilderberg, la Commission Trilatérale, et autres “clubs” mondialistes bien cachés derrière les sommets officiels et le silence complaisant des médias. C’est pourquoi les mass media, tenus en laisse par ces clubs, ont toujours soigneusement détourné l’opinion de la vérité et du dessous des cartes, ne livrant au public qu’une version ad usum delphini. Pour ne rien changer au “sens de l’Histoire”, tout a été dit au sujet de la guerre contre l’Irak, mais rien n’a vraiment été dévoilé, approfondi. Le trucage du XXème siècle et de celui qui commence est à ce prix. Pour connaître et comprendre la trame internationale qui régit le Nouvel Ordre mondial (en crise interne depuis peu), certaines clefs sont indispensables. Dès qu’on offre à l’opinion quelques-unes de ces clefs -ce qui fut la raison de la création de notre Lettre d’information en 1971 -on est, soit accusé de voir partout des “conspirations”, soit jeté dans les corbeilles à papier du quotidien Le Monde et autres journaux subventionnés par l’État et les agences de publicité du système républicain. Les initiés américains ont littéralement corrompu en Europe des politiciens, artistes, intellectuels, journalistes qui ont soutenu la stratégie de Bush. Mais le jour viendra, levé sur les inconséquences de la stratégie contre l’Irak, où ceux qui par arrivisme, opportunisme et lâcheté, ont servi l’impérialisme d’une coterie américaine qui n’est pas l’Amérique, rendront enfin service aux Français en disparaissant dans leur retraite, comme des généraux vaincus. Car ils seront vaincus, leurs trucages finiront par être démasqués.

 
VAILLANT DE VILLEMAREST Pierre , Danièle de Villemarest, William D. Wolf

Faits et chroniques interdits au public T2 : Les secrets de Bilderberg T2 2004

Voici l’histoire cachée de l’Europe. Non pas l’Europe qui pourrait unir librement les peuples et les nations en préservant leur propre souveraineté (sans jamais imposer un État supranational), mais celle de Jean Monnet, financé par la CIA afin de contrôler le montage d’une Europe dont Walter Funk (ministre des Finances de Hitler) aurait rêvé. Durant des décennies, les “pères” de l’Europe (Jean Monnet, Robert Schuman, Jacques Delors et consorts) ont répandu leurs sophismes dans les esprits via leurs puissants media, tandis que nul n’avait idée de leur “parrains” et inspirateurs : Joseph Retinger, Otto Abetz, Richard Coudenhove-Kalergi (fasciné par le côté “européen” du nazisme et par les aspirations similaires de l’Urss), Ernst Achenbach, Paul-Henry Spaak, Henry Kissinger, Zbigniew Brzezinski, David Rockefeller, ainsi que la Société fabienne, le Council on Foreign Relations, le Groupe de Bilderberg, la Commission Trilatérale… Le 8 juin 1991 à Essen en Allemagne, au terme d’un colloque de l’un de ses “clubs” (Groupe de Bilderberg, la Commission Trilatérale), David Rockefeller livra une clef qui met du jour sur le trucage d’un siècle : “Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au Time Magazin…




Memorial – biographies Ma-Me

MAHE

Jeanne

 

Voir:  COUPLAN Jeanne


de MALEZIEU

Jean

 

 

Né le  26 novembre 1922  à  Angers (Maine et Loire) de François de Malézieu  et de  Solange Jeauffreau de Lagerie Célibataire Profession: officier d’active (Saint Cyr, promotion “Croix de Provence”) Décédé le  13 avril 1945  à  Grunhof Mecklemburg (Allemagne)

 Réseaux: S.S.M.F./T.R., Marco du S.R. Kléber, D.G.E.R.

 

Jean de Malézieu, qui a fait du droit et une licence d’anglais, vient juste de sortir de Saint Cyr (promotion Croix de Provence) quand , après une vaine tentative d’entrer dans le maquis du Vercors, il intègre  en septembre 1943 le réseau Marco du S.R. Kléber.

Devenu agent de maîtrise des Eaux et Forêts à Evreux,  il travaille pour la Résistance avec l’aide de son père, le colonel de Malézieu, et effectue plusieurs missions difficiles en Bretagne et en Normandie.

