A propos de l’Homme des services secrets” (3)

L’HOMME DES SERVICES SECRETS ” RÉCOMPENSÉ

Le prix Louis Marin, décerné chaque année par l’Association des Écrivains Combattants, vient d’être attribué au Colonel Paillole pour son livre ” L’Homme des Services Secrets “. Ce prix lui sera remis dans les salons du Sénat le jeudi 18 avril prochain en présence de M. René Monory, Président du Sénat et de M. Pierre Pasquini, Ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. L’A.A.S.S.D.N. prie son Président national d’accepter ses bien vives et affectueuses félicitations.

A propos de ” L’HOMME DES SERVICES SECRETS “

A l’initiative de notre ami Raymond Grange que l’A.A.S.S.D.N. remercie vivement, le livre du Colonel Paillole ” L’Homme des Services Secrets ” a fait l’objet du rapport ci-après de l’inspection Générale d’Histoire du Ministère de l’Education Nationale.

Ce rapport précède une insertion dans une revue adressée à tous les services et aux bibliothèques du Ministère.

” Sous forme de dialogue, ce livre retrace l’existence du Colonel Paul Paillole qui anima pendant 10 ans de 1935 à 1945 les services du contre-espionnage (section allemande). Depuis 1899, les militaires n’avaient gardé que la responsabilité de la documentation extérieure, avec des moyens réduits et sous une apparence discrète au 2 bis de l’avenue de Tourville. Il revint à Paillole de faire face à l’offensive des armes secrètes du 3° Reich, essentiellement l’Abwehr de l’amiral Canaris. Après l’armistice, il continua l’action contre un ennemi renforcé par les agents du S.D. (en fait la Gestapo et les S.S.) en contact étroit avec les services anglais, puis américains. Il passa à Alger à la fin de 1942, réorganisant ses réseaux en métropole et assurant la sécurité militaire des unités françaises mises sur pied en A.F.N., fusionnant enfin ses services avec ceux du B.C.R.A. sous l’autorité de J. Soustelle à la veille du débarquement. A la fin de 1944, il quitta la direction du renseignement militaire après dix ans de combat efficace contre des adversaires particulièrement aguerris. Témoignage important pour l’histoire du renseignement français avant et pendant la guerre (avant la période de la D.G.E.R., puis du S.D.E.C.E. et de l’actuelle D.G.S.E.), le livre de Paul Paillole aborde deux points particulièrement révélateurs. D’abord le rôle joué par un agent d’exceptionnelle valeur, Hans-Thilo Schmidt, dit ” Asche “, frère du Général Rudolf Schmidt qui commanda un corps puis une armée de panzer en France et en Russie ; ” Asche ” permit de gagner six mois dans le décryptage par les Anglais du système Enigma. D’autre part le cursus de Paillole qui se caractérise par son maintien dans la mouvance de l’Armée de l’armistice (l’obédience de Vichy) jusqu’en novembre 1942, ce qui n’empêche une lutte sans merci contre les nazis (dont une quarantaine d’agents furent exécutés) avant comme après le débarquement allié en A.F.N.: donc une résistance effective et efficace mais qui ralliée tardivement au gaullisme, a été un peu oubliée par les historiens. On notera que ce sont les services de Paillole qui furent en partie à l’origine du passage à Londres de F. Mitterrand “.