Memorial – biographies Ea-Ez
Édouard, Ignace
Pseudonyme: PLANTAGENET
Né le 11 mars 1892 à Bruxelles (Belgique) de Alphonse Engel et de Marie Engel Épouse Jeanne Engel Profession: journaliste Décédé le 25 décembre 1943 à Buchenwald
Réseaux: S.S.M.F./T.R., Bruno du S.R. KléberAgent P2
D’origine belge, Édouard Engel avait fait son service militaire en Belgique durant la guerre 1914-1918.
A trente -six ans, il s’était fait naturaliser français (12 décembre 1928). Il parlait le français, l’allemand, le flamand et le russe. Journaliste et directeur de journaux, il présidait le Syndicat professionnel des directeurs et éditeurs de journaux et des publications internationales “La Paix”. Il était également professeur au Collège des sciences sociales et membre du Comité national de la paix.
D’après les déclarations de son épouse, à son arrivée à Paris, il a pris contact avec les Services spéciaux de l’Armée, auxquels il va fournir des renseignements politiques et économiques (homologué agent P2 à partir du 1er juin 1941). Il dirige aussi une section de propagande et mène diverses autres activités.
Recherché par la Gestapo dès juin 1940, il doit entrer dans la clandestinité (son appartement, 4 rue César Franck, Paris XVe, a été plusieurs fois fouillé).
Arrêté le 12 octobre 1942, il est déporté à Buchenwald où il meurt le 25 décembre 1943, comme en témoigneront ses camarades Gaston Weil et Clémenceau de Vitry.
Édouard Engel, qui était chevalier de la Légion d’Honneur, officier d’Académie, chevalier de l’Ordre de Saint Pierre (Serbie), du Dragon d’Annam, de l’ordre polonais “Polonia Restituta”, officier de l’ordre de la Couronne, recevra la Médaille de la Résistance.
Références: Archives du Bureau “Résistance”
Louis, Joseph, Pierre
Pseudonyme: L’INGÉNIEUR
Né le 29 octobre 1913 à Toulouges (Pyrénées-orientales) de Pierre Esparre et de Isabelle Camo Epouse: Jacqueline Doucet Profession: ingénieur des Travaux Publics Décédé le 28 mai 1943 à Suresnes (Mont Valérien)
Réseaux: S.P. Ain 1940, Eleuthère, S.R. Air 40 (Normandie et Limoges)
Fils d’un fonctionnaire des P.T.T., Louis Esparre avait fait ses études dans des institutions tenues par des Jésuites à Toulouse, sa ville natale, et à Marseille. Licencié en droit, ayant fait l’École des Ponts et Chaussées à Paris, il devint ingénieur des Travaux Publics.
Après son service militaire dans le Génie en 1934-1935, revenu à la vie civile, il fut affecté en 1937 dans l’Orne comme ingénieur des Ponts et Chaussées.
Au début de la guerre, il obtint le grade de sous-lieutenant. Remis d’…
Memorial – biographies Na-Oz
Marcel
Né le 3 janvier 1923 à Montigny- les-Metz (Moselle) de Emile Ney et de Marie Legrand Célibataire Profession: employé des P.T.T. Décédé le 23 juin 1942 à Mannheim
Réseaux: S.S.M.F./T.R., S.R. Kléber (Lorraine), L’Espoir FrançaisAgent P2
Marcel Ney, employé des P.T.T., a18 ans quand il s’engage dans la Résistance où il est chef du secteur de Montigny-les-Metz pour le S.R. Kléber. Il vit alors dans cette ville, chez ses parents, 6 rue de Marly.
Il travaille pour “L’Espoir Français”, fondé à Metz par Robert Gatelet*, Robert Granthil et Albert Dehlinger. C’est le premier mouvement de résistance de Moselle (il fait partie de la branche des étudiants de Lorraine du réseau Uranus du S.R. Kléber). L’article 3 de ses statuts dit: “Le général De Gaulle nous inspire nos buts”.
“L’Espoir Français” aide d’abord les prisonniers de guerre français qui veulent s’évader, il effectue de petits sabotages, des actes de propagande (tracts, affichettes), du stockage d’armes, et finit par couvrir huit districts. Fin août 1940, il cherche une liaison avec la France Libre. Son activité décuple: renseignements sur les mouvements de troupes, la défense aérienne, les usines de sidérurgie.
En mai 1941, l’arrestation d’un courrier porteur de documents entraîne l’arrestation de vingt de ses membres dont Marcel Ney, Robert Gatelet, Alfred Dehlinger et Émile Parisot*.
