Extrait du Bulletin : A propos du débarquement allié en Normandie

Certains de nos camarades se sont étonnés que la totalité des forces allemandes n’ait pas été alertée dès le 5 juin 1944 en raison de l’imminence de l’attaque alliée sur les plages de Normandie.

Le commandement de la Wehrmacht avait été informé par l’Abwehr de l’ordre diffusé par la B.B.C. aux Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.) de procéder sans délai au sabotage systématique des voies de communication, ce qui impliquait l’annonce de l’imminence du débarquement.

Nous résumons ci-après l’état de nos connaissances sur cet aspect important de la phase essentielle de notre Libération.

 

1) RAPPEL DE DEUX DONNEES CAPITALES

a) Depuis le début de 1944, les Services Spéciaux alliés (y compris nos services) appliquent le plan général d’intoxication Bodyguard qui doit aboutir, notamment par la mise en œuvre du plan annexe Fortitude, à persuader l’ennemi que le débarquement de Normandie est une vaste entreprise de dissuasion; la « menace principale » pour la Wehrmacht doit être l’attaque au nord de la Seine par le Pas-de-Calais.

Une menace secondaire est soutenue en Méditerranée. On sait (notamment par le décryptement des messages Enigma) que ce plan d’intoxication est une réussite totale jusqu’au début de juillet 1944 et qu’il incita le haut commandement allemand à maintenir ses forces dispersées.

b) Depuis la fin de 1943, l’Abwehr est au courant des conditions dans lesquelles les F.F.I. et les F.F.C. seront informées des projets de débarque ment alliés par la B.B.C. Le 24 octobre 1943 l’O.K.W. a répercuté sur le front de l’Ouest ces indications recueillies par l’Abwehr grâce à sa pénétration dans les organisations de Résistance en France, ses écoutes radios et ses décryptements.

Ainsi l’ennemi sait que l’information des résistants doit se faire en deux temps avec la diffusion des vers de Verlaine

— 1er temps : « Les sanglots longs des violons de l’automne »

— 2e temps : « Bercent mon cœur d’une langueur monotone ».

La diffusion du 1er temps signalera l’approche du débarquement, sans en donner ni lieux ni date. La diffusion du 2e temps précédera de très peu le déclenchement des opérations et donnera l’ordre de sabotage dans toute la France.

Depuis le mois de mai 1944 la B.B.C. a diffusé plusieurs fois le premier vers de Verlaine. Les Allemands l’ont capté. Ils savent à quoi s’en tenir. Le Commandement allemand en France (P.C. à Saint-Germain) a alerté par précaution ses armées au Nord et au Sud de la Seine. Rien ne s’étant produit fin mai, Von Rundstedt lève l’alerte et précise qu’elle ne sera éventuellement renouvelée que sur son ordre.

 

2) DEROULEMENT DES EVENEMENTS

a) Le 5 juin 1944 à partir de 21 heures, la B.B.C. diffuse à plusieurs reprises le 2e temps (2e vers de Verlaine) soit l’ordre de sabotage. Il est intercepté par les écoutes de la station de l’Abwehr de la région de Nord ainsi que par les services spécialisés de la 15e Armée allemande stationnée au Nord de la Seine jusqu’au Pays-Bas. Ces services répercutent leurs interceptions sur le P.C. de Saint-germain qui donne l’ordre d’alerte maximum à cette 15e armée. Il est 22 h 30. A 23 h 15, toutes les défenses côtières de la 15e armée sont en place.

b) C’est la 15e Armée allemande qui défend les côtes de Normandie et de Bretagne. Son chef, Rommel, est en Allemagne depuis le 4 mai 1944. Les principaux chefs de ses grandes unités sont le 5 juin 1944 depuis 9 heures, à Rennes, pour participer à un Kriegspiel. Le Général Speidel, Chef d’E.M. de Rommel est au P.C. de cette 7e Armée à la Roche-Guyon (sur la Seine à l’ouest de Mantes). A 23 heures il reçoit une communication téléphonique de la 7e Armée signalant qu’à la suit…




Memorial – biographies Pej-Pez

PELISSIER

Louis

Pseudonymes:  CARTON, MARTIN

 

 

Né le 21 décembre 1901  à  Toulouse (Haute-Garonne) de père inconnu  et de Marie, Valérie Pélissier Epouse:  Alice, Angèle, Désirée Duranton Profession: officier d’active Décédé le 8 (?) juin 1944  à  Saint Céré (Lot)

