1939-1940 : Le commandement militaire a ignoré les renseignements des services spéciaux



Paul Paillole : “La hiérarchie militaire de l’époque devait être responsable du travail des services spéciaux. Ils auraient avoir plus d’attention envers les services et plus d’efficacité vis à vis du pouvoir politique.”

Ancien chef du contre-espionnage français, le colonel Paul Paillole est le fondateur de l’Association des anciens des services spéciaux de la défense nationale. Il est également l’auteur de Services Spéciaux, 1935-1945 (Robert Laffont, 1975) et a, par ses ouvrages, contribué à l’essor de la recherche sur le renseignement en France.




Quand l’ambassadeur de France en Allemagne magnifiait le régime nazi

Paul Paillole révèle que François Poncet, alors ambassadeur à Berlin, écrivait des rapports en 1937 et 1938 pour magnifier les réalisations nazies en matière de jeunesse, de propagande, etc… Le mal était donc profond car on ne peut pas suspecter François Poncelet d’être un mauvais français…






Paul Paillole évoque la débâcle du 10 Juin 1940

Paul Paillole : “Il est dur d’être confronté au désastre de la France, d’être confronté à la panique de la population toute entière, dur d’assister à l’abdication des élites et au désarroi du commandement, le téléphone qui ne répond plus, les chefs introuvables ou qui se dérobent. De ces décombres sort une organisation de circonstance, soumise à loi du vainqueur. Il a de la chance celui qui a la certitude de faire son devoir.”






Paul Paillole : entrée dans les services spéciaux et rencontre du Colonel Rivet

A sa sortie de Saint Cyr, Paul Paillole se présente au 2eme bureau et rencontre le Colonel Rivet qui deviendra le patron des services spéciaux durant toute la guerre.






Anecdote de Paul Paillole : Le service de contre-espionnage appelé pour des horaires de train !



Quand le chef de cabinet du Général Gamelin appelle le service de contre-espionnage pour demander des horaires de train : il croyait appeler les renseignements téléphoniques !




Vidéo : Paul Paillole révèle comment la France espionnait Hitler



Pendant dix ans, un Allemand dont le frère occupait les plus hautes fonctions dans l’armée du IIIe Reich a livré à la France, et à travers elle à la Pologne et aux Alliés, les informations les plus secrètes sur le réarmement de l’Allemagne, la réoccupation de la Rhénanie et les plans de conquête de l’Europe. Mais il a surtout fourni de précieux renseignements techniques sur la mystérieuse machine à chiffrer des Allemands Enigma. Son nom : Hans-Thilo Schmidt, nom de code H.E.

Après 50 and de silence, Paul Paillole a révélé que cet agent a comblé la totalité des besoins en renseignement que pouvaient avoir le gouvernement et le commandement français dès l’installation au pouvoir de Hitler.




Anecdote de Paul Paillole : quand le pouvoir ignore ses services de renseignement (vidéo)



Paul Paillole : “Quand vous n’allez pas dans le sens de ce que souhaite le commandement, vous êtes toujours sujet à caution”.

Voir également : 1939-1940 : Le commandement militaire a ignoré les renseignements des services spéciaux




1973 : Presentation du service par General Navarre au Président du Sénat

Allocution du Général NAVARRE, Président d’Honneur de l’ A.A.S.S.D.N., à l’occasion du Congrès de 1973 qui s’est tenu au Sénat, adressée à M. POHER, Président du Sénat.

« Le plaisir m’échoit, au bénéfice de l’âge, de vous dire, au nom de notre Association combien nous vous sommes reconnaissants d’avoir bien voulu nous accueillir dans ce Palais du Luxembourg. Nous vous remercions aussi de votre présence parmi nous.

« L’intérêt que vous nous manifestez ainsi me fait penser que je puis me permettre de vous dire brièvement ce qu’est l’Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale.

« Elle est composée des anciens membres, des survivants pourrais-je dire, de nos Servies Spéciaux d’avant la Guerre. C’étaient trois Services travaillant en liaison mais distincts, le S. R. Guerre, le S.R. Air et le S.R. Marine.

