Bibliographie : Ouvrages présentés – Commentaires V

Encyclopédies :

Services et Renseignement

Périodes 1900-34 :

Services et Renseignement

Périodes 1935-45 :

(1) Acteurs, (2)
Services et Renseignement
,
(3) Résistance

Périodes après 1945 :

(1) Services, (2) Renseignement

Thèmes spécifiques :

(1) Services, (2) Autres

Autres thèmes  :
et ouvrages divers
Etudes & Perspectives  :

voir rubrique spécifique

 

A.C.V.L.R.F

LES LUXEMBOURGEOIS DANS LES
RÉSEAUX ET LES MAQUIS EN FRANCE

Ouvrage de l’Association des Anciens Combattants
Volontaires Luxembourgeois de la Résistance Française. – 1960. Disponible
auprès de cette Association ou via librairies en relation avec les
distributeurs du Grand-Duché de Luxembourg.

 

Avant-propos

 

 A l’époque où nous vivons,
caractérisée, hélas, trop souvent par l’ignorance et l’oubli, l’exemple
patriotique et moral donné par la jeunesse luxembourgeoise pendant la guerre
1940-1945, mérite d’être rappelé et respecté. En l’occurrence, la morale du
devoir et le devoir de mémoire s’imposent.

 

L’opuscule présent est destiné à
rappeler l’esprit et l’action des jeunes luxembourgeois réfractaires à
l’oppression, ayant combattu dans les maquis en France, pour la liberté et
la souveraineté de leur pays. pour la liberté et la souveraineté de leur
pays.
 

Les anciens maquisards
luxembourgeois en France, qui n’ont pas la prétention d’avoir été des
surhommes, n’ont pas oublié le sens de leur engagement et le souvenir de
leurs camarades disparus. Fidèles à leur passé, ils continueront à oeuvrer
pour la liberté, la convivialité en Europe et dans le monde.

 

Le récit ci-après n’a aucun
caractère exhaustif; il est basé sur les faits authentiques relatés par les
nombreux témoignages officiels (d’origine française notamment) se trouvant
dans les archives de l’Association des Anciens Combattants Volontaires
Luxembourgeois de la Résistance Française.

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Memorial – biographies Qa-Rz

RAMBAUD

Christian, Jean, René

Pseudonyme: Raymond

 

 

Né le 17 septembre 1913  à  Paris Xe de Marie, Edouard, Jean Rambaud  et de  Louise Martin Epouse: Simone Konevetzky Profession: officier d’active Décédé le 12 octobre 1944  à  Buchenwald (Allemagne)

 Réseau: S.S.M.F./T.R. (Action région de Roanne)Agent P2

 

Officier de carrière, Christian Rambaud, entré dans le Génie en 1934, avait obtenu un brevet de chef de section du Génie comme sapeur télégraphiste. Il était donc devenu spécialiste radio en 1937 et fut admis à L’EMAG à Versailles à la suite du concours de 1939. Cette année-là, il s’est marié avec Simone Konevetzky, ils auront quatre enfants.

Promu sous-lieutenant en décembre 1939, il a fait la guerre au Dépôt de guerre du Génie n°6 à Angers, puis au dépôt de guerre n°8, avant d’être affecté, d’août 1940 à fin 1940, dans des groupes de transmission, à Brive, à Limoges et à Bergerac. Nommé dans l’armée d’active, durant l’année scolaire 1940-1941, il suivit les cours de l’École du Génie; puis, promu lieutenant en août 1941, fut affecté au groupe de transmission d’Avignon. C’est comme lieutenant qu’il y est démobilisé le 29 novembre 1942, mais pour être rappelé le 1er mars 1943 et affecté à la 3e Compagnie de groupement de travailleurs civils pour les P.T.T., et enfin mis dans la position de “non disponibilité” en novembre 1943.

Depuis trois mois déjà, il est officier de transmission, chef d’antenne,  dans les T.R. pour lesquels il assure des liaisons avec l’Afrique du Nord .

Les circonstances de son arrestation sont les suivantes ( Bulletin de L’A.A.S.S.D.N.n° 188). Le 30 avril 1944 ( le 29 avril d’après le SHAT et le Bureau Résistance), le commandant Verneuil attend le lieutenant Rambaud à la gare du Puy. Celui-ci arrive par le train de Saint Étienne, devant apporter les directives préparatoires pour le débarquement de juin. Heureusement, il ne les a pas sur lui, car il est arrêté par la Gestapo sous les yeux du commandant Verneuil qui parvient à s’échapper.