 Réseau:  S.S.M.F./T.R. , groupe MorhangeAgent P2

 

Un de ses compagnons de Résistance, le Lieutenant colonel Guisset, écrit dans une courte biographie:

“Louis Pélissier est un enfant de Toulouse où il naquit au début de ce siècle. Jeune appelé de la classe 1921, il devient sous-lieutenant de réserve. Trouvant dans le métier militaire sa véritable vocation, il contracte un réengagement comme sous-officier; admis dans un excellent rang à l’École militaire d’infanterie de Saint Maixent, il en sort à 24 ans avec le grade de sous-lieutenant d’active. Affecté au 95e régiment d’infanterie à Bourges, son chef de corps voit déjà en lui un officier d’avenir. Il servira ensuite en Algérie, puis au 149e régiment d’infanterie de Forteresse, corps auquel il appartient lorsque la guerre de 1939 éclate.

Ses différents chefs l’ont apprécié et on relève dans ses notes les termes suivants pris au hasard: “Officier d’élite”, “Excellent commandant de compagnie”, “Remarquable instructeur”, “Beau soldat très calme, très maître de soi, plein d’allant et d’initiative”, “Officier très complet, militaire dans l’âme”, “Chef au tempérament ardent, appelé à être en campagne un chef de tout premier ordre”.

Au début de la guerre, le capitaine Pélissier commande dans le secteur de Longuyon, une compagnie d’ouvrage. Bientôt le commandement du bataillon lui est remis et, lorsque le 10 mai 1940 la vague allemande vient battre la ligne Longuyon-Longwy, il repousse de violentes attaques et par son exemple maintient toutes ses unités à leur poste de combat.”

Dans la citation accompagnant sa Croix de Guerre, les faits sont précisés: “Une attaque ennemie ayant échoué le 15 mai 1940 à proximité de nos réseaux barbelés, a spontanément traversé ceux-ci pour capturer des fantassins ennemis blessés qui auraient pu regagner leurs lignes. A été grièvement blessé lui-même, montrant ainsi à ses soldats un magnifique courage et un mépris absolu du danger.” (Louis Pélissier a été atteint d’une balle dans le dos.)

“A l’issue de sa convalescence, poursuit le lieutenant colonel Guisset, il est affecté au 23e régiment d’infanterie qui, après avoir été le régiment de Coblence, d’Haguenau et du Bas-Rhin, vient d’être reconstitué à Toulouse. En novembre 1942, la zone libre est envahie par les Allemands et l’armée de l’armistice est dissoute. Placé en congé d’armistice,officiellement reconverti dans les assurances, Pélissier entre dans la Résistance et devient un des principaux chefs de l’Armée Secrète ou A.S.

Sous les pseudonymes de Carton, de Martin, qui sont les plus connus, il organise les formations militaires de l’A.S. et travaille en relation étroite avec François Verdier, alias Forain. Il crée des unités, assure leur encadrement, veille à leur entraînement, à leur ravitaillement, etc. Il s’occupe de constituer des dépôts d’armes et de munitions. Ainsi, le garage Pêcheur (un réfugié alsacien), avenue Lespinet, à T…




Extrait du Bulletin : Pourquoi et comment est née la Sécurité Militaire

par le Colonel Paul PAILLOLE

J’entends et lis, à propos de la Sécurité Militaire, tant d’inexactitudes, parfois aussi tant d’inepties, que, dans l’intérêt de la vérité et pour l’honneur de mes camarades qui en firent un grand service national, je me dois de retracer une fois encore, les raisons et les circonstances de sa création.

C’était en juillet 1942.

Depuis plusieurs semaines, sur la demande des autorités allemandes, Laval exigeait la dissolution des Bureaux des Menées Antinationales (B.M.A.) et le ” limogeage ” de leurs chefs : Rivet et d’Alès en tête.