Il transporte un important courrier lorsqu’il est arrêté le 31 mars 1944. Il refuse de parler et, condamné à la déportation, quitte Compiègne pour l’Allemagne le15 juillet 1944.

Il devait mourrir à Grunhof Mecklemburg (entre Wittemberg et Hambourg, dit Guy de Saint-Hilaire), alors que son camp ayant été libéré, il était sur la chemin du retour.

Jean de Malézieu sera déclaré “Mort pour la France”.

 

*

Citation (à l’ordre du corps d’Armée):

 “A effectué avec succès plusieurs missions très délicates en Bretagne et en Normandie.

Arrêté alors qu’il transportait un important courrier, il fut déporté en Allemagne, se refusant de révéler quoi que ce soit sur son organisation. Il resta toujours pour ses camarades un soutien moral des plus préciaux et un exemple de patriotisme sans défaillance. Il mourut quelques jours avant sa libération,alors qu’il était évacué.”

 

Références: Archives du Bureau “Résistance”;   Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4,; “Marco”, de Guy Jousselin de Saint-Hilaire (A.A.S.S.D.N.); “L’ORA” du colonel A. de Dainville (Ed. Lavauzelle, 1974).


MANESCAU

Édouard

Pseudonyme: ARTAGNAN

 

 

Né le 19 octobre 1903  à Bilbao (Espagne) de Jean (de Dieu), Vincent, Denis Manescau  et de  Berthe Gavelle Épouse: Yvonne, Joséphine Latastère Profession: diplomate Décédé le 29 avril 1945  à  Bergen-Belsen

 Réseau: S.S.M.F./T.R.

 

Le père d’Edouard Manescau était alsacien; il avait fondé un bureau de change et une agence générale des Wagons-Lits à Bilbao. Sa mère avait été élevée en Angleterre. Ces orig…




Memorial – biographies Wa-Zz

WADIN

Émile

 

 

Né le 3 avril 1903  à  Denain (Nord) de Jean Baptiste Wadin  et de Uranie Henninot Épouse:  Claire Degremont Profession: contremaître métallurgiste Décédé le 7 mars 1945  à  Zwickau, kommando de Flossenbûrg (Allemagne) 

Réseaux:  S.S.M.F./T.R., S.R. Kléber (Poste P2), mouvement “Voix du Nord”Agent P2

 

Émile Wadin était venu résider à Saint Saulve (Nord) quelques années avant 1940. Père de cinq enfants, il était contremaître métallurgiste aux Ateliers du Nord de la France, à Blanc Misseron, et militant syndicaliste C.F.T.C.

Le 1er avril 1941, il  est recruté par les services de renseignements et la presse locale (pas de nom sur la coupure), qui se fera l’écho en 1958 du baptême de la nouvelle cité du Guindal qui porte depuis son nom, dit qu’en octobre 1943 il entre également dans le mouvement “Voix du Nord”, dont le chef de secteur est l’abbé Descarpentries.

Le dimanche 27 février 1944, il est arrêté chez lui par douze S.S. venus en voitures cerner sa maison, 241 rue Jean Jaurès à Saint Saulve. Après perquisition, ils emmenent Émile Wadin pour interrogatoire à la kommandantur installée au lycée de jeunes filles. Quelques jours plus tard, Madame Wadin peut l’apercevoir à l’une des fenêtres du bâtiment. La presse rapporte qu’un compagnon de cellule, l’abbé Panier, l’a vu revenir de plusieurs interrogatoires marqué par la schlague. On sait qu’il n’a pas parlé.

Transféré à la prison Saint Gilles de Bruxelles puis déporté, le 15 juin 1944, il serait arrivé à Flossenbürg le 26 janvier 1945 d’après le registre numérique d’entrée du camp. En février 1945, il est affecté au kommando de Zwickau où les déportés  sont employés à la fabrication d’automobiles à l’usine “Auto-Union A.G., Werk Horch”. C’est là qu’il succombe du typhus le 7 mars 1945. Son corps est probablement  incinéré, comme ceux des déportés morts jusqu’à la fin du mois de mars à Zwickau.

Déclaré “Mort pour la France”, Émile Wadin sera fait chevalier de la Légion d’Honneur et recevra la médaille de la Résistance.

 

*

Lieu de mémoire: Une cité de Denain, l’ancienne cité Boca (à hauteur du Guindal), porte le nom de Émile Wadin.