Une citation dira que Christian Rambaud a alors “par son calme et son sang-froid empêché l’arrestation de ses camarades de combat.”

Il est déporté en Allemagne le 15 août 1944 d’après le SHAT et le Bureau Résistance, en juillet 1944 d’après le témoignage de Richard Chotin, rescapé de déportation. Ce dernier dira en effet que Christian Rambaud faisait partie, avec le capitaine Vellaud*,”d’un groupe de 37 officiers français, anglais, canadiens et belges, arrivé au camp de Buchenwald en juillet 1944. Ce groupe, contrairement à l’usage, ne fut pas placé en quarantaine dans le petit camp, mais interné au Block 17 du grand camp, qui était un block de passage.

Dans la soirée du 16 septembre 1944, 16 d’entre ces officiers, la plupart appartenant à la French Section, furent pendus dans la cave du four crématoire. Parmi eux, Robert Benoit, coureur automobile notoire, et le lieutenant Leccia, d’origine corse, que j’avais connu à Limoges.

Peu de temps après, la Direction du camp décida l’affectation des 21 survivants du groupe dans les blocks du grand camp, mais avec défense expresse d’utiliser ces hommes à des travaux extérieurs au camp.

C’est ainsi que les capitaine…




Congrès nationaux : 2006 Tours

 

Congrès : Membres, exclusivement

Réunions dans la salle Anatole-France de l’Hôtel de Ville de Tours, puis dans sa superbe salle des fêtes.

En Assemblée, notre très regretté Président national adjoint, le Général Albert Meyer décédé le 6 mai 2006, est élevé à la distinction de Président d’Honneur. Est confirmée la date de la cérémonie de parrainage par notre amicale ( le 10 juin ) du Commando Parachutiste de l’Air N°10 sur la base aérienne d’Orléans. Est rappelé notre patronage du bâtiment Dupuy-de-Lôme, récemment accordé par le Chef d’État-major de la Marine. Sont soulignées les fructueuses relations nouées avec le nouveau Service Historique de la Défense (SHD).

Cérémonie de dépôt de Gerbe au Monument aux Morts ( Hôtel de Ville de Tours )
Une émouvante cérémonie présidée par M. le Sous-Préfet de Chinon, représentant M. le Préfet d’Indre-et-Loire, s’est déroulée devant le monument aux morts situé dans le péristyle de l’Hôtel de Ville en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires, ainsi que des présidents, porte-drapeaux et membres des associations patriotiques. M. le Maire a tenu a préciser tout le plaisir qu’il avait à accueillir notre amicale et l’intérêt qu’il prenait à un tel congrès.
 
Un congrès de retraités très “spéciaux”, Presse Quotidienne Régionale – La Nouvelle République, 27 mai 2006 : C’est un ancien officier de marine, le genre ancien baroudeur, la barbe taillée de près. Il a dû servir la Nation sur tous les terrains de conflits du globe pendant un quart de siècle. Mais il n’en dira rien. Ni sur les lieux, ni sur ses missions. Trop tôt. Le secret est érigé en dogme, mieux que ça, en ligne de vie chez ces messieurs-là. Ces messieurs aux cheveux gris, retraités de la DST, de la DGSE, de la DPSD, qui tenaient leur congrès à Tours. Des « agents du renseignement » dont la fonction intrigue et suscite tous les fantasmes. Beaucoup ici ont risqué leur peau dans des territoires hostiles. Comme Jean D…, l’aîné, dans le renseignement depuis… son engagement dans la Résistance en 1940, à 15 ans ! Passé dans le contre-espionnage par la suite. « Ah, si nous avions eu des clés USB pendant la guerre 39-45 pour passer des messages, notre boulot d’agent de liaison aurait été moins dangereux… », sourit l’octogénaire. Octopussy ? Dr No ? OSS 117 ? Connaissent pas! « On n’aime pas le terme d’espion. L’espion, c’est l’autre, l’étranger, l’ennemi. Notre mission, c’était la protection des intérêts de la Nation, sur le territoire national et à l’étranger. Point. » La conversation avec trois anciens officiers durera deux heures. Sans confidence. D’ailleurs, le congrès se déroulera à huis clos. Pourquoi? Le président de l’amicale des anciens des services spéciaux de la Défense nationale, créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, s’excusera: « Nous avons tous rempli des missions spéciales. Et tous, nous avons dû cloisonner notre vie. Il y avait le travail et à côté, la famille, les amis. Ce n’est pas une contrainte le secret, c’est la règle du service. Nos agents et nos anciens officiers traitants ne sont pas du genre à raconter ce qu’ils ont fait, vu et entendu. Quand nous voyons certaines copies de documents classés Très Confidentiel Défense dans la presse, à propos d’une certaine affaire qui fait l’actualité, on est tous choqués. Ça ne se serait pas passé comme ça de notre temps… » Pascal LANDRÉ
 