Ce nettoyage des Services Spéciaux de l’Armée de l’Armistice s’effectuait dans le cadre d’une opération plus générale de lutte contre les organisations de Résistance Militaire. Du Vigier, Chef du 3ème Bureau et père des G.A.D. (Groupes d’Auto-Défense), Baril, Chef du 2ème Bureau, et bien d’autres, disparaissaient de l’État-Major de l’Armée de Terre ; Ronin, malgré l’habile protection du général Bergeret, devait mettre en veilleuse son S.R. Air. Seul le S.R. Marine sortait à peu près indemne de la vague épuratrice. Il est vrai qu’à cette époque, ce n’étaient pas les aviateurs mais les marins qui occupaient les postes de confiance…

En juin et juillet 1940, j’avais créé le Service de Contre­Espionnage clandestin, camouflé, avec l’aide du Génie Rural, dans l’entreprise des Travaux Ruraux (T.R.). Notre action contre les puissances de l’Axe et la Trahison s’était poursuivie et développée avec une vigoureuse efficacité grâce à la protection des B.M.A. et à leur rôle décisif dans l’appareil répressif militaire.

A n’en pas douter, c’était ce rôle répressif et la confortable ” couverture ” que les B.M.A. nous offraient qui gênait les Allemands et que Laval n’entendait pas tolérer.

Rivet me fit appeler.

Avec d’Alès et lui, nous examinâmes les conséquences de cette décision et les mesures à prendre pour en atténuer les effets maléfiques.

Certes, les B.M.A., héritiers des B.C.R. (1) , avaient une existence précaire depuis que l’Autorité Militaire avait été, en février 1941, déchargée des Pouvoirs de Police. Elle n’avait plus, pour justifier le maintien de ces organismes, que de mauvais prétextes ; les vrais, encore que soupçonnés par les autorités de fait, demeuraient inavouables.

Si, dans cette conjoncture, l’Armée de l’Armistice, en tant que telle, pouvait à la rigueur (comme l’Armée du temps de Paix), se passer des Services de Contre-Espionnage Spécialisés, nos réseaux militaires clandestins de recherches ne pouvaient sans dommage être privés de leur meilleure protection. Quant au C.E. clandestin (T.R.) il ne pouvait renoncer à l’exploitation judiciaire de son travail sur le territoire national. L’un des principes essentiels de notre lutte était précisément de maintenir en France, face aux puissances occupantes, la répression impitoyable de la trahison à leur profit. On sait que les Tribunaux Militaires de la zone sud condamnèrent ainsi plusieurs centaines d’agents de l’Axe dont quarante-deux à la peine de mort.

Faute de pouvoir directement ” embrayer ” sur la Justice Militaire pour assurer cette action répressive, force était à T.R. de disposer d’un intermédiaire sûr au sein même de l’Armée.

Enfin, élément capital, je savais l’inéluctable et proche action alliée en A.F.N. Il fallait que cette opération décisive soit effectuée avec un maximum de sécurité en matière de C.E. et que les Alliés trouvent dans les territoires libérés, un service organisé capable de remplir les missions de pro­tection qu’exigeraient les circonstances et d’ôter tout prétexte, sinon l’envie, a…




Memorial – biographies Ua-Vz

VAILLANT

Henri,Pierre, Adolphe

 

 

Né le 22 février 1901  à  Toulon (Var) Epouse:  Alice, Marie… Profession: officier de marine Décédé le 3 avril 1945  à  Wattenstedt (Allemagne)

 Réseaux:  S.S.M.F./T.R., S.R. MarineAgent P1  (1er février 1943), P2 (18 janvier 1944)

 

Capitaine de frégate, Henri Vaillant devient agent permanent du S.R. Marine à partir de février 1943. Il a alors quarante deux ans, est père de trois enfants.

Arrêté le 18 janvier 1944, il est déporté en Allemagne le 27 mai 1944, et meurt à Wattenstedt le 3 avril 1945.

Déclaré “Mort pour la France”, il recevra la Médaille de la Résistance.

 

Références Archives du Bureau “Résistance”;  Bulletin de l’A.A.S.S.D.N. n°157, p.13


VANIER

Bernard, Pierre, Fernand

Pseudonymes: Bernard GUY, FLANDRIN

 

 

Né le 26 juin 1922  à  Caen (Calvados) de Gaston Vanier  et de  Thérèse Bidet Célibataire Etudiant Décédé le 23 août 1944  à  Chenoise (Seine et Marne)

 Réseaux:S.S.M.F./T.R., S.R. Kléber,  S.R. Air (Samson) Agent P2

 

Bernard Vanier est étudiant, il a  21 ans lorsqu’il s’engage pour une mission dans le S.R. Air, comme agent P2, à partir du 1er mars  1944.

Dans “Le S.R. Air”, Jean Bezy raconte les circonstances de sa mort.