« A cette époque, en effet, seul était recherché systématiquement le renseignement militaire. Il n’existait de S.R. politique, ni diplomatique, ni économique, ni scientifique. Il n’y avait pas non plus de grandes usines à renseignement comme celles dont on entend si souvent parler maintenant. Notre travail était discret et quelque peu artisanal. Mais il n’en était pas moins efficace et les résultats obtenus par les Services Spéciaux avant guerre et pendant ce qu’on a appelé la drôle de guerre » sont là pour le prouver.

Nous avons suivi pas à pas, depuis 1918, toutes les étapes du redressement politique et militaire de l’Allemagne et les avons annoncés très largement à temps pour que des contre-mesures puissent être prises si l’on avait voulu en prendre. Je puis citer notamment le rétablissement du Service obligatoire en 1935, la remilitarisation de la rive gauche du Rhin en 1936, puis les agressions sur l’Autriche, la Tchécoslovaquie et enfin la Pologne. Rien ne nous a échappé non plus de l’appareil militaire allemand Nous avons toujours connu le nombre des Divisions allemandes et notamment des Divisions blindées. Nous savions exactement leur effectif, leur armement et leur équipement. Nous n’ignorions rien des, fortifications, de l’aviation et de la marine.

« Nous savions aussi parfaitement quelle stratégie et quelle tactique l’ennemi comptait employer.

« Enfin, bien des mois avant le 10 Mai 1940, nous avons prévenu que l’offensive hitlérienne se produirait certainement à travers la Hollande, la Belgique et le Luxembourg. Jamais gouvernement et haut commandement ne furent mieux renseignés.

« Quant à cette 5e Colonne » dont on a beaucoup parlé, elle n’a jamais existé grâce aux mesures prises par nos Services de Contre-Espionnage.

« Aussi, quand on analyse les causes du désastre de 1940, y en a-t-il une qui doit être, en tous cas, totalement exclue c’est une quelconque carence des Services Spéciaux Français.

« Dès l’Armistice, nous avons, sans un seul jour d’interruption, continué notre travail de Renseignement et de Contre-Espionnage sur l’Allemagne et l’Italie.

« Bien avant que les premiers réseaux de Résistance aient commencé à se former, nous obtenions, grâce aux moyens de toute nature que nous avions pu conserver, des résultats considérables dont nous faisions bénéficier les Anglais, seuls à même, à cette époque, d’en tirer parti.

« Ce travail, les Services Spéciaux l’ont continué envers et contre tout jusqu’en Octobre 1942, malgré que certains des dirigeants de Vichy se soient efforcés de le contrecarrer.

« Ils l’ont poursuivi ensuite dans la France totalement occupée jusqu’à la Libération. Cela au prix de plus de 300 morts.

« Après quoi, les anciens Services Spéciaux ont été intégrés dans ce qui fut la D.G.S.S., puis la D.G.E.R. et qui est enfin devenu le S.D.E.C.E. »

« Voici, Monsieur le Président, ce que représente notre Amicale. Merci encore de l’hospitalité que vous lui donnez aujourd’hui. »




1994 : les firmes etrangères et l’intendance militaire russe

Article de P DE VILLMAREST-Le 27 novembre 1994, Moscou admettait que 65 millions de dollars ont été « réalisés » en quatre ans par les trafics illégaux de quelques douzaines d’officiers supérieurs du Groupe des Armées de l’Ouest et leurs associés mafieux; soit l’équivalent du tiers des investissements étrangers directs en Russie en six mois de 1994.

Extrait de La Lettre d’information n° 13-1994 avec l’aimable autorisation de P. de Villemarest qu’on ne présente plus à nos lecteurs :

LES FIRMES ÉTRANGÈRES ET L’INTENDANCE MILITAIRE RUSSE

Le 27 novembre 1994, Moscou admettait que 65 millions de dollars ont été « réalisés » en quatre ans par les trafics illégaux de quelques douzaines d’officiers supérieurs du Groupe des Armées de l’Ouest et leurs associés mafieux; soit l’équivalent du tiers des investissements étrangers directs en Russie en six mois de 1994. Nous estimons en réalité qu’il s’agit d’une somme trois fois supérieure. Quoi qu’il en soit, on doit au chroniqueur militaire Alexandre Jiline des précisions sur «le business des généraux », ce qui lui vaut d’être sous la menace d’un assassinat.