 

Références:  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4; dossier fourni par Mme Wadin


WETTERWALD

Émile

 

 

Né le 25 mai 1913  à  Mulhouse (Haut-Rhin) de Emile Wetterwald  et de  Ernestine Jermann Epouse:  Marguerite Winkler Profession: chauffeur Décédé le 5 septembre 1944 à Vrutky (Slovaquie)

 Réseaux:  S.S.M.F./T.R., S.R. Kléber (Uranus -Alsace) Agent P2

 

Alsacien, chauffeur automobile, père de trois garçons, Émile Wetterwald  entre dans la Résistance dès 1940.

Il ser…




Memorial – biographies Led-Lg

LE DREF

Émile, Léon, Jules

 

 

Né le 3 février 1900  à  Lorient (Morbihan) De Emile, Joseph Le Dref  et de  Jeanne, Léontine Trélis Épouse: Yvonne… Profession: employé de la S.N.C.F. Décédé le 15 mars 1945 à Oranienburg (Allemangne) 

Réseaux: S.S.M.F./T.R., S.R. Kléber (Poste P2), Hector, Résistance fer, D.G.E.R.Agent P2

 

Émile Le Dref, qui  était né dans une caserne (son père était gendarme maritime), entra à  la S.N.C.F. en 1924, après avoir fait la guerre 1914-1918 comme quartier maître armurier, et devint chef de section principale à la gare de Mantes (Seine et Oise).

En juillet 1941, il s’engage dans la Résistance, agent P1 d’abord, puis agent P2 en juillet 1942; il est alors agent de sabotage. C’est un camarade de Gaston Le Métayer*.

Après un an d’activité, le 9 juillet 1942, il est arrêté dans les bureaux de la S.N.C.F., au cours d’un coup de filet qui décime le réseau. D’abord interrogé sur place vers 8h30,  il est interné à Fresnes puis à Villeneuve-Saint-Georges.

Jugé par le tribunal militaire allemand de la rue Boissy d’Anglas à Paris, avec notamment Georges Agoutin*, André Gardes*, Louis Cavelier*, Jean-Marie Le Boterff*, Gaston Le Métayer* et Olivier Nicolas*,  il est condamné à mort le 20 janvier 1943.

Une intervention du directeur général de la S.N.C.F. dit: “Tous les chefs qui l’ont connu l’ont qualifié de très bon cheminot.(…) Il a reçu une lettre de félicitation de la Feldkommandantur de Versailles, accompagnée d’une gratification de 200 F, à la suite de la remise d’une caisse.” Celle-ci, recherchée à la fois par la Feldgendarmerie et la police française, était tombée d’un train et contenait des fusées éclairantes.

D’autres intervenants tentent de minimiser son action en disant, comme pour Le Boterff, qu’il ne s’est “jamais signalé pour une activité politique subversive” et qu’il a “vraisemblablement joué  dans cette affaire un rôle assez effacé et n’a pas saisi la gravité de l’action qu’il commettait”.

Sa peine étant commuée en déportation, il est envoyé successivement à Reinbach, Sonnenburg et Oranienburg. En février 1945, il part pour une destination inconnu et dès lors  disparaît. Son fils a treize ans.

Déclaré “Mort pour la France, Émile Le Dref recevra la Médaille de la Résistance

 

Références: Archives du Bureau “Résistance”; Archives Nationales (dossier F 60 – 1576);  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4; mairie de Lorient

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LEDUC

Jean-Marie

 

 

Né le 16 mars 1898  à  Taulé (Finistère) de Alain Leduc  et de  Euphrosine Jourden Épouse: Germaine Calvez Profession: expéditeur de légumes Décédé le 31 mars 1945  à Neuengamme (?)

 Réseau: Turquoise (Mission Blavet) – BuckAgent P2

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Bibliographie : LA GUERRE DU MENSONGE

 

JACQUARD Roland

LA GUERRE DU MENSONGE

Histoire secrète de la désinformation

PLON – 1986

La désinformation, cette subtile déformation de la vérité, envahit la politique, la presse, les relations internationales… et jusqu’à notre vie quotidienne. Intox, propagande, influence, déstabilisation, guerre psychologique sont les mots clés de la désinformation à travers l’Histoire.