La couverture du territoire était à ce moment “très dense jusqu’à l’Aisne et la Champagne, plus irrégulière au-delà et, devant l’avance alliée, Aubry songea à établir un poste plus en arrière dans la région de Nancy… Les pertes furent sérieuses et l’avance alliée fut tellement rapide que les éléments mis en place eurent à peine le temps de récolter quelques informations utiles…

C’est le capitaine de corvette Gauthier qui reçut le commandement du groupe. Il disposait d’un échelon précurseur composé d’Aubert, lieutenant de pompiers de Rouen, et d’un jeune agent de liaison, Vanier…

Les deux membres du groupe précurseur furent arrêtés par les Allemands, jugés sur place et fusillés le 23 août à Chenoise.”

Déclaré “Mort pour la France”, Bernard Vanier recevra la Médaille militaire et la Médaille de la Résistance.

 

*

Citation:  “Agent de liaison de mars à août 1944. Arrêté le 23 août 1944 avec son chef à Chenoise et fusillé le jour même.”

 

Références: Archives du Bureau “Résistance”;  “Mémoires d’un agent secret de la France Libre”, tome 2, de Rémy, p.240 (Ed. France Empire); “Le S.R. Air” de Jean Bezy, p.199 (Ed. France Empire, 1979)


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Extrait du Bulletin : Les services spéciaux français en Indochine (2)

Par le colonel Jean Deuve

ancien chef de groupement franco-lao « Yseult »

Qui mieux que nombre des membres de notre Association pourrait apporter le témoignage d’événements vécus ou le fruit de leurs recherches: cette rubrique leur est ouverte sans exclure évidemment les signatures qui voudront bien nous confier leurs travaux.

 

LE RÉTABLISSEMENT DE L’AUTORITÉ FRANÇAISE AU LAOS

La situation au 1er août 1945

Au 1er août 1945, vivent dans les profondes forêts du Laos 200 Européens et 300 autochtones, ressortissant de la « Force 136 » britannique des Indes (Service Secret d’Action) et de la représentation locale de la Direction Générale des Etudes et Recherches (Colonel Roos), basée à Calcutta.

Ces groupes sont formés des membres du Service d’Action Secrète (S.A.S.) intégrés dans la ” Force 136 ” britannique, de membres de la D.G.E.R. venant de France récemment, de personnel, européen et autochtone, civil et militaire, d’anciens de l’armée ou de l’administration d’Indochine, échappés aux Japonais, enfin, de volontaires lao.

En dehors du Laos, et à l’exception d’un petit groupe de marins et de coloniaux qui, basés en Chine, se livrent à un harcèlement naval du trafic côtier nippon, il n’y a aucune résistance dans les autres pays d’Indochine.

Ces groupes du Laos ont survécu aux campagnes d’anéantissement japonaises et, malgré les difficultés de la vie en jungle en saison des pluies, d’un ravitaillement souvent aléatoire, de l’incessante pression des troupes nipponnes, grâce aussi à la complicité générale des populations lao, remplissent les missions qui leur ont été confiées: – maintenir une présence française – renseigner le gouvernement français et le South East Asia Command – préparer la reprise de l’action pour octobre, à la fin de la saison des pluies.

Les pays qui constituaient la Fédération Indochinoise (Empire d’Annam et du Tonkin, colonie de Cochinchine, Royaumes du Laos et du Cambodge) ont été déclarés indépendants par les Japonais, mais cette indépendance ne s’est pas concrétisée. Les gouvernements se sont contentés de survivre, de gérer leurs besoins essentiels et de faire, plus ou moins, fonctionner leurs services publics.

Il n’existe aucun mouvement d’indépendance populaire, sauf au nord-Tonkin, où le Parti Communiste indochinois, de ses bases de Chine, a lancé une ” Ligue pour l’Indépendance du Vietnam ” (Vietnam Doc Lap Dong Minh, dit Vietminh). Cette ligue a profité de la naïveté américaine pour obtenir des armes sous le fallacieux prétexte de combattre les Japonais.

L’articulation générale de la résistance au Laos comprend des groupements, des sous-groupements et des groupes:

– Au nord, le groupement Imfeld (S.A.S.), implanté entre Louang-Prabang et la frontière de Chine, comprend trois sous-groupements Mollo (S.A.S.), Rottier (Indochine) et Baudouard (Indochine). En tout, il compte 52 Français et cinq postes radios E.R.

