Biographie du Colonel André Serot par JC Petermann
Voir la biographie du Colonel Serot realisée par JC Petermann.
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GARDER Michel
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La guerre secrète des services spéciaux français 1935-1945
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FORCADE Olivier
LAURENT Sébastien |
Général Louis Rivet, Carnets du chef des services secrets, 1936-1944,
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GATARD Marie
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La pierre qui parle 1940 – 1945
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KOCH-KENT Henri
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Doudot
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PAILLOLE Paul ( Colonel )
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Services spéciaux 1935 -1945
Notre espion chez Hitler
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STEAD Philip John
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Le 2ème Bureau sous l’occupation.
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NAVARRE Henri ( Général )
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Le service de renseignements 1871-1944
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Forcade Olivier
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La Republique secrete
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Forcade Olivier Laurent Sebastien
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Secrets d’état
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de Loisy Philibert
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La première résistance le camouflage des armes
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DEUVE Jean
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Histoire secrète des stratagèmes de la Seconde Guerre mondiale
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Troupin Vladimir et autres historiens
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La flamme de la résistance
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Cet ouvrage donne un éclairage nouveau sur l’histoire du renseignement et du contre-espionnage français.
Le général Louis Rivet fut le responsable des services spéciaux militaires français, du Front Populaire à la fin de l’Occupation. A ce titre, il est à la fois un grand témoin et un acteur incontesté de cette période tragique de notre pays.
Que retenir de ces carnets et des excellentes annotations des deux universitaires, Olivier Forcade et Sébastien Laurent ?
Le pouvoir politique est absent de ses écrits. C’est logique, le général Rivet rend compte à ses chefs, ainsi qu’au général Gamelin. Mais c’est aussi l’une des clés pour saisir les fondements des erreurs stratégiques commises à cette époque par le pouvoir politique du côté français.
Pour tracer la présence du politique dans la ligne de conduite des services spéciaux de l’époque, il faut lire entre les lignes de ces carnets. Par exemple, on y décèle la ligne de fracture entre la crainte du communisme et la crainte du fascisme qui ressort avec évidence des divergences sur la conduite à tenir à l’égard de l’Italie. Rivet était favorable à un dialogue avec l’Italie, les responsables du Front populaire ne partageaient pas cette analyse. Mais là n’est pas le plus important.
Ce qui frappe à la lecture de cet ouvrage, c’est l’absence de prise en compte du renseignement et du contre-espionnage dans la prise de décision stratégique militaire et politique.
Sur la question de la trouée des Ardennes et de Sedan (percée allemande qui déstabilise de manière décisive le système de défense français en mai 1940), le troisième bureau (opérations) écarte d’un revers de manche l’éventualité d’une telle hypothèse alors que le deuxième bureau (renseignement) la valide en mettant en garde les plus hautes autorités sur la faiblesse de nos troupes positionnées face aux Ardennes et le risque encouru par une attaque de divisions blindées allemandes dans ce secteur.
Cette erreur très significative dans le processus de réflexion stratégique n’est pas prise en compte dans l’enseignement de la stratégie des écoles militaires.
Le général De Gaulle, lui-même, n’a jamais su tirer de leçon d’un tel raté qui aboutit à l’une des plus grandes défaites que la France ait connue dans son histoire. C’est ce que l’on peut déduire de l’ouvrage très détaillé d’un professeur agrégé d’histoire-géographie, Sébastien Albertelli sur le service secret gaulliste durant la seconde guerre mondiale (Les services secrets du Général de Gaulle, le BCRA 1940-1944, Perrin, 2009). On y remarque la manière très particulière dont De Gaulle intégrait le rôle du renseignement dans son combat politique.
L’analyse des carnets révèle aussi le poids et ce caractère pérenne des dissensions entre Ministères et leur incapacité de définir un renseignement d’anticipation. Cette incapacité de coordonner le renseignement ainsi que le contre-espionnage révèle l’incapacité du pouvoir politique à prendre les décisions qui s’imposaient dès les premières tentatives d’Hitler de transgresser le Traité de Versailles.