Cérémonie au cimetière de Maillé où a été érigée la stèle qui …




Memorial – biographies Aa-Al

 

ABEILLE

Valentin

Pseudonymes: MERIDIEN, COLLEONE, FANTASSIN, ARNOULT, ARNOUX.

 

Né le 8 août 19O7  à  Alençon (Orne) de Pierre Abeille et de  Louise VerpillatÉpouse: Nicole Chautemps .Profession: fonctionnaire de l’administration préfectorale. Décédé le 2 juin 1944  à  Paris XIIIe

 Réseaux: S.S.M.F./T.R., B.C.R.A., Action M ( D.M.R. Région M ), Combat, Libération, Franc-tireur, délégué du MUR (Jura et Lyon), promoteur du NAPAgent P1 (1er mai 1945), P2 (1er septembre 1943)

 

Valentin Abeille, qui avait un frère jumeau, Jean-Pierre,  était pupille de la Nation, son père étant mort à la guerre en 1914. Après des études irrégulières, ballotté par une vie familiale brisée, il  fit son droit et, entré dans la carrière préfectorale en 1938, fut, comme son père, le plus jeune sous-préfet de 1ère classe.

Ancien élève de l’école de Saumur, il avait fait son service militaire dans la cavalerie. Normalement dégagé des obligations militaires par ses fonctions, il s’est pourtant engagé dès la mobilisation en septembre 1939, au 29e Dragons à Provins. Les campagnes de Belgique et de France  lui valurent trois citations, la Croix de Guerre avec palme et 2 étoiles.

Démobilisé, homme très brillant, il est nommé au poste de préfet et rejoint alors Provins. Mais il est révoqué quelques semaines plus tard pour son attitude anti-allemande.

Dès janvier 1941, en zone sud, il entre dans la Résistance. Il est d’abord à Marseille sous couvert d’un poste officiel, mais est à nouveau révoqué dans la région de Lyon.

Après avoir fait partie du service de contre-espionnage (T.R. 115), il passe au B.C.R.A.

Très actif, début 1942, sous le nom de Colléone, il est responsable départemental des mouvements Combat, Libération franc-tireur, continue à s’occuper du NAP et organise l’A.S. dans son secteur. De plus, en décembre 1942, il devient chef régional des services économiques et politiques du MUR.

Dénoncé, traqué par la Gestapo, il prend le maquis fin janvier 1943. Nombre de ses camarades sont arrêtés, ainsi que des membres de sa famille: son oncle maternel meurt en prison à Vichy  des suites de mauvais traitements. Marié une première fois (avec Andrée Biette),  divorcé, Valentin Abeille est remarié  avec Nicole Chautemps: l’oncle de cette dernière, Pierre Chautemps, meurt à Bergen Belsen, ses frères passent en Espagne et rejoignent les F.F.L.

Valentin Abeille part pour l’Angleterre le 19-20 mai 1943 (opération Hudson dirigée par Larot à Lons le Saulnier), et est affecté au B.C.R.A. le 1er juillet 1943. Mais,  déçu par l’atmosphère de Londres et après avoir subi une intervention chirurgicale, il se porte volontaire pour une mission spéciale en territoire occupé (ce sera la mission “Fantassin).  Après avoir suivi  des stages d’instruction et d’entraînement de parachutisme, la nuit du 12 au 13 septembre 1943 (opération Gide-Bretagne), il gagne son poste de délégué militaire de la Région M (Normandie-Bretagne- Vendée), sous le nom de Arnoux, en qualité de chargé de mission de 2e classe, assimilé au grade de commandant (ayant été promu au grade de capitaine de cavalerie de réserve par décision du général De Gaulle le 12 février 1944, sous le pseudonyme de Arnoult Victor). Il …




Memorial – biographies Pa-Pei

PAIN

André, Pierre

Pseudonyme:  LA BISCOTTE

 

 

Né le 10 février 1913  à  Neuvy Granchamps (Saône et Loire) de Eugène Pain  et de  Anne Des Brosses Célibataire Profession: bourrelier Disparu le 10 mars 1944  à Weimar ou à Dora (Allemagne)

 Réseaux:  S.S.M.F./T.R., Saturne du S.R. Guerre

 

Ouvrier bourrelier demeurant à Charolles (Saône et Loire), André Pain est entré dans la Résistance en février 1941.