Roland Jacquard, considéré comme l’un des meilleurs spécialistes en ce domaine, dresse un tableau stupéfiant des méthodes utilisées par les agents secrets, les services de renseignements ou les chefs d’État.

Il dévoile en particulier, exemples à l’appui : comment le KGB essaie de manipuler, d’infiltrer ou d’alimenter les médias occidentaux en fausses nouvelles; comment travaillent les agents français pour déjouer les manœuvres de leurs adversaires ; la guerre de l’ombre des agents doubles ou triples de la CIA et du KGB ; comment on utilise la Télévision, la Religion ou la cause de la Paix pour influencer les esprits.

Avec la Guerre du mensonge, c’est toute l’information que nous recevons qui s’éclaire d’un jour nouveau.

 

 

 

Par le Colonel BERNARD

Le 2 octobre dernier, le décès du Général Marcel André Mercier a cruellement endeuillé non seulement notre Amicale mais l’Armée toute entière. Le Pays vient de perdre un serviteur de valeur exceptionnelle qui a personnifié tout au long de sa carrière, la bravoure, l’allant, l’audace, la ténacité et l’efficacité d’un combattant d’élite. Il joignait à ces vertus guerrières la réserve, le désintéressement personnel et la discrétion absolue qui ont toujours été une des caractéristiques essentielles de nos Services Spéciaux.

Le décès du Général Mercier étant survenu alors que notre « Bulletin de liaison n° 159 » (1993/III) était pratiquement « bouclé », le Colonel Paillole n’a pu rappeler que succinctement les raisons pour lesquelles cette disparition nous était particulièrement douloureuse. Il avait promis qu’un prochain « Bulletin » rappellerait, moins brièvement, la carrière exemplaire de celui qui fut « Camelia » du 4 juin 1943 (jour de l’arrestation du Capitaine Johannes) au 11 décembre 1943 (jour de sa propre arrestation en gare de Roanne). 

« Camelia » était le nom de code d’une des 3 « inspections régionales » qui, depuis mars 1943, se partageaient le commandement des Postes du « réseau des Fleurs », c’est-à-dire du réseau qui, entre l’Armistice et mars 1943, avait porté le nom de « Travaux Ruraux » (T.R. Anciens). 

La zone d’action de « Camelia » couvrait, grosso modo, les territoires des VII°, VIII°, IX°, XII°, XIII° et XIV° Corps d’Armée d’avant 1939. A ces responsabilités territoriales déjà fort absorbantes, le Chef de « Camelia » avait ajouté les fonctions d’Adjoint au Chef de réseau (Verneuil) lorsque le Lieutenant Challan-Belval, Adjoint en titre depuis plusieurs années, avait été désigné pour un poste en Angleterre. 

Aujourd’hui, le Colonel Paillole m’ouvre les colonnes de notre Bulletin pour que je parle du Capitaine Marcel André Mercier tel que je l’ai connu de 1940 à 1943. Je dois cet honneur au fait que j’ai succédé à Mercier après son arrestation et ai donc bien connu les activités de  « Camelia » de janvier 1944 à la Libération. Or c’est précisément au cours de cette période que Mercier a réussi le plus inattendu des exploits : la création à la Prison de Fresnes d’un Poste T.R. extrêmement efficace, dont les renseignements parvenaient… à « Camelia » (après un circuit peu banal comprenant des escales en Bretagne et à Vichy).

 

PREMIERE PARTIE

MERCIER, VOLONTAIRE DANS LES SERVICES DE C.E. DE L’ARMEE 

En 1940, lorsqu’un officier désirait entrer aux Services Spéciaux, il devait être « parrainé » par un officier du Service et était, en outre, l’objet d’une enquête qui prenait deux ou trois mois.

Mercier a rejoint les Services Spéciaux en décembre 1940. Il avait dû faire acte de candidature vers septembre ou octobre. A cette date, seuls les cadres les plus ardents de l’Armée d’Armistice s’étaient déjà rendus compte que la susdite Armée serait, en réalité, bien incapable de défendre efficacement la Souveraineté Française en Zone Sud s’il prenait fantaisie aux Allemands de violer la « Ligne de démarcation ».

Comme tous les nouveaux arrivants, Mercier rejoignit la branche « légale » du Service, c’est-à-dire un B.M.A. Il n’était pas question que des débutants, si ardents et bien notés qu’ils puissent être, soient lancés, d’entrée de jeu, dans la spécialité T.R. 