Tout est parti de l’autorisation accordée à l’Intendance «ouest» des armées — sous prétexte d’améliorer l’ordinaire des troupes — de passer des contrats d’achats en gros détaxés, de cigarettes, alcools, conserves, auprès de firmes «occidentales». Un Vice-ministre, V. Makharadze avait, début 1992, attiré l’attention de Boris Eltsine sur les pratiques qui en découlaient. Un proche du Président a fait en sorte qu’il perde ses fonctions gouvernementales, et soit muté à la représentation commerciale russe au Canada.

En août 1992, rapporte Jiline, Yuri Boldyrev, Contrôleur Général auprès du cabinet du Président, s’inquiète de ce qui se passe en Allemagne. Il est relevé de son poste, mais il sera ensuite élu à la Douma, et compte bien poursuivre ces «affaires». Toutes les pistes mènent à ces conclusions : Les deux principales firmes «occidentales» qui ont amorcé en 1989 et 1990 les trafics de denrées destinées en principe aux armées russes d’Allemagne, mais immédiatement revendues au marché noir en Russie occidentale, Biélorussie, Sibérie, voire Extrême-Orient et, à partir de Kaliningrad et des états baltes (jusqu’en 1993), ont été la M. & S. et l’American Eagle. • La M. & S. a son siège à Anvers, (Belgique), avec filiales à Berlin, Hong Kong, Hambourg, Singapour, Yokohama et récemment à Moscou. Son directeur s’appelle Raschmiel Brandwein. La sécurité allemande et Interpol imputent à la firme une dizaine d’assassinats, trafics de drogue, lavage d’argent dans des salles de jeux, etc. Pendant trois ans, elle a fourni des tonnes de denrées aux armées russes de l’Ouest. • L’American Eagle, bien connue à Berlin, est dirigée par Moshe Ari. Elle rayonne dans les mêmes circuits que la précédente et, comme elle, a multiplié les filiales et sous-filiales en Europe et dans le monde. Ainsi Nathalena, Irena, Panthera, Cornet (dit le Groupe belge, d’après Jiline); ou encore les sociétés mixtes Innova, Tumas, Mir Trade Company, Osar, Mibis, Formula 7, Mos-Enico.

Jiline révélait encore en juin 1994 qu’une conférence tenue à Anvers les 9 et 10 novembre 1993, réunissait les délégués de ces deux firmes, et, côté russe, pour le groupe d’armées de l’Ouest, les officiers intendants A.S. Vankov, Evgueni Karatchuk, G.S. Katcherenko. II s’agissait d’un marché portant sur 5 millions de marks pour la M. & S., et de 3 millions pour l’American Eagle.

Jiline assure que l’Internationale des mafias est impliquée bien au-delà du « marché allemand », tant en milieu émigré russe que dans le «milieu» ouest européen. Car, dans l’autre sens, des armements légers ou lourds sont proposés aux «Occidentaux» (165 dollars pièce pour un AK-47, vendu par lots de 5.000).

C’est un chanteur russe très connu, Iossif Kobson qui, sous couvert de ses tournées, était jusqu’à l’été dernier l’homme de liaison, et se chargeait parfois des transports d’argent liquide. • Côté Lituanie/Kaliningrad, le clan des Daktaras, bâti sur le modèle des familles siciliennes, a été jusqu’au printemps 1994, un des principaux réseaux de trafics illégaux, y compris d’armements entre les états baltes et la base russe de Kaliningrad. L’arrestation de Vladas Laurinivicius, Président à Kaunas de l’association Selma, a porté un coup aux mafias régionales menées par ses amis du clan des Daktaras. Le Général Pavel Gratchev, Ministre de la Défense, a qualifié cette arrestation et ses conséquences de «provocation». Or, lui-même assistait en mai 1992 à une réunion de travail entre la Selma et les «intendants» de la Flotte russe de la Baltique; Selma se chargeant de construire 4000 appartements pour ses officiers. Contrat alors approuvé par le Premier Ministre lituanien A. Abisala. Cinq unités navales devaient «en échange» être vendues aux Lituaniens. Vladimir Chumeiko, à l’époque Ministre d’Eltsine, soutenait l’opération… qui fut annulée en décembre 1992, en ce sens que deux unités navales et non plus cinq devaient être livrées aux Lituaniens. En fait, Henrikas Daktaras, «baron» des mafias de Lituanie tirait toutes les ficelles avec faux contrats portant sur telle ou telle somme, mais avec des dessous de table d’un montant triple.