Son chef de réseau le décrira comme un “excellent agent de renseignement, très calme et très courageux. D’un dévouement sans bornes et d’un patriotisme très pur, qui l’ont poussé jusqu’au sacrifice suprême”.

Arrêté en mai 1943, il est déporté et considéré comme disparu en Allemagne officiellement le 10 mars 1944 (début 1945 d’après le dossier “Saturne” du Bureau Résistance), à Weimar d’après son acte de décès , à Dora d’après son frère.

Déclaré “Mort pour la France”, il sera proposé pour la Médaille de la Résistance.

 

Références: Archives du Bureau “Résistance”;  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°13, p.4


PARENTY

Paul, Édouard

 

 

Né le 11 avril 1898  à Nesles (Pas de Calais) de Ernest Parenty  et de  Eugénie Vinot Epouse:  Marie Barbier Profession: enseignent Décédé en novembre 1944 ou le 5 décembre 1944  à  Hambourg (Allemagne) 

Réseau:  S.S.M.F./T.R. (Secteur de Lille)Agent P2

 

Paul Parenty avait été appelé sous les drapeaux d’avril 1917  à décembre 1919.

Pendant la guerre de 39-40, il fut détaché à la mission franco-britannique, du 3 septembre 1939 au 25 juin 1940, comme officier de liaison auprès de l’armée  britannique (il avait une licence d’anglais, un diplôme d’étude supérieure et un certificat secondaire d’anglais, ainsi qu’un brevet militaire de langues vivantes).

“Rentré en zone interdite le 9 octobre 1940, professeur d’anglais au lycée de Lille (lycée Faidherbe), lit-on dans une note de son dossier du Bureau Résistance, il fait fonction de commissaire principal des Éclaireurs de France (mouvement interdit par l’occupant).”

Quand il s’engage dans les Services spéciaux, le 1er janvier 1944, il est donc professeur d’anglais et a le grade de capitaine. Il est père de deux enfants, habite à Lille, 50 rue Kant.

Honorable correspondant pour le contre espionnage, il devient chef d’antenne d’un des secteurs de Lille, sous les ordres de J.P. Klotz.

Arrêté le 18 août 1944 à Lille, place de Strasbourg, il est interné à la prison de Loos-Nord et déporté en Allemagne le 1er septembre 1944. Il décéde à Hambourg à une date incertaine: novembre 1944 ou le 5 décembre 1944.

Déclaré “Mort…




Extrait du Bulletin : La Garde sous Vichy

Ce texte est une synthèse des pages 147 à 185 de l’ouvrage du Colonel Claude CAZALS, paru en juin 1997:  

… En dehors du refus courageux ou de l’abandon militant au régime de Vichy qui furent l’un et l’autre le fait d’une minorité, il y eut dans une vision plus détaillée, dans le quotidien, toute une palette d’accommodements qu’il importe de préciser et de définir au plus près. (François Bloch-Lainé et Claude Gruson).

Certains auteurs considèrent que ” le retournement contre l’ennemi au moment opportun et dans les meilleures conditions de réussite ” aurait pu être conçu au niveau du commandement supérieur de la gendarmerie, pour ne citer que ce corps constitué de l’appareil policier.

Cas unique parmi les corps des forces de l’ordre, dès 1943, le chef d’escadron Robelin, sous-directeur technique de la Garde, prépare son ralliement à la Résistance.

Sur proposition du Général Verneau, le chef d’escadron Robelin accepte son idée d’entraîner la Garde dans la Résistance.

Dans la garde, le Maréchal Pétain ne fait pas l’unanimité : les avis sont partagés parmi les officiers. Quant au Général Perré, il attend de la Garde de l’efficacité et du loyalisme à l’égard du régime en place. Le chef d’escadron Robelin (Duphin) a choisi de prendre ses distances à son égard, et de jouer double jeu, avec tous les risques que cela comporte.