Marcel Ney est arrêté le 7 juillet 1941. Il est jugé dans le cadre du procès de “L’Espoir Français” devant le 4e Sénat du Wolksgerichshof de Berlin, qui se déroule du 30 septembre au 2 octobre 1942 à Zweibrücken, et compte vingt et un inculpés.
Voici des extraits de l’acte d’accusation qui fait 32 pages (selon la traduction qui figure dans le dossier “S.R. Kléber – Historique” du Bureau Résistance). Il est daté du 7 juillet 1942:
” J’accuse: de juillet 1940 à juillet 1941 (certains accusés seulement durant une partie de ce temps) à Metz et environs.
1) Tous les accusés: d’avoir préparé l’entreprise de haute trahison d’empêcher – par la violence ou par menace de violence – le Führer et chancelier du Reich, ainsi que les membres du gouvernement d’exercer, dans un certain sens, leurs compétences constitutionnelles.
A cette fin, l’action des accusés était dirigée vers l’établissement et le maintien d’une consistance organisée, et l’action des accusés Dehlinger et Gatelet aussi vers l’influence des masses par la propagation d’écrits.
2) Les accusés Dehlinger, Gatelet (…), Parisot (…) d’avoir, outre cela et par la même action, rassemblé ou essayé de rassembler, secrètement, en territoire de guerre de la Wehrmacht, des renseignements dans l’intention de les communiquer à l’ennemi. Les accusés (dont Gatelet…) tant qu’ils n’étaient pas encore âgés de 18 ans au moment du crime, étaient cependant en mesure d’après leur développement intellectuel et moral de discerner l’illégal des méfaits et de subordonner leur volonté conformément à ce jugement. (…)
Les accusés ont tous appartenu à une organisation, “Espoir Français”, créé à Metz en juillet 1940. Sa tâche consistait en premier lieu à rassembler pour le service de renseignements français des informati…
Extrait du Bulletin : 40 em anniversaire libération Corse
( Extraits )
Parce que les Services Spéciaux de la Défense Nationale ont eu un rôle primordial dans la préparation des opérations militaires qui ont permis en Septembre 1943 la délivrance de ce département français, parce que ce rôle est trop souvent « gommé » au profit d’intrigues partisanes et d’actes de résistance contestables, parce que la Corse, enfin, traverse une épreuve particulièrement douloureuse et que la France toute entière se sent solidaire de cette admirable région, L’AASSDN se devait d’être présente dans les cérémonies qui ont marqué le 40e anniversaire de la libération de l’île.
Elle l’a fait en participant avec les Pouvoirs publics et les autres associations concernées à la préparation et au déroulement des manifestations patriotiques d’Ajaccio, d’Azone et de Bastia.
La présence de notre Président National, celles de nos camarades Toussaint GRIFFI, Laurent PREZIOSI, Marie-Jeanne NESA aux côtés des anciens sous-mariniers du CASABIANCA, l’amiral LASSERRE en tête, ont donné à cette évocation de l’histoire une authenticité impressionnante et marqué définitivement la place de nos anciens Services dans cette phase première de la Libération de la France.
Dans les pages qui suivent nous relatons les moments les plus intenses de ces journées du souvenir et nous reproduisons les passages essentiels des allocutions prononcées.
Il faut rendre hommage à notre délégation de la Corse du Sud qui a su imposer avec tact mais fermeté, le respect de la Vérité et, par voie de conséquence, celui de la contribution des Services Spéciaux de la Défense Nationale grâce à la vigilance et au dévouement de nos camarades … l’action de nos services et l’héroïsme de nos camarades ont été dignement honorés…
REPERES CHRONOLOGIQUES
8 NOVEMBRE 1942 – Les alliés débarquent en Afrique du Nord. L’armée française reprend la lutte. Le Colonel RIVET, chef des Services Spéciaux rejoint ALGER avec le Colonel RONIN. Ils reconstituent la Direction des Services de Renseignements et de Sécurité Militaire dans le cadre du commandement français.
7 JANVIER 1943 – Fred SCAMARONI, chargé de mission par le B.C.R.A. débarque à son tour en Corse. Il sera arrêté et se suicidera en Mars 1943 pour ne pas parler.
AVRIL 1943 – Le Commandant COLONNA D’ISTRIA remplace en CORSE le Commandant de SAULE. Il a pour mission de renseigner et d’unifier la résistance en liaison avec le Front National (GIOVONI).