– Plus à l’est, Guilliod, avec ses groupes Petit et Heymonet, tient le massif du Phou Loï, à 100 kilomètres au nord de Xieng-Khouang. Le groupe Mutin (D.G.E.R.) séjourne à côté. En tout: 34 Français et 3 postes radios E.R. Zone d’action: Samneua.

– Au sud-est, Bichelot (D.G.E.R.), tout près de Xieng-Khouang, dispose de deux postes. Il tient la région Méo. Le groupement Fabre (S.A.S.) avec deux sous groupements, le sien et le sous-groupement Deuve (S.A.S.) qui va devenir groupement et qui comporte les groupes Picot (S.A.S.), Lemal (Indochine) et Etchart (D.G.E.R.).

– Fabre est au nord-est de Paksane, en instance de mouvement vers Vientiane, la capitale du Laos. Il commande 26 Français et dispose d’un seul poste. Deuve, avec un poste, tie…




Bibliographie : Ouvrages présentés – Commentaires IV

Encyclopédies :

Services et Renseignement

Périodes 1900-34 :

Services et Renseignement

Périodes 1935-45 :

(1) Acteurs, (2)
Services et Renseignement
,
(3) Résistance

Périodes après 1945 :

(1) Services, (2) Renseignement

Thèmes spécifiques :

(1) Services, (2) Autres

Autres thèmes  :
et ouvrages divers
Etudes & Perspectives  :

voir rubrique spécifique

 

ACCOCE Pierre et QUET Pierre

La guerre a été gagnée en Suisse

PERRIN – 1966

Cette histoire d’espionnage ne ressemble à aucune autre. Par ses dimensions, la pression qu’elle exerça durant quatre ans sur la fortune des armes, elle a bouleversé le déroulement de la Seconde Guerre mondiale. De l’Histoire, tout court!

Allen Dulles, l’ex-patron de la Central Intelligence Agency, pouvait encore écrire en 1964 :
«…Les Soviétiques exploitèrent une source fantastique, située en Suisse. Un nommé Rudolf Roessler. Il avait pour nom de code « Lucy ». Par des moyens qui n’ont pas encore été éclaircis aujourd’hui, Roessler obtenait des renseignements du haut commandement allemand, à Berlin. A cadence ininterrompue. Souvent moins de vingt-quatre heures après qu’eussent été arrêtées les décisions quotidiennes au sujet du front de l’Est… ».

A cette époque pourtant, Allen Dulles connaissait Roessler. Puisqu’il dirigeait les services secrets U.S. à Berne et Zürich. Mais les Suisses protégeaient jalousement « Lucy ». Car cet émigré allemand travaillait aussi pour eux !

Voici donc, maintenant, l’affaire Roessler. Tous ses secrets, ses motivations. Un document explosif. Qui prouve combien les craintes de Hitler étaient fondées.

Des Allemands le trahissaient. Des officiers de l’Oberkommando Wehrmacht. Dix hommes. Qui fuyaient tous les complots visant à renverser le Führer, pour mieux protéger leur minuscule centrale. Les dix compagnons de Rudolf Roessler, « leur conscience intellectuelle » comme ils le disaient. Ils traversèrent toutes les purges, discrets, effacés, efficaces. Ils ne vivaient pas à des kilomètres de Hitler mais dans ses pas, dans son ombre. Pour mieux abattre la Révolution brune, détruire à jamais ce règne qui devait durer mille ans…

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ALBERTELLI Sébastien
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Sommaire du Bulletin : les Hommages particuliers