Dans le cadre de ses fonctions, il agit de trois manières : – il poursuit son aide aux Services Spéciaux, renseignant le contre-espionnage clandestin à la tête duquel se trouve le Lieutenant-Colonel Lafont (Verneuil) ;

– de mai 1943 à juillet 1944, il prend les dispositions nécessaires pour faire preuve d’obstruction systématique aux ordres d’opérations émanant du secrétaire général au maintien de l’ordre ;

– il prépare le passage de la Garde au maquis. Le chef d’escadron Robelin repère un ” correspondant ” de confiance dans chaque régiment. Des contacts sont entretenus avec l’ORA, l’AS, le réseau Action R6, mais aussi avec le Front national créé par le Parti communiste en mai 1941 et avec les FTPF.

A la fin de l’hiver 1943-1944, une réunion secrète à laquelle participe le chef d’escadron Robelin aboutit au principe d’une action commune de la Garde et des FTP contre la Milice et la Gestapo de Vichy.

Une douzaine d’escadrons sont prévus au départ pour ces opérations. Par la suite, tous les escadrons recevront l’ordre de passer au maquis,

– projet dont n’avaient connaissance que de rares officiers dépendant du chef d’escadron Robelin (en fonction à la sous-direction technique de la Garde depuis avril 1943). Promu Lieutenant-colonel au début de 1944, son projet reste inchangé, malgré les difficultés rencontrées.

A Londres en effet, le BCRA juge son action trop voyante, au risque de faire du tort à la Résistance. Robelin poursuit sur sa lancée, jouant toujours double jeu. Cette attitude déplaît au BCRA, qui souhaite alors qu’il démissionne (25 février 1944).

De France pourtant, le réseau Action R6 et l’ORA soutiennent pleinement Robelin auprès du BCRA, grâce à quoi, il peut continuer la tâche entreprise. Cependant, les autorités le soupçonnent de manque de loyalisme, et jugent la Garde peu fiable.

A l’époque, Robelin pressent le danger, il sait en effet que lui, comme la Garde sont surveillés par la Gestapo et l’Abwehr.

En avril 1944, un rapport du milicien V… à l’encontre de la sous-direction technique et de son chef fait grief à la Garde d’être trop inactive vis-à-vis du maquis ; c’en est au point que Darnand songe un moment à la dissoudre, et d’interner certains de ses officiers.

Le 6 juin 1944, la France apprend le débarquement allié en Normandie. …




Congrès nationaux : 2004 Paris

 

Congrès : Membres, exclusivement

Notre Assemblée générale s’est tenue dans la prestigieuse salle Colbert de l’Assemblée nationale.

Une documentation audiovisuelle conséquente préparée par l’Amicale a été présentée sur grand écran, retraçant les grandes lignes des activités des Services Spéciaux durant la seconde guerre mondiale et de l’Amicale depuis sa création.

Chez beaucoup, une nostalgie et une émotion certaines.

 
Pèlerinage au Mont-Valérien
Sont inscrits, par année d’exécution, les 1.148 noms des fusillés au Mont-Valérien (*) parmi lesquels sept membres de nos Services :

Marc Desserée Le plus jeune avait 19 ans. Il était pilote et avait été recruté par le SR Air en octobre I940. Chargé de la surveillance d’une vingtaine de terrains d’aviation allemands, il était de ceux qui parcouraient à bicyclette les routes de Normandie. Sous la torture il n’a rien dit. L’aumônier qui l’a suivi a témoigné de sa fin : il est allé à la mort en chantant et a désigné lui-même au peloton d’exécution la place de son cœur.

Claude Betsch 20 ans, était un étudiant brillant. Agent des TR et du SR Kléber. Sous l’uniforme de feldwebel qu’il avait dérobé, il collectait des renseignements sur les champs d’aviation de Reims. C’est aussi sous uniforme allemand que, grâce à sa connaissance de la langue, à son habileté et à son courage, il a réussi à se faire passer pour un sous-officier allemand au sein même de l’État-major de la Luftwaffe à Paris où il recueillit de précieux renseignements. Il finit par être arrêté après une banale opération administrative. Dans sa dernière lettre, il écrit à ses parents :” (…) On est venu me dire tout à l’heure que je partirai à quatre heures. (…) Je n’ai pas peur et vous pourrez vous dire que je serai mort sans avoir peur. (…) Dites-vous que je suis tombé pour mon pays d’abord et que c’est une belle mort, une très belle mort “. Et en post-scriptum : ” On me prie d’ajouter au moment de partir que vous pourrez réclamer mon corps au tribunal “.