13 MAI 1943 – Reddition de l’Afrika Korps en Tunisie.
10 JUILLET 1943 – Débarquement des alliés en Sicile.
25 JUILLET 1943 – MUSSOLINI destitué.
3 SEPTEMBRE 1943 – Débarquement allié en Calabre.
9 SEPTEMBRE 1943 – L’Italie capitule. L’insurrection éclate à AJACCIO. COLONNA D’ISTRIA et GIOVONI appellent l’Armée française. GIRAUD prend seul la responsabilité de répondre à cet appel.
13 SEPTEMBRE 1943 – Le « CASABIANCA » débarque le groupe de choc des Services Spéciaux à AJACCIO. Les jours suivants ce sera la 4e Division marocaine du Général Henri MARTIN.
4 OCTOBRE 1943 – La Corse est libérée malgré une opposition sanglante de la Wehrmacht repliée de Sicile.
LES CEREMONIES DU 8 SEPTEMBRE 1983 A PARIS
Deux délégations d’Anciens Combattants et résistants des deux départements Corse étaient présentes, ainsi que notre délégation Corse… Après la messe à la mémoire des morts en l’Église Saint-Louis des Invalides, la flamme fut ravivée à l’Arc de Triomphe en présence du Secrétaire d’État aux Anciens Combattants. Le Colonel S…
Extrait du Bulletin : Aide de la Marine nationale aux Services spéciaux
A la gloire du Sous-Marin ” PERLE ” disparu corps et biens le 8 Juillet 1944
Avec l’autorisation de l’Amirauté, nous publions le récit du Capitaine de Frégate PAUMIER, qui commandait le Sous-Marin “PERLE” lors de sa mission sur les côtes de Provence en Octobre 1943.
Cette mission sous-marine fut la dernière au Cap Camarat. Elle fut aussi l’une des plus risquées, car l’ennemi venait précisément d’y renforcer ses défenses côtières et ses moyens de guet. L’expédition ratée le mois suivant – Novembre 1943 – devait, hélas, démontrer la difficulté de l’entreprise.
Pourtant le récit en est simple, discret, bien dans les traditions de la MARINE. A chaque ligne apparaît l’extraordinaire maîtrise, l’exceptionnel courage, la foi patriotique de l’équipage et de son Chef.
“LA PERLE” n’a pas connu la Victoire : disparue en mer le 8 Juillet 1944, elle symbolise l’héroïque abnégation de notre Marine Nationale.
C’est à cet héroïsme et à cette abnégation que nous rendons aujourd’hui hommage. Nous les perpétuerons demain en édifiant à Ramatuelle le MEMORIAL des SERVICES SPECIAUX.
UN DÉBARQUEMENT des SSM/TR
Sur les côtes de Provence (Octobre 1943)
Si la grande presse a beaucoup parlé des opérations de parachutage destinées à organiser les forces de la Résistance, un voile discret, par contre, semble avoir été jeté sur les opérations de débarquement, peut-être plus modestes, exécutées au cours des années 1943 et 1944 sur les côtes méditerranéennes, par le Groupe des Sous-marins d’Algérie.
A cette époque, la création de liaisons directes et françaises avec la Métropole et le maintien de ces liaisons étaient un problème vital. Très rapidement le sous-marin s’avèrera l’engin idéal pour ce travail, ayant sur l’avion l’énorme avantage d’une discrétion à peu près totale. Le Capitaine de Corvette L’HERMINIER, Commandant du “CASABIANCA”, fut le premier à tenter et à réussir, en Février 1943, un débarquement d’agents du SSM/TR sur les côtes de Provence (les BULLETINS 7 et 8 ont relaté cet exploit). Devenu notre chef de file, il ne cessera de nous recommander de toujours opérer avec la plus grande discrétion.
Le point de débarquement devant être impérativement isolé des grandes voies de communication, facilement identifiable de nuit, d’accès possible pour un sous-marin navigant en immersion profonde. Le choix du Commandant L’HERMINIER s’était porté sur la Baie de Bon-Porte, entre les Caps Taillat et Camarat, non loin de la Baie de Saint-Tropez, et pratiquement le seul endroit acceptable entre Toulon et la frontière italienne.
Le nombre d’agents que nous transportions variait généralement entre cinq et dix et se composait des éléments les plus divers, les uns Officiers de Marine en service aussi bien en Afrique du Nord qu’en France, se pliaient aisément aux pénibles conditions de vie des sous-marins, les autres ignoraient tout de la vie maritime et se trouvaient quelque peu perdus sur nos bateaux où les mètres carrés leur étaient distribués avec parcimonie.