AASSDN – Extrait du Bulletin : Commandant Marandet
AASSDN – Extrait du Bulletin : Souvenir de Mg Boyer-Mas
AASSDN – Extrait du Bulletin : Souvenir de Maryse Bastié
AASSDN – Extrait du Bulletin : Hommage mémoire chef d’escadron Kerhervé
AASSDN – Extrait du Bulletin : A la mémoire d’André Sérot
AASSDN – Extrait du Bulletin : En souvenir amis américains : Cassady, Sabalot et Bob Schow
AASSDN – Extrait du Bulletin : Derniers jours d’André Aufranc
AASSDN – Extrait du Bulletin : En souvenir grand resistant André Aufranc et héroique épouse
AASSDN – Extrait du Bulletin : Allocution de Hector Ramonatxo
AASSDN – Extrait du Bulletin : de Tudesq à Alfasser : héros des Services spéciaux
AASSDN – Extrait du Bulletin : Fin glorieuse d’Alfasser et vengeance du groupe Morhange
AASSDN – Extrait du Bulletin : Inauguration square Robert Huguet – Chamalières
AASSDN – Extrait du Bulletin : Hommage à Polacci et Rosa par camarades prisons italiennes
AASSDN – Extrait du Bulletin : Hommage au général Giraud
AASSDN – Extrait du Bulletin : Le colonel Gasser
AASSDN – Extrait du Bulletin : A la gloire des Sous-Mariniers
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mort de Marie Bell – une grande française ( souvenir )
AASSDN – Extrait du Bulletin : In memoriam
AASSDN – Extrait du Bulletin : Un héros – capitaine Paul Vellaud
AASSDN – Extrait du Bulletin : Gendarmerie de Saillagousse à l’honneur
AASSDN – Extrait du Bulletin : Deux héros honorés à Toulouse
AASSDN – Extrait du Bulletin : Maurice Recordier
AASSDN – Extrait du Bulletin : Les frères Recordier
AASSDN – Extrait du Bulletin : Décès du Général Chrétien
AASSDN – Extrait du Bulletin : Georges Pradines
AASSDN – Extrait du Bulletin : Henri Frenay
AASSDN – Extrait du Bulletin : Hommages des Alliés
AASSDN – Extrait du Bulletin : Capitaine Léon Lheureux
AASSDN – Extrait du Bulletin : Weygand
AASSDN – Extrait du Bulletin : Colonel Gallizia
AASSDN – Extrait du Bulletin : Pierre Griffi héros de la résistance Corse.
AASSDN – Extrait du Bulletin : Résistance héroïque du Capitaine André Mercier ( 1) et (2)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Résistance héroïque du Capitaine André Mercier (3)
AASSDN – Extrait du Bulletin : Roger Wybot
AASSDN – Extrait du Bulletin : Guy Jousselin de Saint-Hilaire
AASSDN – Extrait du Bulletin : Mort de De…




Extrait de publications diverses : Marthe Richard

Extraits de l’ouvrage ” La Grande Maison ” – 1976

Voir la présentation de cet ouvrage sur notre site 

Par Charles CHENEVIER

On a coutume de dire en parlant de « maîtres-espions »: les héros de l’Ombre. Ce sont des combattants évitant les « flashes » de l’actualité et refusant les feux de la rampe. C’est un impératif de leur emploi. Ils jouent un rôle ingrat, écrit par un scénariste impitoyable pratiquant rarement le « happy end », affichant même une prédilection certaine à proposer une conclusion brutale. Quel que soit son talent l’espion se fait toujours coiffer au poteau… d’exécution. Quand ce n’est pas pire. L’espion « survivant » ne joue jamais les vedettes. Il rentre ,de lui-même dans l’anonymat. Ce n’est ni un monstre ni un monstre sacré. Le masque des ténèbres lui va comme un gant sans empreintes. Pour ses exploits il demande la récompense d’un certain silence. D’une manière générale, c’est bien la seule que l’on daigne lui octroyer.

De ces hommes, de ces femmes, j’en ai rencontrés. Presque tous, presque toutes manquent à l’appel. Je le dis en connaissance de cause, également en qualité de président national des Amicales des Réseaux de Renseignement et d’Evasion de la France Combattante aux effectifs bien maigres. Les survivants sont rares. Voilà pourquoi je m’élève tranquillement contre l’odieuse escroquerie d’une femme qui voulut s’égaler à Mata-Hari. L’espionne allemande tomba sous les balles françaises. Elle avait joué, elle avait perdu. Elle mérite notre respect. L’autre a triché, a menti, a usurpé gloire et notoriété. Elle mérite notre mépris.

Je cite ici à comparaître Marthe Richard, espionne au service de la France. Et puisque, à un récent « Dossier de l’Ecran » (1), on ne m’a pas laissé la parole, tant est grand le souci de cultiver les « mythes » pour éblouir, rassurer le grand public, je vais la reprendre ici, à voix haute.

Ces « Dossiers de l’Ecran » se déroulaient sur le thème « Une femme et sa légende ». Peu m’importe la femme, mais je vais détruire la légende, une légende qu’elle a bâtie de ses mensonges, sans vergogne, au mépris de la plus élémentaire décence. Pire, elle a vécu, et bien vécu, de son histoire, tandis que d’autres femmes faisaient le sacrifice total et payaient de leur vie le devoir d’écrire la nôtre.