Camille Bouvet était notaire à Dax. Dès l’armistice, il est entré dans la résistance et au SR Kléber en 1941. Il fournissait des renseignements d’intoxication à un lieutenant de la Gestapo dont il avait fait la connaissance ; il a aidé de nombreux résistants à passer en zone libre et transmis des ordres et plans qui s’avérèrent utiles pour la préparation du débarquement. Interné à Fresnes en 1942, un compagnon de cellule l’a souvent vu revenir ensanglanté des interrogatoires. Le 3 novembre 1942, il écrit à sa mère: ” nous allons être exécutés à 14 heures. (…} Je le confie et je confie à Sujette et à mes frères mon dépôt le plus cher, mes deux chers petits (…) Élèves-les dans le culte de Dieu et de la France pour laquelle je meurs “.

Maurice Dechy est agent de police. Entré en 1940 dans le réseau Honneur et Police, puis dans les TR, il fournit de nombreux renseignements d’ordre militaire qui sont transmis à Londres, distribue des tracts et des journaux clandestins, accomplit des sabotages. Il a 37 ans quand il est arrêté en avril 1943, lors d’une mission à Vichy. Transféré au fort de Romainville il sera exécuté au Mont-Valérien le 2 octobre 1943.

Louis Esparre, Robert Jeanne et Pierre Doucetont travaillé ensemble, ont été juges et tués ensemble. Louis Esparre, 30 ans, est ingénieur des travaux publics, il a pour adjoint Robert Jeanne, 26 ans, dit ” le Pédagogue ” parce qu’il est instituteur. Pierre Doucet, 31 ans, …




Extrait du Bulletin : 50e anniversaire de la mort du Général d’Armée Henri Giraud

SECTARISME ET DÉSINFORMATION

C’est à cet ” exploit ” que j’ai eu la tristesse d’assister le samedi 13 mars 1999 de 19 h à 19 h 45, sur la chaîne de télévision ARTE.  

Deux compères y faisaient assaut d’hypocrisie : le pseudo historien Max F… et son invité, Jean-Louis C-B, connu de l’A.A.S.S.D.N. pour son culte professionnel du gaullisme exclusif.

Oeil complice et sourire en coin, les duettistes commentaient à leur façon les images souvent émouvantes de l’existence du Général Giraud dont c’était le cinquantième anniversaire de la mort. Affirmations erronées, insinuations désobligeantes, allusions tendancieuses, tout l’arsenal de la désinformation tendait à justifier le titre fielleux de l’émission : ” Le Général Giraud ou l’ambiguïté de Vichy “… ” Résistant ” à Londres et responsable du Comité de propagande de la France Libre, Jean-Louis C-B n’arrive pas à admettre que propagande et Vérité historique ne peuvent pas faire bon ménage.

Il lui est interdit de dire que l’évadé de Koenigstein, la tête mise à prix par Hitler, la fille aînée mourante en déportation, la famille prisonnière des nazis, a libéré l’A.F.N. de l’emprise de Vichy et remis l’Armée Française unanime, dans le chemin de l’Honneur.

Mais où les limites du sectarisme confinent à l’odieux, c’est lorsqu’en réponse à la question faussement naïve de F…, l’éminent auteur de la ” France Libre ” ose insinuer que l’ampleur de l’hommage rendu au Général Giraud le jour de ses obsèques nationales, n’était qu’un montage politique destiné à détourner l’attention de la nation des initiatives du Général de Gaulle qui, hors des affaires publiques depuis 1947 s’efforçait de jeter les bases du R.P.F. (Rassemblement du Peuple Français).

Pauvres et rares habitués des émissions de ARTE sur ” l’Histoire parallèle “, après avoir vu Giraud remettre à Eisenhower la Grande Croix de la Légion d’Honneur, après l’avoir vu entrer aux côtés de Patton dans Metz libéré, après l’avoir vu fièrement assis sur son lit de mort et honoré par tout un peuple le jour de ses obsèques, que pouvez-vous penser de ce matraquage impie de l’Histoire (non parallèle) de notre France ?

 ( Paul PAILLOLE )

 

50e ANNIVERSAIRE DE LA MORT DU GÉNÉRAL D’ARMÉE HENRI GIRAUD

Le 11 mars 1949, le Général Henri Giraud s’éteignait à l’Hôpital militaire de Dijon. Il avait reçu la veille la médaille militaire, la plus haute distinction pour un officier général.  

Ainsi disparaissait à 70 ans ce grand soldat qui, par sa bravoure, son audace, son courage indomptable et son patriotisme, incarnait les plus nobles vertus militaires, celui qui s’interdisait et interdisait aux siens de se résigner à la défaite, celui que la France reconnut comme l’une des gloires les plus pures de son armée et à qui elle fit, il y a 50 ans, des obsèques nationales.  