Ainsi, chaque mois, à la nouvelle lune, un sous-marin d’Alger vint en Baie de Bon-Porte. Mais, tout a une fin; l’activité des Résistants ne pouvait à la longue rester inaperçue et, en Novembre 1943, l’ennemi interrompait brutalement les opérations poursuivies.(1)
Et c’est “LA PERLE” qui, en Octobre 1943, se trouve avoir réalisé le dernier débarquement sur ces côtes.
LE RAPPORT DE MER
Le départ d’Alger se fait au petit matin du Samedi 23 Octobre.
“LA PERLE” plonge dès la sortie du chenal dragué et se dirige vers la zone que l’Amirauté alliée réserve aux sous-mar…
Memorial – biographies Mf-Mz
Alfred ( ou André )
Pseudonyme: ERLINI
Né le 2 décembre 1913 à Rouille (Vienne) de Armand Millet et de Eugénie Oblé Epouse: Simone Le Moal Profession: ingénieur agronome Décédé le 24 juillet 1944 à La Harmoye (Côtes du Nord)Agent P2
Réseaux: Alibi (relevant de l’I.S.) ,Gallia-Kasanga S.R. MLN, D.G.E.R.
Ingénieur agronome (il avait fait l’École de Grignon), Alfred Millet était professeur d’agriculture. Il avait fait la guerre de 39-40 en Belgique et dans la Meuse (cité à l’ordre de la division); habitait Saint Brieuc et était père de deux enfants.
Arrêté pour ses activités de résistance le 27 juillet 1944 à Saint Brieuc, il est fusillé le jour même à La Harmoye (Côtes du Nord). D’après l’acte de décès, son corps est retrouvé le 14 août 1944, à dix heures, au lieu dit Kergus.
Capitaine à titre posthume, Alfred Millet sera cité à l’ordre de l’Armée et à l’ordre de la division; il sera fait chevalier de la Légion d’Honneur, et recevra la Croix de Guerre 1939-45 avec palme et la Médaille de la Résistance.
Références Archives du Bureau”Résistance”; : “L’ORA” du colonel A. de Dainville (Ed. Lavauzelle, 1974)
Francis
Né le 25 mars 1915 à Lodève (Héraut) De Maxime Morand et Yvonne Andrieu Marié le 22 décembre 1943, épouse : Angèle Gratia Profession : officier d’active
Réseau Action R.6, FFI d’Auvergne, FFC Agent P2 Disparu à Melk (Autriche) en avril-mai 1945
Sorti en 1937 de l’Ecole spéciale militaire de Saint Cyr (promotion maréchal Lyautey), Francis Morand choisit l’Ecole d’application de cavalerie à Saumur , qu’il termine en juillet 1938. Affecté au 2e régiment de chasseurs d’Afrique à Mascara, il fait la Campagne de France au sein du G.R.C.A. et sera cité à l’ordre du régiment par décret du 21 juin 1940 : « Jeune officier de renseignement toujours prêt à assurer les liaisons quelque soit le danger. Le 6 juin 1940, chargé d’aller chercher un renseignement sur la ligne de feu, n’a pas hésité à regrouper autour de lui des hommes désemparés pour suivre des chars non accompagnés et pénétrer dans un bois occupé par l’ennemi. » Puis il est à nouveau cité à l’ordre du régiment : « A fait courageusement tout son devoir pendant les opérations de la 7e Armée du – au 24 juin 1940. »
En août 1940, il sera brièvement affecté au 3e régiment de Dragons, mais demandera sa mutation dans la gendarmerie. Il suit alors les cours de l’Ecole d’application de la gendarmerie, à Pau, et sera affecté successivement à la 2e légion de la Garde ( 16.02.1941) et à la 4e Légion, avant de rejoindre l’EM de la Direction générale de la Garde .
Il sert sous les ordres directs du comandant Robelin*, pour lequel il effectue de nombreuses missions ; Robelin maintient le contact avec les diverses organisations de la Résistance, en particulier avec les réseaux CE du colonel Lafont (Verneuil). On peut donc imaginer que Francis Morand, ancien officier de renseignement de 1940, travaille sous couverture de ses missions techniques au profit de la Garde, pour fournir à son chef les renseignements pouvant intéresser ces réseaux.Quand il se marie, en décembre 1943 , c’est Robelin lui-même qui signe l’…
2008 : Décès de Pierre de VILLEMAREST, ancien résistant, ex-membre des services secrets français
Category: Archives du site
Pierre de Villemarest
Décès de Pierre de Villemarest, spécialiste de l’espionnage soviétique.