Il faut effacer du tableau noir le nom de Marthe Richard. Dans nos écoles nous avons mieux à proposer à nos enfants en matière d’authentiques héroïnes. Parmi les « anonymes », il n’y a, hélas ! que l’embarras du choix. Pour avoir « fait du renseignement » au cours de cette dernière guerre, quarante-sept Françaises ont été fusillées ou décapitées à la hache dans les prisons allemandes. L’une d’elles a connu la plus affreuse des morts. Refusant de parler, ses bourreaux l’ont brûlée vive au lance-flammes. Non ! Marthe Richard, vous n’êtes pas Jeanne d’Arc.

Faut-il vous parler aussi, des milliers de femmes résistantes mortes dans les camps de déportation? Le martyrologe des Françaises est impressionnant. Vos mensonges les salissent. Voilà pourquoi je vais les dénoncer, pourquoi, après ces « Dossiers de l’Ecran » au cours desquels vous n’aviez pas le beau rôle, sans avouer pour autant votre forfaiture, j’ai entrepris ma dernière enquête.

Le film servant de prétexte aux « Dossiers » est l’œuvre de Raymond Bernard d’après le récit du commandant Ladoux, l’homme qui inventa « Marthe Richard », authentique officier de renseignements. Ce film, l’intéressée n’a pas fait que le tolérer, elle l’a adopté, en a approuvé le scénario, cautionné l’authenticité. L…




Histoire : “de l’Armistice à la victoire” (Paul Paillole)

Article paru dans le Bulletin N° 1 – avril/mai 1954

par le Colonel Paul PAILLOLE, Président national fondateur

Dès l’ouverture de la séance de la 1ère Assemblée Générale, le Colonel PAILLOLE, après avoir “présenté” les membres du Bureau provisoire, a fait un large historique de ce qui fut NOTRE COMBAT.

Nous sommes certains de répondre à un voeu unanime en ouvrant ce Bulletin par de larges extraits de cette allocution.

Le Général RIVET a bien voulu accepter la Présidence d’Honneur de notre Association. Je lui en exprime toute notre déférente gratitude.

En lui proposant cette charge, votre Bureau Provisoire a pensé que nulle autre personnalité ne pouvait mieux synthétiser l’esprit de l’Amicale et unir ses adhérents.

Le Général RIVET a consacré plus d’un quart de siècle au même combat que nous.

Bien avant la Défaite, il nous a montré le chemin de l’Honneur et de la Résistance.

Il représente beaucoup plus que la saine tradition d’un passé sur lequel on néglige trop souvent de méditer.

Mon Général, si vous êtes aimé et respecté de tous, c’est que nous trouvons en vous ce que, trop souvent, nous cherchons vainement hors de vous : la sérénité et la sûreté du jugement, la générosité du coeur, l’esprit distingué, ouvert à tout ce qui est bien, et par-dessus tout ce sens mesuré du Devoir et du Patriotisme de bon aloi. Entre la modestie, la dignité de votre comportement permanent, et les bruyantes démonstrations des “vocations tardives”, nous avons fait un choix. (vifs applaudissements)

“L’Assemblée ratifie à mains levées la décision de son Bureau Provisoire et confirme la désignation du Général RIVET comme Président d’Honneur de l’Amicale”.

Le Général NAVARRE, Commandant en Chef en INDOCHINE, est notre 2ème Président d’Honneur. Il fut le Chef prestigieux du S.S.M. précurseur en France en 1943 et 1944.
Il nous a fortement encouragé pour la création de cette Amicale. Tout récemment, en me retournant son pouvoir pour 1ère élection du Conseil d’Administration, il m’écrivait  ” Évidemment, je ne pourrai pas venir: mais je serai de coeur avec vous” .