Depuis, il repose, avec les autres grands capitaines de notre Histoire, dans la crypte de la Chapelle Saint-Louis des Invalides.  

Nous avons déjà relaté dans notre bulletin les grandes lignes de la carrière d’exception du Général Giraud et notamment son action pendant la guerre retracée dans sa dernière citation, la treizième, octroyée par le gouvernement de la République lorsque lui fut décernée la médaille militaire et dont voici le texte :

” Chef prestigieux aux états de service splendides, s’est évadé en avril 1942 de la citadelle de Kônigstein, exploit tenant de la légende, avec la volonté ardente de reprendre le combat. Présent à Alger à l’heure décisive, a pris une part déterminante à la rentrée de l’Afrique du Nord dans la guerre. A réussi, dans les moindres détails, à jeter les troupes françaises face à l’armée allemande en couverture des débarquements alliés, préparant par le succès…




Extrait du Bulletin : Guy Jousselin de Saint-Hilaire

Deux semaines après son épouse, décédée le 11 décembre dernier, notre ami Guy de Saint-Hilaire nous a quittés, discrètement, le jour de Noël.

Administrateur en chef de la France d’Outre-Mer, il avait créé en 1943 et dirigé le réseau Marco du S.R. Kléber. Il était Membre d’Honneur de l’A.A.S.S.D.N. après en avoir été le Commissaire aux Comptes et l’un de ses administrateurs.

A la messe concélébrée en la Chapelle de l’École Militaire par l’Abbé Lapouge, assistaient parmi ses nombreux amis, des représentants : – De l’O.R.A., dont le Général Roidot, Vice-Président délégué. – De la F.A.R.R.E.F.C., avec son Président M. Duval et Mme Letty-Mouroux, Secrétaire générale. – Des médaillés de la Résistance et leur Vice-Président, le Colonel de Lalande. – De l’A.A.S.S.D.N. dont la délégation était conduite par Michel Thoraval – Et les porte-drapeaux de l’O.R.A., des médaillés de la Résistance et de l’A.A.S.S.D.N.

A la fin de l’office religieux, son glorieux passé dans la clandestinité a été retracé par M. Jean Huteau du réseau Marco, au nom du Colonel Lochard, dit ” Lucien “, dernier chef du S.R. Kléber, et des compagnons de celui qu’ils appelaient alors Joyeux : Marco.  

Éloge de ” Marco “

” Le jour de Noël, quelques jours après son épouse, Guy de Saint-Hilaire est décédé. A leurs familles, si cruellement éprouvées, je renouvelle mes condoléances et toute ma sympathie.

…Guy de Saint-Hilaire avait dès l’Armistice de 1940, milité contre la puissance occupante. Sous le couvert de Secrétaire général pour la lutte contre le chômage dans la zone dite libre, il avait participé au service de camouflage du matériel du Commandant Mollard. Finalement brûlé à Vichy, il était, fin septembre 1943, parti via l’Espagne pour Alger où il s’était mis immédiatement à la disposition du S.R.

Il accepta de revenir en mission en France occupée où un sous-marin le déposa sur la Côte de Provence le 24 octobre 1943.

Après avoir pris contact avec la direction du S.R. Kléber (Commandant Bertrand et Capitaine Lochard), il gagna Paris où il devait prendre contact avec deux officiers survivants du poste de Paris. Malheureusement, entre temps, ceux-ci avaient été à leur tour arrêtés et Guy de Saint-Hilaire se retrouva seul à Paris à la fin de décembre 1943.

Avec un courage et une ténacité qui étaient des composantes de son caractère, grâce à son intelligence et à son charisme, grâce aussi à l’aide de ses relations et en particulier du Général Revers, chef de l’O.R.A., il créa de toutes pièces le réseau Marco. Il était composé d’éléments de valeur, d’hommes et de femmes sûrs, qui étaient entièrement dévoués et profondément attachés à leur chef.

Le réseau Marco rendit dans la période cruciale de 1944 qui précéda le débarquement des services éminents à la cause de la Libération.

Ceux qui ont connu Guy de Saint-Hilaire garderont le souvenir d’un homme de qualité supérieure, d’un homme hors du commun. Adieu Marco “.

 

Puis notre Président national délégué lut L’hommage du Colonel Paillole

Des deux phases de l’action patriotique de Guy de Saint-Hilaire de 1940 à 1944, je ne sais la plus méritoire.