 

Mercier fut affecté au B.M.A. /13 à Clermont-Ferrand pour y apprendre « Notre Métier ».

C’est un métier difficile. Il exige l’acquisition d’une foule de connaissances nouvelles sur l’adversaire (ordre de bataille, organigrammes des Services ennemis, identités des personnels, nature, et caract…




Extrait du Bulletin : Un héros du CE raconte – Capitaine Morange (1)

Introduction par le Colonel Paul Paillole

Avant de nous quitter, il y a déjà plus d’un an, Roger Morange avait entrepris, dans le cadre d’une étude générale sur « les X. dans la Résistance »  la préparation d’une thèse de doctorat d’État sur les activités du Contre- Espionnage français clandestin dans le Sud-Est de la France occupée.

Lui-même avait été en 1943 le chef de notre poste T.R. de Marseille : T.R. 115, puis Glaïeul.

Il avait bien voulu m’associer à ce vaste projet. Avec la méthode et la précision qui étaient dans sa nature, il fouillait les archives, les livres, creusait dans sa riche mémoire, appelait les témoignages. En dépit d’une santé qui chancelait, son travail avançait, toujours remis sur le chantier avec une obstination d’autant plus émouvante que nous sentions ses forces l’abandonner.

Hélas, il laisse une oeuvre inachevée mais d’une exceptionnelle valeur pour l’Histoire de nos Services. D’accord avec son épouse qui le secondait avec autant de dévouement que de compétence, nous n’avons pas voulu qu’elle tombe dans l’oubli. Avec elle nous avons pensé que ces souvenirs de Morange, ses observations, ses réflexions pouvaient non seulement enrichir notre patrimoine, mais encore — et peut-être surtout — servir utilement nos successeurs tant cet esprit curieux savait tirer les conséquences et les enseignements des événements et des faits dont il était l’acteur ou le témoin lucide.

Ainsi a été constitué un comité d’études chargé d’extraire à l’intention de notre Bulletin et des diverses instances nationales chargées de veiller à « cette sacrée Vérité », les bonnes feuilles de ce que l’on peut appeler les Mémoires de Roger Morange alias Mordant. Pour commencer nous présentons le récit de son arrestation par la Gestapo de Marseille à la fin de 1943. Il sera suivi par celui de son interrogatoire et de son évasion. Cette publication vient à son heure, au lendemain du procès de Lyon et à la veille de la nouvelle procédure intentée à l’encontre de Klaus Barbie à propos de l’affaire Jean Moulin. On va retrouver dans le récit de notre camarade cet expert en trahison qu’était Jean Multon, alias Lunel, transfuge du groupe « Combat » arrêté le 28 avril 1943 par la Gestapo de Marseille et « retourné » sans grande difficulté par elle. C’est Multon qui est à l’origine des catastrophes qui se sont abattues sur la Résistance en 1943 : arrestations de Bertie Albrecht, collaboratrice d’Henri Frenay (fin mai 1943), du Général Delestraint, chef de l’armée secrète (9 juin 1943), de René Hardy (7 juin 1943) enfin, dont les conséquences furent si funestes. J’en passe. On va retrouver, face à Morange, le célèbre Dunker, dit Delage, homologue de Barbie à Marseille. Aussi cruel et prétentieux que le S.S. lyonnais — Lui aussi mentionné en 1944 dans nos listes de criminels nazis remises aux services français et alliés de sécurité, accolés aux grandes unités de débarquement. Il eut bien le sort qu’il méritait : il fut fusillé le 28 septembre 1947.

 

Situation du C.E. à Marseille en 1943 Avant de laisser la parole à Morange, il m’apparaît nécessaire de rappeler la situation générale de nos services en 1943. Depuis mai 1942 le commandant Laffont, alias Verneuil, a pris ma place à Marseille à la tête de notre organisation clandestine de C.E. offensif : le T.R. Je suis moi-même en charge de l’ensemble de nos services de sécurité offensifs (T.R.) et défensifs (S.M.). Ils sont en pleine évolution en raison de la répression allemande et des entraves de la police de Vichy.

L’activité croissante de l’Abwehr, celle de plus en plus envahissante du S.D. et de la Gestapo, l’imminence du débarquement allié en A.F.N., m’ont conduit à étoffer le T.R., en …