Voir Les leçons à tirer des carnets du général Rivet par Christian Harbulot
Voir également la biographie du Général Louis Rivet, l’un des fondateurs de l’AASSDN
A lire : Les services secrets du Général de Gaulle, le BCRA 1940-1944, Perrin, 2009 : http://aassdn.org/xmca12000.htm#ALBERTELLI
Invité chez Bernard Pivot en 1995, Paul Paillole apportait un éclairage peu connu sur le rôle des services spéciaux français durant la deuxième guerre mondiale.
Ce document présente l’organisation des Forces Spéciales des Etats-Unis et le Grande Bretagne durant la deuxième guerre mondiale.
La liste est longue des unités pouvant revendiquer, de près ou de loin, un lien avec les forces spéciales.
Elles s’appellent « rangers », « raiders », « marauders », et surtout « commandos »… Beaucoup sont « spéciales » comme les opérations qu’elles exécutent.
Leurs effectifs sont très différents : certaines n’atteignent pas une vingtaine d’hommes, d’autres dépassent le millier. Un commando britannique, un régiment
SAS ou un bataillon de Rangers alignent 400 à 450 hommes, le Bataillon de choc et les Commandos de France 700 à 800, la 1st SSF et les Commandos d’Afrique 1 100 à 1 200. Cependant, presque toutes ont en commun d’être engagées derrière les lignes ennemies, de subir un entraînement particulier inspiré de celui des commandos et d’opérer selon des modes d’action spécifiques souvent empreints de secret…
Le 25 août 1944, alors que Paris se libère, un déferlement de violence balaye le paisible village de Maillé, au sud de la Touraine. Après quelques heures de terreur, on dénombre 124 victimes âgées de 3 mois à 89 ans… sans compter les nombreux animaux, eux aussi massacrés sans raison apparente par une horde d’assassins.
Aussitôt se posent de terribles questions : qui sont les coupables de cet acte de barbarie ? Quelles en sont les raisons ? Hélas, l’enquête ne permettra d’apporter aucune réponse satisfaisante.
Cet ouvrage fait un point complet sur ce que l’on sait aujourd’hui. À l’aide de témoignages et d archives inédits, il nous présente l’existence paisible du village avant la guerre et pendant l’occupation, puis relate en détails la funeste journée du 25 août 1944. Précisant l’enchaînement des faits, il désigne aussi les responsables. Il n’oublie pas, enfin, d’étudier les conséquences du crime : le deuil, la reconstruction puis le temps des commémorations.
Une étude indispensable à la connaissance de l’occupation et des pratiques répressives allemandes en France.
Commentaire :
Livre poignant sur l’atroce tragédie perpétrée ce jour-là par une troupe nazie à Maillé, petite commune, à présent liée à l’ASSDN. Récit de ce drame, massacre
de 124 personnes, destructions multiples mais aussi souvenir et histoire judiciaire destinée à découvrir les responsables et à esquisser d’impossibles réponses.
Un document.
Afin d’accompagner son développement économique exceptionnel, le régime chinois bénéficie de nombreux atouts. L’un est ignoré du grand public : les triades. Assimilables à des mafias en raison de leurs traditions, de leurs rites initiatiques et de leur code d’honneur, elles sont en pleine expansion. Totalement intégrées à la société chinoise, elles représentent un danger vital pour les économies occidentales car elles apportent à Pékin une arme secrète qui agit dans la totale illégalité. La compétition économique internationale en est faussée à la base. Les forces de sécurité et la justice ont bien du mal à les cerner, ce qui les rend encore plus redoutables. Le crime chinois organisé est désormais en cheville avec une partie des autorités : la corruption est devenue un système endémique.
Commentaire :
Un regard pénétrant et pertinent par un ancien officier de renseignement particulièrement averti sur ces sortes de mafias chinoises redoutables en plein développement et qui représentent un danger vital pour les économies occidentales. L’auteur est membre de l’ASSDN.