La première, la plus longue, la moins brillante mais non la moins exemplaire, est celle de juillet 1940 à août 1943 où le fonctionnaire rebelle met à profit les institutions d’État pour multiplier les actes de résistance à l’occupant et aux lois scélérates.

Recherché, il s’évade par l’Espagne et rejoint Alger fin septembre 1943. Le besoin d’action le dévore. La lutte clandestine l’appelle. Négligeant les dangers d’un retour en France, il accepte d’aller au secours de notre réseau de renseignement Kléber, décimé dans la région parisienne.

C’est la 2e phase de son action en métropole. Elle sera…




Extrait du Bulletin : Réseaux militaires et BMA

Par le Colonel Paul PAILLOLE

CETTE SACRÉE VÉRITÉ

Soucieux de dissiper bien des malentendus, des confusions et des jugements sommaires, hâtifs et souvent partiaux formulés à propos de l’action clandestine menée par les services spéciaux militaires de juin 1940 à la fin de l’année 1942, le Colonel Paillole nous livre ici le témoignage vivant de cette époque si contrastée, si controversée aussi et fait sortir de la nébuleuse des premières années de la résistance, le rôle joué par ses camarades et le sacrifice de nombre d’entre eux.

C’est encore et toujours la présentation inexacte, incomplète de l’opposition des militaires à l’oppression nazie de 1940 à 1942 qui m’incite à revenir sur un sujet que j’ai maintes fois traité. Je supporte mal l’image confuse qui est donnée de leur résistance et l’exploitation malveillante qui en résulte. Nous avons, moi le premier, notre part de responsabilité dans cet état de fait: trop de timidité, d’humilité, mais aussi et surtout, en face des exigences de l’HISTOIRE, une conception étriquée du devoir de réserve, pas toujours exempte de suffisance. Je serais satisfait si l’exposé qui va suivre limité au travail de nos réseaux clandestins et des Bureaux Menées Antinationales (B.M.A.) permettait une vue plus claire, une compréhension plus complète et juste de leurs rôles et actions respectives.  

Les militaires dans la résistance de 1940 à 1942 N’en déplaise aux irréductibles détracteurs de l’armée et à leurs complices médiatiques, il est désormais établi que les premiers actes de résistance à l’occupant, fin 1940, sont pour la plupart d’initiatives militaires.

On peut les classer schématiquement en trois groupes: – L’opposition à l’ennemi mais aussi au pouvoir de Vichy. La plus salutaire pour la FRANCE fut celle du Général de Gaulle. Elle reste dans l’HISTOIRE, le symbole du patriotisme et de l’honneur. Il y en eut d’autres diversement développées, la plus marquante étant celle de mon ancien de Saint-Cyr et ami Henri Frenay.

– Les réseaux clandestins issus du 5e Bureau de l’E.M.A.. Ils vont poursuivre leurs missions de recherche et de contre-espionnage contre l’Axe en marge des autorités vichyssoises.

– La résistance de l’armée de l’armistice orientée par les premiers chefs, Weygand, Frère, Verneau, du Vigier, Baril, etc.. dans un esprit de revanche et la préparation en secret d’une participation aux opérations alliées de libération. Ainsi naquirent dans les zones libres (métropole et A.F.N.) des institutions plus ou moins confidentielles et éphémères : camouflage du matériel (C.D.M.), mobilisation clandestine, section secrète du 2e Bureau de l’E.M.A. et Bureau des Menées Antinationales (B.M.A.). Je n’oublie pas les tribunaux militaires qui surent réprimer de 1940 à 1942 les entreprises des services spéciaux de l’Axe et de leurs auxiliaires.  

Naissance et caractéristiques des réseaux militaires clandestins

Le 26 juin 1940 à 18 heures, le Colonel Rivet et les cadres du 5e Bureau de l’E.M.A. dissous, font le serment à Bon Encontre (près d’Agen) de poursuivre en secret leur contrat. Le même jour à Brax (près de Toulouse) le personnel de ce 5e Bureau fait le même serment en présence du Colonel Malraison, adjoint du Colonel Rivet. Le 27 juin 1940, nous tirons les premières conséquences de cette résolution:

1 – La poursuite de la lutte est en opposition aux clauses de l’armistice. Elle exigera une organisation et des actions secrètes, hors des institutions officiel les. Elles seront indépendantes d’elles.

2 – Secret et sécurité imposent un cloisonnement rigoureux entre nos spécialistes: renseignement proprement dit, contre-espionnage, sécurité. C’est l’éclatement de nos services …