Pierre Faillant de Villemarest, ancien résistant, ex-membre des services secrets français, journaliste et spécialiste de l’espionnage soviétique, est mort vendredi 22 février 2008 à l’âge de 85 ans, a annoncé dimanche à l’AFP l’Association des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale (AASSDN).
Né à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) le 10 décembre 1922, M. de Villemarest avait interrompu ses études de droit et de sciences politiques pour rejoindre la Résistance dès septembre 1940, en participant à la création de La Dernière Colonne, notamment avec Emmanuel d’Astier de la Vigerie, noyau de Libération-Sud.
En désaccord politique avec des dirigeants de Libération-Sud, il avait rejoint le maquis du Vercors en 1943, comme officier de renseignements du réseau Kléber.
Après la guerre, il avait travaillé pendant cinq ans à la Direction Générale des Etudes et Recherches (DGER, ancêtre de la DGSE) en Autriche et en Allemagne du sud pour repérer les anciens agents nazis.
Il fut journaliste à l’AFP pendant plusieurs années, puis à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles et au mensuel Spectacles du Monde.
Pierre de Villemarest est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, notamment sur l’espionnage soviétique dont il fut un spécialiste reconnu durant la Guerre froide, comme “L’espionnage soviétique en France 1944-1969”, paru en 1969 (*), ou “GRU, le plus secret des services soviétiques” (1988) (*).
Son dernier ouvrage (“Le KGB au coeur du Vatican”, éditions de Paris) était paru en 2006.(*)
Il était décoré de la Croix de guerre 39-45, de la Croix du combattant volontaire de la Résistance et de la Médaille des Engagés Volontaires.
Pierre Faillant de Villemarest était entré dans l’Amicale des Anciens des Services Spéciaux en 1956. A ses obsèques, qui ont eu lieu dans l’intimité, l’AASSDN a été représentée par le Président National et le Délégué Normandie.
C’est avec une grande tristesse que l’équipe qui fait vivre ce site a appris cette brutale disparition ; il avait toujours aidé et encouragé à poursuivre la construction de www.aassdn.org.
Nous tenons à présenter nos sincères condoléances à ses proches et nous associons à leur peine.
(*)Voir la présentation de ces ouvrages
Lire également, publié sur le Site Extrait de son ouvrage“L’espionnage soviétique en France 1944-1969“ Ses articles parus dans notre Bulletin interne ( sélection )IG-Farben et l’espionnage économique mondial – Les ZEFIS Opération TICOM Yougoslavie livrée au communisme La russie en quête d’équilibre Affaires secrètes Aldrich Ames, l’espion au coeur de la CIA Ses commentaires à la sortie du Livre ” Legacy of ashes “, Prix Pulitzer 2007, ( History of the CIA ) – de Tim Weiner. P.de Villemarest analysait ” Les raisons de l’échec de la strat…
Memorial – biographies Ba-Bd
Category: Archives du site,Biographies,Biographies memorial
Né le 14 février 1915 à Tourcoing (Nord)Epouse: Simone, Lidonie, Eugénie PohieRéseaux: S.S.M.F./T.R.,S.R.-Kléber (Pat O’Leary)
Agent P2Décédé le 12 novembre 1941 à LilleRéseaux: S.S.M.F./ T.R. , S.R.Kléber
André Baelen a vingt-cinq ans, il est marié depuis trois ans, quand il s’engage dans la Résistance dès septembre 1940. Il fait partie du groupe Marcel Bommel de Lille-Centre et il est membre de l’Organisation franco-anglaise du capitaine Michel (W.O.).
Il est arrêté le 13 mars 1941 et condamné à mort par le tribunal de la Feldkommandantur à Lille, le 18 juillet. Le préfet du Nord tente dès le lendemain d’intercéder en sa faveur. Dans son intervention il est précisé que André Baelen, qui habite 150 rue du Moulin à Roubaix, “électricien aux établissements Tiberghein Frères, à Tourcoing, est père de deux enfants de 3 ans et 1 an. L’intéressé, poursuit le préfet, était accusé d’intelligence avec les services britanniques et le 2e Bureau de Vichy.
Baelen aurait fait des aveux complets. Il était, en outre, accusé de détention d’armes de guerre et d’avoir facilité le passage en zone libre d’Anglais et de jeunes Français gaullistes.”