Une fois de plus, dans une situation difficile pour la France, le Général NAVARRE fait face à ses responsabilités avec son impressionnante lucidité et son sens aigu de l’action.
Sa présence en INDOCHINE signifie que rien ne sera négligé pour arriver à une solution militaire intelligente et honorable (vifs applaudissements)

Je reçois, à l’instant, ce télégramme de SAÏGON
“De la part du Colonel MADRE, Chef du Service de Sécurité de la Défense Nationale – Les Anciens du SSM/TR actuellement en Indochine, s’associent avec moi aux camarades réunis ce soir à Paris et regrettant de ne pouvoir se joindre à eux, leur adressent leur très cordial souvenir”. (applaudissements)

Après vous avoir présenté vos deux Présidents d’Honneur, j’ai hésité sur l’opportunité d’aller plus avant et de vous présenter individuellement.
La tentation était forte :
Toute l’histoire du service et quelle Histoire ,..,,

Et puis cela m’eut permis de vous remercier les uns après les autres d’être venus, en dépit de vos occupations et malgré les distances : comme Madame Denise LARROQUE qui détient sans doute le record puisqu’elle nous arrive de RABAT.




Extrait du Bulletin : Le Général présente le Service

 

 

Allocution du Général NAVARRE, Président d’Honneur de l’ A.A.S.S.D.N., à l’occasion du Congrès qui s’est tenu au Sénat, adressée à M. POHER, Président du Sénat.

 

« Le plaisir m’échoit, au bénéfice de l’âge, de vous dire, au nom de notre Association combien nous vous sommes reconnaissants d’avoir bien voulu nous accueillir dans ce Palais du Luxembourg. Nous vous remercions aussi de votre présence parmi nous.

« L’intérêt que vous nous manifestez ainsi me fait penser que je puis me permettre de vous dire brièvement ce qu’est l’Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale.

« Elle est composée des anciens membres, des survivants pourrais-je dire, de nos Servies Spéciaux d’avant la Guerre. C’étaient trois Services travaillant en liaison mais distincts, le S. R. Guerre, le S.R. Air et le S.R. Marine.

 

« A cette époque, en effet, seul était recherché systématiquement le renseignement militaire. Il n’existait de S.R. politique, ni diplomatique, ni économique, ni scientifique. Il n’y avait pas non plus de grandes usines à renseignement comme celles dont on entend si souvent parler maintenant. Notre travail était discret et quelque peu artisanal. Mais il n’en était pas moins efficace et les résultats obtenus par les Services Spéciaux avant guerre et pendant ce qu’on a appelé la drôle de guerre » sont là pour le prouver.

 

Nous avons suivi pas à pas, depuis 1918, toutes les étapes du redressement politique et militaire de l’Allemagne et les avons annoncés très largement à temps pour que des contre-mesures puissent être prises si l’on avait voulu en prendre. Je puis citer notamment le rétablissement du Service obligatoire en 1935, la remilitarisation de la rive gauche du Rhin en 1936, puis les agressions sur l’Autriche, la Tchécoslovaquie et enfin la Pologne. Rien ne nous a échappé non plus de l’appareil militaire allemand Nous avons toujours connu le nombre des Divisions allemandes et notamment des Divisions blindées. Nous savions exactement leur effectif, leur armement et leur équipement. Nous n’ignorions rien des, fortifications, de l’aviation et de la marine.

 

« Nous savions aussi parfaitement quelle stratégie et quelle tactique l’ennemi comptait employer.

« Enfin, bien des mois avant le 10 Mai 1940, nous avons prévenu que l’offensive hitlérienne se produirait certainement à travers la Hollande, la Belgique et le Luxembourg. Jamais gouvernement et haut commandement ne furent mieux renseignés.

 

« Quant à cette 5e Colonne » dont on a beaucoup parlé, elle n’a jamais existé grâce aux mesures prises par nos Services de Contre-Espionnage.

 

« Aussi, quand on analyse les causes du désastre de 1940, y en a-t-il une qui doit être, en tous cas, totalement exclue c’est une quelconque carence des Services Spéciaux Français.

 

« Dès l’Armistice, nous avons, sans un seul jour d’interruption, continué notre travail de Renseignement et de Contre-Espionnage sur l’Allemagne et l’Italie.

 

« Bien avant que les premiers réseaux de Résistance aient commencé à se former, nous obtenions, grâce aux moyens de toute nature que nous avions pu conserver, des résultats considérables dont nous faisions bénéficier les Anglais, seuls à même, à cette époque, d’en tirer parti.

 

« Ce travail, les Services Spéciaux l’ont continué envers et contre tout jusqu’en Octobre 1942, malgré que certains des dirigeants de Vichy se soient efforcés de le contrecarrer.

« Ils l’ont poursuivi ensuite dans la France totalement occupée jusqu’à la Libération. Cela au prix de plus de 300 morts.

« Après quoi, les anciens Services…