LE RÉSEAU SUPÉRIEUR VENU DU K.G.B.

Cette autre « affaire » a été étouffée depuis le printemps dernier. On avouera qu’il est étrange que, dans tous les cas, la figure de l’actuel Ministre de la Défense apparaisse, puis disparaisse… A Moscou, il est surnommé «Mercedes» depuis qu’il dis pose de deux Mercedes grand luxe, ainsi d’ailleurs qu’une dizaine d’autres généraux. La raison en est, qu’au-dessus de tous ces micmacs, un réseau de plus grands «barons» des mafias et leurs quelque 500 banques, parmi lesquelles Most (à encadrement d’officiers venus du K.G.B. dont le Général Bobkov, ancien responsable de la chasse aux dissidents du temps d’Andropov et de Gorbatchev) et Menatep. De 700 barons coiffant près de 6.000 gangs en Russie (chiffres avancés cet été dans nos Dossiers), on est descendu à 289 barons en cette fin 1994. Soit une «concentration des pouvoirs» qui doit beaucoup aux efforts des quelques 2.370 ex-officiers du K.G.B. d’avant 1993, qui ont réussi à se faire élire à la Douma et dans les parlements des Républiques et territoires de la Fédération de Russie. Le spécialiste américain M. J. Waller confirme nos analyses de ces dernières années : un noyau secret du K.G.B. en exercice ou passé dans la réserve après remaniements de l’espionnage et du contre-espionnage a: — organisé les transferts illégaux d’argent à l’étranger depuis 1987; — organisé l’achat de banques, firmes, bureaux de changes, sociétés d’investissement, grâce à l’argent illégal blanchi et recyclé; — implanté dans le monde des sociétés parfaitement légales. Par exemple, pivot en Suisse de ces opérations : le fils de Vladimir Krioutchkov, chef du K.G.B. jusqu’à l’été 1991; pivot au Luxembourg: le fils de Valentin Pavlov, Premier Ministre de l’U.R.S.S. jusqu’à l’été 1991, etc. et c’est Evgueni Primakov, Directeur de l’espionnage russe, qui a bloqué, il y a dix-huit mois, toute investigation sur les réseaux d’évasion de capitaux dans la période de 1987-1993.

Aujourd’hui, 80 % des sociétés mixtes (joint-ventures) de Russie comptent dans leur administration un ou plusieurs ex-kgébistes. Lorsqu’un général du K.G.B. comme Viktor Ivanenko tenta en 1993 de démontrer que, contrairement aux illusions des Occidentaux, ces hommes allaient saboter les réformes, il fut éliminé de ses fonctions. Selon Waller, membre à Washington de l’American Foreign Policy Council, de 800 à 1.000 ex-officiers du K.G.B. servent actuellement d’analystes, de négociateurs, de réalisateurs des principales opérations économiques et financières russes (Soixante, rien qu’à l’intérieur de la banque Most); tandis qu’un milliard de dollars par mois s’évade vers l’étranger (Chypre, les Bahamas, l’Ile de Man, etc.)

Nous voilà loin des petits gangs de rues, et tout près des raisons qui font que Boris Eltsine n’est plus l’homme libre qu’il était encore au début de 1993.

Le réseau supérieur venu du K.G.B. est en passe de réussir la plus vaste opération du siècle.

LE RETOUR EN FORCE DU K.G.B.

Un décret daté du 23 novembre dernier n’a guère attiré l’attention des observateurs : un an après que Eltsine ait dissout le ministère de la sécurité (appelé K.G.B., avant 1992) pour lui substituer le F.K.S., ou contre espionnage intérieur, toute les prérogatives sont rendues à cette police secrète.

Comme au temps du K.G.B., le F.S.K. peut de nouveau instruire lui-même des procès contre toute tentative de conspiration, de terrorisme, contrebande, et dispose de ses propres prisons. Le Parquet n’est plus là que pour enregistrer ses conclusions et décisions. Le F.S.K. c’est «l’État dans l’Etat», tel que le fut le K.G.B. Sur les 1.100 juges de cet organisme, 550 viennent de l’ex-K.G.B.