Un télégramme reçu le 27 juillet à 18 heures, faisant suite à une lettre du 24 juillet au Contrôleur général délégué du ministère de la Guerre, suggère d’intervenir d’urgence auprès de Abetz, ambassadeur du gouvernement allemand en France, la commutation de peine “ne pouvant être accordée par le commandement militaire allemand en France, mais par le général allemand commandant en chef en Belgique et dans le Nord de la France”
Malgré les interventions, André Baelen est fusillé à Lille le 12 novembre 1941.
Déclaré “Mort pour la France”, il sera fait chevalier de la Légion d’Honneur et recevra la Croix de Guerre avec palme et la Médaille de la Résistance.*
Citation (à l’ordre de l’Armée): “Magnifique patriote membre des Forces Françaises Combattantes. Arrêté pour faits de Résistance le 13 mars 1941, a été interné jusqu’au 12 novembre 1941 date à laquelle il est mort glorieusement pour la France”.Références: Archives du Bureau “Résistance; Archives nationales (dossier F60 – 1570); Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p. 4
BANK
Raymond
Pseudonymes: FEVAL, TINAN
Né le 18 août 1895 à Ivry (Seine)de Aaron Hayem Bank et deCamille WormsÉpouse:Pauline, Émilie MoussardDécédé le 4 mars 1944 à Grenoble
Réseaux: S.S.M.F./T.R., Combat
Capitaine de réserve, Raymond Bank, qui a souffert de trois blessures de guerre, s’engage, le 1er mars 1941, dans la Résistance. Il a une fille.
Il est chef du 2e Bureau de l’A.S. jusqu’en mars 1942, puis chef de l’État-major de l’Armée Secrète, sous les ordres du commandant Job, et de Reyniès (dit Vauban), jusqu’à son arrestation. Celle-ci a lieu le 4 mars 1944, à Grenoble, où il est tué par la Gestapo le jour même (fusillé selon certains documents).
Le commandant Job témoignera ainsi: Raymond Bank ” a exercé avec autorité, compétence et dévouement les fonctions de chef de l’E.M. de l’A.S., contribuant pour une large part à la mise sur pied d’un solide dispositif de combat.” Le colonel Descour, gouverneur militaire de Lyon, écrira que cet officier, “animé du plus pur esprit de résistance,” a montré “les plus belles qualités d’organisa…
Extrait du Bulletin : Une page de la Résistance en Alsace
Category: Archives du sitepar Jean-Pierre SPENLÉ, président des anciens GMA
Les débats de la résistance des Alsaciens en Alsace annexée et dans le reste de la France
La convention d’armistice signée entre la France et l’Allemagne, en juin 1940, ne comportait aucune disposition particulière sur le sort des trois départements du Rhin et de la Moselle.
Ceci n’empêche pas les Allemands d’y introduire leurs lois par ordonnance des Gauleiter Wagner et Burckel, nommés par Hitler, afin de germaniser les citoyens français qui y résidaient. Les Gauleiter Wagner, pour l’Alsace et Burckel pour la Moselle, s’appuyèrent sur la Gestapo, la S.D. et les camps de concentration du Struthof et d’internement de Schirmeck, afin de réaliser leur oeuvre d’annexion et la soumission de la population au régime national-socialiste en vigueur en Allemagne.
Face à cette dictature, la résistance en Alsace commença très tôt. Dès août 1940 un certain nombre d’Alsaciens réfugiés en zone sud, prirent contact entreeux et décidèrent de rentrer en Alsace afin de ne pas laisser le champ libre aux Allemands et pour leur opposer une résistance organisée. Marcel Kibler, Paul Dungler recrutèrent des patriotes bien décidés à résister à l’occupant. La première réunion se tint à l’usine Du Breuil à Saint-Amarin, le 5 octobre 1940 et il y fut créé la 7ème colonne d’Alsace. Fin 1940, 40.000 Alsaciens et Lorrains, jugés inassimilables au Grand Reich, furent expulsés en zone libre, parmi eux Kibler, qui avait refusé de signer une déclaration de fidélité au Grand Reich. Paul Dungler, menacé d’arrestation par la Gestapo réussit à s’évader et rejoignit également la zone libre. Paul Winter, industriel à Mulhouse, prit le commandement du réseau.
Au même moment en zone sud, des contacts s’établissaient entre des réfugiés alsaciens et des cadres du 51ème régiment de Cuirassiers. Le capitaine d’Ornant, de Bayon, conseilla au lieutenant de réserve Barreis de rentrer en Alsace pour y constituer un réseau de résistance. Il lui promit l’aide de l’armée d’armistice. Strictement compartimentée en cellules de trois membres, la 7ème colonne d’Alsace prend le nom de réseau Martial et fut l’une des rares organisations de résistance à ne jamais être démantelée par l’ennemi, par la suite elle sera intégrée à l’organisation de résistance de l’armée.