Grand nom du renseignement militaire, le colonel Jean Deuve est l’un des « as » des services secrets français. Jeune aspirant, il combat vaillamment dans les Ardennes à la tête de ses tirailleurs sénégalais et voit son nom inscrit au « Mémorial de l’Empire ». Affecté en Afrique de l’ouest après l’armistice, il est repéré par les Britanniques qui l’envoient suivre un an d’entraînement aux Indes au sein de la fameuse Force 136, celle-là même qui fit sauter le pont de la rivière Kwaï. Parachuté au Laos en janvier 1945, Jean Deuve organise la lutte contre les Japonais et devient gouverneur de province à 27 ans. Il fonde la Police royale laotienne et a la haute main sur les services de renseignement du royaume pendant deux décennies. Responsable important du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) dans les années 1970-1980, il est un témoin incontournable des relations internationales de la guerre froide.
Commentaire :
Le Colonel Deuve, l’un de nos grands anciens, témoin incontournable de la guerre froide puis auteur de nombreux livres sur sa période de combats si particuliers au Laos, sur la désinformation et les stratagèmes, sur le renseignement normand au temps de Guillaume le Conquérant et bien d’autres encore.
Un livre également passionnant.
L’affaire de l’opium, le trafic des piastres, les drames de Diên Biên Phu ou de la RC4, le “Roi Jean” : dans tous ces épisodes, les services de renseignement français ont joué un rôle majeur. Lorsque le corps expéditionnaire français débarque sur les quais de Saigon, le commandement ignore qu’il s’engage dans un conflit de huit années. La guerre que les Français vont mener dans les villes, les rizières ou les montagnes calcaires de la Haute-Région n’a rien à voir avec les guerres européennes qu’ils connaissent.
Les services français vont devoir réinventer leurs techniques et méthodes pour réduire l’influence de leur adversaire, aussi bien les divisions de choc du corps de bataille de la République démocratique du Viêt Nam, que les agents, membres des comités d’assassinats, qui sèment la terreur dans les villes et campagnes d’Indochine. Le 2e bureau, le SDECE, la Sûreté doivent faire preuve d’une grande ingéniosité : ils écoutent et décryptent les communications, ils intoxiquent les services adverses, épient les mouvements de l’adversaire. Ils dirigent des centaines d’agents et d’informateurs qui doivent s’infiltrer en territoire contrôlé par le Viêt-minh. Parfois, ils se compromettent gravement pour pallier leur manque de ressources ou pour trouver des informations auprès de “rebelles” qui ne souhaitent pas les leur livrer : guerre de l’opium, emploi de la torture, etc. Les officiers de renseignement croisent sur leur route les “alliés” des autres services occidentaux et en premier lieu les “Américains pas toujours tranquilles” de la jeune CIA qui font leur apprentissage de la guerre au Viêt Nam. Entre les services, la coopération s’accompagne de suspicion. Les services en Indochine constituent un vaste archipel du renseignement décrit pour la première fois avec précision par un historien ayant eu accès à de nombreuses archives inédites.
Commentaire :
Livre très intéressant sur le renseignement et ceux qui l’ont servi en Indochine alors que l’organisation n’était pas encore ce qu’elle est devenue par la suite. Il est dommage que le traitement des sources humaines par l’officier de renseignement soit vu au travers du prisme déformant de la torture. Méconnaissance du métier certainement. Son auteur fut l’un de nos conférenciers lors de notre Congrès national de Dijon.
Ce deuxième volume de la collection Résistance est consacré aux parachutages et aux pick-up d’agents de 1940 à 1944. C est une fresque saisissante de ces opérations et un vigoureux hommage aux héros de la Résistance que l’auteur brosse ici, s’appuyant à la fois sur son importante documentation personnelle, l’amitié des vétérans et la proximité avec de nombreux conservateurs de musées à travers toute l’Europe. La rigueur de la reconstitution, la précision des informations, tant sur les méthodes que sur les matériels, et la richesse de l’iconographie répondront aux attentes des amateurs les plus éclairés. Mais c’est avant tout des parcours de vie que chaque lecteur peut ainsi découvrir plus intimement, depuis les exercices de formation en Angleterre et l’attente du départ jusqu’aux sacrifices librement consentis dans l’accomplissement de la mission.
Commentaire :
Livre remarquable par cette fresque saisissante que l’auteur dépeint de ces opérations clandestines qui se sont multipliées au fil des années de guerre. Tout y est décrit en homme de l’art, avec fidélité et réalisme ainsi qu’une abondante et passionnante iconographie. L’auteur est membre de l’ASSDN.