Le F.S.K. compte près de 76.000 officiers et employés, sous la direction de Serguei Stepatchine, entouré de 227 généraux. Général Major depuis 1992, âgé de 42 ans, sa carrière s’est déroulée, depuis sa sortie de l’Académie Lénine, dans les rouages du K.G.B. Il s’est rallié à Boris Eltsine en été 1991, parce que ce dernier jouait, contre Gorbatchev, de la fraction kgébiste acquise aux réformes, par lucidité politique et par tactique, bien plus que par une quelconque attirance vers la démocratie.

D’ailleurs, c’est Oleg Lobov, secrétaire du Conseil de Sécurité depuis septembre 1993, qui s’est chargé de revoir et sélectionner le haut personnel du F.S.K.; âgé de 57 ans, lié à Eltsine depuis vingt-deux ans, Lobov n’a rien d’un réformateur pro-occidental.

Auprès de Stepatchine, on trouve Alexandre Strelkov qui jusqu’en 1992 était responsable du goulag; ou encore Valeri Timofeiev, chef du K.G.B. de la région de Gorki du temps où Sakharov y vivait sous surveillance étroite. Stepatchine vient d’assurer à la Pravda que, depuis un an, le F.S.K. a mis en prison «plus d’espions que le total des cinq années écoulées»! , Et il se félicitait que, par accords avec les Occidentaux, ces cas ne soient pas « politisés»!

Bien entendu, la justification donnée à ce retour du K.G.B., c’est la lutte contre l’ampleur du crime organisé et la corruption. Mais rappelons que lorsqu’en 1990 Gorbatchev sentit faiblir son pouvoir et vaciller une perestroïka uniquement créée pour la survie du communisme, Krioutchkov, alors directeur du K.G.B., «justifia» le renforcement du K.G.B. au nom de la lutte «contre le sabotage économique». Il implanta alors des centaines de kgébistes dans l’appareil économique du gouvernement et des administrations régionales.

Parallèlement, au fur et à mesure des premières privatisations, il donna à ses officiers les moyens financiers et techniques de contrôler le pétrole, l’uranium et les matières premières. Si bien que, depuis 1992, l’appareil économique russe se trouve en grande partie sous la coupe d’officiers qui sont restés dans le F.S.K.

Résultat : le K.G.B. légal, dit F.S.K., et le KGB. «Illégal» passé dans le secteur privé, peuvent désormais travailler ensemble, sans freins. S’ajoute le fait sur lequel nous attirons l’attention notamment des milieux industriels et financiers: le F.S.K. a récupéré le droit de poser à sa guise des écoutes; il travaille main dans la main avec la F.A.P.S.I. (Agence Fédérale de Communication et d’Information), laquelle s’occupe d’écoutes, de censure, du courrier, de cryptographie, etc., sous la direction du vétéran du K.G.B., le Général Alexandre Starovoïtov.

Plus de secrets d’affaires, ni dans la vie privée. Pour s’être, comme Gorbatchev hier, associé au K.G.B./F.S.K. afin de protéger son pouvoir, Eltsine est à présent prisonnier d’une mafia politico policière, dont certaines mafias sont l’instrument, et d’autres, l’instrument du S.V.R. (l’espionnage russe).

Fin février 1995 la Douma a voté une loi substantielle (32 pages!), restituant au F.S.K. les pouvoirs que cette institution détenait avant 1989. Face aux libéraux américains et au laxisme des gouvernements européens, l’appareil néo-kgébiste a la partie belle.




ALDRICH AMES : L’espion qu coeur de la C.I.A

ALDRICH AMES, L’ESPION AU CŒUR DE LA C.I.A. Au moment même où naissaient tardivement des soupçons sur Aldrich H. Ames, en 1993, … Stella Rimington, directeur du M.I.-5 britannique, exposait à Londres, devant un parterre d’initiés, « qu’avec la fin de la guerre froide s’était amorcé le déclin de l’espionnage, auquel se substituaient de nouveaux dangers : la prolifération des armements, la drogue… » Trente-six pages de la sorte, pour expliquer la nécessaire coopération avec Moscou, face à ces maux, comme le demandait Evgueni Primakov, le directeur du S.V.R. (qui a remplacé le Ier Directorat Principal du K.G.B., en janvier 1992, c’est-à-dire l’espionnage russe dans le monde).