L’armée d’armistice dont un grand nombre d’officiers n’admettent pas la défaite, prépare en secret la revanche. Des armes, du matériel sont camouflés, certains officiers sont détachés après des réseaux, une lutte secrète est entreprise contre les agents allemands infiltrés en zone sud, dont certains sont exécutés.
En Alsace, Barreis crée le réseau Résistance et organise la résistance dans le Bas-Rhin. Il recrute des chefs de secteur et étend son action dans le Haut-Rhin avec Vuillard, Heitz, et Anglo vers la Lorraine. Ce réseau fonctionna jusqu’au 16 juin 1942, date à laquelle il est décapité par une série d’arrestations : Barreis, Wenninger, R. Heitz, Henner, Bosenmeyer sont condamnés à mort ; les autres résistants à des peines de prison. Il faut mentionner l’action courageuse de jeunes étudiants alsaciens qui créèrent le front de la jeunesse d’Alsace, commandé par Adam Pfister et certains autres. Il agit auprès de la jeunesse et organise un attentat contre le Gauleiter Wagner. Celui-ci y échappe, Adam est arrêté et fusillé. Les communistes alsaciens créent un réseau animé par Wodli, eux aussi paient un lourd tribut : Wodli et plusieurs de ses camarades sont arrêtés et fusillés.
Les missions de tous ces réseaux sont multiples :
– Recherche de…
Extrait du Bulletin : Pierre Griffi héros de la résistance Corse.
Category: Archives du sitePar Toussaint Griffi
Allocution à Corte, le 11 Septembre 1993 Mon nom est Toussaint Griffi Je vous parle à double titre d’abord en ma qualité d’ancien adjoint du Commandant Roger de Saule, Chef de la mission Pearl-Harbour », et de mes camarades, notamment : – Laurent Preziosi, Président de l’Union Fraternelle de la Résistance. – Georges Lasserre ancien officier du sous-marin « Casabianca ». – Joseph-Louis de Montera, Avocat et ancien Bâtonnier, compagnon de lutte de la première heure, venu spécialement de Bastia pour participer à cette journée du souvenir. Ensuite en tant que membre de la famille et compagnon de lutte de Pierre Griffi. Mais avant tout je tiens à exprimer notre reconnaissance à la municipalité de Corte et à son Maire Jean-Charles Colonna pour l’excellente initiative qu’ils ont prise d’honorer la mémoire de Pierre Griffi en donnant son nom à un square de la ville. Je salue la présence du Colonel Paul Paillole, Président National des Anciens des Services Spéciaux ainsi que celle de Monique Blanc, fille du Général d’Armée Giraud principal artisan de la libération de la Corse en septembre 1943.
Certains esprits mesquins ou mal informés ont trop souvent tendance à l’oublier. Pierre Griffi, premier radio clandestin débarqué en Corse dans la nuit du 14 au 15 décembre 1942, était né à Alger au mois de mai 1914, de père Corse et de mère Savoyarde.
Pierre avait vingt-neuf ans lorsqu’il vint en Corse pour la première fois. Il n’en repartit plus. Fusillé par les Italiens à Bastia, le 18 août 1943, son corps repose dans le carré miliaire du cimetière de la ville.
Radio dans la clandestinité à Alger, en liaison avec les postes du quartier Général de Tanger, Gibraltar et Londres, il prit une part active à l’insurrection d’Alger dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, facilitant le débarquement des troupes alliées.
Comme tant d’autres enfants de chez nous, Pierre n’a pas fait mentir notre race et notre histoire. Ce descendant de Sanpiero portait dans ses veines le sang chaud de nos ancêtres montagnards, aussi fier de ses origines insulaires que de celles non moins farouches de l’antique Savoya.
Les qualités dominantes de Pierre Griffi étaient la bravoure digne des preux chevaliers, un courage à toute épreuve, joint à une honnêteté scrupuleuse. Il avait une haine farouche de l’occupant fasciste, un mépris provoquant pour son armée sans panache qui avait annexé, en mercenaire des nazis, ses deux petites patries : la Corse et la Savoie.
Mieux que quiconque, Pierre Griffi, a ressenti l’éventualité du déshonneur et de la honte si le drapeau tricolore ne flottait plus sur ces deux plus belles régions de France, les deux berceaux de sa famille. A son idéal, il sacrifia sa vie. Professionnel averti, il se conduisit également en soldat, acceptant tous les risques, ne poursuivant qu’un but : l’accomplissement de la mission qu’il avait voulue.
Nous qui avons eu l’honneur de vivre avec lui cette épopée de plusieurs mois, allant de la montagne à la plaine, de vallées en calanques, de grottes en bergeries, savons avec quelle ténacité, quel admirable sang-froid et quelle maîtrise étonnante il réussit, aux prix de risques et d’efforts quotidiens, la liaison radio-télégraphique entre la Corse et le Haut Commandement Allié en Afrique du nord. (plus de 100 messages passés par lui.).
Repéré, traqué, puis arrêté en mai 1943 par les services de l’O.V.R.A., cette gestapo, il fut soumis à d’odieuses tortures. Il tomba sous les balles italiennes pour la libération de la Corse en août 1943.
Extrayons ce passage du texte de la citation à l’ordre de l’Armée qui lui fut décernée à…
Extrait du Bulletin : Fonction publique – action clandestine – état francais (2)
Category: Archives du sitepar Guy de SAINT-HILAIRE
Chef du Réseau des F.F.C. ” Kléber-Marco ”
Pour une meilleure compréhension de cette deuxième partie – à moins que l’on ait sous les yeux la fin de la première partie, page 36 du Bulletin précédent n° 152 – il convient de rappeler que le sauvetage des enfants de Vénissieux, ainsi que l’intervention du S.S.E. (Service Social des Étrangers) dans les rafles d’août 1942 en Zone libre, avaient provoqué une ” déception ” quant au nombre des Juifs que les Allemands avaient pu arrêter et déporter.
Les agissements suspects de Gilbert Lesage ne pouvaient rester sans conséquences.
ENQUETES DE POLICE ET LEURS RÉSULTATS
Le Ministre de l’Intérieur désigna, pour enquêter, le Commissaire Principal Mortier. Ayant eu la chance de retrouver le rapport Mortier dans son intégralité, et ayant pu d’autre part recueillir les commentaires de Lesage, il m’apparaît que l’auteur de ce rapport ne pouvait être qu’un ” résistant “, confronté à la double obligation de faire une sérieuse enquête policière, mais aussi de conclure par l’innocence du vrai coupable.
Il s’agit donc, à mes yeux, d’un véritable chef-d’oeuvre de cette époque quand le système du double jeu s’imposait à tout fonctionnaire en place, astreint à l’obligation hiérarchique, mais également astreint, en conscience, à sauver ce qui pouvait l’être (1).
Pour significatif qu’il soit, le cas du Commissaire Mortier est loin d’être exceptionnel. Combien ” d’inévitables ” arrestations ont été évitées grâce au gendarme, au policier, ou même au Commissaire, qui ont ” fait semblant ” d’instrumenter quand la simple routine aurait pu déceler un Résistant.
Mais pour élever le débat au niveau des plus hautes responsabilités, pourquoi ne pas se fier à l’opinion de François-Georges Dreyfus, le dernier en date des historiens ayant traité le problème. Je le cite (p. 785) ” Ainsi au-delà du déshonneur qu’est la collaboration dans laquelle Laval engage la France de Vichy le 18 avril 1942, il faut objectivement admettre qu’elle contribua à limiter considérablement les pertes humaines comme les connurent les voisins de la France. La crainte de la polonisation avait, au prix de l’infamie collaborationniste, sauvé nombre de Français.
France Belgique Pays-Bas % de pertes civiles
0.4 0.88 1.75 % de juifs déportés non revenus
21.4 45 81.5 % des pertes humaines totales dues à la guerre
1.5 1 2.3 Pour être plus concrets et s’en tenir à certains événements trop justement célèbres, telles que les rafles de Juifs étrangers en juillet 42, je cite encore F.G. Dreyfus (p. 635) : ” Mais grâce à la Résistance, parfois à la Police elle-même, il n’y a eu que 12.884 arrestations alors que l’on en espérait 28.000 ! “.
Si la Police française n’avait pas été chargée de cette pénible et odieuse opération, en contrepartie du renoncement, par les Allemands, à se faire livrer des Juifs français, croit-on vraiment que les policiers allemands auraient fait du porte à porte (ce que firent de nombreux policiers français) pour prévenir, la veille, les victimes recensées qu’ils viendraient, le lendemain, les arrêter ?
Il reste cependant l’erreur de base, fondamentale et impardonnable, du Gouvernement de Vichy d’avoir devancé les exigences allemandes pa…